Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1908 09 janvier 1908
Description : 1908/01/09 (Numéro 16449). 1908/01/09 (Numéro 16449).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k618131c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
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jLe Petit Journal agricole'. -.S ucent .r- La Mode ... •.. • 10 cent.
Directeur : CHARLES PREVET ' .
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12 FH ; grf^Tg
24frR - ,—-TO AN.
-8FH.
-15 Fit.
Jà-OïTL.
JjesAipjrnfmmis
' pfgries&ites de chaque mais .
JEUPI 9 JANVIER 1 1908'
■ " -9 SAINT JULIEN ■< 357'<
QUARANTE-SIXIÈME ANNÉE (NUMÉRO 18,449)
" ç ; Les manuscrits ne sont pas rendus .
POUR DOS PÊCHEURS DE FRANCE
' ■ IMMMWMWMMMAAIMWMflMWIWII '
'Des crises fréquentes, souvent très" lon
gues,'. de plusieurs années même, plongent
dans la misère les populations d£ notre lit
toral, en' Bretagne surtout, et découragent
notre armement : la pêche ne donne plus'
de, Résultats suffisants. Or„ si l'armement
s'appauvrit, c'est une décadence nouvelle
de notre marine de commerce ; si les-po-
pu.laiiqnç maritimes abandonnent leur mé
tier- séculaire, c'est la fin de nos escadres,
car,. si; le ; matériel. est beaucoup, s'il est
vrai qu'elles bateaux de guerre modernes,
sbrrt- de vastes usines, il. n'en est pas moins
vrafi que les-mécaniciens ne peuvent pas se
passer des navigateurs et qu'il n'y a pas de
Dons artilleurs à là mer "si' l'on n'est ma
rinade tempérament.'. ■ ' -
Le- poiàsfân s'écarte du: littoral, : il faut
aller ,1^ chercher-, au loin,. et sur 26,000
bateâuîf pécheurs;' nous-n'en- avons guère
que deux -cents qui soient capables de faire
la pêoiie" au large. Déjà, nos écoles de pê
che ont fait'des iherveilles pour l'instruc
tion technique 'des populations maritimes
mais cela>.ne .guffit pas,.: il faut .des çavires
et une organisation paissante, tant sur
mer que-sur'terre, pour la vente et. le
transport de la denrée; ,-■/..
* Où $ti -"éDïùrnes-hùuS; et qu&.-îont les aù-
tres ? , ■ .
Partout se sont constituées de puissantes
flottes de chalutiers à vapeur. ,
Nous entendons bien l'objection immé
diate, : « te chalut ? Mais' c'est le rava
geur; des mers ! » Et nous. croyons, utile de.
répondre immédiatement. ; .,.
Il ,est indiscutable que le plateau des
chaluts dévaste les fonds : .un exemple .est
. frappant, c'est celui que ; cite -M. Ch. • Bé-
iia'rd, président. de la Société d'Océanogra
phie ; Le banc de Porto, à 12 milles de la
côte portugaise, en deux ans seulement, et
par les "deux seuls chalutiers à vapeur, de
l'endroit,'fut complètement dépeuplé de
ses ruivos ou; grondins. » ■. .-, r
. Il en arriva de même en Ecosse-; sur une
proposition de . lord Dalhousie,.- des -zones
de cantonnement 'furent • interdites .aux
Chalutiers : quelques années plus tard, on
constatait le-retour! du-merlan et de la li
mande qui avaient disparu.
, Gomme on le voit, le remède se trouve à
,-ç'ftté -dq mal : jl suffira;,dç. prohiber aux
Bateaux chàlutiers la fréquentation des zo
nes -plus ou ; moins étendues où, sur le lit
toral, lè poisson vient frayer.
Reste à considérer,'il èsfc'vrai, que cer
taines - espèces, se®-reproduisent au large,
comme c'est- le cas pour les poissons jilats;
Mais-on arrivera prochainêtnent, et ptir la
connaissance.de l'océanographie et par des
patentes - internationales, .protéger ces
lieux de pêche également,,' , ,, ■
*
* r w " - -*• v ~ V -
Ëû attendant, et soua prétexte d'exces
sives délicatesses, il ' neconvient, pas de
rester dans- l'attente et sur de .vaines la
mentations, quand nos voisins ne se gê
nent , pas pour puiser, aux réserves illi
mitées de la mer, une richesse nouvelle.
Si" les-Allemands, par exemple; n^ont pas
mapché aussi, vite dans cette .voie qu'ils
l'ont 1 fait pour-le- développement " de leur
marine.marchande et de : leurs escadres,
leur, action a pourtant des résultats consi-
diràbfe. Leur organisation de la pêche au
chalut'ne date que.de vingt-cinq ans'envi
ron elle s'ébaucha dans le petit port de
Geestmuridè ; vers 1896,l'Allemagne avait
4éjà ;16 vapeurs ; aujourd'hui, elle pêche
pour plus, de-trente millions de- francside
poissons; divers. Voilà ce que l'on a fait là
où il'n'y avait-rien; . ■ ' \
Mais, quand on parle de pêche, c'est en
Angleterre qu'il faut aller chercher des le-
çonsi". . ■ i-r ,
Icij^l'organisation a. quelque chose de
prodigieux. On le constate principalement
dans -quélques ports modèles, " comme
Cirimsby,' Aberdeen, " Hull, Peterhead, etc.,
gui.réunissent près de quinze cents chalu
tiers à valeur — les « trawlers », comme
on dit là-bas — sans compter les « yawlg »
où. petites embarcations à voiles. ! -
En France, avec nos 26,000 bateaux pê-
çhêurà à:voiles réunis aux vapeurs200
au plus — nous tirons de là pêche environ
cent'-miUioïLs de francs; tandis que les An
glais a«ac-leurs 1,500 vapeurs font plus de
trois cents millions ! : .
: -lît avec qiiels avantages pour, les marins
'eux-mêmes 1 nous en dirons un mot.
. fç*.
Pour nous faire une idée de cette orga
nisation formidable et scientifique, consi
dérons deux ports en particulier, Grimsby,
le plus important par le nombre des navi
res- "pêcheurs chalutiers, ' Aberdeen par
son marché.
- Grimsby, port entouré dessables et de-
vases,. a, été doté de plusieurs • entrées
pour; favoriser le départ et le retour des
chalutiers- ; on' a élevé, sur le terre-rplein
qui avoisine , les jetées^ un phare-gigan
tesque: Aussi,, malgré les inconvénients de
la- situation, voit-on attachés à ce seul
port plus..de ; six cents navires pêcheurs àt^
■vâpeur I Cette flotte va travailler sûr le
Dogger Bank, entre l'Angleterre; le'Schles-
wig ..et 3a Scandinavie ;. elle va aussi en
Islande-et au Nord-Ouest de l'Ecosse. Les
voyages .durent de huit à dix jaufs en
moyenne: Lès chalutiers sont des navires
de 33 à. 45 .mètres, avec des machines de
éOO à 600 chevaux. Ces robustes bâtiments
' coûtent de 125 à 150,000 francs. >Ils sont
mQntés par un.équipage réduit : le patron
ou capitaine, un premier pêcheur, un se
cond, • un premier homme de pont et'un
second,-un cuisinier, un mécanicien et un
chauffeur, un. manœuvre. '
. : . : PJèù"-'dé 'inonde et salaire raisonnable :
chacun y trouve son compte. Le patron .et
le premier pêcheur sont payés d'après les
/ résultats un mécanicien touche environ
10 fr. 50 par jour et un simple homme
de" pont' 6 francs, plus des bénéfices. Cela
n'empêché pas les actionnaires de faire des
; bénéfices qui sont parfois allés de 17* jus-
' qu'au formidable chiffre de 70 % 'i- ce
qui prouve que l'on pourrait encore mieux
' faire à l'égard de « ceux qui bourlin
guent !»
> Et voici la méthode dans l'organisation.
A bord, naturellement, on a soute à glace
et- tout ce qu'il faut non seulement pour
rapporter le poisson en parfait ébat de
conservation, mais parfois même vivant.
Rentré au port, le bateau va s'amarrer,
le long du quai où se trouvé le marché.
Sous les hangars tout proches — à quel
ques mètres —r le poisson est déposé par
cargaison et, p.ar, espèces, les gros, comme
les morues, par groupes de cinq ; les au
tres par .caisses d'une contenance*,.juni-
forme. » ■ v> ■
Vers huit" heures du matin, arrivent les
commissaires-priseurs et les acheteurs en
gros. .î Rapidement, les adjudications se
font; et des commis posent immédiatement
des étiquettes, au nom des acquéreurs, sur
le poisson même ou sur les caisses.
