Titre : L'Oranie populaire : hebdomadaire fédéral du Parti populaire français / président Jacques Doriot
Auteur : Parti populaire français. Fédération (Oran). Auteur du texte
Auteur : Parti populaire français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Oran)
Date d'édition : 1938-01-15
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829454n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 416 Nombre total de vues : 416
Description : 15 janvier 1938 15 janvier 1938
Description : 1938/01/15 (A2,N37). 1938/01/15 (A2,N37).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6229926c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-1767
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
U Oranie populaire
: ::.., HEBDOMADAIRE DE LA FEDERATION D'ORAN DU PARTI POPULAIRE FRANÇAIS. - Président: Jacques DORIOT
1
Deuxième année. -- N 37.
Prix du Numéro :
0,50
Rédaction, Administration, Publicité: 5, Boulevard Galli éni - ORAN. - Tél. 210-45
Prix du Numéro :
0,50
Samedi 15 Janvier 1938.
SAMEDI 15 Janvier 1938
à la Maison Jacques Doriot
15, Boni. Hippolyte-Glraud
y
GRANDE uni PRIVÉE
ORATEURS:
GASTON VIDAL Joies TEULADE
Secrétaire Fédéral Membre du Bureau Politique
Membre du Comité Central iélégué à la propagande générale
du Parti
Jules TEULADE, ouvrier charpentier, vieux
militant syndicaliste, parlera des questions
ouvrières et syndicales
1 MILITANTS DU PARTI, NATIONAUX, I|
t TOUS
t PRESENTS A LA REUNION DE SAMEDI |
LE PROJET
Blum-Viollette
deyant la Chambre
Les journaux métropolitains nous
annoncent que le projet Blum-Viol-
lette sera discuté par les Chambres
à la rentrée de janvier. Son défen-
seur principal serait M. Albert Sar-
raut en personne.
Le sénateur de l'Aude ne parais-
sait pas, jusqu'à ces derniers temps,
avoir de ce trop fameux projet une
opinion bien favorable. Il semblait
s'être rendu aux arguments de ceux
qui le dénonçaient comme un ins-
trument de division entre les masses
musulmanes. Par un changement
d'opinion aussi brusque que surpre-
nant, le haut-commissaire à l'Afri-
que du Nord se range maintenant
aux côtés des défenseurs du projet
Blum-Viollette et fait même campa-
gne dans les couloirs de la Chambre
en faveur de ce futur texte de loi.
Quelles peuvent être les raisons
de cette volte-face ? Nous ne pen-
sons pas qu'on doive uniquement les
rechercher dans les conclusions du
rapport Lagrosillière. M. Sarraut, de
toute évidence, les connaissait bien
avant qu'elles fussent publiées. On
incline plutôt à penser que le Mi-
nistre d'Etat a cédé à l'espèce de
chantage moral qu'ont exercé sur lui
le docteur Bendjelloul, les socialis-
tes, les communistes, tous alliés en
cette occasion.
L'octroi du droit de vote aux seuls
musulmans qui protestent arrêtera
l'agitation algérienne. Et comme ce
projet, pour reprendre les argu-
ments du professeur Balloul, ne met
pas en danger la souveraineté fran-
çaise, pourquoi ne pas le voter ?
Pourquoi ne pas le voter ? mais
en raison même des arguments dé-
veloppés. Nous ne voyons pas du
tout en quoi l'autorité du Gouverne-
ment français se trouvera renforcée
parce que quelques 20.000 prétendus
intellectuels assimilés pourront tous
les quatre ans, exprimer, au moyen
d'un petit carré de papier, leur opi-
nion.
Faire des évolués prétentieux,
comme nous en connaissons tous, des
super-arabes, et dans le même mo-
ment laisser dans Ja misère la masse
des vrais musulmans loyaux, est-ce
là le moyen de prouver aux yeux
des indigènes notre justice.
Le cheik Brahimi, uléma de Tlem-
cen, directeur de cette médersa Dar-
el-Hadith que le Gouvernement vient
de fermer, nous disait le jour où
avec Paul Gui tard nous étions allés
lui rendre visite.
