Presse et revues
40 pages
Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 mai 1922 01 mai 1922
Description : 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31. 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120241m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
140
L'OEUVRE FRANÇAISE AU MAROC
M. Louis Barthou
Aidé par une femme admirable, dont seule une
discrétion respectueuse m'interdit de louer en détail
l'oeuvre bienfaisante, qui lui vaut la gratitude
publique et une émouvante popularité, le maréchal
Lyautey a le sens social. Si tout dans notre temps ne
lui plaît pas au même degré, il n'en est pas moins
de son temps, qu'il sait comprendre, et de son pays,
qu'il a servi superbement. Le Maroc est son oeuvre
et c'est lui, vraiment, qui l'a donné à la France.
Quand la France saura tout le prix de cette conquête,
elle appréciera la contribution magnifique que la
bataille du Maroc a apportée à sa victoire. Elle
saura aussi que la libération du Maroc, arraché à
l'emprise allemande et dégagé des entraves du traité
de 1910, est une des clauses les plus heureuses, dont
les conséquences peuvent à peine se mesurer, du
traité du 28 juin 1919. Le Maroc est pour tout dire
l'un des plus importants facteurs de l'avenir de la
France.
M. Perretti de la Rocca,
Directeur des Affaires politiques
au Ministère des Affaires Etrangères
J'ai été à Paris pendant les quatre années de la
guerre, au moment du traité de paix et depuis le plus
fidèle collaborateur du maréchal Lyautey. Ce n'est
donc pas à moi qu'il faut demander de porter un
jugement sur l'oeuvre poursuivie dans l'Empire
chérifien depuis le traité de Protectorat. Qu'on
invoque plutôt le témoignage de tous ceux sans
exception, étrangers ou français, qui ont eu la bonne
fortune de faire le voyage du Maroc. Pour une fois,
la Revue France-Maroc, si elle le publie, sera
monotone.
M. Maurice Ordinaire, sénateur du Doubs
« Guérissez-vous des individus! » disait je ne sais
quel conventionnel. Il n'y a point cependant de
grande oeuvre à laquelle un homme, mieux doué que
la foule, n'ait mis sa marque.
Le maréchal Lyautey goûtera un jour un repos
bien gagné, d'autres s'installeront à leur tour dans
la Résidence de Rabat: le Maroc conservera
l'empreinte que lui a donnée la haute et claire intelli-
gence du Maréchal. D'une civilisation usée, s'enfon-
çant dans une déchéance croissante, faire sauter,
pour ainsi dire, au Maroc, les cinq siècles qui, hier,
le séparaient encore du temps moderne: c'est l'oeuvre
qu'en dix années le maréchal Lyautey a accomplie,
avec l'aide de notre admirable armée africaine et de
quelques collaborateurs, instruments fidèles de sa
pensée.
Aujourd'hui ce peuple, naguère si anarchique, si
fermé aux nouveautés, si farouchement hostile à
l étranger, connaît une paix profonde; il ressent une
sympathie presque chaleureuse pour ce qu'il abhor-
rait il y a si peu de temps. Car le Maroc, dans la
« lune de miel» si l'on ose dire, du protectorat
français, ne connaît pas encore les âpres froissements
du contact trop intime de la colonisation, l'aigreur
de la cultu.e occidentale mal assimilée et mal
comprise, et les ambitions plus ou moins spontanées
qui se manifestent ailleurs.
L'heureux Maréchal, après les terribles périls de
la première heure, dont les ruelles étroites du vieux
Fès conservent le poignant souvenir, n'a fait que
suivre avec succès la voie douce de la persuasion et
de l'autorité juste et bienveillante. Il a posé les bases
on ne saurait dire immuables, car il sera toujours
facile à des architectes maladroits de les ébranler,
mais du moins robustes, du Protectorat.
Il a doté le Maroc- d'un outillage moderne établi
avec une rapidité prodigieuse, grâce aux bienfaits
de l'autonomie laissée à ce pays, et il y a mis aussi
par surcroît cette marque de grandeur, d'élégance,
de.respect d'un noble passé, qui frappe si vivement
les visiteurs. OEuvre éminemment française à ces
divers titres!