De l'autre côté des hangars, .ce sont des
voies ferrées : des wagons, des trains en
tiers attendent ; on les charge, après avoir
cependant renouvelé la glace du poisson,
à destination des marchés de la Grande-
Bretagne, surtout- de. Billingsgate, le mar
ché-de-Londres, qui — à lui seul — en dé
vore plus de cinq cents tonnes par jour,
***
• Telle est .l'importance prise par. cette in
dustrie, telleest la souplessse des compa
gnies de chemins de fer au service du com
merce, que ces trains font le service de ra
vitaillement en marche rapide, -les express
attendant même quelquefois pour les lais
ser passer. - - •
Cité de 70,000 âmes,- Grimsby vit en gran-'
de partie de la pêche et des industries
connexes.
Tout y a été prévu pour la commodité
des opérations. C'est ainsi que, ayant dé
barqué leur poisson, les chalutiers n'ont
qu'à passer de J'autre côté du bassin et le
charbon s'engouffre dans leurs soutes.
' Moins imp'orant par le nombre de'ses va
peurs de pêche, Aberdeen a un marché cé
lèbre par sa tenue, sa propreté, ses dimen-
.sions ; quarante mètres de largeur et plus
de six cents en longueur, sans compter un
retour d'angle. Ajoutez un éclairage élec
trique puissant. .
Résultat de cette organisation britanni
que : des villes qui s'enrichissent, des ma
rins - qui gagnent davantage et courent
moins de dangers, nourriture meilleure et
■ plus de sobriété, alimentation riche; favo
rable même à la. progression intelleetuelle
sui; toute la surface du territoire, entretien
du goût de la mer parmi les populations
qui doivent-fournir les réserves en cas de
guerre. Ne vous serQble-t-il pas que tout
cela vaut la peine d'entreprendre ?
Pourquoi alors ne faisons-nous pas
grand' chose ? '
Les raisons ne tiennept pas debout, mais
on s'en contente quand piême. .
Il y a d'abord les routiniers de l'arme
ment et de la--pêche qui disent': « Nos
pères gagnaient rbien ;de l'argent sans ça ! »
Il y a lés capitalistes qui ont'- peur dés
entr^pj-ises maritimes comme de la mer
même. . 1 - -
II. y a enfin cette parole terrible qui va
se répétant u « Ah ! à quoi bon ! Nous
sommes bien fichus... la marine en France
ne fait.que dépérir, chaque jour... Laissez-
la finir ae sa belle mort ! »
Aux routiniers, nous dirons : « Il faut
savoir vivre avec son temps... La belle af
faire-que vos pères aient gagné de l'argent,
si vous, vous ne faites plus rien ! Voyez
donc.,ce que l'on réalise ailleurs, en, Fran
ce'même, à Boulogne, par*exemple, où de
belles • fortunes sont nées de la pratique
nouvelle ».
Aux -capitalistes, nous demanderons ce
que c'est que leurs misérables spéculations
sur des'fonds étrangers, si peu sûrs sou
vent, à côté de ces entreprises maritimes
qui donnent des dix, . quinze, vingt pour
cent, — non pas seulement-à l'étranger,
mais en France : l'échec n'est venu contre
dire les. initiateurs que là oir l'organisation
ne fut ; pas confiée à des mains expertes, à
des gens de métier, là où l'exploitation ne
fut pas. surveillée. ■ '
' " ***
Aux. pessimistes enfin; à ces, prêcheurs
de suicide, nous répondrons . carrément
« qu'ils mentent ». Premièrement, la ma
rine française, depuis quelques années, est
en train de se relever ; il suffirait, pour
déterminer'une renaissance, que l'Etat ces
sât dlagir avec ses primes à la spéculation,
qui tuent les vrais ^travailleurs,les lutteurs,
voire les. grandes compagnies. Et puis, en
même temps, il faudrait que l'on se préoc
cupât de mettre quelques ports, rapide
ment, en état de faire concurrence à l'é
tranger — ce qui est le cas du Havre vis-
à-vis de Hambourg et Anvers. Avec des
améliorations de tarifs, sur-nos chemins de
fer. et des perfectionnements dans notre
-système de canaux, on verrait alors notre
marine marchande remonter rapidement
au rang qu'elle devrait occuper.
Mais, puisque nous parlons de pêche, il
n'est pas besoin de tabler sur des bases
problématiques : l'exemple de Boulogne
est là qui prouve ce dont nous sommes ca
pables. ' .
En 1907, Boulogne possède déjà 104 va
peurs de pêche ; mais aussi, .chaque jour,
il par^ en moyenne, 52 wagons de pois
son du beau port artésien, et, l'an der
nier,, la vente a produit 23,175,178 francs
— ce qui dépasse même un peu le N résultat
obtenu à Aberdeen, deuxième port anglais.
Et croyez bien que Boulogne n'en restera
pas là...
Aussi bien,. tout em criant bravo,
devons-nous faire appel à l'intelligence dé
tous ceux, capitalistes, armateurs, marins,
qui sont intéressés aux progrès de notre
flottille de pêche. Il y va,comme on l'a bien
vu, de l'intérêt de tous.
, Un temps vient où . l'on se demandera si
Terre-Neuve doit être exploité comme il
l'est encore par nous, avec tant de navires
défectueux; tant de pauvres' voiliers dont
la tempête fait une proie facile. Cette an
née, ce sont des désastres nouveaux : si
la pêche fut meilleure, il y a des navires
par le fond, YAngler, la Croisade, le lac-
que&, que sais-je ?... et nous comptons les
morts par centaines ce qui fait bien des
veuves et encore davantage d'orphelins !
Voilà où mène "la routine ; il est bon de lé
dire très haut, puisqu'il s'agit des plus
ch#rs intérêts de la/ nation.
Allons, ouvrons les' yeux,prenons confian
ce en nous, regardons en avant et mar
chons du côté'- de la lumière ; suivons
l'exemple ; de l'Angleterre... et .— quelle
joie de pouvoir déjà le dire I — de Bou
logne.
Jean da la HÈVE.
LES SECOURS A17 MIDI
A la Commission départementale de l'Hérault
Les'sinistrés, préfèrent attendre. '•
• (Dépêche 'de notre torrespondant)
' /. : : Montpellier, è Janvier.
On sait que le gouvernement a attribué
au département de l'Hérault, sur trois mil
lions votés par les Chambres, pour la' ré
fection des routes et des chemins vicinaux,
la somme de 450,000 francs. Oiy la. - com
mission départementale s'étant réunie
pojjr répartir cette- somme; -le secrétaire
général est intervenu au début de la,; séan
ce, pour communiquer la circulaire du"pré
sident du conseil', aux tenues de laquelle
il est spécifie que cette somme doit être
considérée comme une simple subvention,
et qu'à ce titre, le département et les com
munes, pour entrer en sa possession,' doi
vent, à leur-tour; voter, chaèun, une nou-r
velle somme, égale au tiers de celle que-le
gouvernement leur a octroyée.
En présence de cette situation, « et consi
dérant crue le département et les communes
sinistrées ont un budget suffisamment gre
vé et qu'on ne peut leur imposer de noif-
Velles dépenses, qui s'élèveraient au total
à 300,000 francs^ (150,000 pour le départe
ment, 150,000; pour l'ensemble des commu
nes) », les membres dé~\ la commission
départementale ont décidé d'ajourner sine
die leurs opérations.
: Dramatique interrogatoire à la prisdn de Postoise
Francatel veut tuer ^
NOTES SOCIALES
) i î M
L'assassin de l'infirmière de Ville-Evrard
se jette sur le magistrat, un sabre d'à-
bordage à la main.
L'assâssin de l'infirmière Rose-Marie
Ducellier, J.ules-Albert Francatel, qui avait
été écroué, avant-hier, à Pontoise, le Petip
Journal l'a dit, demandait,"hier, à être in
terrogé ; -il--avait; disait-il, de très graves
révélations à faire. . . *
Le juge ^'instruction, M. Mouton, déféra
à sen désir,-mais', comme Francatel âvait,'
dans la maliiiée, montré quelque surexcita
tion; on jugea plus pr.udent d'interroger le
prévenu à la prison, où le magistrat se
rendit avec son greffier,,M. Mérelle.
Francatel répondit avec beaucoup de
calme, d'abord: , ; ,
Il se fit fort d'établir que Rose-Marie Du
cellier lui avait, à maintes reprises, pro
posé ;de tuer son mari ; l'infi-rrriière aurait
ajouté que si Francatel se refusait à le
faire, elle les tuerait tous deux. Aussi l'an
cien pensionnaire 1 de Ville-Evrard était-il
venu au rendez-vous qute-lui avait donné la
jeune femme avec la ferme intention de la
tuer, parce- qu'il la considérait comme -un
danger.
