Presse et revues
16 pages
Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-05-10
Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication
Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19764 Nombre total de vues : 19764
Description : 10 mai 1913 10 mai 1913
Description : 1913/05/10 (A53,N19). 1913/05/10 (A53,N19).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61412847
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
LE MONDE ARTISTE
de pièces françaises. Au Théâtre Alsacien, Schallu [Ja-
loux), paroles et musique de M. Erb et Daniel ou le
Strasbourgeois, de Stober et Erb.
Stuttgart. — Une exposition vient de s'ouvrir, dans
laquelle une place spéciale a été réservée à des repro-
ductions de mises en scène, décors, costumes relatifs
aux opéras de Mozart. M. Gerhaeuser, régisseur de
l'Opéra, a fait une conférence sur l'art plastique dans
ses rapports avec le théâtre.
Tournai. — On s'est fort diverti à l'hilarant vaude-
ville Mon oncle Mac Sherry, de Maurice Ordonneau.
Venise. — Encore deux opéras nouveaux en Italie.
A Venise, au Théâtre Rossini, Mildea, du compositeur
Paul Allen, et, au Théâtre Bellini de Catane, Aglaia,
du maestro Filippo Tarallo, dont la musique se ressent
trop de l'influence d'autres ouvrages bien connus.
Vevey. — Les fêtes en l'honneur de Saint-Saëns
auront lieu les 18, 19, 20 et 21 mai. On exécutera les
oeuvres suivantes de l'illustre compositeur français :
Hymne à Victor Hugo ; Marche du couronnement
d'Edouard VII ; la Cloche; la 2e et la 3e symphonie ;
la Fiancée du Timbalier; le 4e concerto ; la Polonaise
à deux pianos ; le quatuor d'Henry VIII; la Marche
héroïque, et divers morceaux d'église. Saint-Saëns,
Mme Felia Litvine, M. Frcelich et Paderewski prendront
part à ces fêtes musicales.
CHAPPE ET HUGUES.
NOTES ET INFORMATIONS
LES SPECTACLES DE PARIS.
Et cette fois, est-ce fini? Allons-
nous rentrer dans la vie normale?
Ce serait à souhaiter, car cette exis-
tence de perpétuels soubresauts est
insupportable. C'est devenu un cli-
ché banal de souligner le tort que
portent au théâtre les paniques de la Bourse, et c'en
est un autre, non moins usé, que de faire remarquer le
tort que porte au commerce de luxe, la grande
richesse de Paris, la baisse des recettes théâtrales. Si
nous constatons une fois de plus ces deux vérités
incontestables, c'est pour montrer l'inconséquence des
gens qui prétendent faire de Paris une ville comme les
autres. L'erreur est fondamentale. Paris est une ville
d'exception à laquelle les lois ordinaires ne peuvent
être applicables. Paris vit du dehors, Paris vit. de
l'étranger autant et même plus que de sa population
aborigène. Chaque saison determine par le monde un
exode vers la Ville unique. Ces milliers d'étrangers
venus en visiteurs, se livrent à des dépenses de luxe
qui augmentent la richesse de Paris et sont un des
éléments constitutifs de sa vie et de son éclat. Or, les
troubles mondiaux que nous venons de subir, les
inquiétudes de conflagration générale interrompent ce
mouvement nécessaire au bon fonctionnement de l'or-
ganisme de la cité. De là, l'état de malaise parfaite-
ment définissable dans lequel nous languissons. Il est
nécessaire d'en finir, d'en finir au plus vile, n'importe
comment. La parole est aux diplomates. Leur tâche
n'est pas aisée, nous le reconnaissons volontiers. Ils
n'en auront que plus de mérite, s'ils parviennent sans
coup férir à nous tirer de ce guêpier. Ou alors,
comme dit Caderousse, qu'il tombe cinq jours de pou-
dre et cinq minutes de feu, et que tout saute. Si le
médecin est impuissant, que le chirurgien intervienne.
ÇA VA DE PLUS EN PLUS MAL.
Décidément les théâtres de Berlin sont
dans une mauvaise passe. Le directeur de
« Kurfursten Oper » a du résigner ses fonctions
après avoir constaté un déficit de plus d'un million
et demi de marks. Les seules recettes appréciables
ont été réalisées par la Princesse Dollar avec
250.000 marks et le Comte de Luxembourg avec
200.000 marks. Mais la grande musique a tout
mangé. Celte lugubre histoire est de tous les pays.
