deuse dans les boisements en cèdre du sud-est de la France. L'insecte est présent dans toutes les cédraies étudiées du Vaucluse. Il a également été capturé dans des cédraies de la Loire, de l'Ardèche, de la Drôme et des Alpes-de-Haute-Provence. Certains de ces peu- plements sont géographiquement très éloignés de l'aire naturelle du sapin pectiné. Mais il est surtout intéressant de constater que beaucoup diffèrent considérablement, sur le plan bioclimatique, des milieux où le sapin croît à l'état spontané. La cédraie d'Annonay (Ardè- che : b), celles du Luberon et de ses environs (Vaucluse : c-f), celle de Cabrières d'Avi- gnon (Vaucluse : b), sont ainsi situées dans la zone du chêne vert (Quercus ilex L.) et appartiennent aux étages de végétation méso- ou supraméditerranéen. La cédraie de Cabrières d'Avignon, mêlée de pins d'Alep (Pinus halepensis Mill.) et dont la strate arbustive est riche en chêne kermès (Quercus coccifera L.), relève même du niveau inférieur, le plus chaud, du mésoméditerranéen. Un autre résultat intéressant est la capture de la Tordeuse dans le peuplement mélangé de cèdre du Liban et de cèdre de l'Atlas de Saint-Michel - l'Observatoire (Alpes-de-Haute-Provence : a) ; il suggère en effet que l'insecte pourrait se développer sur la première des deux essences.
2) Niveaux de population de l'insecte
On se reportera, d'une part au tableau donné en annexe et à la figure 2, d'autre part au tableau I, où sont consignés les résultats des observations dont ont fait l'objet les peu- plements jugés susceptibles d'abriter des pullulations de la Tordeuse (nombre des captures > 400) et ceux où des pullulations ont été découvertes directement. Ces résultats mettent clairement en évidence l'absence, déjà notée, de liaison entre nombre des captures et abon- dance de l'insecte (comparer, par exemple, Hautes-Alpes n° 11, 1 430 m, Vaucluse n° 1, 1 230 m et Vaucluse f). Dans le site de piégeage de Saint-André-d'Embrun (Hautes-Alpes : n° 13), où 388 mâles ont été capturés en 1986 (voir tableau en annexe), les dégâts de la Tordeuse étaient cette même année insignifiants, mais des dégâts importants s'observaient l'année suivante à plus basse altitude dans le peuplement.
Les 193 sites d'observation se répartissaient de la façon suivante :
(a) la densité de population de l'insecte était nulle ou extrêmement faible (aucun individu pris par le piège) dans 77 d'entre eux, dont les 30 sites des Pyrénées et de la Mon- tagne Noire et 8 des 19 sites en cédraie;
(b) elle était suffisamment faible pour ne pas inspirer d'inquiétude (nombre des cap- tures < 100) dans 79 autres, dont 10 en cédraie;
(c) elle était, à l'inverse, suffisamment élevée pour qu'apparaisse un risque de pul- lulation à court ou moyen terme (nombre des captures > 100 mais < 400) dans 15 sites, tous en sapinière;
(d) ce risque était particulièrement élevé (nombre des captures > 400 mais défolia- tion encore faible, inférieure à 10 %) dans 6 sites, tous également en sapinière;
(e) enfin, des pullulations de la Tordeuse ont été observées dans 14 peuplements de sapin pectine — correspondant à 15 sites car les deux sapinières de La Bastide (Var : n° 1) et Séranon (Alpes-Maritimes : n° 1) sont contiguës et appartiennent au même peu- plement — et dans une des cédraies, avec des taux estimés de défoliation variant entre 20 et 100 %.
Les sites de type (d) et (e) étaient concentrés dans les quatre régions suivantes, qui se montraient, d'une façon générale, particulièrement menacées par l'insecte :
— un vaste ensemble constitué par la quasi-totalité des Hautes-Alpes, par une partie du Trièves-Beaumont, dans le sud de l'Isère, et par certains secteurs de la Maurienne et de la Tarentaise, en Savoie. Sur 22 sites étudiés, 2 étaient du type (b), 9 du type (c), 4 du type (d), et 7 des sites de pullulation. Nous rattachons provisoirement au type (c) le site de piégeage de Villard-Saint-Pancrace (Haute-Alpes n° 9), où 273 mâles de la Tor-
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