- - Il faut que les arabes restent
de bons musulmans respectueux de
leurs coutumes, de leurs traditions,
de leurs religions, sinon, ils seront
perdus et pour la France et pour
l'Islam. »
Nous partageons l'avis du cheik
Brahimi. Or, ce qu'on est en train
de faire en Algérie, en poursuivant
malgré tout, cette stupide politique
de l'assimilation, c'est justement de
préparer de plus en plus une caste
d'arabes qui seront de mauvais mu-
sulmans parce qu'ils se détacheront
de plus en plus de la religion, de la
tradition de leurs pères.
Ce que la France prépare c'est
une caste de privilégiés qui, après
le droit de vote, réclameront encore
autre chose, une caste d'insatisfaits,
complètement séparés de la vérita-
ble masse musulmane à laquelle ils
sont déjà suspects en raison même
de leur prétendue assimilation.
Ces privilégiés, si l'on en croit le
professeur Balloul, dont on n'avait
d'ailleurs jamais autant entendu par-
ler, ne seront jamais très nombreux.
-- Et puis, quel danger il y aurait-
il si dans quarante ou cinquante ans,
quelques députés musulmans en-
traient au Parlement ? »
M. Balloul cherche lui à minimi-
ser les effets du projet Blum-Viol-
lette. Il compte bien que les Fran-
çais reprendront la phrase : « Après
nous le déluge », et se laisseront
prendre à ses paroles doucereuses.
Un danger immédiat pour nous ?
Peut-être pas, mais nous ne raison-
nons pas pour nous mais pour la
France qui est déjà une très vieille
nation ayant encore des siècles d'e-
xistence devant elle.
Un danger, la présence de députés
musulmans au Parlement ? Non, si
ces députés sont élus par des mu-
sulmans, par tous les musulmans,
non pas « parqués », mais constitués
en collège électoral spécial. Mais le
danger existera pour la souveraine-
té française le jour où ces députés
seront envoyés à Paris par un col-
lège unique. Car ce sera la preuve
alors que dans de nombreuses cir-
conscriptions la loi du nombre aura
joué et que la prédominance aura
passé des Français d'origine aux
musulmans type Viollette-Blum.
Mais quand bien même 200.000
« assimilés » obtiendraient le droit
de vote, pourraient-ils encore pré-
tendre représenter une masse de
musulmans qui serait alors forte de
8 millions d'âmes. Le suffrage res-
treint et antidémocratique n'en sub-
sisterait pas moins.
Le projet Blum-Viollette « va
bientôt connaître les feux de la ram-
pe parlementaire », écrit M. Michel
Rouzé dans un article où il trahit
son inquiétude.
A quand les lois sur les allocations
familiales, sur le paysannat indi-
gène, à quand le pain, la maison,
l'instruction et surtout l'instruction
artisanale, professionnelle? A quand
la défense, non de 20.000 privilégiés,
mais de 6 millions de musulmans ?
Henri QUEYRAT.
Les élections
AUX
illi Délégations
financières
SERONT-ELLES
politiques
ou
corporatives
Le 13 février auront lieu les élec-
tions pour le renouvellement d'un
certain nombre de délégués finan-
ciers.
Jusqu'à présent ces élections ne
soulevaient pas de grandes passions
politiques. Et nous pourrions pres-
que reprendre pour les Délégations
financières les mêmes arguments
que nous développions au mois
d'octobre pour le Conseil général.
Le délégué financier était un colon
ou un non-colon qui avait le seul
souci de régler au mieux un budget
qui devenait de plus en plus diffi-
cile à équilibrer. Il n'éprouvait guè-
re le besoin de s'affilier à un parti
politique. On pouvait bien distin-
guer au sein des Délégations une
majorité et une minorité, mais le
plus souvent l'unanimité se réalisait
ou presque.
Les luttes soutenues par les Délé-
gations financières, et elles furent
souvent assez sévères, elles le furent
parfois contre le Gouvernement gé-
néral, parfois contre la Métropole
elle-même.
iVlais les Délégations financières
vont-elles conserver longtemps ce
caractère corporatif que le législa-
teur a voulu lui donner en séparant
les membres en colons et en non-
colons ? Nous ne le pensons pas
pour la raison très simple que le
parti socialiste au cours de son
congrès fédéral d'A"in-Témouchent
a déjà investi deux candidats, M.
