Titre : L'Oranie populaire : hebdomadaire fédéral du Parti populaire français / président Jacques Doriot
Auteur : Parti populaire français. Fédération (Oran). Auteur du texte
Auteur : Parti populaire français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Oran)
Date d'édition : 1938-01-22
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829454n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1938 22 janvier 1938
Description : 1938/01/22 (A2,N38). 1938/01/22 (A2,N38).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6229927s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-1767
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
NOTRE programme
paysan
Le paysan français, comme tout travailleur français,
a le droit de vivre selon les voies françaises, les méthodes
françaises, les aspirations françaises et le génie français.
FINANCEMENT
Jusqu'ici les économies du paysan ont été drainées au profit d'entre-
prises commerciales ou industrielles. Souvent véreuses ou mal gérées,
ces entreprises mises en faillite ont ruiné les bailleurs de fonds, cepen-
dant que leurs biens achetés au-dessous de la valeur réelle, ont pu réali-
ser par la suite d'énormes bénéfices. Par ce processus indéfiniment
répété, les économies de la terre sont passées gratuitement au gros com-
merce ou à la grosse industrie ; on peut dire que, de ce fait, la paysan-
nerie alimente perpétuellement les grosses entreprises en capitaux
gratuits, alors que l'agriculture, privée de ces capitaux, périclite.
Nous dénonçons et blâmons énergiquement toute cette orgie de publi-
cité, chantant les vertus de l'épargne et qui n'a d'autre but que de drainer
l'épargne rurale vers les entreprises commerciales et industrielles.
Nous répondons :
Paysan, en envoyant tes économies hors de ta profession, tu tel pré-
pares à les fondre dans quelque faillite et à vieillir dans la misère et le
mépris, parce que pauvre.
En plaçant tes économies dans ta profession, tu te prépares :
— des vieux jours heureux par la plus-value qu'auront pris tes biens;
— une vie plus facile, car tu auras amélioré tes conditions de travail
et d'existence ;
- la paix dans ta maison, car les tiens, heureux d'être mieux logés
et mieux outillés, te rendront grâce de leur avoiri fait la vie plus
agréable.
Il est évident que les économies des uns seront parfois mises en
valeur par les autres, ce sera à la profession à assurer la distribution
de ces capitaux disponibles et une équitable rétribution de l'épargne et
du travail.
Il faut ici un juste milieu. Une trop faible rétribution de l'épargne
tue cette vertu ; mais des intérêts trop élevés ont vite fait d'asservir le
travail au capital et de concentrer le capital en un petit nombre de
mains. Le taux de l'intérêt devrait toujours être modéré. L'intérêt com-
posé ne devrait jamais jouer.
N'oublions pas que les prêts à intérêt sont limités dans le « Penta-
teuque », interdits dans le « Coran » et que l'« Evangile » recommande
la remise ou l'adoucissement des dettes, tellement l'hypertrophie des
dettes est apparue funeste aux diverses époques où furent écrits ces
ouvrages.
On frémit à la pensée qu'avec les 18 milliards expédiés en Russie
avant guerre, on aurait pu doter toute notre agriculture de chemins
convenables et d'eau potable.
Les capitaux ne manquent pas, il faut les employer à des œuvres
utiles au peuple français et ne plus les envoyer à l'étranger en des pla-
cements à fonds perdus qui, par la suite, se retournent contre nous.
Il est profondément douloureux de penser que 100 milliards de
créances irrecouvrables sur l'étranger permettraient de réaliser les ré-
formes sociales reconnues nécessaires par tout le monde.
Il est inutile d'ajouter que le financement de ces mêmes réformes
coûterait également moins que la perte de richesses occasionnée par le
chômage et les grèves sur le tas.
La reprise de l'activité privée jointe à une sévère administration des
finances publiques permettront de trouver les disponibilités nécessaires
au financement des grands travaux publics. De plus, la politique moné-
taire devra s'inspirer des réalités et non des utopies trop souvent répan-
dues : une sage politique monétaire assurera le financement de la pros-
périté.
Ajoutons qu'une politique de paix avec les peuples voisins permet-
trait de consacrer à des travaux utiles (œuvres de vie) une partie des
sommes actuellement englouties dans la course aux armements (oeuvres
de mort).
LA JUSTICE SOCIALE
JUSTICE EQUITABLE.
Les peines doivent être mieux proportionnées aux délits. Il est injuste
qu'un coup de fusil tiré en temps prohibé puisse coûter plus de 1.000
francs, pendant que les écumeurs de l'épargne s'en tirent avec quelques
mois de prison et recommencent. Le failli, l'escroc devraient se voir
interdites toutes les professions permettant le trafic des biens d'autrui.
Les administrateurs des Sociétés anonymes devraient être responsables
sur la totalité de leurs biens.
REPRESSION DES FRAUDES.
La répression des fraudes doit continuer à se montrer impitoyable à
l'égard des agriculteurs non consciencieux.
Mais elle doit être aussi impitoyable à l'égard des fournisseurs de
l'agriculture (engrais, machines, vêtements, matériaux divers). Or, dans
ce domaine, elle est pratiquement inexistante : ce qui est défavorable à
l'agriculture, qui doit être consciencieuse, sans qu'il y ait réciprocité.
Des pratiques actuellement tolérées, tel que l'égermage du blé, et qui
sont des crimes contre la santé publique, devraient être aussi énergique-
ment réprimées que la fraude sur le lait.
EGALITE DANS LA PROTECTION DE LA FAMILLE.
Tous les groupements paysans, à l'exception de ceux qui sont à la
solde de Moscou, demandent que les allocations pour charges de famille
soient égales pour tous les citoyens. Nous sommes avec eux, intransi-
geants sur ce point.
PROTECTION DE LA VIEILLESSE.
Une caisse de répartition doit assurer à tout vieux travailleur une
retraite minimum qui ne soit pas une aumône, mais qui puisse lui per-
mettre de vivre avec les autres revenus que lui assurent ses économies
et le peu de travail qu'il lui est encore possible d'assurer.
Nous réprouvons les caisses de capitalisation qui, l'expérience le
prouve, donnent trop souvent lieu à des manœuvres frauduleuses et doi-
vent finalement être renflouées aux frais des contribuables. Elles ont de
plus l'inconvénient d'être incertaines car le coût de la vie peut avoir
considérablement varié entre le versement et la retraite et d'exclure les
bénéficiaires ayant dépassé la limite d'âge au moment de leur mise en
vigueur. Ceci s'est vu pour les retraites ouvrières et est parfaitement
inique.
La protection de la vieillesse permettra aux pères de famille de
remettre leur exploitation à leurs fils à l'âge où l'homme jeune possède
dans sa plénitude l'esprit d'initiative et d'entreprise : la modernisation
en sera, de ce fait, favorisée.
ABOLITION DE TOUS LES PRIVILEGES.
