Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-02
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 janvier 1908 02 janvier 1908
Description : 1908/01/02 (Numéro 16442). 1908/01/02 (Numéro 16442).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6181245
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
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Le Petit Jottraal illustré de la Jeunesse 10 cent.
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partent des i""et 16 de chaquemeïs
JEUDI -2, JANVIER 1908 .
•*' 2 SA INT BASILE ~r- 364' , .1
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE (NUMÉRO ,16,442)
Lés manuscrits ne sont pas rendus ; si
Dernière Édition
§
La rivalité est nëe du jour cù _ la poli-
tiqua étrangère atiemanda s'avisa d'être
« mondiale ». Les rapports des
deux peuples sous ia reins Victoria et
sous Edouard VII. — L'Entente Cor
diale et la récente visite de Guillaume II
en-Angleterre. -
i Wlr
■ Nul ne conteste plus qu'il existe un .-anta
gonisme anglo-allemand ; mais tandis que
certains,craignent qu'il ne soit irréducti
ble, .d'autres pensent que la temps "en atté
auera les effets. -
Cet antagonisme a ■commencé à se mani
fester il y a une douzaine d'années. Depuis
longtemps l'Angleterre, à l 'abri -dans ses
îles, vivait - dans - un splendide isolement,
La prospérité- merveilleuse qu'elle connut
dans la décade qui suivit:la guerre franco-
allemande la poussait à y, demeurer.. Elle
. ne vissait qu'à ouvrir de nouveaux débou
chés à ses produits; ;, son commerce domi
nait sa politique. Elle était l'unique puis
sance mondiale et-' tous, ses nationaux
« croyaient en l'avenir de leur empire vas
te commet le ■ monde et dont aucun Anglais
ne saurait parler sans un frisson d'enthou
siasme ».
: L'apparition de concurrents redoutables,
les Etats-Unis et' surtout l'Allemagne,
ébranla ce superbe optimisme.
• Après avoir, établi son unité par une sui
te de guerres heureuses, l'Allemagne pensa
que le terme de : ses difficultés-.était arrivé
Est que-les milliards .français-l'avaient faite
riche à jamais. Un krach retentissant en
1873 la détrompa. Ayant alors compris que
la guerre ne peut plus être l'industrie d'u
ne nation, .elle entreprit de-devenir pros
père par le travail. Elle allait réaliser ainsi
la prédiction que. .Bismarck avait faite en
1871 au château de Versailles : « L'empire
s'agrandira non par des-conquêtes belli
queuses, mais par les dons et les biens de
la paix ». Le repos lui. était .d'ailleurs in
dispensable pour s'organiser et pour» digé
rer ses conquêtes.
" L'exemple du développement, économique
de la Grande-Bretagne-la-porta- alors;à se
transformer de pays presque exclusivement
agricole qu'elle était, en pays industriel ;
elle en avait la possibilité. Des tarifs pro
tecteurs s établis en 1879 favorisèrent son es
sor dans ...cette ■ voie et. en peu de temps,
l'importance'de sa production la poussa à
recherohjer des < débouchés - au ■ deliors. Elle
3e débarrassa de ses tarifs protecteurs et
de 18^1 à 1894 des traités .de commerce lui
; facilitèrent Tëxportation de ses produits.
Dans l'année qui suivit .cette dernière
date, la seconde, enquête sur la baisse, du
commerce- britannique montra à l'Angle
terre- le danger économique qui grandissait
£Êvec l'AUfimagne nouvelle, et bientôt après
apparurent entre les dieux'pays les pre
miers .symptômes: d'un antagonisme que
des froissements politiques allaient- ag
graver.
* - -
.... *»
.■■r .À;-ïa «hute dé Bismarck," Guillaume II
avait.-dit« Le poste de l'officier de quart
sur le navire de l'Etat m'est échu ; la route
reste la même. En avant- à -toute vapeur ».
Et il-alla de l'avant, à toute vapeur, mais
sur une route • nouvelle.* ■ D'exclusivement
' européenne, la. politique de l'Allemagne de
vint. mondiale et impérialiste, et elle heur-'
- ta de, ce fait la politique de l'Angleterre.
M.ais comme l'Angleterre, était en rivalité
aivec la France en Afrique, avec la Russie
en'Asie, elle céda toujours aux exigences
de l'Allemagne par crainte de -la voir s'as-
socief à ces deux puissances, ainsi qu'il
arriva quelquefois, et Guillaume II exploita
cette -situation pour marchander ses ser
vices ou-'sa neutralité.' Tant que vécut la
reine Victoria, son influence fut d'ailleurs
ttè's grande" à Londres.
L'avènement d'Edouard VII en commença
le déclin et- l'attitude de la diplomatie de
Berlin-durant la , guerre sud-africaine le
précipita. Les Anglais finirent par se lasser
de l'amitié allemande qui leur coûtait-dé
cidément trop cher, et cet état de l'opinion
publique permit à leur souverain de chan
ger. l'orientation de la politique étrangère-
de l'Angleterre suivant ses tendances fran
cophiles. A la retraite de lord Salisbury
(juillet' 1902) le rapprochement vers la
France s'accentua. ■
L'entente cordiale et la diminution de la
-puissance-russe en Asie privaient Guillau
me II des moyens de pression qu'il avait
employés jusque là pour obtenir le consen
tement ou la collaboration du gouverne
ment de Londres à ses combinaisons diplo
matiques.' Aussi profita-t-il. de la rupture
de 1'é.quilibre européen que produisirent les
événements de Mandchourie pour tenter de
détacher par la menace la France "de l'An
gleterre. - Il échoua et sa- tentative se re
tourna contre lui. En. découvrant à ces deux
puissances le danger commun qui les me-
maçait, elle les jiorta à resserrer leurs-liens
pour , le conjurer, La diplomatie habile
d'Edouard VII participa ou prêta alors la
niqdmi à ces ententes dont l'accord anglo-
russe, a été le couronnement, et-qui ont eu
pour .but de libérer les puissances contrac
tantes de ipréoccupations extra-européen
nes;' %
-L'Allemagne se trouvait Isolée et l'on eut
quelques appréhensions sur les mobiles de
la politique du roi d'Angleterre. .Mais ses
déclarations pacifiques réitérées, la volonté
évidente du cabinet libéral anglais de réa
gir contre la poussée germanophobe qu'il
avait trpuyée à son arrivée au pouvoir et
d'autres manifestations particulières dans
ce même-sens contribuèrent à tranquilliser
lés esprits. On rappela- qu'il n'y a aucune
difficulté précise entre l'Angleterre et l'Alle
magne^ que s'il'existe entre' elles un anta
gonisme' économique permanent, il n'est,
pas de points spéciaux où elles doivent in
failliblement se heurter, la- question du che-
de dç Pagdad pouvant, aveç une
bonne volonté" mutuelle, être solutionnée 1
à. la satisfaction de tous.
Les symptômes de détente entre les deux
pays furent donc favorablement accueillis,
même en Framce. où l'on n'avait pas à en
prendre ombrage, et la visite' de Guillau
me II à Londres fut considérée comme l'in
dice d^une amélioration de la situation
internationale européenne. .