- Comme le juge d'instruction faisait re
marquer à l'inculpé qu'il aggravait ainsi
son cas en établissant la préméditation et
que, par suite, il encourait la peine .de
mort, Francatel, assis tranquillement,' jus
que-là» entre le gardien-chef, M. Bonvalet,
et un autre gardien, fit un bond.
Saisissant un coupe-papier pointu, trui
se trouvait sur la table, il se jeta sur le
juge et chercha à le frapper. M. Mérelle.
le greffier, réussit à lui arracher l'arme des
mains, mais Francatel, renversant le gref
fier, saisit un sabre d'abordage à une pa
noplie, brisa les vitres de la fenêtre et,
poussant des cris de fureur, s'élança une
seconde fois sur M. Mouton. Une lutte ter
rible s'engagea ; Francatel et les deux gar
diens qui essayaient de le maîtriser, rou
lèrent à terre ; M. Mouton et le greffier se
portèrent à leur aide et purent enfin maî
triser le misérable. ',
Le médecin de service; appelé auprès de
Francatel. croit > que l'inculpé a "agi sous
l'empire d'une crise d'alcoolisime. »
Deux gardiens ont été chargés de le sur
veiller, constamment, dans sa cellule, afin
d'empêcher qu'il n'attente-à ses'jours.*
Dès que son état le permettra, Francatel
sera* transporté à l'asile de Moissèlles, où
il sera mis en observation.
LE COMMANDEMENT EN CHEF
à Casablanca
Comment le général d'Amade a été
accueilli par le général Drude.
(Dépêche de VAgence Havas)
Tanger, g Jdnvier.
, De Casablanca, 5 janvier; Le général
d'Amade, à bord du Chasselonp-Laubat, ï
est arrivé ce matin. -Il «?st descendu à terrs
après avoir rendu visite à l'amiral,, à- bordï
du Desaix. Il a été reçu sur le débarcadère
par le général Drude.
Après les salutations d'usage,* le général
Drude a, dit : . î
« Mon. général,", vous venez prendre ; le
commandement d'un corps aui, par sou
énergie, son courage, son ardeur, mérite
tous les éloges et c'est la mort dans l'âme
que je.suis- contraint de le quitter. »,
A ce moment," le> générai Drude pleurait.
Le général d'Amade a a^pondu
^ « Je vo\is apporte le témoignage de la sa
tisfaction et de la confiance du gouverne
ment et les remerciements''de toùs les
Français reconnaissants:»
Les deux généraux se sont, embrassés. Le
consul et les ch«fs , de corps étaient pré
sents.' ' ,
Le cortège est r.entré .ensuite au camp.
Deux compagnies de tirailleurs et un .pelo
ton de spahis rendaient les honneurs.
Dans l'après-midi, les généraux ont visité
le-camp. Toute la journée, une pluie dilu
vienne n'a cessé dé -tomber.
Vers les retraites. — Un appel de l'Union
Nationale. — Enfants et adultes.
Elle fait peu^de br-uit, la Mutualité sco
laire, l'Œuvre dé dix centimes, — le sou de
l'épargne ' enfantine; ,1e sfou' dé; l'entr-'aide
écolière, —.fondée par M. S.-C. Cavé, mais
elle fait bonne et rapide-besoghe 1 . Elle va
d'école en " école, ;' effectuant son tour d«e.
France. Elle comprend huit cent mille en-
fànts.'inscrits-.sur ses registres. Bientôt .elle
atteindra le million, plus du quart des mu
tualistes groupés en sociétés.
Elle a fondé, pqur assurer son lende-:
main, une Union Nationale qui comprend
l'ensemble des, Mutuelles; établies dans; et
par l'Ecole. ; '
Cette -Union, sans, organiser séances ora
toires et banquets,lagit.i Elle>a un plan d'or-
ganisatiom, Elle s'appuie sur la Ligue de
l'Enseignement dont elle.est comme l'an
nexe. Elle fait- une propagande méthodi
que, patiente et suivie. Elle a déjà fait .ep-
trer trenté-pinq mille enfants assistés ré
partis entre 67 départements, dans la fa
mille mutualiste. Elle commence à pénétrer
dans.lycées >et .collèges et à cimenter un
accord qui doit être fraternel entre l'en
seignement primaire et secondaire.
Elle adresse aujourd'hui même un ap
pel à ses milliers d'adhérents pour qu'ils-
persistent dans leur effort, quand la scola
rité a pris fin. Elle insiste auprès des pré
sidents, des secrétaires de-ses 2,500 comités
pour que, grâce à leur action et à celle de
leurs collaborateurs, la Mutualité scolaire
conserve son .efficacité, donne tout son"
rendement' de l'école... au régiment, ou
bien de l'école... au ménage. Elle leur de
mande de s'ingénier pour que la première
génération d'écoliènes et d'écoliers qui a été'
formée à la pratique de la solidarité effec
tive et qui poursuit ses études, ou bien
fait- l'apprentissage de la vie civique à la
ferme, à l'atelier, au magasin, persévère
dans ses habitudes d'épargne personnelle;
et collective. 11 '■■■•
Il faut, dit l'appel,«que « la Mutualité
scolaire échappe au reproche de; borner
son influence à l'âge scolaire, de ne pas
avoir une vertu assez éducative pour- re
tenir ses adeptes aux années d'adoles
cence ». •• ' 11 i
jL'Union Nationale préconise la fonda
tion, de- sections de .pupilles dans les Mu
tualité? d'adultes, partout. où les - jeunes
gens seront reçus'-sans stage, sans droit
d'entrée.- ■
Elle recommande la fondation immédiate
de - Mutualités- de l'adolescence dans les
vingt^cinq mille communes rurales où la
Mutualité ■ d'adultes n'existe pas. Patro
nages; associations d'anciens élèves seront
autant de cadres-pouvant et devant servir
à une systématique organisation.
Il est évident que l'appel signé de MM.
Cavé, Léon Roljelin; des inspecteurs pri
maires Melfort. Minet, .André, Jeannot,
Baudrillart, etc., sera entendu, car l'heure
est propice, la nécessité pressante; '
Grâce à l'orientation nouvelle et précise
que la Mutualité scolaire va" recevoir,, élle
s'élargira; avec les- années, dans la F'rance
rurale, en Mutualité familiale. Elle contri
buera à résoudre, à l'aide de. l'avance pé
cuniaire prise aux années d'enfance, le dif
ficile et, complexe problème des retraites
pour les .vieux jours."- i
Edouard Petit.
COHHEHT LONDRES SOIGNE SES ANIMAUX
L'assistance aux animaux est devenue,
fort 'heureusement, populaire en: France.
On a- enfin.compris, que les bête.s méritent
d'être aimées et assistées par leurs « frères:
supérieurs », -les hommes. D'autres nations,
ont'fait un, effort plus- large encore : : 1'An
gleterre,; notamment, s'est! toujours' signa
lée au premier rang. .
On sait; «combien les Anglais, s'ingénient
à-; manifester des- sentiments de «bonté >à
l'égard : des animaux et quels soins -tou-
hôpital i>our animaux, l'hôpital Pimlico,
situé à'Londres, ; à Victoria stijeet.'
On'ne reçoit qùe des'bêtes danS cet éta
blissement spécialement construit'- ; pour
elles et' qui leur est' exclusivement réservé.
On y : hospitalise; là toutes' les ^victimes de
l'intense-' circulation qui ' anime les rues
londoniennes r chiens renversés et'écrasés
par les cabs ou"les' autom'obilfes -, cheyaux
blessés dans des, chutes 'occasipnnéës' par ;
le pavé, glissant et'; auxquels .qn^ épargne
SP
chants ils prodiguent aux bêtes blessées ou
malades.
Ne sont-ce pas des Anglais qui ont ins
tallé, aux environs de Londres, une grande
ferme 'où l'on met au repos les chevaujc
surmenés par un labeur excessif ? .N'est-ce
pas en Angleterre que les bienfaiteurs des
animaux ont institué • un. concours pour
chercher le moyen de. donner la mort aux
bêtes destinées à l'abattoir, sans trop les
faire souffrir ?
Aujourd'hui nos voisins .d'outre-Manche
viennent de^se■ signaler par une, nouvelle
•créStfori " : des plus, curieuses ; celle d'un
. . . ( -' . v I -J ) - ■■
Méâer citez le cl>îrur£ien -ciithé Worldï's Graplut Press.
ainsi la massue 'de réquarrissettr, 'animau2-
maltraités par- des conducteurs, barbares.
