Presse et revues
16 pages
Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 15 août 1903 15 août 1903
Description : 1903/08/15 (T6,N303). 1903/08/15 (T6,N303).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6155242d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Etudes sur les Questions Militaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 303
TOME VI
SAMEDI 15 AOÛT 1903
lies Écoles ppofe$?ioi)i)ôIIe$ de Pêel)c
ZEIDT BELG-IQTJB
Baignées par la mer du Nord sur une étendue
de67kilomètres,lescôlesde la Belgique,bordées
d'une rangée de dunes, ont èubi de grands
changements depuis quelques siècles. Leurs
larges baies se sont ensablées; Bruges, Lom-
bardzyde, Damme et l'Ecluse ont vu s'éloigner
la mer qui leur apportait un grand mouvement
commercial. A cette partie occidentale du
royaume, il restait la pèche. Les fils de marins
prenaient la mer de bonne heure avec des
connaissances trop sommaires, qu'ils cher-
chaient rarement à perfectionner dans la suite.
Le père se chargeait bien de l'éducation profes-
sionnelle de son fils, mais, obéissant lui-même
à la routine, il n'en faisait qu'un élève mé-
diocre. Cependant, comme toute la population
du littoral péchait, cette industrie était devenue
une source de richesse et de prospérité. Plus
tard, les marins se firent rares, la pêche se mit
à décliner et, en 1887, la crise atteignit son
maximum d'intensité. C'est alors qu'un marin
expérimenté, M. Pype, aumônier de la marine
de l'Etat, à Ostende, s'imposa la tâche de
rechercher les causes de cette décadence et
d'étudier, ce qui était mieux, les moyens pro-
pres à relever la pêche nationale. Convaincu
de ce que l'origine de la crise résidait dans le
manque d'instruction technique des pêcheurs
qui continuaient à exercer leur métier, il eut le
premier l'idée de créer des écoles profession-
nelles pour ranimer la foi qui s'en allait. En
relevant le niveau intellectuel et moral des
pêcheurs, en améliorant en même temps leur
apprentissage défectueux, les écoles profession-
nelles devaient en outre avoir l'avantage pré-
cieux d'élargir leurs connaissances au point de
leur permettre d'explorer des horizons nou-
veaux et d'affronter des voyages lointains.
C'est en 1888 que M. Pype ouvrit sa première
école de pêche. Celle-ci ayant donné, dès le
début, des résultats très satisfaisants, l'exemple
ne tarda pas à être suivi par d'autres villes.
Blankenberghe et Nieuport ouvrirent de 1890 à
1893 des institutions analogues.
D'un rapport sur la situation de l'enseigne-
ment industriel et professionnel en Belgique,
rapport présenté aux Chambres législatives par
le Ministre de l'Industrie et du Travail, il résulte
que ces écoles ont donné des résultats très
appréciables.
Les études sont combinées en vue de prépa-
rer les élèves à l'examen de patron pêcheur.
D'après le témoignage de nombreux patrons,
les jeunes matelots sortis de ces établissements
connaissent mieux les travaux manuelset les ré-
parations courantes àeffectuer immédiatement à
bord (travaux de voilures, de cordages, d'épis-
sures, de filets, etc.). De plus, ils ont une idée
plus exacte de la mer, des bancs de sable, des
courants, des profondeurs, des marées, des
phares fixes et flottants, des points de repère,
des endroits dangereux, etc. Ces connaissances.
sont fondées sur des connaissances scientifiques
certaines ; et, de l'avis du rapporteur, si ces
écoles sont de création encore trop récente pour
avoir donné la mesure des services qu'elles sont
appelées à rendre, il n'est pas douteux qtte,
lorsqu'elles seront complétées par quelques
années de pratique, la Flandre occidentale aura
une génération nouvelle dé. pêcheurs consommés.
