Titre : Syndicalisme chrétien : organe mensuel de la C.F.T.C.
Auteur : Confédération française des travailleurs chrétiens. Auteur du texte
Éditeur : C.F.T.C. (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328745402
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 450 Nombre total de vues : 450
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (N96)-1932/01/31. 1932/01/01 (N96)-1932/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6230694n
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2012-81695
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Le Syndicalisme Chrétien
Organe mensuel de la C. F. T. C.
N° 96. 5, rue Cadet. Paris (9e) JANVIER 1932.
TÉLÉPHONE : PROVENCE 44-90.
CHÈQUES POSTAUX : PARIS 283-24
La C. F. T. C.
devant la crise économique
Ue Comité National die la G. F. T. C. réuni à Paris
Ze 17 janvier pour sa 46e session a adopté la résolution
suivante :
La C. F. T. C.,
Rappelle ses directives du 15 novembre 1921 au
sujet des salaires et de septembre 1926 au sujet du
« Redressement financier », qui restent entièrement
applicables à la situation actuelle.
Elle considère cependant que l'ampleur et la gra-
vité de la crise générale que nous subissons nécessitent
des consignes nouvelles spécialement adaptées aux cir-
constances. -
La C. F. T. C. estime tout d'abord que la crise pré-
sente est la conséquence directe, quoique lointaine, de
la guerre mondiale qui a bouleversé jusqu'en ses fon-
dements l'économie universelle et obscurci, aux yeux
d'un grand nombre, les notions très évidentes de la
morale. Aucun remède efficace ne pourra être trouvé
tant que la mentalité née de la guerre dans l'ordre
politique, économique et social n'aura pas disparu. Cette
mentalité a causé les phénomènes suivants :
Dans l'ordre politique, le principe de la suprématie
de la force posé par les uns comme un moyen de vic-
toire, subi ou accepté par les autres fomme un moyen
de salut ;
Dans l'ordre économique, l'énorme destruction de
richesse occasionnée par la lutte, la surcapitalisation
des entreprises qui en est résultée, l'hégémonie de la
puissance financière créée, pendant comme après les hos-
tilités, par les immenses besoins de crédit des peuples
en conflit, l'impossibilité ou, tout au moins, l'énorme
difficulté de remettre en équilibre pour des buts de
paix normaux une production tout entière vouée à des
efforts de guerre exagérés et anormaux, une politique
de gains trop faciles et de placements aventureux sui-
vie aussi bien par les chefs d'entreprise que par les
financiers et les gouvernements, l'enchevêtrement inex-
tricable des intérêts et des engagements qui rendent
dans tous les pays les pouvoirs publics tributaires des
puissances financières internationales et toute solution
nationale inopérante et insuffisante ;
Dans l'ordre social, une habitude de violence née
de la lutte, un contraste trop injuste entre le sort
de ceux qui souffrirent de la guerre et de ceux qui
en profitèrent, l'exagération des égoïsmes, l'affaisse-
ment de la conscience publique en présence des abus et
des crimes contre l'intérêt général dont l'impunité sem-
ble être assurée ;
Ces phénomènes exigent des remèdes et des sanc-
tions qui dépassent les possibilités humaines et qui ne
pourront être trouvées et appliquées que dans un prompt
retour aux règles de la morale chrétienne, à défaut
duquel il n'est plus de place que pour une révolution
sans merci et des lendemains sans espérance.
La C. F. T. C., soucieuse de participer, dans la
mesure de ses moyens, au redressement souhaitable,
précise une fois de plus les principes et les moyens
qu'elle entend appliquer dans la sphère d'action qui lui
est propre.
Elle se refuse à admettre que le capitalisme abusif,
qui est le principal responsable de la situation actuelle,
décline cette responsabilité et fasse supporter aux plus
faibles et, plus particulièrement, à la masse ouvrière
les conséquences de ses erreurs et de ses excès.
S'il est vrai que la situation du travail et du tra-
vailleur s'est, depuis la guerre mondiale, sensiblement
améliorée, elle n'en reste pas moins précaire et sujette
à de brusques renversements que les événements actuels
ne rendent que trop visibles.
La C. F. T. C. tient à faire ressortir, à cette occa-
sion, la disparité qui existe entre la situation du capi-
talisme qui cristallise immédiatement le bénéfice qu'il
tire de l'entreprise, sans d'ailleurs y participer acti-
vement dans la plupart des cas, et n'admet pas
qu'on le recherche ultérieurement, même si son profit
était exagéré, et la situation du travailleur dont le
salaire - souvent insuffisant reste le seul moyen
d'existence et sujet à toutes les fluctuations.
Elle fait remarquer de plus que le bénéfice tiré par
le capitalisme de l'entreprise ne se borne pas seulement
aux dividendes ou avantages directs qu'il en reçoit,
mais qu'il comporte encore, et surtout à notre époque,
les différences réalisées en bourse par simple spécula-
tion.
La C., F. T. C., considérant d'ailleurs que l'existence
et le développement normal du travailleur et de sa
famille sont une nécessité vitale pour la production et
la société, ne peut admettre que, sous le prétexte de
remédier à une crise dont le travail ne peut être rendu
responsable, on porte atteinte ni au salaire et aux con-
ditions de travail assurant la vie normale de la famille
ouvrière, ni aux lois sociales qui les protègent.
Elle estime d'autre part que, dans l'état actuel de
l'organisation économique et sociale, dans lequel Je
calarié n'a d'autre moyen que son travail pour assurer
son existence et celle de sa famille, on ne saurait ac-
cepter que la société et la production se désintéressent
de la 'situation du travailleur réduit au chômage ni
l'obligent, à moins de raisons impérieuses, à subir des
transplantations ou des émigrations mal préparées qui
nuiraient gravement à la stabilité de sa famille.
