Presse et revues
40 pages
Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 mai 1922 01 mai 1922
Description : 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31. 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120241m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
L'OEUVRE FRANÇAISE AU MAROC
141
uns, mais d'un succès certain; — au point de vue
politique, c'est l'autorité du Sultan rehaussée, c'est
le maintien au pouvoir sous notre contrôle aussi
discret que possible des Chefs indigènes, c'est le
respect des moeurs, des coutumes, des traditions
locales, c'est un ensemble de mesures telles que le
peuple marocain ait l'impression très nette que,
grâce à nous, le présent l'emporte réellement sur le
passé sous tous les rapports: sécurité, facilité des
communications, bien-être matériel et physique; —
au point de vue administratif, c'est le groupement
autour du Résident Général de Directeurs et Chefs
de service chargés de mettre sur, pied, sous une forme
à la fois claire, concise et pratique, les programmes
dont il leur a tracé les grandes lignes et dont il suit
et redresse au besoin lexécution dans des confé-
rences hebdomadaires ; — au point de vue économi-
que, c'est la collaboration étroite et constante des
différentes administrations du Protectorat, avec les
représentants — européens et indigènes — du
commerce, de l'agriculture et de l'industrie.
La marotte du Maréchal, c'est la haine du forma-
lisme et des règlements.
Le secret de sa merveilleuse réussite est très
simple: il veut, il agit, il réalise.
Alors qu'il y a tant d'hommes de Gouvernement
qui savent parler et écrire, il y en a très peu qui
sachent vouloir, il y en a encore moins qui sachent
agir et il n'y en a pour ainsi dire aucuns qui sachent
réaliser, tandis que le Maréchal, lui, sait vouloir, sait
agir, sait réaliser.
De 8 heures du matin à 2 heures de la nuit son
cerveau travaille. Ce n'est qu'après avoir mûrement
réfléchi, après avoir tout prévu, tout pesé, après
avoir consulté — souvent sans qu'ils s'en doutent —
ceux dont il juge l'avis utile, qu'il arrête ce qu'il fera,
puis, une fois sa décision prise, il en poursuit l'exé-
cution sans arrêt et sans trêve, jusqu'au bout.
Ce qu'il a de caractéristique chez lui, c'est que si
le but qu'il a résolu de poursuivre reste toujours
immuable, les moyens qu'il emploie pour l'atteindre
varient souvent à l'infini. Dès qu'il constate — et il
possède une sûreté de jugement et un don de devina-
tion réellement surprenants — que les mesures qu'il
a prescrites ne donnent pas le résultat attendu, il ne
s entête jamais, modifie sur-le-champ ses instructions,
en rédige au besoin de nouvelles, parfois toutes diffé-
rentes des premières, et ce, sans jamais se décourager
ni se lasser, jusqu'à ce que le résultat qu'il voulait
obtenir soit obtenu. Et, à ma connaissance, il l'a
toujours obtenu.
Pour terminer, je condenserai en quelques mots
l'impression que m'a laissée un contact étroit de
8 années — à Madagascar et au Maroc — avec le
Maréchal:
D'abord: vision juste et grandiose de ce qu'il faut
faire.
Ensuite: réalisation de ce qu'il a conçu au moyen
d'une volonté de fer servie par une prodigieuse
puissance de travail, une activité rayonnante et une
étonnante souplesse et fertilité d'esprit.
Madame Berthe Georges-Gaulis
L'oeuvre française au Maroc est — comment ne
pas en convenir — l'oeuvre du maréchal Lyautey. Il
fut servi comme nul autre, des collaborateurs sans
nombre lui apportèrent de plein gré leur talent, leur
dévouement, leur abnégation. De tels concours ne
sauraient être l'effet du hasard. Pour les mériter, il
faut ce que le maréchal Lyautey possède au plus haut
point: cette emprise que donne le génie.
Le mot n'est pas trop fort et vient de lui-même dès
qu'il est question du plus grand de nos grands colo-
niaux. Quatre fois j'eus le privilège de regarder tout à
loisir sa création rapide menée à toute allure, sans
une retouche, sans un fléchissement. J'ai vu là-bas,
en pleine action, en plein effroi celui qui, depuis dix
ans, édifie sans perdre une minute ce que chacun
nous envie.
Certes, en France, le maréchal Lyautey est haute-
ment admiré, son oeuvre marocaine se place au
premier plan, devant elle la critique fait trêve, elle
est notre orgueil, notre consolation. Au moment où
les organisations coloniales les plus solidement
établies fléchissent, celle-là semble douée d'une
éternelle jeunesse.
