— Eucoilidea bucca Quillan : nous avons obtenu 24 individus tous issus de gousses de V. juruana en provenance d'Ebogo. Ces gousses étaient attaquées par le Diptère Ophiomya spencerella.
— Eucoilidea conversa Quillan : ce parasitoïde se développe sur le Diptère Melana- gromyza bonavistae. Les 15 individus récoltés au laboratoire sont sortis des gousses de V. unguiculata en provenance de la région de Bafia.
2) Heteroptera
La punaise Cardiastethus exiguus Poppius (Anthocoridae), observée dans des boî- tes d'élevage de C. rhodesianus sur gousses au bout de trois générations (3 mois), se nour- rit en suçant le contenu des oeufs de cette Bruche.
3) Les Acariens
Nous attribuons à l'espèce Pyemotes (= Pediculoides) ventricosus Newp (Pyemoti- dae) un Acarien qui pullule dans les graines de V. unguiculata contaminées par des Bru- ches. En effet, d'après Lepesme (1944), cet Acarien cosmopolite polyphage attaque les larves des principales espèces de Bruchidae. Nous avons constaté qu'il est disséminé dans la nature par les insectes adultes qui s'échappent des entrepôts et qu'il semble être particu- lièrement adapté à la prédation d'A. obtectus (Bapfubusa, 1985).
DISCUSSION
Les espèces de séminivores observées sur les Vigna diffèrent d'un hôte à l'autre (tab. H). Cette variation des entomocénoses de séminivores est peut-être en rapport avec les caractéristiques physiques (dureté et pilosité des gousses) et chimiques (substances attrac- tives ou répulsives, inhibiteurs de la croissance) propres à chaque espèce de Vigna. La faune entomologique sur V. unguiculata est la plus abondante et la plus diversifiée : plu- sieurs espèces de séminivores ont été récoltées sur le niébé, parmi lesquelles Piezotrache- lus varium (Apionidae) et Callosobruchus rhodesianus (Bruchidae) constituent un véritable fléau pour cette culture.
La présence d'un si grand nombre d'Insectes sur V. unguiculata est probablement en rapport avec des potentialités de défense physique et chimique plus faibles, dues à la sélection par l'homme : les gousses sont dépourvues de pilosité et les graines ont des teneurs relativement faibles en lectines et inhibiteurs divers (Gatehouse & Boulter, 1983 ; Pasquet, comm. pers.). Au Nigeria, où les récoltes du niébé atteignent près de 70 % de la produc- tion mondiale, on a établi des listes de plusieurs dizaines d'espèces d'insectes « vraiment nuisibles » pour cette culture (Booker, 1965 ; Taylor, 1963) ; les pertes enregistrées sont le fait de Callosobruchus maculatus (Booker, 1967) et de Maruca testulalis, ce dernier pouvant détruire dans les champs 70 % de la production espérée (Ayoade, 1978; Pollet, 1981).
Quelques observations sommaires sur des graines de niébé, en provenance du Nord et de l'Ouest Cameroun, nous ont montré que les graines entreposées sont consommées essentiellement par C. maculatus, C. rhodesianus étant pratiquement inexistante dans ces régions (aucun individu observé).
L'abondance et la diversité des entomophages sont en rapport avec l'abondance des ravageurs qui sont leurs hôtes respectifs, surtout chez V. unguiculata et V. juruana (tab. H). L'absence d'entomophages sur le niébé à Bomtol s'expliquerait peut-être par l'extrême rareté de cette culture dans la région et l'inexistence de ravageurs spécialistes.
Remerciements
M. le Professeur J.L. Amiet (Université de Yaoundé) nous a aidé à rédiger le manuscrit et nous a apporté des précisions sur les caractéristiques de la zone forestière camerounaise. M. R. Pas-
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