Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 septembre 1922 01 septembre 1922
Description : 1922/09/01 (A6,N70)-1922/09/30. 1922/09/01 (A6,N70)-1922/09/30.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120273k
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
240
ETUDE SUR LES ORIGINES DES CITES DU BOU-REGREG
est tout le secret de la prospérité financière des
Etats, la double combinaison des dépenses créa-
trices de recettes nouvelles et des recettes venant
alimenter à leur tour de nouvelles sources de
dépenses utiles.
Il semble que la politique économique du Maroc,
au risque de donner parfois l'illusion de l'excès,
ait servi jusqu'à présent cette heureuse formule,
qui fait des finances politiques d'un pays non
point une sorte d'arithmétique stérile, mais un
mécanisme puissant de richesse et de vie.
Mais il ne suffit pas, en ce qui concerne l'avenir
financier du Maroc, de borner ses perspectives à
la vraisemblance d'un bon budget en 1930.
La question capitale qui doit se poser est à la
fois moins limitée et plus précise. Elle dépasse
peut-être la sphère des finances publiques, mais
elle conditionne étroitement la persistance possible
d'une bonne situation financière :
Le Maroc payera-t-il, c'est-à-dire jouira-t-il,
dans l'avenir, d'une balance commerciale, tant
visible qu'invisible, en mesure de s'équilibrer?
Pour l'instant, la balance du Maroc est forcé-
ment déficitaire ou, plus exactement, elle est
faussée par les importations à caractère temporaire
nécessitées par sa mise en valeur et que seules
viennent équilibrer des apports correspondants de
capitaux, intéressés à,une rémunération future.
Elle est faussée aussi par la présence sur place
d'un corps de troupes important dont les facultés
de consommation, d'ailleurs enflées par l'état de
guerre, n'auront, elles aussi, qu'un temps.
Pour se faire une idée de l'avenir du Maroc, il
faut donc se demander si, une fois ce double
élément factice dégagé, la valeur des exportations
suffira à payer les importations nécessaires res-
tantes et la rémunération des capitaux privés
investis.
Si l'on effectue ce travail sur la balance com-
merciale actuelle, on constate qu'il existe, en
année de récolte moyenne, un écart à peu près
constant du simple au double entre ces deux fac-
teurs essentiels.
En simplifiant donc au maximum le problème,
on en vient à conclure que le Maroc payera le jour
où la valeur de sa production totale aura doublé,
disons, en fait, le jour où son agriculture, son
élevage et ses richesses extractives, fourniront,
toutes choses restant égales par ailleurs, deux fois
ce qu'elles fournissent maintenant.
II ne semble pas qu'il faille un optimisme spécial
pour escompter un semblable résultat dans un laps
d'années raisonnable. L'étendue cultivée du Maroc
cultivable est encore très réduite (un tiers à peine).
Les rendements peuvent normalement augmenter
de 30 à 40 pour cent. Les cultures industrielles,
l'élevage sont encore dans l'enfance. Les phos-
phates naissent à peine...
Mais ceci nous écarte insensiblement d'un rôle
et d'une compétence qui n'ont lieu de s'exercer
qu'après celui du colon, qu'après celle de l'éco-
nomiste...
Voilà le moment de se rappeler que la finance
est serve et qu'elle ne crée rien. Il n'y a que le
travail qui crée. Et demander aux financiers de
produire de la richesse, c'est demander aux cuisi-
niers de nous nourrir par la seule vertu de leur
art, sans le secours des fruits de la terre...
F. PlÉTRI,
Directeur Général des Finances.
ÉTUDE SUR LES ORIGINES DES CITÉS DU BOU-REGREG
Les origines des cités fondées sur l'embouchure
de Bou-Regreg sont énigmatiques. Les documents
historiques concernant ce coin du Maroc sont con-
tradictoires et souvent déconcertants. Cette confusion,
provient, à notre avis, de ce que les auteurs arabes
ont négligé de décrire les pays qu'ils avaient conquis,
et de nous renseigner sur la population qu'ils avaient
convertie. Les sources européennes sont également
sèches et loin de nous donner une idée exacte sur
l'état et l'histoire, dans l'antiquité, des lieux qui
nous préoccupent. Le problème devient encore plus
difficile à cause de la similitude qui existe entre les
deux noms : Sala et Chella. Les auteurs contem-
porains, à la fois chrétiens et musulmans, ont
commis de graves erreurs en confondant les deux
villes ou en interprétant mal les passages des histo-
riens anciens, qui s'y rapportent.
Nous allons, dans cette étude, esquisser le sujet
et exposer certaines hypothèses, pour arriver a
dégager quelques idées bien nettes sur l'origine de
chacune des cités qui furent bâties sur l'embouchure
de Bou-Regreg.
La ville antique.
La plupart des auteurs contemporains prétendent
que cette ville fut l'oeuvre des Carthaginois. Or, les
documents que nous possédons sur la colonisation
carthaginoise au Maroc ne nous permettent pas
d'ajouter foi à cette assertion. Il n'est fait mention de
Salé, pas plus que de Chella, ni dans le Périple de
Hannon (500 environ avant J.-C), ni dans celui de
Scylax (360 environ avant J.-C.) (1).