Hadj Hacène Bachterzi pour les mu-
sulmans, M. Cassayré pour les eu-
ropéens.
Nous voilà donc prévenus. Les
élections aux Délégations financiè-
AVANT TOUTE GRÈVE,
LE VOTE SECRET
D
E tous côtés en France la
résistance s'organise dans
le monde ouvrier. Il sem-
ble que dans la Métropole
les travailleurs ont compris le
langage que notre Parti n'a
cessé de leur tenir, à savoir que
la grève est légitime et utile
lorsqu'il s'agit de défendre les
intérêts corporatifs des salariés
au moment ou tous les moyens
de conciliation ont été épuisés
sans résultats, alors qu'au con-
traire elle est illégitime et nui-
sible lorsque ses motifs sont
d'ordre purement politique.
En effet, dans une grève po-
litique, l'ouvrier ne défend pas
ses intérêts, il lutte pour soute-
nir l'action d'agitateurs profes-
sionnels et ambitieux et du
point de vue politique alors que
le travailleur perd dans la grè-
ve politique son salaire journa-
lier,. l'agitateur qui a déclanché
:e mouvement, ne perd, lui, ab-
solument rien.
En un mot, le travailleur a
été non seulement l'instrument
servile, mais encore le perdant
de la partie.
Profitant du manque d'édu-
cation des masses, faisant mi-
roiter à leurs yeux dans un ave-
nir très rapproché une ère de
bonheur, tout à fait illusoire,
les communistes ont pu à l'orée
de l'avènement au pouvoir du
Front Populaire entraîner dans
des mouvements injustifiés la
majorité des ouvriers de notre
Pays.
Mais le temps et les événe-
ments aidant, le salarié Fran-
çais a ouvert les yeux et a com-
pris le danger qu'il courait en
laissant la politique s'immiscer
dans les questions syndicales.
C'est pourquoi, lors du der-
nier mouvement déclenché sur
l'ordre des agents du Komin-
tern, nombreux sont les ou-
vriers qui ont refusé d'obéir
aux ordres du Parti Commu-
niste.
Toutefois, en maints endroits
encore, les serviteurs de Mos-
cou, usant de menaces ont réus-
res revêteront donc un caractère
politique. Soit. Ce n'est pas nous
qui reculerons devant cette nouvelle
déclaration de guerre. Partout où
nous verrons surgir un candidat
marxiste, on peut être assuré de
voir se dresser devant lui un can-
didat anti-marxiste.
Mais quel va être la position des
candidats socialistes ?
On connaît l'opinion de leur parti
sur les Délégations financières, puis-
que M. Marius Dubois a demandé
leur suppression à M. Albert Sar-
raut qui la lui a d'ailleurs refusé.
Les socialistes vont donc certaine-
ment ouvrir leur campagne aux cris
de :
« Il faut détruire les Délégations
financières. »
De même qu'en octobre 1937, ils
sont entrés en campagne pour le
Conseil général aux cris de :
« Il faut détruire le Sénat. »
En somme, seules les assemblées
où ils sont en majorité trouvent
grâce à leurs yeux.
Les membres de la S.F.I.O. vont
chercher à entrer dans un organis-
me dont ils réclament la dispari-
tion. Cela va être drôle. Nous
voyons très bien — si toutefois ils
sont élus et cela est moins que cer-
tain — les socialistes présenter à
chaque séance une motion, un vœu
réclamant la suppression des As-
semblées algériennes !
Mais quelle va être la position de
M. le Préfet ? Cruel dilemne pour
lui. Pour les élections au Conseil
general, la Préfecture a soutenu ou-
vertement la candidature de M.
Hadj Hacène Bachterzi. M. Bach-i
terzi se présente aux Délégations
financières qu'il veut détruire et
que le Gouvernement veut mainte-
nir.
M. le Préfet soutiendra-t-il encore
M. Bachterzi, et ce faisant combat-
tra-t-il M. Sarraut ? Lâchera-t-il au
contraire M. Bachterzi ?
Quel drôle de métier ne vous
fera-t-on pas faire M. Boujard.
Ph. D.
par Gaston VIDAL
Secrétaire fédéral,
Membre du Comité Central.
si à imposer l'arrêt du travail
à un grand nombre de salariés
qui n'avaient nullement envie
de faire la grève pour les beaux
yeux de Staline.
