Journal de l'Exposition
LES GRANDES INDUSTRIES
LA MAISON SAINT FRÈRES
Filature et tissage de lin, chanvre, jute et coton, toiles,
sacs, bâches, tentes, corderie, étoffes et tissus.
Quel visiteur de notre Exposition n'a été étonné, au
cours de sa promenadeà travers les galeries, de se trouver
si souvent devant quelque installation de la maison Saint
L'EXPOSITION" DF. LA MAISON' SAINT FRÈRES
(Galerie centrale).
frères? Celles-ci sont, en effet, en nombre considérable,
et se trouvent : la première, dans la galerie centrale, qui
comprend les rideaux, tentures, carpettes en lin, jute et
coton; la seconde dans la galerie A (classe 22) les toiles,
sacs et bâches ; la troisième, dans la même galerie (classe
26), corderies ; la quatrième, enfin, dans la galerie B, les
cotons filés. De plus, la même maison a installé, dans les
jardins, plusieurs tentes, et dans l'une des galeries exté-
rieures une collection ethnographique appartenant à
M. Jules Saint.
Il n'y a qu'un établissement de cette importance qui
puisse réunir et présenter de façon aussi remarquable des
produits si nombreux et divers.
Certes, chacune de ces expositions mérite une attention
toute spéciale, et les arrêts sont longs que l'on peut faire à
considérer ces innombrables produits. Mais ceci est à la
portéede tout visiteur et nous croyons que nos lecteurs
s'intéresseront davantageà connaître l'importance indus-
trielle et la situation dans le monde commercial de ces
établissements Saint frères, aujourd'hui universellement
connus et réputés.
Fondée, voici près d'un siècle, à Beauval, près
Doullens, par MM. Pierre, François et Aimable Saint,
la maison Saint frères commença par la fabrication à
la main des toiles d'emballage en étoupes de lin. En
1835 arrivèrent les premières importations de jute, et, dès
lors, la maison ne cessa de prendre chaque année un
développement de plus en plus considérable. C'est en
1 856, que, nouvellement installés à Paris, MM. Saint
réussirent leurs premiers essais de tissage mécanique des
toiles de jute ; dès l'année suivante, ils se trouvaient
obligés de développer leur nouvelle industrie et créaient
près de Beauval, à Flixecourt, l'établissement qui est
encore aujourd'hui le centre de toutes les autres instal-
lations de la maison. Dès lors, ils ne cessèrent d'augmen-
ter le nombre de leurs établissements. Ce fut d'abord,
pour la filature et le tissage du jute, l'établissement de
Harondel, à six kilomètres de Flixecourt; puis celui de
Saint-Ouen, également à proximité de Flixecourt,
pour la filature du lin, du chanvre et du jute. Ils
s'installaient ensuite dans les anciens établissements de la
Société linière de Pont-Rémy et à Moulins-Bleus. En
1882, enfin, désireux de compléter leur approvisionne-
ment de matières premières, ils achetaient la filature de