■ Plusieurs vétérina'ires"scurieux établissement, et ]1W photographie
que nous reproduisons aujourd'hui ^montre
l'un d'entre eux occupé à panser un'-pauyre
chien dont la patte a été écràsée-.par. quel
que lourd véhicule. ; l'animal appuie-s'a tê<
que , ....
te sur la poitrine de celui,qui;le .soigne, "et
ses yeux doux et bons manifestent haute-»
ment-sa reconnaissance/ - - - r -
, L'hôpital Pimlico a-été construit par.plui
sieurs bienfaiteurs qui > ont" consacré une
somme. considérable-à-son installation.
PROPOS D'ACTUALITÉ
Les rois du Nord donnent;à nos démocrates
de belles leçons de simplicité ; Haakon, roi
dç- ; Norvège, ne s'entoure ' pas de plus-d'éti
quette que le plus modeste bourgeois de Chris
tiania. Gustave V de Suède veut que tout faste
soit banni de sa cour. Il supprime la cérémo
nie du couronnement comme inutilement coû
teuse, « superflue et peu conforme à l'esprit
moderne ». Ces fils des. vieilles monarchies
renoncent de gaîté de cœur à la pompe sou
veraine. Chargés des intérêts de leur peuple,
ils prennent leur rôle au sérieux et commen
cent par faire des économies à leurs propres
dépens.
v-Où donc est ■ le véritable esprit démocrati
que, chez certains démagogues assoiffés de
luxe et de vanités, ou chez ces monarques
septentrionaux qui gouvernent en bons pères
de famille ? ;
Les pays Scandinaves ont résolu ce problé
me de!vivre en monarchie et de n'avoir point
de ïois, tandis que chez nous s'accofnplissait
le phénomène contraire. Vivant en Républi
que, nous sommes soumis aux fantaisies- de
quelques centaines de' roitelets. ■'
Roitelet; :ce représentant du peuple qui pro
teste tout haut en Sorbonne parce qu'on n'a
pas dbnné les notes les plus élevées à son fils
qui passait l'examen du baccalauréat... Roite-
et, cet autre qui fait arrêter Tin express pour
descendre à une gare de petite ville où d'or
dinaire lès trains rapides ne .s'arrêtent pas-
Roitelet, cet àiitre encore qui s'emporte contrs
ui#douanier qui a commis le crime de vouloir
visiter sa valise comme celle de tout le
monde... Roitelet toujours,, ce membre du Par
lement-'qui menace de mise à pied, et dans
les termes les plus véhéments, deux braves
gendarmes qui lui ont dressé contravention
parce qu'il faisait du cent vipgt à l'heure...
Roitelets, tous ces-gros fonctionnaires— Roi
telets-, tous ces pontifes de la sociale, tous ces
meneurs de sy'ndicatsv roitelets, roitelets !...
; Et l'étiquette ?... Les rois du Nord l'ont sup
primée, glle s'est réfugiée dans'les: démocra
ties. Haakon VII et Gustave V se promènent
'en veston dans les rues de^leur capitale. Chez
nous, dès qu'un ministre se déplace, on lui
chauffe des trains spéciaux et on met sur pied
la troupe et la police. v
Là-bas, point de chambellans, de favoris,
de fonctionnaires inutiles et coûteux. Chez
nous, chaque ministre a trente attachés, se
crétaires, chefs et-sous-ch'efs de cabinet.
• i Là-bas, le-roi n'a qu'une modeste liste ci
vile... Ici. noa quelques centaines de roitelets
nous coûtent force millions...
Il est vrai que nous avons une compensa
tion : nous écrivons sur nos murailles cette
belle devise démocratique : « Egalité ».
Jean Letfog,
L'ATTAQUE DE L'EXPRESS DE TOULOUSE
' 0-
Obdi arrestations ont Été optt, mer, j Paris
Morin; dit Chariot, qui a tiré les coups de revolver, est entra, lefs mains ia la justice
On a arrêté, hièr, deux individus mêlés
directement à l'attentat commis sur l'ex
press de Toulouse, dans la nuit du 21. no
vembre derniqr. Est-il besoin de rappeler
cette- -retentissante- affaire ?
On n'a pas oublié comment, aux en
virons d'Etrechy, trois hommes, circu
lant - sur, les-, marchepieds,, à contre-voie,
forcèrent la porte du. fourgon : qui con
tenait une somme très importante, pla
cée, dans plusieurs caisses, représentant la
recette des gares du. réseau et.s'emparèrent
de ces caisses après .avoir blessé, à coups
de revolver,, le chef de train Jean ïaldir et
le fourgonnier Attale Féline,, venu à son
secours. .
Quelque temps après, l'un des.malfai
teurs, nommé-Boche, était,, nous-l'avons ra
conté,, arrêté à Lille. - ,
L'enquête se poursuivit et l'on établit
ains; la culpabilité d'un ancien.employé de
la Compagnie, un forçat évad'é, nommé Al-
binet, et d'un autre "individu connu seule
ment sous le surnom de Chariot.
Albinet n'a pu encore être retrouvé ; on
le croit réfugié à l'étranger. 1
L'un des individus arrêtés hier aurait
participé au coup ; soi! rôle même aurait
été des'plus actifs, caV ce serait lui qui
auyait tiré-sur les employés du train et les
aurait blessés. ■
Le second, un comparse, aurait dû tout
d'abord faire partie de l'expédition, puis,
au < dernier^ moment, - aua'ait refusé d'ac
compagner ses complices.
Toutefois, comme, il est avéré qu'il a
donné asile au malfaiteur arrêté > hier,
qu'il ,a profité de l'argent provenant du
-vol," il a. été également écroué. .
La préparation du coup
. ■ C'est dans; ; un débit de la rue , du Helder,
on le sait à, présent, que l'attaque du train
avait été étudiée et décidée entre Albinet,
Roche, l'individu • que l'on ne connaissait
que sous le nom de Chariot et un quatriè
me; surnommé, Déde.
, Roche, depuis son arrestation, ayant.tou
jours prétendu ne connaître ses complices
que'sous'leur: nom de guerre, il s'agissait
d'établir l'identité de peuxrci.
,Ce ne,fut pas chose très facile, car l'un
d'eUx," Chariot; ne paraissait pas apparte
nir au même monde que vies autres, OU
réussit, -cependant, tout récemment, àI stu
voir que Chariot, un serrurier, devait- être
un nommé Charles-Georges Morin, né à
Paris, dans le dix-septième:arroi)idissement 4
et âgé de .vingt ans. .
Morin qui, de temps -à autre, mais cepen*
dant assez rarement,-venait, r,ue du .Helder,
y avait été vu en compagnie de Hoche et
d'AJbinet ; depuis l'attaque du «train, il
avait disparu.
-L'ënquête-faite .sur son compte - établit
qu'il avait travaillé régulièrement dans dif
férents ateliers, qu'il avait été même, em
ployé dans 'un chantier du: Métropolitain
jusqu'au jour où - il. avait-fait ,la çonnais-
sance d'un individu: dangereux, LucienJDé-
siré Saffroy; âgé de vingt-huit ans. Ancien
garçon de café,' Saffroy ne travaillait-plus
depuis longtemps ; une jeune femme subvei
nait à ses besoins.
Saffroy fuf recherché ; on l'arrêta, hier^
son domicile, avenue des-Gobeliiïs., Là on
apprit qu'il se faisait'appeler Dédé.' La pis
te était bonne ; ; on'tenait, .croyait-on, l'un
des coupables ; par lui on retrouva, Morin,
Dédé bavarde ; .
Saffroy, arrêté et sachant l'inculpatioi
qui pesait'sur lui, commença d'abord pai
se disculper. . . .' i : ,. ;
■ Il avoua avoir assisté aux conciliabules
qui eurent lieu avant l'attaque du - train,
avoua qu'il avait dû y participer;ï;maiq
qu'il-s'était esquivé, a% dernier moment.
Interrogé sur ses relations avec-Moriri,
dit « Chariot », 'il dut reeonnaître' qu'il le
fréquentait et finit par dire qu'il avait dû
accompagner ses autres camarades! -mais
il prétendit ne pas savoir. ee-qu'il était de
venu." ■ ■ ■ ■ • ■ -, ■■
.Quelques mots;-cependant, lui'échappè
rent ; il n'en fallut pas plus aux agents da
M. Hamard pour retrouver la piste du dis
paru et; hier, à'-quatre heures de l'après-
midi, Morinétaitarrêté.
Morin habitait depuis plus d'un mois 89,
rue de Sèvres ; il y avait loué, • un.'peu
après l'attaque, du train, xin petit logement,
au premier étage, sur la• cour., , .
