Presse et revues
24 pages
Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 novembre 1922 01 novembre 1922
Description : 1922/11/01 (A6,N72)-1922/11/30. 1922/11/01 (A6,N72)-1922/11/30.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120304p
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
298
LES ACTUALITES
DES ETUDIANTS FRANÇAIS AU MAROC
Déjà à deux reprises de jeunes notables marocains
sont venus visiter la France, protectrice de leur pays,
et ont pu rapporter chez eux les souvenirs d'un voyage
plein d'agréments et d'enseignements.
Ces visites il était juste qu'elles leur fussent rendues
et nous ajouterons qu'il était également utile qu'elles
le soient, car notre jeune génération qui ne connaît
le Maroc que de nom, que de réputation ne peut s'en
faire une idée juste que si elle se rend sur place, si elle
<( voit » et ayant vu, que si elle s'efforce à son tour
de faire des prosélytes et d'amener là-bas, plus et
toujours plus de Français.
Ce voyage, la Ligue Maritime et Coloniale française
l'a organisé pour un représentant de chacune des
grandes écoles françaises et nous ne croyons pas
pouvoir faire mieux pour le conter que de publier
les impressions, qu'a bien voulu nous faire parvenir,
un des jeunes hommes qui y a pris part.
IMPRESSIONS SUR LE MAROC
Ce qui m'a le plus vivement frappé dès mon arrivée
au Maroc, c'est sa vitalité extraordinaire et l'activité
fiévreuse des nombreux Français qui sont venus
chercher fortune dans l'empire chérifien. A la vue de
l'oeuvre accomplie par la hrance, on a peine à croire
qu'il y a quinze ans, la civilisation européenne n'avait
point encore pénétré sur ce sol. C'est là qu'il faudrait
envoyer les étrangers ou même certains de nos com-
patriotes, qui, par un préjugé absurde, dénient aux
français le génie colonisateur: des villes européennes
comme Casablanca et Rabat sont nées et ont grandi
à côté d'antiques villes indigènes ; d'autres surgissent
d'un peu partout ; les routes ou les simples postes
sillonnent déjà le pays ; les modestes chemins de
fer à voie étroite sont remplacés par d'autres à voie
normale qui assureront bientôt l'approvisionnement
et l'écoulement des innombrables produits du Maroc ;
des ports magnifiques abritent des navires de plus en
plus nombreux, l'activité commerciale croît sans cesse
et l'industrie commence à faire son apparition ; le
sol travaillé déjà en maints endroits par les méthodes
modernes livre aux colons des récoltes aussi abon-
dantes que variées ; il n'est pas jusqu'au sous-sol,
qui, fouillé activement ne commence à céder ses
phosphates et autres minerais. Mais l'oeuvre française
n'est pas seulement matérielle ; elle est surtout
morale. Tandis que jadis le pays était la proie du
brigandage et de la guerre civile, aujourd'hui, la
paix française règne et les indigènes, à l'ombre du
drapeau tricolore, s'initient à notre civilisation et à
nos méthodes de travail. En cela surtout la colonisa-
tion française diffère de la colonisation anglo-saxonne,
qui tend à chasser l'indigène du sol de ses pères pour
lui substituer le colon ; la France, elle, consciente
de la mission civilisatrice qu'elle a assumée, cherche
surtout à développer les indigènes au point de vue
intellectuel et moral ; elle est leur amie, aussi
s'attachent-ils à elle et leur concours a-t-il été précieux
pendant la guerre. Cette oeuvre de civilisation
accomplie en si peu de temps est vraiment surprenante
et l'on ne peut qu'admirer l'habileté, la largeur
d'esprit et le génie colonisateur du maréchal Lyautey,
ainsi que le talent de tous les Français qui ont si bien
su transformer le Maroc.
La France a encouragé l'art arabe ; les monuments
en ruines ont été restaurés, puis entretenus et les
artistes mieux rémunérés que jadis. Cet art a su donner
aux villes arabes un cachet particulier et un pitto-
resque exquis. On saisit sur le vif, le passé, la vie
et les moeurs de cette race étrange en visitant Marra-
kech, Fès, Meknès ou Moulay-Idriss. Certes, leurs
moeurs sont encore rudes ; l'esclavage et l'état
d'infériorité imposée à la femme blessent nos idées
françaises, mais l'Arabe est brave, franc et hospi-
talier ; il est, en outre, intelligent : nul doute par
conséquent qu'au contact de la civilisation française
il ne s'affine considérablement. L'étude de cette
civilisation arabe, dans les arts et les moeurs, offre au
tourisme un merveilleux champ d'action. En outre,
l'attrait des vestiges de la domination romaine, en
particulier des imposantes ruines de Volubilis, la
douceur du climat en hiver, la beauté des plages
telles que celles de Fedhala et de Salé et le désert
avec le charme de ses horizons infinis font du Maroc
un pays très agréable à visiter et à habiter.
