Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 06 janvier 1908 06 janvier 1908
Description : 1908/01/06 (Numéro 16446). 1908/01/06 (Numéro 16446).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k618128p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
" «r
w^bgaas.'^t**-*'
' ADMMSTRATION, ÉÉDACOT ET AMÔfl CES
: ,. Gi; rxLe 'L afajeiite) à P aris (S®®)'
' 'ADMINISTRATION..- .Téléphone ,101-67 J101- 75
" BËD ACTION Téléphone 101-77 — 101-78
ABONNEMENTS SEINE ET SEIM : 0!SE
LiÈ VÈjXJJ^ . REPAN DU, ï r TJE\ M IEUX .RE3NTSEI,C^lSrEÎ
-âf i
j
TROIS MOIS.
SIX MOTS-—
DN AN
a sm,
—s pn.
.ÎBFÎ}.
, Les Abonnements
partent dûs 1 er st ÎS de chaque mmi,
'Mot.
six j =» a .<3-: eïs
,eent.
L e 'S upplément iuûstré , . : 5 cent.
Le Petit Journal agricole. ' 5 cejyt.
Le PeSit Journal illustré ds la, Jeunesse 10 cent.
La Mode ,• 10 cent.
Directeur
CHARLES FRJ3VET
■■a.!—,'» L • 1 ,,, '!
dépaetehehis ABONNEMENTS éieahges
6FR_
32FR-
,24 FB-
. trois mois:
-SIX MOIS
-XJNAN.
.sra.
-15 FR.
_3J0ER. '
■ Les Abonnements
pertezt'des f" etî&de chaque Tjuns
\LUNDI 6 JANVIER 1908 .
-, ' . Ç; ~— r .ÉPIPHANIE ——,360
QUÀRANTE-SIXIÈME ANNÉE '(N uméro 18,449)
tes manusorlta ne sont pas rsnduai . ;
Dernière Édition
A propos : de la monographie du. compositeur
J. Massenet. —^ Ses débute. -7 Lejsonte de
Lisle,'l'auteur des "Erinnyes", — Un
■ ^aiapositeur, s. *. p. — Colonne' chef d'.or-
chestre. — Le . violoniste Isaye. Le
chef-d'œuvre.
Mon ami Louis Schneider, vient ide
faire paraître un intéressant volume sur
le compositeur Massenet. C'est la glori-
pcattûft'/çlu célèbre musicien,'eh quelque
sorte sa- monographie. Et ce, n'est., pas
" Sanâ" quelque émotion que j'en ai par
couru les pâgfes. Pour moi, • Massenet est
un atpjL.de la première heure.. Il ne l'a
jamais oublié. et nous en avons conser
vé,"tQus.deux, le cher souvenir. . , •
C'est en 1873 que se fiknotre première
rencontre. Je venais d'être pommé di
recteur. de l 'Qdéon, et j'avais, comme
întrée "de jeuj reçu une tragédie en deux
. ictes de Leconte de Lisle. Le pauvre
çenre tragique était, en . ce -, temps-là,
presque , aussi méprisé qu'aujourd'hui,
/ "ît il fallait un certain courage pour oser
f mettre une tragédie à la scène. .
Il est vrai qiie les Erinnyes,-r-- tel était
le titre de l'œuvre,— c'était, à tout pren
dre, plutôt un"« dfame" antique » qu'u- :
ne «.tragédiè-». On pouvait, A -la ri
gueur," esquiver lé danger du titre.
Les vers étaient superbes, —. George
Sand a .dit qu'ils étaient » terribles », —-
l'action violemment dramatique ; le
meurtre d'Agâmemnon par Clytemnes-
tre était le .menu du premier acte ; le
meurtre vengeur de ladite Glytemnëstre
— Klytemnestra, disait le .poème» qui
ne marchandait pas les mots grecs —
par soq fils Oreste — Orestès; si vous le
préférez-^ poursuivi ensuite-par ses re
mords, sous forme d'« Erinnyes' », était
le service du second acte.
. Le ■ tout. était sinistre, cela ..iaisait
froid' à l'âme. ' ' : ...
Je me dis alors que la, musique,,qui
adoucit. les mœurs, .—r- ,-oii le dit, du
moins,, — pourrait- peut-être apporter
qttelquér âtlétiuàtion à' la cruauté 'du
sombre drame et le soutenir. .C'est la
méthode allemande, datis'làq'uerîe se
pratique .volontiers, la « musiqué de scè
ne », celle que', là-bas, on appelle, la
« musique d© support ». .Cette musique,
à qui la demande*? Là étaitla difficulté.
- Je ne voulais pas d'un vieux compo
siteur à lunettes. J'étais jeune,:alors, ©t
je rêvais d'un compositeur qui .fût, jeu-
nev comm#: moi.- J'étais fort en peine, et
roe.*-POPfîai aù ; commissaire du gouver
nement, un musicien, comment dirai-
je ?...." malchanceux, - qui avait com
mis, lui-même, un opéra, un certain
Mahomet, qui resta pour compte; et ne
vit.iâttiais la Mecque.
Par- exemple, il connaissait à fond
tout, le Jeune personnel musical de l'é
poque* ; et, après avoir réfléchi, me dit :
— Je.crois.que j'ai votre affaire, un
tout jeune homme, plein de talent, qui,
jusqu'à présent, n'a pas réussi... mais
çèf, ne prouvé rien, fit-il en pQussant un
t— soupir. (Sans doute, il'pensait à lui-mê
me). Ilc.s'appelle Jules Massenet. - C'est
un prix de Rome d'il ,y a déjà dix ans,
1863Dame ! on piétine longtemps
avant de percer.
Il poussa un nouveau soupir.
— Prix de Rome d'il y-fi dix ans, mais
ce,doit être déjà un homme fatt ; vous
m'aviez annoncé un jeune homme ?
—'Oh'.! fit-il, il n'avait guère plus de
vingt ans quand il a décroché son prix.
Alors,, faites vbtrè compte...
***
Ceux joiys. après, je recevais là. visite
Ju jeunefhomme en question, —.. il ne
paraissait même, pas son âge — au
front' large surmonté d'une cheve
lure 'châtain, naturellement bouclée,
—, où est-elle, la cheielure d'an-
tan, mon cher Massenet ?^— aux.yeux
clairs, . timidqs et «malins à .'la fois. La
connaissance fut rapidement faîte, et ce
fut bien vite l'amitié... ; sans. phrases.
Je lui expliquai ce dont il s'agissait,
et lui mis le manuscrit entre les mains.
Il lut presque d'un trait, et .pendant
qu'il;-lisait, silencieux, '.tisonnant sans
■ bruit, je l'observais du coin de l'œil. Je
suivais. ï'expression de ses traits mobi-
les,-le mouvement de s.es lèvres, et je
comprenais qu'il y avait, comme une
musique secrète,qui chantait en lui. A
mesure qu'il lisait, il composait ; la vi
bration» venait d'elle-même, et les mo
tifs se formaient. -
— C'est très beau f dît-il! Je vois ce
qu'il faut faire..; Vous me permettez
d'essayer ? , ,
— Certes, et'j'ai la conviction que
vous réussirez... , .
, .7 - fc-ï e :, ferai de mon mieux I fit-il pres
que malicieusement. -
II se mit au piano, -r il y avait là un
piano boiteux, discord,, comme un vieux
serviteur sans .ouvrage, — il frappa
quelques accords, /et, sur ce .chaudron,
se mit à. esquisser ce qui,-,quelques jours
plus tard-, ^devait être l'ouverture des
Ennuyés.. . ■ . -- -
■ Maintenant, il. s'agissait de faire ac-
«epter par Leconte de Lisle l'hypothèse
d'une partie musicale. Il n'était pas très
mélomane, l'aùte'ur des Ennuyés. Il
professait, un peu, à l'égard de l'art mu
sical r l'opinion de Théophile Gautier t
qui le qualifiait, ©n riant, -de « bruit
•coûteux et inutile ». '
— Pourquoi faire de ia musique ? fit-
il, grognon; avec une moue de ses lèvres
plutôt dédaigneuses... cela empêcheras
d'entendre mes vers !