AUTOGRAPHES.
Dans une liasse d'autographes qui vont
être mis aux enchères demain lundi à
l'Hôtel Drouot, nous en avons vu deux qui méritent
à des titres divers d'être signalés.
Le premier, une lettre d'Agar, de cette belle tra-
gédienne qui venait de débuter sur un vrai théâtre
et qui n'avait pas encore créé le Passant de Coppée.
Une leçon de modestie pour nombre de débutants !
« A Monsieur de Beauvoir,
« Je [n'ai qu'un seul moyen de réussir, c'est de tra-
« vailler et d'avoir l'indulgence du public, ensuite
« appuyée de vous, Monsieur, voilà comment je pense
« faire quelque chose. La position dans laquelle je me
« trouve me met à même de faire quelques sacrifices;
" ce sont des sacrifices pour moi, attendu qu'au café-
ci chantant je gagnais 115 francs par jour, et aujourd'hui
« je gagne 110 francs par mois. Vous voyez qu'il y a de
« la différence ; mais ayant une petite ressource avec mes
« petits appointements, j'y arrive tout de même, moi
« qui ne suis pas habituée au luxe et qui ai mon inté-
« rieur comme une mère de famille. Je ne suis actrice
« qu'au théâtre, de sorte que je ferai avec peu ce que
« d'autres ne sauraient faire avec beaucoup. AGAR. »
Le second autographe, un quatrain de Saint-
Saéns.
L'amour a des charmes
Rendons-lui les armes ;
Les soins et les pleurs
Ne sont pas sans douceurs.
C. SAINT-SAENS.
Sur une page de musique. Les grands esprits
s'amusent parfois...
LA FOLIE RELIGIEUSE.
Ils ne mouraient pas tous !... Mais beau-
coup en sont frappés. Le froc redevient à
la mode parmi les littérateurs. Nous avions déjà
l'abbé Louis Le Cardonnel, voilà maintenant
M. Charles Morice qui annonce à grand fracas sa
conversion, M. Francis Caillard qui s'est cloîtré et,
enfin, en dernières nouvelles. M. Olivier Hourcade,
«* 298 f
de pièces françaises. Au Théâtre Alsacien, Schallu [Ja-
loux), paroles et musique de M. Erb et Daniel ou le
Strasbourgeois, de Stober et Erb.
Stuttgart. — Une exposition vient de s'ouvrir, dans
laquelle une place spéciale a été réservée à des repro-
ductions de mises en scène, décors, costumes relatifs
aux opéras de Mozart. M. Gerhaeuser, régisseur de
l'Opéra, a fait une conférence sur l'art plastique dans
ses rapports avec le théâtre.
Tournai. — On s'est fort diverti à l'hilarant vaude-
ville Mon oncle Mac Sherry, de Maurice Ordonneau.
Venise. — Encore deux opéras nouveaux en Italie.
A Venise, au Théâtre Rossini, Mildea, du compositeur
Paul Allen, et, au Théâtre Bellini de Catane, Aglaia,
du maestro Filippo Tarallo, dont la musique se ressent
trop de l'influence d'autres ouvrages bien connus.
Vevey. — Les fêtes en l'honneur de Saint-Saëns
auront lieu les 18, 19, 20 et 21 mai. On exécutera les
oeuvres suivantes de l'illustre compositeur français :
Hymne à Victor Hugo ; Marche du couronnement
d'Edouard VII ; la Cloche; la 2e et la 3e symphonie ;
la Fiancée du Timbalier; le 4e concerto ; la Polonaise
à deux pianos ; le quatuor d'Henry VIII; la Marche
héroïque, et divers morceaux d'église. Saint-Saëns,
Mme Felia Litvine, M. Frcelich et Paderewski prendront
part à ces fêtes musicales.
CHAPPE ET HUGUES.
NOTES ET INFORMATIONS
LES SPECTACLES DE PARIS.
Et cette fois, est-ce fini? Allons-
nous rentrer dans la vie normale?
