caractère le plus important réside dans la forme de l'édéage mâle : les paramères ont des formes complexes et bien différentes d'une espèce à une autre, alors que chez les Amphi- coma et les Eulasia ils ont la forme de lamelle aplatie, peu différenciée.
Reitter (1890) a tenté de répertorier et de distinguer les diverses formes alors con- nues ; il a repris ce travail en 1903 et même alors il n'a reconnu que les deux espèces sépa- rées par Motschulsky, mais en énumérant 18 « variétés » pour vulpes (F.) parmi lesquelles était rangée l'espèce décrite par Motschulsky : P. cyaneoviolaceus. De ces « variétés », dix furent par la suite considérées comme des espèces distinctes. Cela montre déjà d'une part que les Pygopleurus sont très variables extérieurement, d'autre part que les différen- tes espèces sont souvent peu différenciées.
C'est R. Petrovitz qui, en 1957, tenta pour la première fois d'étudier les Pygopleu- rus d'une manière systématique, en se basant sur la forme des paramères de l'organe copu- lateur mâle. Cela l'amena à considérer l'existence de vingt espèces, dont la moitié était inédite. Petrovitz publia une nouvelle révision en 1963, mais la description d'espèces nou- velles se poursuivant, le genre Pygopleurus regroupe à l'heure actuelle 49 espèces. Les espèces décrites postérieurement à 1957 sont disséminées dans de nombreuses publica- tions, pas toujours faciles à rassembler, rendant toute identification malaisée, aléatoire, pour ne pas dire impossible.
Le but du présent travail est donc de regrouper tout ce qui est connu à ce jour sur les Pygopleurus Mots, et d'en clarifier l'étude. Il ne faut pas cacher que cette étude reste difficile. Les caractères externes utilisables pour la systématique des Pygopleurus sont très peu nombreux. D'abord la forme de l'apex élytral, qui peut être soit tronqué, ou échancré, ou denté, soit arrondi. Ensuite le tégument du pronotum qui est soit couvert de petites rides rappelant un peu une empreinte digitale, soit finement chagriné, plus ou moins dépoli mais sans rides vermiculées ; dans les deux cas la ponctuation se surajoute à cette struc- ture. L'utilisation croisée de ces deux caractères permet de répartir les Pygopleurus en quatre groupes. Ceux-ci seront à la base de notre étude.
D'autres particularités, comme la taille et la forme des ongles, la forme du clypéus ou du pronotum, sont parfois utiles. Au-delà, la dichotomie est extrêmement difficile. Les caractères qui, par leur variabilité seraient utilisables pour différencier les espèces, sont peu déterminants car ils varient, parfois dans de grandes proportions, au sein d'une même espèce, ou bien se retrouvent, identiques, chez d'autres espèces. Enfin, lorsque excep- tionnellement une espèce paraît être invariable, rien ne prouve que ce n'est pas par la faute de nos connaissances incomplètes. Un exemple donnera une idée du peu de fiabilité de ces caractères; dans le tableau de Petrovitz (1963), considérons l'ensemble des critères suivants : pronotum rouge pourpre ou cuivreux ; disque du pronotum vermiculé ; élytres unicolores, bruns sans reflet pourpre, apex élytral arrondi; pilosité du dessus peu dense, noire mêlée de poils clairs. On pourrait penser avoir ainsi défini une espèce ; en fait, neuf sont concernées, sans compter celles qui, décrites postérieurement à 1963, pourraient venir s'y ajouter.
On voit que la diagnose précise de chaque espèce ne peut apporter qu'un complé- ment d'information et que l'identification, pour être certaine, devra reposer sur la forme des organes copulateurs. Fort heureusement, les paramères des mâles ont une forme bien caractéristique pour chaque espèce. Encore plus précieux, parce que beaucoup plus rare, l'aspect des valves génitales est lui aussi bien différencié. Tous ces organes seront repré- sentés, par des dessins originaux pour les paramères et les valves.
Ce travail n'a été possible que grâce à l'aide des Muséums qui ont bien voulu nous prêter leurs collections et nous ont permis de réunir les types de la quasi totalité des espèces. Nous tenons à exprimer notre gratitude à MM. R.P. Dechambre et C. Girard au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris (MNHNP) ; Dr C. Besuchet au Muséum d'Histoire naturelle de Genève (MHNG); Dr R. Krause au Staatliches Museum fur Tierkunde à Dresden, DDR (MTD) ; Dr O. Merkl au Hun- garian Natural History Museum, Budapest (NHMB) ; Dr Schönmann au Naturhistorisches Museum,
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
Facebook
Twitter
Pinterest