- J'insistai, très résolu à ne. pas céder.
• Il- fallut : bien qu'il se prêtât à ce qu'il
appelait ma fantaisie.
• La partition des Ennuyés fut écrite
en moins d'un mois, exactement trois
semaines, et on prit, jour pour l'audi
tion, qui se'fit ait foyer des artistes avec
un. piano moins mauvais que l'autre,
et frais acçordé.
Il y avait, comme assistants, Leconte
de Lisle, Charles Edmond, un de ses
amis et des. miens, alors bibliothécaire
du Sénat ; l'éditeur de, Massenèt, ce bra
ve Hartmann, mort -il y a déjà quelques
années, ma chère femme, et moi.
Massenet se mit au piano. Il jouait dé
licieusement, et exécuta sa . .partition
presque de mémoire, car il regardait à
peine son cahier, dont Hartmann tour
nait'les feuillets, pour la forme.
iNous'étions tous attentifs, silencieux,
pleins d'admiration à mesure que se dé
veloppait le superbe thème musical,,
dont le compositeur nous indiquait le
- placëment fct les phases.
Seul, l'auteur du poème souffrait visi
blement; nous considérant avec quelque
émoi, et son œil crispé derrière son mo
nocle semblait dire : « Voilà une musi
que qui empêchera d'entendre mes
vers 1 » -
Quand le compositeur eut donné ses
derniers accords, ce fut un murmure.de
félicitations : « C'est très beau r ! -lui dis-
je à mon tour, «t vous avez rendu admi-,
rablement les situations !»
Je le pris à part, avec Hartmann.
- _ Quel orchestre vous faut-il ? lui de-
mandai-je. ,
— Le moins de musiciens possible !
s'écria l'auteur du poème, — il ne faut
paè que ça fasse de bruit,.. ,
— Je couperai tout ce qu'on voudra...
fit Massenet un peu inteVdit, — je crains
d'être indiscret, de gêner... ■
— "Laissez donc, et,je vous en prie, ne
coupez pas une note,' —"-lui dis-je à
demi-voix. Il faudra bien qu'il lais
se- aller les choses.. Je le veux ainsi.
Il .devrait être: trop'"heureux d'être sou
tenu d'une' partition pareille. Qu'il ne
m'énnùie'pas, d'ailleurs, sans cela j'a
joute un ballet, avec une « pyrrhique »,
puiscfrie' nous sommes 1 en Grèce. /- ■
La terreur du ballet rendit Le'cofhte de
Lisle plus- aimable ; il balbutia même
quelques menus éloges à son musicien.
— Quel orchestre vous faut-il ? dis-je;
à Massenet ; ne-vous gênez pas, vous
aurez ce que vous voudrez. ■'
Lè plus modeste des orchestres,- —
répondit-il en souriant,— nous ne ferons
presque.pas de bruit, et on nous enten
dra à peine... rien que.des cordes et une
batterie, c'est indispensable... et enfin,
quatre'trombones...
— Oh ! ^
— Dame, ,^»our les apparitions... vous;
comprenez - bien . ..qu'il ne peut y
avoir d'apparition sans trombones...
quatre r malheureux petits trpmbones
pour les « chiennes de l'Adès'»<..
— Et le chef d'orchestre ? .
- — Ça, c'est le plus important...
— J'en ai un à vous proposer, dit
Hartmann. >
-- Qui cela ?
— Un inconnu, un bon gr,os garçon,'
excellent musicien, du nom de Colonne,
voulez-vous l'accepter de confiance ?
— Puisque vous en répondez...
Le lendemain, je vis arriver un gros
blond, de figure aimable et souriante,
porteur d'une lettre d'Hartmann. C'était
Edouard Colonne. Il a fait son chemin
depuis. Il n'a, d'ailleurs, pas oublié, lui
non plus, que c'est moi qui lui ai mis
en main son premier bâton.
- Avec lui non plus les pourparlers ne
furent pas longs. En dix minutes, tout
était convenu et arrêté; Il fàtfffconvenir
qu'entre honnêtes gens les accords sont
rapides, alors qu'une poignée de mains
remplace volontiers une signature.
Colonne se chargea de 1 tout ; lui-mê
me composa son orchestre, — 24 musi
ciens en tout, mais quels musiciens 1
L'un des premiers violons était, entre
autres, . simplement Isaye, aujourd'hui
le premier des virtuoses sur son instru
ment,' — fit les, répétitions, et « condui-'
sit ». On arriva-sans encombre à la pre
mière représeatation. Les répétitions fu
rent plutôt aimables. Leconte de Lisle
s'était résigné : la crainte du... ballet
avait été pour lui le commenceihent de
la sagesse.-' ■ .. :
Là première représentation fit quél-
que effet,' grâce surtout à Mme Marie
Laurent, très belle dans le rôle de Kly
temnestra. La partition fut à peine re
marquée. Ils avaient des oreilles et n'en
tendirent pas. Il y eut même un criti
que — non des moindres ;— qui la dé
clara inutile. Malgré le succès relatif
de première, on fit des recettes miséra
bles. La tragédie manquait de fervents,
et pourtant, celle-là était superbe; Au
bout de dix représentations, elle ren
tra dans le néant.:
Dix « ans plus tard, lorsque Porel fut
directeur de l'Odéon, il reprit les Erin-
nyes, avec l'orchestre de Colonne ; le
succès fut très grand, triomphal, puis-
je. dire, et la partition portée aux nues.
On avait mis dix années à s'aperce
voir que Massenet. avait-écrit un pur
chef-d'œuvre ! !
Voilà, ô ami Schneider, l'histoire vé-
ridique du" premier grand succès du
compositeur dont vous venez de célébrer
si justement les mérites. ®
Félix DUQÛESNEL
,LES É VÉNÉMENTS ' DU MAhQC : '
Comment s'est perdue
. la"Nive"
"■'$%■■■ ■ t
Le capitaine du,navire qui cpsra le transbordement
tles marins de la Nive" décrit dans son
- rapport les difficultés de ce sauvetage
■,'t — ** ' t
' \ . DÉPÊCHE
DE WN DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
Tanger, 5 Janvier.
Le tcapitaine 'Ambroselli,-■■■ comman
dant de, la Caramariie, qui effectua le
sauvetage des passagers et de l'équipage
de la Nive, vient d'arriver. Il me. com
munique- son rapport conçu 'dans des
termes d'une simplicité émouvante. Le
1 er janvier, à' neuf ; heures "du matin, la
Caramariie, réquisitionnée par l'amiral,
part au secours de la Nive, échouée sur
une rochk, à siùc milles' de Casablanca,
A quatre heures de l'après-midi, le va-
et-vient futMabli, après mille dangers,
et le lieutenant de la Caramanie Du-
tis 'se brûtè- à la main-en lançant une
fùséë* porte-amarreA minuit i sur 345
.naufragés, 45 hommes seulement ont pu
être] transbordés. ■'
M. Ambroselli dit dans son rapport
qu'il était effrayant de les voir suspen
dus au câble, tantôt "plongeant dans
l'eau, tantôt élevés, jusqu'à 20 mètres en
l'air.
Le 2 'janvier, 'à une heure 'du matin,
un deuxième va-et-vient est-établi, et à
4 heures'du, matin, tous les naufragés
étaient en sûreté- Il était temps, car
la fureur des flhts augmenta, forçant la
Caramanie & s'enfuir>, après ùneHutte
surhumaine de vingt heures. ,;.
. L'amiral témoigna 'son admiration
pour les marins de la Caramanie, en en-
voyant une lettre à bord*, dans laquelle
il dit au commandant t « Les frais ma
tériels seront payés à'votre Compagnie ;
mais ce qui ne pourra jamais se payer,
c'est la reconnaissance que je vous dois
pour le courage intelligent et le dévoue
ment. » i
Il faut considérer la Nive comme per
due totalement, avec les 60 chevaux qui
durent être abandonnés à bord.
