Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 01 septembre 1904 01 septembre 1904
Description : 1904/09/01 (A7,N339)-1904/09/14. 1904/09/01 (A7,N339)-1904/09/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6132451k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE 1093
déterminée par l'ingestion d'huîtres malsaines
pêchées clans l'avant-port de Saint-Servan,
épidémie dont on n'a jamais pu découvrir une
seule victime.
Néanmoins, il est utile d'examiner sérieuse-
ment les causes de contamination, si restreint
qu'en soit le nombre, et prendre des mesures en
conséquence.
Il faut tout d'abord surveiller les parcs, non
pas ceux d'élevage du naissain, mais ceux d'en-
graissement, d'étalage et surtout ceux de sta-
bulation passagère et d'expédition. Les huîtres
sont protégées par l'action mécanique du flux et
du reflux, par l'influence chimique des sels que
renferme l'eau de mer, très mauvais milieu de
culture pour les microbes. Or, les parcs d'expé-
dition, les dépôts dans les canaux et les ports
où l'eau est souvent souillée, au voisinage des
gares maritimes chez les marchands en gros,
ne sont nullement protégés par ces divers fac-
teurs naturels; déplus les huîtres n'y séjournent
souvent pas 48 heures, et il faut ce laps de
temps aux phagocytes du mollusque pour éli-
miner complètement tout germe typhique. Là
est le danger.
On peut énumérer toute une série d'établisse-
ments de ce genre dans plusieurs de nos villes
littorales, placés dans des conditions déplorables,
à proximité d'une bouche d'égout, par exemple,
ou dans des eaux stagnantes, contaminées par
des déchets de toute sorte; il faut les proscrire
purement et simplement. Les dépôts flottants
doivent l'être aussi lorsqu'ils sont établis clans
des eaux impures. Mais conviendrait-il d'aller
plus loin et de suivre dans leurs conclusions les
professeurs Cornil et Chantemesse, qui ten-
draient à la création de véritables sanatoriums
ostréaires sur les côtes de la Bretagne, dans les
eaux pures, où les mollusques séjourneraient
quelques semaines avant leur consomma-
tion et où ils se dépouilleraient de leurs impu-
retés? L'impossibilité d'un pareil procédé est
trop évidente pour que nous insistions. D'ail-
leurs depuis 1900, à la suite du rapport Mosny,
l'on peut affirmer que l'état sanitaire de nos
divers parcs s'est amélioré.
Il faut surveiller surtout les vendeurs au
détail, et c'est là que le rôle dés municipalités
nous paraît essentiel. Comme le fait en effet
remarquer M. le docteur Mosny, les huîtres qui
ont séjourné plus ou moins longtemps chez les
marchands peuvent êtres contaminées par l'eau
douce dont ceux-ci se servent pour les rafraîchir,
car elle est habituellement puisée au plus près,
voire même clans les ruisseaux de la rue. D'un
rapport du commissaire d'un quartier de Mar-
seille nous extrayons ces lignes :
« Il existe de nombreux marchands ambulants
de coquillages : le soleil ardent avarie naturel-
lement la marchandise des éventaires en plein
air; il n'est pas rare de voir les marchands
prendre de l'eau dans le ruisseau pour arroser
les huîtres entrebâillées et les faire paraître plus
fraîches ».
C'est à la police municipale qu'il appartient
d'intervenir pour faire disparaître des abus aussi
condamnables et préserver la santé publique
d'un danger dont il serait souverainement in-
juste de faire supporter la responsabilité par
nos centres ostréicoles.
Il serait aussi injuste de prendre comme bouc
émissaire de la mauvaise hygiène d'un grand
nombre de nos petits ports, une industrie natio-
nale très intéressante, digne de tous les encou-
ragements. Dans nos stations balnéaires, il n'est
pas malaisé de découvrir une foule d'infractions
aux lois les plus élémentaires de l'hygiène. Tel
qui craint d'avaler une huître, ne songe pas
qu'il ingurgite, en prenant son bain, des mil-
lions de bacilles fraîchement sortis de l'égout et
virulents à souhait. C'est de ce côté qu'il con-
vient d'attirer l'attention.
En terminant, souhaitons avec M. le Dr Giard,
que le Ministre de l'Intérieur veuille bien pres-
crire des mesures de police très sévères en ce
qui concerne la vente des huîtres au détail.
L amenée d'eau potable des monts Cambriens
à Birmingham
Depuis dix ans, la Ville de Birmingham, en
vue de procurer de l'eau potable à ses 500.000
habitants a accompli, à quelque 130 kilomètres
de ses confins, en plein pays de Galles, d'impor-
tants travaux : barrages de vallées, percements
de montagnes, régularisation de cours d'eau,
poses d'aqueducs, transports de routes à une
altitude supérieure, — travaux presque entière-
ment terminés aujourd'hui et dont la partie
principale a été inaugurée le 21 juillet par le
roi et la reine d'Angleterre.
L'essence de ces travaux est constituée par
l'endiguement des rivières Elan et Claerwen
qui forment maintenant des lacs d'environ 5 et
8 kilomètres de longueur.
Glascow avait déjà pris un lac, le Loch
Catrine, pour source de son service d'eaux; puis
ce fut Manchester qui fit du lac Thirlmere un
vaste réservoir; Birmingham, ne trouvant pas
de lac à sa portée, se décida à en construire
d'artificiels en endiguant le cours supérieur
de deux rivières. Ces lacs nouvellement créés
sont capables de fournir quotidiennement aux
besoins humains 3 405.000 hectolitres d'eau,
déterminée par l'ingestion d'huîtres malsaines
pêchées clans l'avant-port de Saint-Servan,
épidémie dont on n'a jamais pu découvrir une
seule victime.