On était donc so„us la bonne impres
sion -de ces événements quand la - connais
sance du nouveau programme naval alle
mand vint déconcerter les plus, notoires:
germanophiles d'Angleterre et «^refroidir
leur zèle. • • ^ '
C'est le droit de l'Allemagne, un droit
que nul ne" saurait .lui contester, d'aug
menter sa flotte de guerre de' la façon qui
lui convient., Cependant, on peut douter
des raisons qu'elle donne .à cet accroisse
ment quand elle le justifie par la nécessité
où eîle se trouve de s'ouvrir de nouveaux
débouchés aux 1 meilleures conditions .possi
bles, * et gans- doutç serait-elle gênée", pour
préciser de, quels débouchés il s'agit. Elle
ne doit donc pas être surprise.que l'Angle
terre.en éprouve des inquiétudes et la dé
termination du gouvernement de Berlin
de concentrer ■ dans la mer du Nord tous
les éléments de sa puissance, navale les
explique. ,< • •
, L'antagonisme anglo-allemand, d'abord
•économique, puis politique, affecte donc
maintenant un caractère particulier.Privée
des-moyens diplomatiques qu'elle avait
employés, jusqu'à ces dernières années
pour lier à ses combinaisons le gouverne
ment de Londres, l'Allemagne manifeste
l'intention de se créer une flotte de guerre
capable de soutenir, à l'occasion, sa poli
tique mondiale contre une opposition
quelle qu'elle-soit. L'Angleterre, qui consi
dère la maîtrise des mers comme indispen
sable à sa, sécurité même, a la ferme vo
lonté de la conserver. Elle aura certaine
ment des ressources financières .suffisantes
pour y parvenir, mais le personnel ne fera-
t-il pas finalement défaut à-ses navires
trop nombreux ? Que ferait-elle alors ? Et
attendra-t-.elle jusque-là ? « Nous, nous
trouvons en . présence de la situation la
plus grave que nous ayons jamais dû. envir
sager », écrit la Forînightly Review ; et
c'est un signe des temps sur lequel.il faut
insister qu'un * ministre anglais ait dit :
,« Il est possible qu'un jour -nous ne puis
sions plus; compter aussi absolument qu'à
l'heure actuelle sur notre marine et que ce
soit sur la force des défenses de terre que
nous ayons à placer : notre confiance. » ;
*** ,
Il ne faut rien exagérer cependant ; les
chances de réalisation de cette hypothèse
sont lointaines et l'Angleterre pourra
conserver longtemps encore l'avarice qu'elle
•possède, açtjiell^rpent.A la.^détçrminatipn
dé l'Allemagne de faire dè wilhelmsliàven
ile. premier port d'attache de la flotte alle
mande, de transformer Héligoland en un
d^pôt de charbon et Brunsbuttel en une
grande base navale, elle a répondu en déci
dant de créer à Rosyth, sur la.mer, du
Nord, un vaste port militaire, et l'opinion
anglaise n'a manifesté, aucune défaillance
devant la nécessité que les formidables ar
mements allemands vont imposer à l'An
gleterre: de; construire annuellement six
cuirassés pour maintenir sa suprématie;
-Pour empêcher l'Allemagne .d'ajouter a
sa puissance militaire une puissance na
vale décisive, le gouvernement de Londres
emploie d'autre part les ressources de sa
diplomatiô et ses conseils n'ont pas dû être
«étrangers au programme de réfection de la
flotte espagnole. ■
La, seule conséquence immédiate de la
nouvelle -phase de l'antagonisme anglo-alle
mand est que,-entraînées dans le mouve
ment général, toutes les nations réorgani
sent ou augmentent leurs forces militaires j
et l'on ne peut que regretter la légèreté
avec laquelle toutes ces questions, ont été
envisagées en France ces derniers temps.
E. Uccianl..
EH JOUAHT AVEC 1 FUSIL
, ' **
Un jeune homme tue une fillette avec une
arme qu'il ne croyait pas chargée et
en blesse une autre
{Dépêche de notre correspondant)
; Saint-Mihiel, 1 er Janvier.
Un terrible accident s'est produit aux
Paroches. Un jeune homme, Georges Oli
vier, âgé de dix-sept ans, ayant prjs le
fusil de son grand-père, qu'il ne croyait pas
chargé, a mis en joue une fillette, Germai
ne Hennequin, âgée de neuf ans, et a pres
sé la détente. La malheureuse enfant a re
çu toute la charge dans la tempe.
Les plombs, après avoir'traversé la tête
de la fillette, atteignirent dans une mai
son voisine une autre fillette, Emilienne
.Marbaque, qui fut blessée à la tête.
Un dirigeable chinois
{Dépêche de notre correspondant)
Hong-Kong, 1 er Janvier.
La Chine aura sous peu son ballon diri
geable .et ce ne sera pas un aéronat calqué
sut un modèle européen.
, L'inventeur de l'auto-ballon dont on va-
doter l'armée du Céleste-Empire est un
Chinois, Tze-Tzan-Tzai
L'enveloppe du ballon ne sera pas en soie
ni en toile, mais en aluminium ; les héli
ces sont disposées de manière que l'aéronat
puisse avancer et reculer à volonté.
-Le réservoir-à gaz sert de bouée. L'équi-
'libre vertical est établi à l'aide des hélices
horizontales, dont le mouvement est réglé
par un mécanisme d'horlogerie. Le gouver
nail est composé d'ailes d'acier actionnées
par l'électricité.
BipDonsa Xlil n'ira pas en HmÉrlçue
[Dépêche de neutre correspondant)
Madrid, 1" Janvier.
; Un communiqué officiel émanant du pa
lais royal a été adressé à. la-presse.
Il dément que le roi. d'Espagne doive
faire, au courant de l'année 1908, un voya
ge dans l'A«iérï<ïye du Sud.
rtouF
En même temps que les premiersVfroids.
de l'hiver, les marchands de gui ont fait-
leur apparition à Paris.. >
Qui ne connaît cette .plante qui croît, suri
certains ' arbres et en particulier s\?r les
chênes et les pommiers et que-les gagne-
petit de la rue attachent à chacun des bouts;
d'un long .bâton porté sur l'épaule ?.
En dépit du scepticisme qui gagne sans
cesse du terrain, le gui n'a pas encore/per
du complètement la vogue qu'il eût jadis.
Par un reste, de la vénération populaire
dont il fut l'objet"au temps des druides et
en raison-des/idées superstitieuses qui;s!atf-
tachaient à sa verdure, beaucoup .de familr
les né voudraient pas voir passer les fê-:
ï>aïis et cueillent .eux-mêmes les verdoyants
'rameaux sur^jpë chênes'ou, à défaut^ sur
d'autres essences d'arbres.
Le prix d'une branche de, gui varie sui
vant le -chaland - : le marchand de la rue
la ;cède contre une- pièce blanche, quelque
fois même pour- quelques sous", si le . soir,
est tombé ,et T que le : vendeur veuille rega
gner son logis sans emporter ■ avec- lui son
encombrante marchandise. -Dans certaines
boutiques, où les yerts : rameaux sont or
nés de coquets rubans, il.s atteignent des
prix plus élevés. - • , - - - ■ , ,
. Et,, qu'il vienne des petits .marchands au
pittoresque bagage, .ou de chez les, commer
çants .aux- boutiques bien achalandées, le
Le marchand de
■tes de Noël'et du Jour de l'An saris la'pla/n-
=te aux baies blanches qui doit -donner Jdu
bonheur à la maison !
Quelques marchands de gui vont acheter
le matin, soit aux Halles centrales,, sQit- au
marché aux Fleurs, "les branches ' de gui
qu'ils espèrent vendre dans la journée •;
mais beaucoup d'entre eux, qui n'ont-pas
les maigres avances "nécessaires, se ren
dent, à pied, dans les forêts environnant
gui, « qui porte bonheur », se vend en gros
tas pendant? la semaine" qui va de la Noël
,au Nouvel An. ■
j .A l'étranger, sa vogue n'est pas moin
dre-et une récente dépêche de notre corres
pondant' de Saint-Malo montrait que le gui
©St l'objet d'un important commerce d'ex
portation et 'qu'il va en Angleterre disputer
ay houx les thoinneurs de Christmas et de
.la Nouvelle Année. . .
LES ÈVÊNEMÈN.m'-DU- MAROG
CONTRÉ LES IBENI-SMSSEN
Les Caïds se rendent ou sont faits prisonniers
L' Agence Havas a communiqué hier
la note suivante : ■
« Une dépêche ■ du général* Lyautey an
nonce que nos. troupes ont, le 30 et le.31 dé
cembre,' traversé le massif ■ montagneux
dans la région des Beni-Khaled.- f ■
» Les troupes du colonel Félineau, divi
sées en trois colonnes, ont pénétré dans le
massif par Beriyaliia, Nedjar et par le ra
vin de Tazalviotet - ; elles ont occupé tous
les débouchés du Nord. "
» Le goum du lieutenant .Lapostolle a
occupé la maison de Moktar-Boutchicki Ce
caïd, qui s'était signalé par son hostilité
contre la France, s. est rendu sans coup fé
rir pour éviter, a-i-il4.it, l'effusion-du sàntf .i
Le général Lyautey a décidé de le garder ûî
sa disposition jusqu'à nouvel- ordreï Lè
caïd de Tadjirh et ié 'cheik Aman-Berè-
Améa ont été faits prisonniers. Ils' ont■ été
dirigés sur Alger où ils seront internés..
» Le cheik El-Arbi, dont l'attitude avait,
été fort suspecte, a été frappé d'une amenr
de de mille francs, qu'il a payée immédia
tement. ■ .
» Les fractions de la tribu des Tadjirt
qui'avaient refusé de verser les amendes
qui leur avaient été infligées ont été raz
ziées. On leur a saisi environ quatre à cinq
mille moutpns et cinquante bœufs.