Le mauvais temps sur l'Atlantique
continue. Tous les navires de guerre
sont'sous cape.. S'attends impatiemment
qu»■ la mer permette au Lalande d'ap
pareiller pour Casablanca. -
René Lebaut.
Drames et Plaisirs du froid
• ! 'î •- J.-'"- - . : , - > ■ -r ?.. * 1 A -f! ■* f sr Sfrtê !... f.« t * ■
La " vague de iroid" provoque' dé nombreux accidaais mortels .
Elle fait la joie des patineurs et des amateurs de ski-
Une vague de froid, pour employer : une
expression • chère aux météorologistes, s'est
■abattue depuis quelques jours sur: l'Europe.
Partout, -'.on enregistre des températures
inférieures- à la -normale et si l'hiver se
poursuit -dans les mêmes conditions 1908
pourra compter parmi les années dont on
g-arde la mémoire dans les annales du
froid.. , . ■
Bien que la température se fût un peu
radoucie, le froid à encore été très vif ài
Paris, hier, pendant toute la journée. *■:
Le matin, un brouillard- assez épais '*a
couvert le ciel, et le ■ soleiL.n'apparaissalt
que -sous l'aspect d'un- gros, disque^ d'jm,
rouge pâle. ; ' ■ t
Après déjeuner;:la ioie des'patineurs fut'
ment et dignement au banquet au noni'de la
Norvège. Le maire salue iavec un profond res
pect- Votre Excellence. . .. - ,
Comme quoi les sports d'hiver peuvent rêt
chauffer les-relations internationales I
LES ftCOIOEMTS DM FROID
A PARIS
A 1 côté "des gens qui se sont', amusés, grâce
-au froid, il faut, -malheureuseihiênt; parlen
de ceux qui, ont été victimes de-la tempérai
-ture;.--.- 4>-.
■Dans la matinée, un hjomn>p
' ' ■« C-V "
' f < .
DANS LE MONDE MILITAIRE ALLEMAND
UN HOÏÏfiil&ilIliLE
■ m —-
Un officier forestier'prussien vient d'être
arrêté pour avoir assassiné un lieute
nant de la garde à pied
.... .(Dépêche de noire correspondant)'
■ -Berlin, 5 Janvier.
Tandis que l'opinion publique est enco
re sous le coup de l'émotion-produit,® pari
l'assassinat du major von Schœnebeck, un
autre drame sensationnel, - qui s'est' dérou
lé dans le.monde .militaire, vient d'être
'mis sous son vrai jour.'
- Le. héros principal est M. Lej^ndowski,
officier au service de l'admiaiiti'ation.'fo
restière. de< Prusse. Il : a sa résidence à
Benschen, petite ville située dans .la Pos-i
nanie, à-deux, heures environ de Berlin,
P a J" ie,chçmio.,de fer. Il .a &us£Lun juadià-
terre dans la capitale, 222, Kaiser-Allee,
où sa femme 'vit ordinairement.
, Le .29 septembre dernier, M. Lewandowski
arrivait .inopinément chez lui, à Berlin,
vers ,&ixr heures - du matin. Il se croisa
dans ;un,couloir avec un homme qui cher
chait à se cacher et, le prenant pour un
voleur, il le blessa d'un coup de revolver.
Celui-ci n'était antre que le lieutenant
Von ..Schmidt-Phiseldeck, appartenant au
corps aristocratique du régiment de la
garde à pied, en garnison à Spandau, près
de Berlin. Il fut immédiatement conduit
dans une maison de santé-de la Rânckers-
trasse, où il succomba six heures après.-
Toutefois,. avant de mourir, pour sauver
l'honneur de Mme Lewandowski, il décla-1
ra, d'accord avep celle-ci et avec son mari,,
qu'il s'était suicidé.
Cette: version fut acceptée par la police
et la vérité n'aurait jamais été connue si
une « femme de confiance », qui était au
service de Mme L-ewandowski à l'époque-du-
crL"ne, et qui vit actuellement à Brande
bourg,.n'avait révélé tous les détails de l'af
faire. ;
•M;. Lewandowski a été arrêté hier et in
carcéré à Kurfurstendamm.
PROPOS D'ACTUALITÉ
Suivant la philosophie optimiste et sou
riante de. l'un de nos auteurs à succès, « tout
s'a/rrang» », même à la Comédie-Française.
- Cependant; il paraît que messieurs et mesda
mes les sociétaires de la maison de Molière
n'aurçnt pas, cette fois, fait beaucoup de
brUit pour rien. Le bruit qu'ils ont fait, au
contraire, serait, si j'en crois certains échos,
de nature à leur rapporter.. Il serait question,
en,haut lieu, d'augmenter dans 1 des propor
tions sérieuses la subvention de la Comédie-
1-Yançaise. : . ' . ;j
Sans doute, les sociétaires à part entière —i
ceux dont les tournées à l'étranger peuvent - ,
entraver le bon fonctionnement d.u théâtre —,
touchent des émoluments assez sérieux. Mais; »■
comme ils pourraient gagner plus s'ils allaient
Jouer sur les scènes du boulevard, on sera
'bien'obligé, si'l'on veut les retenir, de leur
:faireune situation plus avantageuse. ...
; D'autre paçt,' le classique n'attire pas Iespu-
"blic autant que-les pièces modernes. Corneille,
'lîacinft.et Molière, ^i on les jouait plus sou-
- vent, 'mettraient- en perte le-budget de la Co
médie. '
On conclut donc, île tout cela, que, pour
attacher les artistes au. théâtre et les payer
comme il convient, pour combler le déficit que
causeraient des représentations, classiques
plus nombreuses; il n'y a qu'un moyen : aug
menter la subvention.
Hélas !... n'est-ce pas le moyen qu'on em
ploie régulièrement, en France, en toutes cir
constances ? N'est-ce^ pas toujours, au détri- :
ment, du contribuable que tout s'arrange ï
Chaque fois qu'un conflit s'élève dans quel
que administration 'de l'Etat, ne l'apaise-t-on-
pas à nos dépens ï... Un chef de bureau ne
s'entend pas* avec son directeur... vite on
crée pour lui une direction nouvelle... Et l'en
tente se fait... à. nos frais... Deux ports voi
sins se disputent à qui aura un bassin nou
veau... Pour les mettre d'accord, on leur en
creuse à chacun un.... Double dépense !:..
Qu'importe ?... C'est encore nous qui payons.
- Aujourd'hui, ce sont nos comédiens offi
ciels qui réclament, et tout s'arrange, comme
de coutume, à nos frais- .
Car c'est toujours le pauvre contribuable
qui « trinque » et qui paie les violons.
^Jean |. eBO q.
LES REIN ES DÉ LA M I-CARÊME
Lés Marchés de la Rive gauche
Les marchés de la rive gauche ont dé*
signé, hier, les trois jeunes filles -qui se-r
ront candidates au titre, tant envié et si dis
puté, de, reine des reines de la Mi-Carénée.
Les jeunes filles élues, hier, par leurs
comoac-nes et dont le choix* a été ratifié
leurs parents, 70, rue de Vanves, et qui
sont toutes deux employées dans une char
cuterie. De taille moyenne, bien prises,
elles porteraient à ravir la robe à traîne
et le long manteau royal, si les suffrages
do leurs compaenes leur donnaient, pour
Les reines fies Marchés de la rive gauche
[Au'centré, Mlle Marie Chavois ; à s'a gauche, Mlle Alice Lachenal ; à sa droite,
Mlle Jeanne Laçhenal. A gauche de la photographie, une amie.) »
par le ..comité, comptent, à elles trois,, cin
quante-huit ans. Toptes trois sont t char
mantes. - • ' '
■ -L'aînée, .Marie Chavois, vient Ravoir
vingt et un ans. C'est une grande jeune
fille à" la taille élancée, aux,traits fins et
dont l'allure, extrêmement sympathique,
lui, a, v.alu une chaleureuse'.ovation.,
Ses deux compagnes, plus jeunes qu'elle
de,deux et de; trois années, sont également
charmantes. Elles se nomment Alice et
Jeanne Lachenal.
