Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-08-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 28 août 1922 28 août 1922
Description : 1922/08/28 (T21,N2138). 1922/08/28 (T21,N2138).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6217105j
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
MINISTÈRE
DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N 0 2138
Lundi 28 août 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — Il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — La chute du mark
(G. Bérnhard dans Vossische Zeitung ;
Hannoverscher Kurier).
PRESSE AMÉRICAINE. — Les dettes des alliés
(Chicago Daily News). — Déclarations
du sénateur Borah sur les dettes et le
désarmement (New York Tribune).
PRESSE ANGLAISE. — Les réparations : les
divergences franco-britanniques (Ti-
mes, Outlook) ; une lettre de W. John-
son Hicks, membre des Communes, au
Times. — La dette de la Grande-Bre-
tagne aux Etats-Unis : « la méprise de
l'Amérique » (Daily Chronicle).
PRESSE ITALIENNE. — L'Italie et l'Autriche
(Tribuna, Idea Nazionale).
POLITIQUE GENERALE
LES RÉPARATIONS
LES DIVERGENCES FRANCO-BRITAN-
NIQUES. — Pour que les gouvernements
britannique et français puissent tomber d'ac-
cord, il faut que le gouvernement allemand
fasse des offres positives qui faciliteraient la
tâche des alliés. L'Allemagne n'est pas sim-
plement passive ; on ne saurait la considé-
rer comme étant la victime d'une catastro-
phe à laquelle elle est impuissante à porter
remède. Ni la Grande-Bretagne, ni la
France ne peuvent accorder de moratoire à
l'Allemagne à moins que l'Allemagne ne
fournisse des garanties suffisantes. Il est
permis de discuter sur la nature de ces ga-
ranties, mais il est impossible d'accorder un
moratoire sans que le débiteur donne des
gages ou des garanties, et il est très impor-
tant que le gouvernement britannique fasse
connaître sa manière de voir au sujet de la
nature des garanties qu'il conviendrait
d'exiger de l'Allemagne. Le gouvernement
français demande que les mines et les forêts
allemandes soient données en gage. Cette
demande a été repoussée à la conférence de
Londres et repoussée formellement par
l'Allemagne. Isolée ainsi sur la question des
garanties, la France est forcément amenée à
prendre une attitude qui peut sembler ex-
trême et à envisager avec plus ou moins de
satisfaction l'idée de sanctions militaires.
il faut que le gouvernement allemand
fasse des propositions qui permettent de né-
gocier, et que le gouvernement britannique
abandonne son attitude de réserve. La ten-
dance des forces industrielles et militaristes
de l'Allemagne à préparer la revanche en
s'unissant aux despotes de la Russie s'ac-
centue. Les industriels allemands s'inquiè-
tent certainement de l'attitude rétive du
travail en ce moment de crise, mais ils ne
manquent assurément de confiance dans
l'avenir, puisqu'ils ont pu, malgré la dépré-
ciation actuelle du mark, équiper admirable-
ment leurs usines et jeter à nouveau les
fondements d'un commerce extérieur pros-
père. Le calcul savant qui les a inspirés
jusqu'ici est toujours vivace et finira peut-
être par atteindre son but, si les alliés fai-
blissent. Il appartient aujourd'hui à la
France et à l'Angleterre de faire face en-
semble à cette situation très grave. Elles
ont commis, l'une et l'autre, de graves er-
reurs de politique et en persistant dans leurs
divergences en ce moment critique, elles
aboutiront à un désastre d'où sortira peut-
être une Europe reconstituée sous une forme
entièrement défavorable aux intérêts des
puissances occidentales. Il ne faut pas
oublier que le danger autrichien menace de
provoquer des conflits politiques aigus et
que de sombres nuages s'amoncellent à
l'horizon oriental. Il s'offre aujourd'hui au
gouvernement britannique une brève occa-
sion de réparer ses erreurs en présentant
tout au moins des propositions positives
quant à la situation allemande immédiate.
Mais cette occasion peut s'envoler rapide-
ment. — (Ed.)
TIMES, 26.8.