» La colonne placée sous les. ordres du
colonel ,Espinasse. après avoir occupé le
coi de Giierbouze a fait sa jonction tivec
les troupes du colonel Félineau, devants
Martinprey. '
» Le général Lyautey considère .que les
opérations effectuées par nos troupes en-
plein massif montagneux; dans des gorges,
extrêmement difficiles où l'on n'avait pa$i
pénétré jusquHci, ,sont décisives. i
» Les versements en nature: effectués
jusqu'à ce jour par les tribus représentent
une valeur d'environ 71,000'francs. Parmi 1
les objets remis aux. autorités militaires'
se trouvent 725 fusils à tir rapide. î> ■ . • ,
A Casablanca
——
Le cong$ du générai Druda. Arrivée ;de
renforts.—Une reconnaissance. .
Casablanca, 30 Décembre
Le général. Drude a reçu hier un télé
gramme du ministre de la guerre luit-an-
nonçant sa promotion au grade de com
mandeur de la Légion dïhonneur et qu'un
'congé, lui était accordé. -,
Le général Drude était visiblement,mala
de depuis quelque temps, 1 mais il conservait
cependant l'espoir de pouvoir conduire, les
opérations futures ;• il avait demandé deis
renforts dans ce but mais, terrassé par des
excès de fatigue, .il s'est vu dans l'obliga
tion de demander un congé au même mo
ment. où il recevait de nouveaux renforts.
Le général- avait. en outre préparé la
'marche en avant.
Aussitôt.la remise de son commande
ment faite, le généra.1 Drude s'embarquera,
pour la France.
Le. transport la Nive est arrivé cette nuit,
ce iriatjLn il a débarqué le premier convoi
d'! renforts, comprenant trois compagnies
(du ,1 er régiment de zouaves et un .escadron
du .3 e spahis. Le débarquement a commen
cé à sent heùres du matin; il : a été- favorisé
par une mer calme et à-midi -il était en
tièrement'terminé. '< y 1 •• i ,
Les. renforts' arrivés camperont sous des
stent-es, en attendant la construction des
baraquements, qui- est .poussée très active
ment. -
Une reconnaissance, est - partie ce matin.
Elle- comprend un bataillon d'infanterie,
qui s'est cantonné en soutien à la ferme de
Crack, 'située au bord de) la- mer, aux envi
rons d'Aïn-Geba; La cavalerie, - composée
d'un .escadron de chasseurs, est chargée
d'exiplçrer la zone comprise entre Sidi-Mou-
men' et Titt Mellil. . a
-L ë Yictor-Hugo est attendu demain, .
. L b voyage du général d'Amado
i ; Madrid, l 6r Janvier.
Le-général d'Amade et son aide de camp
sont arrivés par le Sud-Expresç.- Les deux
officiers étaient attendus;'sur le quai de la
gare, par le commandant de Lapanouse,
attaché militaire français ; ils sont ensuite
partis, directement,. pour l'ambassade de
France.
; < Le' général d'Amade : a déposé ' sa carte de
visite' chez le président du conseil et chez
■les ministres d'Etat et de,la guerre. Il est
parti, ce soir, à huit heures vingt, pour
"Cadix: M. Revoil, ambassadeur de France,
et le commandant de Lapanouse l'ont ac
compagné à la gare.
Le successeur du général Drude arrivera
demain jeudi à Cadix et il s'embarquera à
boMidu Ckasseloup-Laubat vendredi ma-
.Jtin, '., A ;
.' LB BAILi
il avait âaosi
' od tente le le tuer
r in est le oemialiie?
!, , _ ——
, La 1 nuit, dernière, un drame dont les eau
"ses restent inexpliquées s'est déroulé à la
porte d'un débit de vins de la rue Labois-
Rouillon, dans le,,dix-neuvième arrondisse
ment de Paris. - '
; Un individu, un Italien, a été assez griè
vement blessé., Une arrestation êP'été opé
rée, celle d'un autre Italien.
■ Le blessé, ne peut expliquer les causes
de l'agression dont il fut victime. Quant
au meurtrier présumé, il nie énergique-
ment l'acte qu'on lui reproche.
■ . M. Folli, un Italien, exploite, 17, rue La-
bois-Roûillon, un débit de vins et un garni
dont les clients, les hôtes, sont pour la
plupart ses compatriotes. En.assez grand
-nombre, les transalpins s'assemblent là, le
iisoir, après leur journée de travail, causent
du pays, jouent à des jeux en honneur au
delà des Alpes. '
! A l'occasion du Nouvel An, M; Folli avaît
deinàndé et obtenu de M. Ducroccf, commis
saire de police, l'autorisation de laisser son
débit ouvert toute la nuit. Il organisa, pour
fêter la nouvelle année,'un bal :qui pro
mettait d'être joyeux. -
Danseurs et danseuses avaient répondu
nombreux à l'appel du'commerçant.
Dans la soirée, « les couples tournoyaient
paiement dans une salle du fond de l'éta-
jlissement. . ,
Parmi les danseurs se trouvaient un lo
cataire de l'hôtel, un journalier j Jean Pe-
latti, âgé de trente-sept ans, qui, vers deux,
heures du matin, déclara qu'il regagnait
sa chambre ; il prit sa clef accrochée à un
tableau, placé .près de la salle où les invités
s'amusaient, souhaita le bonjour aux uns-
et -aiix autres^ puis s'éloigna.
: Au moment où il sortait du débit, deux
coups de feu successifs retentirent, tirés
sur IuL ■ - '"
Atteint une-première fois dan9 la région
des reins, Pelatti, qui avait été. légèrement
touché, se reto'urna ; le deuxième coup le
blessa grièvement au sein^droit ; il s'affais
sa ; deux hommes qui l'avaient .suivi au
moment où il gagnait la rue s'enfuirent,
poursuivis parles danseurs, par des agents
accourus: -Tous deux furent arrêtés et les
témoins affirmèrent que c'était l'un d'eux,
om bouvier, âgé de vingt ans, nommé Dé
siré Cheval!,.qui a\'ait fait feu.
Le commissaire de police, que Ton avait
avisé, -procéda à l'interrogatoire du coupa
ble présumé. Celui-ci, malgré les témoigna
ges des personnes qui l'accusaient, persista
à nier sa culpabilité, disant qu'il ne con
naissait pas Pelatti,qu'il n'avait .eu aucune
discussion avec lui et que, par conséquent,
il n'avait aucun motif de rancune contre
lui.
Il a, néanmoins, été envoyé au dépôt.,.
Pelatti, soigné à l'hôpital Saint-Louis, est
dans un état assez grave.
PROPOS D'ACTUALITÉ
L'aûtre Jour; Je signalais. Ici mSme ce fait,
constaté'par des chiffres, que, depuis deux, ou
trois ans, la charité sociale est en constante
décroissance, et J'en- attribuais la cause, , en
partie, tout au moins, à la diminution non
moins - constante de la sécurité sociale.
Plusieurs lecteurs m'ont communiqué leur
avis à 'ce sujet. Ils estiment en substance
que, si l'on donne moins qu'autrefois, c'est
surtout parce que les somnjes versées pdr la
charité publique ne vont pas toujours stricte
ment à ceux auxquels les souscripteurs les
destinaient, et aussi parce qu'elles mettent
trop de temps à leur parvenir. •
. '«.Au lieti .ae,distribuer sans -fonds-
de secours immédiat aux sinistrés, comme le
fait le Petit Journal, m'écrit un de mes cor
respondants, la charité officielle diffère, lam
bine et,nous fournit chaque jour la preuve de
son apathie et.de son.sans-gêne. »
Un autre lecteur me déclare : « Je ne donne
plus parce que l'Assistance publique emploie
les deux tiers des largesses faites aux- néces
siteux pour couvrir les frais de son person
nel... »
:* Les deux tiers », me disais-je ; 'voilà sans
doute un lecteur qui exagère... Eh bien I non,
il n'exagère pas. Un rapport de M. Houdé,
conseiller municipal, sur l'Assistance publi
que, arrive juste à point pour me confirmer
•l'exactitude de cette assertion. Il résulte de
ce rapport- que les dépenses- du; personnel de
cette administration ont augmenté, depuis,
1893 jusqu'à ce jour, dans des proportions
exorbitantes et qu'elles absorbent à présent
65 % du budget total. *
Il est vrai qu'il ne s'agit pas seulement, dans
cette dépense, • du personnel administratif,
mais aussi de celui des hôpitaux : médecins,:
internes, infirmiers,-infirmières, etc... Tout de
même, 65 % c'est énorme. Et s'il ne reste que
35 % pour les frais généraux de toutes sortes :
le linge, les médicaments, les secours, etc., il
faut en conclure que les pauvres gens n'ont
qu'une part bien minime des sommes que la
charité publique verse à leur profit.