Ils sont nuisibles et ont toujours pour résultat de pénaliser le travail
au profit de l'oisiveté. Il est par exemple difficile d'admettre que celui
qui va visiter l'Exposition paye demi-place pendant que celui qui voyage
pour son travail paye place entière : le travailleur paye ainsi en réalité
pour le promeneur.
Notre camarade, Jules Teulade,
ancien ouvrier charpentier, militant
syndicaliste de toujours, vient de
faire dans notre département une
fructueuse tournée de propagande
anticommuniste. Cette tournée, il l'a
faite au moment même où la lutte
contre le marxisme prenait une
acuité toujours plus grande.
Les événements de fin 1937, les
grèves des services publics, la pres-
sion que les agents de Moscou ont
tenté d'exercer sur le gouvernement
et qui s'est d'ailleurs assez mal ter-
minée pour eux, prouvent que le
parti communiste tente des efforts
désespérés pour s'accrocher au pou-
voir que ce soit par la voie légale
ou par les voies illégales.
Mais ce n'est pas assez de mettre
les communistes en difficulté sur le
plan purement politique. Il faut
faire plus encore, il faut détacher
du marxisme les ouvriers que le
parti de Moscou a honteusement
trompés, il faut leur démontrer que
la lutte des classes est stérile, il
faut leur faire retrouver leur patrie.
A ORAN,
DEUX MILLE AUDITEURS
C'est à cette tâche que Teulade
s'est attaché avec toute l'autorité
que lui confère son passé de syn-
dicaliste, défenseur depuis plus de
trente ans de la classe ouvrière.
A Oran, plus de deux mille audi-
teurs, tous des ouvriers, étaient ve-
nus entendre Teulade. La salle avait
été parfaitement aménagée par une
équipe de camarades dirigés par
LEMAIRE. C'est GARAU qui pré-
side. Sa présidence est un symbole.
Vieux camarade de l'orateur, ils ont
mené la lutte, en Algérie, pour la
C.G.T.U., pour le parti communiste,
pendant plusieurs années. L'un et
l'autre ont perdu leurs illusions pre-
mières et militent maintenant dans
les rangs des partis nationaux.
Gaston VIDAL, secrétaire fédéral,
parle le premier afin de démasquer
les manœuvres de l'ex-ministre
Dormoy et appeler tous les natio-
naux à la lutte.
Jules TEULADE vient ensuite au
micro. Dès les premiers mots, la
foule se rend compte qu'elle a à
faire à un grand orateur. Pas de
vaine réthorique dans ce discours,
des faits, des arguments solides,
appuyés sur des documents irréfu-
tables et tout cela dit, présenté avec
une sincérité, une ardeur, une véhé-
mence, une émotion qui vous prend,
vous emballe, vous attache à l'esprit
du tribun.
— Les communistes, entame Teu-
lade, sur les tréteaux électoraux, ont
promis la lune aux électeurs. Mais
en montant les marches du Palais-
Bourbon, ils ne leur ont montré
que leur derrière ! »
— Aujourd'hui, ajoute-til, je suis
insulté par les marxistes : on me
traite de rénégat uniquement parce
qu'au contraire de tant d'autres qui
militent encore au sein du parti
communiste, j'ai reconnu mes er-
reurs et que j'ai eu le courage de le
dire aux Français. »
Mais quelle a donc été la politi-
que de ce parti communiste qui, à
la faveur de la formation du Front
Populaire a maintenant 73 députés
au Palais-Bourbon. Il a refusé de
participer au gouvernement :
— On faisait monter sur les plan-
ches les camarades socialistes que
l'on destinait aux pommes cuites,
cependant qu'on restait dans le trou
du souffleur. »
A la Chambre, le parti commu-
niste paraissait soutenir le gouver-
nement qu'il harcelait d'ailleurs
sans cesse de ses demandes déma-
gogiques alors qu'en réalité il l'a-
menait à sa chute en provoquant
dans le pays un état d'agitation et
de désorganisation tel que toute
œuvre de redressement était im-
possible.
Les agents de Moscou se vantent
d'avoir été les promoteurs de lois
sociales dont l'ouvrier français au-
rait dû bénéficier depuis de longues
années. Mais l'application brutale
de ces lois a provoqué un ralentis-
sement de la production qui a ame-
né la hausse du coût de la vie pri-
vant ainsi d'un même coup le pro-
létariat des avantges que l'on venait
de lui consentir.
— Le coût de la vie et les salaires
jouent au manège de chevaux de
bois. Et comme c'est le coût de la
vie qui est en tête jamais les salai-
res ne le rattraperont, sauf si l'on
brise ce cercle infernal. »
La loi de 40 heures devait résou-
dre le chômage. En réalité, comme
la ruine du pays s'accentue, il va
se trouver des régions, des indus-
tries françaises où les ouvriers fran-
çais vont faire grève, non pour ob-
tenir une diminution mais pour
avoir une augmentation des heures
de travail. Pouvoir d'achat accru,
chômage résorbé, ce sont des traites
sur l'avenir que le gouvernement a 1
tiré mais jamais ces traites n'ont
été honorées.
Jules TE U LAD E membre du Bureau politique,
délégué à la propagande générale
enthousiasme
DE NOMBREUX AUDITOIRES OUVRIERS
Toujours invités, les communistes
SE SONT TOUJOURS DÉROBÉS
Alors le déficit de la balance com-
merciale s'accroît et le communiste
crie :
— Il faut ranimer la production. »
Mais en même temps, il donne,
dans les usines, dans les ateliers,
ses ordres de grève, il incite les
ouvriers à la paresse. Il leur fait
ainsi perdre le goût du travail. Il
en fait des prolétaires moraux et
matériels.
Quelle faillite d'ailleurs que celle
du marxisme.
Sous sa forme socialiste, ayant eu
le pouvoir en Autriche, il a amené
Dolfuss ; en Allemagne, Hitler ; en
Italie, Mussolini ; en Angleterre, les
conservateurs.
Et sous sa forme bolchevique, il
a fait en Russie une faillite de doc-
trine, une faillite en fait. Il devait
instaurer l'égalité des salaires ; le
contrat collectif de l'usine d'auto-
mobiles « Staline » institue 88 ca-
tégories de salaires allant de 3.500
roubles par mois pour le stakano-
viste à 75 roubles pour le manœu-
vre.
Pour les paysans, leur sort est le
plus lamentable qu'on connaisse. La
terre ne leur a pas été donnée. Ils
ne sont plus dans les kolkoses et les
sovkoses que de misérables salariés
de l'état.
C'est pour les 200 familles sovié-
tiques que travaille maintenant le
prolétaire russe. Le fonctionnaire a
remplacé l'ancien patron. Mais la
liberté n'existe pas plus qu'avant.
Pas de syndicalisme libre, pas de
Jules TEULADE
droit de grève. La terreur règne.
