Titre : Paix et droit : organe de l'Alliance israélite universelle
Auteur : Alliance israélite universelle. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34423561b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2031 Nombre total de vues : 2031
Description : 01 décembre 1935 01 décembre 1935
Description : 1935/12/01 (A15,N10)-1935/12/31. 1935/12/01 (A15,N10)-1935/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61418048
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
QUINZIEME ANNEE (Mensuel)
Nu
DECEMBRE 1935.
ET DROIT
ORGANE DE L'ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE
Prix du Numéro
2 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :
45, RUE LA BRUYÈRE — PARIS (IXe)
Compte chèques postaux:
Alliance Israélite 408-94-PARIS
SÔMMAmi
Lès juifs d'Allemagne et là Société des Nations. ,.'ÂlffeLd B&BL
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND : (£-i; r? / j^
a) La position légale des Juifs. 1.3 °| ",'~ jS>
b) Les carrières libérales et administratives. V-A ' ;'■-£•"/
c) L'activité économique. v ' -' j.;'vy
1 Le Président Sylvain Lévi \ " "
1) Cérémonies commémoràtives dans les Ecoles de l'Alliance.
2) Dans la Pressé;
Lettre de Pologne : Le bilan provisoire des excès de
novembre. Dr A. T.
En Roumanie : Disette et antisémitisme en Bessarabie. Trou-
blés à Bucarest. ISAS
Correspondance. Léon BARATZ
Les juifs d'Allemagne
et la Société des Nations
L'année qui finit comptera parmi les plus sombres qu'ait
connues le judaïsme de l'Europe Orientale et Centrale.
L'avènement du régime hitlérien laissait prévoir de graves
répercussions dans les contrées où l'antisémitisme avait
plongé d'anciennes racines ; néanmoins leur intensité a sur-
pris et dépassé toutes les imaginations. Les correspondances
de Pologne et de Roumanie — que nous publions plus loin
—■ sont effarantes à cet égard. On ne croyait pas Bucarest
et Varsovie si près de Berlin et de Nuremberg. Faut-il voir là
un phénomème d'endosmose, ou plutôt une collusion concer-
tée et perpétrée de longue main ? Peu importe ; ce qui est
certain, c'est que le nazisme triomphe par delà ses fron-
tières ; non qu'il inocule aux autres sa doctrine — la chose
n'était plus à faire — mais sa tactique et ses méthodes de
violence et de cruauté ! Une infériorité pourtant à signaler :
l'antisémitisme roumain et polonais, moins sûrs de soi
que celui du Reich, n'ont pas encore atteint leur but final,
à savoir la suppression du concurrent juif par sa disqualifi-
cation légale : pour y parvenir ils poursuivent d'abord sa
dégradation et son isolement intellectuel, moral et social par
le terrorisme, le boycott scolaire, les pogromes, l'éviction
brutale des universités, l'embargo sur toutes les professions
libérales.
Après quoi, le fruit sera mûr et la loi n'aura plus qu'à
consacrer par un texte une déchéance déjà acquise dans les
moeurs et dans les faits.
Pareille perspective eût paru insensée, voici quelque
cinq ans ; la victoire du racisme allemand a fait de l'im-
possible une chose positive et de l'invraisemblable une
réalité. Le programme du nazisme est, en effet, accompli
dans son intégralité et le sort des juifs n'est pas moins
atroce qu'au temps de l'ancien ghetto : il est, en outre, irré-
missible ; leur indignité étant raciale et non confession-
nelle, rien ne saurait les en exonérer, pas même le renie-
ment.
Le statut de Nuremberg leur enlève, outre leur natio-
nalité et les droits civiques, les droits civils et naturels. Il
ne les rejette pas seulement hors la patrie, mais hors l'hu-
diânité. Un juif 100 % ou 75 % ne pourra jamais devenir
citoyen. Même le demi-juif ne saurait aspirer aux emplois
publics, et un mariage avec une non-aryenne le refoulerait
dans son indignité originelle. Quant au juif intégral, il est
frappé de mort civile ; exclu de toutes les carrières libérales,
telles que renseignement, le barreau, le journalisme et
même pratiquement la médecine. Haro sur l'Aryen qui serait
assez dégénéré pour demander les soins d'un médecin juif !