L'Outlook (de Londres) accuse M. Poin-
caré de chercher délibérément la ruine to-
tale de l'Allemagne, pour assurer la préémi-
nence militaire et politique de la France :
Le sobriquet de « Poincaré-la-Guerre » a
été donné au président de la République
d'alors par ses ennemis radicaux et socia-
listes, qui cherchaient ainsi à faire retom-
ber sur leur antagoniste la responsabilité
de la guerre de 1914. Jamais, d'ailleurs, il
n'a été produit l'ombre d'une preuve que ce
pauvre M. Poincaré fût coupable, plus que
sir Edward Grey, d'avoir déterminé cette
suprême tragédie. Cependant l'expression
« Poincaré-la-Guerre » est destinée peut-
être à survivre dans l'histoire. Poincaré
non pas du « Weltkrieg », de la « guerre
mondiale », mais Poincaré de la « guerre
prochaine ». Le président du Conseil a pro-
noncé lundi, à Bar-le-Duc, un discours qui,
dans les circonstances actuelles, ne peut
être qualifié que de discours de guerre. Il
sait, comme le sait tout autre homme sensé
de l'Europe, qu'il est impossible à l'Allema-
gne de payer les indemnités « astronomi-
ques ». Cela ne l'a pas empêché de décla-
rer catégoriquement que la France a l'in-
tention d'en exiger le paiement, et au be-
soin par la force. Toutes ses protestations
de bonne volonté et d'esprit de justice son-
nent aussi faux que la « volonté de paix »
du peuple allemand proclamée à tout mo-
ment par le Kaiser en vue de duper le
monde.
M. Poincaré, toutefois, a soigneusement
gardé le secret du genre d'action auquel il
entend procéder pour réaliser des fins qu'il
sait, nous le répétons, être irréalisables. Ce-
pendant il se manifeste dans les journaux
de Paris inspirés par lui, une nouvelle
orientation des plus intéressantes, et même
peut-être de bon augure, vers une modéra-
tion relative. Le Temps a suggéré que l'in-
demnité allemande soit réduite de 6 mil-
liards 600 millions à 2 milliards 500 mil-
lions de livres sterling, chiffre que nous
proposions nous-mêmes au commencement
de 1921, ce dont on s'est servi de prétexte,
non seulement en France, mais en Angle-
terre, pour nous accuser de nous être gor-
gés d'or allemand. Il est à supposer que cette
étonnante manifestation d'intelligence de la
part de l'organe officieux du Quai d'Orsay
peut être considérée comme un ballon d'es-
sai lancé sous l'inspiration du président du
Conseil en vue de se renseigner sur la fa-
çon dont réagirait le peuple français au
contact, nouveau pour lui, d'un peu de bon
sens. Pour ceux qui savent les lire, il ne
manque pas, d'ailleurs, dans d'autres jour-
naux parisiens, d'indications que M. Poin-
caré, tel un général prudent avant la ba-
taille, examine les lignes de retraite qui,
au besoin, s'offriraient à lui. Tout cela nous
ne pouvons que nous en féliciter, sans y
attacher une importance excessive. Il est
encore trop tôt pour juger la politique de
M. Poincaré autrement que d'après ce qu'il
dit et ce qu'il fait lui-même.
Nous disions tout à l'heure que M. Poin-
caré doit nécessairement se rendre compte
de l'impossibilité de tirer de l'argent comp-
tant d'un peuple dont la monnaie a perdu
DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N 0 2138
Lundi 28 août 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — Il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — La chute du mark
(G. Bérnhard dans Vossische Zeitung ;
Hannoverscher Kurier).
PRESSE AMÉRICAINE. — Les dettes des alliés
(Chicago Daily News). — Déclarations
du sénateur Borah sur les dettes et le
désarmement (New York Tribune).
PRESSE ANGLAISE. — Les réparations : les
divergences franco-britanniques (Ti-
mes, Outlook) ; une lettre de W. John-
son Hicks, membre des Communes, au
Times. — La dette de la Grande-Bre-
tagne aux Etats-Unis : « la méprise de
l'Amérique » (Daily Chronicle).
PRESSE ITALIENNE. — L'Italie et l'Autriche
(Tribuna, Idea Nazionale).
POLITIQUE GENERALE
LES RÉPARATIONS
LES DIVERGENCES FRANCO-BRITAN-
NIQUES. — Pour que les gouvernements
britannique et français puissent tomber d'ac-
cord, il faut que le gouvernement allemand
fasse des offres positives qui faciliteraient la
tâche des alliés. L'Allemagne n'est pas sim-
plement passive ; on ne saurait la considé-
rer comme étant la victime d'une catastro-
phe à laquelle elle est impuissante à porter
remède. Ni la Grande-Bretagne, ni la
France ne peuvent accorder de moratoire à
l'Allemagne à moins que l'Allemagne ne
fournisse des garanties suffisantes. Il est
permis de discuter sur la nature de ces ga-
ranties, mais il est impossible d'accorder un
moratoire sans que le débiteur donne des
gages ou des garanties, et il est très impor-
tant que le gouvernement britannique fasse
connaître sa manière de voir au sujet de la
nature des garanties qu'il conviendrait
d'exiger de l'Allemagne. Le gouvernement
français demande que les mines et les forêts
allemandes soient données en gage. Cette
demande a été repoussée à la conférence de
Londres et repoussée formellement par
l'Allemagne. Isolée ainsi sur la question des
garanties, la France est forcément amenée à
prendre une attitude qui peut sembler ex-
trême et à envisager avec plus ou moins de
satisfaction l'idée de sanctions militaires.
