Titre : Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée
Éditeur : Hachette (Paris)
Éditeur : Edi-MondeEdi-Monde (Paris)
Date d'édition : 1929-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32805602k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 42149 Nombre total de vues : 42149
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01-1929/01/31. 1929/01/01-1929/01/31.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6132002q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
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- COUVERTURE, Par G. DUTRIAC.
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- LA SAISON A CHAMONIX
- UN SAVANT ECRIT SOUS L'EAU
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- LA LANGUE DU CHAT
- LA FONTAINE AU VIN
- .......... Page(s) .......... 90
- .......... Page(s) .......... 95
M.LE BOURREAU
EST SUSCEPTIBLE
par JP. JJiojj.cha.rtcloTi^.
C'EST UNE HISTOIRE TRAGI-COMIQUE QUE FAIT REVI-
VRE ICI NOTRE ÉMINENT COLLABORATEUR P. BOU-
CHARDON if ELLE EST EN TOUS POINTS AUTHENTIQUE
ET REMET AU JOUR UN CURIEUX PROCÈS QUI DATE
D'UN SIÈCLE ff JAMAIS PLUS ÉPOUVANTABLE DRAME
N'EUT UN PLUS BOUFFON DÉNOUEMENT.
wHl/wX^^ En 1828, dans leminuscule
tfBM^s village d'Hébecrevon, situé à
JP^RKf <^S une lieue et demie de Saint-Lô,
ÏÇOJ^M/'• y. vivait Charles Lebaron, marié
ÇyxaW**/nï depuis c'ncl ans ;l Cécile-
» vmftt lit I Françoise Leboucher. Il pos-
sédait du bien au soleil, et plusieurs che-
vaux piaffaient dans son écurie, avec lesquels
il exerçait son métier de charroyeur.
Cécile l'avait épousé à son corps défen-
dant. Très jeune alors — elle entrait dans sa
dix-huitième année — elle n'avait même pas
la beauté du diable. Petite, maigriotte, jau-
nâtre, les yeux gros, elle ne rachetait aucune
de ses disgrâces physiques par ses qualités de
ménagère. D'humeur maussade, elle négli-
geait sa maison et dévorait sa bile, furieuse
qu'on ne l'eût point consultée sur ses goûts
et qu'on lui eût en quelque sorte forcé la
main.
Dès le premier jour, elle s'était prise à
détester son mari et elle mit tout en oeuvre
pour obtenir la séparation de corps. N'ima-
gina-t-elle pas de se balafrer profondément la
figure avec une fourchette et de le dénoncer
ensuite au procureur du roi, alléguant qu'il
lui avait porté des coups de couteau? Mais
le docteur Giffard, médecin-légiste, frappé de
la multiplicité et de la symétrie des blessures,
déjoua facilement sa ruse. Pour en finir, elle
proposa de l'argent et même le mariage à
un certain Clément, ditLeroi, le valet d'écurie,
s'il voulait verser du poison dans le pichet de
cidre de son maître. Mais l'honnête" garçon
refusa avec horreur.
Maintes fois, les deux familles s'étaient
interposées en vue de rapprocher les époux,
mais les réconciliations ne duraient guère. Le
feu couvait sous la cendre et les voisins pré-
voyaient le pire. Ils ne se trompaient pas.
Le 15 décembre 1829, tard dans la soi-
V-J 27 •
EST SUSCEPTIBLE
par JP. JJiojj.cha.rtcloTi^.
C'EST UNE HISTOIRE TRAGI-COMIQUE QUE FAIT REVI-
VRE ICI NOTRE ÉMINENT COLLABORATEUR P. BOU-
CHARDON if ELLE EST EN TOUS POINTS AUTHENTIQUE
ET REMET AU JOUR UN CURIEUX PROCÈS QUI DATE
D'UN SIÈCLE ff JAMAIS PLUS ÉPOUVANTABLE DRAME
N'EUT UN PLUS BOUFFON DÉNOUEMENT.
wHl/wX^^ En 1828, dans leminuscule
tfBM^s village d'Hébecrevon, situé à
JP^RKf <^S une lieue et demie de Saint-Lô,
ÏÇOJ^M/'• y. vivait Charles Lebaron, marié
ÇyxaW**/nï depuis c'ncl ans ;l Cécile-
» vmftt lit I Françoise Leboucher. Il pos-
sédait du bien au soleil, et plusieurs che-
vaux piaffaient dans son écurie, avec lesquels
il exerçait son métier de charroyeur.
Cécile l'avait épousé à son corps défen-
dant. Très jeune alors — elle entrait dans sa
dix-huitième année — elle n'avait même pas
la beauté du diable. Petite, maigriotte, jau-
nâtre, les yeux gros, elle ne rachetait aucune
de ses disgrâces physiques par ses qualités de
ménagère. D'humeur maussade, elle négli-
geait sa maison et dévorait sa bile, furieuse
qu'on ne l'eût point consultée sur ses goûts
et qu'on lui eût en quelque sorte forcé la
main.
Dès le premier jour, elle s'était prise à
détester son mari et elle mit tout en oeuvre
pour obtenir la séparation de corps. N'ima-
gina-t-elle pas de se balafrer profondément la
figure avec une fourchette et de le dénoncer
ensuite au procureur du roi, alléguant qu'il
lui avait porté des coups de couteau? Mais
le docteur Giffard, médecin-légiste, frappé de
la multiplicité et de la symétrie des blessures,
déjoua facilement sa ruse. Pour en finir, elle
proposa de l'argent et même le mariage à
un certain Clément, ditLeroi, le valet d'écurie,
s'il voulait verser du poison dans le pichet de
cidre de son maître. Mais l'honnête" garçon
refusa avec horreur.
Maintes fois, les deux familles s'étaient
interposées en vue de rapprocher les époux,
mais les réconciliations ne duraient guère. Le
feu couvait sous la cendre et les voisins pré-
voyaient le pire. Ils ne se trompaient pas.
Le 15 décembre 1829, tard dans la soi-
V-J 27 •
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