, M. Houdé observe que « l'augmentation des
subventions municipales à l'Assistance publi
que a été presque totalement consacrée à
améliorer le sort' du personnel : traitements,
caisse de retraites, repos hebdomadaire, etc. »
Tout cela est. fort louable, évidemment. Il est
bon de reconnaître les soins de ceux qui tra
vaillent et se dévouent... Mais il me semble
qu'avant-tout on devrait s'efforcer — et nous
sommes assurés que M. Mesureur s'y efforcé
— de faire la part un peu plus large aux
malheureux.
Jean Lecoq.
LE 1" MIES 1
■ r**—— ; • .t
Paris s'est réveillé pcus la neige'. — Pas
Se réceptions officielles.— Ce qtf oa a
. vendu et acheté.
Pari£, hier matin*' s'est réveillé sous
la neige et le « blanc manteau «".chan
té-, par les poètes n'a pas ajouté à l'agré-*
menf des promenades parisiennes. , - -
En raison de la morti du Garde des
Sceaux qui a,entraîné la suppression dès
réceptions officielles, le quartier de l'E
lysée .n'avait pas, pour la première fois
depuis bien longtemps,pris l'aspect par-.
ticulier au premier jour de l'afi. L'ab
sence du spectacle offert habituellement-
par le défilé des uniformes chamarrés;
la cavalcade des. escortes, les .files dés.
voitures du côrps diplomatique, avait
autant que la neige eu pour conséquen-
ce de dégager les abords du palais pré
sidentiel.
L'animation n'en était pas moins très ■
"Vive à l'Elysée, où l'on venait s'inscri
re sur les registres et déposer sa carte
dans les casiers des personnalités de la
Présidence.
Les membres du gouvernement sont
allés présenter individuellement leurs
compliments de nouvel an au Président
de la République. ^
La réception du corps diplomatique
par le chef de l'Etat aura lieu, après
les obsèques .de, M. Guyot-Dessaigne, ; à,
une date qui sera ultérieurement fixée*
Ajoutons que si les réceptionsofficiel
les n'ont pas eu lieu hier, les visites par
ticulières ont, comme.de coutume, animé
les rues et les boulevards, au grand
profit des cochers, car les yoitures
étaient prises d'assaut.
-**-
Pour châtier les auteurs des derniers dé
sordres, le chah et le Parlement
sont d'accord
j( Dépêche de notre correspondant)
Téhéran, l« r Janvier.
Tous les ministres se sont rendus, au
jourd'hui, .au Parîement, nour répondre à
une interpellation relative à la poursuite
judiciaire *des personnes qui seront recon
nues coupables des derniers désordres.
Cette interpellation est le résultat d'une en
tente entre le chah et le Parlement.
Le ministre de la guerre et le gouverneur
de Téhéran, lè prince Salar-es-Saltanet,
ont promis le prompt châtiment des cou
pables.
' La cour, les escaliers, les couloirs et une
partie de la salle des séances du Parle
ment, étaient gardés, pendant la séance,
par la milice en armes, placée sous le
'commandement d'un général. ;>
Cet appareil militaire était des plus im
pressionnants. ,
A Lyon, le îbh ItrnitliTcité
{Dépêche ,de notre correspondant)
- /■ . - Lyon, 1 er -Janvier.
Ce soir, un incendie a éclaté, chemin de
Gerland, dans une cité appelée « Clos Gal-
land » et qui est constituée par de nom
breuses et légères habitations. En un ins
tant, le feu a détruit toutes les maisonnet
tes, dont l'une était habitée par un septua-
i génaire, Jean Lassalle, chiffonnier. ■ Ce der
nier, qui était rentré ivre,- a dû. imprudem
ment, renverser sa lanterne et causer ce
sinistre. Il a été retrouvé carbonisé.
Souhaits officiels .•
A l 'occasion de la nouvelle année, Je Pré
sident de. la République a reçu des télé
grammes de félicitations émanant de rero-
pereur de Russie, du roi de Grèce, du roi
d'Italie, du roi .des Belges, idu roi de Portu
gal,. du roi de Norvège, du roi de Serbie^
du-chah de Perse, du prince de Bulgarie,
du sultan de Turquie,„etç„,etc. .-
."-"Dé nombreux 'télégrammes, adresséé par ■
les colonies françaises à l'étranger^» sont
également parvenus à l'Elysée.
Le Jour de l 'An a-t-il été fructueux
pour le commerce
Telle est la question que nous avons posée
hier à toute une catégorie de commerçants
parisiens qui attendent avec impatience le
Jour de l'An.
— Les affaires ont été sensiblement les mê
mes^ que l'an dernierj&nous ont répondu les
confiseurs -des grands quartiers. Notre clien- i
tèle, en.général composée de gens aisés, fait
à chaque. Jour de l'An, à peu de choses près,
les mêmes cadeaux. Et si leurs revenus ordi
naires subissent quelque diminution, ils-écoi
nomisent vraisemblablement sur d'autres cha
pitres de leur budget, mais ils envoient tou
jours à leurs amis les sacs de bonbons habi
tuels. Songez donc, cela c'est la façade î
— ^t qu'avez-vous le plus vendu, cette an
née. ? des dragées, du chocolat ou des marrons
glacés ?
—En première ligne, des chocolats, puis en->
suite des marrons glacés. Quant aux dragées,
aux pralines et aux fondants, dont nos pères
étaient si friands, ils viennent tout à fait en '}
seconde ligne, et encore sont-ils fortement'dis- [
tancés par les chocolats et les marrons glacés.
Ce sont, au contraire, des bonbons que *
l'on vend le plus dans les quartiers populai
res.' '
— Cela tient, nous a dit un épicier bien acha. *
landé de Belleville, cela tient à ce que nous
avons beaucoup d'enfants parmi notre clien
tèle. Or, ceux-ci achètent de jpréférenoe les
dragées aux couleurs vives et Appétissantes.
Nous en avons beaucoup vendu ces jours der
niers et nous sommes assez contents du chiffre
d'affaires que nous avons atteint.. ■ . :
Même satisfaction dans les bazars, où les
transactions ont été particulièrement nom
breuses dans la journée et dans la solréà
da mardi.
— Comme tous les, ans, nous avons vendu
beaucoup de jouets mécaniques, beaucoup
d'automobiles minuscules et des tableaux,- et
surtout, en grand n'ombre, des iouets scientifi
ques. ' ■ ;
Chez les bijoutiers et les joailliers, les
affaires, n'ôiït pas manqué, mais elles: ont
été moins brillantes que l'an dernier : * -
— Cela tient à deux choses, nous ont dit plu
sieurs joailliers des boulevards : la concurren-»
ce que nous font les marchands de bijoux en
imitation et aussi, à l'augmentation du prix
des pierres précieuses.- > ~
Les commerçants qui vendent les objets
de toilette de luxe, destinés à la parure fé- ,
minine, ne sont .pas, pool plus, :extrêmeinenî<
satisfaits : - ' ...... ^
— On offre de moins en moins de cade'aift
utiles aux dames. Sollicitées toute l'année p-ir-.
les occasions tentantes qui leur sont offertes
par le commerce parisien, les dames compé
tent leur trousseau au fur et à mesure de leurs
besoins et de leurs ressources. Ceux qui
avaient coutume de leur offrir,, pour leurs
étrennes, du linge ou des-objets de toilette,
savent cela. Aussi achètent-ils de nréférer.cc
des bibelots plus futiles et. quelquefois aussi
moins coûteux que pos luxueux trousseaux:
Dans le commerce des fleurs,.le?'affaires
ont été aussi importantes que l'an dernier :
— Nous avons beaucoup vendu de fleurs et
de plantes yertes, nous a-t-on répondu. Parmi
celles-ci, lés araucarias, les cycas, les 1 lata-
nias, les quinsias et les phénix ont été beau
coup demandés. Comme fleurs, nous avons
vendu de tout ; mais de préférence du liiu--
guet et du lilas blanc de serre, des orchidées
et des azalées. ■ t _ , :
Les maroquiniers et les marchands de
bibelots et d'objets d'art ont fait des a-ffaj-
ros d'or :
— On offre de plus en plus des bibelots,nous
a répondu l'un d'eux, et nombre d'entre nous
ont presque doublé, cette année, leur' chiffre,
d'affaires. C'est par milliers qae l'on a .vendu-
des statuettes, des coupes, des vases de iout
style et de toute forme Dans notre branche
Mmtswmt, RÉDACÏM ET AMOJÎCES
!61* inie tafayette, â'Pàrls "(9°®) .
