Titre : La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts
Éditeur : Gazette des beaux-arts (Paris)
Date d'édition : 1903-02-21
Contributeur : Houssaye, Edouard (1829-18..?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 20550 Nombre total de vues : 20550
Description : 21 février 1903 21 février 1903
Description : 1903/02/21 (N8). 1903/02/21 (N8).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62024510
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-11793
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
58 LA CHRONIQUE DES ARTS
admis que certaines salles pourraient être
mises exceptionnellement à la disposition d'ar-
tistes pour des expositions particulières. La
4e commission du Conseil municipal a décidé
que ces expositions ne pourraient avoir lieu
qu'au grand sous-sdl du Petit Palais.
**:¡- Le vendredi 27 février, à 5 heures 1/2,
M. Georges Toudouze, ancien membre de
l'École française d'Athènes, professeur d'his-
toire de l'art à l'École d'Art, fera, dans le grand
atelier de cette école, 85, rue Boissy-d'Anglas,
une conférence sur Athènes antique devant
notre art contemporain. Cette causerie, dont
le sujet se rapporte tout particulièrement à la
question de la quantité d'influence que l'on doit
donner à l'antique dans l'inspiration artistique
moderne, sera accompagnée de projections
lumineuses.
*** Notre distingué collaborateur M. Gustave
Frizzoni annonce dans la Perseveranza du 11
février que le musée Brera, à Milan, vient
d'acquérir un fort beau portrait du poète Giro-
lamo Casio, peint par Boltraffio vers 1500.
Girolamo Casio, né vers 1470, mort à Rome en
1533, fut le favori des papes Léon X et Clé-
ment VII. Le tableau, très enfumé et masqué
sous une couche épaisse de vernis, a dû être
restauré par le professeur Luigi Cavenaghi ; le
personnage a une couronne de laurier et pose
la main droite sur un papier qui porte quelques
1 gnes d'écriture. Mais couronne et papier ont
été ajoutés à la pointura primitive, sans
doute lorsque Casio fut couronné en 1523 ;
à cette date, B jllrafflo était mort depuis sept
ans. Le portrait de Brera offre l'image très
captivante d'un homme jeune et imberbe, aux
longs cheveux tombant en grosses masses, à
la physionomie intelligente, réfléchie et douce.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION 'DE LA « SOCIÉTÉ NOUVELLE »
De tous les groupements, celui-ci, qui est
dû à l'initiative d'un des meilleurs juges
d'art de ce temps, M. Gabriel Mourey, pré-
sente la singularité de rapprocher rationnel-
lement des talents d'élite aux tendances
parallèles, sinon semblables. Des plaquettes
et une terre cuite charmante d'Alexandre
Charpentier (Rosalie), des figurines et un
petit bustj de Dejean, d'autres sculptures de
Bartholomé, de Constantin Meunier, consti-
tuent l'apport des statuaires. On se réjouit
de retrouver ici Charles Cottet, Lucien Si-
mon, Baertsoon, conscients de la pleine pos-
session d'une technique robuste et sûre; René
Ménard et André Dauchez, émouvants parce
qu'émus; Emile Claus et Henri Duhem,
épris de la fête des ensoleillements, ou du
mystère des brumes; Ernest Laurent et Henri
Martin, plus admirables que jamais : du der-
nier, ce sont des vues de village d'une simpli-
cité que pare le charme d'une lumière ici vi-
brante, là apaisée ; une effigie féminine et un
trumeau rappellent la double maîtrise d'Er-
nest Laurent, portraitiste et décorateur ; en
même temps, des éludes de nu, aux tonalités
exquises, disent la volupté éprouvée à rendre
les caresses du rayon épandant ses irisations
sur la nacre des chairs.
LES « ARTS RÉUNIS »
Organisée par les soins avertis de M. G.
Soulier, l'exposition des Arts réunis présente
un caractère en tout point différent. Sans mé-
connaître en rien des peintres de la valeur de
MM. Hanicotte, Rémond, Souillet, Lechat,
Maillaud, on peut, on doit constater que les
tableaux ne tiennent point ici la première
place : ils cèdent plutôt le pas aux sculptures
(MM. Ségoffio, E. Boverie, de Broutelles, Noc-
quet) ; mais, de toute évidence, le meilleur de
l'intérêt va aux créations de l'art appliqué :
aux cuirs de M. Clément Mère, d'un raffine-
ment de coloration si subtil, à la cheminée
taillée dans le noyer et fleurie de glycines de
M. J. Boverie, à l'ameublement de M. Maurice
Dufrène, aux bijoux de M. Rivaud, aux bro-
deries de M. Courteix.
