Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-07
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1908 07 janvier 1908
Description : 1908/01/07 (Numéro 16447). 1908/01/07 (Numéro 16447).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6181292
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
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Les Abartnomffjits '
partait des i^etlGde chaque yaais
MARDI 7 JANVIER 1908
7 SAINT? MÉMNIE ,359
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE (N uméro 16,447)
Les manuscrits ne sont pas rendue
Dernière Edition
La Franco
tfa pas les ii
"qu'elle mérite
' "/y **■ , v
< Chaque année,, nous assistons au mê
me spectacle à propos de. la discussion
du budget. Le Parlement fait preuve de
lâ plus grande hâte et de la meilleure
volonté du monde pour éviter 1 expé
dient des " douzièmes' provisoires dont
le gouvernement a bien soin, d'ailleurs,
d'exagérer la gravité, et pour cause.
D'aborc|, qu'est-ce au juste que les dou
zièmes, provisoires ?-Lorsque le budget
d'une année n'a pas - été, voté,, avant le
31 décembre de l'année précédente, le
gouvernement, afin d'assurer la mar
che des services administratifs, se
fait autoriser par ,1e Parlement a
percevoir, pendant un ou plusieurs
mois, les contributions directes et taxes
assimilées établies- pour l'exercice pré
cédent : ce sont les douzièmes provi-
SÔÎTGSm ■ '
L'inconvénient de ce recoyrs aux dou
zièmes provisoires est de priver 1 Etat,
pour un ou plusieurs mois, du supplé
ment de revenu que peuvent comporter
les relèvements de droits" et les. impôts
nouveaux votés ultérieurement par _ le
Parlement. Mais, à mon sens, aucun in
convénient- n'est comparable à celui du
vote précipité du budget, qui est toujours
aux dépens de la réflexion» et'aboutit le
plus , souvent, aux résultats lgs plus gra
ves, surtout' lorsque, sur l'initiative du
gouvernement ou de- la Chambre, des
dispositions législatives ; justifiant une
délibération spéêiale sont introduites
subrepticement dans la loi de finances;
L'antipathie que le gouvernement af
fecte d'entretenir dans le Parlement, à
l'égard des douzièmes provisoires n'est-
elle pas, en réalité, pour lui permettre
précisément,-en bousculant la discussion
dû. budget, d'y .glisser, les graves dispo
sitions auxquelles je fais .allusion ï Le
ministre des finances n'eut pas d'autre
pensée, lorsqu'il médita de faire voter
dans le ; budget de 1908 différents arti
cles de nature à engager l!impô.t inqui-
sitorial sur le revenu global, tel l'impôt
de 4 % sur- le- revenu des dépôts et des
comptes'courants dans les'banques qui
n'avait pas d'autre objet pour l'adminis-
tratioirdjrfisc que de lui permettre de
pénétrer davantage dans, le secret des af
faires et des fortunes, tel l'impôt sur les
tantièmes'bénéficiaires des directeurs,gé
rants' et: administrateurs - des sociétés,
dont la perception eût été une anticipa
tion de la taxe impopulaire sur les ap
pointements, les salaires et le revenu du
travail. •' . • -
Pour éviter cette précipitation dans la
discussion,du budget et lés.traquenards
qu'elle' ménage' aux contribuables, on a
souvent proposé de modifier les échéan
ces des exercices budgétaires, d'en re
porter, par exemple, le commencement
au 1 er juillet de&haque année, et la fin
au 30 Juin de l'année suivante.
Qn::a,.en,effet, observé que les Cham
bres ne travaillent avec quelque conti
nuité que dans la saison d'hiver, qu'au
contraire,..la saison d'été est pour elles
une occasion assez naturelle d'absence ét
de vacances. Si Les échéances des exer
cices étaient ainsi modifiées, les députés
commenceraient l'examen du budget
vers le-mois de novembre et pourraient
le prolonger dans les premiers mois de
l'autre année. Ils l'auraient ainsi certai
nement'terminé avec utilité et profit, et
assez rapidement pour que ledit -bud
get pût être appliqué, sans recours
aux douzièmes provisoires, c'est-à-dire
à partir du 1 er juillet. L'avantage de cette
réforme a été reconnu à l'étranger, qjest
ainsi quîen Angleterre, notamment, l'an
née financière.commence" le i« avril. '
A 1
Maïs çe§ .querelles de forme ne sont
rien", comparées à celles qu'il convient de
faire ati ïond même des budgets qui sont
présentés aux Chambres. Les ministres
des finances — et M. Caillaux use plus
que tout autre du procédé,- — endorrpent
la, vigilanpe du Parlement et entretien
nent la'sécurité du pays-en abusant des
emprunts à court terme pour équilibrer
les budgets dans lesquels seules les re-
cettès normales provenant de la percep
tion 'des impôts devraient suffire aux
dépenses. La stricte-application de ce
principe:, écarterait toute velléité de dé
grèvements, intempestifs ou de dépenses
abusives, puisque les uns et les autres
auraient nécessairement pour corollâi-
repf'deS aggravations '^'impôts contre les
quelles l'opinion publique s'élèvera tou
jours avec la dernière vigueur.
Mais le ministre des finances actuel a
adopté en matière d'équilibre du budget
un procédé bien commode pour lui, mais
très -dangereux pour les finances publi
ques ~ d'une part, ji rejette sur l'avenir
des dettes, qui regardent le présent, et
d'autre part, il emprunte, sous, forme
d'obligations'à court terme, de quoi faire
face à.l'insuffisance des .recettes.
C'est en-dissimulant la vérité au pays,
c'est en lui cachant l'urgence d'écono
mies oiï d'impôts nouveaux, c'est en lui
masquant -la vraie situation financière à
l'aide du recours à la dette flottante,
qu'on tente et qu'on risque de lui persua
der que toutes les réformes sont possi-,
bles et que le budget' a des réserves pour 1
toutes les œuvres d'assistance sociale.
C'est ainsi que, chaque année, s'aug
mente une dette occulte qu'on appelle la
dette flottante, et dont le monUnt dé
passe aujourd'hui 1,350 millions.
On épuise le crédit du Trésor en pléi-
ne paix, réservant au pays les plus
cruels mécomptes pour un avenir où
d'importantes ressources pourraient lui
être absolument nécessaires.- Agir ainsi,
c'est * faire preuve d'une légèreté coupa
ble, c'est trahir la confiance de la na
tion. .
M. Caillaux le sait mieux que person
ne. M. Poincaré ne lui rappelait-il pas
dernièrement au Sénat ce qu'il avait
écrit autrefois sur cette politique finan
cière qu'il appelait « lïllusionisme » ?
« Masquer les réalités à l'aide d'expé
dients, cacher la vérité au pays en met
tant en œuvre des artifices de trésorerie,
laisser les Chambres voter toutes les
lois de dépenses lans y faire sérieuse
ment obstacle, afin 'd'éviter les rudes
assauts, voire même .l'impopularité à la
quelle s'expose un ministre des finances
qui défend pied à pied son budget, telle
fut la tactique suivie pendant les derniè
res années, telles solit les causes parti
culières du déficit. »
Mais c'est le propre de M. Caillaux
ministre des finances d'infliger constam
ment des démentis à M. Caillaux simple
député. Autrefois, à propos de la discus
sion de»son projet d'impôt sur le revenu,
que de contradictions n'ai-je pas rele
vées ici entre les théories et les actes
de cet homme politique !