Pourquoi? C'est que celui qui la construisit de
toutes pièces a cet inappréciable don: comprendre.
Il est, en politique islamique le grand précurseur, il
aura saisi, le premier, le sens des renouvellements de
l'Islam, le premier il se sera adapté avec son admira-
ble souplesse, menant les événements sans jamais se
laisser dominer par eux.
La politique marocaine du maréchal Lyautey
surpasse de beaucoup le cadre du Maroc, ses
méthodes politiques et administratives sont, en tout,
un renouvellement complet. L'unité de direction, la
cohésion, une large, initiative donnée à tous ceux qui
en sont dignes ont permis de brûler les étapes.
Aujourd'hui la solidité de l'oeuvre lui permettra de
supporter sans dommages les oscillations qui
menacent d'emporter des organismes de moindre
résistance.
Voici Y impression dominante que rapportent du
Maroc tous ceux qui savent regarder et observer.
Claude Farrère
L'oeuvre française au Maroc est, à mon avis, la
plus extraordinaire que je sache, dans toute l'histoire
des colonisations humaines.
Les populations de l'Afrique du Nord sont de plus
en plus belliqueuses et de plus en jalouses de leur
indépendance au fur et à mesure qu'on Va de la
Tunisie au Maroc. La conquête et la pacification
réalisées, de 1907 à 1922, étaient donc plus difficiles
incontestablement que tout ce que nous avons fait
entre Oran et Tunis. Et la promptitude de notre
réussite n'a jamais été égalée, nulle part. Ni les
Anglais dans l'Inde, ni les Espagnols en Amérique
n'ont jamais rien fait de plus grand, ni de plus
complet. Et cependant nous avons répandu très peu
de sang, nous; et nous seuls.
Le maréchal Lyautey doit porter toute la gloire
d'une aussi prodigieuse réussite. Les échecs réitérés
des Espagnols dans le Maroc du nord, des Italiens
en Tripolitaine et en Cyréndique, peuvent donner la
mesure des difficultés extraordinaires qu'il a sur-
montées. Il les a surmontées en énonçant d'abord le
problème à résoudre, et en l'étudiant sur toutes ses
faces. Le Maroc représentait le plus extraordinaire
141
uns, mais d'un succès certain; — au point de vue
politique, c'est l'autorité du Sultan rehaussée, c'est
le maintien au pouvoir sous notre contrôle aussi
discret que possible des Chefs indigènes, c'est le
respect des moeurs, des coutumes, des traditions
locales, c'est un ensemble de mesures telles que le
peuple marocain ait l'impression très nette que,
grâce à nous, le présent l'emporte réellement sur le
passé sous tous les rapports: sécurité, facilité des
communications, bien-être matériel et physique; —
au point de vue administratif, c'est le groupement
autour du Résident Général de Directeurs et Chefs
de service chargés de mettre sur, pied, sous une forme
à la fois claire, concise et pratique, les programmes
dont il leur a tracé les grandes lignes et dont il suit
et redresse au besoin lexécution dans des confé-
rences hebdomadaires ; — au point de vue économi-
que, c'est la collaboration étroite et constante des
différentes administrations du Protectorat, avec les
représentants — européens et indigènes — du
commerce, de l'agriculture et de l'industrie.
La marotte du Maréchal, c'est la haine du forma-
lisme et des règlements.
Le secret de sa merveilleuse réussite est très
simple: il veut, il agit, il réalise.
Alors qu'il y a tant d'hommes de Gouvernement
qui savent parler et écrire, il y en a très peu qui
sachent vouloir, il y en a encore moins qui sachent
agir et il n'y en a pour ainsi dire aucuns qui sachent
réaliser, tandis que le Maréchal, lui, sait vouloir, sait
agir, sait réaliser.
De 8 heures du matin à 2 heures de la nuit son
cerveau travaille. Ce n'est qu'après avoir mûrement
réfléchi, après avoir tout prévu, tout pesé, après
avoir consulté — souvent sans qu'ils s'en doutent —
ceux dont il juge l'avis utile, qu'il arrête ce qu'il fera,
puis, une fois sa décision prise, il en poursuit l'exé-
cution sans arrêt et sans trêve, jusqu'au bout.