; Quand le chef de la sûreté' se prfeenta^
Morin ne s'attendait guère à cette visite 1
cependant, quand il vit M. Hamard, ij
v>*tywafë&W-
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v -y~:~:j>) ■
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jLe Petit Journal agricole'. -.S ucent .r- La Mode ... •.. • 10 cent.
Directeur : CHARLES PREVET ' .
'6 FH—Li— TROIS "WLOlâ-
12 FH ; grf^Tg
24frR - ,—-TO AN.
-8FH.
-15 Fit.
Jà-OïTL.
JjesAipjrnfmmis
' pfgries&ites de chaque mais .
JEUPI 9 JANVIER 1 1908'
■ " -9 SAINT JULIEN ■< 357'<
QUARANTE-SIXIÈME ANNÉE (NUMÉRO 18,449)
" ç ; Les manuscrits ne sont pas rendus .
POUR DOS PÊCHEURS DE FRANCE
' ■ IMMMWMWMMMAAIMWMflMWIWII '
'Des crises fréquentes, souvent très" lon
gues,'. de plusieurs années même, plongent
dans la misère les populations d£ notre lit
toral, en' Bretagne surtout, et découragent
notre armement : la pêche ne donne plus'
de, Résultats suffisants. Or„ si l'armement
s'appauvrit, c'est une décadence nouvelle
de notre marine de commerce ; si les-po-
pu.laiiqnç maritimes abandonnent leur mé
tier- séculaire, c'est la fin de nos escadres,
car,. si; le ; matériel. est beaucoup, s'il est
vrai qu'elles bateaux de guerre modernes,
sbrrt- de vastes usines, il. n'en est pas moins
vrafi que les-mécaniciens ne peuvent pas se
passer des navigateurs et qu'il n'y a pas de
Dons artilleurs à là mer "si' l'on n'est ma
rinade tempérament.'. ■ ' -
Le- poiàsfân s'écarte du: littoral, : il faut
aller ,1^ chercher-, au loin,. et sur 26,000
bateâuîf pécheurs;' nous-n'en- avons guère
que deux -cents qui soient capables de faire
la pêoiie" au large. Déjà, nos écoles de pê
che ont fait'des iherveilles pour l'instruc
tion technique 'des populations maritimes
mais cela>.ne .guffit pas,.: il faut .des çavires
et une organisation paissante, tant sur
mer que-sur'terre, pour la vente et. le
transport de la denrée; ,-■/..
* Où $ti -"éDïùrnes-hùuS; et qu&.-îont les aù-
tres ? , ■ .
Partout se sont constituées de puissantes
flottes de chalutiers à vapeur. ,
Nous entendons bien l'objection immé
diate, : « te chalut ? Mais' c'est le rava
geur; des mers ! » Et nous. croyons, utile de.
répondre immédiatement. ; .,.
Il ,est indiscutable que le plateau des
chaluts dévaste les fonds : .un exemple .est
. frappant, c'est celui que ; cite -M. Ch. • Bé-
iia'rd, président. de la Société d'Océanogra
phie ; Le banc de Porto, à 12 milles de la
côte portugaise, en deux ans seulement, et
par les "deux seuls chalutiers à vapeur, de
l'endroit,'fut complètement dépeuplé de
ses ruivos ou; grondins. » ■. .-, r
. Il en arriva de même en Ecosse-; sur une
proposition de . lord Dalhousie,.- des -zones
de cantonnement 'furent • interdites .aux
Chalutiers : quelques années plus tard, on
constatait le-retour! du-merlan et de la li
mande qui avaient disparu.
, Gomme on le voit, le remède se trouve à
,-ç'ftté -dq mal : jl suffira;,dç. prohiber aux
Bateaux chàlutiers la fréquentation des zo
nes -plus ou ; moins étendues où, sur le lit
toral, lè poisson vient frayer.
Reste à considérer,'il èsfc'vrai, que cer
taines - espèces, se®-reproduisent au large,
comme c'est- le cas pour les poissons jilats;
Mais-on arrivera prochainêtnent, et ptir la
connaissance.de l'océanographie et par des
patentes - internationales, .protéger ces
lieux de pêche également,,' , ,, ■
*
* r w " - -*• v ~ V -
Ëû attendant, et soua prétexte d'exces
sives délicatesses, il ' neconvient, pas de
rester dans- l'attente et sur de .vaines la
mentations, quand nos voisins ne se gê
nent , pas pour puiser, aux réserves illi
mitées de la mer, une richesse nouvelle.
Si" les-Allemands, par exemple; n^ont pas
mapché aussi, vite dans cette .voie qu'ils
l'ont 1 fait pour-le- développement " de leur
marine.marchande et de : leurs escadres,
leur, action a pourtant des résultats consi-
diràbfe. Leur organisation de la pêche au
chalut'ne date que.de vingt-cinq ans'envi
ron elle s'ébaucha dans le petit port de
Geestmuridè ; vers 1896,l'Allemagne avait
4éjà ;16 vapeurs ; aujourd'hui, elle pêche
pour plus, de-trente millions de- francside
poissons; divers. Voilà ce que l'on a fait là
où il'n'y avait-rien; . ■ ' \
Mais, quand on parle de pêche, c'est en
Angleterre qu'il faut aller chercher des le-
çonsi". . ■ i-r ,
Icij^l'organisation a. quelque chose de
prodigieux. On le constate principalement
dans -quélques ports modèles, " comme
Cirimsby,' Aberdeen, " Hull, Peterhead, etc.,
gui.réunissent près de quinze cents chalu
tiers à valeur — les « trawlers », comme
on dit là-bas — sans compter les « yawlg »
où. petites embarcations à voiles. ! -
En France, avec nos 26,000 bateaux pê-
çhêurà à:voiles réunis aux vapeurs200
au plus — nous tirons de là pêche environ
cent'-miUioïLs de francs; tandis que les An
glais a«ac-leurs 1,500 vapeurs font plus de
trois cents millions ! : .
: -lît avec qiiels avantages pour, les marins
'eux-mêmes 1 nous en dirons un mot.
. fç*.
Pour nous faire une idée de cette orga
nisation formidable et scientifique, consi
dérons deux ports en particulier, Grimsby,
le plus important par le nombre des navi
res- "pêcheurs chalutiers, ' Aberdeen par
son marché.
- Grimsby, port entouré dessables et de-
vases,. a, été doté de plusieurs • entrées
pour; favoriser le départ et le retour des
chalutiers- ; on' a élevé, sur le terre-rplein
qui avoisine , les jetées^ un phare-gigan
tesque: Aussi,, malgré les inconvénients de
la- situation, voit-on attachés à ce seul
port plus..de ; six cents navires pêcheurs àt^
■vâpeur I Cette flotte va travailler sûr le
Dogger Bank, entre l'Angleterre; le'Schles-
wig ..et 3a Scandinavie ;. elle va aussi en
Islande-et au Nord-Ouest de l'Ecosse. Les
voyages .durent de huit à dix jaufs en
moyenne: Lès chalutiers sont des navires
de 33 à. 45 .mètres, avec des machines de
éOO à 600 chevaux. Ces robustes bâtiments
' coûtent de 125 à 150,000 francs. >Ils sont
mQntés par un.équipage réduit : le patron
ou capitaine, un premier pêcheur, un se
cond, • un premier homme de pont et'un
second,-un cuisinier, un mécanicien et un
chauffeur, un. manœuvre. '
. : . : PJèù"-'dé 'inonde et salaire raisonnable :
chacun y trouve son compte. Le patron .et
le premier pêcheur sont payés d'après les
/ résultats un mécanicien touche environ
10 fr. 50 par jour et un simple homme
de" pont' 6 francs, plus des bénéfices. Cela
n'empêché pas les actionnaires de faire des
; bénéfices qui sont parfois allés de 17* jus-
' qu'au formidable chiffre de 70 % 'i- ce
qui prouve que l'on pourrait encore mieux
' faire à l'égard de « ceux qui bourlin
guent !»
> Et voici la méthode dans l'organisation.
A bord, naturellement, on a soute à glace
et- tout ce qu'il faut non seulement pour
rapporter le poisson en parfait ébat de
conservation, mais parfois même vivant.
Rentré au port, le bateau va s'amarrer,
le long du quai où se trouvé le marché.
Sous les hangars tout proches — à quel
ques mètres —r le poisson est déposé par
cargaison et, p.ar, espèces, les gros, comme
les morues, par groupes de cinq ; les au
tres par .caisses d'une contenance*,.juni-
forme. » ■ v> ■
Vers huit" heures du matin, arrivent les
commissaires-priseurs et les acheteurs en
gros. .î Rapidement, les adjudications se
font; et des commis posent immédiatement
des étiquettes, au nom des acquéreurs, sur
le poisson même ou sur les caisses.