Sur les 220 membres que le Comité
central des Soviets comptait en
1935, il n'en reste plus que 25. Les
autres, ils ont été fusillés ou exilés.
Sur le plan de l'internationalis-
me, Teulade montre comment le
gouvernement soviétique se sert de
la S.D.N. pour réaliser sa propre
politique.
— Parce que nous avons 180 kilo-
mètres de frontière commune avec
l'Allemagne, nous souhaitons nous
entendre avec ce pays plutôt qu'a-
vec une Russie lointaine avec la-
quelle nous avons été alliés trois
fois - et - trois - fois trahis. -----
« C'est sans doute pour cela,
ajoute-t-il, que nous sommes jour-
nellement traités d'agents de Hitler.
« De même que nous sommes
traités d'agents de Mussolini, parce
que nous nous soucions fort peu
d'entreprendre la croisade idéolo-
gique contre le fascisme pour les
beaux yeux de M. Staline. »
Teulade ayant dit en termes pro-
fondément émouvants comment lui,
l'ancien communiste, avait à plu-
sieurs reprises senti vivre en lui ses
sentiments patriotiques, indique ra-
pidement ce que sera l'Etat Popu-
laire Français. Il indique comment
on peut organiser une France forte,
riche, bien équilibrée et appuyée
solidement sur tout son Empire co-
lonial.
Enfin il conclue :
— L'ouvrier français, le patron
français doivent sentir qu'il n'y a
pas que des intérêts privés, que des
intérêts professionnels, mais qu'a-
vant tout, au-dessus de tout, il y a
l'intérêt de la France. »
La salle applaudit frénétiquement
l'orateur qui vient de lui parler si
clairement en son langage simple
et fort.
GARAU vient alors à la tribune
et sollicite les contradicteurs.
Aucun ne se présente, alors Teu-
lade vient encore faire un deuxième
appel à l'esprit français des ou-
vriers et tous les auditeurs enton-
nent l'Hyme du Parti et la Mar-
seillaise.
A SIDI-BEL-ABBES,
DEROBADE
DES COMMUNISTES
ROQUEFERE avait bien fait les
choses à Sidi-bel-Abbès. Comme M.
Ybanez, propagandiste des Amis de
l'U.R.S.S., l'avait, il y a quelques
jours, convié à apporter la contra-
diction, il avait à son tour invité
le camarade Beauvinau, secrétaire
du rayon communiste local, à venir
confronter ses arguments avec ceux
de Teulade.
Seulement, entre Beauvinau et
Roquefère il y a la différence qui
sépare un lâche d'un homme. Ro-
quefère accompagné de son ami
Roméro était allé contredire Ibaijez.
Beauvinau délégua bien une cen-
taine de communistes dans la salle
du P.P.F. mais s'abstint d'y pa-
raître.
Et pourtant il était assuré d'avoir
la plus entière liberté de parole.
Roquefère s'en porta garant en ou-
vrant la réunion à laquelle MM.
Lucien Bellat, maire, Marcel Bré-
mond, conseiller général et délégué
financier, Maurice Raoux et Paul
Bellat, délégués financiers, nous
avaient fait le plaisir d'assister.
Notre camarade PAREDES, an-
cien communiste, préside. Il nous
dit qu'après avoir pris une part
active à tous les mouvements, à
toutes les grèves déclenchées à Bel-
Abbès de 1930 à 1936, il s'est rendu
compte que toute cette agitation
était stérile et n'avait rien apporté
à la classe ouvrière.
Jules TEULADE, s'il développe
la même argumentation que celle
présentée à Oran, le fait en termes
très différents. Il insiste sur la no-
tion de patrie, sur la construction
du futur état populaire français.
L'auditoire l'applaudit frénéti-
quement. Le président sollicite les
contradicteurs, insiste. Personne ne
se présente. La centaine de com-
munistes présents dans la salle n'a
pas bronché.
En sortant, l'un d'eux déclare à
un camarade :
— Qu'est-ce que tu veux qu'on lui
réponde. Il n'y a rien à lui dire !
Bel éloge d'un adversaire. Mais
combien aurions-nous préféré voir
et entendre M. Beauvinau, en per-
sonne.
A MASCARA,
UN PROVOCATEUR TENTE
VAINEMENT
DE TROUBLER
LA REUNION
La réunion de Mascara groupait
dans les entrepôts Gouby environ
cinq cents travailleurs. ROUBERT,
secrétaire de la section, qui prési-
dait, passa d'abord la parole à Gas-
ton VIDAL qui exposa la situation
politique, puis à Jules TEULADE.
Celui-ci parlait depuis quelque
temps lorsqu'un musulman l'inter-
rompit :
— La question indigène.
— Je regrette, dit Teulade, que
ce soit un musulman qui tente de
troubler cette réunion. Au reste,
lorsque je parle des ouvriers, je
confonds dans mon esprit tous les
travailleurs qu'ils soient européens
ou musulmans. »
Mais avec une véritable obstina-
tion d'ivrogne, le pauvre type que
l'on a payé pour venir apporter le
trouble dans la réunion reprend son
leit-motiv. Alors, comme on ne veut
lui faire aucun mal, on l'installe à
la tribune et là, il reste tranquille.
Teulade poursuit alors son expo-
sé sur les question ouvrières, dé-
montre comment le travail, la tech-
nique et le capital peuvent collabo-
rer au lieu de s'épuiser en vaine
lutte de classes.
Lorsque l'orateur a terminé, Rou-
bert demande s'il y a des contradic-
teurs. Toujours pas de contradic-
teur, bien que la réunion fut pu-
blique, car le perturbateur ivre du
début ne pouvait être considéré
comme un contradicteur sérieux.
UN MILLIER D'OUVRIERS
ACCLAMENT TEULADE
A MOSTAGANEM
La belle salle Jacques Doriot était
comble pour accueillir Teulade à
Mostaganem, mardi dernier. Peu de
patrons dans cette assistance, mais
quelques-uns, les plus intelligents,
les plus courageux, et un grand
nombre d'ouvriers. Et d'ailleurs,
tout le monde pouvait venir puis-
que, comme les précédentes, cette
réunion était publique.
Edmond ARNAUD est désigné
comme président de cette réunion.
Il demande aux contradicteurs
éventuels de venir prendre place
près de la tribune. Il leur garantit
la liberté de parole mais prévient
les perturbateurs qu'ils ne seront
pas tolérés.
Gaston VIDAL prend place au
micro pour indiquer quelle est la
position politique du parti. Et en
raison du principe de l'union des
nationaux, il donne comme consi-
gne à tous les militants du Parti
d'apporter toutes leurs voix et leur
appui à M. Adrien Lemoine, délégué
financier sortant.
Très applaudi, M. Adrien LE-
MOINE monte à la tribune pour re-
mercier le P.P.F. de sa solidarité
nationale et affirme publiquement
qu'il défendra toujours la politique
des partis nationaux contre les
marxistes et leurs alliés.
