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- LIVRAISON DE JANVIER 1897
- LIVRAISON DE FEVRIER 1897
- LIVRAISON DE MARS 1897
- LIVRAISON D'AVRIL 1897
- LIVRAISON DE MAI 1897
- LIVRAISON DE JUIN 1897
168 LA SCIENCE SOCIALE.
sous Constantin, allait pousser les deux autres forces reli-
gieuses, à savoir le mysticisme oriental et ce qui restait du paga-
nisme, à former, selon l'usage constant des faibles, une coa-
lition contre le plus fort.
C'est sous l'empereur Julien, surtout, que ce mouvement se
dessine. A ce moment, la moitié au moins des habitants de
l'empire s'est convertie au Christianisme. Les pouvoirs publics,
après dix persécutions infructueuses, sont eux-mêmes devenus
chrétiens. Pourtant, une religion ne se laisse pas tuer comme cela.
Des intérêts trop importants sont en jeu. Les prêtres païens, les
débitants « d'oracles, les marchands de victimes pour sacrifices,
les fabricants d'idoles ou d'amulettes, une foule d'industriels ou
de personnages quelconques vivant de la religion rejetée avaient
à souffrir matériellement, pécuniairement, de la grande évolu-
tion qui s'accomplissait. Tous ces intérêts s'agitaient, se syndi-
quaient, tentaient un suprême effort. Cet effort était secondé par
deux sortes gens, des politiciens et des lettrés ; des politiciens qui
redoutaient l'influence croissante des évêques et celle des papes,
et qui tenaient, par sentiment, habitude ou autrement, aux prin-
cipes de la « vieille Rome » ; — des lettrés qui, ayant voué à la
philosophie tout ce que leur âme pouvait contenir de ferveur
religieuse, voyaient d'un oeil jaloux la propagande infatigable
des prédicateurs chrétiens, semeurs d'une doctrine rivale.
Or, un grand politicien se présenta, qui s'offrit à venger les in-
jures du paganisme. Administrateur habile, militaire expéri-
menté , écrivain élégant, il réunissait en lui des talents d'ordre
divers et savait manier, avec une merveilleuse dextérité, les res-
sorts si compliqués de la centralisation romaine. Cet homme à lui
seul était une force ; mais cette force était doublée par une levée
de boucliers philosophique. Les Alexandrins marchaient avec
lui. Chrétien d'abord, puis devenu païen à la suite d'un voyage
en Orient, Julien l'Apostat n'était pas un païen vulgaire, un
païen « vieux jeu ». Il était de ceux qui s'efforçaient de rajeunir
le paganisme antique en le retrempant dans les sources vives de
la philosophie. Au fond, ce fin lettré, auteur du Misopogon,
croyait-il tant que cela à Jupiter, à Apollon, à tous ces dieux
sous Constantin, allait pousser les deux autres forces reli-
gieuses, à savoir le mysticisme oriental et ce qui restait du paga-
nisme, à former, selon l'usage constant des faibles, une coa-
lition contre le plus fort.
C'est sous l'empereur Julien, surtout, que ce mouvement se
dessine. A ce moment, la moitié au moins des habitants de
l'empire s'est convertie au Christianisme. Les pouvoirs publics,
après dix persécutions infructueuses, sont eux-mêmes devenus
chrétiens. Pourtant, une religion ne se laisse pas tuer comme cela.
Des intérêts trop importants sont en jeu. Les prêtres païens, les
débitants « d'oracles, les marchands de victimes pour sacrifices,
les fabricants d'idoles ou d'amulettes, une foule d'industriels ou
de personnages quelconques vivant de la religion rejetée avaient
à souffrir matériellement, pécuniairement, de la grande évolu-
tion qui s'accomplissait. Tous ces intérêts s'agitaient, se syndi-
quaient, tentaient un suprême effort. Cet effort était secondé par
deux sortes gens, des politiciens et des lettrés ; des politiciens qui
redoutaient l'influence croissante des évêques et celle des papes,
et qui tenaient, par sentiment, habitude ou autrement, aux prin-
cipes de la « vieille Rome » ; — des lettrés qui, ayant voué à la
philosophie tout ce que leur âme pouvait contenir de ferveur
religieuse, voyaient d'un oeil jaloux la propagande infatigable
des prédicateurs chrétiens, semeurs d'une doctrine rivale.
Or, un grand politicien se présenta, qui s'offrit à venger les in-
jures du paganisme. Administrateur habile, militaire expéri-
menté , écrivain élégant, il réunissait en lui des talents d'ordre
divers et savait manier, avec une merveilleuse dextérité, les res-
sorts si compliqués de la centralisation romaine. Cet homme à lui
seul était une force ; mais cette force était doublée par une levée
de boucliers philosophique. Les Alexandrins marchaient avec
lui. Chrétien d'abord, puis devenu païen à la suite d'un voyage
en Orient, Julien l'Apostat n'était pas un païen vulgaire, un
païen « vieux jeu ». Il était de ceux qui s'efforçaient de rajeunir
le paganisme antique en le retrempant dans les sources vives de
la philosophie. Au fond, ce fin lettré, auteur du Misopogon,
croyait-il tant que cela à Jupiter, à Apollon, à tous ces dieux
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