De l'autre côté des hangars, .ce sont des
voies ferrées : des wagons, des trains en
tiers attendent ; on les charge, après avoir
cependant renouvelé la glace du poisson,
à destination des marchés de la Grande-
Bretagne, surtout- de. Billingsgate, le mar
ché-de-Londres, qui — à lui seul — en dé
vore plus de cinq cents tonnes par jour,
***
• Telle est .l'importance prise par. cette in
dustrie, telleest la souplessse des compa
gnies de chemins de fer au service du com
merce, que ces trains font le service de ra
vitaillement en marche rapide, -les express
attendant même quelquefois pour les lais
ser passer. - - •
Cité de 70,000 âmes,- Grimsby vit en gran-'
de partie de la pêche et des industries
connexes.
Tout y a été prévu pour la commodité
des opérations. C'est ainsi que, ayant dé
barqué leur poisson, les chalutiers n'ont
qu'à passer de J'autre côté du bassin et le
charbon s'engouffre dans leurs soutes.
' Moins imp'orant par le nombre de'ses va
peurs de pêche, Aberdeen a un marché cé
lèbre par sa tenue, sa propreté, ses dimen-
.sions ; quarante mètres de largeur et plus
de six cents en longueur, sans compter un
retour d'angle. Ajoutez un éclairage élec
trique puissant. .
Résultat de cette organisation britanni
que : des villes qui s'enrichissent, des ma
rins - qui gagnent davantage et courent
moins de dangers, nourriture meilleure et
■ plus de sobriété, alimentation riche; favo
rable même à la. progression intelleetuelle
sui; toute la surface du territoire, entretien
du goût de la mer parmi les populations
qui doivent-fournir les réserves en cas de
guerre. Ne vous serQble-t-il pas que tout
cela vaut la peine d'entreprendre ?
Pourquoi alors ne faisons-nous pas
grand' chose ? '
Les raisons ne tiennept pas debout, mais
on s'en contente quand piême. .
Il y a d'abord les routiniers de l'arme
ment et de la--pêche qui disent': « Nos
pères gagnaient rbien ;de l'argent sans ça ! »
Il y a lés capitalistes qui ont'- peur dés
entr^pj-ises maritimes comme de la mer
même. . 1 - -
II. y a enfin cette parole terrible qui va
se répétant u « Ah ! à quoi bon ! Nous
sommes bien fichus... la marine en France
ne fait.que dépérir, chaque jour... Laissez-
la finir ae sa belle mort ! »
Aux routiniers, nous dirons : « Il faut
savoir vivre avec son temps... La belle af
faire-que vos pères aient gagné de l'argent,
si vous, vous ne faites plus rien ! Voyez
donc.,ce que l'on réalise ailleurs, en, Fran
ce'même, à Boulogne, par*exemple, où de
belles • fortunes sont nées de la pratique
nouvelle ».
Aux -capitalistes, nous demanderons ce
que c'est que leurs misérables spéculations
sur des'fonds étrangers, si peu sûrs sou
vent, à côté de ces entreprises maritimes
qui donnent des dix, . quinze, vingt pour
cent, — non pas seulement-à l'étranger,
mais en France : l'échec n'est venu contre
dire les. initiateurs que là oir l'organisation
ne fut ; pas confiée à des mains expertes, à
des gens de métier, là où l'exploitation ne
fut pas. surveillée. ■ '
' " ***
Aux. pessimistes enfin; à ces, prêcheurs
de suicide, nous répondrons . carrément
« qu'ils mentent ». Premièrement, la ma
rine française, depuis quelques années, est
en train de se relever ; il suffirait, pour
déterminer'une renaissance, que l'Etat ces
sât dlagir avec ses primes à la spéculation,
qui tuent les vrais ^travailleurs,les lutteurs,
voire les. grandes compagnies. Et puis, en
même temps, il faudrait que l'on se préoc
cupât de mettre quelques ports, rapide
ment, en état de faire concurrence à l'é
tranger — ce qui est le cas du Havre vis-
à-vis de Hambourg et Anvers. Avec des
améliorations de tarifs, sur-nos chemins de
fer. et des perfectionnements dans notre
-système de canaux, on verrait alors notre
marine marchande remonter rapidement
au rang qu'elle devrait occuper.
Mais, puisque nous parlons de pêche, il
n'est pas besoin de tabler sur des bases
problématiques : l'exemple de Boulogne
est là qui prouve ce dont nous sommes ca
pables. ' .
En 1907, Boulogne possède déjà 104 va
peurs de pêche ; mais aussi, .chaque jour,
il par^ en moyenne, 52 wagons de pois
son du beau port artésien, et, l'an der
nier,, la vente a produit 23,175,178 francs
— ce qui dépasse même un peu le N résultat
obtenu à Aberdeen, deuxième port anglais.
Et croyez bien que Boulogne n'en restera
pas là...
Aussi bien,. tout em criant bravo,
devons-nous faire appel à l'intelligence dé
tous ceux, capitalistes, armateurs, marins,
qui sont intéressés aux progrès de notre
flottille de pêche. Il y va,comme on l'a bien
vu, de l'intérêt de tous.
, Un temps vient où . l'on se demandera si
Terre-Neuve doit être exploité comme il
l'est encore par nous, avec tant de navires
défectueux; tant de pauvres' voiliers dont
la tempête fait une proie facile. Cette an
née, ce sont des désastres nouveaux : si
la pêche fut meilleure, il y a des navires
par le fond, YAngler, la Croisade, le lac-
que&, que sais-je ?... et nous comptons les
morts par centaines ce qui fait bien des
veuves et encore davantage d'orphelins !
Voilà où mène "la routine ; il est bon de lé
dire très haut, puisqu'il s'agit des plus
ch#rs intérêts de la/ nation.
Allons, ouvrons les' yeux,prenons confian
ce en nous, regardons en avant et mar
chons du côté'- de la lumière ; suivons
l'exemple ; de l'Angleterre... et .— quelle
joie de pouvoir déjà le dire I — de Bou
logne.
Jean da la HÈVE.
LES SECOURS A17 MIDI
A la Commission départementale de l'Hérault
Les'sinistrés, préfèrent attendre. '•
• (Dépêche 'de notre torrespondant)
' /. : : Montpellier, è Janvier.
On sait que le gouvernement a attribué
au département de l'Hérault, sur trois mil
lions votés par les Chambres, pour la' ré
fection des routes et des chemins vicinaux,
la somme de 450,000 francs. Oiy la. - com
mission départementale s'étant réunie
pojjr répartir cette- somme; -le secrétaire
général est intervenu au début de la,; séan
ce, pour communiquer la circulaire du"pré
sident du conseil', aux tenues de laquelle
il est spécifie que cette somme doit être
considérée comme une simple subvention,
et qu'à ce titre, le département et les com
munes, pour entrer en sa possession,' doi
vent, à leur-tour; voter, chaèun, une nou-r
velle somme, égale au tiers de celle que-le
gouvernement leur a octroyée.
En présence de cette situation, « et consi
dérant crue le département et les communes
sinistrées ont un budget suffisamment gre
vé et qu'on ne peut leur imposer de noif-
Velles dépenses, qui s'élèveraient au total
à 300,000 francs^ (150,000 pour le départe
ment, 150,000; pour l'ensemble des commu
nes) », les membres dé~\ la commission
départementale ont décidé d'ajourner sine
die leurs opérations.
: Dramatique interrogatoire à la prisdn de Postoise
Francatel veut tuer ^
NOTES SOCIALES
) i î M
L'assassin de l'infirmière de Ville-Evrard
se jette sur le magistrat, un sabre d'à-
bordage à la main.
L'assâssin de l'infirmière Rose-Marie
Ducellier, J.ules-Albert Francatel, qui avait
été écroué, avant-hier, à Pontoise, le Petip
Journal l'a dit, demandait,"hier, à être in
terrogé ; -il--avait; disait-il, de très graves
révélations à faire. . . *
Le juge ^'instruction, M. Mouton, déféra
à sen désir,-mais', comme Francatel âvait,'
dans la maliiiée, montré quelque surexcita
tion; on jugea plus pr.udent d'interroger le
prévenu à la prison, où le magistrat se
rendit avec son greffier,,M. Mérelle.
Francatel répondit avec beaucoup de
calme, d'abord: , ; ,
Il se fit fort d'établir que Rose-Marie Du
cellier lui avait, à maintes reprises, pro
posé ;de tuer son mari ; l'infi-rrriière aurait
ajouté que si Francatel se refusait à le
faire, elle les tuerait tous deux. Aussi l'an
cien pensionnaire 1 de Ville-Evrard était-il
venu au rendez-vous qute-lui avait donné la
jeune femme avec la ferme intention de la
tuer, parce- qu'il la considérait comme -un
danger.