: Ce : sont deux, sœurs, qui habitent ehez
quelques heures, le pouvoir suprême dé ré
gner sur Paris le jour de la'Mi-Carême.
De nombreuses camarades des heureuses
élues, qui avaient été'leurs concurrentes,
ont fait ..contre fortune bon cœur et n'ont
pas été les dernières à venir féliciter Mlles
Chavois et Lachenal : l'une d'elles a même
tenu à.figurer sur notre photographie.
Les élections des reines des ■ différents
marchés parisiens vont se succéder pres
que sans "interruption jusqu'au 23 février,
jour de l'élection définitive de'la reine des
reines. . . ••
1/ARC DB-TRIOMPHE DU CLUÉ : =ALPMÂNÇAIS A «KAMQNîX
{(CL B ranger- Ï
sans -bornes. Anxieusement,- ils avaient in
terrogé le ciel, et ils craignaient que le dé
gel ne survînt avec les rayons du.soleil.'
Au 1 bois de Boulogne, plus de trois mille;
personnes étaient venues au bord des lacs, ;
où l'administration, observant strictement
les' règlements, avait défendu de patiner,
parce que la glace n'avait pas encore .at
teint l'épaisseur voulue. Un service; d'or
dre important avait' été organisé ; mais,,
malgré leur r zèle, les gardes du bois fu-f
rent' débordés, - et plus de ; cinq cents .pati
neurs évoluèrent sur la; glace jusqu'à la:
tombée de la nuit. , . ... ;
Tout oe qu'on put faire, ce fut de-cana
liser la" foule sur les endroits étroits où la»
glace était le plus-résistante.
De Faut te côté de Paris, sur tous les lacs
et -ruisseaux -du .bois de Vincennes, il y. a;
eu une' affluence considérable de pati -j
neurs et de glisseurs." Sur-le lac Daumes-,
nil,' le plus vaste du bois,-on comptait, à.
quatre heures du soir, plus de deux mille
personnes. Et le' nombre des - curieux, ■ sur-
la pelousej était double.,
A .Versailles,- on a commencé, hier, à
patiner: sur le grand canal, assez timide
ment, d'ailleurs, car à la. croix du canal,,
la glace nîoffre pas encore une épaisseur
suffisante. La pièce d'eau , des Suisses,
quoique congelée, n'avait pas l'épaisseur
de-glace nécessaire pour qu'on pût s'y aven
turer.. f ■ . ■
.Par contre, à Ville-d'Avray, les,étangs
n'offraient aucun danger, et les, amateurs
affluaient,. ainsi que dans les bassins du
haut parc de Saint-Cloud. .
Sur le lac d'.Enghien, on a patiné avec
ardeur ; le patinage était toléré, à condi
tion de ne pas s'aventurer au-milieu, et les
femmes, les jeunes filles, les enfants mêmes
qui évoluaient sur la glace étaient extrême
ment nombreux. Il y avait même des traî
neaux, 'comme le prouve la photographie
que nous reproduisons, et les Parisiens, sp
donnaient l'illusion des grands sports d'hi
ver qui se pratiquent dans les Alpes.
On n'a pas encore vu de 'ces skis qui
triomphent -en ce moment à Chamonix,
mais on s'est-bien amusé.--tout de ':même,
quoiqu'il n'y eût ni concours, ni épreuves
aussi dures que celles organisées là-bas
au pied: des Bossons par le Club Alpin
français;
Les concours 'de Chamonix ont' donné
lieu, du reste, à une petite manifestation de
cordialité franco-suisse;
: Le maire de Chamonix a adressé le télé
gramme suivant au chef du département de
la guerre, à Berne : »
Le maire de Chamonix à M. Muller, chef du
département de la guerre à Berne
Les skieurs de l'armée suisse venus à notre
concours international de ski et conduits par
le lieutenant Pulver, se sont fiait admirer aux
épreuves de vitesse et d'endurance ; leur belle
tenue a été très remarquée et la ville de Cha
monix,, reconnaissante, offre , une médaille
d'or au lieutenant et une médaille d'argent
aux soldats. :
Le maire soussigné vous prie d'agréer l'hom
mage de son profond respect. <
- • Edouard S imond.
Télégramme analogue a été adressé, par
le maire dé Chamonix,' au ministre de la.
guerre de Norvège ••
Le maire de Chamonix à M. Dawès, ministre
■ / de la gliérre à Christiania
Les skieurs de l'acmée norvégienne ; venus
à .'notre concours international de ski et
conduits par -le lieutenant Amundsen ont pro
voqué. l'admiration générale par leur belle
tenue, leur "habileté, leur hardiesse, lêur ex-"
trême courtoisie ; ils ont été ' superbes aux
épreuves de saut. , - - • .
La'ville de Chamonix, reconnaissante, offre
une, médaille d'or au lieutenant, .une médaille
d'argent aux soldats. - - '
,Le capitaine Gulbranson a parlé éiocvuern-
rantaine d'années est tombé mort,rue .'d'Al
lemagne, frappé d'une congestioni Le cad"
vre de l'inconnu a été transporté à la
Morgue. : . ; -
Boulevard .Magenta, une sexagénaire*
Mme Amélie Pillât, plumassière, est tombée
raide morte. • ' —
- Un charretier, 'Alphonse Giraud, âgé de
cinquante-sept ans, a succombé aux suites j
d'une -congestioni au moment où il ipajssaiUI
avenue ^Bosquet. - . "
; A l'hôpital Necker. une couturière; Mme
• BRANGER.)'
Un trafneau sur le lac d'Enghieit
Céline. Barleux, qui 'était tombée de conges
tion, est morte quelques instants après son
■admission: • ■>. •
Un ouurier agricole, Edmond Cauchois,
a été trouvé mort de froid dans la grange
de M. Petit, cultivateur à Cléry-en-Vexin,
DANS LES DÉPARTEMENTS
(Dépêches de nos ..correspondants)
SURPRIS PAR LA TOURMENTE
Largentière, 5 Janvier.
Un vieillard, Lo.ùis Tâfdieu, âgé de qua
tre-vingts ans, allant de Saint-Cirgues-en-
Montagne, à Rieutord, a été surpris, avant-
hier, par la tourmente de neige. Son cada
vre a été trouvé le lendemain^ au pied .d'un
arbre enseveli dans la neige. t
On signale aussi la disparition d'une fem
me Rosine Fargier, âgée de trente-huit ans,
partie de Burzet,- mercredi soir, pour Rieu
tord. Des habitants du pays envoyés à sa
recherche n'ont, pu retrouver ses traces, et
tout porte à croire qu'elle est tombée dans
une des congères de la forêt de Beauzon qui
font, chaque année, un grand n'ombre da
victimes. '
Fontainebleau, 5 Janvier.
Ce matin, M. Louis Létang, maire de
Bois : le-Roi, a trouvé sur fa route de Sa-
moi-s-sur-Seine,' près du pont Victor, le ca<-
davre d'un homme âgé de soixante-dix ans
environ, qu'on suppose être un nommé
Charles Tessier, et qui avait succombé aux
sùites d'une congestion causée par le froid.
Tarbes, 5 Janvier. .
Un . chemineau, Alcide Baylacq, origi
naire du Gers, qui voyage avec une petite
voiture attelée àe deux chiens, a été 'trou
vé mort sur la route, à Père; près de 'Lan-
nemezan.' On n'a pu que fort difficilement
w^bgaas.'^t**-*'
' ADMMSTRATION, ÉÉDACOT ET AMÔfl CES
: ,. Gi; rxLe 'L afajeiite) à P aris (S®®)'
' 'ADMINISTRATION..- .Téléphone ,101-67 J101- 75
" BËD ACTION Téléphone 101-77 — 101-78
ABONNEMENTS SEINE ET SEIM : 0!SE
LiÈ VÈjXJJ^ . REPAN DU, ï r TJE\ M IEUX .RE3NTSEI,C^lSrEÎ
-âf i
j
TROIS MOIS.
SIX MOTS-—
DN AN
a sm,
—s pn.
.ÎBFÎ}.
, Les Abonnements
partent dûs 1 er st ÎS de chaque mmi,
'Mot.
six j =» a .<3-: eïs
,eent.