Jules TEULADE est en pleine
forme. Son discours reflète toutes
ses magnifiques qualités d'orateur
populaire. Il attaque de front l'ar-
gumentation communiste, la bous-
cule, la retourne, la renverse.
A de nombreuses reprises, les
applaudissements l'interrompent et
lorsqu'il termine en demandant aux
ouvriers de ne perdre de vue l'in-
térêt de la France, une belle ovation
l'accueille.
Quant aux communistes, ils
brillent toujours par leur absence.
Pas de contradicteurs, malgré les
assurances qui leur ont été données
au début. Or, il y avait des marxis-
tes dans la salle. A quoi doit-on at-
tribuer leur silence ? A leur lâcheté
ou au fait qu'ils n'aient rien eu de
sérieux à répondre au propagan-
diste du P.P.F. ?
UN FRANÇAIS
PEUT TOUT DE MEME
PARLER A OUJDA
Le programme de la tournée de
conférences comportait une réunion
à Oujda où notre section vient d'en-
treprendre une magnifique action.
Mais il n'est pas facile de parler
à Oujda.
Un avion nous y amena. Mais ce
n'est pas tout d'entrer. Encore faut-
il pouvoir parler. Les autorisations
nécessaires étaient demandées de-
puis longtemps. Mais M. Contard,
chef de la Région, hésitait. Allait-il
laisser se tenir une réunion du P.
P.F. Enfin à 6 heures, pour une con-
férence qui devait avoir lieu à 6 h.
30, il accorda l'autorisation.
« Mieux vaut tard que jamais. »
En dépit de cette incertitude,
près de cinq cents personnes dont
quelques-unes venues des mines de
Djeradah ou de Berkane se pres-
saient dans la salle de l'ancien cer-
cle des Beaux-Arts.
MILLARD, le courageux secrétai-
re d'Oujda, contre lequel la presse
anti-française du Maroc Oriental
s'acharne en vain en ce moment,
ouvrit la réunion en indiquant par
quelle terrible crise de conscience
d'anciens marxistes comme lui,
comme Teulade, étaient passés pour
rejoindre les partis nationaux.
Après lui, Henri QUEYRAT s'é-
tonna que l'on ait tant hésité à
laisser parler Teulade, alors que le
socialiste anti-français Fauran pre-
nait librement la parole, il y a huit
jours à la Casa de Espana.
Il remercie néanmoins M. le Chef
de la Région qui ne pouvait pas
interdire la réunion d'un homme
qui, simple soldat, a contribué à
instaurer le protectorat français du
Maroc.
- Quelle politique peut-on doue
penser que le P.P.F. va mener dans
ce pays ? Va-t-il saper l'autorité
française ou l'autorité de S.M. le
Sultan ? Bien au contraire. Au Ma-
roc, le P.P.F. entamera une lutte
sans merci contre tous ceux, com-
munistes, socialistes, nationalistes
dans le genre de ceux de l'Action
Marocaine qui veulent détruire l'au-
torité du gouvernement français et
celle du gouvernement chérifien. »
TEULADE rappelle dans quelles
circonstances, alors qu'il n'était
qu'un simple soldat, il a connu la
petite bourgade qu'était alors Oujda.
Puis il reprend le sujet qu'il est
venu spécialement traiter devant les
ouvriers français travaillant au
Maroc. Là, plus qu'ailleurs encore
peut-être, le travailleur doit com-
prendre que l'intérêt général du
pays prime l'intérêt particulier
d'une classe.
Ayant ensuite tracé le programme
économique et social du parti, Teu-
lade fait l'exposé de la situation
politique actuelle. Sur le plan de la
politique extérieure, le néfaste
pacte franco-soviétique nous a com-
plètement isolé à l'occident de l'Eu-
rope. A l'intérieur, l'hypothèque
marxiste vient d'être levé par le
dernier cabinet Chautemps. Ce n'est
qu'un gouvernement libéré complè-
tement de l'emprise marxiste qui
peut redresser la situation terrible
de notre pays.
Jules Teulade a parlé à Oujda.
M. Contard qui a certainement eu
des échos de ce qu'il y a dit, le re-
grette-t-il ?
A REUZANE, TEULADE
REMET A LLORET
LE FANION
DE - LA - SECTION
Relizane marque la dernière éta-
pe de la rude tournée que Teulade
aura faite avec une belle vigueur
dans toute l'Oranie et jusqu'au Ma-
roc Oriental.
Devant un auditoire composé
presque exclusivement d'ouvriers
européens et musulmans, ces der-
niers en nombre important, le Parti
Populaire aura une fois de plus dé-
veloppé son argumentation anti-
communiste.
LLORET, le dévoué scrétaire de
la section, l'un des fondateurs du
parti en Afrique du Nord préside.
ABDERRAHMANE au cours d'une
intervention très applaudie expose
en langue arabe la politique musul-
mane du Parti à ses correligion-
naires.
Gaston VIDAL par le de la situa-
tion politique qui n'exige pas moins
de vigilance qu'auparavant.
Jules TEULADE dénonce inlas-
sablement les méfaits du communis-
me, l'odieuse tromperie qu'a été
pour la classe ouvrière la démago-
gie du parti de Moscou.
A ces doctrines étrangères, il op-
pose les thèses du Parti Populaire
Français, la collaboration des clas-
ses, l'institution de la corporation.
le ralliement du national au social
et du social au national.
Lorsque son discours est terminé,
Teulade remet à Lloret le fanion de
la section.
— Ce fanion, dit-il, c'est celui de
Valmy, celui que la France s'est
donnée au moment même où ayant
retrouvé sa liberté, elle était mena-
cée de l'invasion étrangère. C'est
parce que nous savons que notre
pays est à nouveau menacé de l'in-
vasion étrangère que nous l'avons
adopté.
« Section de Relizane, ce fanion
que je vous remets au nom du Chef
du Parti, vous remémorera votre
devoir : toujours faire triompher la
liberté dans votre ville. »
CONCLUSION
Ce n'est pas un usage que de
donner une conclusion à un compte
rendu. Mais une suite de conféren-
ces comme celles que Jules Teulade
a données en Oranie en mérite une.
Depuis que le Parti existe dans
ce département — et il existe bien
— il fallait prouver aux masses
ouvrières que le P.P.F. était vrai-
ment le parti des travailleurs. C'é-
tait à un vieux militant syndicaliste
— cégétiste depuis 1906 — qu'il
appartenait de le démontrer.
Défendre la classe ouvrière, ça
ne veut pas dire l'entraîner dans
la revendication à perpétuité. Notre
position est peut-être une position
difficile parce qu'il est toujours pé-
nible de remonter un courant vio-
lent de démagogie.
Ce n'est pas une semblable consi-
dération qui nous arrêtera sur la
voie que nous nous sommes tracés.
