Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 23
» mer aux Anglais, contentez-vous de dominer sur le
» continent. » Ce n'est pas à ceux-là que nous demande-
rons quel parti notre pays peut et doit tirer de son
intervention active dans les affaires de l'extrême Orient.
Si leur opinion eût prévalu, on n'eut montré ni là, ni
nulle part notre pavillon. En s'effaçant sur toutes les
mers, la France pourrait faire des loisirs à sa diploma-
tie , mais à coup sûr elle ne ferait pas ses affaires et ne
croîtrait ni en dignité ni en force, pas plus en Europe
qu'ailleurs. -'
» Un courant rapide et désormais irrésistible entraîne
les peuples les plus éclairés vers ceux qui le sont
moins ; l'Occident se hâte vers l'Orient. Dans ce grand
mouvement où se confondent tous les intérêts moraux
ou matériels, propagande religieuse, influence politique,
développement commercial, études scientifiques , la
France pouvait-elle rester en arrière ? Sous peine de dé-
chéance , la France doit être partout au premier rang-
Nous ne demandons pas qu'elle aille plus vite , mais
aussi loin et pas plus lentement que son alliée l'Angle-
terre. L'Empereur le comprenait aiusi, dès le début de
son règne, lorsque sa politique prévoyante voulait que
partout où s'agitait une question d'avenir, la France
fût représentée dans la mesure de ses intérêts et y prît
sa part légitime. Les grandes nations n'eut pas le droit
de s'abstenir,
, » Pour rester dans la question commerciale, celle qui
doit produire les résultats les plus prochains et les
plus apparents, nous dirons sans hésiter que la condi-
tion vitale de tout commerce extérieur, c'est le progrès.
S'il s'arrête, il est bien près de s'amoindrir, et c'est sur
l'intérieur que vient peser le contre coup. Chercher
incessamment des débouchés nouveaux, tel est le grand
problème imposé aux pays les plus avancés dans l'in-
dustrie, les plus riches en produits naturels. Quand les
marchés du vieux monde tendent de plus en plus à se
suffire, il faut de toute nécessité en trouver de nou-
veaux au delà des mers. Ce n'est pas lorsque la'France
se sent appelée par une initiative habile et hardie à un
développement incalculable de production d'une part
et de consommation de l'autre, qu'elle pourrait impu-
nément se borner à son propre marché et déserter la
concurrence en quelque pays que ce soit. C'est au com-
merce français à le comprendre ; il ne pourra pas dire
qu'on ne lui a pas ouvert la voie.
» Notre pays est à la veille d'être mis en possession
de deux routes nouvelles, que nous appellerions volon-
tiers les routes impériales du monde, destinées dans
nos prévisions, nous pouvons dire dans nos espérances,
à rétablir au profit de la France l'équilibre trop long-
temps rompu de la puissance maritime et commerciale.
» Ces deux routes sont : à l'occident, l'achèvement
du réseau des chemins de fer français de l'Ouest, et
notamment la ligne de Paris à Brest ; à l'orient le per-
cement de l'isthme de Suez.
» A l'ouest, le grand courant américain viendra cher-
cher tout naturellement le point le plus rapproché de
l'Europe continentale abordable à toute heure et à toute
marée, de nuit et de jour, évitant la Manche, ses dangers,
ses mauvais ports, ses assurances : Brest se présentera
avec son immense et magnifique bassin, vaste gare mari-
time, tête de ligne du réseau européen transatlantique, où
les produits des deux Amériques, une seule fois chargés
et déchargés, passeront du navire au wagon et se trou-
veront rendus à toute destination du continent avant
l'heure où l'on eût pu les attendre dans quelque port que
ce soit de la Manche ou de la mer du Nord. L'Europe, elle
aussi, voudra éviter les retards et les risques, et fera
charger a Brest ses plus précieuses cargaisons. Enfin le
passager le plus amariné ne se refusera pas d'abréger,
ne fût-ce que de deux ou trois jours, la durée de sa tra-
versée. La ligne de fer de Paris à Brest assure à la
France un privilège de transit contre lequel aucune
concurrence ne prévaudra, parce qu'il sera l'oeuvre de
la nature elle-même : un bon port et une ligne droite.
Que ceux' qui en doutent demandent aux Américains
ce qu'ils en pensent.
» A l'est, la nature aussi avait dû tracer la voie que
l'art et la science, le courage et la volonté vont rouvrir.