On ne peut tolérer qu'une mi-
norité impose ainsi sa volonté
à la majorité des travailleurs.
Le droit au travail doit être
respecté. En de pareilles con-
ditions, notre Parti demande
qu'à l'avenir il ne soit décidé
de l'opportunité d'une grève
dans une entreprise qu'après
consultation des ouvriers de
cette entreprise, et pour éviter
toutes manœuvres d'intimida-
tion, toutes pressions qui pour-
raient nuire à la manifestation
de la volonté des travailleurs,
Jacques Doriot demande que la
consultation ait lieu au scrutin
secret.
La proposition du Chef du
Parti Populaire Français est
conforme à tous les principes,
puisque d'une part elle tend à
avoir de façon précise l'opinion
de ceux qui sont les premiers
atteints par la grève et que,
d'autre part, elle doit permettre
à cette opinion de se manifes-
ter librement.
Nos Camarades ouvriers doi-
vent appuyer de leur action la
proposition du Parti; c'est pour
eux le moyen sûr et ne plus
subir les décisions du Parti
communiste, décisions qui le
plus souvent, pour ne pas dire
toujours, sont contraires à leurs
intérêts.
Lire en page 2, le manifeste
du Parti :
Pas de grève
pour Moscou !
lie grande offensive 8n Eépiicaii"
« Oran-Républicain » met à profit l'affaire du C.S.A.R. pour faire croire à
ses lecteurs que la France a failli subir le sort de l'Espagne
Pourquoi le « journal qui dit la vérité chaque matin » ne parle-t-il pas
du putsch communiste ?
LES PARTIS NATIONAUX NE SERONT JAMAIS LES COMPLICES
DES ASSASSINS MAIS ILS RÉCLAMENT TOUTE LA LUMIERE
« Oran-Républicain » part à l'at-
taque. Cela ne nous surprend pas.
Toutes les invraisemblances, toutes
les contradictions de l'enquête de-
viennent à ses yeux paroles d'Evan-
gile. Et le journal du boulevard Sé-
bastopol s'appuie sur les révélations
du provocateur Bourlier — que M.
Dormoy a laissé en liberté, bien qu'il
se soit accusé de complicité — pour
dénoncer la « formidable association
secrète, disposant de complicités
dans tous les milieux, de troupes
organisées et équipées militairement,
d'un vaste réseau de postes de radio
clandestins. »
Sur le plan syndical, le sous-ordre
de l'« Humanité », Elie Angonin, es-
saie de jeter la suspicion sur les
syndicats professionnels en signa-
lant que le complaisant Locuty y
était affilié.
Tous ces hurlements ne change-
ront en rien notre ligne de conduite.
Nous n'avons que trop de raisons
de nous méfier d'une affaire dont les
principales péripéties se déroulent
au moment même où l'on a besoin
de ressouder le Front Populaire ou
de détourner l'opinion publique d'é-
vénements aussi graves que la ten-
tative de putsch communiste.
Comme Irécrit Jacques Doriot :
« Il importe, avant de décer-
ner l'éloge au Ministre de l'In-
térieur et d'accabler tous les
hommes arrêtés au petit bon-
heur, d'exiger que toute la lu-
mière soit faite sur cette tragi-
que affaire.
« Mais de là à hurler avec les
loups, il y a un monde que nous
ne traverserons pas ! »
Voilà la position du Parti. Elle
est nette.
Tant que nous n'aurons pas de
preuves irréfutables, tant que M.
Marx Dormoy ne sera pas décidé, au
lieu de ses révélations sensationnel-
les, à procéder à l'instruction com-
plète, régulière de toute l'affaire,
nous nous refuserons à croire que
des hommes comme Deloncle, Pozzo
di Borgd et Duseigneur sont des as-
sassins.
La Sûreté Nationale travaille en
série. Pour tous les crimes crapu-
leux un seul auteur : Weidmann.
Pour tous les crimes politiques, pour
les frères Roselli, aujourd'hui, pour
Navachine et Lœtitia Toureaux de-
main, un seul auteur : le C.S.A.R.