il faut que le gouvernement allemand
fasse des propositions qui permettent de né-
gocier, et que le gouvernement britannique
abandonne son attitude de réserve. La ten-
dance des forces industrielles et militaristes
de l'Allemagne à préparer la revanche en
s'unissant aux despotes de la Russie s'ac-
centue. Les industriels allemands s'inquiè-
tent certainement de l'attitude rétive du
travail en ce moment de crise, mais ils ne
manquent assurément de confiance dans
l'avenir, puisqu'ils ont pu, malgré la dépré-
ciation actuelle du mark, équiper admirable-
ment leurs usines et jeter à nouveau les
fondements d'un commerce extérieur pros-
père. Le calcul savant qui les a inspirés
jusqu'ici est toujours vivace et finira peut-
être par atteindre son but, si les alliés fai-
blissent. Il appartient aujourd'hui à la
France et à l'Angleterre de faire face en-
semble à cette situation très grave. Elles
ont commis, l'une et l'autre, de graves er-
reurs de politique et en persistant dans leurs
divergences en ce moment critique, elles
aboutiront à un désastre d'où sortira peut-
être une Europe reconstituée sous une forme
entièrement défavorable aux intérêts des
puissances occidentales. Il ne faut pas
oublier que le danger autrichien menace de
provoquer des conflits politiques aigus et
que de sombres nuages s'amoncellent à
l'horizon oriental. Il s'offre aujourd'hui au
gouvernement britannique une brève occa-
sion de réparer ses erreurs en présentant
tout au moins des propositions positives
quant à la situation allemande immédiate.
Mais cette occasion peut s'envoler rapide-
ment. — (Ed.)
TIMES, 26.8.
L'Outlook (de Londres) accuse M. Poin-
caré de chercher délibérément la ruine to-
tale de l'Allemagne, pour assurer la préémi-
nence militaire et politique de la France :
Le sobriquet de « Poincaré-la-Guerre » a
été donné au président de la République
d'alors par ses ennemis radicaux et socia-
listes, qui cherchaient ainsi à faire retom-
ber sur leur antagoniste la responsabilité
de la guerre de 1914. Jamais, d'ailleurs, il
n'a été produit l'ombre d'une preuve que ce
pauvre M. Poincaré fût coupable, plus que
sir Edward Grey, d'avoir déterminé cette
suprême tragédie. Cependant l'expression
« Poincaré-la-Guerre » est destinée peut-
être à survivre dans l'histoire. Poincaré
non pas du « Weltkrieg », de la « guerre
mondiale », mais Poincaré de la « guerre
prochaine ». Le président du Conseil a pro-
noncé lundi, à Bar-le-Duc, un discours qui,
dans les circonstances actuelles, ne peut
être qualifié que de discours de guerre. Il
sait, comme le sait tout autre homme sensé
de l'Europe, qu'il est impossible à l'Allema-
gne de payer les indemnités « astronomi-
ques ». Cela ne l'a pas empêché de décla-
rer catégoriquement que la France a l'in-
tention d'en exiger le paiement, et au be-
soin par la force. Toutes ses protestations
de bonne volonté et d'esprit de justice son-
nent aussi faux que la « volonté de paix »
du peuple allemand proclamée à tout mo-
ment par le Kaiser en vue de duper le
monde.
M. Poincaré, toutefois, a soigneusement
gardé le secret du genre d'action auquel il
entend procéder pour réaliser des fins qu'il
sait, nous le répétons, être irréalisables. Ce-
pendant il se manifeste dans les journaux
de Paris inspirés par lui, une nouvelle
orientation des plus intéressantes, et même
peut-être de bon augure, vers une modéra-
tion relative. Le Temps a suggéré que l'in-
demnité allemande soit réduite de 6 mil-
liards 600 millions à 2 milliards 500 mil-
lions de livres sterling, chiffre que nous
proposions nous-mêmes au commencement
de 1921, ce dont on s'est servi de prétexte,
non seulement en France, mais en Angle-
terre, pour nous accuser de nous être gor-
gés d'or allemand. Il est à supposer que cette
étonnante manifestation d'intelligence de la
part de l'organe officieux du Quai d'Orsay
peut être considérée comme un ballon d'es-
sai lancé sous l'inspiration du président du
Conseil en vue de se renseigner sur la fa-
çon dont réagirait le peuple français au
contact, nouveau pour lui, d'un peu de bon
sens. Pour ceux qui savent les lire, il ne
manque pas, d'ailleurs, dans d'autres jour-
naux parisiens, d'indications que M. Poin-
caré, tel un général prudent avant la ba-
taille, examine les lignes de retraite qui,
au besoin, s'offriraient à lui. Tout cela nous
ne pouvons que nous en féliciter, sans y
attacher une importance excessive. Il est
encore trop tôt pour juger la politique de
M. Poincaré autrement que d'après ce qu'il
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