' ., *** "
, Quoi qu'il en soit, la mauvaise gestion
de nos finances fait que. nous avons un
Trésor médiocre dans un pays riche et
des budgets en déficit en dépit d'excé
dents de revenus sur les évaluations
budgétaires. Ce qui revient à dire qu'en
France, autant les particuliers sont gé
néralement ■ bons administrateurs . de
leur fortune et de leurs affaires, autant
les pouvoirs publics se montrent prodi
gues et dissipateurs des revenus de la
nation. ,
On ne saurait trop répéter que l'admi
nistration des finances d'un pays est
l'expression de sa politique. En France,
"on semble -avoir admis dans certains_ mi
lieux que celle-ci est faite pour grappiller
celles-là. Les députés grappillent en se
faisant allouer à nos dépens des supplé
ments d'indemnité, les administrations
grappillent, sollicitent du Parlement des
crédits qu'elles-n'ont pas osé faire, figu
rer au budget. Demander des économies
à des fonctionnaires atteints de la bouli
mie budgétaire équivaut à demander à
M. Caillaux un budget sincère. M. An-
tonin Dubost, président du Sénat, ne di
sait-il pa& dans un de ses rapports sur
le budget que certaines administrations
— si l'on voulait y tenir la main > —
pourraient réaliser 100 millions -d'écono
mies annuelles ? D'autres rapporteurs
ont dit et répété à peu près la même
chose et Jeurs paroles n'ont pas été en
tendues. Si le Parlement prend son par
ti de cette résistance des bureaux, , le
pays qui paye et qui se plaint que le
prix: de la vie augmente chaque jour se
montrera-t-il toujours aussi bonasse,
aussi-conciliant ? C'est à souhaiter que,
révolté de l'inertie de l'administration
des bureaux,.il se décide un jour à ra
ser cette nouvelle Bastille. Lui refuser
des économies jugées possibles, n'est-ce
pas, en quelque sorte, le voler ?
A
Que fait donc le ministre des finances
pour lui donner.satisfaction ? Rien. Des
économies ! Troubler la quiétude et les
habitudes de dépenses de l'administra
tion ! Jamais ! Des bureaux, j'en suis !
N'est-ce pas le langage que M. Caillaux
doit se tenir à lui-même ?
Tout au moins, voici celui qu'il tenait
au Sénat le 23 décembre dernier : « Ah 1
si nous'avions un impôt comme il- en
existe dans d'autres pays, un grand im
pôt sur le revenu qui m'apparaît à moi
comme le régulateur indispensable de;
toute machine fiscale bien réglée, nous
pourrions faire ce que l'on fait ailleurs.»
Et il expliquait que lorsque le budget se
présente en déficit, le ministre n'a qu'à:
élever çl'un tant pour cent la taxe sur
le revenu pour faire affluer des ressour
ces nouvelles dana les caisses du Trésor.
Evidemment, c'est très commode.Mais
c'est précisément parce que le système
est-trop commode que le pays n'en veut'
pas. C'est bien en vain alors qu'il récla
merait d'un ministre des finances l'ef
fort des économies ; il serait si simple
d'équilibrer le budget au moyen d'un
tour de vis donné au pressoir fiscal. Au
cune préparation, aucune aptitude ne
seraient plus nécessaires au titulaire du
portefeuille des finances. Le premier ve
nu, à la condition qu'il, eût une poigne
solide pour écraser chaque année un peu
plus « les classes moyennes » et leur faire
rendre le jus de l'impôt, ne serait-il pas
capable de remplir l'emploi ? .
Voilà pourtant les finances qu'on pré
pare à notre pays. Protestons,défendons-
nous avec la dernière énergie et surtout
gardons-nous de cette indifférence égoïs
te qui nous entretient dans la croyance
que notre voisin seul est menacé. N'ou
blions jamais l'aveu de M. Caillaux : ce
sont « les classes moyennes » qui de
vront payer les frais des- dégrèvements
que comporte le projet , d'impôt sur lë
revenu pour certaines catégories de
contribuables, '
Georges MANCH^z.
Mise en liberté )
de Jeanne Weber
** 1
Celle qu'on avait baptisée l'Ogresse ' béné
ficie d'un arrêV de non-lieu, eti libérée,
grend le train pour Paris./
(Dïpêche'de notre correspondant) - ■
Châteauroux, 6.Janvier.
La : chambre des misça en accusationde
la cour d'appel de Bourges a pris.,connais
sance, cet après-midi, du dossier de. Jeanne
Weber, inculpée d'avoir tué Je petit BaVou-
zet ; la plus grosse charge contre elle c'é-
tait;le souvenir de tous les- enfants dont on
lui avait, jadis, attribué la mort à Paris.
Bien qu'à cette époque, déjà, elle se fût
lavée de cette accusation, le surnom de
r « Ogresse de la Goutte-d'Or » lui était
resté.
M. Maulmond, président d& la chambre,
et; les /magistrats, après avoir compulsé le
dossier et les rapports des médecin» de
Paris et de Bordeaux, ont rendu à l'una
nimité un arrêt de non-lieu. . :
. Le panquet de Châteauroux, informé, a
donc" fait, à trois heures de l'après-midi,
procéder aux formalités de la mise en li
berté de la détenue.
'MM. Popineau, procureur de la Répu
blique, -et Laurent, secrétaire général de
la préfecture, se sont rendus à la prison
pour, prévenir Jeanne Weber, qui a signé,
en leur présence, le registre de levée d ! é-
crou. -■ .■ - : ■ ■»'■■■ ■ ■■■ ". <■
Elle n'a pas manifesté de joie apparente-
de la liberté qui lui est rendue, -et s'est in
quiétée seulement de Bon sort.-
* On lui a appris alors que M. Louis Bon-
jean, juge au tribunal de la Seine, fonda
teur: de TŒuvre de protection dè l'enfance
abandonnée ou coupable, la priait par
dépêche d'accepter un refuge chez lui, et
elle accepta son offre.
Le bruit de sa : libération s'était rapide
ment répandu en ville, et de nombreux
curieux attendaient -sa/sortie. Sa" malle a
été expédiée, ce soir même, chez M. Louis
Bonjean, à Paris. <
Poui; éviter des manifestations,' Jeanne
Weber, qu'on pensait faire sortir directe-'
ment, a dû être conduite'par le souterrain
de la prison au palais de justice: Elle était
vêtue d'un long caoutchouc gris et "coiffée
d'un chapeau. à fleurs vertes. -
Une automobile fermée l'attendait à.la
porte. On l'y a. fait monter précipitam
ment, pour- la conduire à la gare d'Issôu-
dun„. où,-elle prendra le train de Paris.
Aucun incident ne s'est produit.
FIN DP PRO CÈS DRUC E-PaRTLRSD 1
Londres, 6 Janvier
L'affaire Druce est revenue aujourd'hui
devant'le tribunal. • ' • • ! - '
Les docteurs qui ont assisté à l'exhuma
tion ,du cercueil, de T.-G.-Druce déclarent
que le caveau était, selon toute apparence,
dans un état identique à celui où il se
trouvait-au-, moment de l'inhumation."
A la suite de ces dépositions, l'avocat de
M. Hollamby Druce annonce que -son client
décide d'abandonner les poursuites.
Le magistrat félicite l'avocat de cette dé
cision, et les parties quittent le tribunal.
Le Bois et le Mon
De' [toutes- les matières premières indis
pensables, à-lit vie*de l'humanité 1 il n'en
est glière-qui ipriment'le bois et le char-
bonj «ette base première de l'alimenta
tion, de la construction et de la , vie. indus
trielle. 1 Ausisi comprend-on 'les préoccupa
tions incessantes que leur prodûction sus
cite "dans tous les pays du monde et lès
inquiétudes qui se font j où r quand .on en
trevoit l'épuisement possible ide ces riches-
.Sas naturelles.