Le P.P.F. a décidé de dire la vé-
rité aux ouvriers. Il la leur dira
jusqu'à ce qu'ils la comprennent et
l'acceptent.
Ph. D.
paysan
Le paysan français, comme tout travailleur français,
a le droit de vivre selon les voies françaises, les méthodes
françaises, les aspirations françaises et le génie français.
FINANCEMENT
Jusqu'ici les économies du paysan ont été drainées au profit d'entre-
prises commerciales ou industrielles. Souvent véreuses ou mal gérées,
ces entreprises mises en faillite ont ruiné les bailleurs de fonds, cepen-
dant que leurs biens achetés au-dessous de la valeur réelle, ont pu réali-
ser par la suite d'énormes bénéfices. Par ce processus indéfiniment
répété, les économies de la terre sont passées gratuitement au gros com-
merce ou à la grosse industrie ; on peut dire que, de ce fait, la paysan-
nerie alimente perpétuellement les grosses entreprises en capitaux
gratuits, alors que l'agriculture, privée de ces capitaux, périclite.
Nous dénonçons et blâmons énergiquement toute cette orgie de publi-
cité, chantant les vertus de l'épargne et qui n'a d'autre but que de drainer
l'épargne rurale vers les entreprises commerciales et industrielles.
Nous répondons :
Paysan, en envoyant tes économies hors de ta profession, tu tel pré-
pares à les fondre dans quelque faillite et à vieillir dans la misère et le
mépris, parce que pauvre.
En plaçant tes économies dans ta profession, tu te prépares :
— des vieux jours heureux par la plus-value qu'auront pris tes biens;
— une vie plus facile, car tu auras amélioré tes conditions de travail
et d'existence ;
- la paix dans ta maison, car les tiens, heureux d'être mieux logés
et mieux outillés, te rendront grâce de leur avoiri fait la vie plus
agréable.
Il est évident que les économies des uns seront parfois mises en
valeur par les autres, ce sera à la profession à assurer la distribution
de ces capitaux disponibles et une équitable rétribution de l'épargne et
du travail.
Il faut ici un juste milieu. Une trop faible rétribution de l'épargne
tue cette vertu ; mais des intérêts trop élevés ont vite fait d'asservir le
travail au capital et de concentrer le capital en un petit nombre de
mains. Le taux de l'intérêt devrait toujours être modéré. L'intérêt com-
posé ne devrait jamais jouer.
N'oublions pas que les prêts à intérêt sont limités dans le « Penta-
teuque », interdits dans le « Coran » et que l'« Evangile » recommande
la remise ou l'adoucissement des dettes, tellement l'hypertrophie des
dettes est apparue funeste aux diverses époques où furent écrits ces
ouvrages.
On frémit à la pensée qu'avec les 18 milliards expédiés en Russie
avant guerre, on aurait pu doter toute notre agriculture de chemins
convenables et d'eau potable.
Les capitaux ne manquent pas, il faut les employer à des œuvres
utiles au peuple français et ne plus les envoyer à l'étranger en des pla-
cements à fonds perdus qui, par la suite, se retournent contre nous.
Il est profondément douloureux de penser que 100 milliards de
créances irrecouvrables sur l'étranger permettraient de réaliser les ré-
formes sociales reconnues nécessaires par tout le monde.
Il est inutile d'ajouter que le financement de ces mêmes réformes
coûterait également moins que la perte de richesses occasionnée par le
chômage et les grèves sur le tas.
La reprise de l'activité privée jointe à une sévère administration des
finances publiques permettront de trouver les disponibilités nécessaires
au financement des grands travaux publics. De plus, la politique moné-
taire devra s'inspirer des réalités et non des utopies trop souvent répan-
dues : une sage politique monétaire assurera le financement de la pros-
périté.
Ajoutons qu'une politique de paix avec les peuples voisins permet-
trait de consacrer à des travaux utiles (œuvres de vie) une partie des
sommes actuellement englouties dans la course aux armements (oeuvres
de mort).
LA JUSTICE SOCIALE
JUSTICE EQUITABLE.
Les peines doivent être mieux proportionnées aux délits. Il est injuste
qu'un coup de fusil tiré en temps prohibé puisse coûter plus de 1.000
francs, pendant que les écumeurs de l'épargne s'en tirent avec quelques
mois de prison et recommencent. Le failli, l'escroc devraient se voir
interdites toutes les professions permettant le trafic des biens d'autrui.
Les administrateurs des Sociétés anonymes devraient être responsables
sur la totalité de leurs biens.
REPRESSION DES FRAUDES.
La répression des fraudes doit continuer à se montrer impitoyable à
l'égard des agriculteurs non consciencieux.
Mais elle doit être aussi impitoyable à l'égard des fournisseurs de
l'agriculture (engrais, machines, vêtements, matériaux divers). Or, dans
ce domaine, elle est pratiquement inexistante : ce qui est défavorable à
l'agriculture, qui doit être consciencieuse, sans qu'il y ait réciprocité.
Des pratiques actuellement tolérées, tel que l'égermage du blé, et qui
sont des crimes contre la santé publique, devraient être aussi énergique-
ment réprimées que la fraude sur le lait.
EGALITE DANS LA PROTECTION DE LA FAMILLE.
Tous les groupements paysans, à l'exception de ceux qui sont à la
solde de Moscou, demandent que les allocations pour charges de famille
soient égales pour tous les citoyens. Nous sommes avec eux, intransi-
geants sur ce point.
PROTECTION DE LA VIEILLESSE.
Une caisse de répartition doit assurer à tout vieux travailleur une
retraite minimum qui ne soit pas une aumône, mais qui puisse lui per-
mettre de vivre avec les autres revenus que lui assurent ses économies
et le peu de travail qu'il lui est encore possible d'assurer.
Nous réprouvons les caisses de capitalisation qui, l'expérience le
prouve, donnent trop souvent lieu à des manœuvres frauduleuses et doi-
vent finalement être renflouées aux frais des contribuables. Elles ont de
plus l'inconvénient d'être incertaines car le coût de la vie peut avoir
considérablement varié entre le versement et la retraite et d'exclure les
bénéficiaires ayant dépassé la limite d'âge au moment de leur mise en
vigueur. Ceci s'est vu pour les retraites ouvrières et est parfaitement
inique.
La protection de la vieillesse permettra aux pères de famille de
remettre leur exploitation à leurs fils à l'âge où l'homme jeune possède
dans sa plénitude l'esprit d'initiative et d'entreprise : la modernisation
en sera, de ce fait, favorisée.
ABOLITION DE TOUS LES PRIVILEGES.
Ils sont nuisibles et ont toujours pour résultat de pénaliser le travail
au profit de l'oisiveté. Il est par exemple difficile d'admettre que celui
qui va visiter l'Exposition paye demi-place pendant que celui qui voyage
pour son travail paye place entière : le travailleur paye ainsi en réalité
pour le promeneur.