Une série d'aquarelles de M. André Devam-
bey procure parmi cet ensemble la surprise
d'une hilarante diversion. A n'en point douter,
quantité de peintres se contraignent et s'ingé-
nient à devenir 1' « artiste gai» que réclament
sans répit les magazines; tout au rebours, en
s'instituant humoriste, M. Devambez cède
simplement à l'instinct; ses dessins, ses pro-
grammes, ses affiches, telle aquarelle et même
certain tableau du Salon avaient déjà laissé
pressentir le don qui s'affirme péremptoire-
ment aujourd'hui ; il promet quelque illus-
tration de livre typique et précieuse à l'édi-
teur qui se prendra à la vouloir bien solliciter.
EXPOSITION EUGÈNE CARRIÈRE
« Nous avons nos joies, nos douleurs ;
que du moins elles nous appartiennent ; que
nos manifestations en soient les témoignages
et ne ressemblent qu'à nous mêmes. C'est
dans ce désir que je présente mes œuvres à
ceux dont la pensée est proche de la mienne ».
Pour la quatrième fois, M. Eugène Carrière
leur soumet son lab mr magnifique; mais
l'exposition actuelle diffère de celles qui se
tinrent chez Goupil (L891), à l'Art-nouveau
(1896), chez Bernheim (1901), en ce qu'elle ne
circonscrit pas une période déterminée de
l'effort. Elle fait remonter à l'origine de la car-
rière; elle la jalonne au moyen de tableaux
importants d'époques différentes. A défaut
des compositions essentielles dispersées dans
les musées, les galeries, voici réunis : Y En-
fant au chien (1885), le Portrait de Jean Do-
Lent avec sa fille (18S8), celui de Jlime Galli-
mard (1889), le Christ (1897), le Portrait de
Jime Caplain (1898), le Baiser du soir (1901),
une série de « têtes d'expression » terminées
depuis la présente année, et qui marquent le
point d'aboutissement momentané de l'art de
M. Eugène Carrière. De pareilles récapitula-
tions contiennent toujours en soi la matière
d'enssignements utiles, de parallèles édifiants ;
mais la portée n'en est jamais si haute que
admis que certaines salles pourraient être
mises exceptionnellement à la disposition d'ar-
tistes pour des expositions particulières. La
4e commission du Conseil municipal a décidé
que ces expositions ne pourraient avoir lieu
qu'au grand sous-sdl du Petit Palais.
**:¡- Le vendredi 27 février, à 5 heures 1/2,
M. Georges Toudouze, ancien membre de
l'École française d'Athènes, professeur d'his-
toire de l'art à l'École d'Art, fera, dans le grand
atelier de cette école, 85, rue Boissy-d'Anglas,
une conférence sur Athènes antique devant
notre art contemporain. Cette causerie, dont
le sujet se rapporte tout particulièrement à la
question de la quantité d'influence que l'on doit
donner à l'antique dans l'inspiration artistique
moderne, sera accompagnée de projections
lumineuses.
*** Notre distingué collaborateur M. Gustave
Frizzoni annonce dans la Perseveranza du 11
février que le musée Brera, à Milan, vient
d'acquérir un fort beau portrait du poète Giro-
lamo Casio, peint par Boltraffio vers 1500.