Pour le bois, il n'est pase douteux que les
approvisionnements du monde s'appau
vrissent de plus en plus, grâce à l'immen
se consommation des grands pays indus-
trials'-eti aux prix'de plus en plus élevés de
cette marchandise. La surface boisée des
grands pays forestiers diminue à vue
d'jœil. La Grande-Bretagne n'a plus de
boisé que 4 0/0 de son territoire ; les forêts
du-Danemark n'occupent plus que € 0/0 de
la superficie du pays. Dans-les Pays-Bas la
proportion est de 7 0/0, en Espagne de
13 0/0, en Italie de 14 0/0, en Belgique et en
France de 17 0/0. -La Suisse, la Norvège,
FAlloEDagne, les Etats-Unis-, l'Autriche
vont de 20 à 30 0/0. Les pays les plus ri
ches'au point de "vue forestier, comme la
Russie, ne dépassent pas 38 0/0, et la Suède
40 Q/0. La Finlande seule atteint 60 0/0.
Mais, si l'on peut malheureusement en
trevoir-l'époque prochaine où il y aura di
sette de bois, il est au moins permis de se
rassurer sur les provisions de charbon que
la-nature a mises à la disposition de l'hu
manité. ..Une revue allemande vient de pu
blier une statistique des plus intéressantes
sur les réserves de charbon existant dans
les gisements actuellement connus. ,
Il résulte de cette statistique qu'en Alle
magne ces réserves s'élèveraient à 280 mil
liards de tonnes, en Angleterre à' 193 mil
liards, en Belgique à 23 milliards, en
France à 19 milliards, en Autriche à 17
îniRiàrds, en .Russie à 40 milliards. Les
approvisionnements totaux de l'avenir se
raient, pour l'Europe approximativement
de 700 milliards de tonnes, pour l'Améri
que du Nord, les Etats-Unis >et le Canada
de -660 milliards.
Pour l'Asie, il est difficile d'arriver à une
évaluation, même approximative ; mais on
est'on droit d'affirmer que les gisements,
réunis, ,y sont: plus considérables que, ceux
de^-î'EtrrQpe et de l'Amérique.
Si 1 on' rapproche ces données de la
consomination mondiale -actuelle du chai-
bon, qui s'est élevée en 1906 à plus de
900 millions de tonnes, si on suppose même
qu'avec les progrès "croissants de l'indus
trie, cette consommation puisse s'élever
à 1,500 millions de tonnes, on arrive à cet
te conclusion, tout à fait rassurante pour
les : générations à venir, qu'il y a encore
des réserves'de charbon pour plus de neuf
cents-ans. . . "
Dormons donc sur nos deux oreilles : si
le bois nous fait défaut un jour, nous au
rons. toujours les moyens de nous chauffer.
Jules Méline.
Les Sfiiens policiers ont Gonrii, lier, à Vioeeiies
Le. club français du chien de défense,
de garde, et de police a ouvert, hier, sur la
pelouse de l'hippodrome de Vincennes, un
concours de chiens qui comprenait deux
parties,:. 1° concours pour chiens de, po
lice proprement dits ; 2° concours pour
chiens de recherches. ' ;*• •
: Dix'-neuf chiens ont été engagés : onze
chiens français, deux, chiens allemands,
deux suisses, un hollandais et trois bel
ges.
Le concours a commencé à neuf heures
r _ :
côté de ce fait, il est- à remarquer que
le. dressage des chiens utilisés par la po
lice offrira des garanties. Il permettra aux
gardiens de se faire écouter au comman
dement, de rappeler le chietn ou de le
lancer à nouveau, suivant les cas. ■
: Les épreuves d'hier, qui ont été le renou
vellement de ce que nous avions déjà vu à
Neuilly avec M. Simard, ou à Gentillv,
avec les chiens belges de-M. Bectard, ou
avu,concours de la Galerie des Machines, ont
été concluantes. En un mot, le chien dressé
Un c^len de police franchissant un obstacle ( cl branger.),
du.matin. L'agent Lécuyer, du 8° arron
dissement; -savait assumé la tâche -de -
remplir le rôle de malfaiteur. Botté jus
qu'aux, genoiux, revêtu d'un lourd pardes
sus doujjlé de cuir et la figure garantie
par un masque de fer, il a, pendant^oute
la journée, subi les dures épreuves de com
bat. , . ! 'S ■
Pour ne : pas devancer , la . décision . du-
jury, nous ne citerons auqyn des* chiens
ayant pris part au concours. Dans toutes,
les attaques^ ils ont été admirables. Il est
vrai' qu'il'est bien rare, de voir un chien
rester indifférent quand son maître est
aux prises avec un'adversaire. Le chien
Chariot.-, appartenant à l'inspecteur- Ovide,-
du -commissariat de police de Joinville»,
le_-Pont, a- prouvé; diu reste, sans y avoir
:é£é di-easé, qu'il, ne-faisait p^is.bon» mal-'
traiter son maître en sa présence. Mais à'
peut être un: bon guide pour la découverte
et l'arrestation des malfaiteurs, en même
temps qu'il-sera pour l'agent un fidèle et
dévoué défenseur.
Ge cQncours a été suivi avec intérêt par un
grand nombre de personnalités, sons la di
rection de M. Jacques Lussigny, secrétaire
général du Club français. M. Lépine, pré
fet'de-police, qui-a passé une. heure sur
l'hippodrome, s'est déclaré enchanté des
résultats obtenus. ' • '
Les braves animaux n'ont pas seulement
fait preuve, d'intelligence et de courage ;
ils ont -montrée que' l'éducation n'avait pas
détruit chez) eux les qu'alités naturelles, et
la façon > dont ■ certains^ ont franchi des
obstacles a émerveillé les spectateurs.
iLes épreuves .continueront aujourd'hui.
La distribution des prix sera faite dans kt
soirée.
Les Corbeilles à papiers
■■ ■ -, 1 '
Pour assîirer la propreté des rues ûe Paris
—VU
Au socle de br-onze d'un réverbère: qui
se trouve à* l'angle de la place de l'Opéra
et : du, boul.evard' des Capucines, on vient
de fixer deux corbeilles destinées à rece
voir les-prospectus ; et autres, papiers _ qui
souillent^ trop généralement • le trottoir.
Ces corbeilles; en. bronze,- ont l'air de
carquois dont- les flèches seraient absen
tes ; on en. à-parlé bien avant leur appari
tion et les revues de' fin d'année, qui sont,
oomme-chacun sait, le Panthéon des ac
tualités, les avaient-déjà saluées de cou
plets» à pointes et. de rondeaux plus ou
moins finement rimés.
Que donnera cette. innovation ?... Cela
dépend beaucoup , des Parisiens eux-mê
mes. Qui de nous n'a-pas été maintes fois
frappé de, ,1'aspeict lamentable des voies
parisiennes, dont les trottoir® apparaissent
jonchés- de" prospectus-» aux couleurs diver-
Lss boïtâa à papisr du Boulsvai'd v
ses. Ce qui ne nous inspire qu'un regret
exprimé philosophiquement .cause aux
étrangers qui sont nos hôtes «ne indigna
tion véritable. Nous avons entendu bien
souvent des.visiteurs se montrer surpris de
l'indifférence administrative devant cette
déplorable invasion—de papiers sales qui
enlèvent à nos boulevards et à nos rues
beaucoup de leur élégance. —
Pour camprendre . l'indignation des
étrangers, il faut savoir que nulle part, en
effet, on ne montre une telle mansuétude.