Il y a encore beaucoup à faire pour le mettre en
valeur. La transformation n'est qu'amorcée. Le sol
et le sous-sol seront plus tard d'inépuisables sources
de richesse et l'Afrique du Nord peut devenir le
grenier de la France. La race arabe est susceptible
de s'adapter entièrement aux idées et à la civilisation
françaises ; mais bien des efforts sont encore néces-
saires. Espérons que les jeunes Français afflueront
là-bas pour y créer une nouvelle France et être sur le
sol africain les dignes héritiers du génie romain.
P. DUVERNE,
Elève à l'Ecole Polytechnique.
LES ACTUALITÉS
CALENDRIER DU PROTECTORAT
23 septembre. — A Casablanca, inauguration du stade Philip.
26 Septembre. — Prise de Ouaouizert par les troupes du
général Daugan.
30 septembre. — A Rabat, grande fête de l'Union nationale
des Combattants.
3 Octobre. — Arrivée en avion, à Rabat, de M. Laurent Eynac,
sous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique.
4 octobre. — Banquet offert à M. Laurent Eynac, à Casa-
blanca, par l'Aéro-Club du Maroc.
5 octobre. — M. Laurent Eynac se rend à Marrakech.
6 octobre. — M. Laurent Eynac inaugure la ligne aérienne
Casa-Oran.
DÉCORATIONS
M. Aimé Roche, ex-directeur de l'Echo du Maroc, est nommé
commandeur dans l'ordre du Ouissam Alaouite.
NAISSANCES
Anne-Marie Moniod, fille de Mme et de M. Moniod, inspecteur
"de l'Agriculture au Maroc, petite-fille de M. Bernaudat, doyen de
là colonie française de Rabat.
MARTAGES
Mlle Madeleine Lefèvre-Pontalis avec M. Emile Vatin-Pérignon,
chef du Cabinet civil du Résident général de France au Maroc.
Madame Blanche Wern avec M. André Bigot, chef des Services
municipaux de Marrakech.
Mme Gardey avec le commandant Justinard, du Service des
Renseignements du Maroc.
NOUVELLES DIVERSES
M° Chirot est élu bâtonnier du barreau de Rabat en remplace-
ment de M0 Homberger.
M. Obert, président de la Chambre d'agriculture de Rabat, est
nommé membre du Conseil français de l'Agriculture.
LES ACTUALITES
DES ETUDIANTS FRANÇAIS AU MAROC
Déjà à deux reprises de jeunes notables marocains
sont venus visiter la France, protectrice de leur pays,
et ont pu rapporter chez eux les souvenirs d'un voyage
plein d'agréments et d'enseignements.
Ces visites il était juste qu'elles leur fussent rendues
et nous ajouterons qu'il était également utile qu'elles
le soient, car notre jeune génération qui ne connaît
le Maroc que de nom, que de réputation ne peut s'en
faire une idée juste que si elle se rend sur place, si elle
<( voit » et ayant vu, que si elle s'efforce à son tour
de faire des prosélytes et d'amener là-bas, plus et
toujours plus de Français.
Ce voyage, la Ligue Maritime et Coloniale française
l'a organisé pour un représentant de chacune des
grandes écoles françaises et nous ne croyons pas
pouvoir faire mieux pour le conter que de publier
les impressions, qu'a bien voulu nous faire parvenir,
un des jeunes hommes qui y a pris part.
IMPRESSIONS SUR LE MAROC
Ce qui m'a le plus vivement frappé dès mon arrivée
au Maroc, c'est sa vitalité extraordinaire et l'activité
fiévreuse des nombreux Français qui sont venus
chercher fortune dans l'empire chérifien. A la vue de
l'oeuvre accomplie par la hrance, on a peine à croire
qu'il y a quinze ans, la civilisation européenne n'avait
point encore pénétré sur ce sol. C'est là qu'il faudrait
envoyer les étrangers ou même certains de nos com-
patriotes, qui, par un préjugé absurde, dénient aux
français le génie colonisateur: des villes européennes
comme Casablanca et Rabat sont nées et ont grandi
à côté d'antiques villes indigènes ; d'autres surgissent
d'un peu partout ; les routes ou les simples postes
sillonnent déjà le pays ; les modestes chemins de
fer à voie étroite sont remplacés par d'autres à voie
normale qui assureront bientôt l'approvisionnement
et l'écoulement des innombrables produits du Maroc ;
des ports magnifiques abritent des navires de plus en
plus nombreux, l'activité commerciale croît sans cesse
et l'industrie commence à faire son apparition ; le
sol travaillé déjà en maints endroits par les méthodes
modernes livre aux colons des récoltes aussi abon-
dantes que variées ; il n'est pas jusqu'au sous-sol,
qui, fouillé activement ne commence à céder ses
phosphates et autres minerais. Mais l'oeuvre française
n'est pas seulement matérielle ; elle est surtout
morale. Tandis que jadis le pays était la proie du
brigandage et de la guerre civile, aujourd'hui, la
paix française règne et les indigènes, à l'ombre du
drapeau tricolore, s'initient à notre civilisation et à
nos méthodes de travail. En cela surtout la colonisa-
tion française diffère de la colonisation anglo-saxonne,
qui tend à chasser l'indigène du sol de ses pères pour
lui substituer le colon ; la France, elle, consciente
de la mission civilisatrice qu'elle a assumée, cherche
surtout à développer les indigènes au point de vue
intellectuel et moral ; elle est leur amie, aussi
s'attachent-ils à elle et leur concours a-t-il été précieux
pendant la guerre. Cette oeuvre de civilisation
accomplie en si peu de temps est vraiment surprenante
et l'on ne peut qu'admirer l'habileté, la largeur
d'esprit et le génie colonisateur du maréchal Lyautey,
ainsi que le talent de tous les Français qui ont si bien
su transformer le Maroc.
