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LA GÉOGRAPHIE SOCIALE DE LA FRANCE. 349
mieux subir la domination étrangère, que d'abandonner ses
champs et sa demeure fixe.
Nous connaissons le type social des Celtes de la Grande-Breta-
gne (1) ; ce n'étaient pas des sédentaires cherchant un lieu d'é-
tablissement cultural et paisible. Ce n'étaient, à vrai dire, que
des pasteurs nomades désorganisés, remplaçant la communauté
de famille par la communauté de clan.
Il y a une loi sociale bien établie et qu'on pourrait appeler
la loi de la génération des ateliers. En vertu de cette loi, un
même lieu est différemment exploité suivant les méthodes de
travail que les arrivants ont antérieurement acquises, à raison
de la diverse nature des lieux où il leur a fallu vivre précédem-
ment. C'est ainsi que les Bretons revenus de la Grande Bretagne
dans la Bretagne française (dans l'Armorique comme on l'appelait
antérieurement) ont plus cherché, dans la Péninsule, les landes
pastorales que les terres cultivables. C'est ce que leurs congé-
nères ont aussi fait en Irlande et en Ecosse (Highlanders,
hommes des hautes terres de landes). Ils ont appliqué au pays la
méthode de travail à laquelle ils étaient encore demeurés. Ils
ne se sont pas avisés de livrer au défrichement des forêts, parce
qu'ils n'étaient pas alors rompus à la culture et la fuyaient. Ils
n'usaient des forêts que comme lieu de pâturage, comme une res-
source annexe aux hautes landes.
Ils exploitaient de même, par le pâturage, les landes moins
élevées, les landes de marais qui formaient une couronne en-
tre les terres hautes de l'intérieur et le rivage armoricain. Seule-
ment, il y a entre les hautes landes et ces basses landes cette
différence, que les premières ne sont pas, ou ne sont guère trans-
formables et sont restées l'élément fixe du type breton, tandis
que les basses landes sont plus facilement cultivables et ont
donné, avec le temps, ainsi que nous l'indiquerons, un type
breton nouveau, ou qui présente tout au moins les symptômes
d'une évolution sociale.
Ces émigrants revenus de la Grande-Bretagne répugnaient
(1) Voir les articles de M. de Calan sur l'Écose et l'Irlande, Science sociale, t. XIX,
p. 78, 356, 505, et t. XX, p. 41, 250 et 418.
mieux subir la domination étrangère, que d'abandonner ses
champs et sa demeure fixe.
Nous connaissons le type social des Celtes de la Grande-Breta-
gne (1) ; ce n'étaient pas des sédentaires cherchant un lieu d'é-
tablissement cultural et paisible. Ce n'étaient, à vrai dire, que
des pasteurs nomades désorganisés, remplaçant la communauté
de famille par la communauté de clan.
Il y a une loi sociale bien établie et qu'on pourrait appeler
la loi de la génération des ateliers. En vertu de cette loi, un
même lieu est différemment exploité suivant les méthodes de
travail que les arrivants ont antérieurement acquises, à raison
de la diverse nature des lieux où il leur a fallu vivre précédem-
ment. C'est ainsi que les Bretons revenus de la Grande Bretagne
dans la Bretagne française (dans l'Armorique comme on l'appelait
antérieurement) ont plus cherché, dans la Péninsule, les landes
pastorales que les terres cultivables. C'est ce que leurs congé-
nères ont aussi fait en Irlande et en Ecosse (Highlanders,
hommes des hautes terres de landes). Ils ont appliqué au pays la
méthode de travail à laquelle ils étaient encore demeurés. Ils
ne se sont pas avisés de livrer au défrichement des forêts, parce
qu'ils n'étaient pas alors rompus à la culture et la fuyaient. Ils
n'usaient des forêts que comme lieu de pâturage, comme une res-
source annexe aux hautes landes.
Ils exploitaient de même, par le pâturage, les landes moins
élevées, les landes de marais qui formaient une couronne en-
tre les terres hautes de l'intérieur et le rivage armoricain. Seule-
ment, il y a entre les hautes landes et ces basses landes cette
différence, que les premières ne sont pas, ou ne sont guère trans-
formables et sont restées l'élément fixe du type breton, tandis
que les basses landes sont plus facilement cultivables et ont
donné, avec le temps, ainsi que nous l'indiquerons, un type
breton nouveau, ou qui présente tout au moins les symptômes
d'une évolution sociale.
Ces émigrants revenus de la Grande-Bretagne répugnaient
(1) Voir les articles de M. de Calan sur l'Écose et l'Irlande, Science sociale, t. XIX,
p. 78, 356, 505, et t. XX, p. 41, 250 et 418.
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