'ADMINISTRATION!. Téléphone 10147
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^TJN'AN.
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-15 FR.
JàDTCL.
Les Aboimmnetds
partent des i""et 16 de chaquemeïs
JEUDI -2, JANVIER 1908 .
•*' 2 SA INT BASILE ~r- 364' , .1
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE (NUMÉRO ,16,442)
Lés manuscrits ne sont pas rendus ; si
Dernière Édition
§
La rivalité est nëe du jour cù _ la poli-
tiqua étrangère atiemanda s'avisa d'être
« mondiale ». Les rapports des
deux peuples sous ia reins Victoria et
sous Edouard VII. — L'Entente Cor
diale et la récente visite de Guillaume II
en-Angleterre. -
i Wlr
■ Nul ne conteste plus qu'il existe un .-anta
gonisme anglo-allemand ; mais tandis que
certains,craignent qu'il ne soit irréducti
ble, .d'autres pensent que la temps "en atté
auera les effets. -
Cet antagonisme a ■commencé à se mani
fester il y a une douzaine d'années. Depuis
longtemps l'Angleterre, à l 'abri -dans ses
îles, vivait - dans - un splendide isolement,
La prospérité- merveilleuse qu'elle connut
dans la décade qui suivit:la guerre franco-
allemande la poussait à y, demeurer.. Elle
. ne vissait qu'à ouvrir de nouveaux débou
chés à ses produits; ;, son commerce domi
nait sa politique. Elle était l'unique puis
sance mondiale et-' tous, ses nationaux
« croyaient en l'avenir de leur empire vas
te commet le ■ monde et dont aucun Anglais
ne saurait parler sans un frisson d'enthou
siasme ».
: L'apparition de concurrents redoutables,
les Etats-Unis et' surtout l'Allemagne,
ébranla ce superbe optimisme.
• Après avoir, établi son unité par une sui
te de guerres heureuses, l'Allemagne pensa
que le terme de : ses difficultés-.était arrivé
Est que-les milliards .français-l'avaient faite
riche à jamais. Un krach retentissant en
1873 la détrompa. Ayant alors compris que
la guerre ne peut plus être l'industrie d'u
ne nation, .elle entreprit de-devenir pros
père par le travail. Elle allait réaliser ainsi
la prédiction que. .Bismarck avait faite en
1871 au château de Versailles : « L'empire
s'agrandira non par des-conquêtes belli
queuses, mais par les dons et les biens de
la paix ». Le repos lui. était .d'ailleurs in
dispensable pour s'organiser et pour» digé
rer ses conquêtes.
" L'exemple du développement, économique
de la Grande-Bretagne-la-porta- alors;à se
transformer de pays presque exclusivement
agricole qu'elle était, en pays industriel ;
elle en avait la possibilité. Des tarifs pro
tecteurs s établis en 1879 favorisèrent son es
sor dans ...cette ■ voie et. en peu de temps,
l'importance'de sa production la poussa à
recherohjer des < débouchés - au ■ deliors. Elle
3e débarrassa de ses tarifs protecteurs et
de 18^1 à 1894 des traités .de commerce lui
; facilitèrent Tëxportation de ses produits.
Dans l'année qui suivit .cette dernière
date, la seconde, enquête sur la baisse, du
commerce- britannique montra à l'Angle
terre- le danger économique qui grandissait
£Êvec l'AUfimagne nouvelle, et bientôt après
apparurent entre les dieux'pays les pre
miers .symptômes: d'un antagonisme que
des froissements politiques allaient- ag
graver.
* - -
.... *»
.■■r .À;-ïa «hute dé Bismarck," Guillaume II
avait.-dit« Le poste de l'officier de quart
sur le navire de l'Etat m'est échu ; la route
reste la même. En avant- à -toute vapeur ».
Et il-alla de l'avant, à toute vapeur, mais
sur une route • nouvelle.* ■ D'exclusivement
' européenne, la. politique de l'Allemagne de
vint. mondiale et impérialiste, et elle heur-'
- ta de, ce fait la politique de l'Angleterre.
M.ais comme l'Angleterre, était en rivalité
aivec la France en Afrique, avec la Russie
en'Asie, elle céda toujours aux exigences
de l'Allemagne par crainte de -la voir s'as-
socief à ces deux puissances, ainsi qu'il
arriva quelquefois, et Guillaume II exploita
cette -situation pour marchander ses ser
vices ou-'sa neutralité.' Tant que vécut la
reine Victoria, son influence fut d'ailleurs
ttè's grande" à Londres.
L'avènement d'Edouard VII en commença
le déclin et- l'attitude de la diplomatie de
Berlin-durant la , guerre sud-africaine le
précipita. Les Anglais finirent par se lasser
de l'amitié allemande qui leur coûtait-dé
cidément trop cher, et cet état de l'opinion
publique permit à leur souverain de chan
ger. l'orientation de la politique étrangère-
de l'Angleterre suivant ses tendances fran
cophiles. A la retraite de lord Salisbury
(juillet' 1902) le rapprochement vers la
France s'accentua. ■
L'entente cordiale et la diminution de la
-puissance-russe en Asie privaient Guillau
me II des moyens de pression qu'il avait
employés jusque là pour obtenir le consen
tement ou la collaboration du gouverne
ment de Londres à ses combinaisons diplo
matiques.' Aussi profita-t-il. de la rupture
de 1'é.quilibre européen que produisirent les
événements de Mandchourie pour tenter de
détacher par la menace la France "de l'An
gleterre. - Il échoua et sa- tentative se re
tourna contre lui. En. découvrant à ces deux
puissances le danger commun qui les me-
maçait, elle les jiorta à resserrer leurs-liens
pour , le conjurer, La diplomatie habile
d'Edouard VII participa ou prêta alors la
niqdmi à ces ententes dont l'accord anglo-
russe, a été le couronnement, et-qui ont eu
pour .but de libérer les puissances contrac
tantes de ipréoccupations extra-européen
nes;' %
-L'Allemagne se trouvait Isolée et l'on eut
quelques appréhensions sur les mobiles de
la politique du roi d'Angleterre. .Mais ses
déclarations pacifiques réitérées, la volonté
évidente du cabinet libéral anglais de réa
gir contre la poussée germanophobe qu'il
avait trpuyée à son arrivée au pouvoir et
d'autres manifestations particulières dans
ce même-sens contribuèrent à tranquilliser
lés esprits. On rappela- qu'il n'y a aucune
difficulté précise entre l'Angleterre et l'Alle
magne^ que s'il'existe entre' elles un anta
gonisme' économique permanent, il n'est,
pas de points spéciaux où elles doivent in
failliblement se heurter, la- question du che-
de dç Pagdad pouvant, aveç une
bonne volonté" mutuelle, être solutionnée 1
à. la satisfaction de tous.
Les symptômes de détente entre les deux
pays furent donc favorablement accueillis,
même en Framce. où l'on n'avait pas à en
prendre ombrage, et la visite' de Guillau
me II à Londres fut considérée comme l'in
dice d^une amélioration de la situation
internationale européenne. .