Dirons-nous que nous croyons au percement du canal
de Suez? Après avoir traversé l'isthme, visité les tra-
vaux commencés et vu à l'œuvre les hommes entre-
prenants et habiles qui les dirigent, nous dirons que
nous n'en doutons pas; et en vérité nous croyons qu'au-
jourd'hui personne n'en doute, les Anglais de bonne foi.
moins que personne. Nos alliés sont bien trop intelli-
gents pour ne pas savoir à quoi s'en tenir ; ils seront les
premiers prêts à profiter du canal de l'un et de l'autre
côté. Nous aimons à penser qu'ils en ont pris leur parti,
et ils ont bien fait. 11 est vrai qu'en plantant leurs dra-
peaux sur les murs de Pékin, Anglais et Français ont
donné un vigoureux coup de pioche au canal de Suez.
» La grande route orientale sera donc aussi bientôt
ouverte pour nous comme pour tous ; préparons-nous à
nous en servir, ne fût-ce que pour ne pas donner raison
à ceux qui disaient : « Qu'allions-nous faire en Chine ? »
Préparons nos paquebots et nos dépôts de charbon, nos
comptoirs et nos marchandises. C'est l'extrême Orient
qui vivifiera cette puissante artère, c'est pour l'alimen-
ter que nous sommes en Chine, en Cochinchine, au
Japon, dans la mer Rouge. C'est pour conserver à la
France ou pour lui rendre sur toutes les mers un rang
digne de sa fortune et de sa puissance, que nos marins
et nos soldats, prodigues de leur vie, portent partout
où il y a une gloire utile à acquérir, leur courage in-
telligent et leur patriotique ardeur.
» Pourquoi faut-il que chacun des pas de l'humanité
vers le progrès, chacun des triomphes de la civilisa-
tion sur la barbarie soit marqué par des ruines et laisse
après lui une trace douloureuse de sang et de larmes ?
Pour accepter le sacrifice, il faut tourner les yeux vers
l'avenir et se réfugier dans l'espérance.
Le secrétaire de la rédaction: F. CAMOs. »
NÉCESSITÉ NOUVELLE DU CANAL DE SUEZ POUR L'ANGLETERRE.
La transmission par Saint-Pétersbourg des derniers
avis de Chine a démontré une fois de plus avec quelle
rapidité arrivent aujourd'hui en Europe, par la voie de
terre, les nouvelles de ce grand empire. On a vu qua
» mer aux Anglais, contentez-vous de dominer sur le
» continent. » Ce n'est pas à ceux-là que nous demande-
rons quel parti notre pays peut et doit tirer de son
intervention active dans les affaires de l'extrême Orient.
Si leur opinion eût prévalu, on n'eut montré ni là, ni
nulle part notre pavillon. En s'effaçant sur toutes les
mers, la France pourrait faire des loisirs à sa diploma-
tie , mais à coup sûr elle ne ferait pas ses affaires et ne
croîtrait ni en dignité ni en force, pas plus en Europe
qu'ailleurs. -'
» Un courant rapide et désormais irrésistible entraîne
les peuples les plus éclairés vers ceux qui le sont
moins ; l'Occident se hâte vers l'Orient. Dans ce grand
mouvement où se confondent tous les intérêts moraux
ou matériels, propagande religieuse, influence politique,
développement commercial, études scientifiques , la
France pouvait-elle rester en arrière ? Sous peine de dé-
chéance , la France doit être partout au premier rang-
Nous ne demandons pas qu'elle aille plus vite , mais
aussi loin et pas plus lentement que son alliée l'Angle-
terre. L'Empereur le comprenait aiusi, dès le début de
son règne, lorsque sa politique prévoyante voulait que
partout où s'agitait une question d'avenir, la France
fût représentée dans la mesure de ses intérêts et y prît
sa part légitime. Les grandes nations n'eut pas le droit
de s'abstenir,
, » Pour rester dans la question commerciale, celle qui
doit produire les résultats les plus prochains et les
plus apparents, nous dirons sans hésiter que la condi-
tion vitale de tout commerce extérieur, c'est le progrès.
S'il s'arrête, il est bien près de s'amoindrir, et c'est sur
l'intérieur que vient peser le contre coup. Chercher
incessamment des débouchés nouveaux, tel est le grand
problème imposé aux pays les plus avancés dans l'in-
dustrie, les plus riches en produits naturels. Quand les
marchés du vieux monde tendent de plus en plus à se
suffire, il faut de toute nécessité en trouver de nou-
veaux au delà des mers. Ce n'est pas lorsque la'France
se sent appelée par une initiative habile et hardie à un
développement incalculable de production d'une part
et de consommation de l'autre, qu'elle pourrait impu-
nément se borner à son propre marché et déserter la
concurrence en quelque pays que ce soit. C'est au com-
merce français à le comprendre ; il ne pourra pas dire
qu'on ne lui a pas ouvert la voie.