Son nom serait inscrit sur la liste noire. Et d'ailleurs, évin-
cés des Universités, comment les israélites pourraient-ils
conquérir un diplôme ; chassés des laboratoires, comment
pourraient-ils embrasser une profession savante ? La culture
primaire elle-même leur est devenue presque impossible.
Dans les écoles où leur sont réservées de rares places, on les
relègue sur des bancs spéciaux — véritables bancs d'infa-
mie — qui les désignent officiellement à l'aversion et au
mépris des élèves aryens.
Jadis, même au moyen âge, on leur laissait la faculté
de pratiquer certains métiers, grâce à quoi ils parvenaient
à vivre et parfois à prospérer : artisans, marchands et
banquiers, on ne leur contestait pas le droit au travail et à
l'existence.
Dans un discours récent, le docteur Frick, ministre de
la Justice, plus soucieux de ménager l'opinion étrangère
que la vérité, prônait la législation nouvelle, qui conciliait
d'après lui, la défense de la race avec la possibilité pour
les israélites de gagner leur vie. Or, le lendemain, qua-
rante mille d'entre eux se voyaient refuser le renouvelle-
ment de leur carte de voyageur de commerce, perdant ainsi
leur seul moyen d'existence. Les commerçants et chefs d'in-
dustrie ne sont pas plus favorisés. Outre qu'ils sont en butte
à un boycottage acharné, on apprend chaque jour que telle
firme fondée et développée par l'intelligence et les capitaux
juifs, vient de passer dans des mains aryennes. Les ban-
quiers, jusqu'ici un peu moins traqués, et pour cause, ont
à présent leur tour. On les oblige à vendre leurs établisse-
ments, en échange d'indemnités dérisoires, sous des prétex-
tes divers, tous fallacieux, et qui n'ont d'autre objet que
de les frustrer de leur bien et de les frapper dans leur
réputation professionnelle. Car les autorités nazi se plai-
sent à déshonorer leurs victimes en même temps qu'à les
spolier. C'est ainsi qu'elles ont institué un service statis-^
Nu
DECEMBRE 1935.
ET DROIT
ORGANE DE L'ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE
Prix du Numéro
2 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :
45, RUE LA BRUYÈRE — PARIS (IXe)
Compte chèques postaux:
Alliance Israélite 408-94-PARIS
SÔMMAmi
Lès juifs d'Allemagne et là Société des Nations. ,.'ÂlffeLd B&BL
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND : (£-i; r? / j^
a) La position légale des Juifs. 1.3 °| ",'~ jS>
b) Les carrières libérales et administratives. V-A ' ;'■-£•"/
c) L'activité économique. v ' -' j.;'vy
1 Le Président Sylvain Lévi \ " "
1) Cérémonies commémoràtives dans les Ecoles de l'Alliance.
2) Dans la Pressé;
Lettre de Pologne : Le bilan provisoire des excès de
novembre. Dr A. T.
En Roumanie : Disette et antisémitisme en Bessarabie. Trou-
blés à Bucarest. ISAS
Correspondance. Léon BARATZ
Les juifs d'Allemagne
et la Société des Nations
L'année qui finit comptera parmi les plus sombres qu'ait
connues le judaïsme de l'Europe Orientale et Centrale.