- Comme le juge d'instruction faisait re
marquer à l'inculpé qu'il aggravait ainsi
son cas en établissant la préméditation et
que, par suite, il encourait la peine .de
mort, Francatel, assis tranquillement,' jus
que-là» entre le gardien-chef, M. Bonvalet,
et un autre gardien, fit un bond.
Saisissant un coupe-papier pointu, trui
se trouvait sur la table, il se jeta sur le
juge et chercha à le frapper. M. Mérelle.
le greffier, réussit à lui arracher l'arme des
mains, mais Francatel, renversant le gref
fier, saisit un sabre d'abordage à une pa
noplie, brisa les vitres de la fenêtre et,
poussant des cris de fureur, s'élança une
seconde fois sur M. Mouton. Une lutte ter
rible s'engagea ; Francatel et les deux gar
diens qui essayaient de le maîtriser, rou
lèrent à terre ; M. Mouton et le greffier se
portèrent à leur aide et purent enfin maî
triser le misérable. ',
Le médecin de service; appelé auprès de
Francatel. croit > que l'inculpé a "agi sous
l'empire d'une crise d'alcoolisime. »
Deux gardiens ont été chargés de le sur
veiller, constamment, dans sa cellule, afin
d'empêcher qu'il n'attente-à ses'jours.*
Dès que son état le permettra, Francatel
sera* transporté à l'asile de Moissèlles, où
il sera mis en observation.
LE COMMANDEMENT EN CHEF
à Casablanca
Comment le général d'Amade a été
accueilli par le général Drude.
(Dépêche de VAgence Havas)
Tanger, g Jdnvier.
, De Casablanca, 5 janvier; Le général
d'Amade, à bord du Chasselonp-Laubat, ï
est arrivé ce matin. -Il «?st descendu à terrs
après avoir rendu visite à l'amiral,, à- bordï
du Desaix. Il a été reçu sur le débarcadère
par le général Drude.
Après les salutations d'usage,* le général
Drude a, dit : . î
« Mon. général,", vous venez prendre ; le
commandement d'un corps aui, par sou
énergie, son courage, son ardeur, mérite
tous les éloges et c'est la mort dans l'âme
que je.suis- contraint de le quitter. »,
A ce moment," le> générai Drude pleurait.
Le général d'Amade a a^pondu
^ « Je vo\is apporte le témoignage de la sa
tisfaction et de la confiance du gouverne
ment et les remerciements''de toùs les
Français reconnaissants:»
Les deux généraux se sont, embrassés. Le
consul et les ch«fs , de corps étaient pré
sents.' ' ,
Le cortège est r.entré .ensuite au camp.
Deux compagnies de tirailleurs et un .pelo
ton de spahis rendaient les honneurs.
Dans l'après-midi, les généraux ont visité
le-camp. Toute la journée, une pluie dilu
vienne n'a cessé dé -tomber.
Vers les retraites. — Un appel de l'Union
Nationale. — Enfants et adultes.
Elle fait peu^de br-uit, la Mutualité sco
laire, l'Œuvre dé dix centimes, — le sou de
l'épargne ' enfantine; ,1e sfou' dé; l'entr-'aide
écolière, —.fondée par M. S.-C. Cavé, mais
elle fait bonne et rapide-besoghe 1 . Elle va
d'école en " école, ;' effectuant son tour d«e.
France. Elle comprend huit cent mille en-
fànts.'inscrits-.sur ses registres. Bientôt .elle
atteindra le million, plus du quart des mu
tualistes groupés en sociétés.
Elle a fondé, pqur assurer son lende-:
main, une Union Nationale qui comprend
l'ensemble des, Mutuelles; établies dans; et
par l'Ecole. ; '
Cette -Union, sans, organiser séances ora
toires et banquets,lagit.i Elle>a un plan d'or-
ganisatiom, Elle s'appuie sur la Ligue de
l'Enseignement dont elle.est comme l'an
nexe. Elle fait- une propagande méthodi
que, patiente et suivie. Elle a déjà fait .ep-
trer trenté-pinq mille enfants assistés ré
partis entre 67 départements, dans la fa
mille mutualiste. Elle commence à pénétrer
dans.lycées >et .collèges et à cimenter un
accord qui doit être fraternel entre l'en
seignement primaire et secondaire.
Elle adresse aujourd'hui même un ap
pel à ses milliers d'adhérents pour qu'ils-
persistent dans leur effort, quand la scola
rité a pris fin. Elle insiste auprès des pré
sidents, des secrétaires de-ses 2,500 comités
pour que, grâce à leur action et à celle de
leurs collaborateurs, la Mutualité scolaire
conserve son .efficacité, donne tout son"
rendement' de l'école... au régiment, ou
bien de l'école... au ménage. Elle leur de
mande de s'ingénier pour que la première
génération d'écoliènes et d'écoliers qui a été'
formée à la pratique de la solidarité effec
tive et qui poursuit ses études, ou bien
fait- l'apprentissage de la vie civique à la
ferme, à l'atelier, au magasin, persévère
dans ses habitudes d'épargne personnelle;
et collective. 11 '■■■•
Il faut, dit l'appel,«que « la Mutualité
scolaire échappe au reproche de; borner
son influence à l'âge scolaire, de ne pas
avoir une vertu assez éducative pour- re
tenir ses adeptes aux années d'adoles
cence ». •• ' 11 i
jL'Union Nationale préconise la fonda
tion, de- sections de .pupilles dans les Mu
tualité? d'adultes, partout. où les - jeunes
gens seront reçus'-sans stage, sans droit
d'entrée.- ■
Elle recommande la fondation immédiate
de - Mutualités- de l'adolescence dans les
vingt^cinq mille communes rurales où la
Mutualité ■ d'adultes n'existe pas. Patro
nages; associations d'anciens élèves seront
autant de cadres-pouvant et devant servir
à une systématique organisation.
Il est évident que l'appel signé de MM.
Cavé, Léon Roljelin; des inspecteurs pri
maires Melfort. Minet, .André, Jeannot,
Baudrillart, etc., sera entendu, car l'heure
est propice, la nécessité pressante; '
Grâce à l'orientation nouvelle et précise
que la Mutualité scolaire va" recevoir,, élle
s'élargira; avec les- années, dans la F'rance
rurale, en Mutualité familiale. Elle contri
buera à résoudre, à l'aide de. l'avance pé
cuniaire prise aux années d'enfance, le dif
ficile et, complexe problème des retraites
pour les .vieux jours."- i
Edouard Petit.
COHHEHT LONDRES SOIGNE SES ANIMAUX
L'assistance aux animaux est devenue,
fort 'heureusement, populaire en: France.
On a- enfin.compris, que les bête.s méritent
d'être aimées et assistées par leurs « frères:
supérieurs », -les hommes. D'autres nations,
ont'fait un, effort plus- large encore : : 1'An
gleterre,; notamment, s'est! toujours' signa
lée au premier rang. .
On sait; «combien les Anglais, s'ingénient
à-; manifester des- sentiments de «bonté >à
l'égard : des animaux et quels soins -tou-
hôpital i>our animaux, l'hôpital Pimlico,
situé à'Londres, ; à Victoria stijeet.'
On'ne reçoit qùe des'bêtes danS cet éta
blissement spécialement construit'- ; pour
elles et' qui leur est' exclusivement réservé.
On y : hospitalise; là toutes' les ^victimes de
l'intense-' circulation qui ' anime les rues
londoniennes r chiens renversés et'écrasés
par les cabs ou"les' autom'obilfes -, cheyaux
blessés dans des, chutes 'occasipnnéës' par ;
le pavé, glissant et'; auxquels .qn^ épargne
SP
chants ils prodiguent aux bêtes blessées ou
malades.
Ne sont-ce pas des Anglais qui ont ins
tallé, aux environs de Londres, une grande
ferme 'où l'on met au repos les chevaujc
surmenés par un labeur excessif ? .N'est-ce
pas en Angleterre que les bienfaiteurs des
animaux ont institué • un. concours pour
chercher le moyen de. donner la mort aux
bêtes destinées à l'abattoir, sans trop les
faire souffrir ?
Aujourd'hui nos voisins .d'outre-Manche
viennent de^se■ signaler par une, nouvelle
•créStfori " : des plus, curieuses ; celle d'un
. . . ( -' . v I -J ) - ■■
Méâer citez le cl>îrur£ien -ciithé Worldï's Graplut Press.
ainsi la massue 'de réquarrissettr, 'animau2-
maltraités par- des conducteurs, barbares.