La pêche étant un excellent apprentissage
pour l'étude approfondie de la navigation, les
écoles professionnelles auront contribué à la
formation de pilotes expérimentés pour les .
futurs ports de Bruges et de Heyst. Peut-être
pourront-elles aider un jour au développement
de la marine marchande. ,
Nous venons d'exposer l'historique des écçles
professionnelles de pêche ; étudions mainte-
nant l'organisation de chacun de ces établisse-
ments.
Recueil d'Etudes sur les Questions Militaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 303
TOME VI
SAMEDI 15 AOÛT 1903
lies Écoles ppofe$?ioi)i)ôIIe$ de Pêel)c
ZEIDT BELG-IQTJB
Baignées par la mer du Nord sur une étendue
de67kilomètres,lescôlesde la Belgique,bordées
d'une rangée de dunes, ont èubi de grands
changements depuis quelques siècles. Leurs
larges baies se sont ensablées; Bruges, Lom-
bardzyde, Damme et l'Ecluse ont vu s'éloigner
la mer qui leur apportait un grand mouvement
commercial. A cette partie occidentale du
royaume, il restait la pèche. Les fils de marins
prenaient la mer de bonne heure avec des
connaissances trop sommaires, qu'ils cher-
chaient rarement à perfectionner dans la suite.
Le père se chargeait bien de l'éducation profes-
sionnelle de son fils, mais, obéissant lui-même
à la routine, il n'en faisait qu'un élève mé-
diocre. Cependant, comme toute la population
du littoral péchait, cette industrie était devenue
une source de richesse et de prospérité. Plus
tard, les marins se firent rares, la pêche se mit
à décliner et, en 1887, la crise atteignit son
maximum d'intensité. C'est alors qu'un marin
expérimenté, M. Pype, aumônier de la marine
de l'Etat, à Ostende, s'imposa la tâche de
rechercher les causes de cette décadence et
d'étudier, ce qui était mieux, les moyens pro-
pres à relever la pêche nationale. Convaincu
de ce que l'origine de la crise résidait dans le
manque d'instruction technique des pêcheurs
qui continuaient à exercer leur métier, il eut le
premier l'idée de créer des écoles profession-
nelles pour ranimer la foi qui s'en allait. En
relevant le niveau intellectuel et moral des
pêcheurs, en améliorant en même temps leur
apprentissage défectueux, les écoles profession-
nelles devaient en outre avoir l'avantage pré-
cieux d'élargir leurs connaissances au point de
leur permettre d'explorer des horizons nou-
veaux et d'affronter des voyages lointains.
C'est en 1888 que M. Pype ouvrit sa première
école de pêche. Celle-ci ayant donné, dès le
début, des résultats très satisfaisants, l'exemple
ne tarda pas à être suivi par d'autres villes.
Blankenberghe et Nieuport ouvrirent de 1890 à
1893 des institutions analogues.
D'un rapport sur la situation de l'enseigne-
ment industriel et professionnel en Belgique,
rapport présenté aux Chambres législatives par
le Ministre de l'Industrie et du Travail, il résulte
que ces écoles ont donné des résultats très
appréciables.
Les études sont combinées en vue de prépa-
rer les élèves à l'examen de patron pêcheur.
D'après le témoignage de nombreux patrons,
les jeunes matelots sortis de ces établissements
connaissent mieux les travaux manuelset les ré-
parations courantes àeffectuer immédiatement à
bord (travaux de voilures, de cordages, d'épis-
sures, de filets, etc.). De plus, ils ont une idée
plus exacte de la mer, des bancs de sable, des
courants, des profondeurs, des marées, des
phares fixes et flottants, des points de repère,
des endroits dangereux, etc. Ces connaissances.
sont fondées sur des connaissances scientifiques
certaines ; et, de l'avis du rapporteur, si ces
écoles sont de création encore trop récente pour
avoir donné la mesure des services qu'elles sont
appelées à rendre, il n'est pas douteux qtte,
lorsqu'elles seront complétées par quelques
années de pratique, la Flandre occidentale aura
une génération nouvelle dé. pêcheurs consommés.
La pêche étant un excellent apprentissage
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pourront-elles aider un jour au développement
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