La propreté de Paris ne peut que gagner
à l'apparition des nouvelles corbeilles, si
les Parisiens veulent bien, sinon faire
eux-mêmes la toilette de la rue, tout au
moins éviter d'ajouter aux papiers que les
distributeurs de prospectus, imitant le
geste auguste du semeur, répandent à pro
fusion sur nos trottoirs. . ,
Avant les-grands boulevards, le bois de
Boulogne a -été. doté de corbeilles. à pa
piers. Nous, en avons .parlé au- moment de
leur apparition ; on sait que ces corbeilles
devaient recueillir les nombreux, papiers
gras diont se. trouvent .parées les .pelouses
après le séjour des foules qui y festoient
gaiement, les dimanches d'été." Les cor
beilles du bois oiit,. paraît-il, rendu les ser
vices que l'on en -attendait ; souhaitons
que celles des boulevards démontrent , à
leur tour leur utilité et que Paris y gagne
en propreté* . . - . - • • • •
PROPOS D'ACT UALITÉ
A Oran, les pères de famille viennent de se
constituer en syndicat pour. protester contre
l'élévation des tarifs du lycée. •
Or, si j'en crois les lettres de .mes correspon
dants, les lycées algériens "ne sont pas seuls à
imposer cette augmentation. Elle est générale
en France/ Un de nos lecteurs, dont le fil? est
pensionnaire dans un lycée de province, '.m'é
crivait dernièrement qu'à la rentrée d'octobre
les prix de la pension avaient été majorés de:
soixante-quinze francs par an. ,
, Une circulaire du ministre informait les fa
milles de cette augmentation et , la justifiait
par le renchérissement de toutes choses. La
raispn est valable, sans doute, mais le père
de famille qui m'écrivait trouvait tout de mê
me qu'une ■ augmentation de '■ soixante-quinze 1
francs d'un seul coup était peut-être un peu
hors de proportion avec l'évolutïôn économi
que qui se produit en ce moment-.
« Je me suis permis, me disait-.il, d'écrire
deux fois au-ministre à ce sujet, et mes let
tres sont restées sans réponse, ce qui ne doit
pas vous étonner... J'avais l'audace. de lui de-,
mander si la somme que l'on me prenait ainsi
avait Jfiour but d'améliorer l'alimentation, un
peu trop avare pour de jeunes appétits, : et. de
supprimer le pain sec à-la collation et au re
pas de huit heures du matin... Ne pensez-vous
pas, monsieur, que les-parents paient assez-
cher pour qu'on donne à leurs enfants un ré
gime un peu moins frugal ?... ».
Oui, certes, je le pense. On doit aux collé
giens nourriture solide et hygiène. Or, cette
hygiène, dont on parle si-volontiers dans nos
établissements d'instruction, cette • hygiène
qu'on recommande et dont on vante les bien
faits, .m'est, avis qu'on en néglige parfois l'ap
plication: *
Une autre communication d'un père de fa
mille m'apprend* que. dans certain lycée de
Normandie, les élèves n'ont, la nuit, à leur
disposition, que des chaises percées, lesquel
les,, comme bien vous pensez, ne sont rien
moins qu'inodores.
Avotiez qu'il est inouï qu'en certains lycées
de FÂnce on ne soit.'pas aujourd'hui,'sur-la
question d'hygiène, plus avancé qu'au temps
de Louis XIV. -■ v ■ i ;
Ailleurs, c'est la .lumière qui rrianoue' dans
les •classes,' et les procédés d'éclairage qui de
meurent par trop primitifs. , , .
Bref, beaucoup de pla'lntes;.. 'Mais">ourquoi
les pères de famille n'imitent-ils, 1 pas partout
ceux d'Oran, et ne se syndiquent-ils .pas. pour
exiger-qti'en retour du -prix de' lâ" pension"qui
va s'élevant sans cesse, l'Etat donne au moins
à leurs enfants la' somme d'hygiène, de bien-
être et de soins à laquelle ils ont droit ?
Jean Lecoq.
A LA FRONTIÈRE ALGERO-MARO&AfM
Les opérations :
contre les'Beni-Snassen
sont terminées
———
Va détachement envoyé à la découverte
par le colonel Branlières est attaqué
pat des réguliers marocains
Les opérations dirigées contre les Béni?
Snassen à la suite de la violation du ter
ritoire algérien par cette tribu peuvent
être considérées comme terminées. C'est.
du moins ce qui ressort de la note, sui
vante, communiquée dans la soirée
d'hier :
Un télégramme du général Lyautey
indique qu'il faut considérer comme
close ropération militaire proprement,
dite engagée contre les Beni-Snassen.
Le général Lyautey énumère en détail
les mesures qu'il convient■„ de prendre
pour organiser définivemenU le régime
de la police ; il estime qu'afin de ma?*
quer la cessation des opérations militai.*
res il est nécessaire de réduire immédid-
tement l'effectif des troupes. .. ; .
Le général fait à ce sujet des proposi
tions en vue du retour d'une partie des
troupes dans leurs garnisons respectives
d'Algérie.
Le général Lyautey avait précédem*
ment informé le gouvernement d'un in
cident dont l'avait saisi le colonel Bran
lières :
Des groupes suspects ayant été signa•
lés sur la Moulcruya, vers le gué de Me~
chera-Tasenfahet, à trente kilomètres à
l'Ouest de Sidi-Mohamed-ou-Berkane, il
a envoyé une reconnaissance composée
d'une compagnie de tirailleurs, de la: ca~
valerie et du goum. l
Nos troupes ont été reçues à coups'da
fusil par cinq . soldats régulieré du
maghzen qui étaient en avant-postes sur
la droite de la Moulouya et qui avaient
pris nos troupes pour Mes soldats du
roffhi.
Ces soldats ont été faits prisonniers
et les explications qu'ils ont données sur
leur erreur n'ayant pas -paru satisfai- '
sants, le colonel Branlières les a fait diri
ger sur .Lalla-M arma.
Le général ajoutait que la reconnais
sance était rentrée aussitôt.
-**
A CASABLANCA
Le général d'Amade est arrivé
** '
Le général d'Amade, qui va remplacer
le général Drude à la tête du corps d'oc
cupation, a débarqué à Casablanca. Le
mauvais temps avait retardé l'arrivée du
Chasseloup-Laubat, à bord duquel le gé
néral avait pris place. Voici la note offi
cielle qui annonce l'arrivée dy général
d'Amade et signale son. premier télé*
gramme :.
Le général d'Amade est arrivé hier ma
lin à dix heures à Casablanca, .et il a
pris immédiatement le commandement
des troupes ûu corps d'occupation.
A cinq heures du soir, il télégraphie
que les fractions des tribus des Oulad-
Ziàd et des Oulad-Haziz, ont accepté les
conditions de soumission qui leur étaient
imposées, ainsi que les mesures qvp vont
être prises pour assurer la sécurité de
leur territoire. Ces tribus se sont enga
gées notamment à nous livrer les fau
teurs de troubles. Elles ont, d'autre part;
commencé à envoyer à la kasbah des
Mediounas des vivres et des fourrages..
Le général d'Amade annonce, en ou
tre, qu'un premier convoi de ravitaille*
ment à destination de la kasbah a été
envoyé dimanche.
♦
M. Pichon à Madrid
La ministre des Affaires Étrangères est depuis
hier à Madrid et sera reçu aujourd'hui
, par Alphonse XIII.
Madrid, 6 Janvier. :
M. et Mme Pichon et M. Villette,- secré- '
taire de M. Pichon, sont arrivés par le Sud-
Express.
Ils ont été reçus à la gare par MM. Re-
voil, ambassadeur ; Baeschner, conseiller ;
Gilbert et Montille, secrétaires ; . Ayges-
parsse, attaché, et le commandant de La-
panouse. attaché militaire. . .
Le ministre, des affaires étrangères,
M. Allen.de Salazar ; Je sous-secrétaire aux"
affaires étrangères, marquis de Herrera, et
le secrétaire de M. Allende Salazar, M. On-
toria, se trouvaient également sur le quai
delà gare.
Les présentations on* été faites dans le
salon royal de la gare, ouvert, à cette occa
sion, pav ordre du roi. -
■ Une courte conversation s'est ensuite en--
gagée entre les personnes présentes ; puîs le
ministre des affaires étrangères de France
et Mme: Pichon ; l'ambassadeur de France
et Mme Revoil ; le capitaine Corpa ; MM.