L'avènement du régime hitlérien laissait prévoir de graves
répercussions dans les contrées où l'antisémitisme avait
plongé d'anciennes racines ; néanmoins leur intensité a sur-
pris et dépassé toutes les imaginations. Les correspondances
de Pologne et de Roumanie — que nous publions plus loin
—■ sont effarantes à cet égard. On ne croyait pas Bucarest
et Varsovie si près de Berlin et de Nuremberg. Faut-il voir là
un phénomème d'endosmose, ou plutôt une collusion concer-
tée et perpétrée de longue main ? Peu importe ; ce qui est
certain, c'est que le nazisme triomphe par delà ses fron-
tières ; non qu'il inocule aux autres sa doctrine — la chose
n'était plus à faire — mais sa tactique et ses méthodes de
violence et de cruauté ! Une infériorité pourtant à signaler :
l'antisémitisme roumain et polonais, moins sûrs de soi
que celui du Reich, n'ont pas encore atteint leur but final,
à savoir la suppression du concurrent juif par sa disqualifi-
cation légale : pour y parvenir ils poursuivent d'abord sa
dégradation et son isolement intellectuel, moral et social par
le terrorisme, le boycott scolaire, les pogromes, l'éviction
brutale des universités, l'embargo sur toutes les professions
libérales.
Après quoi, le fruit sera mûr et la loi n'aura plus qu'à
consacrer par un texte une déchéance déjà acquise dans les
moeurs et dans les faits.
Pareille perspective eût paru insensée, voici quelque
cinq ans ; la victoire du racisme allemand a fait de l'im-
possible une chose positive et de l'invraisemblable une
réalité. Le programme du nazisme est, en effet, accompli
dans son intégralité et le sort des juifs n'est pas moins
atroce qu'au temps de l'ancien ghetto : il est, en outre, irré-
missible ; leur indignité étant raciale et non confession-
nelle, rien ne saurait les en exonérer, pas même le renie-
ment.
Le statut de Nuremberg leur enlève, outre leur natio-
nalité et les droits civiques, les droits civils et naturels. Il
ne les rejette pas seulement hors la patrie, mais hors l'hu-
diânité. Un juif 100 % ou 75 % ne pourra jamais devenir
citoyen. Même le demi-juif ne saurait aspirer aux emplois
publics, et un mariage avec une non-aryenne le refoulerait
dans son indignité originelle. Quant au juif intégral, il est
frappé de mort civile ; exclu de toutes les carrières libérales,
telles que renseignement, le barreau, le journalisme et
même pratiquement la médecine. Haro sur l'Aryen qui serait
assez dégénéré pour demander les soins d'un médecin juif !
Son nom serait inscrit sur la liste noire. Et d'ailleurs, évin-
cés des Universités, comment les israélites pourraient-ils
conquérir un diplôme ; chassés des laboratoires, comment
pourraient-ils embrasser une profession savante ? La culture
primaire elle-même leur est devenue presque impossible.
Dans les écoles où leur sont réservées de rares places, on les
relègue sur des bancs spéciaux — véritables bancs d'infa-
mie — qui les désignent officiellement à l'aversion et au
mépris des élèves aryens.
Jadis, même au moyen âge, on leur laissait la faculté
de pratiquer certains métiers, grâce à quoi ils parvenaient
à vivre et parfois à prospérer : artisans, marchands et
banquiers, on ne leur contestait pas le droit au travail et à
l'existence.
Dans un discours récent, le docteur Frick, ministre de
la Justice, plus soucieux de ménager l'opinion étrangère
que la vérité, prônait la législation nouvelle, qui conciliait
d'après lui, la défense de la race avec la possibilité pour
les israélites de gagner leur vie. Or, le lendemain, qua-
rante mille d'entre eux se voyaient refuser le renouvelle-
ment de leur carte de voyageur de commerce, perdant ainsi
leur seul moyen d'existence. Les commerçants et chefs d'in-
dustrie ne sont pas plus favorisés. Outre qu'ils sont en butte
à un boycottage acharné, on apprend chaque jour que telle
firme fondée et développée par l'intelligence et les capitaux
juifs, vient de passer dans des mains aryennes. Les ban-
quiers, jusqu'ici un peu moins traqués, et pour cause, ont
à présent leur tour. On les oblige à vendre leurs établisse-
ments, en échange d'indemnités dérisoires, sous des prétex-
tes divers, tous fallacieux, et qui n'ont d'autre objet que
de les frustrer de leur bien et de les frapper dans leur
réputation professionnelle. Car les autorités nazi se plai-
sent à déshonorer leurs victimes en même temps qu'à les
spolier. C'est ainsi qu'elles ont institué un service statis-^
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