Presse et revues
16 pages
Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 01 août 1903 01 août 1903
Description : 1903/08/01 (T6,N301). 1903/08/01 (T6,N301).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6155240k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Etudes sur les Questions êdilitaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 301
TOME VI
SAMEDI 1er AOÛT 1903
Réorganisation k service fa Beaux-Arts
DE LA VILLE DE PARIS
En raison de l'ouverture de différents musées
dépendait de la Ville de Paris, le service des
Beaux-Arts prend une si grande extension que
le Conseil municipal a décidé, dans sa dernière
session, de réunir tous les services sous la même
main, afin d'en assurer le bon fonctionnement.
On aura, de la sorte, sous la responsabilité
d'une seule autorité, aussi bien les musées de
collections historiques, que ceux consacrés à
l'art industriel ou aux Beaux-Arts proprement
dits.
En dehors de la Commission du Vieux Paris,
qui veille avec un soin jaloux à la conservation
des vestiges d'autrefois, aussi bien que le Con-
cours de façades, qui prépare, en stimulant
l'ardeur des propriétaires, le Paris de demain,
trois autres éléments essentiels constituent le
patrimoine artistique de la capitale : ce sont les
Collections historiques, l'Art industriel et déco-
ratif et les Beaux-Arts proprement dits.
Aux Collections historiques doivent se ratta-
cher le musée Carnavalet, l'hôtel Lauzun et lu
maison Victor-Hugo ; à l'Art industriel et déco-
ratif les musées Galliera et Cernuschi ; aux
Beaux-Arts proprement dits le Palais des Beaux-
. Arts de la Ville de Paris et le dépôt d'Auteuil.
Avant d'entrer dans des détails sur les dispo-
sitions du règlement présenté au Conseil muni-
cipal par le distingué Conseiller, M. Quentin-
Bauchart, au nom de la 4e Commission, {Ensei-
gnement Beaux-Arts), il n'est pas inutile de rap-
peler en quelques lignes l'historique des
musées de la Ville.
L'HOTEL CARNAVALET
L'hôtel Carnavalet fut construit en 1544, sur
l'emplacement d'un ancien marais cultivé, par
Jacques de Ligneris, ancien président au Par-
lement de Paris. Cette construction avait été
confiée aux deux plus grands artistes du temps:
Pierre Le;cot pour l'architecture et Jean Gou-
jon pour la sculpture.
Plus tard, il fut restauré par François Man-
sart qui le transforma luxueusement.
Mme de Sévigné l'habita de 1677 à 1696. La
Révolution y installa la direction de la Librai-
rie, puis l'école des Ponts-et-Chaussées.
En 1855, la Ville de Paris l'acheta pour y
établir son musée historique.
Ce fut, en effet, le Second Empire qui eut
l'excellente idée de sauver l'admirable cons-
truction de la pioche des démolisseurs, et son-
gea à y installer un musée de collections
historiques intéressant Paris.
L'idée fut d'ailleurs de suite mise à exécution :
dès l'année suivante, l'Administration consa-
cra à cet effet en travaux de restauration et
d'installation des crédits considérables.
Ainsi que l'a fort bien dit M. Ulysse Parent,
elle voulait « compléter le projet qu'elle avait
eu de refaire sur des bases nouvelles l'histoire
générale de Paris, afin de faire comprendre à
la foule la vie parisienne de toutes les époques.
C'est exactement le programme qui a été
exécuté de nos j?urs et dont, ajuste titre, la
Ville peut s'enorgueillir.
A l'origine, les achats furent faits avec peu
de discernement, et pendant l'achèvement des
salles de l'hôtel, ses collections se trouvèrent
dispersées. De plus, par une déplorable fata-
lité, ce qui devait former le premier fonds du
musée municipal, les éléments les plus authen-
tiques et le plus précieux, fut détruit en 1871
par l'incendie de l'Hôtel-de-Ville. Une collec-
tion de tableaux, portraits historiques et vues
de Paris ; une série de dessins originaux, des
pièces uniques, des médailles, des objets pré-
cieux, une suite complète des esquisses origi-
nales de tous les travaux décoratifs exécutés
depuis plus d'un demi-siècle pour le compte
de la Ville ; toutes les acquisitions, donations
' ou attributions faites en vue du futur musée
Recueil d'Etudes sur les Questions êdilitaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 301
TOME VI
SAMEDI 1er AOÛT 1903
Réorganisation k service fa Beaux-Arts
DE LA VILLE DE PARIS
En raison de l'ouverture de différents musées
dépendait de la Ville de Paris, le service des
Beaux-Arts prend une si grande extension que
le Conseil municipal a décidé, dans sa dernière
session, de réunir tous les services sous la même
main, afin d'en assurer le bon fonctionnement.