L e 'S upplément iuûstré , . : 5 cent.
Le Petit Journal agricole. ' 5 cejyt.
Le PeSit Journal illustré ds la, Jeunesse 10 cent.
La Mode ,• 10 cent.
Directeur
CHARLES FRJ3VET
■■a.!—,'» L • 1 ,,, '!
dépaetehehis ABONNEMENTS éieahges
6FR_
32FR-
,24 FB-
. trois mois:
-SIX MOIS
-XJNAN.
.sra.
-15 FR.
_3J0ER. '
■ Les Abonnements
pertezt'des f" etî&de chaque Tjuns
\LUNDI 6 JANVIER 1908 .
-, ' . Ç; ~— r .ÉPIPHANIE ——,360
QUÀRANTE-SIXIÈME ANNÉE '(N uméro 18,449)
tes manusorlta ne sont pas rsnduai . ;
Dernière Édition
A propos : de la monographie du. compositeur
J. Massenet. —^ Ses débute. -7 Lejsonte de
Lisle,'l'auteur des "Erinnyes", — Un
■ ^aiapositeur, s. *. p. — Colonne' chef d'.or-
chestre. — Le . violoniste Isaye. Le
chef-d'œuvre.
Mon ami Louis Schneider, vient ide
faire paraître un intéressant volume sur
le compositeur Massenet. C'est la glori-
pcattûft'/çlu célèbre musicien,'eh quelque
sorte sa- monographie. Et ce, n'est., pas
" Sanâ" quelque émotion que j'en ai par
couru les pâgfes. Pour moi, • Massenet est
un atpjL.de la première heure.. Il ne l'a
jamais oublié. et nous en avons conser
vé,"tQus.deux, le cher souvenir. . , •
C'est en 1873 que se fiknotre première
rencontre. Je venais d'être pommé di
recteur. de l 'Qdéon, et j'avais, comme
întrée "de jeuj reçu une tragédie en deux
. ictes de Leconte de Lisle. Le pauvre
çenre tragique était, en . ce -, temps-là,
presque , aussi méprisé qu'aujourd'hui,
/ "ît il fallait un certain courage pour oser
f mettre une tragédie à la scène. .
Il est vrai qiie les Erinnyes,-r-- tel était
le titre de l'œuvre,— c'était, à tout pren
dre, plutôt un"« dfame" antique » qu'u- :
ne «.tragédiè-». On pouvait, A -la ri
gueur," esquiver lé danger du titre.
Les vers étaient superbes, —. George
Sand a .dit qu'ils étaient » terribles », —-
l'action violemment dramatique ; le
meurtre d'Agâmemnon par Clytemnes-
tre était le .menu du premier acte ; le
meurtre vengeur de ladite Glytemnëstre
— Klytemnestra, disait le .poème» qui
ne marchandait pas les mots grecs —
par soq fils Oreste — Orestès; si vous le
préférez-^ poursuivi ensuite-par ses re
mords, sous forme d'« Erinnyes' », était
le service du second acte.
. Le ■ tout. était sinistre, cela ..iaisait
froid' à l'âme. ' ' : ...
Je me dis alors que la, musique,,qui
adoucit. les mœurs, .—r- ,-oii le dit, du
moins,, — pourrait- peut-être apporter
qttelquér âtlétiuàtion à' la cruauté 'du
sombre drame et le soutenir. .C'est la
méthode allemande, datis'làq'uerîe se
pratique .volontiers, la « musiqué de scè
ne », celle que', là-bas, on appelle, la
« musique d© support ». .Cette musique,
à qui la demande*? Là étaitla difficulté.
- Je ne voulais pas d'un vieux compo
siteur à lunettes. J'étais jeune,:alors, ©t
je rêvais d'un compositeur qui .fût, jeu-
nev comm#: moi.- J'étais fort en peine, et
roe.*-POPfîai aù ; commissaire du gouver
nement, un musicien, comment dirai-
je ?...." malchanceux, - qui avait com
mis, lui-même, un opéra, un certain
Mahomet, qui resta pour compte; et ne
vit.iâttiais la Mecque.
Par- exemple, il connaissait à fond
tout, le Jeune personnel musical de l'é
poque* ; et, après avoir réfléchi, me dit :
— Je.crois.que j'ai votre affaire, un
tout jeune homme, plein de talent, qui,
jusqu'à présent, n'a pas réussi... mais
çèf, ne prouvé rien, fit-il en pQussant un
t— soupir. (Sans doute, il'pensait à lui-mê
me). Ilc.s'appelle Jules Massenet. - C'est
un prix de Rome d'il ,y a déjà dix ans,
1863Dame ! on piétine longtemps
avant de percer.
Il poussa un nouveau soupir.
— Prix de Rome d'il y-fi dix ans, mais
ce,doit être déjà un homme fatt ; vous
m'aviez annoncé un jeune homme ?
—'Oh'.! fit-il, il n'avait guère plus de
vingt ans quand il a décroché son prix.
Alors,, faites vbtrè compte...
***
Ceux joiys. après, je recevais là. visite
Ju jeunefhomme en question, —.. il ne
paraissait même, pas son âge — au
front' large surmonté d'une cheve
lure 'châtain, naturellement bouclée,
—, où est-elle, la cheielure d'an-
tan, mon cher Massenet ?^— aux.yeux
clairs, . timidqs et «malins à .'la fois. La
connaissance fut rapidement faîte, et ce
fut bien vite l'amitié... ; sans. phrases.
Je lui expliquai ce dont il s'agissait,
et lui mis le manuscrit entre les mains.
Il lut presque d'un trait, et .pendant
qu'il;-lisait, silencieux, '.tisonnant sans
■ bruit, je l'observais du coin de l'œil. Je
suivais. ï'expression de ses traits mobi-
les,-le mouvement de s.es lèvres, et je
comprenais qu'il y avait, comme une
musique secrète,qui chantait en lui. A
mesure qu'il lisait, il composait ; la vi
bration» venait d'elle-même, et les mo
tifs se formaient. -
— C'est très beau f dît-il! Je vois ce
qu'il faut faire..; Vous me permettez
d'essayer ? , ,
— Certes, et'j'ai la conviction que
vous réussirez... , .
, .7 - fc-ï e :, ferai de mon mieux I fit-il pres
que malicieusement. -
II se mit au piano, -r il y avait là un
piano boiteux, discord,, comme un vieux
serviteur sans .ouvrage, — il frappa
quelques accords, /et, sur ce .chaudron,
se mit à. esquisser ce qui,-,quelques jours
plus tard-, ^devait être l'ouverture des
Ennuyés.. . ■ . -- -
■ Maintenant, il. s'agissait de faire ac-
«epter par Leconte de Lisle l'hypothèse
d'une partie musicale. Il n'était pas très
mélomane, l'aùte'ur des Ennuyés. Il
professait, un peu, à l'égard de l'art mu
sical r l'opinion de Théophile Gautier t
qui le qualifiait, ©n riant, -de « bruit
•coûteux et inutile ». '
— Pourquoi faire de ia musique ? fit-
il, grognon; avec une moue de ses lèvres
plutôt dédaigneuses... cela empêcheras
d'entendre mes vers !
- J'insistai, très résolu à ne. pas céder.
• Il- fallut : bien qu'il se prêtât à ce qu'il
appelait ma fantaisie.
• La partition des Ennuyés fut écrite
en moins d'un mois, exactement trois
semaines, et on prit, jour pour l'audi
tion, qui se'fit ait foyer des artistes avec
un. piano moins mauvais que l'autre,
et frais acçordé.
Il y avait, comme assistants, Leconte
de Lisle, Charles Edmond, un de ses
amis et des. miens, alors bibliothécaire
du Sénat ; l'éditeur de, Massenèt, ce bra
ve Hartmann, mort -il y a déjà quelques
années, ma chère femme, et moi.