Ce qu'il a de caractéristique chez lui, c'est que si
le but qu'il a résolu de poursuivre reste toujours
immuable, les moyens qu'il emploie pour l'atteindre
varient souvent à l'infini. Dès qu'il constate — et il
possède une sûreté de jugement et un don de devina-
tion réellement surprenants — que les mesures qu'il
a prescrites ne donnent pas le résultat attendu, il ne
s entête jamais, modifie sur-le-champ ses instructions,
en rédige au besoin de nouvelles, parfois toutes diffé-
rentes des premières, et ce, sans jamais se décourager
ni se lasser, jusqu'à ce que le résultat qu'il voulait
obtenir soit obtenu. Et, à ma connaissance, il l'a
toujours obtenu.
Pour terminer, je condenserai en quelques mots
l'impression que m'a laissée un contact étroit de
8 années — à Madagascar et au Maroc — avec le
Maréchal:
D'abord: vision juste et grandiose de ce qu'il faut
faire.
Ensuite: réalisation de ce qu'il a conçu au moyen
d'une volonté de fer servie par une prodigieuse
puissance de travail, une activité rayonnante et une
étonnante souplesse et fertilité d'esprit.
Madame Berthe Georges-Gaulis
L'oeuvre française au Maroc est — comment ne
pas en convenir — l'oeuvre du maréchal Lyautey. Il
fut servi comme nul autre, des collaborateurs sans
nombre lui apportèrent de plein gré leur talent, leur
dévouement, leur abnégation. De tels concours ne
sauraient être l'effet du hasard. Pour les mériter, il
faut ce que le maréchal Lyautey possède au plus haut
point: cette emprise que donne le génie.
Le mot n'est pas trop fort et vient de lui-même dès
qu'il est question du plus grand de nos grands colo-
niaux. Quatre fois j'eus le privilège de regarder tout à
loisir sa création rapide menée à toute allure, sans
une retouche, sans un fléchissement. J'ai vu là-bas,
en pleine action, en plein effroi celui qui, depuis dix
ans, édifie sans perdre une minute ce que chacun
nous envie.
Certes, en France, le maréchal Lyautey est haute-
ment admiré, son oeuvre marocaine se place au
premier plan, devant elle la critique fait trêve, elle
est notre orgueil, notre consolation. Au moment où
les organisations coloniales les plus solidement
établies fléchissent, celle-là semble douée d'une
éternelle jeunesse.
Pourquoi? C'est que celui qui la construisit de
toutes pièces a cet inappréciable don: comprendre.
Il est, en politique islamique le grand précurseur, il
aura saisi, le premier, le sens des renouvellements de
l'Islam, le premier il se sera adapté avec son admira-
ble souplesse, menant les événements sans jamais se
laisser dominer par eux.
La politique marocaine du maréchal Lyautey
surpasse de beaucoup le cadre du Maroc, ses
méthodes politiques et administratives sont, en tout,
un renouvellement complet. L'unité de direction, la
cohésion, une large, initiative donnée à tous ceux qui
en sont dignes ont permis de brûler les étapes.
Aujourd'hui la solidité de l'oeuvre lui permettra de
supporter sans dommages les oscillations qui
menacent d'emporter des organismes de moindre
résistance.
Voici Y impression dominante que rapportent du
Maroc tous ceux qui savent regarder et observer.
Claude Farrère
L'oeuvre française au Maroc est, à mon avis, la
plus extraordinaire que je sache, dans toute l'histoire
des colonisations humaines.
Les populations de l'Afrique du Nord sont de plus
en plus belliqueuses et de plus en jalouses de leur
indépendance au fur et à mesure qu'on Va de la
Tunisie au Maroc. La conquête et la pacification
réalisées, de 1907 à 1922, étaient donc plus difficiles
incontestablement que tout ce que nous avons fait
entre Oran et Tunis. Et la promptitude de notre
réussite n'a jamais été égalée, nulle part. Ni les
Anglais dans l'Inde, ni les Espagnols en Amérique
n'ont jamais rien fait de plus grand, ni de plus
complet. Et cependant nous avons répandu très peu
de sang, nous; et nous seuls.
Le maréchal Lyautey doit porter toute la gloire
d'une aussi prodigieuse réussite. Les échecs réitérés
des Espagnols dans le Maroc du nord, des Italiens
en Tripolitaine et en Cyréndique, peuvent donner la
mesure des difficultés extraordinaires qu'il a sur-
montées. Il les a surmontées en énonçant d'abord le
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faces. Le Maroc représentait le plus extraordinaire
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