Ce serait à souhaiter, car cette exis-
tence de perpétuels soubresauts est
insupportable. C'est devenu un cli-
ché banal de souligner le tort que
portent au théâtre les paniques de la Bourse, et c'en
est un autre, non moins usé, que de faire remarquer le
tort que porte au commerce de luxe, la grande
richesse de Paris, la baisse des recettes théâtrales. Si
nous constatons une fois de plus ces deux vérités
incontestables, c'est pour montrer l'inconséquence des
gens qui prétendent faire de Paris une ville comme les
autres. L'erreur est fondamentale. Paris est une ville
d'exception à laquelle les lois ordinaires ne peuvent
être applicables. Paris vit du dehors, Paris vit. de
l'étranger autant et même plus que de sa population
aborigène. Chaque saison determine par le monde un
exode vers la Ville unique. Ces milliers d'étrangers
venus en visiteurs, se livrent à des dépenses de luxe
qui augmentent la richesse de Paris et sont un des
éléments constitutifs de sa vie et de son éclat. Or, les
troubles mondiaux que nous venons de subir, les
inquiétudes de conflagration générale interrompent ce
mouvement nécessaire au bon fonctionnement de l'or-
ganisme de la cité. De là, l'état de malaise parfaite-
ment définissable dans lequel nous languissons. Il est
nécessaire d'en finir, d'en finir au plus vile, n'importe
comment. La parole est aux diplomates. Leur tâche
n'est pas aisée, nous le reconnaissons volontiers. Ils
n'en auront que plus de mérite, s'ils parviennent sans
coup férir à nous tirer de ce guêpier. Ou alors,
comme dit Caderousse, qu'il tombe cinq jours de pou-
dre et cinq minutes de feu, et que tout saute. Si le
médecin est impuissant, que le chirurgien intervienne.
ÇA VA DE PLUS EN PLUS MAL.
Décidément les théâtres de Berlin sont
dans une mauvaise passe. Le directeur de
« Kurfursten Oper » a du résigner ses fonctions
après avoir constaté un déficit de plus d'un million
et demi de marks. Les seules recettes appréciables
ont été réalisées par la Princesse Dollar avec
250.000 marks et le Comte de Luxembourg avec
200.000 marks. Mais la grande musique a tout
mangé. Celte lugubre histoire est de tous les pays.
AUTOGRAPHES.
Dans une liasse d'autographes qui vont
être mis aux enchères demain lundi à
l'Hôtel Drouot, nous en avons vu deux qui méritent
à des titres divers d'être signalés.
Le premier, une lettre d'Agar, de cette belle tra-
gédienne qui venait de débuter sur un vrai théâtre
et qui n'avait pas encore créé le Passant de Coppée.
Une leçon de modestie pour nombre de débutants !
« A Monsieur de Beauvoir,
« Je [n'ai qu'un seul moyen de réussir, c'est de tra-
« vailler et d'avoir l'indulgence du public, ensuite
« appuyée de vous, Monsieur, voilà comment je pense
« faire quelque chose. La position dans laquelle je me
« trouve me met à même de faire quelques sacrifices;
" ce sont des sacrifices pour moi, attendu qu'au café-
ci chantant je gagnais 115 francs par jour, et aujourd'hui
« je gagne 110 francs par mois. Vous voyez qu'il y a de
« la différence ; mais ayant une petite ressource avec mes
« petits appointements, j'y arrive tout de même, moi
« qui ne suis pas habituée au luxe et qui ai mon inté-
« rieur comme une mère de famille. Je ne suis actrice
« qu'au théâtre, de sorte que je ferai avec peu ce que
« d'autres ne sauraient faire avec beaucoup. AGAR. »
Le second autographe, un quatrain de Saint-
Saéns.
L'amour a des charmes
Rendons-lui les armes ;
Les soins et les pleurs
Ne sont pas sans douceurs.
C. SAINT-SAENS.
Sur une page de musique. Les grands esprits
s'amusent parfois...
LA FOLIE RELIGIEUSE.
Ils ne mouraient pas tous !... Mais beau-
coup en sont frappés. Le froc redevient à
la mode parmi les littérateurs. Nous avions déjà
l'abbé Louis Le Cardonnel, voilà maintenant
M. Charles Morice qui annonce à grand fracas sa
conversion, M. Francis Caillard qui s'est cloîtré et,
enfin, en dernières nouvelles. M. Olivier Hourcade,
«* 298 f
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