Notre camarade, Jules Teulade,
ancien ouvrier charpentier, militant
syndicaliste de toujours, vient de
faire dans notre département une
fructueuse tournée de propagande
anticommuniste. Cette tournée, il l'a
faite au moment même où la lutte
contre le marxisme prenait une
acuité toujours plus grande.
Les événements de fin 1937, les
grèves des services publics, la pres-
sion que les agents de Moscou ont
tenté d'exercer sur le gouvernement
et qui s'est d'ailleurs assez mal ter-
minée pour eux, prouvent que le
parti communiste tente des efforts
désespérés pour s'accrocher au pou-
voir que ce soit par la voie légale
ou par les voies illégales.
Mais ce n'est pas assez de mettre
les communistes en difficulté sur le
plan purement politique. Il faut
faire plus encore, il faut détacher
du marxisme les ouvriers que le
parti de Moscou a honteusement
trompés, il faut leur démontrer que
la lutte des classes est stérile, il
faut leur faire retrouver leur patrie.
A ORAN,
DEUX MILLE AUDITEURS
C'est à cette tâche que Teulade
s'est attaché avec toute l'autorité
que lui confère son passé de syn-
dicaliste, défenseur depuis plus de
trente ans de la classe ouvrière.
A Oran, plus de deux mille audi-
teurs, tous des ouvriers, étaient ve-
nus entendre Teulade. La salle avait
été parfaitement aménagée par une
équipe de camarades dirigés par
LEMAIRE. C'est GARAU qui pré-
side. Sa présidence est un symbole.
Vieux camarade de l'orateur, ils ont
mené la lutte, en Algérie, pour la
C.G.T.U., pour le parti communiste,
pendant plusieurs années. L'un et
l'autre ont perdu leurs illusions pre-
mières et militent maintenant dans
les rangs des partis nationaux.
Gaston VIDAL, secrétaire fédéral,
parle le premier afin de démasquer
les manœuvres de l'ex-ministre
Dormoy et appeler tous les natio-
naux à la lutte.
Jules TEULADE vient ensuite au
micro. Dès les premiers mots, la
foule se rend compte qu'elle a à
faire à un grand orateur. Pas de
vaine réthorique dans ce discours,
des faits, des arguments solides,
appuyés sur des documents irréfu-
tables et tout cela dit, présenté avec
une sincérité, une ardeur, une véhé-
mence, une émotion qui vous prend,
vous emballe, vous attache à l'esprit
du tribun.
— Les communistes, entame Teu-
lade, sur les tréteaux électoraux, ont
promis la lune aux électeurs. Mais
en montant les marches du Palais-
Bourbon, ils ne leur ont montré
que leur derrière ! »
— Aujourd'hui, ajoute-til, je suis
insulté par les marxistes : on me
traite de rénégat uniquement parce
qu'au contraire de tant d'autres qui
militent encore au sein du parti
communiste, j'ai reconnu mes er-
reurs et que j'ai eu le courage de le
dire aux Français. »
Mais quelle a donc été la politi-
que de ce parti communiste qui, à
la faveur de la formation du Front
Populaire a maintenant 73 députés
au Palais-Bourbon. Il a refusé de
participer au gouvernement :
— On faisait monter sur les plan-
ches les camarades socialistes que
l'on destinait aux pommes cuites,
cependant qu'on restait dans le trou
du souffleur. »
A la Chambre, le parti commu-
niste paraissait soutenir le gouver-
nement qu'il harcelait d'ailleurs
sans cesse de ses demandes déma-
gogiques alors qu'en réalité il l'a-
menait à sa chute en provoquant
dans le pays un état d'agitation et
de désorganisation tel que toute
œuvre de redressement était im-
possible.
Les agents de Moscou se vantent
d'avoir été les promoteurs de lois
sociales dont l'ouvrier français au-
rait dû bénéficier depuis de longues
années. Mais l'application brutale
de ces lois a provoqué un ralentis-
sement de la production qui a ame-
né la hausse du coût de la vie pri-
vant ainsi d'un même coup le pro-
létariat des avantges que l'on venait
de lui consentir.
— Le coût de la vie et les salaires
jouent au manège de chevaux de
bois. Et comme c'est le coût de la
vie qui est en tête jamais les salai-
res ne le rattraperont, sauf si l'on
brise ce cercle infernal. »
La loi de 40 heures devait résou-
dre le chômage. En réalité, comme
la ruine du pays s'accentue, il va
se trouver des régions, des indus-
tries françaises où les ouvriers fran-
çais vont faire grève, non pour ob-
tenir une diminution mais pour
avoir une augmentation des heures
de travail. Pouvoir d'achat accru,
chômage résorbé, ce sont des traites
sur l'avenir que le gouvernement a 1
tiré mais jamais ces traites n'ont
été honorées.
Jules TE U LAD E membre du Bureau politique,
délégué à la propagande générale
enthousiasme
DE NOMBREUX AUDITOIRES OUVRIERS
Toujours invités, les communistes
SE SONT TOUJOURS DÉROBÉS
Alors le déficit de la balance com-
merciale s'accroît et le communiste
crie :
— Il faut ranimer la production. »
Mais en même temps, il donne,
dans les usines, dans les ateliers,
ses ordres de grève, il incite les
ouvriers à la paresse. Il leur fait
ainsi perdre le goût du travail. Il
en fait des prolétaires moraux et
matériels.
Quelle faillite d'ailleurs que celle
du marxisme.
Sous sa forme socialiste, ayant eu
le pouvoir en Autriche, il a amené
Dolfuss ; en Allemagne, Hitler ; en
Italie, Mussolini ; en Angleterre, les
conservateurs.
Et sous sa forme bolchevique, il
a fait en Russie une faillite de doc-
trine, une faillite en fait. Il devait
instaurer l'égalité des salaires ; le
contrat collectif de l'usine d'auto-
mobiles « Staline » institue 88 ca-
tégories de salaires allant de 3.500
roubles par mois pour le stakano-
viste à 75 roubles pour le manœu-
vre.
Pour les paysans, leur sort est le
plus lamentable qu'on connaisse. La
terre ne leur a pas été donnée. Ils
ne sont plus dans les kolkoses et les
sovkoses que de misérables salariés
de l'état.
C'est pour les 200 familles sovié-
tiques que travaille maintenant le
prolétaire russe. Le fonctionnaire a
remplacé l'ancien patron. Mais la
liberté n'existe pas plus qu'avant.
Pas de syndicalisme libre, pas de
Jules TEULADE
droit de grève. La terreur règne.
Sur les 220 membres que le Comité
central des Soviets comptait en
1935, il n'en reste plus que 25. Les
autres, ils ont été fusillés ou exilés.