Sasozar, Daeschner, Gilbert, Montille, Ay-v.
gesparsse et de; la Panouse se sont rendus
à l'hôtel de. l'ambassade, où habiteroni
M. et Mrae ! 'Pichon. , <
., Suivant les derniers renseignements, te
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Les Abartnomffjits '
partait des i^etlGde chaque yaais
MARDI 7 JANVIER 1908
7 SAINT? MÉMNIE ,359
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE (N uméro 16,447)
Les manuscrits ne sont pas rendue
Dernière Edition
La Franco
tfa pas les ii
"qu'elle mérite
' "/y **■ , v
< Chaque année,, nous assistons au mê
me spectacle à propos de. la discussion
du budget. Le Parlement fait preuve de
lâ plus grande hâte et de la meilleure
volonté du monde pour éviter 1 expé
dient des " douzièmes' provisoires dont
le gouvernement a bien soin, d'ailleurs,
d'exagérer la gravité, et pour cause.
D'aborc|, qu'est-ce au juste que les dou
zièmes, provisoires ?-Lorsque le budget
d'une année n'a pas - été, voté,, avant le
31 décembre de l'année précédente, le
gouvernement, afin d'assurer la mar
che des services administratifs, se
fait autoriser par ,1e Parlement a
percevoir, pendant un ou plusieurs
mois, les contributions directes et taxes
assimilées établies- pour l'exercice pré
cédent : ce sont les douzièmes provi-
SÔÎTGSm ■ '
L'inconvénient de ce recoyrs aux dou
zièmes provisoires est de priver 1 Etat,
pour un ou plusieurs mois, du supplé
ment de revenu que peuvent comporter
les relèvements de droits" et les. impôts
nouveaux votés ultérieurement par _ le
Parlement. Mais, à mon sens, aucun in
convénient- n'est comparable à celui du
vote précipité du budget, qui est toujours
aux dépens de la réflexion» et'aboutit le
plus , souvent, aux résultats lgs plus gra
ves, surtout' lorsque, sur l'initiative du
gouvernement ou de- la Chambre, des
dispositions législatives ; justifiant une
délibération spéêiale sont introduites
subrepticement dans la loi de finances;
L'antipathie que le gouvernement af
fecte d'entretenir dans le Parlement, à
l'égard des douzièmes provisoires n'est-
elle pas, en réalité, pour lui permettre
précisément,-en bousculant la discussion
dû. budget, d'y .glisser, les graves dispo
sitions auxquelles je fais .allusion ï Le
ministre des finances n'eut pas d'autre
pensée, lorsqu'il médita de faire voter
dans le ; budget de 1908 différents arti
cles de nature à engager l!impô.t inqui-
sitorial sur le revenu global, tel l'impôt
de 4 % sur- le- revenu des dépôts et des
comptes'courants dans les'banques qui
n'avait pas d'autre objet pour l'adminis-
tratioirdjrfisc que de lui permettre de
pénétrer davantage dans, le secret des af
faires et des fortunes, tel l'impôt sur les
tantièmes'bénéficiaires des directeurs,gé
rants' et: administrateurs - des sociétés,
dont la perception eût été une anticipa
tion de la taxe impopulaire sur les ap
pointements, les salaires et le revenu du
travail. •' . • -
Pour éviter cette précipitation dans la
discussion,du budget et lés.traquenards
qu'elle' ménage' aux contribuables, on a
souvent proposé de modifier les échéan
ces des exercices budgétaires, d'en re
porter, par exemple, le commencement
au 1 er juillet de&haque année, et la fin
au 30 Juin de l'année suivante.
Qn::a,.en,effet, observé que les Cham
bres ne travaillent avec quelque conti
nuité que dans la saison d'hiver, qu'au
contraire,..la saison d'été est pour elles
une occasion assez naturelle d'absence ét
de vacances. Si Les échéances des exer
cices étaient ainsi modifiées, les députés
commenceraient l'examen du budget
vers le-mois de novembre et pourraient
le prolonger dans les premiers mois de
l'autre année. Ils l'auraient ainsi certai
nement'terminé avec utilité et profit, et
assez rapidement pour que ledit -bud
get pût être appliqué, sans recours
aux douzièmes provisoires, c'est-à-dire
à partir du 1 er juillet. L'avantage de cette
réforme a été reconnu à l'étranger, qjest
ainsi quîen Angleterre, notamment, l'an
née financière.commence" le i« avril. '
A 1
Maïs çe§ .querelles de forme ne sont
rien", comparées à celles qu'il convient de
faire ati ïond même des budgets qui sont
présentés aux Chambres. Les ministres
des finances — et M. Caillaux use plus
que tout autre du procédé,- — endorrpent
la, vigilanpe du Parlement et entretien
nent la'sécurité du pays-en abusant des
emprunts à court terme pour équilibrer
les budgets dans lesquels seules les re-
cettès normales provenant de la percep
tion 'des impôts devraient suffire aux
dépenses. La stricte-application de ce
principe:, écarterait toute velléité de dé
grèvements, intempestifs ou de dépenses
abusives, puisque les uns et les autres
auraient nécessairement pour corollâi-
repf'deS aggravations '^'impôts contre les
quelles l'opinion publique s'élèvera tou
jours avec la dernière vigueur.
Mais le ministre des finances actuel a
adopté en matière d'équilibre du budget
un procédé bien commode pour lui, mais
très -dangereux pour les finances publi
ques ~ d'une part, ji rejette sur l'avenir
des dettes, qui regardent le présent, et
d'autre part, il emprunte, sous, forme
d'obligations'à court terme, de quoi faire
face à.l'insuffisance des .recettes.
C'est en-dissimulant la vérité au pays,
c'est en lui cachant l'urgence d'écono
mies oiï d'impôts nouveaux, c'est en lui
masquant -la vraie situation financière à
l'aide du recours à la dette flottante,
qu'on tente et qu'on risque de lui persua
der que toutes les réformes sont possi-,
bles et que le budget' a des réserves pour 1
toutes les œuvres d'assistance sociale.
C'est ainsi que, chaque année, s'aug
mente une dette occulte qu'on appelle la
dette flottante, et dont le monUnt dé
passe aujourd'hui 1,350 millions.
On épuise le crédit du Trésor en pléi-
ne paix, réservant au pays les plus
cruels mécomptes pour un avenir où
d'importantes ressources pourraient lui
être absolument nécessaires.- Agir ainsi,
c'est * faire preuve d'une légèreté coupa
ble, c'est trahir la confiance de la na
tion. .
M. Caillaux le sait mieux que person
ne. M. Poincaré ne lui rappelait-il pas
dernièrement au Sénat ce qu'il avait
écrit autrefois sur cette politique finan
cière qu'il appelait « lïllusionisme » ?
« Masquer les réalités à l'aide d'expé
dients, cacher la vérité au pays en met
tant en œuvre des artifices de trésorerie,
laisser les Chambres voter toutes les
lois de dépenses lans y faire sérieuse
ment obstacle, afin 'd'éviter les rudes
assauts, voire même .l'impopularité à la
quelle s'expose un ministre des finances
qui défend pied à pied son budget, telle
fut la tactique suivie pendant les derniè
res années, telles solit les causes parti
culières du déficit. »
Mais c'est le propre de M. Caillaux
ministre des finances d'infliger constam
ment des démentis à M. Caillaux simple
député. Autrefois, à propos de la discus
sion de»son projet d'impôt sur le revenu,
que de contradictions n'ai-je pas rele
vées ici entre les théories et les actes
de cet homme politique !