Les coups de théâtre du Ministre
de l'Intérieur, les cris de triomphe
des journaux comme « Oran-Répu-
blicain » énervent l'opinion publi-
que, l'inquiètent, la troublent, font
peser sur ce pays une atmosphère -
de suspicion générale.
Nous avons besoin de travailler
dans l'ordre et le calme.
Nous réclamons toute la vérité.
H. Q.
: ::.., HEBDOMADAIRE DE LA FEDERATION D'ORAN DU PARTI POPULAIRE FRANÇAIS. - Président: Jacques DORIOT
1
Deuxième année. -- N 37.
Prix du Numéro :
0,50
Rédaction, Administration, Publicité: 5, Boulevard Galli éni - ORAN. - Tél. 210-45
Prix du Numéro :
0,50
Samedi 15 Janvier 1938.
SAMEDI 15 Janvier 1938
à la Maison Jacques Doriot
15, Boni. Hippolyte-Glraud
y
GRANDE uni PRIVÉE
ORATEURS:
GASTON VIDAL Joies TEULADE
Secrétaire Fédéral Membre du Bureau Politique
Membre du Comité Central iélégué à la propagande générale
du Parti
Jules TEULADE, ouvrier charpentier, vieux
militant syndicaliste, parlera des questions
ouvrières et syndicales
1 MILITANTS DU PARTI, NATIONAUX, I|
t TOUS
t PRESENTS A LA REUNION DE SAMEDI |
LE PROJET
Blum-Viollette
deyant la Chambre
Les journaux métropolitains nous
annoncent que le projet Blum-Viol-
lette sera discuté par les Chambres
à la rentrée de janvier. Son défen-
seur principal serait M. Albert Sar-
raut en personne.
Le sénateur de l'Aude ne parais-
sait pas, jusqu'à ces derniers temps,
avoir de ce trop fameux projet une
opinion bien favorable. Il semblait
s'être rendu aux arguments de ceux
qui le dénonçaient comme un ins-
trument de division entre les masses
musulmanes. Par un changement
d'opinion aussi brusque que surpre-
nant, le haut-commissaire à l'Afri-
que du Nord se range maintenant
aux côtés des défenseurs du projet
Blum-Viollette et fait même campa-
gne dans les couloirs de la Chambre
en faveur de ce futur texte de loi.
Quelles peuvent être les raisons
de cette volte-face ? Nous ne pen-
sons pas qu'on doive uniquement les
rechercher dans les conclusions du
rapport Lagrosillière. M. Sarraut, de
toute évidence, les connaissait bien
avant qu'elles fussent publiées. On
incline plutôt à penser que le Mi-
nistre d'Etat a cédé à l'espèce de
chantage moral qu'ont exercé sur lui
le docteur Bendjelloul, les socialis-
tes, les communistes, tous alliés en
cette occasion.
L'octroi du droit de vote aux seuls
musulmans qui protestent arrêtera
l'agitation algérienne. Et comme ce
projet, pour reprendre les argu-
ments du professeur Balloul, ne met
pas en danger la souveraineté fran-
çaise, pourquoi ne pas le voter ?
Pourquoi ne pas le voter ? mais
en raison même des arguments dé-
veloppés. Nous ne voyons pas du
tout en quoi l'autorité du Gouverne-
ment français se trouvera renforcée
parce que quelques 20.000 prétendus
intellectuels assimilés pourront tous
les quatre ans, exprimer, au moyen
d'un petit carré de papier, leur opi-
nion.
Faire des évolués prétentieux,
comme nous en connaissons tous, des
super-arabes, et dans le même mo-
ment laisser dans Ja misère la masse
des vrais musulmans loyaux, est-ce
là le moyen de prouver aux yeux
des indigènes notre justice.
Le cheik Brahimi, uléma de Tlem-
cen, directeur de cette médersa Dar-
el-Hadith que le Gouvernement vient
de fermer, nous disait le jour où
avec Paul Gui tard nous étions allés
lui rendre visite.
- - Il faut que les arabes restent
de bons musulmans respectueux de
leurs coutumes, de leurs traditions,
de leurs religions, sinon, ils seront
perdus et pour la France et pour
l'Islam. »
Nous partageons l'avis du cheik
Brahimi. Or, ce qu'on est en train
de faire en Algérie, en poursuivant
malgré tout, cette stupide politique
de l'assimilation, c'est justement de
préparer de plus en plus une caste
d'arabes qui seront de mauvais mu-
sulmans parce qu'ils se détacheront
de plus en plus de la religion, de la
tradition de leurs pères.
