Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 mai 1922 01 mai 1922
Description : 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31. 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120241m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
DIX ANS DE PROTECTORAT
L'OEUVRE FRANÇAISE AU MAROC
Pour souligner l'anniversaire de l'établissement du Protectorat
français au Maroc, nous avons demandé à quelque-uns de nos amis
ce qu'ils pensaient de l'oeuvre accomplie par la France et les
méthodes politiques et administratives conçues et appliquées par
le Maréchal Lyautey.
Il n'est pas entré dans notre idée de faire ici une enquête rigou-
reuse et complète; il nous eût fallu, pour cela, plusieurs numéros
de notre publication; mais nous avons tenu à avoir le témoignage
de personnalités particulièrement qualifiées.
F. M.
Au début de cette enquête, nous placerons au premier plan le
discours prononcé par M. Millerand à Oudjda, alors qu'il Venait
de parcourir les territoires protégés par la France.
Opinion de M. Alexandre Millerand
« MESSIEURS,
Je suis sûr d'être l'interprète fidèle des membres
du Gouvernement qui m'accompagnent, des repré-
sentants du Parlement qui ont bien voulu se joindre
à nous, en disant que ce trop court voyage m'a été,
depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui, qu'un
enchantement. Et un enchantement à tous les points
de vue. Au point de vue pittoresque, assurément:
les spectacles qui nous ont été offerts ont dépassé
l'imagination. Enchantement plus encore au point
de vue des résultats que nous avons pu constater
et qui — je suis bien sûr de ne pas exagérer la pensée
de ceux dont je me fais en ce moment, l'interprète
— ont dépassé ce que nous attendions.
Nous avons vu d'abord comment une ville peut
tout d'un coup s'ériger, se bâtir presque instantané-
ment, et, malgré tant de difficultés, creuser un port
là où hier encore on Voyait des navires obligés de
retourner sans avoir pu aborder.
Nous avons pu voir là et dans tout le reste de notre
voyage ce que peut faire une volonté ferme au service
d'un plan nettement arrêté.
Mais ce qui nous a surpris et charmés par-dessus
tout c'est la sagesse et la prudence qui préside à
l'exécution de tout cela.
Quand ceux qui reviennent de loin racontent ce
qu ils ont vu, beaucoup peuvent être tentés, surtout
avec notre habitude d'esprit français, de se demander
si / on ne va pas bien vite, trop vite. Lorsque, comme
rnoi, on a pendant dix journées, dans les loisirs de
l'automobile, interrogé d'abord le chef, puis ses
collaborateurs; quand on a sur chaque question taché
de se faire une opinion, bien rapide hélas, car je
n ai pas la prétention d'avoir en dix jours découvert
le Maroc et de le juger; lorsqu'on a pu ainsi, avec
ceux qui sont le mieux informés, les plus compétents,
interroger sur chacune des grosses questions qui Vous
préoccupent: économie, finances, travaux publics;
ei lorsqu'on a vu le souci d'adopter la solution à
la fois la meilleure pour le présent et pour l'avenir,
^proportionnant l'effort aux possibilités financières;
lorsqu'on a fait ces constatations dans tous les ordres
de l activité et lorsqu'on remarque comment ces
résultats ont été obtenus au milieu de l'atmosphère
morale la plus belle, la plus haute, dans une union
vraiment impressionnante — union entre nos colons
français et les indigènes rassurés par l'action qu'ils
voient chaque jour se poursuivre dans le même sens,
avec la même netteté, toujours dans la même direc-
tion: alors on commence à mesurer la grandeur de
l'oeuvre qui, pour la gloire et la prospérité de la
France, s'accomplit depuis dix ans.
Lorsque de loin on parle de la politique française
au Maroc, lorsqu'au dehors on évoque ce respect que
nous professons hautement pour l'autorité de S. M. le
Sultan qui a su répondre si complètement et si
loyalement aux avances et aux déclarations de la
France: on peut croire qu'il y a là quelque exagéra-
tion. J'ai eu le grand plaisir de voir les membres du
corps diplomatique venir avant moi et avec moi saluer
S. M. le Sultan, assister comme je le fis à la cérémo-
nie qui nous a réunis tous au palais du Sultan et je
sais que leur impression a été conforme à la réalité.