Massenet se mit au piano. Il jouait dé
licieusement, et exécuta sa . .partition
presque de mémoire, car il regardait à
peine son cahier, dont Hartmann tour
nait'les feuillets, pour la forme.
iNous'étions tous attentifs, silencieux,
pleins d'admiration à mesure que se dé
veloppait le superbe thème musical,,
dont le compositeur nous indiquait le
- placëment fct les phases.
Seul, l'auteur du poème souffrait visi
blement; nous considérant avec quelque
émoi, et son œil crispé derrière son mo
nocle semblait dire : « Voilà une musi
que qui empêchera d'entendre mes
vers 1 » -
Quand le compositeur eut donné ses
derniers accords, ce fut un murmure.de
félicitations : « C'est très beau r ! -lui dis-
je à mon tour, «t vous avez rendu admi-,
rablement les situations !»
Je le pris à part, avec Hartmann.
- _ Quel orchestre vous faut-il ? lui de-
mandai-je. ,
— Le moins de musiciens possible !
s'écria l'auteur du poème, — il ne faut
paè que ça fasse de bruit,.. ,
— Je couperai tout ce qu'on voudra...
fit Massenet un peu inteVdit, — je crains
d'être indiscret, de gêner... ■
— "Laissez donc, et,je vous en prie, ne
coupez pas une note,' —"-lui dis-je à
demi-voix. Il faudra bien qu'il lais
se- aller les choses.. Je le veux ainsi.
Il .devrait être: trop'"heureux d'être sou
tenu d'une' partition pareille. Qu'il ne
m'énnùie'pas, d'ailleurs, sans cela j'a
joute un ballet, avec une « pyrrhique »,
puiscfrie' nous sommes 1 en Grèce. /- ■
La terreur du ballet rendit Le'cofhte de
Lisle plus- aimable ; il balbutia même
quelques menus éloges à son musicien.
— Quel orchestre vous faut-il ? dis-je;
à Massenet ; ne-vous gênez pas, vous
aurez ce que vous voudrez. ■'
Lè plus modeste des orchestres,- —
répondit-il en souriant,— nous ne ferons
presque.pas de bruit, et on nous enten
dra à peine... rien que.des cordes et une
batterie, c'est indispensable... et enfin,
quatre'trombones...
— Oh ! ^
— Dame, ,^»our les apparitions... vous;
comprenez - bien . ..qu'il ne peut y
avoir d'apparition sans trombones...
quatre r malheureux petits trpmbones
pour les « chiennes de l'Adès'»<..
— Et le chef d'orchestre ? .
- — Ça, c'est le plus important...
— J'en ai un à vous proposer, dit
Hartmann. >
-- Qui cela ?
— Un inconnu, un bon gr,os garçon,'
excellent musicien, du nom de Colonne,
voulez-vous l'accepter de confiance ?
— Puisque vous en répondez...
Le lendemain, je vis arriver un gros
blond, de figure aimable et souriante,
porteur d'une lettre d'Hartmann. C'était
Edouard Colonne. Il a fait son chemin
depuis. Il n'a, d'ailleurs, pas oublié, lui
non plus, que c'est moi qui lui ai mis
en main son premier bâton.
- Avec lui non plus les pourparlers ne
furent pas longs. En dix minutes, tout
était convenu et arrêté; Il fàtfffconvenir
qu'entre honnêtes gens les accords sont
rapides, alors qu'une poignée de mains
remplace volontiers une signature.
Colonne se chargea de 1 tout ; lui-mê
me composa son orchestre, — 24 musi
ciens en tout, mais quels musiciens 1
L'un des premiers violons était, entre
autres, . simplement Isaye, aujourd'hui
le premier des virtuoses sur son instru
ment,' — fit les, répétitions, et « condui-'
sit ». On arriva-sans encombre à la pre
mière représeatation. Les répétitions fu
rent plutôt aimables. Leconte de Lisle
s'était résigné : la crainte du... ballet
avait été pour lui le commenceihent de
la sagesse.-' ■ .. :
Là première représentation fit quél-
que effet,' grâce surtout à Mme Marie
Laurent, très belle dans le rôle de Kly
temnestra. La partition fut à peine re
marquée. Ils avaient des oreilles et n'en
tendirent pas. Il y eut même un criti
que — non des moindres ;— qui la dé
clara inutile. Malgré le succès relatif
de première, on fit des recettes miséra
bles. La tragédie manquait de fervents,
et pourtant, celle-là était superbe; Au
bout de dix représentations, elle ren
tra dans le néant.:
Dix « ans plus tard, lorsque Porel fut
directeur de l'Odéon, il reprit les Erin-
nyes, avec l'orchestre de Colonne ; le
succès fut très grand, triomphal, puis-
je. dire, et la partition portée aux nues.
On avait mis dix années à s'aperce
voir que Massenet. avait-écrit un pur
chef-d'œuvre ! !
Voilà, ô ami Schneider, l'histoire vé-
ridique du" premier grand succès du
compositeur dont vous venez de célébrer
si justement les mérites. ®
Félix DUQÛESNEL
,LES É VÉNÉMENTS ' DU MAhQC : '
Comment s'est perdue
. la"Nive"
"■'$%■■■ ■ t
Le capitaine du,navire qui cpsra le transbordement
tles marins de la Nive" décrit dans son
- rapport les difficultés de ce sauvetage
■,'t — ** ' t
' \ . DÉPÊCHE
DE WN DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
Tanger, 5 Janvier.
Le tcapitaine 'Ambroselli,-■■■ comman
dant de, la Caramariie, qui effectua le
sauvetage des passagers et de l'équipage
de la Nive, vient d'arriver. Il me. com
munique- son rapport conçu 'dans des
termes d'une simplicité émouvante. Le
1 er janvier, à' neuf ; heures "du matin, la
Caramariie, réquisitionnée par l'amiral,
part au secours de la Nive, échouée sur
une rochk, à siùc milles' de Casablanca,
A quatre heures de l'après-midi, le va-
et-vient futMabli, après mille dangers,
et le lieutenant de la Caramanie Du-
tis 'se brûtè- à la main-en lançant une
fùséë* porte-amarreA minuit i sur 345
.naufragés, 45 hommes seulement ont pu
être] transbordés. ■'
M. Ambroselli dit dans son rapport
qu'il était effrayant de les voir suspen
dus au câble, tantôt "plongeant dans
l'eau, tantôt élevés, jusqu'à 20 mètres en
l'air.
Le 2 'janvier, 'à une heure 'du matin,
un deuxième va-et-vient est-établi, et à
4 heures'du, matin, tous les naufragés
étaient en sûreté- Il était temps, car
la fureur des flhts augmenta, forçant la
Caramanie & s'enfuir>, après ùneHutte
surhumaine de vingt heures. ,;.
. L'amiral témoigna 'son admiration
pour les marins de la Caramanie, en en-
voyant une lettre à bord*, dans laquelle
il dit au commandant t « Les frais ma
tériels seront payés à'votre Compagnie ;
mais ce qui ne pourra jamais se payer,
c'est la reconnaissance que je vous dois
pour le courage intelligent et le dévoue
ment. » i
Il faut considérer la Nive comme per
due totalement, avec les 60 chevaux qui
durent être abandonnés à bord.
Le mauvais temps sur l'Atlantique
continue. Tous les navires de guerre
sont'sous cape.. S'attends impatiemment
qu»■ la mer permette au Lalande d'ap
pareiller pour Casablanca. -
René Lebaut.
Drames et Plaisirs du froid
• ! 'î •- J.-'"- - . : , - > ■ -r ?.. * 1 A -f! ■* f sr Sfrtê !... f.« t * ■
La " vague de iroid" provoque' dé nombreux accidaais mortels .
Elle fait la joie des patineurs et des amateurs de ski-
Une vague de froid, pour employer : une
expression • chère aux météorologistes, s'est
■abattue depuis quelques jours sur: l'Europe.