Girolamo Casio, né vers 1470, mort à Rome en
1533, fut le favori des papes Léon X et Clé-
ment VII. Le tableau, très enfumé et masqué
sous une couche épaisse de vernis, a dû être
restauré par le professeur Luigi Cavenaghi ; le
personnage a une couronne de laurier et pose
la main droite sur un papier qui porte quelques
1 gnes d'écriture. Mais couronne et papier ont
été ajoutés à la pointura primitive, sans
doute lorsque Casio fut couronné en 1523 ;
à cette date, B jllrafflo était mort depuis sept
ans. Le portrait de Brera offre l'image très
captivante d'un homme jeune et imberbe, aux
longs cheveux tombant en grosses masses, à
la physionomie intelligente, réfléchie et douce.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION 'DE LA « SOCIÉTÉ NOUVELLE »
De tous les groupements, celui-ci, qui est
dû à l'initiative d'un des meilleurs juges
d'art de ce temps, M. Gabriel Mourey, pré-
sente la singularité de rapprocher rationnel-
lement des talents d'élite aux tendances
parallèles, sinon semblables. Des plaquettes
et une terre cuite charmante d'Alexandre
Charpentier (Rosalie), des figurines et un
petit bustj de Dejean, d'autres sculptures de
Bartholomé, de Constantin Meunier, consti-
tuent l'apport des statuaires. On se réjouit
de retrouver ici Charles Cottet, Lucien Si-
mon, Baertsoon, conscients de la pleine pos-
session d'une technique robuste et sûre; René
Ménard et André Dauchez, émouvants parce
qu'émus; Emile Claus et Henri Duhem,
épris de la fête des ensoleillements, ou du
mystère des brumes; Ernest Laurent et Henri
Martin, plus admirables que jamais : du der-
nier, ce sont des vues de village d'une simpli-
cité que pare le charme d'une lumière ici vi-
brante, là apaisée ; une effigie féminine et un
trumeau rappellent la double maîtrise d'Er-
nest Laurent, portraitiste et décorateur ; en
même temps, des éludes de nu, aux tonalités
exquises, disent la volupté éprouvée à rendre
les caresses du rayon épandant ses irisations
sur la nacre des chairs.
LES « ARTS RÉUNIS »
Organisée par les soins avertis de M. G.
Soulier, l'exposition des Arts réunis présente
un caractère en tout point différent. Sans mé-
connaître en rien des peintres de la valeur de
MM. Hanicotte, Rémond, Souillet, Lechat,
Maillaud, on peut, on doit constater que les
tableaux ne tiennent point ici la première
place : ils cèdent plutôt le pas aux sculptures
(MM. Ségoffio, E. Boverie, de Broutelles, Noc-
quet) ; mais, de toute évidence, le meilleur de
l'intérêt va aux créations de l'art appliqué :
aux cuirs de M. Clément Mère, d'un raffine-
ment de coloration si subtil, à la cheminée
taillée dans le noyer et fleurie de glycines de
M. J. Boverie, à l'ameublement de M. Maurice
Dufrène, aux bijoux de M. Rivaud, aux bro-
deries de M. Courteix.
Une série d'aquarelles de M. André Devam-
bey procure parmi cet ensemble la surprise
d'une hilarante diversion. A n'en point douter,
quantité de peintres se contraignent et s'ingé-
nient à devenir 1' « artiste gai» que réclament
sans répit les magazines; tout au rebours, en
s'instituant humoriste, M. Devambez cède
simplement à l'instinct; ses dessins, ses pro-
grammes, ses affiches, telle aquarelle et même
certain tableau du Salon avaient déjà laissé
pressentir le don qui s'affirme péremptoire-
ment aujourd'hui ; il promet quelque illus-
tration de livre typique et précieuse à l'édi-
teur qui se prendra à la vouloir bien solliciter.
EXPOSITION EUGÈNE CARRIÈRE
« Nous avons nos joies, nos douleurs ;
que du moins elles nous appartiennent ; que
nos manifestations en soient les témoignages
et ne ressemblent qu'à nous mêmes. C'est
dans ce désir que je présente mes œuvres à
ceux dont la pensée est proche de la mienne ».
Pour la quatrième fois, M. Eugène Carrière
leur soumet son lab mr magnifique; mais
l'exposition actuelle diffère de celles qui se
tinrent chez Goupil (L891), à l'Art-nouveau
(1896), chez Bernheim (1901), en ce qu'elle ne
circonscrit pas une période déterminée de
l'effort. Elle fait remonter à l'origine de la car-
rière; elle la jalonne au moyen de tableaux
importants d'époques différentes. A défaut
des compositions essentielles dispersées dans
les musées, les galeries, voici réunis : Y En-
fant au chien (1885), le Portrait de Jean Do-
Lent avec sa fille (18S8), celui de Jlime Galli-
mard (1889), le Christ (1897), le Portrait de
Jime Caplain (1898), le Baiser du soir (1901),
une série de « têtes d'expression » terminées
depuis la présente année, et qui marquent le
point d'aboutissement momentané de l'art de
M. Eugène Carrière. De pareilles récapitula-
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d'enssignements utiles, de parallèles édifiants ;
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