La France a encouragé l'art arabe ; les monuments
en ruines ont été restaurés, puis entretenus et les
artistes mieux rémunérés que jadis. Cet art a su donner
aux villes arabes un cachet particulier et un pitto-
resque exquis. On saisit sur le vif, le passé, la vie
et les moeurs de cette race étrange en visitant Marra-
kech, Fès, Meknès ou Moulay-Idriss. Certes, leurs
moeurs sont encore rudes ; l'esclavage et l'état
d'infériorité imposée à la femme blessent nos idées
françaises, mais l'Arabe est brave, franc et hospi-
talier ; il est, en outre, intelligent : nul doute par
conséquent qu'au contact de la civilisation française
il ne s'affine considérablement. L'étude de cette
civilisation arabe, dans les arts et les moeurs, offre au
tourisme un merveilleux champ d'action. En outre,
l'attrait des vestiges de la domination romaine, en
particulier des imposantes ruines de Volubilis, la
douceur du climat en hiver, la beauté des plages
telles que celles de Fedhala et de Salé et le désert
avec le charme de ses horizons infinis font du Maroc
un pays très agréable à visiter et à habiter.
Il y a encore beaucoup à faire pour le mettre en
valeur. La transformation n'est qu'amorcée. Le sol
et le sous-sol seront plus tard d'inépuisables sources
de richesse et l'Afrique du Nord peut devenir le
grenier de la France. La race arabe est susceptible
de s'adapter entièrement aux idées et à la civilisation
françaises ; mais bien des efforts sont encore néces-
saires. Espérons que les jeunes Français afflueront
là-bas pour y créer une nouvelle France et être sur le
sol africain les dignes héritiers du génie romain.
P. DUVERNE,
Elève à l'Ecole Polytechnique.
LES ACTUALITÉS
CALENDRIER DU PROTECTORAT
23 septembre. — A Casablanca, inauguration du stade Philip.
26 Septembre. — Prise de Ouaouizert par les troupes du
général Daugan.
30 septembre. — A Rabat, grande fête de l'Union nationale
des Combattants.
3 Octobre. — Arrivée en avion, à Rabat, de M. Laurent Eynac,
sous-secrétaire d'Etat à l'Aéronautique.
4 octobre. — Banquet offert à M. Laurent Eynac, à Casa-
blanca, par l'Aéro-Club du Maroc.
5 octobre. — M. Laurent Eynac se rend à Marrakech.
6 octobre. — M. Laurent Eynac inaugure la ligne aérienne
Casa-Oran.
DÉCORATIONS
M. Aimé Roche, ex-directeur de l'Echo du Maroc, est nommé
commandeur dans l'ordre du Ouissam Alaouite.
NAISSANCES
Anne-Marie Moniod, fille de Mme et de M. Moniod, inspecteur
"de l'Agriculture au Maroc, petite-fille de M. Bernaudat, doyen de
là colonie française de Rabat.
MARTAGES
Mlle Madeleine Lefèvre-Pontalis avec M. Emile Vatin-Pérignon,
chef du Cabinet civil du Résident général de France au Maroc.
Madame Blanche Wern avec M. André Bigot, chef des Services
municipaux de Marrakech.
Mme Gardey avec le commandant Justinard, du Service des
Renseignements du Maroc.
NOUVELLES DIVERSES
M° Chirot est élu bâtonnier du barreau de Rabat en remplace-
ment de M0 Homberger.
M. Obert, président de la Chambre d'agriculture de Rabat, est
nommé membre du Conseil français de l'Agriculture.
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