Sur le plan de l'internationalis-
me, Teulade montre comment le
gouvernement soviétique se sert de
la S.D.N. pour réaliser sa propre
politique.
— Parce que nous avons 180 kilo-
mètres de frontière commune avec
l'Allemagne, nous souhaitons nous
entendre avec ce pays plutôt qu'a-
vec une Russie lointaine avec la-
quelle nous avons été alliés trois
fois - et - trois - fois trahis. -----
« C'est sans doute pour cela,
ajoute-t-il, que nous sommes jour-
nellement traités d'agents de Hitler.
« De même que nous sommes
traités d'agents de Mussolini, parce
que nous nous soucions fort peu
d'entreprendre la croisade idéolo-
gique contre le fascisme pour les
beaux yeux de M. Staline. »
Teulade ayant dit en termes pro-
fondément émouvants comment lui,
l'ancien communiste, avait à plu-
sieurs reprises senti vivre en lui ses
sentiments patriotiques, indique ra-
pidement ce que sera l'Etat Popu-
laire Français. Il indique comment
on peut organiser une France forte,
riche, bien équilibrée et appuyée
solidement sur tout son Empire co-
lonial.
Enfin il conclue :
— L'ouvrier français, le patron
français doivent sentir qu'il n'y a
pas que des intérêts privés, que des
intérêts professionnels, mais qu'a-
vant tout, au-dessus de tout, il y a
l'intérêt de la France. »
La salle applaudit frénétiquement
l'orateur qui vient de lui parler si
clairement en son langage simple
et fort.
GARAU vient alors à la tribune
et sollicite les contradicteurs.
Aucun ne se présente, alors Teu-
lade vient encore faire un deuxième
appel à l'esprit français des ou-
vriers et tous les auditeurs enton-
nent l'Hyme du Parti et la Mar-
seillaise.
A SIDI-BEL-ABBES,
DEROBADE
DES COMMUNISTES
ROQUEFERE avait bien fait les
choses à Sidi-bel-Abbès. Comme M.
Ybanez, propagandiste des Amis de
l'U.R.S.S., l'avait, il y a quelques
jours, convié à apporter la contra-
diction, il avait à son tour invité
le camarade Beauvinau, secrétaire
du rayon communiste local, à venir
confronter ses arguments avec ceux
de Teulade.
Seulement, entre Beauvinau et
Roquefère il y a la différence qui
sépare un lâche d'un homme. Ro-
quefère accompagné de son ami
Roméro était allé contredire Ibaijez.
Beauvinau délégua bien une cen-
taine de communistes dans la salle
du P.P.F. mais s'abstint d'y pa-
raître.
Et pourtant il était assuré d'avoir
la plus entière liberté de parole.
Roquefère s'en porta garant en ou-
vrant la réunion à laquelle MM.
Lucien Bellat, maire, Marcel Bré-
mond, conseiller général et délégué
financier, Maurice Raoux et Paul
Bellat, délégués financiers, nous
avaient fait le plaisir d'assister.
Notre camarade PAREDES, an-
cien communiste, préside. Il nous
dit qu'après avoir pris une part
active à tous les mouvements, à
toutes les grèves déclenchées à Bel-
Abbès de 1930 à 1936, il s'est rendu
compte que toute cette agitation
était stérile et n'avait rien apporté
à la classe ouvrière.
Jules TEULADE, s'il développe
la même argumentation que celle
présentée à Oran, le fait en termes
très différents. Il insiste sur la no-
tion de patrie, sur la construction
du futur état populaire français.
L'auditoire l'applaudit frénéti-
quement. Le président sollicite les
contradicteurs, insiste. Personne ne
se présente. La centaine de com-
munistes présents dans la salle n'a
pas bronché.
En sortant, l'un d'eux déclare à
un camarade :
— Qu'est-ce que tu veux qu'on lui
réponde. Il n'y a rien à lui dire !
Bel éloge d'un adversaire. Mais
combien aurions-nous préféré voir
et entendre M. Beauvinau, en per-
sonne.
A MASCARA,
UN PROVOCATEUR TENTE
VAINEMENT
DE TROUBLER
LA REUNION
La réunion de Mascara groupait
dans les entrepôts Gouby environ
cinq cents travailleurs. ROUBERT,
secrétaire de la section, qui prési-
dait, passa d'abord la parole à Gas-
ton VIDAL qui exposa la situation
politique, puis à Jules TEULADE.
Celui-ci parlait depuis quelque
temps lorsqu'un musulman l'inter-
rompit :
— La question indigène.
— Je regrette, dit Teulade, que
ce soit un musulman qui tente de
troubler cette réunion. Au reste,
lorsque je parle des ouvriers, je
confonds dans mon esprit tous les
travailleurs qu'ils soient européens
ou musulmans. »
Mais avec une véritable obstina-
tion d'ivrogne, le pauvre type que
l'on a payé pour venir apporter le
trouble dans la réunion reprend son
leit-motiv. Alors, comme on ne veut
lui faire aucun mal, on l'installe à
la tribune et là, il reste tranquille.
Teulade poursuit alors son expo-
sé sur les question ouvrières, dé-
montre comment le travail, la tech-
nique et le capital peuvent collabo-
rer au lieu de s'épuiser en vaine
lutte de classes.
Lorsque l'orateur a terminé, Rou-
bert demande s'il y a des contradic-
teurs. Toujours pas de contradic-
teur, bien que la réunion fut pu-
blique, car le perturbateur ivre du
début ne pouvait être considéré
comme un contradicteur sérieux.
UN MILLIER D'OUVRIERS
ACCLAMENT TEULADE
A MOSTAGANEM
La belle salle Jacques Doriot était
comble pour accueillir Teulade à
Mostaganem, mardi dernier. Peu de
patrons dans cette assistance, mais
quelques-uns, les plus intelligents,
les plus courageux, et un grand
nombre d'ouvriers. Et d'ailleurs,
tout le monde pouvait venir puis-
que, comme les précédentes, cette
réunion était publique.
Edmond ARNAUD est désigné
comme président de cette réunion.
Il demande aux contradicteurs
éventuels de venir prendre place
près de la tribune. Il leur garantit
la liberté de parole mais prévient
les perturbateurs qu'ils ne seront
pas tolérés.
Gaston VIDAL prend place au
micro pour indiquer quelle est la
position politique du parti. Et en
raison du principe de l'union des
nationaux, il donne comme consi-
gne à tous les militants du Parti
d'apporter toutes leurs voix et leur
appui à M. Adrien Lemoine, délégué
financier sortant.
Très applaudi, M. Adrien LE-
MOINE monte à la tribune pour re-
mercier le P.P.F. de sa solidarité
nationale et affirme publiquement
qu'il défendra toujours la politique
des partis nationaux contre les
marxistes et leurs alliés.
Jules TEULADE est en pleine
forme. Son discours reflète toutes
ses magnifiques qualités d'orateur
populaire. Il attaque de front l'ar-
gumentation communiste, la bous-
cule, la retourne, la renverse.