On était donc so„us la bonne impres
sion -de ces événements quand la - connais
sance du nouveau programme naval alle
mand vint déconcerter les plus, notoires:
germanophiles d'Angleterre et «^refroidir
leur zèle. • • ^ '
C'est le droit de l'Allemagne, un droit
que nul ne" saurait .lui contester, d'aug
menter sa flotte de guerre de' la façon qui
lui convient., Cependant, on peut douter
des raisons qu'elle donne .à cet accroisse
ment quand elle le justifie par la nécessité
où eîle se trouve de s'ouvrir de nouveaux
débouchés aux 1 meilleures conditions .possi
bles, * et gans- doutç serait-elle gênée", pour
préciser de, quels débouchés il s'agit. Elle
ne doit donc pas être surprise.que l'Angle
terre.en éprouve des inquiétudes et la dé
termination du gouvernement de Berlin
de concentrer ■ dans la mer du Nord tous
les éléments de sa puissance, navale les
explique. ,< • •
, L'antagonisme anglo-allemand, d'abord
•économique, puis politique, affecte donc
maintenant un caractère particulier.Privée
des-moyens diplomatiques qu'elle avait
employés, jusqu'à ces dernières années
pour lier à ses combinaisons le gouverne
ment de Londres, l'Allemagne manifeste
l'intention de se créer une flotte de guerre
capable de soutenir, à l'occasion, sa poli
tique mondiale contre une opposition
quelle qu'elle-soit. L'Angleterre, qui consi
dère la maîtrise des mers comme indispen
sable à sa, sécurité même, a la ferme vo
lonté de la conserver. Elle aura certaine
ment des ressources financières .suffisantes
pour y parvenir, mais le personnel ne fera-
t-il pas finalement défaut à-ses navires
trop nombreux ? Que ferait-elle alors ? Et
attendra-t-.elle jusque-là ? « Nous, nous
trouvons en . présence de la situation la
plus grave que nous ayons jamais dû. envir
sager », écrit la Forînightly Review ; et
c'est un signe des temps sur lequel.il faut
insister qu'un * ministre anglais ait dit :
,« Il est possible qu'un jour -nous ne puis
sions plus; compter aussi absolument qu'à
l'heure actuelle sur notre marine et que ce
soit sur la force des défenses de terre que
nous ayons à placer : notre confiance. » ;
*** ,
Il ne faut rien exagérer cependant ; les
chances de réalisation de cette hypothèse
sont lointaines et l'Angleterre pourra
conserver longtemps encore l'avarice qu'elle
•possède, açtjiell^rpent.A la.^détçrminatipn
dé l'Allemagne de faire dè wilhelmsliàven
ile. premier port d'attache de la flotte alle
mande, de transformer Héligoland en un
d^pôt de charbon et Brunsbuttel en une
grande base navale, elle a répondu en déci
dant de créer à Rosyth, sur la.mer, du
Nord, un vaste port militaire, et l'opinion
anglaise n'a manifesté, aucune défaillance
devant la nécessité que les formidables ar
mements allemands vont imposer à l'An
gleterre: de; construire annuellement six
cuirassés pour maintenir sa suprématie;
-Pour empêcher l'Allemagne .d'ajouter a
sa puissance militaire une puissance na
vale décisive, le gouvernement de Londres
emploie d'autre part les ressources de sa
diplomatiô et ses conseils n'ont pas dû être
«étrangers au programme de réfection de la
flotte espagnole. ■
La, seule conséquence immédiate de la
nouvelle -phase de l'antagonisme anglo-alle
mand est que,-entraînées dans le mouve
ment général, toutes les nations réorgani
sent ou augmentent leurs forces militaires j
et l'on ne peut que regretter la légèreté
avec laquelle toutes ces questions, ont été
envisagées en France ces derniers temps.
E. Uccianl..
EH JOUAHT AVEC 1 FUSIL
, ' **
Un jeune homme tue une fillette avec une
arme qu'il ne croyait pas chargée et
en blesse une autre
{Dépêche de notre correspondant)
; Saint-Mihiel, 1 er Janvier.
Un terrible accident s'est produit aux
Paroches. Un jeune homme, Georges Oli
vier, âgé de dix-sept ans, ayant prjs le
fusil de son grand-père, qu'il ne croyait pas
chargé, a mis en joue une fillette, Germai
ne Hennequin, âgée de neuf ans, et a pres
sé la détente. La malheureuse enfant a re
çu toute la charge dans la tempe.
Les plombs, après avoir'traversé la tête
de la fillette, atteignirent dans une mai
son voisine une autre fillette, Emilienne
.Marbaque, qui fut blessée à la tête.
Un dirigeable chinois
{Dépêche de notre correspondant)
Hong-Kong, 1 er Janvier.
La Chine aura sous peu son ballon diri
geable .et ce ne sera pas un aéronat calqué
sut un modèle européen.
, L'inventeur de l'auto-ballon dont on va-
doter l'armée du Céleste-Empire est un
Chinois, Tze-Tzan-Tzai
L'enveloppe du ballon ne sera pas en soie
ni en toile, mais en aluminium ; les héli
ces sont disposées de manière que l'aéronat
puisse avancer et reculer à volonté.
-Le réservoir-à gaz sert de bouée. L'équi-
'libre vertical est établi à l'aide des hélices
horizontales, dont le mouvement est réglé
par un mécanisme d'horlogerie. Le gouver
nail est composé d'ailes d'acier actionnées
par l'électricité.
BipDonsa Xlil n'ira pas en HmÉrlçue
[Dépêche de neutre correspondant)
Madrid, 1" Janvier.
; Un communiqué officiel émanant du pa
lais royal a été adressé à. la-presse.
Il dément que le roi. d'Espagne doive
faire, au courant de l'année 1908, un voya
ge dans l'A«iérï<ïye du Sud.
rtouF
En même temps que les premiersVfroids.
de l'hiver, les marchands de gui ont fait-
leur apparition à Paris.. >
Qui ne connaît cette .plante qui croît, suri
certains ' arbres et en particulier s\?r les
chênes et les pommiers et que-les gagne-
petit de la rue attachent à chacun des bouts;
d'un long .bâton porté sur l'épaule ?.
En dépit du scepticisme qui gagne sans
cesse du terrain, le gui n'a pas encore/per
du complètement la vogue qu'il eût jadis.
Par un reste, de la vénération populaire
dont il fut l'objet"au temps des druides et
en raison-des/idées superstitieuses qui;s!atf-
tachaient à sa verdure, beaucoup .de familr
les né voudraient pas voir passer les fê-:
ï>aïis et cueillent .eux-mêmes les verdoyants
'rameaux sur^jpë chênes'ou, à défaut^ sur
d'autres essences d'arbres.
Le prix d'une branche de, gui varie sui
vant le -chaland - : le marchand de la rue
la ;cède contre une- pièce blanche, quelque
fois même pour- quelques sous", si le . soir,
est tombé ,et T que le : vendeur veuille rega
gner son logis sans emporter ■ avec- lui son
encombrante marchandise. -Dans certaines
boutiques, où les yerts : rameaux sont or
nés de coquets rubans, il.s atteignent des
prix plus élevés. - • , - - - ■ , ,
. Et,, qu'il vienne des petits .marchands au
pittoresque bagage, .ou de chez les, commer
çants .aux- boutiques bien achalandées, le
Le marchand de
■tes de Noël'et du Jour de l'An saris la'pla/n-
=te aux baies blanches qui doit -donner Jdu
bonheur à la maison !
Quelques marchands de gui vont acheter
le matin, soit aux Halles centrales,, sQit- au
marché aux Fleurs, "les branches ' de gui
qu'ils espèrent vendre dans la journée •;
mais beaucoup d'entre eux, qui n'ont-pas
les maigres avances "nécessaires, se ren
dent, à pied, dans les forêts environnant
gui, « qui porte bonheur », se vend en gros
tas pendant? la semaine" qui va de la Noël
,au Nouvel An. ■
j .A l'étranger, sa vogue n'est pas moin
dre-et une récente dépêche de notre corres
pondant' de Saint-Malo montrait que le gui
©St l'objet d'un important commerce d'ex
portation et 'qu'il va en Angleterre disputer
ay houx les thoinneurs de Christmas et de
.la Nouvelle Année. . .
LES ÈVÊNEMÈN.m'-DU- MAROG
CONTRÉ LES IBENI-SMSSEN
Les Caïds se rendent ou sont faits prisonniers
L' Agence Havas a communiqué hier
la note suivante : ■
« Une dépêche ■ du général* Lyautey an
nonce que nos. troupes ont, le 30 et le.31 dé
cembre,' traversé le massif ■ montagneux
dans la région des Beni-Khaled.- f ■
» Les troupes du colonel Félineau, divi
sées en trois colonnes, ont pénétré dans le
massif par Beriyaliia, Nedjar et par le ra
vin de Tazalviotet - ; elles ont occupé tous
les débouchés du Nord. "
» Le goum du lieutenant .Lapostolle a
occupé la maison de Moktar-Boutchicki Ce
caïd, qui s'était signalé par son hostilité
contre la France, s. est rendu sans coup fé
rir pour éviter, a-i-il4.it, l'effusion-du sàntf .i
Le général Lyautey a décidé de le garder ûî
sa disposition jusqu'à nouvel- ordreï Lè
caïd de Tadjirh et ié 'cheik Aman-Berè-
Améa ont été faits prisonniers. Ils' ont■ été
dirigés sur Alger où ils seront internés..
» Le cheik El-Arbi, dont l'attitude avait,
été fort suspecte, a été frappé d'une amenr
de de mille francs, qu'il a payée immédia
tement. ■ .
» Les fractions de la tribu des Tadjirt
qui'avaient refusé de verser les amendes
qui leur avaient été infligées ont été raz
ziées. On leur a saisi environ quatre à cinq
mille moutpns et cinquante bœufs.