Ils ont compris là, comme ils l'avaient senti déjà,
que cette politique n'est pas une politique de façade,
de décor; que c'est avec la volonté ferme de l'appli-
quer dans sa sincérité, dans son intégralité, que nous
avions instauré au Maroc cette association étroite
entre le gouvernement protégé et les représentants
du gouvernement protecteur.
Mais pour être arrivé à de tels résultats il ne
suffisait pas d'avoir une idée lucide et un plan net.
Il fallait à cette idée et à ce plan des serviteurs
capables de la comprendre et de le réaliser.
Messieurs, il serait superflu de faire ici l'éloge
du Maréchal Lyautey. Partout où j'ai été, j'ai vu
dans les acclamations qui l'ont salué, dans la sym-
pathie vibrante dont il était entouré par tous, colons
et indigènes, la preuve vivante de son autorité et de
son influence, influence toute puissante pour le bien
du Maroc comme pour celui de la France.
C'est qu'il a su grouper autour de lui ces collabora-
teurs civils et militaires que j'apprécie en ce moment
autour de moi et qui sont un mérite de plus à l'actif
de M. le Résident Général, mérite qu'il a eu d'ailleurs
dans toute sa carrière d'avoir su d'abord choisir ses
collaborateurs et ensuite d'en faire par son exemple
de bons artisans animés de son esprit, préoccupés
de cette double pensée qui se confondait en une seule:
de bien servir la France en servant bien leur chef.
Car aucune grande oeuvre n'est possible si l'on ne
met à son service non seulement l'intelligence, mais
aussi le coeur. C'est par le coeur plus encore que par
l'intelligence que nous avons conquis et que nous
conquérons chaque jour cette influence toute puis-
sante que, dans son intérêt comme dans le nôtre,
nous exerçons dans ce pays.
Je prie M. le Résident Général et ses collaborateurs
civils et militaires de recevoir l'expression de la
reconnaissance de la France et de la République pour
l'oeuvre accomplie au Maroc, en un temps si rempli
de difficultés.
L'OEUVRE FRANÇAISE AU MAROC
Pour souligner l'anniversaire de l'établissement du Protectorat
français au Maroc, nous avons demandé à quelque-uns de nos amis
ce qu'ils pensaient de l'oeuvre accomplie par la France et les
méthodes politiques et administratives conçues et appliquées par
le Maréchal Lyautey.
Il n'est pas entré dans notre idée de faire ici une enquête rigou-
reuse et complète; il nous eût fallu, pour cela, plusieurs numéros
de notre publication; mais nous avons tenu à avoir le témoignage
de personnalités particulièrement qualifiées.
F. M.
Au début de cette enquête, nous placerons au premier plan le
discours prononcé par M. Millerand à Oudjda, alors qu'il Venait
de parcourir les territoires protégés par la France.
Opinion de M. Alexandre Millerand
« MESSIEURS,
Je suis sûr d'être l'interprète fidèle des membres
du Gouvernement qui m'accompagnent, des repré-
sentants du Parlement qui ont bien voulu se joindre
à nous, en disant que ce trop court voyage m'a été,
depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui, qu'un
enchantement. Et un enchantement à tous les points
de vue. Au point de vue pittoresque, assurément:
les spectacles qui nous ont été offerts ont dépassé
l'imagination. Enchantement plus encore au point
de vue des résultats que nous avons pu constater
et qui — je suis bien sûr de ne pas exagérer la pensée
de ceux dont je me fais en ce moment, l'interprète
— ont dépassé ce que nous attendions.
Nous avons vu d'abord comment une ville peut
tout d'un coup s'ériger, se bâtir presque instantané-
ment, et, malgré tant de difficultés, creuser un port
là où hier encore on Voyait des navires obligés de
retourner sans avoir pu aborder.
Nous avons pu voir là et dans tout le reste de notre
voyage ce que peut faire une volonté ferme au service
d'un plan nettement arrêté.