A de nombreuses reprises, les
applaudissements l'interrompent et
lorsqu'il termine en demandant aux
ouvriers de ne perdre de vue l'in-
térêt de la France, une belle ovation
l'accueille.
Quant aux communistes, ils
brillent toujours par leur absence.
Pas de contradicteurs, malgré les
assurances qui leur ont été données
au début. Or, il y avait des marxis-
tes dans la salle. A quoi doit-on at-
tribuer leur silence ? A leur lâcheté
ou au fait qu'ils n'aient rien eu de
sérieux à répondre au propagan-
diste du P.P.F. ?
UN FRANÇAIS
PEUT TOUT DE MEME
PARLER A OUJDA
Le programme de la tournée de
conférences comportait une réunion
à Oujda où notre section vient d'en-
treprendre une magnifique action.
Mais il n'est pas facile de parler
à Oujda.
Un avion nous y amena. Mais ce
n'est pas tout d'entrer. Encore faut-
il pouvoir parler. Les autorisations
nécessaires étaient demandées de-
puis longtemps. Mais M. Contard,
chef de la Région, hésitait. Allait-il
laisser se tenir une réunion du P.
P.F. Enfin à 6 heures, pour une con-
férence qui devait avoir lieu à 6 h.
30, il accorda l'autorisation.
« Mieux vaut tard que jamais. »
En dépit de cette incertitude,
près de cinq cents personnes dont
quelques-unes venues des mines de
Djeradah ou de Berkane se pres-
saient dans la salle de l'ancien cer-
cle des Beaux-Arts.
MILLARD, le courageux secrétai-
re d'Oujda, contre lequel la presse
anti-française du Maroc Oriental
s'acharne en vain en ce moment,
ouvrit la réunion en indiquant par
quelle terrible crise de conscience
d'anciens marxistes comme lui,
comme Teulade, étaient passés pour
rejoindre les partis nationaux.
Après lui, Henri QUEYRAT s'é-
tonna que l'on ait tant hésité à
laisser parler Teulade, alors que le
socialiste anti-français Fauran pre-
nait librement la parole, il y a huit
jours à la Casa de Espana.
Il remercie néanmoins M. le Chef
de la Région qui ne pouvait pas
interdire la réunion d'un homme
qui, simple soldat, a contribué à
instaurer le protectorat français du
Maroc.
- Quelle politique peut-on doue
penser que le P.P.F. va mener dans
ce pays ? Va-t-il saper l'autorité
française ou l'autorité de S.M. le
Sultan ? Bien au contraire. Au Ma-
roc, le P.P.F. entamera une lutte
sans merci contre tous ceux, com-
munistes, socialistes, nationalistes
dans le genre de ceux de l'Action
Marocaine qui veulent détruire l'au-
torité du gouvernement français et
celle du gouvernement chérifien. »
TEULADE rappelle dans quelles
circonstances, alors qu'il n'était
qu'un simple soldat, il a connu la
petite bourgade qu'était alors Oujda.
Puis il reprend le sujet qu'il est
venu spécialement traiter devant les
ouvriers français travaillant au
Maroc. Là, plus qu'ailleurs encore
peut-être, le travailleur doit com-
prendre que l'intérêt général du
pays prime l'intérêt particulier
d'une classe.
Ayant ensuite tracé le programme
économique et social du parti, Teu-
lade fait l'exposé de la situation
politique actuelle. Sur le plan de la
politique extérieure, le néfaste
pacte franco-soviétique nous a com-
plètement isolé à l'occident de l'Eu-
rope. A l'intérieur, l'hypothèque
marxiste vient d'être levé par le
dernier cabinet Chautemps. Ce n'est
qu'un gouvernement libéré complè-
tement de l'emprise marxiste qui
peut redresser la situation terrible
de notre pays.
Jules Teulade a parlé à Oujda.
M. Contard qui a certainement eu
des échos de ce qu'il y a dit, le re-
grette-t-il ?
A REUZANE, TEULADE
REMET A LLORET
LE FANION
DE - LA - SECTION
Relizane marque la dernière éta-
pe de la rude tournée que Teulade
aura faite avec une belle vigueur
dans toute l'Oranie et jusqu'au Ma-
roc Oriental.
Devant un auditoire composé
presque exclusivement d'ouvriers
européens et musulmans, ces der-
niers en nombre important, le Parti
Populaire aura une fois de plus dé-
veloppé son argumentation anti-
communiste.
LLORET, le dévoué scrétaire de
la section, l'un des fondateurs du
parti en Afrique du Nord préside.
ABDERRAHMANE au cours d'une
intervention très applaudie expose
en langue arabe la politique musul-
mane du Parti à ses correligion-
naires.
Gaston VIDAL par le de la situa-
tion politique qui n'exige pas moins
de vigilance qu'auparavant.
Jules TEULADE dénonce inlas-
sablement les méfaits du communis-
me, l'odieuse tromperie qu'a été
pour la classe ouvrière la démago-
gie du parti de Moscou.
A ces doctrines étrangères, il op-
pose les thèses du Parti Populaire
Français, la collaboration des clas-
ses, l'institution de la corporation.
le ralliement du national au social
et du social au national.
Lorsque son discours est terminé,
Teulade remet à Lloret le fanion de
la section.
— Ce fanion, dit-il, c'est celui de
Valmy, celui que la France s'est
donnée au moment même où ayant
retrouvé sa liberté, elle était mena-
cée de l'invasion étrangère. C'est
parce que nous savons que notre
pays est à nouveau menacé de l'in-
vasion étrangère que nous l'avons
adopté.
« Section de Relizane, ce fanion
que je vous remets au nom du Chef
du Parti, vous remémorera votre
devoir : toujours faire triompher la
liberté dans votre ville. »
CONCLUSION
Ce n'est pas un usage que de
donner une conclusion à un compte
rendu. Mais une suite de conféren-
ces comme celles que Jules Teulade
a données en Oranie en mérite une.
Depuis que le Parti existe dans
ce département — et il existe bien
— il fallait prouver aux masses
ouvrières que le P.P.F. était vrai-
ment le parti des travailleurs. C'é-
tait à un vieux militant syndicaliste
— cégétiste depuis 1906 — qu'il
appartenait de le démontrer.
Défendre la classe ouvrière, ça
ne veut pas dire l'entraîner dans
la revendication à perpétuité. Notre
position est peut-être une position
difficile parce qu'il est toujours pé-
nible de remonter un courant vio-
lent de démagogie.
Ce n'est pas une semblable consi-
dération qui nous arrêtera sur la
voie que nous nous sommes tracés.
Le P.P.F. a décidé de dire la vé-
rité aux ouvriers. Il la leur dira
jusqu'à ce qu'ils la comprennent et
l'acceptent.
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