Ce que la France prépare c'est
une caste de privilégiés qui, après
le droit de vote, réclameront encore
autre chose, une caste d'insatisfaits,
complètement séparés de la vérita-
ble masse musulmane à laquelle ils
sont déjà suspects en raison même
de leur prétendue assimilation.
Ces privilégiés, si l'on en croit le
professeur Balloul, dont on n'avait
d'ailleurs jamais autant entendu par-
ler, ne seront jamais très nombreux.
-- Et puis, quel danger il y aurait-
il si dans quarante ou cinquante ans,
quelques députés musulmans en-
traient au Parlement ? »
M. Balloul cherche lui à minimi-
ser les effets du projet Blum-Viol-
lette. Il compte bien que les Fran-
çais reprendront la phrase : « Après
nous le déluge », et se laisseront
prendre à ses paroles doucereuses.
Un danger immédiat pour nous ?
Peut-être pas, mais nous ne raison-
nons pas pour nous mais pour la
France qui est déjà une très vieille
nation ayant encore des siècles d'e-
xistence devant elle.
Un danger, la présence de députés
musulmans au Parlement ? Non, si
ces députés sont élus par des mu-
sulmans, par tous les musulmans,
non pas « parqués », mais constitués
en collège électoral spécial. Mais le
danger existera pour la souveraine-
té française le jour où ces députés
seront envoyés à Paris par un col-
lège unique. Car ce sera la preuve
alors que dans de nombreuses cir-
conscriptions la loi du nombre aura
joué et que la prédominance aura
passé des Français d'origine aux
musulmans type Viollette-Blum.
Mais quand bien même 200.000
« assimilés » obtiendraient le droit
de vote, pourraient-ils encore pré-
tendre représenter une masse de
musulmans qui serait alors forte de
8 millions d'âmes. Le suffrage res-
treint et antidémocratique n'en sub-
sisterait pas moins.
Le projet Blum-Viollette « va
bientôt connaître les feux de la ram-
pe parlementaire », écrit M. Michel
Rouzé dans un article où il trahit
son inquiétude.
A quand les lois sur les allocations
familiales, sur le paysannat indi-
gène, à quand le pain, la maison,
l'instruction et surtout l'instruction
artisanale, professionnelle? A quand
la défense, non de 20.000 privilégiés,
mais de 6 millions de musulmans ?
Henri QUEYRAT.
Les élections
AUX
illi Délégations
financières
SERONT-ELLES
politiques
ou
corporatives
Le 13 février auront lieu les élec-
tions pour le renouvellement d'un
certain nombre de délégués finan-
ciers.
Jusqu'à présent ces élections ne
soulevaient pas de grandes passions
politiques. Et nous pourrions pres-
que reprendre pour les Délégations
financières les mêmes arguments
que nous développions au mois
d'octobre pour le Conseil général.
Le délégué financier était un colon
ou un non-colon qui avait le seul
souci de régler au mieux un budget
qui devenait de plus en plus diffi-
cile à équilibrer. Il n'éprouvait guè-
re le besoin de s'affilier à un parti
politique. On pouvait bien distin-
guer au sein des Délégations une
majorité et une minorité, mais le
plus souvent l'unanimité se réalisait
ou presque.
Les luttes soutenues par les Délé-
gations financières, et elles furent
souvent assez sévères, elles le furent
parfois contre le Gouvernement gé-
néral, parfois contre la Métropole
elle-même.
iVlais les Délégations financières
vont-elles conserver longtemps ce
caractère corporatif que le législa-
teur a voulu lui donner en séparant
les membres en colons et en non-
colons ? Nous ne le pensons pas
pour la raison très simple que le
parti socialiste au cours de son
congrès fédéral d'A"in-Témouchent
a déjà investi deux candidats, M.
Hadj Hacène Bachterzi pour les mu-
sulmans, M. Cassayré pour les eu-
ropéens.