M. Perreau-Pradier, Député de l'Yonne,
Rapporteur des comptes définitifs du Protectorat du Maroc
Depuis l'arrivée du maréchal Lyautey au Maroc,
l'activité de ce pays n'a cessé d'être marquée par
une courbe toujours ascendante. Qu'il s'agisse de
l'outillage économique, du commerce, de l'industrie,
des finances, la progression est restée constante.
Le Budget, reflet de cette progression, qui, en
1913-1914, était de 16 millions, est passé à 183 mil-
lions en 1920. Mieux encore, ce budget qui primitive-
ment était en déficit, laissait apparaître, en 1918, un
excédent de recettes de 83 millions. C'est cet excé-
dent qui, par une sage précaution, a permis de
combler les insuffisances des emprunts de 1914 et
1918, pour l'exécution des grands travaux publics et
d'entreprendre de nouveaux travaux et achats
d'intérêt général.
En 1912, le commerce extérieur du Maroc (impor-
tation et exportation) se chiffrait en quantité à
375.000 tonnes, d'une valeur de 178 millions.
En 1920, la quantité était de 553.000 tonnes et la
valeur de 1.057.000.000 francs, c'est-à-dire que
Yaccroissement ressortissait en quantité à 47 %, et en
Valeur à 6 fois le chiffre de T 912-
Ces chiffres, suffisamment éloquents par eux-
mêmes, se passent de tout commentaire.
L'oeuvre accomplie dans notre protectorat par le
maréchal Lyautey reste celle d'un grand Français,
et prouve que les sacrifices que la Métropole doit
parfois s'imposer pour maintenir intact son empire
colonial, ne sont pas toujours aussi dépourvus de
résultats que certains cherchent à le démontrer.
M. Lallier du Coudray,
Ancien délégué à la Résidence de France au Maroc
Vous me faites l'honneur de me. demander mon
sentiment:
1° sur l'oeuvre française au Maroc;
2° sur les méthodes politiques et administratives
conçues et appliquées par le Maréchal Lyautey.
Ayant été pendant4 ans, Je 1915 à 1919, le colla-
borateur intime du Maréchal, il est délicat pour moi
de dire ce que je pense de l'oeuvre accomplie, je
laisse aux étrangers le soin d'en reconnaître le mente.
Par contre, je suis tout à fait à l'aise pour parler
des méthodes Lyautey: Au point de vue militaire,
c'est l'occupation du pays par bonds successifs,
méthode dite a de la tâche d'huile », méthode sage,
prudente, un peu lente peut-être au gré de quelques-
L'OEUVRE FRANÇAISE AU MAROC
M. Louis Barthou
Aidé par une femme admirable, dont seule une
discrétion respectueuse m'interdit de louer en détail
l'oeuvre bienfaisante, qui lui vaut la gratitude
publique et une émouvante popularité, le maréchal
Lyautey a le sens social. Si tout dans notre temps ne
lui plaît pas au même degré, il n'en est pas moins
de son temps, qu'il sait comprendre, et de son pays,
qu'il a servi superbement. Le Maroc est son oeuvre
et c'est lui, vraiment, qui l'a donné à la France.
Quand la France saura tout le prix de cette conquête,
elle appréciera la contribution magnifique que la
bataille du Maroc a apportée à sa victoire. Elle
saura aussi que la libération du Maroc, arraché à
l'emprise allemande et dégagé des entraves du traité
de 1910, est une des clauses les plus heureuses, dont
les conséquences peuvent à peine se mesurer, du
traité du 28 juin 1919. Le Maroc est pour tout dire
l'un des plus importants facteurs de l'avenir de la
France.
M. Perretti de la Rocca,
Directeur des Affaires politiques
au Ministère des Affaires Etrangères
J'ai été à Paris pendant les quatre années de la
guerre, au moment du traité de paix et depuis le plus
fidèle collaborateur du maréchal Lyautey. Ce n'est
donc pas à moi qu'il faut demander de porter un
jugement sur l'oeuvre poursuivie dans l'Empire
chérifien depuis le traité de Protectorat. Qu'on
invoque plutôt le témoignage de tous ceux sans
exception, étrangers ou français, qui ont eu la bonne
fortune de faire le voyage du Maroc. Pour une fois,
la Revue France-Maroc, si elle le publie, sera
monotone.
M. Maurice Ordinaire, sénateur du Doubs
« Guérissez-vous des individus! » disait je ne sais
quel conventionnel. Il n'y a point cependant de
grande oeuvre à laquelle un homme, mieux doué que
la foule, n'ait mis sa marque.
