Discussion : dans le genre Hexacladia, H. linci appartient à un groupe d'espèces caractérisé par la faible échancrure de l'hypopygium chez la femelle. Elle semble se sépa- rer immédiatement des autres espèces par la taille réduite des ailes. Nous avons d'abord pensé que ce brachyptérisme pouvait être dû au fait que le développement alaire était incom- plet, les exemplaires typiques ayant été extraits de l'abdomen des femelles de Lincus. Mais tous les exemplaires présentent des ailes parfaitement formées non froissées sur leur marge et de même taille ; il semble donc que les ailes ont bien atteint leur complet développement.
Afin de faciliter la diagnose de cette espèce nous donnons ci-dessous les principaux caractères la séparant des deux espèces avec lesquelles elle peut être éventuellement con- fondue : H. mexicana et H. smithii.
H. mexicana n'est connue que par l'holotype femelle en partie recouvert par le baume du Canada et fortement endommagé (pas de tête, une seule antenne présente). Néanmoins, on peut distinguer cette espèce de H. lincobia par : l'absence de soies argentées sur les coxae postérieures ; la forme du mésoscutum qui en vue latérale apparaît nettement moins bombé (fig. 6) ; la forme du scutellum qui en vue dorsale est 1,1 fois plus large que long ; la taille plus importante des ailes (L. aile : L. thorax = 139 : 54) et la nervation montrant une nervure postmarginale légèrement plus longue que la stigmale (fig. 5). De plus, d'après Burks (1972), le club d'H. mexicana serait renflé en son milieu ; malheureusement l'holotype ne comporte plus cette pièce et nous ne pouvons vérifier ce caractère.
Nous ne connaissons que le mâle de H. smithii. Cependant, d'après les dessins de la femelle donnés par Burks (1972), cette espèce se sépare d'H. linci par des caractères antennaires femelles : premier segment funiculaire à peine plus long que les deux suivants et club quatre fois plus long que large. Les mâles d'H. smithii sont facilement reconnais- sables par la forme des digiti, beaucoup plus larges que ceux d'H. linci et la longueur des paramères qui dépassent de peu la moitié de la longueur des digiti.
Les deux autres espèces sud-américaines sont aisément séparables d'H. linci par la présence d'une profonde indentation de la marge postérieure de l'hypopygium (H. town- sendi) et le court ramus du sixième segment funiculaire chez le mâle d'H. blanchardi (Burks, 1972).
II. — DONNÉES BIOLOGIQUES
Hexacladia linci, endoparasite à développement complet dans l'hôte vivant
Tous les imagos d'H. linci étudiés ont été trouvés morts, apparemment prisonniers de leur hôte, dans l'abdomen de plusieurs adultes de Lincus malevolus (fig. 7), morts ou mourants. Entièrement pigmentés, débarrassés de leur enveloppe nymphale, ces imagos n'ont sans doute pas réussi, dans les conditions de l'élevage, à découper normalement le tégument abdominal de leur hôte. En effet, chez d'autres individus-hôtes conservés à sec ou en alcool, des trous de sortie ont été observés : un à plusieurs orifices circulaires sont découpés dans le tégument de la face dorsale de l'abdomen de l'hôte (fig. 9), très rarement dans sa face ventrale plus épaisse.
Dans la cavité abdominale de leur hôte (adultes ou larves V) disséqués à frais, les larves matures et les nymphes d'H. linci sont disposées sans ordre apparent ni position particulière (fig. 8) ; on les trouve, ici et là, contre le tégument ou dans la cavité abdomi- nale, en partie cachées par différents organes ou complètement enfoncées ventralement sous les replis de l'intestin.
La nymphe est rattachée aux trachées de l'hôte. De chaque côté de son thorax, l'enve- loppe nymphale présente en effet deux petites aires sclérifiées contiguës, épaisses et pig- mentées, laissant passer en un ou plusieurs points les trachées de l'hôte. En dehors de ces aires, l'enveloppe nymphale est mince et plus ou moins transparente, striée de fines scléri-
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
Facebook
Twitter
Pinterest