» La colonne placée sous les. ordres du
colonel ,Espinasse. après avoir occupé le
coi de Giierbouze a fait sa jonction tivec
les troupes du colonel Félineau, devants
Martinprey. '
» Le général Lyautey considère .que les
opérations effectuées par nos troupes en-
plein massif montagneux; dans des gorges,
extrêmement difficiles où l'on n'avait pa$i
pénétré jusquHci, ,sont décisives. i
» Les versements en nature: effectués
jusqu'à ce jour par les tribus représentent
une valeur d'environ 71,000'francs. Parmi 1
les objets remis aux. autorités militaires'
se trouvent 725 fusils à tir rapide. î> ■ . • ,
A Casablanca
——
Le cong$ du générai Druda. Arrivée ;de
renforts.—Une reconnaissance. .
Casablanca, 30 Décembre
Le général. Drude a reçu hier un télé
gramme du ministre de la guerre luit-an-
nonçant sa promotion au grade de com
mandeur de la Légion dïhonneur et qu'un
'congé, lui était accordé. -,
Le général Drude était visiblement,mala
de depuis quelque temps, 1 mais il conservait
cependant l'espoir de pouvoir conduire, les
opérations futures ;• il avait demandé deis
renforts dans ce but mais, terrassé par des
excès de fatigue, .il s'est vu dans l'obliga
tion de demander un congé au même mo
ment. où il recevait de nouveaux renforts.
Le général- avait. en outre préparé la
'marche en avant.
Aussitôt.la remise de son commande
ment faite, le généra.1 Drude s'embarquera,
pour la France.
Le. transport la Nive est arrivé cette nuit,
ce iriatjLn il a débarqué le premier convoi
d'! renforts, comprenant trois compagnies
(du ,1 er régiment de zouaves et un .escadron
du .3 e spahis. Le débarquement a commen
cé à sent heùres du matin; il : a été- favorisé
par une mer calme et à-midi -il était en
tièrement'terminé. '< y 1 •• i ,
Les. renforts' arrivés camperont sous des
stent-es, en attendant la construction des
baraquements, qui- est .poussée très active
ment. -
Une reconnaissance, est - partie ce matin.
Elle- comprend un bataillon d'infanterie,
qui s'est cantonné en soutien à la ferme de
Crack, 'située au bord de) la- mer, aux envi
rons d'Aïn-Geba; La cavalerie, - composée
d'un .escadron de chasseurs, est chargée
d'exiplçrer la zone comprise entre Sidi-Mou-
men' et Titt Mellil. . a
-L ë Yictor-Hugo est attendu demain, .
. L b voyage du général d'Amado
i ; Madrid, l 6r Janvier.
Le-général d'Amade et son aide de camp
sont arrivés par le Sud-Expresç.- Les deux
officiers étaient attendus;'sur le quai de la
gare, par le commandant de Lapanouse,
attaché militaire français ; ils sont ensuite
partis, directement,. pour l'ambassade de
France.
; < Le' général d'Amade : a déposé ' sa carte de
visite' chez le président du conseil et chez
■les ministres d'Etat et de,la guerre. Il est
parti, ce soir, à huit heures vingt, pour
"Cadix: M. Revoil, ambassadeur de France,
et le commandant de Lapanouse l'ont ac
compagné à la gare.
Le successeur du général Drude arrivera
demain jeudi à Cadix et il s'embarquera à
boMidu Ckasseloup-Laubat vendredi ma-
.Jtin, '., A ;
.' LB BAILi
il avait âaosi
' od tente le le tuer
r in est le oemialiie?
!, , _ ——
, La 1 nuit, dernière, un drame dont les eau
"ses restent inexpliquées s'est déroulé à la
porte d'un débit de vins de la rue Labois-
Rouillon, dans le,,dix-neuvième arrondisse
ment de Paris. - '
; Un individu, un Italien, a été assez griè
vement blessé., Une arrestation êP'été opé
rée, celle d'un autre Italien.
■ Le blessé, ne peut expliquer les causes
de l'agression dont il fut victime. Quant
au meurtrier présumé, il nie énergique-
ment l'acte qu'on lui reproche.
■ . M. Folli, un Italien, exploite, 17, rue La-
bois-Roûillon, un débit de vins et un garni
dont les clients, les hôtes, sont pour la
plupart ses compatriotes. En.assez grand
-nombre, les transalpins s'assemblent là, le
iisoir, après leur journée de travail, causent
du pays, jouent à des jeux en honneur au
delà des Alpes. '
! A l'occasion du Nouvel An, M; Folli avaît
deinàndé et obtenu de M. Ducroccf, commis
saire de police, l'autorisation de laisser son
débit ouvert toute la nuit. Il organisa, pour
fêter la nouvelle année,'un bal :qui pro
mettait d'être joyeux. -
Danseurs et danseuses avaient répondu
nombreux à l'appel du'commerçant.
Dans la soirée, « les couples tournoyaient
paiement dans une salle du fond de l'éta-
jlissement. . ,
Parmi les danseurs se trouvaient un lo
cataire de l'hôtel, un journalier j Jean Pe-
latti, âgé de trente-sept ans, qui, vers deux,
heures du matin, déclara qu'il regagnait
sa chambre ; il prit sa clef accrochée à un
tableau, placé .près de la salle où les invités
s'amusaient, souhaita le bonjour aux uns-
et -aiix autres^ puis s'éloigna.
: Au moment où il sortait du débit, deux
coups de feu successifs retentirent, tirés
sur IuL ■ - '"
Atteint une-première fois dan9 la région
des reins, Pelatti, qui avait été. légèrement
touché, se reto'urna ; le deuxième coup le
blessa grièvement au sein^droit ; il s'affais
sa ; deux hommes qui l'avaient .suivi au
moment où il gagnait la rue s'enfuirent,
poursuivis parles danseurs, par des agents
accourus: -Tous deux furent arrêtés et les
témoins affirmèrent que c'était l'un d'eux,
om bouvier, âgé de vingt ans, nommé Dé
siré Cheval!,.qui a\'ait fait feu.
Le commissaire de police, que Ton avait
avisé, -procéda à l'interrogatoire du coupa
ble présumé. Celui-ci, malgré les témoigna
ges des personnes qui l'accusaient, persista
à nier sa culpabilité, disant qu'il ne con
naissait pas Pelatti,qu'il n'avait .eu aucune
discussion avec lui et que, par conséquent,
il n'avait aucun motif de rancune contre
lui.
Il a, néanmoins, été envoyé au dépôt.,.
Pelatti, soigné à l'hôpital Saint-Louis, est
dans un état assez grave.
PROPOS D'ACTUALITÉ
L'aûtre Jour; Je signalais. Ici mSme ce fait,
constaté'par des chiffres, que, depuis deux, ou
trois ans, la charité sociale est en constante
décroissance, et J'en- attribuais la cause, , en
partie, tout au moins, à la diminution non
moins - constante de la sécurité sociale.
Plusieurs lecteurs m'ont communiqué leur
avis à 'ce sujet. Ils estiment en substance
que, si l'on donne moins qu'autrefois, c'est
surtout parce que les somnjes versées pdr la
charité publique ne vont pas toujours stricte
ment à ceux auxquels les souscripteurs les
destinaient, et aussi parce qu'elles mettent
trop de temps à leur parvenir. •
. '«.Au lieti .ae,distribuer sans -fonds-
de secours immédiat aux sinistrés, comme le
fait le Petit Journal, m'écrit un de mes cor
respondants, la charité officielle diffère, lam
bine et,nous fournit chaque jour la preuve de
son apathie et.de son.sans-gêne. »
Un autre lecteur me déclare : « Je ne donne
plus parce que l'Assistance publique emploie
les deux tiers des largesses faites aux- néces
siteux pour couvrir les frais de son person
nel... »
:* Les deux tiers », me disais-je ; 'voilà sans
doute un lecteur qui exagère... Eh bien I non,
il n'exagère pas. Un rapport de M. Houdé,
conseiller municipal, sur l'Assistance publi
que, arrive juste à point pour me confirmer
•l'exactitude de cette assertion. Il résulte de
ce rapport- que les dépenses- du; personnel de
cette administration ont augmenté, depuis,
1893 jusqu'à ce jour, dans des proportions
exorbitantes et qu'elles absorbent à présent
65 % du budget total. *
Il est vrai qu'il ne s'agit pas seulement, dans
cette dépense, • du personnel administratif,
mais aussi de celui des hôpitaux : médecins,:
internes, infirmiers,-infirmières, etc... Tout de
même, 65 % c'est énorme. Et s'il ne reste que
35 % pour les frais généraux de toutes sortes :
le linge, les médicaments, les secours, etc., il
faut en conclure que les pauvres gens n'ont
qu'une part bien minime des sommes que la
charité publique verse à leur profit.