Nous voilà donc prévenus. Les
élections aux Délégations financiè-
AVANT TOUTE GRÈVE,
LE VOTE SECRET
D
E tous côtés en France la
résistance s'organise dans
le monde ouvrier. Il sem-
ble que dans la Métropole
les travailleurs ont compris le
langage que notre Parti n'a
cessé de leur tenir, à savoir que
la grève est légitime et utile
lorsqu'il s'agit de défendre les
intérêts corporatifs des salariés
au moment ou tous les moyens
de conciliation ont été épuisés
sans résultats, alors qu'au con-
traire elle est illégitime et nui-
sible lorsque ses motifs sont
d'ordre purement politique.
En effet, dans une grève po-
litique, l'ouvrier ne défend pas
ses intérêts, il lutte pour soute-
nir l'action d'agitateurs profes-
sionnels et ambitieux et du
point de vue politique alors que
le travailleur perd dans la grè-
ve politique son salaire journa-
lier,. l'agitateur qui a déclanché
:e mouvement, ne perd, lui, ab-
solument rien.
En un mot, le travailleur a
été non seulement l'instrument
servile, mais encore le perdant
de la partie.
Profitant du manque d'édu-
cation des masses, faisant mi-
roiter à leurs yeux dans un ave-
nir très rapproché une ère de
bonheur, tout à fait illusoire,
les communistes ont pu à l'orée
de l'avènement au pouvoir du
Front Populaire entraîner dans
des mouvements injustifiés la
majorité des ouvriers de notre
Pays.
Mais le temps et les événe-
ments aidant, le salarié Fran-
çais a ouvert les yeux et a com-
pris le danger qu'il courait en
laissant la politique s'immiscer
dans les questions syndicales.
C'est pourquoi, lors du der-
nier mouvement déclenché sur
l'ordre des agents du Komin-
tern, nombreux sont les ou-
vriers qui ont refusé d'obéir
aux ordres du Parti Commu-
niste.
Toutefois, en maints endroits
encore, les serviteurs de Mos-
cou, usant de menaces ont réus-
res revêteront donc un caractère
politique. Soit. Ce n'est pas nous
qui reculerons devant cette nouvelle
déclaration de guerre. Partout où
nous verrons surgir un candidat
marxiste, on peut être assuré de
voir se dresser devant lui un can-
didat anti-marxiste.
Mais quel va être la position des
candidats socialistes ?
On connaît l'opinion de leur parti
sur les Délégations financières, puis-
que M. Marius Dubois a demandé
leur suppression à M. Albert Sar-
raut qui la lui a d'ailleurs refusé.
Les socialistes vont donc certaine-
ment ouvrir leur campagne aux cris
de :
« Il faut détruire les Délégations
financières. »
De même qu'en octobre 1937, ils
sont entrés en campagne pour le
Conseil général aux cris de :
« Il faut détruire le Sénat. »
En somme, seules les assemblées
où ils sont en majorité trouvent
grâce à leurs yeux.
Les membres de la S.F.I.O. vont
chercher à entrer dans un organis-
me dont ils réclament la dispari-
tion. Cela va être drôle. Nous
voyons très bien — si toutefois ils
sont élus et cela est moins que cer-
tain — les socialistes présenter à
chaque séance une motion, un vœu
réclamant la suppression des As-
semblées algériennes !
Mais quelle va être la position de
M. le Préfet ? Cruel dilemne pour
lui. Pour les élections au Conseil
general, la Préfecture a soutenu ou-
vertement la candidature de M.
Hadj Hacène Bachterzi. M. Bach-i
terzi se présente aux Délégations
financières qu'il veut détruire et
que le Gouvernement veut mainte-
nir.
M. le Préfet soutiendra-t-il encore
M. Bachterzi, et ce faisant combat-
tra-t-il M. Sarraut ? Lâchera-t-il au
contraire M. Bachterzi ?
Quel drôle de métier ne vous
fera-t-on pas faire M. Boujard.
Ph. D.
par Gaston VIDAL
Secrétaire fédéral,
Membre du Comité Central.
si à imposer l'arrêt du travail
à un grand nombre de salariés
qui n'avaient nullement envie
de faire la grève pour les beaux
yeux de Staline.
On ne peut tolérer qu'une mi-
norité impose ainsi sa volonté
à la majorité des travailleurs.