■ Plusieurs vétérina'ires"scurieux établissement, et ]1W photographie
que nous reproduisons aujourd'hui ^montre
l'un d'entre eux occupé à panser un'-pauyre
chien dont la patte a été écràsée-.par. quel
que lourd véhicule. ; l'animal appuie-s'a tê<
que , ....
te sur la poitrine de celui,qui;le .soigne, "et
ses yeux doux et bons manifestent haute-»
ment-sa reconnaissance/ - - - r -
, L'hôpital Pimlico a-été construit par.plui
sieurs bienfaiteurs qui > ont" consacré une
somme. considérable-à-son installation.
PROPOS D'ACTUALITÉ
Les rois du Nord donnent;à nos démocrates
de belles leçons de simplicité ; Haakon, roi
dç- ; Norvège, ne s'entoure ' pas de plus-d'éti
quette que le plus modeste bourgeois de Chris
tiania. Gustave V de Suède veut que tout faste
soit banni de sa cour. Il supprime la cérémo
nie du couronnement comme inutilement coû
teuse, « superflue et peu conforme à l'esprit
moderne ». Ces fils des. vieilles monarchies
renoncent de gaîté de cœur à la pompe sou
veraine. Chargés des intérêts de leur peuple,
ils prennent leur rôle au sérieux et commen
cent par faire des économies à leurs propres
dépens.
v-Où donc est ■ le véritable esprit démocrati
que, chez certains démagogues assoiffés de
luxe et de vanités, ou chez ces monarques
septentrionaux qui gouvernent en bons pères
de famille ? ;
Les pays Scandinaves ont résolu ce problé
me de!vivre en monarchie et de n'avoir point
de ïois, tandis que chez nous s'accofnplissait
le phénomène contraire. Vivant en Républi
que, nous sommes soumis aux fantaisies- de
quelques centaines de' roitelets. ■'
Roitelet; :ce représentant du peuple qui pro
teste tout haut en Sorbonne parce qu'on n'a
pas dbnné les notes les plus élevées à son fils
qui passait l'examen du baccalauréat... Roite-
et, cet autre qui fait arrêter Tin express pour
descendre à une gare de petite ville où d'or
dinaire lès trains rapides ne .s'arrêtent pas-
Roitelet, cet àiitre encore qui s'emporte contrs
ui#douanier qui a commis le crime de vouloir
visiter sa valise comme celle de tout le
monde... Roitelet toujours,, ce membre du Par
lement-'qui menace de mise à pied, et dans
les termes les plus véhéments, deux braves
gendarmes qui lui ont dressé contravention
parce qu'il faisait du cent vipgt à l'heure...
Roitelets, tous ces-gros fonctionnaires— Roi
telets-, tous ces pontifes de la sociale, tous ces
meneurs de sy'ndicatsv roitelets, roitelets !...
; Et l'étiquette ?... Les rois du Nord l'ont sup
primée, glle s'est réfugiée dans'les: démocra
ties. Haakon VII et Gustave V se promènent
'en veston dans les rues de^leur capitale. Chez
nous, dès qu'un ministre se déplace, on lui
chauffe des trains spéciaux et on met sur pied
la troupe et la police. v
Là-bas, point de chambellans, de favoris,
de fonctionnaires inutiles et coûteux. Chez
nous, chaque ministre a trente attachés, se
crétaires, chefs et-sous-ch'efs de cabinet.
• i Là-bas, le-roi n'a qu'une modeste liste ci
vile... Ici. noa quelques centaines de roitelets
nous coûtent force millions...
Il est vrai que nous avons une compensa
tion : nous écrivons sur nos murailles cette
belle devise démocratique : « Egalité ».
Jean Letfog,
L'ATTAQUE DE L'EXPRESS DE TOULOUSE
' 0-
Obdi arrestations ont Été optt, mer, j Paris
Morin; dit Chariot, qui a tiré les coups de revolver, est entra, lefs mains ia la justice
On a arrêté, hièr, deux individus mêlés
directement à l'attentat commis sur l'ex
press de Toulouse, dans la nuit du 21. no
vembre derniqr. Est-il besoin de rappeler
cette- -retentissante- affaire ?
On n'a pas oublié comment, aux en
virons d'Etrechy, trois hommes, circu
lant - sur, les-, marchepieds,, à contre-voie,
forcèrent la porte du. fourgon : qui con
tenait une somme très importante, pla
cée, dans plusieurs caisses, représentant la
recette des gares du. réseau et.s'emparèrent
de ces caisses après .avoir blessé, à coups
de revolver,, le chef de train Jean ïaldir et
le fourgonnier Attale Féline,, venu à son
secours. .
Quelque temps après, l'un des.malfai
teurs, nommé-Boche, était,, nous-l'avons ra
conté,, arrêté à Lille. - ,
L'enquête se poursuivit et l'on établit
ains; la culpabilité d'un ancien.employé de
la Compagnie, un forçat évad'é, nommé Al-
binet, et d'un autre "individu connu seule
ment sous le surnom de Chariot.
Albinet n'a pu encore être retrouvé ; on
le croit réfugié à l'étranger. 1
L'un des individus arrêtés hier aurait
participé au coup ; soi! rôle même aurait
été des'plus actifs, caV ce serait lui qui
auyait tiré-sur les employés du train et les
aurait blessés. ■
Le second, un comparse, aurait dû tout
d'abord faire partie de l'expédition, puis,
au < dernier^ moment, - aua'ait refusé d'ac
compagner ses complices.
Toutefois, comme, il est avéré qu'il a
donné asile au malfaiteur arrêté > hier,
qu'il ,a profité de l'argent provenant du
-vol," il a. été également écroué. .
La préparation du coup
. ■ C'est dans; ; un débit de la rue , du Helder,
on le sait à, présent, que l'attaque du train
avait été étudiée et décidée entre Albinet,
Roche, l'individu • que l'on ne connaissait
que sous le nom de Chariot et un quatriè
me; surnommé, Déde.
, Roche, depuis son arrestation, ayant.tou
jours prétendu ne connaître ses complices
que'sous'leur: nom de guerre, il s'agissait
d'établir l'identité de peuxrci.
,Ce ne,fut pas chose très facile, car l'un
d'eUx," Chariot; ne paraissait pas apparte
nir au même monde que vies autres, OU
réussit, -cependant, tout récemment, àI stu
voir que Chariot, un serrurier, devait- être
un nommé Charles-Georges Morin, né à
Paris, dans le dix-septième:arroi)idissement 4
et âgé de .vingt ans. .
Morin qui, de temps -à autre, mais cepen*
dant assez rarement,-venait, r,ue du .Helder,
y avait été vu en compagnie de Hoche et
d'AJbinet ; depuis l'attaque du «train, il
avait disparu.
-L'ënquête-faite .sur son compte - établit
qu'il avait travaillé régulièrement dans dif
férents ateliers, qu'il avait été même, em
ployé dans 'un chantier du: Métropolitain
jusqu'au jour où - il. avait-fait ,la çonnais-
sance d'un individu: dangereux, LucienJDé-
siré Saffroy; âgé de vingt-huit ans. Ancien
garçon de café,' Saffroy ne travaillait-plus
depuis longtemps ; une jeune femme subvei
nait à ses besoins.
Saffroy fuf recherché ; on l'arrêta, hier^
son domicile, avenue des-Gobeliiïs., Là on
apprit qu'il se faisait'appeler Dédé.' La pis
te était bonne ; ; on'tenait, .croyait-on, l'un
des coupables ; par lui on retrouva, Morin,
Dédé bavarde ; .
Saffroy, arrêté et sachant l'inculpatioi
qui pesait'sur lui, commença d'abord pai
se disculper. . . .' i : ,. ;
■ Il avoua avoir assisté aux conciliabules
qui eurent lieu avant l'attaque du - train,
avoua qu'il avait dû y participer;ï;maiq
qu'il-s'était esquivé, a% dernier moment.
Interrogé sur ses relations avec-Moriri,
dit « Chariot », 'il dut reeonnaître' qu'il le
fréquentait et finit par dire qu'il avait dû
accompagner ses autres camarades! -mais
il prétendit ne pas savoir. ee-qu'il était de
venu." ■ ■ ■ ■ • ■ -, ■■
.Quelques mots;-cependant, lui'échappè
rent ; il n'en fallut pas plus aux agents da
M. Hamard pour retrouver la piste du dis
paru et; hier, à'-quatre heures de l'après-
midi, Morinétaitarrêté.
Morin habitait depuis plus d'un mois 89,
rue de Sèvres ; il y avait loué, • un.'peu
après l'attaque, du train, xin petit logement,
au premier étage, sur la• cour., , .
; Quand le chef de la sûreté' se prfeenta^
Morin ne s'attendait guère à cette visite 1
cependant, quand il vit M. Hamard, ij
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