Dans son histoire ancienne de l'Afrique du Nord,
le savant français, M. Gsell, a identifié tous les
(1) Gsell. Histoire de l'Afrique du Nord, chap. III, p. 468 et sui-
vantes.
ETUDE SUR LES ORIGINES DES CITES DU BOU-REGREG
est tout le secret de la prospérité financière des
Etats, la double combinaison des dépenses créa-
trices de recettes nouvelles et des recettes venant
alimenter à leur tour de nouvelles sources de
dépenses utiles.
Il semble que la politique économique du Maroc,
au risque de donner parfois l'illusion de l'excès,
ait servi jusqu'à présent cette heureuse formule,
qui fait des finances politiques d'un pays non
point une sorte d'arithmétique stérile, mais un
mécanisme puissant de richesse et de vie.
Mais il ne suffit pas, en ce qui concerne l'avenir
financier du Maroc, de borner ses perspectives à
la vraisemblance d'un bon budget en 1930.
La question capitale qui doit se poser est à la
fois moins limitée et plus précise. Elle dépasse
peut-être la sphère des finances publiques, mais
elle conditionne étroitement la persistance possible
d'une bonne situation financière :
Le Maroc payera-t-il, c'est-à-dire jouira-t-il,
dans l'avenir, d'une balance commerciale, tant
visible qu'invisible, en mesure de s'équilibrer?
Pour l'instant, la balance du Maroc est forcé-
ment déficitaire ou, plus exactement, elle est
faussée par les importations à caractère temporaire
nécessitées par sa mise en valeur et que seules
viennent équilibrer des apports correspondants de
capitaux, intéressés à,une rémunération future.
Elle est faussée aussi par la présence sur place
d'un corps de troupes important dont les facultés
de consommation, d'ailleurs enflées par l'état de
guerre, n'auront, elles aussi, qu'un temps.
Pour se faire une idée de l'avenir du Maroc, il
faut donc se demander si, une fois ce double
élément factice dégagé, la valeur des exportations
suffira à payer les importations nécessaires res-
tantes et la rémunération des capitaux privés
investis.
Si l'on effectue ce travail sur la balance com-
merciale actuelle, on constate qu'il existe, en
année de récolte moyenne, un écart à peu près
constant du simple au double entre ces deux fac-
teurs essentiels.
En simplifiant donc au maximum le problème,
on en vient à conclure que le Maroc payera le jour
où la valeur de sa production totale aura doublé,
disons, en fait, le jour où son agriculture, son
élevage et ses richesses extractives, fourniront,
toutes choses restant égales par ailleurs, deux fois
ce qu'elles fournissent maintenant.
II ne semble pas qu'il faille un optimisme spécial
pour escompter un semblable résultat dans un laps
d'années raisonnable. L'étendue cultivée du Maroc
cultivable est encore très réduite (un tiers à peine).
Les rendements peuvent normalement augmenter
de 30 à 40 pour cent. Les cultures industrielles,
l'élevage sont encore dans l'enfance. Les phos-
phates naissent à peine...
Mais ceci nous écarte insensiblement d'un rôle
et d'une compétence qui n'ont lieu de s'exercer
qu'après celui du colon, qu'après celle de l'éco-
nomiste...
Voilà le moment de se rappeler que la finance
est serve et qu'elle ne crée rien. Il n'y a que le
travail qui crée. Et demander aux financiers de
produire de la richesse, c'est demander aux cuisi-
niers de nous nourrir par la seule vertu de leur
art, sans le secours des fruits de la terre...
F. PlÉTRI,
Directeur Général des Finances.
ÉTUDE SUR LES ORIGINES DES CITÉS DU BOU-REGREG
Les origines des cités fondées sur l'embouchure
de Bou-Regreg sont énigmatiques. Les documents
historiques concernant ce coin du Maroc sont con-
tradictoires et souvent déconcertants. Cette confusion,
provient, à notre avis, de ce que les auteurs arabes
ont négligé de décrire les pays qu'ils avaient conquis,
et de nous renseigner sur la population qu'ils avaient
convertie. Les sources européennes sont également
sèches et loin de nous donner une idée exacte sur
l'état et l'histoire, dans l'antiquité, des lieux qui
nous préoccupent. Le problème devient encore plus
difficile à cause de la similitude qui existe entre les
deux noms : Sala et Chella. Les auteurs contem-
porains, à la fois chrétiens et musulmans, ont
commis de graves erreurs en confondant les deux
villes ou en interprétant mal les passages des histo-
riens anciens, qui s'y rapportent.
Nous allons, dans cette étude, esquisser le sujet
et exposer certaines hypothèses, pour arriver a
dégager quelques idées bien nettes sur l'origine de
chacune des cités qui furent bâties sur l'embouchure
de Bou-Regreg.
La ville antique.
La plupart des auteurs contemporains prétendent
que cette ville fut l'oeuvre des Carthaginois. Or, les
documents que nous possédons sur la colonisation
carthaginoise au Maroc ne nous permettent pas
d'ajouter foi à cette assertion. Il n'est fait mention de
Salé, pas plus que de Chella, ni dans le Périple de
Hannon (500 environ avant J.-C), ni dans celui de
Scylax (360 environ avant J.-C.) (1).
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le savant français, M. Gsell, a identifié tous les
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