Presse et revues
40 pages
Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 mai 1922 01 mai 1922
Description : 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31. 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120241m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
LE VOYAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
131
Le Président de la République (ph- Flandrin
et les membres du barreau de Casablanca.
let et la Maternité, puis il est rentré à la résidence où
il a offert un dîner auquel assistaient les membres
des corps diplomatiques accrédités à Tanger.
SALÉ
A Salé, infiniment gracieuse dans sa ceinture de
hauts remparts, M. Millerand a été reçu dans le
tintamare des noubas et des tambourins. Il a inauguré
une maison de convalescence et s'est arrêté au mara-
bout de Sidi-ben-Achir. Il a pris ensuite, par un temps
frais et légèrement couvert, la route de Kenitra, où
il est arrivé à 9 h. 30.
Le Président a ensuite gagné Petitjean, important
centre de colonisation, puis il se rend à Wubilis,
l'ancienne colonie romaine, dont les ruines, dégagées
par les soins de l'autorité militaire, constituent l'une
des curiosités de la région.
Le Président de la République a envoyé un télé-
gramme de félicitations au général Poeymirau pour
l'occupation de Ksiba.
A MOULAÏ-IDRISS ET A MEKNÈS
A Meknès, le général Poeymirau, chef de la
région civile, qui constitue en même temps la marche
militaire du nord-ouest du Maroc, est ici l'ani-
mateur.
A partir du premier contrefort de Zerhoun, le
voyage fut un enchantement. Devant un amphi-
théâtre de montagnes aux lignes molles, s'ouvrant
sur les horizons indéfinis, Volubilis, cette petite
rompéi marocaine, dresse les ruines, fières encore,
de 1 arc de triomphe de Caracalla. M. Louis
Châtelain, directeur des antiques du Maroc,
explique au Président la topographie de la cité
romaine et lui montre les oeuvres d'art que ren-
ferme le musée.
L impression causée par l'évocation de la puissance
de Korhe dont la France est ici la continuatrice n'est
pas encore dissipée que, par une route excellente,
escaladant la montagne à travers une forêt d'oliviers
centenaires, nous arrivons en vue de la cité sainte de
Moulaï-Idriss, que nous apercevons de haut, étageant
en face de nous ses terrasses blanches et chargées
d'un peuple immense. Le pacha reçoit le Président
sous une tente des Mille et une nuits, ouverte sur la
perspective de la ville et où est servie une collation
d'une opulence toute orientale, pendant que danseurs
;et danseuses font admirer des rythmes hiératiques.
Le cortège entre ensuite dans la ville, où la population
berbère, plus exubérante que celle des plaines du
sud, accueille M. Millerand par des manifestations
d'enthousiasme. C'est chose émouvante que ces
expressions bruyantes de joie par lesquelles les
protégés de la France, en ce coin de montagnes
reculées, au. coeur même de l'Islam marocain, saluent
le chef de l'Etat français dans un cadre inouï d'exo-
tisme et de couleurs, mais l'émotion s'accroît encore
lorsque, devant le tombeau de Moulaï-Idriss, le saint
le plus vénéré du Maroc, devant lequel un croyant
:ne saurait mentir, le chef religieux du mezouar des
chorfas, proclame la reconnaissance des fidèles du
Maghreb pour l'attitude respectueuse de la puissance
protectrice envers la foi musulmane. Cette déclaration
spontanée, en un tel Heu, donne l'impression que les
musulmans du Maroc ont scellé avec la France une
alliance du coeur qui est de bon augure pour notre
avenir islamique.
Voici le dialogue qui s'est engagé entre le Président
de la République et le chef du mezouar.
M. MlLLERÀND. — Après avoir salué le commandeur des Croyants
dans sa capitale, je suis heureux de venir saluer ce lieu vénérable,
origine de l'Islam dans le Maroc.
LE CHEF DU MEZOUAR. — Je vous présente les remerciements de
tous les chorfas pour la conduite de la France au Maroc, conduite
pleine de respect pour les croyants et la religion musulmane.
M. MlLLERAND. — Je suis heureux de voir que les intentions de
la France ont été aussi bien comprises et appliquées au Maroc.
LE CHEF DU MEZOUAR. — Je loue le Seigneur d'avoir bien voulu
amener au Maroc une nation protectrice comme la France ; parmi
les marques de respect pour la religion du Maroc, j'ai le plaisir
(Ph. Flandrin).