' ., *** "
, Quoi qu'il en soit, la mauvaise gestion
de nos finances fait que. nous avons un
Trésor médiocre dans un pays riche et
des budgets en déficit en dépit d'excé
dents de revenus sur les évaluations
budgétaires. Ce qui revient à dire qu'en
France, autant les particuliers sont gé
néralement ■ bons administrateurs . de
leur fortune et de leurs affaires, autant
les pouvoirs publics se montrent prodi
gues et dissipateurs des revenus de la
nation. ,
On ne saurait trop répéter que l'admi
nistration des finances d'un pays est
l'expression de sa politique. En France,
"on semble -avoir admis dans certains_ mi
lieux que celle-ci est faite pour grappiller
celles-là. Les députés grappillent en se
faisant allouer à nos dépens des supplé
ments d'indemnité, les administrations
grappillent, sollicitent du Parlement des
crédits qu'elles-n'ont pas osé faire, figu
rer au budget. Demander des économies
à des fonctionnaires atteints de la bouli
mie budgétaire équivaut à demander à
M. Caillaux un budget sincère. M. An-
tonin Dubost, président du Sénat, ne di
sait-il pa& dans un de ses rapports sur
le budget que certaines administrations
— si l'on voulait y tenir la main > —
pourraient réaliser 100 millions -d'écono
mies annuelles ? D'autres rapporteurs
ont dit et répété à peu près la même
chose et Jeurs paroles n'ont pas été en
tendues. Si le Parlement prend son par
ti de cette résistance des bureaux, , le
pays qui paye et qui se plaint que le
prix: de la vie augmente chaque jour se
montrera-t-il toujours aussi bonasse,
aussi-conciliant ? C'est à souhaiter que,
révolté de l'inertie de l'administration
des bureaux,.il se décide un jour à ra
ser cette nouvelle Bastille. Lui refuser
des économies jugées possibles, n'est-ce
pas, en quelque sorte, le voler ?
A
Que fait donc le ministre des finances
pour lui donner.satisfaction ? Rien. Des
économies ! Troubler la quiétude et les
habitudes de dépenses de l'administra
tion ! Jamais ! Des bureaux, j'en suis !
N'est-ce pas le langage que M. Caillaux
doit se tenir à lui-même ?
Tout au moins, voici celui qu'il tenait
au Sénat le 23 décembre dernier : « Ah 1
si nous'avions un impôt comme il- en
existe dans d'autres pays, un grand im
pôt sur le revenu qui m'apparaît à moi
comme le régulateur indispensable de;
toute machine fiscale bien réglée, nous
pourrions faire ce que l'on fait ailleurs.»
Et il expliquait que lorsque le budget se
présente en déficit, le ministre n'a qu'à:
élever çl'un tant pour cent la taxe sur
le revenu pour faire affluer des ressour
ces nouvelles dana les caisses du Trésor.
Evidemment, c'est très commode.Mais
c'est précisément parce que le système
est-trop commode que le pays n'en veut'
pas. C'est bien en vain alors qu'il récla
merait d'un ministre des finances l'ef
fort des économies ; il serait si simple
d'équilibrer le budget au moyen d'un
tour de vis donné au pressoir fiscal. Au
cune préparation, aucune aptitude ne
seraient plus nécessaires au titulaire du
portefeuille des finances. Le premier ve
nu, à la condition qu'il, eût une poigne
solide pour écraser chaque année un peu
plus « les classes moyennes » et leur faire
rendre le jus de l'impôt, ne serait-il pas
capable de remplir l'emploi ? .
Voilà pourtant les finances qu'on pré
pare à notre pays. Protestons,défendons-
nous avec la dernière énergie et surtout
gardons-nous de cette indifférence égoïs
te qui nous entretient dans la croyance
que notre voisin seul est menacé. N'ou
blions jamais l'aveu de M. Caillaux : ce
sont « les classes moyennes » qui de
vront payer les frais des- dégrèvements
que comporte le projet , d'impôt sur lë
revenu pour certaines catégories de
contribuables, '
Georges MANCH^z.
Mise en liberté )
de Jeanne Weber
** 1
Celle qu'on avait baptisée l'Ogresse ' béné
ficie d'un arrêV de non-lieu, eti libérée,
grend le train pour Paris./
(Dïpêche'de notre correspondant) - ■
Châteauroux, 6.Janvier.
La : chambre des misça en accusationde
la cour d'appel de Bourges a pris.,connais
sance, cet après-midi, du dossier de. Jeanne
Weber, inculpée d'avoir tué Je petit BaVou-
zet ; la plus grosse charge contre elle c'é-
tait;le souvenir de tous les- enfants dont on
lui avait, jadis, attribué la mort à Paris.
Bien qu'à cette époque, déjà, elle se fût
lavée de cette accusation, le surnom de
r « Ogresse de la Goutte-d'Or » lui était
resté.
M. Maulmond, président d& la chambre,
et; les /magistrats, après avoir compulsé le
dossier et les rapports des médecin» de
Paris et de Bordeaux, ont rendu à l'una
nimité un arrêt de non-lieu. . :
. Le panquet de Châteauroux, informé, a
donc" fait, à trois heures de l'après-midi,
procéder aux formalités de la mise en li
berté de la détenue.
'MM. Popineau, procureur de la Répu
blique, -et Laurent, secrétaire général de
la préfecture, se sont rendus à la prison
pour, prévenir Jeanne Weber, qui a signé,
en leur présence, le registre de levée d ! é-
crou. -■ .■ - : ■ ■»'■■■ ■ ■■■ ". <■
Elle n'a pas manifesté de joie apparente-
de la liberté qui lui est rendue, -et s'est in
quiétée seulement de Bon sort.-
* On lui a appris alors que M. Louis Bon-
jean, juge au tribunal de la Seine, fonda
teur: de TŒuvre de protection dè l'enfance
abandonnée ou coupable, la priait par
dépêche d'accepter un refuge chez lui, et
elle accepta son offre.
Le bruit de sa : libération s'était rapide
ment répandu en ville, et de nombreux
curieux attendaient -sa/sortie. Sa" malle a
été expédiée, ce soir même, chez M. Louis
Bonjean, à Paris. <
Poui; éviter des manifestations,' Jeanne
Weber, qu'on pensait faire sortir directe-'
ment, a dû être conduite'par le souterrain
de la prison au palais de justice: Elle était
vêtue d'un long caoutchouc gris et "coiffée
d'un chapeau. à fleurs vertes. -
Une automobile fermée l'attendait à.la
porte. On l'y a. fait monter précipitam
ment, pour- la conduire à la gare d'Issôu-
dun„. où,-elle prendra le train de Paris.
Aucun incident ne s'est produit.
FIN DP PRO CÈS DRUC E-PaRTLRSD 1
Londres, 6 Janvier
L'affaire Druce est revenue aujourd'hui
devant'le tribunal. • ' • • ! - '
Les docteurs qui ont assisté à l'exhuma
tion ,du cercueil, de T.-G.-Druce déclarent
que le caveau était, selon toute apparence,
dans un état identique à celui où il se
trouvait-au-, moment de l'inhumation."
A la suite de ces dépositions, l'avocat de
M. Hollamby Druce annonce que -son client
décide d'abandonner les poursuites.
Le magistrat félicite l'avocat de cette dé
cision, et les parties quittent le tribunal.
Le Bois et le Mon
De' [toutes- les matières premières indis
pensables, à-lit vie*de l'humanité 1 il n'en
est glière-qui ipriment'le bois et le char-
bonj «ette base première de l'alimenta
tion, de la construction et de la , vie. indus
trielle. 1 Ausisi comprend-on 'les préoccupa
tions incessantes que leur prodûction sus
cite "dans tous les pays du monde et lès
inquiétudes qui se font j où r quand .on en
trevoit l'épuisement possible ide ces riches-
.Sas naturelles.