Néanmoins, il est utile d'examiner sérieuse-
ment les causes de contamination, si restreint
qu'en soit le nombre, et prendre des mesures en
conséquence.
Il faut tout d'abord surveiller les parcs, non
pas ceux d'élevage du naissain, mais ceux d'en-
graissement, d'étalage et surtout ceux de sta-
bulation passagère et d'expédition. Les huîtres
sont protégées par l'action mécanique du flux et
du reflux, par l'influence chimique des sels que
renferme l'eau de mer, très mauvais milieu de
culture pour les microbes. Or, les parcs d'expé-
dition, les dépôts dans les canaux et les ports
où l'eau est souvent souillée, au voisinage des
gares maritimes chez les marchands en gros,
ne sont nullement protégés par ces divers fac-
teurs naturels; déplus les huîtres n'y séjournent
souvent pas 48 heures, et il faut ce laps de
temps aux phagocytes du mollusque pour éli-
miner complètement tout germe typhique. Là
est le danger.
On peut énumérer toute une série d'établisse-
ments de ce genre dans plusieurs de nos villes
littorales, placés dans des conditions déplorables,
à proximité d'une bouche d'égout, par exemple,
ou dans des eaux stagnantes, contaminées par
des déchets de toute sorte; il faut les proscrire
purement et simplement. Les dépôts flottants
doivent l'être aussi lorsqu'ils sont établis clans
des eaux impures. Mais conviendrait-il d'aller
plus loin et de suivre dans leurs conclusions les
professeurs Cornil et Chantemesse, qui ten-
draient à la création de véritables sanatoriums
ostréaires sur les côtes de la Bretagne, dans les
eaux pures, où les mollusques séjourneraient
quelques semaines avant leur consomma-
tion et où ils se dépouilleraient de leurs impu-
retés? L'impossibilité d'un pareil procédé est
trop évidente pour que nous insistions. D'ail-
leurs depuis 1900, à la suite du rapport Mosny,
l'on peut affirmer que l'état sanitaire de nos
divers parcs s'est amélioré.
Il faut surveiller surtout les vendeurs au
détail, et c'est là que le rôle dés municipalités
nous paraît essentiel. Comme le fait en effet
remarquer M. le docteur Mosny, les huîtres qui
ont séjourné plus ou moins longtemps chez les
marchands peuvent êtres contaminées par l'eau
douce dont ceux-ci se servent pour les rafraîchir,
car elle est habituellement puisée au plus près,
voire même clans les ruisseaux de la rue. D'un
rapport du commissaire d'un quartier de Mar-
seille nous extrayons ces lignes :
« Il existe de nombreux marchands ambulants
de coquillages : le soleil ardent avarie naturel-
lement la marchandise des éventaires en plein
air; il n'est pas rare de voir les marchands
prendre de l'eau dans le ruisseau pour arroser
les huîtres entrebâillées et les faire paraître plus
fraîches ».
C'est à la police municipale qu'il appartient
d'intervenir pour faire disparaître des abus aussi
condamnables et préserver la santé publique
d'un danger dont il serait souverainement in-
juste de faire supporter la responsabilité par
nos centres ostréicoles.
Il serait aussi injuste de prendre comme bouc
émissaire de la mauvaise hygiène d'un grand
nombre de nos petits ports, une industrie natio-
nale très intéressante, digne de tous les encou-
ragements. Dans nos stations balnéaires, il n'est
pas malaisé de découvrir une foule d'infractions
aux lois les plus élémentaires de l'hygiène. Tel
qui craint d'avaler une huître, ne songe pas
qu'il ingurgite, en prenant son bain, des mil-
lions de bacilles fraîchement sortis de l'égout et
virulents à souhait. C'est de ce côté qu'il con-
vient d'attirer l'attention.
En terminant, souhaitons avec M. le Dr Giard,
que le Ministre de l'Intérieur veuille bien pres-
crire des mesures de police très sévères en ce
qui concerne la vente des huîtres au détail.
L amenée d'eau potable des monts Cambriens
à Birmingham
Depuis dix ans, la Ville de Birmingham, en
vue de procurer de l'eau potable à ses 500.000
habitants a accompli, à quelque 130 kilomètres
de ses confins, en plein pays de Galles, d'impor-
tants travaux : barrages de vallées, percements
de montagnes, régularisation de cours d'eau,
poses d'aqueducs, transports de routes à une
altitude supérieure, — travaux presque entière-
ment terminés aujourd'hui et dont la partie
principale a été inaugurée le 21 juillet par le
roi et la reine d'Angleterre.
L'essence de ces travaux est constituée par
l'endiguement des rivières Elan et Claerwen
qui forment maintenant des lacs d'environ 5 et
8 kilomètres de longueur.
Glascow avait déjà pris un lac, le Loch
Catrine, pour source de son service d'eaux; puis
ce fut Manchester qui fit du lac Thirlmere un
vaste réservoir; Birmingham, ne trouvant pas
de lac à sa portée, se décida à en construire
d'artificiels en endiguant le cours supérieur
de deux rivières. Ces lacs nouvellement créés
sont capables de fournir quotidiennement aux
besoins humains 3 405.000 hectolitres d'eau,
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