Le droit au travail doit être
respecté. En de pareilles con-
ditions, notre Parti demande
qu'à l'avenir il ne soit décidé
de l'opportunité d'une grève
dans une entreprise qu'après
consultation des ouvriers de
cette entreprise, et pour éviter
toutes manœuvres d'intimida-
tion, toutes pressions qui pour-
raient nuire à la manifestation
de la volonté des travailleurs,
Jacques Doriot demande que la
consultation ait lieu au scrutin
secret.
La proposition du Chef du
Parti Populaire Français est
conforme à tous les principes,
puisque d'une part elle tend à
avoir de façon précise l'opinion
de ceux qui sont les premiers
atteints par la grève et que,
d'autre part, elle doit permettre
à cette opinion de se manifes-
ter librement.
Nos Camarades ouvriers doi-
vent appuyer de leur action la
proposition du Parti; c'est pour
eux le moyen sûr et ne plus
subir les décisions du Parti
communiste, décisions qui le
plus souvent, pour ne pas dire
toujours, sont contraires à leurs
intérêts.
Lire en page 2, le manifeste
du Parti :
Pas de grève
pour Moscou !
lie grande offensive 8n Eépiicaii"
« Oran-Républicain » met à profit l'affaire du C.S.A.R. pour faire croire à
ses lecteurs que la France a failli subir le sort de l'Espagne
Pourquoi le « journal qui dit la vérité chaque matin » ne parle-t-il pas
du putsch communiste ?
LES PARTIS NATIONAUX NE SERONT JAMAIS LES COMPLICES
DES ASSASSINS MAIS ILS RÉCLAMENT TOUTE LA LUMIERE
« Oran-Républicain » part à l'at-
taque. Cela ne nous surprend pas.
Toutes les invraisemblances, toutes
les contradictions de l'enquête de-
viennent à ses yeux paroles d'Evan-
gile. Et le journal du boulevard Sé-
bastopol s'appuie sur les révélations
du provocateur Bourlier — que M.
Dormoy a laissé en liberté, bien qu'il
se soit accusé de complicité — pour
dénoncer la « formidable association
secrète, disposant de complicités
dans tous les milieux, de troupes
organisées et équipées militairement,
d'un vaste réseau de postes de radio
clandestins. »
Sur le plan syndical, le sous-ordre
de l'« Humanité », Elie Angonin, es-
saie de jeter la suspicion sur les
syndicats professionnels en signa-
lant que le complaisant Locuty y
était affilié.
Tous ces hurlements ne change-
ront en rien notre ligne de conduite.
Nous n'avons que trop de raisons
de nous méfier d'une affaire dont les
principales péripéties se déroulent
au moment même où l'on a besoin
de ressouder le Front Populaire ou
de détourner l'opinion publique d'é-
vénements aussi graves que la ten-
tative de putsch communiste.
Comme Irécrit Jacques Doriot :
« Il importe, avant de décer-
ner l'éloge au Ministre de l'In-
térieur et d'accabler tous les
hommes arrêtés au petit bon-
heur, d'exiger que toute la lu-
mière soit faite sur cette tragi-
que affaire.
« Mais de là à hurler avec les
loups, il y a un monde que nous
ne traverserons pas ! »
Voilà la position du Parti. Elle
est nette.
Tant que nous n'aurons pas de
preuves irréfutables, tant que M.
Marx Dormoy ne sera pas décidé, au
lieu de ses révélations sensationnel-
les, à procéder à l'instruction com-
plète, régulière de toute l'affaire,
nous nous refuserons à croire que
des hommes comme Deloncle, Pozzo
di Borgd et Duseigneur sont des as-
sassins.
La Sûreté Nationale travaille en
série. Pour tous les crimes crapu-
leux un seul auteur : Weidmann.
Pour tous les crimes politiques, pour
les frères Roselli, aujourd'hui, pour
Navachine et Lœtitia Toureaux de-
main, un seul auteur : le C.S.A.R.
Les coups de théâtre du Ministre
de l'Intérieur, les cris de triomphe
des journaux comme « Oran-Répu-
blicain » énervent l'opinion publi-
que, l'inquiètent, la troublent, font
peser sur ce pays une atmosphère -
de suspicion générale.
Nous avons besoin de travailler
dans l'ordre et le calme.
Nous réclamons toute la vérité.
H. Q.
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