Pour le bois, il n'est pase douteux que les
approvisionnements du monde s'appau
vrissent de plus en plus, grâce à l'immen
se consommation des grands pays indus-
trials'-eti aux prix'de plus en plus élevés de
cette marchandise. La surface boisée des
grands pays forestiers diminue à vue
d'jœil. La Grande-Bretagne n'a plus de
boisé que 4 0/0 de son territoire ; les forêts
du-Danemark n'occupent plus que € 0/0 de
la superficie du pays. Dans-les Pays-Bas la
proportion est de 7 0/0, en Espagne de
13 0/0, en Italie de 14 0/0, en Belgique et en
France de 17 0/0. -La Suisse, la Norvège,
FAlloEDagne, les Etats-Unis-, l'Autriche
vont de 20 à 30 0/0. Les pays les plus ri
ches'au point de "vue forestier, comme la
Russie, ne dépassent pas 38 0/0, et la Suède
40 Q/0. La Finlande seule atteint 60 0/0.
Mais, si l'on peut malheureusement en
trevoir-l'époque prochaine où il y aura di
sette de bois, il est au moins permis de se
rassurer sur les provisions de charbon que
la-nature a mises à la disposition de l'hu
manité. ..Une revue allemande vient de pu
blier une statistique des plus intéressantes
sur les réserves de charbon existant dans
les gisements actuellement connus. ,
Il résulte de cette statistique qu'en Alle
magne ces réserves s'élèveraient à 280 mil
liards de tonnes, en Angleterre à' 193 mil
liards, en Belgique à 23 milliards, en
France à 19 milliards, en Autriche à 17
îniRiàrds, en .Russie à 40 milliards. Les
approvisionnements totaux de l'avenir se
raient, pour l'Europe approximativement
de 700 milliards de tonnes, pour l'Améri
que du Nord, les Etats-Unis >et le Canada
de -660 milliards.
Pour l'Asie, il est difficile d'arriver à une
évaluation, même approximative ; mais on
est'on droit d'affirmer que les gisements,
réunis, ,y sont: plus considérables que, ceux
de^-î'EtrrQpe et de l'Amérique.
Si 1 on' rapproche ces données de la
consomination mondiale -actuelle du chai-
bon, qui s'est élevée en 1906 à plus de
900 millions de tonnes, si on suppose même
qu'avec les progrès "croissants de l'indus
trie, cette consommation puisse s'élever
à 1,500 millions de tonnes, on arrive à cet
te conclusion, tout à fait rassurante pour
les : générations à venir, qu'il y a encore
des réserves'de charbon pour plus de neuf
cents-ans. . . "
Dormons donc sur nos deux oreilles : si
le bois nous fait défaut un jour, nous au
rons. toujours les moyens de nous chauffer.
Jules Méline.
Les Sfiiens policiers ont Gonrii, lier, à Vioeeiies
Le. club français du chien de défense,
de garde, et de police a ouvert, hier, sur la
pelouse de l'hippodrome de Vincennes, un
concours de chiens qui comprenait deux
parties,:. 1° concours pour chiens de, po
lice proprement dits ; 2° concours pour
chiens de recherches. ' ;*• •
: Dix'-neuf chiens ont été engagés : onze
chiens français, deux, chiens allemands,
deux suisses, un hollandais et trois bel
ges.
Le concours a commencé à neuf heures
r _ :
côté de ce fait, il est- à remarquer que
le. dressage des chiens utilisés par la po
lice offrira des garanties. Il permettra aux
gardiens de se faire écouter au comman
dement, de rappeler le chietn ou de le
lancer à nouveau, suivant les cas. ■
: Les épreuves d'hier, qui ont été le renou
vellement de ce que nous avions déjà vu à
Neuilly avec M. Simard, ou à Gentillv,
avec les chiens belges de-M. Bectard, ou
avu,concours de la Galerie des Machines, ont
été concluantes. En un mot, le chien dressé
Un c^len de police franchissant un obstacle ( cl branger.),
du.matin. L'agent Lécuyer, du 8° arron
dissement; -savait assumé la tâche -de -
remplir le rôle de malfaiteur. Botté jus
qu'aux, genoiux, revêtu d'un lourd pardes
sus doujjlé de cuir et la figure garantie
par un masque de fer, il a, pendant^oute
la journée, subi les dures épreuves de com
bat. , . ! 'S ■
Pour ne : pas devancer , la . décision . du-
jury, nous ne citerons auqyn des* chiens
ayant pris part au concours. Dans toutes,
les attaques^ ils ont été admirables. Il est
vrai' qu'il'est bien rare, de voir un chien
rester indifférent quand son maître est
aux prises avec un'adversaire. Le chien
Chariot.-, appartenant à l'inspecteur- Ovide,-
du -commissariat de police de Joinville»,
le_-Pont, a- prouvé; diu reste, sans y avoir
:é£é di-easé, qu'il, ne-faisait p^is.bon» mal-'
traiter son maître en sa présence. Mais à'
peut être un: bon guide pour la découverte
et l'arrestation des malfaiteurs, en même
temps qu'il-sera pour l'agent un fidèle et
dévoué défenseur.
Ge cQncours a été suivi avec intérêt par un
grand nombre de personnalités, sons la di
rection de M. Jacques Lussigny, secrétaire
général du Club français. M. Lépine, pré
fet'de-police, qui-a passé une. heure sur
l'hippodrome, s'est déclaré enchanté des
résultats obtenus. ' • '
Les braves animaux n'ont pas seulement
fait preuve, d'intelligence et de courage ;
ils ont -montrée que' l'éducation n'avait pas
détruit chez) eux les qu'alités naturelles, et
la façon > dont ■ certains^ ont franchi des
obstacles a émerveillé les spectateurs.
iLes épreuves .continueront aujourd'hui.
La distribution des prix sera faite dans kt
soirée.
Les Corbeilles à papiers
■■ ■ -, 1 '
Pour assîirer la propreté des rues ûe Paris
—VU
Au socle de br-onze d'un réverbère: qui
se trouve à* l'angle de la place de l'Opéra
et : du, boul.evard' des Capucines, on vient
de fixer deux corbeilles destinées à rece
voir les-prospectus ; et autres, papiers _ qui
souillent^ trop généralement • le trottoir.
Ces corbeilles; en. bronze,- ont l'air de
carquois dont- les flèches seraient absen
tes ; on en. à-parlé bien avant leur appari
tion et les revues de' fin d'année, qui sont,
oomme-chacun sait, le Panthéon des ac
tualités, les avaient-déjà saluées de cou
plets» à pointes et. de rondeaux plus ou
moins finement rimés.
Que donnera cette. innovation ?... Cela
dépend beaucoup , des Parisiens eux-mê
mes. Qui de nous n'a-pas été maintes fois
frappé de, ,1'aspeict lamentable des voies
parisiennes, dont les trottoir® apparaissent
jonchés- de" prospectus-» aux couleurs diver-
Lss boïtâa à papisr du Boulsvai'd v
ses. Ce qui ne nous inspire qu'un regret
exprimé philosophiquement .cause aux
étrangers qui sont nos hôtes «ne indigna
tion véritable. Nous avons entendu bien
souvent des.visiteurs se montrer surpris de
l'indifférence administrative devant cette
déplorable invasion—de papiers sales qui
enlèvent à nos boulevards et à nos rues
beaucoup de leur élégance. —
Pour camprendre . l'indignation des
étrangers, il faut savoir que nulle part, en
effet, on ne montre une telle mansuétude.