Le maréchal Lyautey goûtera un jour un repos
bien gagné, d'autres s'installeront à leur tour dans
la Résidence de Rabat: le Maroc conservera
l'empreinte que lui a donnée la haute et claire intelli-
gence du Maréchal. D'une civilisation usée, s'enfon-
çant dans une déchéance croissante, faire sauter,
pour ainsi dire, au Maroc, les cinq siècles qui, hier,
le séparaient encore du temps moderne: c'est l'oeuvre
qu'en dix années le maréchal Lyautey a accomplie,
avec l'aide de notre admirable armée africaine et de
quelques collaborateurs, instruments fidèles de sa
pensée.
Aujourd'hui ce peuple, naguère si anarchique, si
fermé aux nouveautés, si farouchement hostile à
l étranger, connaît une paix profonde; il ressent une
sympathie presque chaleureuse pour ce qu'il abhor-
rait il y a si peu de temps. Car le Maroc, dans la
« lune de miel» si l'on ose dire, du protectorat
français, ne connaît pas encore les âpres froissements
du contact trop intime de la colonisation, l'aigreur
de la cultu.e occidentale mal assimilée et mal
comprise, et les ambitions plus ou moins spontanées
qui se manifestent ailleurs.
L'heureux Maréchal, après les terribles périls de
la première heure, dont les ruelles étroites du vieux
Fès conservent le poignant souvenir, n'a fait que
suivre avec succès la voie douce de la persuasion et
de l'autorité juste et bienveillante. Il a posé les bases
on ne saurait dire immuables, car il sera toujours
facile à des architectes maladroits de les ébranler,
mais du moins robustes, du Protectorat.
Il a doté le Maroc- d'un outillage moderne établi
avec une rapidité prodigieuse, grâce aux bienfaits
de l'autonomie laissée à ce pays, et il y a mis aussi
par surcroît cette marque de grandeur, d'élégance,
de.respect d'un noble passé, qui frappe si vivement
les visiteurs. OEuvre éminemment française à ces
divers titres!
M. Perreau-Pradier, Député de l'Yonne,
Rapporteur des comptes définitifs du Protectorat du Maroc
Depuis l'arrivée du maréchal Lyautey au Maroc,
l'activité de ce pays n'a cessé d'être marquée par
une courbe toujours ascendante. Qu'il s'agisse de
l'outillage économique, du commerce, de l'industrie,
des finances, la progression est restée constante.
Le Budget, reflet de cette progression, qui, en
1913-1914, était de 16 millions, est passé à 183 mil-
lions en 1920. Mieux encore, ce budget qui primitive-
ment était en déficit, laissait apparaître, en 1918, un
excédent de recettes de 83 millions. C'est cet excé-
dent qui, par une sage précaution, a permis de
combler les insuffisances des emprunts de 1914 et
1918, pour l'exécution des grands travaux publics et
d'entreprendre de nouveaux travaux et achats
d'intérêt général.
En 1912, le commerce extérieur du Maroc (impor-
tation et exportation) se chiffrait en quantité à
375.000 tonnes, d'une valeur de 178 millions.
En 1920, la quantité était de 553.000 tonnes et la
valeur de 1.057.000.000 francs, c'est-à-dire que
Yaccroissement ressortissait en quantité à 47 %, et en
Valeur à 6 fois le chiffre de T 912-
Ces chiffres, suffisamment éloquents par eux-
mêmes, se passent de tout commentaire.
L'oeuvre accomplie dans notre protectorat par le
maréchal Lyautey reste celle d'un grand Français,
et prouve que les sacrifices que la Métropole doit
parfois s'imposer pour maintenir intact son empire
colonial, ne sont pas toujours aussi dépourvus de
résultats que certains cherchent à le démontrer.
M. Lallier du Coudray,
Ancien délégué à la Résidence de France au Maroc
Vous me faites l'honneur de me. demander mon
sentiment:
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2° sur les méthodes politiques et administratives
conçues et appliquées par le Maréchal Lyautey.
Ayant été pendant4 ans, Je 1915 à 1919, le colla-
borateur intime du Maréchal, il est délicat pour moi
de dire ce que je pense de l'oeuvre accomplie, je
laisse aux étrangers le soin d'en reconnaître le mente.
Par contre, je suis tout à fait à l'aise pour parler
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