Partout, -'.on enregistre des températures
inférieures- à la -normale et si l'hiver se
poursuit -dans les mêmes conditions 1908
pourra compter parmi les années dont on
g-arde la mémoire dans les annales du
froid.. , . ■
Bien que la température se fût un peu
radoucie, le froid à encore été très vif ài
Paris, hier, pendant toute la journée. *■:
Le matin, un brouillard- assez épais '*a
couvert le ciel, et le ■ soleiL.n'apparaissalt
que -sous l'aspect d'un- gros, disque^ d'jm,
rouge pâle. ; ' ■ t
Après déjeuner;:la ioie des'patineurs fut'
ment et dignement au banquet au noni'de la
Norvège. Le maire salue iavec un profond res
pect- Votre Excellence. . .. - ,
Comme quoi les sports d'hiver peuvent rêt
chauffer les-relations internationales I
LES ftCOIOEMTS DM FROID
A PARIS
A 1 côté "des gens qui se sont', amusés, grâce
-au froid, il faut, -malheureuseihiênt; parlen
de ceux qui, ont été victimes de-la tempérai
-ture;.--.- 4>-.
■Dans la matinée, un hjomn>p
' ' ■« C-V "
' f < .
DANS LE MONDE MILITAIRE ALLEMAND
UN HOÏÏfiil&ilIliLE
■ m —-
Un officier forestier'prussien vient d'être
arrêté pour avoir assassiné un lieute
nant de la garde à pied
.... .(Dépêche de noire correspondant)'
■ -Berlin, 5 Janvier.
Tandis que l'opinion publique est enco
re sous le coup de l'émotion-produit,® pari
l'assassinat du major von Schœnebeck, un
autre drame sensationnel, - qui s'est' dérou
lé dans le.monde .militaire, vient d'être
'mis sous son vrai jour.'
- Le. héros principal est M. Lej^ndowski,
officier au service de l'admiaiiti'ation.'fo
restière. de< Prusse. Il : a sa résidence à
Benschen, petite ville située dans .la Pos-i
nanie, à-deux, heures environ de Berlin,
P a J" ie,chçmio.,de fer. Il .a &us£Lun juadià-
terre dans la capitale, 222, Kaiser-Allee,
où sa femme 'vit ordinairement.
, Le .29 septembre dernier, M. Lewandowski
arrivait .inopinément chez lui, à Berlin,
vers ,&ixr heures - du matin. Il se croisa
dans ;un,couloir avec un homme qui cher
chait à se cacher et, le prenant pour un
voleur, il le blessa d'un coup de revolver.
Celui-ci n'était antre que le lieutenant
Von ..Schmidt-Phiseldeck, appartenant au
corps aristocratique du régiment de la
garde à pied, en garnison à Spandau, près
de Berlin. Il fut immédiatement conduit
dans une maison de santé-de la Rânckers-
trasse, où il succomba six heures après.-
Toutefois,. avant de mourir, pour sauver
l'honneur de Mme Lewandowski, il décla-1
ra, d'accord avep celle-ci et avec son mari,,
qu'il s'était suicidé.
Cette: version fut acceptée par la police
et la vérité n'aurait jamais été connue si
une « femme de confiance », qui était au
service de Mme L-ewandowski à l'époque-du-
crL"ne, et qui vit actuellement à Brande
bourg,.n'avait révélé tous les détails de l'af
faire. ;
•M;. Lewandowski a été arrêté hier et in
carcéré à Kurfurstendamm.
PROPOS D'ACTUALITÉ
Suivant la philosophie optimiste et sou
riante de. l'un de nos auteurs à succès, « tout
s'a/rrang» », même à la Comédie-Française.
- Cependant; il paraît que messieurs et mesda
mes les sociétaires de la maison de Molière
n'aurçnt pas, cette fois, fait beaucoup de
brUit pour rien. Le bruit qu'ils ont fait, au
contraire, serait, si j'en crois certains échos,
de nature à leur rapporter.. Il serait question,
en,haut lieu, d'augmenter dans 1 des propor
tions sérieuses la subvention de la Comédie-
1-Yançaise. : . ' . ;j
Sans doute, les sociétaires à part entière —i
ceux dont les tournées à l'étranger peuvent - ,
entraver le bon fonctionnement d.u théâtre —,
touchent des émoluments assez sérieux. Mais; »■
comme ils pourraient gagner plus s'ils allaient
Jouer sur les scènes du boulevard, on sera
'bien'obligé, si'l'on veut les retenir, de leur
:faireune situation plus avantageuse. ...
; D'autre paçt,' le classique n'attire pas Iespu-
"blic autant que-les pièces modernes. Corneille,
'lîacinft.et Molière, ^i on les jouait plus sou-
- vent, 'mettraient- en perte le-budget de la Co
médie. '
On conclut donc, île tout cela, que, pour
attacher les artistes au. théâtre et les payer
comme il convient, pour combler le déficit que
causeraient des représentations, classiques
plus nombreuses; il n'y a qu'un moyen : aug
menter la subvention.
Hélas !... n'est-ce pas le moyen qu'on em
ploie régulièrement, en France, en toutes cir
constances ? N'est-ce^ pas toujours, au détri- :
ment, du contribuable que tout s'arrange ï
Chaque fois qu'un conflit s'élève dans quel
que administration 'de l'Etat, ne l'apaise-t-on-
pas à nos dépens ï... Un chef de bureau ne
s'entend pas* avec son directeur... vite on
crée pour lui une direction nouvelle... Et l'en
tente se fait... à. nos frais... Deux ports voi
sins se disputent à qui aura un bassin nou
veau... Pour les mettre d'accord, on leur en
creuse à chacun un.... Double dépense !:..
Qu'importe ?... C'est encore nous qui payons.
- Aujourd'hui, ce sont nos comédiens offi
ciels qui réclament, et tout s'arrange, comme
de coutume, à nos frais- .
Car c'est toujours le pauvre contribuable
qui « trinque » et qui paie les violons.
^Jean |. eBO q.
LES REIN ES DÉ LA M I-CARÊME
Lés Marchés de la Rive gauche
Les marchés de la rive gauche ont dé*
signé, hier, les trois jeunes filles -qui se-r
ront candidates au titre, tant envié et si dis
puté, de, reine des reines de la Mi-Carénée.
Les jeunes filles élues, hier, par leurs
comoac-nes et dont le choix* a été ratifié
leurs parents, 70, rue de Vanves, et qui
sont toutes deux employées dans une char
cuterie. De taille moyenne, bien prises,
elles porteraient à ravir la robe à traîne
et le long manteau royal, si les suffrages
do leurs compaenes leur donnaient, pour
Les reines fies Marchés de la rive gauche
[Au'centré, Mlle Marie Chavois ; à s'a gauche, Mlle Alice Lachenal ; à sa droite,
Mlle Jeanne Laçhenal. A gauche de la photographie, une amie.) »
par le ..comité, comptent, à elles trois,, cin
quante-huit ans. Toptes trois sont t char
mantes. - • ' '
■ -L'aînée, .Marie Chavois, vient Ravoir
vingt et un ans. C'est une grande jeune
fille à" la taille élancée, aux,traits fins et
dont l'allure, extrêmement sympathique,
lui, a, v.alu une chaleureuse'.ovation.,
Ses deux compagnes, plus jeunes qu'elle
de,deux et de; trois années, sont également
charmantes. Elles se nomment Alice et
Jeanne Lachenal.
: Ce : sont deux, sœurs, qui habitent ehez
quelques heures, le pouvoir suprême dé ré
gner sur Paris le jour de la'Mi-Carême.
De nombreuses camarades des heureuses
élues, qui avaient été'leurs concurrentes,
ont fait ..contre fortune bon cœur et n'ont
pas été les dernières à venir féliciter Mlles
Chavois et Lachenal : l'une d'elles a même
tenu à.figurer sur notre photographie.
Les élections des reines des ■ différents
marchés parisiens vont se succéder pres
que sans "interruption jusqu'au 23 février,
jour de l'élection définitive de'la reine des
reines. . . ••
1/ARC DB-TRIOMPHE DU CLUÉ : =ALPMÂNÇAIS A «KAMQNîX
{(CL B ranger- Ï
sans -bornes. Anxieusement,- ils avaient in
terrogé le ciel, et ils craignaient que le dé
gel ne survînt avec les rayons du.soleil.'