La propreté de Paris ne peut que gagner
à l'apparition des nouvelles corbeilles, si
les Parisiens veulent bien, sinon faire
eux-mêmes la toilette de la rue, tout au
moins éviter d'ajouter aux papiers que les
distributeurs de prospectus, imitant le
geste auguste du semeur, répandent à pro
fusion sur nos trottoirs. . ,
Avant les-grands boulevards, le bois de
Boulogne a -été. doté de corbeilles. à pa
piers. Nous, en avons .parlé au- moment de
leur apparition ; on sait que ces corbeilles
devaient recueillir les nombreux, papiers
gras diont se. trouvent .parées les .pelouses
après le séjour des foules qui y festoient
gaiement, les dimanches d'été." Les cor
beilles du bois oiit,. paraît-il, rendu les ser
vices que l'on en -attendait ; souhaitons
que celles des boulevards démontrent , à
leur tour leur utilité et que Paris y gagne
en propreté* . . - . - • • • •
PROPOS D'ACT UALITÉ
A Oran, les pères de famille viennent de se
constituer en syndicat pour. protester contre
l'élévation des tarifs du lycée. •
Or, si j'en crois les lettres de .mes correspon
dants, les lycées algériens "ne sont pas seuls à
imposer cette augmentation. Elle est générale
en France/ Un de nos lecteurs, dont le fil? est
pensionnaire dans un lycée de province, '.m'é
crivait dernièrement qu'à la rentrée d'octobre
les prix de la pension avaient été majorés de:
soixante-quinze francs par an. ,
, Une circulaire du ministre informait les fa
milles de cette augmentation et , la justifiait
par le renchérissement de toutes choses. La
raispn est valable, sans doute, mais le père
de famille qui m'écrivait trouvait tout de mê
me qu'une ■ augmentation de '■ soixante-quinze 1
francs d'un seul coup était peut-être un peu
hors de proportion avec l'évolutïôn économi
que qui se produit en ce moment-.
« Je me suis permis, me disait-.il, d'écrire
deux fois au-ministre à ce sujet, et mes let
tres sont restées sans réponse, ce qui ne doit
pas vous étonner... J'avais l'audace. de lui de-,
mander si la somme que l'on me prenait ainsi
avait Jfiour but d'améliorer l'alimentation, un
peu trop avare pour de jeunes appétits, : et. de
supprimer le pain sec à-la collation et au re
pas de huit heures du matin... Ne pensez-vous
pas, monsieur, que les-parents paient assez-
cher pour qu'on donne à leurs enfants un ré
gime un peu moins frugal ?... ».
Oui, certes, je le pense. On doit aux collé
giens nourriture solide et hygiène. Or, cette
hygiène, dont on parle si-volontiers dans nos
établissements d'instruction, cette • hygiène
qu'on recommande et dont on vante les bien
faits, .m'est, avis qu'on en néglige parfois l'ap
plication: *
Une autre communication d'un père de fa
mille m'apprend* que. dans certain lycée de
Normandie, les élèves n'ont, la nuit, à leur
disposition, que des chaises percées, lesquel
les,, comme bien vous pensez, ne sont rien
moins qu'inodores.
Avotiez qu'il est inouï qu'en certains lycées
de FÂnce on ne soit.'pas aujourd'hui,'sur-la
question d'hygiène, plus avancé qu'au temps
de Louis XIV. -■ v ■ i ;
Ailleurs, c'est la .lumière qui rrianoue' dans
les •classes,' et les procédés d'éclairage qui de
meurent par trop primitifs. , , .
Bref, beaucoup de pla'lntes;.. 'Mais">ourquoi
les pères de famille n'imitent-ils, 1 pas partout
ceux d'Oran, et ne se syndiquent-ils .pas. pour
exiger-qti'en retour du -prix de' lâ" pension"qui
va s'élevant sans cesse, l'Etat donne au moins
à leurs enfants la' somme d'hygiène, de bien-
être et de soins à laquelle ils ont droit ?
Jean Lecoq.
A LA FRONTIÈRE ALGERO-MARO&AfM
Les opérations :
contre les'Beni-Snassen
sont terminées
———
Va détachement envoyé à la découverte
par le colonel Branlières est attaqué
pat des réguliers marocains
Les opérations dirigées contre les Béni?
Snassen à la suite de la violation du ter
ritoire algérien par cette tribu peuvent
être considérées comme terminées. C'est.
du moins ce qui ressort de la note, sui
vante, communiquée dans la soirée
d'hier :
Un télégramme du général Lyautey
indique qu'il faut considérer comme
close ropération militaire proprement,
dite engagée contre les Beni-Snassen.
Le général Lyautey énumère en détail
les mesures qu'il convient■„ de prendre
pour organiser définivemenU le régime
de la police ; il estime qu'afin de ma?*
quer la cessation des opérations militai.*
res il est nécessaire de réduire immédid-
tement l'effectif des troupes. .. ; .
Le général fait à ce sujet des proposi
tions en vue du retour d'une partie des
troupes dans leurs garnisons respectives
d'Algérie.
Le général Lyautey avait précédem*
ment informé le gouvernement d'un in
cident dont l'avait saisi le colonel Bran
lières :
Des groupes suspects ayant été signa•
lés sur la Moulcruya, vers le gué de Me~
chera-Tasenfahet, à trente kilomètres à
l'Ouest de Sidi-Mohamed-ou-Berkane, il
a envoyé une reconnaissance composée
d'une compagnie de tirailleurs, de la: ca~
valerie et du goum. l
Nos troupes ont été reçues à coups'da
fusil par cinq . soldats régulieré du
maghzen qui étaient en avant-postes sur
la droite de la Moulouya et qui avaient
pris nos troupes pour Mes soldats du
roffhi.
Ces soldats ont été faits prisonniers
et les explications qu'ils ont données sur
leur erreur n'ayant pas -paru satisfai- '
sants, le colonel Branlières les a fait diri
ger sur .Lalla-M arma.
Le général ajoutait que la reconnais
sance était rentrée aussitôt.
-**
A CASABLANCA
Le général d'Amade est arrivé
** '
Le général d'Amade, qui va remplacer
le général Drude à la tête du corps d'oc
cupation, a débarqué à Casablanca. Le
mauvais temps avait retardé l'arrivée du
Chasseloup-Laubat, à bord duquel le gé
néral avait pris place. Voici la note offi
cielle qui annonce l'arrivée dy général
d'Amade et signale son. premier télé*
gramme :.
Le général d'Amade est arrivé hier ma
lin à dix heures à Casablanca, .et il a
pris immédiatement le commandement
des troupes ûu corps d'occupation.
A cinq heures du soir, il télégraphie
que les fractions des tribus des Oulad-
Ziàd et des Oulad-Haziz, ont accepté les
conditions de soumission qui leur étaient
imposées, ainsi que les mesures qvp vont
être prises pour assurer la sécurité de
leur territoire. Ces tribus se sont enga
gées notamment à nous livrer les fau
teurs de troubles. Elles ont, d'autre part;
commencé à envoyer à la kasbah des
Mediounas des vivres et des fourrages..
Le général d'Amade annonce, en ou
tre, qu'un premier convoi de ravitaille*
ment à destination de la kasbah a été
envoyé dimanche.
♦
M. Pichon à Madrid
La ministre des Affaires Étrangères est depuis
hier à Madrid et sera reçu aujourd'hui
, par Alphonse XIII.
Madrid, 6 Janvier. :
M. et Mme Pichon et M. Villette,- secré- '
taire de M. Pichon, sont arrivés par le Sud-
Express.
Ils ont été reçus à la gare par MM. Re-
voil, ambassadeur ; Baeschner, conseiller ;
Gilbert et Montille, secrétaires ; . Ayges-
parsse, attaché, et le commandant de La-
panouse. attaché militaire. . .
Le ministre, des affaires étrangères,
M. Allen.de Salazar ; Je sous-secrétaire aux"
affaires étrangères, marquis de Herrera, et
le secrétaire de M. Allende Salazar, M. On-
toria, se trouvaient également sur le quai
delà gare.
Les présentations on* été faites dans le
salon royal de la gare, ouvert, à cette occa
sion, pav ordre du roi. -
■ Une courte conversation s'est ensuite en--
gagée entre les personnes présentes ; puîs le
ministre des affaires étrangères de France
et Mme: Pichon ; l'ambassadeur de France
et Mme Revoil ; le capitaine Corpa ; MM.
Sasozar, Daeschner, Gilbert, Montille, Ay-v.
gesparsse et de; la Panouse se sont rendus
à l'hôtel de. l'ambassade, où habiteroni
M. et Mrae ! 'Pichon. , <
., Suivant les derniers renseignements, te
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