» Notre pays est à la veille d'être mis en possession
de deux routes nouvelles, que nous appellerions volon-
tiers les routes impériales du monde, destinées dans
nos prévisions, nous pouvons dire dans nos espérances,
à rétablir au profit de la France l'équilibre trop long-
temps rompu de la puissance maritime et commerciale.
» Ces deux routes sont : à l'occident, l'achèvement
du réseau des chemins de fer français de l'Ouest, et
notamment la ligne de Paris à Brest ; à l'orient le per-
cement de l'isthme de Suez.
» A l'ouest, le grand courant américain viendra cher-
cher tout naturellement le point le plus rapproché de
l'Europe continentale abordable à toute heure et à toute
marée, de nuit et de jour, évitant la Manche, ses dangers,
ses mauvais ports, ses assurances : Brest se présentera
avec son immense et magnifique bassin, vaste gare mari-
time, tête de ligne du réseau européen transatlantique, où
les produits des deux Amériques, une seule fois chargés
et déchargés, passeront du navire au wagon et se trou-
veront rendus à toute destination du continent avant
l'heure où l'on eût pu les attendre dans quelque port que
ce soit de la Manche ou de la mer du Nord. L'Europe, elle
aussi, voudra éviter les retards et les risques, et fera
charger a Brest ses plus précieuses cargaisons. Enfin le
passager le plus amariné ne se refusera pas d'abréger,
ne fût-ce que de deux ou trois jours, la durée de sa tra-
versée. La ligne de fer de Paris à Brest assure à la
France un privilège de transit contre lequel aucune
concurrence ne prévaudra, parce qu'il sera l'oeuvre de
la nature elle-même : un bon port et une ligne droite.
Que ceux' qui en doutent demandent aux Américains
ce qu'ils en pensent.
» A l'est, la nature aussi avait dû tracer la voie que
l'art et la science, le courage et la volonté vont rouvrir.
Dirons-nous que nous croyons au percement du canal
de Suez? Après avoir traversé l'isthme, visité les tra-
vaux commencés et vu à l'œuvre les hommes entre-
prenants et habiles qui les dirigent, nous dirons que
nous n'en doutons pas; et en vérité nous croyons qu'au-
jourd'hui personne n'en doute, les Anglais de bonne foi.
moins que personne. Nos alliés sont bien trop intelli-
gents pour ne pas savoir à quoi s'en tenir ; ils seront les
premiers prêts à profiter du canal de l'un et de l'autre
côté. Nous aimons à penser qu'ils en ont pris leur parti,
et ils ont bien fait. 11 est vrai qu'en plantant leurs dra-
peaux sur les murs de Pékin, Anglais et Français ont
donné un vigoureux coup de pioche au canal de Suez.
» La grande route orientale sera donc aussi bientôt
ouverte pour nous comme pour tous ; préparons-nous à
nous en servir, ne fût-ce que pour ne pas donner raison
à ceux qui disaient : « Qu'allions-nous faire en Chine ? »
Préparons nos paquebots et nos dépôts de charbon, nos
comptoirs et nos marchandises. C'est l'extrême Orient
qui vivifiera cette puissante artère, c'est pour l'alimen-
ter que nous sommes en Chine, en Cochinchine, au
Japon, dans la mer Rouge. C'est pour conserver à la
France ou pour lui rendre sur toutes les mers un rang
digne de sa fortune et de sa puissance, que nos marins
et nos soldats, prodigues de leur vie, portent partout
où il y a une gloire utile à acquérir, leur courage in-
telligent et leur patriotique ardeur.
» Pourquoi faut-il que chacun des pas de l'humanité
vers le progrès, chacun des triomphes de la civilisa-
tion sur la barbarie soit marqué par des ruines et laisse
après lui une trace douloureuse de sang et de larmes ?
Pour accepter le sacrifice, il faut tourner les yeux vers
l'avenir et se réfugier dans l'espérance.
Le secrétaire de la rédaction: F. CAMOs. »
NÉCESSITÉ NOUVELLE DU CANAL DE SUEZ POUR L'ANGLETERRE.
La transmission par Saint-Pétersbourg des derniers
avis de Chine a démontré une fois de plus avec quelle
rapidité arrivent aujourd'hui en Europe, par la voie de
terre, les nouvelles de ce grand empire. On a vu qua
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