On aura, de la sorte, sous la responsabilité
d'une seule autorité, aussi bien les musées de
collections historiques, que ceux consacrés à
l'art industriel ou aux Beaux-Arts proprement
dits.
En dehors de la Commission du Vieux Paris,
qui veille avec un soin jaloux à la conservation
des vestiges d'autrefois, aussi bien que le Con-
cours de façades, qui prépare, en stimulant
l'ardeur des propriétaires, le Paris de demain,
trois autres éléments essentiels constituent le
patrimoine artistique de la capitale : ce sont les
Collections historiques, l'Art industriel et déco-
ratif et les Beaux-Arts proprement dits.
Aux Collections historiques doivent se ratta-
cher le musée Carnavalet, l'hôtel Lauzun et lu
maison Victor-Hugo ; à l'Art industriel et déco-
ratif les musées Galliera et Cernuschi ; aux
Beaux-Arts proprement dits le Palais des Beaux-
. Arts de la Ville de Paris et le dépôt d'Auteuil.
Avant d'entrer dans des détails sur les dispo-
sitions du règlement présenté au Conseil muni-
cipal par le distingué Conseiller, M. Quentin-
Bauchart, au nom de la 4e Commission, {Ensei-
gnement Beaux-Arts), il n'est pas inutile de rap-
peler en quelques lignes l'historique des
musées de la Ville.
L'HOTEL CARNAVALET
L'hôtel Carnavalet fut construit en 1544, sur
l'emplacement d'un ancien marais cultivé, par
Jacques de Ligneris, ancien président au Par-
lement de Paris. Cette construction avait été
confiée aux deux plus grands artistes du temps:
Pierre Le;cot pour l'architecture et Jean Gou-
jon pour la sculpture.
Plus tard, il fut restauré par François Man-
sart qui le transforma luxueusement.
Mme de Sévigné l'habita de 1677 à 1696. La
Révolution y installa la direction de la Librai-
rie, puis l'école des Ponts-et-Chaussées.
En 1855, la Ville de Paris l'acheta pour y
établir son musée historique.
Ce fut, en effet, le Second Empire qui eut
l'excellente idée de sauver l'admirable cons-
truction de la pioche des démolisseurs, et son-
gea à y installer un musée de collections
historiques intéressant Paris.
L'idée fut d'ailleurs de suite mise à exécution :
dès l'année suivante, l'Administration consa-
cra à cet effet en travaux de restauration et
d'installation des crédits considérables.
Ainsi que l'a fort bien dit M. Ulysse Parent,
elle voulait « compléter le projet qu'elle avait
eu de refaire sur des bases nouvelles l'histoire
générale de Paris, afin de faire comprendre à
la foule la vie parisienne de toutes les époques.
C'est exactement le programme qui a été
exécuté de nos j?urs et dont, ajuste titre, la
Ville peut s'enorgueillir.
A l'origine, les achats furent faits avec peu
de discernement, et pendant l'achèvement des
salles de l'hôtel, ses collections se trouvèrent
dispersées. De plus, par une déplorable fata-
lité, ce qui devait former le premier fonds du
musée municipal, les éléments les plus authen-
tiques et le plus précieux, fut détruit en 1871
par l'incendie de l'Hôtel-de-Ville. Une collec-
tion de tableaux, portraits historiques et vues
de Paris ; une série de dessins originaux, des
pièces uniques, des médailles, des objets pré-
cieux, une suite complète des esquisses origi-
nales de tous les travaux décoratifs exécutés
depuis plus d'un demi-siècle pour le compte
de la Ville ; toutes les acquisitions, donations
' ou attributions faites en vue du futur musée
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