Au 1 bois de Boulogne, plus de trois mille;
personnes étaient venues au bord des lacs, ;
où l'administration, observant strictement
les' règlements, avait défendu de patiner,
parce que la glace n'avait pas encore .at
teint l'épaisseur voulue. Un service; d'or
dre important avait' été organisé ; mais,,
malgré leur r zèle, les gardes du bois fu-f
rent' débordés, - et plus de ; cinq cents .pati
neurs évoluèrent sur la; glace jusqu'à la:
tombée de la nuit. , . ... ;
Tout oe qu'on put faire, ce fut de-cana
liser la" foule sur les endroits étroits où la»
glace était le plus-résistante.
De Faut te côté de Paris, sur tous les lacs
et -ruisseaux -du .bois de Vincennes, il y. a;
eu une' affluence considérable de pati -j
neurs et de glisseurs." Sur-le lac Daumes-,
nil,' le plus vaste du bois,-on comptait, à.
quatre heures du soir, plus de deux mille
personnes. Et le' nombre des - curieux, ■ sur-
la pelousej était double.,
A .Versailles,- on a commencé, hier, à
patiner: sur le grand canal, assez timide
ment, d'ailleurs, car à la. croix du canal,,
la glace nîoffre pas encore une épaisseur
suffisante. La pièce d'eau , des Suisses,
quoique congelée, n'avait pas l'épaisseur
de-glace nécessaire pour qu'on pût s'y aven
turer.. f ■ . ■
.Par contre, à Ville-d'Avray, les,étangs
n'offraient aucun danger, et les, amateurs
affluaient,. ainsi que dans les bassins du
haut parc de Saint-Cloud. .
Sur le lac d'.Enghien, on a patiné avec
ardeur ; le patinage était toléré, à condi
tion de ne pas s'aventurer au-milieu, et les
femmes, les jeunes filles, les enfants mêmes
qui évoluaient sur la glace étaient extrême
ment nombreux. Il y avait même des traî
neaux, 'comme le prouve la photographie
que nous reproduisons, et les Parisiens, sp
donnaient l'illusion des grands sports d'hi
ver qui se pratiquent dans les Alpes.
On n'a pas encore vu de 'ces skis qui
triomphent -en ce moment à Chamonix,
mais on s'est-bien amusé.--tout de ':même,
quoiqu'il n'y eût ni concours, ni épreuves
aussi dures que celles organisées là-bas
au pied: des Bossons par le Club Alpin
français;
Les concours 'de Chamonix ont' donné
lieu, du reste, à une petite manifestation de
cordialité franco-suisse;
: Le maire de Chamonix a adressé le télé
gramme suivant au chef du département de
la guerre, à Berne : »
Le maire de Chamonix à M. Muller, chef du
département de la guerre à Berne
Les skieurs de l'armée suisse venus à notre
concours international de ski et conduits par
le lieutenant Pulver, se sont fiait admirer aux
épreuves de vitesse et d'endurance ; leur belle
tenue a été très remarquée et la ville de Cha
monix,, reconnaissante, offre , une médaille
d'or au lieutenant et une médaille d'argent
aux soldats. :
Le maire soussigné vous prie d'agréer l'hom
mage de son profond respect. <
- • Edouard S imond.
Télégramme analogue a été adressé, par
le maire dé Chamonix,' au ministre de la.
guerre de Norvège ••
Le maire de Chamonix à M. Dawès, ministre
■ / de la gliérre à Christiania
Les skieurs de l'acmée norvégienne ; venus
à .'notre concours international de ski et
conduits par -le lieutenant Amundsen ont pro
voqué. l'admiration générale par leur belle
tenue, leur "habileté, leur hardiesse, lêur ex-"
trême courtoisie ; ils ont été ' superbes aux
épreuves de saut. , - - • .
La'ville de Chamonix, reconnaissante, offre
une, médaille d'or au lieutenant, .une médaille
d'argent aux soldats. - - '
,Le capitaine Gulbranson a parlé éiocvuern-
rantaine d'années est tombé mort,rue .'d'Al
lemagne, frappé d'une congestioni Le cad"
vre de l'inconnu a été transporté à la
Morgue. : . ; -
Boulevard .Magenta, une sexagénaire*
Mme Amélie Pillât, plumassière, est tombée
raide morte. • ' —
- Un charretier, 'Alphonse Giraud, âgé de
cinquante-sept ans, a succombé aux suites j
d'une -congestioni au moment où il ipajssaiUI
avenue ^Bosquet. - . "
; A l'hôpital Necker. une couturière; Mme
• BRANGER.)'
Un trafneau sur le lac d'Enghieit
Céline. Barleux, qui 'était tombée de conges
tion, est morte quelques instants après son
■admission: • ■>. •
Un ouurier agricole, Edmond Cauchois,
a été trouvé mort de froid dans la grange
de M. Petit, cultivateur à Cléry-en-Vexin,
DANS LES DÉPARTEMENTS
(Dépêches de nos ..correspondants)
SURPRIS PAR LA TOURMENTE
Largentière, 5 Janvier.
Un vieillard, Lo.ùis Tâfdieu, âgé de qua
tre-vingts ans, allant de Saint-Cirgues-en-
Montagne, à Rieutord, a été surpris, avant-
hier, par la tourmente de neige. Son cada
vre a été trouvé le lendemain^ au pied .d'un
arbre enseveli dans la neige. t
On signale aussi la disparition d'une fem
me Rosine Fargier, âgée de trente-huit ans,
partie de Burzet,- mercredi soir, pour Rieu
tord. Des habitants du pays envoyés à sa
recherche n'ont, pu retrouver ses traces, et
tout porte à croire qu'elle est tombée dans
une des congères de la forêt de Beauzon qui
font, chaque année, un grand n'ombre da
victimes. '
Fontainebleau, 5 Janvier.
Ce matin, M. Louis Létang, maire de
Bois : le-Roi, a trouvé sur fa route de Sa-
moi-s-sur-Seine,' près du pont Victor, le ca<-
davre d'un homme âgé de soixante-dix ans
environ, qu'on suppose être un nommé
Charles Tessier, et qui avait succombé aux
sùites d'une congestion causée par le froid.
Tarbes, 5 Janvier. .
Un . chemineau, Alcide Baylacq, origi
naire du Gers, qui voyage avec une petite
voiture attelée àe deux chiens, a été 'trou
vé mort sur la route, à Père; près de 'Lan-
nemezan.' On n'a pu que fort difficilement
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.73%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.73%.
- Collections numériques similaires Labrousse Fabrice Labrousse Fabrice /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Labrousse Fabrice" or dc.contributor adj "Labrousse Fabrice")Prêtez-moi cinq francs, drame en 3 actes, par MM. Albert et F. Labrousse... [Paris, Gaîté, 19 juillet 1834.]. Numéro 61,Tome 3 /ark:/12148/bd6t54200180n.highres Fleurette, ou le Premier amour de Henri IV, drame en 3 actes, par MM. Albert et F. Labrousse... [Paris, Ambigu-comique, 11 mars 1835.]. Année 2 /ark:/12148/bd6t54198701t.highresDupetit Méré Frédéric Dupetit Méré Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Dupetit Méré Frédéric" or dc.contributor adj "Dupetit Méré Frédéric")
- Auteurs similaires Labrousse Fabrice Labrousse Fabrice /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Labrousse Fabrice" or dc.contributor adj "Labrousse Fabrice")Prêtez-moi cinq francs, drame en 3 actes, par MM. Albert et F. Labrousse... [Paris, Gaîté, 19 juillet 1834.]. Numéro 61,Tome 3 /ark:/12148/bd6t54200180n.highres Fleurette, ou le Premier amour de Henri IV, drame en 3 actes, par MM. Albert et F. Labrousse... [Paris, Ambigu-comique, 11 mars 1835.]. Année 2 /ark:/12148/bd6t54198701t.highresDupetit Méré Frédéric Dupetit Méré Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Dupetit Méré Frédéric" or dc.contributor adj "Dupetit Méré Frédéric")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k618128p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k618128p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k618128p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k618128p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k618128p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k618128p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k618128p/f1.image × Aide