La voiture du Président
131
Le Président de la République (ph- Flandrin
et les membres du barreau de Casablanca.
let et la Maternité, puis il est rentré à la résidence où
il a offert un dîner auquel assistaient les membres
des corps diplomatiques accrédités à Tanger.
SALÉ
A Salé, infiniment gracieuse dans sa ceinture de
hauts remparts, M. Millerand a été reçu dans le
tintamare des noubas et des tambourins. Il a inauguré
une maison de convalescence et s'est arrêté au mara-
bout de Sidi-ben-Achir. Il a pris ensuite, par un temps
frais et légèrement couvert, la route de Kenitra, où
il est arrivé à 9 h. 30.
Le Président a ensuite gagné Petitjean, important
centre de colonisation, puis il se rend à Wubilis,
l'ancienne colonie romaine, dont les ruines, dégagées
par les soins de l'autorité militaire, constituent l'une
des curiosités de la région.
Le Président de la République a envoyé un télé-
gramme de félicitations au général Poeymirau pour
l'occupation de Ksiba.
A MOULAÏ-IDRISS ET A MEKNÈS
A Meknès, le général Poeymirau, chef de la
région civile, qui constitue en même temps la marche
militaire du nord-ouest du Maroc, est ici l'ani-
mateur.
A partir du premier contrefort de Zerhoun, le
voyage fut un enchantement. Devant un amphi-
théâtre de montagnes aux lignes molles, s'ouvrant
sur les horizons indéfinis, Volubilis, cette petite
rompéi marocaine, dresse les ruines, fières encore,
de 1 arc de triomphe de Caracalla. M. Louis
Châtelain, directeur des antiques du Maroc,
explique au Président la topographie de la cité
romaine et lui montre les oeuvres d'art que ren-
ferme le musée.
L impression causée par l'évocation de la puissance
de Korhe dont la France est ici la continuatrice n'est
pas encore dissipée que, par une route excellente,
escaladant la montagne à travers une forêt d'oliviers
centenaires, nous arrivons en vue de la cité sainte de
Moulaï-Idriss, que nous apercevons de haut, étageant
en face de nous ses terrasses blanches et chargées
d'un peuple immense. Le pacha reçoit le Président
sous une tente des Mille et une nuits, ouverte sur la
perspective de la ville et où est servie une collation
d'une opulence toute orientale, pendant que danseurs
;et danseuses font admirer des rythmes hiératiques.
Le cortège entre ensuite dans la ville, où la population
berbère, plus exubérante que celle des plaines du
sud, accueille M. Millerand par des manifestations
d'enthousiasme. C'est chose émouvante que ces
expressions bruyantes de joie par lesquelles les
protégés de la France, en ce coin de montagnes
reculées, au. coeur même de l'Islam marocain, saluent
le chef de l'Etat français dans un cadre inouï d'exo-
tisme et de couleurs, mais l'émotion s'accroît encore
lorsque, devant le tombeau de Moulaï-Idriss, le saint
le plus vénéré du Maroc, devant lequel un croyant
:ne saurait mentir, le chef religieux du mezouar des
chorfas, proclame la reconnaissance des fidèles du
Maghreb pour l'attitude respectueuse de la puissance
protectrice envers la foi musulmane. Cette déclaration
spontanée, en un tel Heu, donne l'impression que les
musulmans du Maroc ont scellé avec la France une
alliance du coeur qui est de bon augure pour notre
avenir islamique.
Voici le dialogue qui s'est engagé entre le Président
de la République et le chef du mezouar.
M. MlLLERÀND. — Après avoir salué le commandeur des Croyants
dans sa capitale, je suis heureux de venir saluer ce lieu vénérable,
origine de l'Islam dans le Maroc.
LE CHEF DU MEZOUAR. — Je vous présente les remerciements de
tous les chorfas pour la conduite de la France au Maroc, conduite
pleine de respect pour les croyants et la religion musulmane.
M. MlLLERAND. — Je suis heureux de voir que les intentions de
la France ont été aussi bien comprises et appliquées au Maroc.
LE CHEF DU MEZOUAR. — Je loue le Seigneur d'avoir bien voulu
amener au Maroc une nation protectrice comme la France ; parmi
les marques de respect pour la religion du Maroc, j'ai le plaisir
(Ph. Flandrin).
La voiture du Président
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