Mais ce qui nous a surpris et charmés par-dessus
tout c'est la sagesse et la prudence qui préside à
l'exécution de tout cela.
Quand ceux qui reviennent de loin racontent ce
qu ils ont vu, beaucoup peuvent être tentés, surtout
avec notre habitude d'esprit français, de se demander
si / on ne va pas bien vite, trop vite. Lorsque, comme
rnoi, on a pendant dix journées, dans les loisirs de
l'automobile, interrogé d'abord le chef, puis ses
collaborateurs; quand on a sur chaque question taché
de se faire une opinion, bien rapide hélas, car je
n ai pas la prétention d'avoir en dix jours découvert
le Maroc et de le juger; lorsqu'on a pu ainsi, avec
ceux qui sont le mieux informés, les plus compétents,
interroger sur chacune des grosses questions qui Vous
préoccupent: économie, finances, travaux publics;
ei lorsqu'on a vu le souci d'adopter la solution à
la fois la meilleure pour le présent et pour l'avenir,
^proportionnant l'effort aux possibilités financières;
lorsqu'on a fait ces constatations dans tous les ordres
de l activité et lorsqu'on remarque comment ces
résultats ont été obtenus au milieu de l'atmosphère
morale la plus belle, la plus haute, dans une union
vraiment impressionnante — union entre nos colons
français et les indigènes rassurés par l'action qu'ils
voient chaque jour se poursuivre dans le même sens,
avec la même netteté, toujours dans la même direc-
tion: alors on commence à mesurer la grandeur de
l'oeuvre qui, pour la gloire et la prospérité de la
France, s'accomplit depuis dix ans.
Lorsque de loin on parle de la politique française
au Maroc, lorsqu'au dehors on évoque ce respect que
nous professons hautement pour l'autorité de S. M. le
Sultan qui a su répondre si complètement et si
loyalement aux avances et aux déclarations de la
France: on peut croire qu'il y a là quelque exagéra-
tion. J'ai eu le grand plaisir de voir les membres du
corps diplomatique venir avant moi et avec moi saluer
S. M. le Sultan, assister comme je le fis à la cérémo-
nie qui nous a réunis tous au palais du Sultan et je
sais que leur impression a été conforme à la réalité.
Ils ont compris là, comme ils l'avaient senti déjà,
que cette politique n'est pas une politique de façade,
de décor; que c'est avec la volonté ferme de l'appli-
quer dans sa sincérité, dans son intégralité, que nous
avions instauré au Maroc cette association étroite
entre le gouvernement protégé et les représentants
du gouvernement protecteur.
Mais pour être arrivé à de tels résultats il ne
suffisait pas d'avoir une idée lucide et un plan net.
Il fallait à cette idée et à ce plan des serviteurs
capables de la comprendre et de le réaliser.
Messieurs, il serait superflu de faire ici l'éloge
du Maréchal Lyautey. Partout où j'ai été, j'ai vu
dans les acclamations qui l'ont salué, dans la sym-
pathie vibrante dont il était entouré par tous, colons
et indigènes, la preuve vivante de son autorité et de
son influence, influence toute puissante pour le bien
du Maroc comme pour celui de la France.
C'est qu'il a su grouper autour de lui ces collabora-
teurs civils et militaires que j'apprécie en ce moment
autour de moi et qui sont un mérite de plus à l'actif
de M. le Résident Général, mérite qu'il a eu d'ailleurs
dans toute sa carrière d'avoir su d'abord choisir ses
collaborateurs et ensuite d'en faire par son exemple
de bons artisans animés de son esprit, préoccupés
de cette double pensée qui se confondait en une seule:
de bien servir la France en servant bien leur chef.
Car aucune grande oeuvre n'est possible si l'on ne
met à son service non seulement l'intelligence, mais
aussi le coeur. C'est par le coeur plus encore que par
l'intelligence que nous avons conquis et que nous
conquérons chaque jour cette influence toute puis-
sante que, dans son intérêt comme dans le nôtre,
nous exerçons dans ce pays.
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