, M. Houdé observe que « l'augmentation des
subventions municipales à l'Assistance publi
que a été presque totalement consacrée à
améliorer le sort' du personnel : traitements,
caisse de retraites, repos hebdomadaire, etc. »
Tout cela est. fort louable, évidemment. Il est
bon de reconnaître les soins de ceux qui tra
vaillent et se dévouent... Mais il me semble
qu'avant-tout on devrait s'efforcer — et nous
sommes assurés que M. Mesureur s'y efforcé
— de faire la part un peu plus large aux
malheureux.
Jean Lecoq.
LE 1" MIES 1
■ r**—— ; • .t
Paris s'est réveillé pcus la neige'. — Pas
Se réceptions officielles.— Ce qtf oa a
. vendu et acheté.
Pari£, hier matin*' s'est réveillé sous
la neige et le « blanc manteau «".chan
té-, par les poètes n'a pas ajouté à l'agré-*
menf des promenades parisiennes. , - -
En raison de la morti du Garde des
Sceaux qui a,entraîné la suppression dès
réceptions officielles, le quartier de l'E
lysée .n'avait pas, pour la première fois
depuis bien longtemps,pris l'aspect par-.
ticulier au premier jour de l'afi. L'ab
sence du spectacle offert habituellement-
par le défilé des uniformes chamarrés;
la cavalcade des. escortes, les .files dés.
voitures du côrps diplomatique, avait
autant que la neige eu pour conséquen-
ce de dégager les abords du palais pré
sidentiel.
L'animation n'en était pas moins très ■
"Vive à l'Elysée, où l'on venait s'inscri
re sur les registres et déposer sa carte
dans les casiers des personnalités de la
Présidence.
Les membres du gouvernement sont
allés présenter individuellement leurs
compliments de nouvel an au Président
de la République. ^
La réception du corps diplomatique
par le chef de l'Etat aura lieu, après
les obsèques .de, M. Guyot-Dessaigne, ; à,
une date qui sera ultérieurement fixée*
Ajoutons que si les réceptionsofficiel
les n'ont pas eu lieu hier, les visites par
ticulières ont, comme.de coutume, animé
les rues et les boulevards, au grand
profit des cochers, car les yoitures
étaient prises d'assaut.
-**-
Pour châtier les auteurs des derniers dé
sordres, le chah et le Parlement
sont d'accord
j( Dépêche de notre correspondant)
Téhéran, l« r Janvier.
Tous les ministres se sont rendus, au
jourd'hui, .au Parîement, nour répondre à
une interpellation relative à la poursuite
judiciaire *des personnes qui seront recon
nues coupables des derniers désordres.
Cette interpellation est le résultat d'une en
tente entre le chah et le Parlement.
Le ministre de la guerre et le gouverneur
de Téhéran, lè prince Salar-es-Saltanet,
ont promis le prompt châtiment des cou
pables.
' La cour, les escaliers, les couloirs et une
partie de la salle des séances du Parle
ment, étaient gardés, pendant la séance,
par la milice en armes, placée sous le
'commandement d'un général. ;>
Cet appareil militaire était des plus im
pressionnants. ,
A Lyon, le îbh ItrnitliTcité
{Dépêche ,de notre correspondant)
- /■ . - Lyon, 1 er -Janvier.
Ce soir, un incendie a éclaté, chemin de
Gerland, dans une cité appelée « Clos Gal-
land » et qui est constituée par de nom
breuses et légères habitations. En un ins
tant, le feu a détruit toutes les maisonnet
tes, dont l'une était habitée par un septua-
i génaire, Jean Lassalle, chiffonnier. ■ Ce der
nier, qui était rentré ivre,- a dû. imprudem
ment, renverser sa lanterne et causer ce
sinistre. Il a été retrouvé carbonisé.
Souhaits officiels .•
A l 'occasion de la nouvelle année, Je Pré
sident de. la République a reçu des télé
grammes de félicitations émanant de rero-
pereur de Russie, du roi de Grèce, du roi
d'Italie, du roi .des Belges, idu roi de Portu
gal,. du roi de Norvège, du roi de Serbie^
du-chah de Perse, du prince de Bulgarie,
du sultan de Turquie,„etç„,etc. .-
."-"Dé nombreux 'télégrammes, adresséé par ■
les colonies françaises à l'étranger^» sont
également parvenus à l'Elysée.
Le Jour de l 'An a-t-il été fructueux
pour le commerce
Telle est la question que nous avons posée
hier à toute une catégorie de commerçants
parisiens qui attendent avec impatience le
Jour de l'An.
— Les affaires ont été sensiblement les mê
mes^ que l'an dernierj&nous ont répondu les
confiseurs -des grands quartiers. Notre clien- i
tèle, en.général composée de gens aisés, fait
à chaque. Jour de l'An, à peu de choses près,
les mêmes cadeaux. Et si leurs revenus ordi
naires subissent quelque diminution, ils-écoi
nomisent vraisemblablement sur d'autres cha
pitres de leur budget, mais ils envoient tou
jours à leurs amis les sacs de bonbons habi
tuels. Songez donc, cela c'est la façade î
— ^t qu'avez-vous le plus vendu, cette an
née. ? des dragées, du chocolat ou des marrons
glacés ?
—En première ligne, des chocolats, puis en->
suite des marrons glacés. Quant aux dragées,
aux pralines et aux fondants, dont nos pères
étaient si friands, ils viennent tout à fait en '}
seconde ligne, et encore sont-ils fortement'dis- [
tancés par les chocolats et les marrons glacés.
Ce sont, au contraire, des bonbons que *
l'on vend le plus dans les quartiers populai
res.' '
— Cela tient, nous a dit un épicier bien acha. *
landé de Belleville, cela tient à ce que nous
avons beaucoup d'enfants parmi notre clien
tèle. Or, ceux-ci achètent de jpréférenoe les
dragées aux couleurs vives et Appétissantes.
Nous en avons beaucoup vendu ces jours der
niers et nous sommes assez contents du chiffre
d'affaires que nous avons atteint.. ■ . :
Même satisfaction dans les bazars, où les
transactions ont été particulièrement nom
breuses dans la journée et dans la solréà
da mardi.
— Comme tous les, ans, nous avons vendu
beaucoup de jouets mécaniques, beaucoup
d'automobiles minuscules et des tableaux,- et
surtout, en grand n'ombre, des iouets scientifi
ques. ' ■ ;
Chez les bijoutiers et les joailliers, les
affaires, n'ôiït pas manqué, mais elles: ont
été moins brillantes que l'an dernier : * -
— Cela tient à deux choses, nous ont dit plu
sieurs joailliers des boulevards : la concurren-»
ce que nous font les marchands de bijoux en
imitation et aussi, à l'augmentation du prix
des pierres précieuses.- > ~
Les commerçants qui vendent les objets
de toilette de luxe, destinés à la parure fé- ,
minine, ne sont .pas, pool plus, :extrêmeinenî<
satisfaits : - ' ...... ^
— On offre de moins en moins de cade'aift
utiles aux dames. Sollicitées toute l'année p-ir-.
les occasions tentantes qui leur sont offertes
par le commerce parisien, les dames compé
tent leur trousseau au fur et à mesure de leurs
besoins et de leurs ressources. Ceux qui
avaient coutume de leur offrir,, pour leurs
étrennes, du linge ou des-objets de toilette,
savent cela. Aussi achètent-ils de nréférer.cc
des bibelots plus futiles et. quelquefois aussi
moins coûteux que pos luxueux trousseaux:
Dans le commerce des fleurs,.le?'affaires
ont été aussi importantes que l'an dernier :
— Nous avons beaucoup vendu de fleurs et
de plantes yertes, nous a-t-on répondu. Parmi
celles-ci, lés araucarias, les cycas, les 1 lata-
nias, les quinsias et les phénix ont été beau
coup demandés. Comme fleurs, nous avons
vendu de tout ; mais de préférence du liiu--
guet et du lilas blanc de serre, des orchidées
et des azalées. ■ t _ , :
Les maroquiniers et les marchands de
bibelots et d'objets d'art ont fait des a-ffaj-
ros d'or :
— On offre de plus en plus des bibelots,nous
a répondu l'un d'eux, et nombre d'entre nous
ont presque doublé, cette année, leur' chiffre,
d'affaires. C'est par milliers qae l'on a .vendu-
des statuettes, des coupes, des vases de iout
style et de toute forme Dans notre branche
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