En conséquence, la C. F. T. C. demande à ses orga-
nisations affiliées : Unions, Fédérations, Syndicats :
Organe mensuel de la C. F. T. C.
N° 96. 5, rue Cadet. Paris (9e) JANVIER 1932.
TÉLÉPHONE : PROVENCE 44-90.
CHÈQUES POSTAUX : PARIS 283-24
La C. F. T. C.
devant la crise économique
Ue Comité National die la G. F. T. C. réuni à Paris
Ze 17 janvier pour sa 46e session a adopté la résolution
suivante :
La C. F. T. C.,
Rappelle ses directives du 15 novembre 1921 au
sujet des salaires et de septembre 1926 au sujet du
« Redressement financier », qui restent entièrement
applicables à la situation actuelle.
Elle considère cependant que l'ampleur et la gra-
vité de la crise générale que nous subissons nécessitent
des consignes nouvelles spécialement adaptées aux cir-
constances. -
La C. F. T. C. estime tout d'abord que la crise pré-
sente est la conséquence directe, quoique lointaine, de
la guerre mondiale qui a bouleversé jusqu'en ses fon-
dements l'économie universelle et obscurci, aux yeux
d'un grand nombre, les notions très évidentes de la
morale. Aucun remède efficace ne pourra être trouvé
tant que la mentalité née de la guerre dans l'ordre
politique, économique et social n'aura pas disparu. Cette
mentalité a causé les phénomènes suivants :
Dans l'ordre politique, le principe de la suprématie
de la force posé par les uns comme un moyen de vic-
toire, subi ou accepté par les autres fomme un moyen
de salut ;
Dans l'ordre économique, l'énorme destruction de
richesse occasionnée par la lutte, la surcapitalisation
des entreprises qui en est résultée, l'hégémonie de la
puissance financière créée, pendant comme après les hos-
tilités, par les immenses besoins de crédit des peuples
en conflit, l'impossibilité ou, tout au moins, l'énorme
difficulté de remettre en équilibre pour des buts de
paix normaux une production tout entière vouée à des
efforts de guerre exagérés et anormaux, une politique
de gains trop faciles et de placements aventureux sui-
vie aussi bien par les chefs d'entreprise que par les
financiers et les gouvernements, l'enchevêtrement inex-
tricable des intérêts et des engagements qui rendent
dans tous les pays les pouvoirs publics tributaires des
puissances financières internationales et toute solution
nationale inopérante et insuffisante ;
Dans l'ordre social, une habitude de violence née
de la lutte, un contraste trop injuste entre le sort
de ceux qui souffrirent de la guerre et de ceux qui
en profitèrent, l'exagération des égoïsmes, l'affaisse-
ment de la conscience publique en présence des abus et
des crimes contre l'intérêt général dont l'impunité sem-
ble être assurée ;
Ces phénomènes exigent des remèdes et des sanc-
tions qui dépassent les possibilités humaines et qui ne
pourront être trouvées et appliquées que dans un prompt
retour aux règles de la morale chrétienne, à défaut
duquel il n'est plus de place que pour une révolution
sans merci et des lendemains sans espérance.
La C. F. T. C., soucieuse de participer, dans la
mesure de ses moyens, au redressement souhaitable,
précise une fois de plus les principes et les moyens
qu'elle entend appliquer dans la sphère d'action qui lui
est propre.
Elle se refuse à admettre que le capitalisme abusif,
qui est le principal responsable de la situation actuelle,
décline cette responsabilité et fasse supporter aux plus
faibles et, plus particulièrement, à la masse ouvrière
les conséquences de ses erreurs et de ses excès.
S'il est vrai que la situation du travail et du tra-
vailleur s'est, depuis la guerre mondiale, sensiblement
améliorée, elle n'en reste pas moins précaire et sujette
à de brusques renversements que les événements actuels
ne rendent que trop visibles.
La C. F. T. C. tient à faire ressortir, à cette occa-
sion, la disparité qui existe entre la situation du capi-
talisme qui cristallise immédiatement le bénéfice qu'il
tire de l'entreprise, sans d'ailleurs y participer acti-
vement dans la plupart des cas, et n'admet pas
qu'on le recherche ultérieurement, même si son profit
était exagéré, et la situation du travailleur dont le
salaire - souvent insuffisant reste le seul moyen
d'existence et sujet à toutes les fluctuations.
Elle fait remarquer de plus que le bénéfice tiré par
le capitalisme de l'entreprise ne se borne pas seulement
aux dividendes ou avantages directs qu'il en reçoit,
mais qu'il comporte encore, et surtout à notre époque,
les différences réalisées en bourse par simple spécula-
tion.
La C., F. T. C., considérant d'ailleurs que l'existence
et le développement normal du travailleur et de sa
famille sont une nécessité vitale pour la production et
la société, ne peut admettre que, sous le prétexte de
remédier à une crise dont le travail ne peut être rendu
responsable, on porte atteinte ni au salaire et aux con-
ditions de travail assurant la vie normale de la famille
ouvrière, ni aux lois sociales qui les protègent.
Elle estime d'autre part que, dans l'état actuel de
l'organisation économique et sociale, dans lequel Je
calarié n'a d'autre moyen que son travail pour assurer
son existence et celle de sa famille, on ne saurait ac-
cepter que la société et la production se désintéressent
de la 'situation du travailleur réduit au chômage ni
l'obligent, à moins de raisons impérieuses, à subir des
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