Titre : L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne...
Éditeur : [s.n.?] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-01
Contributeur : Dayot, Armand (1851-1934). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32702564z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13027 Nombre total de vues : 13027
Description : 01 octobre 1929 01 octobre 1929
Description : 1929/10/01 (N100,T19)-1930/02/28 (N104,T19). 1929/10/01 (N100,T19)-1930/02/28 (N104,T19).
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6101115j
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-75675
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
L'ART ET LES ARTISTES
au collège de Vaugirard, puis à Condor-
cet. Ensuite, il fréquenta l'Académie Ju-
lian, l'Ecole des Beaux-Arts. Il s'en échappa
pour revenir au meilleur des maîtres : le
sol natal, la terre limousine, où il travailla
jusqu'en 1891. Ensuite, il voyagea : la
Creuse, l'Italie (Borne, Naples, Sorrente),
l'Algérie, la Tunisie.
Et il revint au pays, il se fixa dans la
Creuse, à Crozant, non loin de Fresselines
où Rollinat, son maître spirituel, s'était
retiré depuis déjà bien des années.
Il ne devait pas y vivre constamment,
car d'autres nécessités, d'autres devoirs le
sollicitèrent alors.
En 1897, en effet, diverses circonstances
dont un hiver pluvieux et noir, abomi-
nable pour un peintre, le ramenèrent à
Limoges où il acquit une manufacture
de porcelaine. Il s'adonna alors avec pas-
sion à la céramique. Il le fit en artiste,
exécutant des pièces de choix, d'une trans-
parence et d'une blancheur qu'on n'avait
jamais atteintes et cpii n'ont pas été éga-
lées depuis, exécutant aussi des morceaux
architecturaux aux dimensions considé-
rables — frises en saillie, motifs en hauts-
reliefs, clés de yoùte, encorbellements,
etc.. — en une belle porcelaine mate, non
émaillée, cuite à 1400°, d'un grain rugueux.
Tons travaux splendides mais dispendieux
qu'Eugène Alluaud hésita à continuer en
raison des capitaux importants que leur
exploitation commerciale nécessitait.
Du resie, sa science de céramiste avait
flbirtenieiit frappé lesprincipaux industriels
die Limoges, et en particulier M. Charles
IlawilaiticL auquel la porcelaine doit tant.
ËMgéBe Alluaud entra dans ses établisse-
iniï&'fflte pour diriger les ateliers de décor,
<§i y reMâ de 1903 â 1919, tout en conti-
ftxijiâiimtt s®iiii «enivre de peintre qu'il n'avait
jjtWOTâfiîss «ï»ïwlo«née» En 1920 il reprit à son
cwjwwjpte ntm petite fabrique â Solignac,
ipffiiuni" ? îmm iuvM<{ttgnient des pots de luxe
<#«ftiiffi<é$ à Sâi grande parfumerie, transpo-
sefflift mtm âstim b céramique l'oeuvre si
curieuse réalisée dans le verre par le
maître René Lalique. En 1922, cette fabri-
cation fut transférée à Limoges même.
Rappelons qu'en 1925, Eugène Alluaud
fut l'instigateur de la participation de l'in-
dustrie porcelainière de Limoges à l'Ex-
position des Arts décoratifs, et que le
groupement de défense de la porcelaine de
Limoges fête cette année le cent cinquan-
tenaire de la porcelaine dure par une
Exposition rétrospective, ouverte au mo-
ment où ces lignes sont écrites, et dont le
principal artisan est toujours Eugène
Alluaud. Enfin, citons, parmi ses passe-
temps, des poteries provençales populaires
qu'il s'est amusé à décorer, réalisant sui-
de modestes plats des tableaux simples
et charmants.
C'est que le peintre, en lui, ne perd
jamais ses droits. Le Salon d'Automne,
depuis le premier jour, reçoit ses envois
réguliers. Il exposa aussi plusieurs fois
aux Indépendants et chez Durand-Ruel,
Devambez, Chéron; l'année dernière en-
core chez Armand Drouant. En 1900, il
exécute de grandes décorations pour le
Palais de la Danse et le restaurant des
Grandes Marques, en collaboration avec
Henri Charrier et l'architecte René Du-
buisson. En 1925, il orne d'un remai-
quable panneau décoratif le pavillon de la
vmerégion. Aujourd'hui, plus que jamais,il
peint avec amour, avec une joie tranquille
et sûre, partageant son existence entre
Limoges, où se trouve le musée qu'il con-
serve (le rival de Sèvres, plus riche que
celui-ci en bien des points), et sa maison
de Crozant où tant de souvenirs l'atta-
chent. Parfois aussi, il vient à Paris où
l'appellent ses fonctions de vice-président
de la Manufacture de Sèvres...
C'est un sage. Il y a une véritable phi-
losophie dans la sérénité de sa peinture,
dans son jugement sur les questions qui
passionnent les artistes et qui les divisent
aussi. Nul n'a plus de bonne foi. Mais il ne
s'est jamais alarmé de certains courants
82
au collège de Vaugirard, puis à Condor-
cet. Ensuite, il fréquenta l'Académie Ju-
lian, l'Ecole des Beaux-Arts. Il s'en échappa
pour revenir au meilleur des maîtres : le
sol natal, la terre limousine, où il travailla
jusqu'en 1891. Ensuite, il voyagea : la
Creuse, l'Italie (Borne, Naples, Sorrente),
l'Algérie, la Tunisie.
Et il revint au pays, il se fixa dans la
Creuse, à Crozant, non loin de Fresselines
où Rollinat, son maître spirituel, s'était
retiré depuis déjà bien des années.
Il ne devait pas y vivre constamment,
car d'autres nécessités, d'autres devoirs le
sollicitèrent alors.
En 1897, en effet, diverses circonstances
dont un hiver pluvieux et noir, abomi-
nable pour un peintre, le ramenèrent à
Limoges où il acquit une manufacture
de porcelaine. Il s'adonna alors avec pas-
sion à la céramique. Il le fit en artiste,
exécutant des pièces de choix, d'une trans-
parence et d'une blancheur qu'on n'avait
jamais atteintes et cpii n'ont pas été éga-
lées depuis, exécutant aussi des morceaux
architecturaux aux dimensions considé-
rables — frises en saillie, motifs en hauts-
reliefs, clés de yoùte, encorbellements,
etc.. — en une belle porcelaine mate, non
émaillée, cuite à 1400°, d'un grain rugueux.
Tons travaux splendides mais dispendieux
qu'Eugène Alluaud hésita à continuer en
raison des capitaux importants que leur
exploitation commerciale nécessitait.
Du resie, sa science de céramiste avait
flbirtenieiit frappé lesprincipaux industriels
die Limoges, et en particulier M. Charles
IlawilaiticL auquel la porcelaine doit tant.
ËMgéBe Alluaud entra dans ses établisse-
iniï&'fflte pour diriger les ateliers de décor,
<§i y reMâ de 1903 â 1919, tout en conti-
ftxijiâiimtt s®iiii «enivre de peintre qu'il n'avait
jjtWOTâfiîss «ï»ïwlo«née» En 1920 il reprit à son
cwjwwjpte ntm petite fabrique â Solignac,
ipffiiuni" ? îmm iuvM<{ttgnient des pots de luxe
<#«ftiiffi<é$ à Sâi grande parfumerie, transpo-
sefflift mtm âstim b céramique l'oeuvre si
curieuse réalisée dans le verre par le
maître René Lalique. En 1922, cette fabri-
cation fut transférée à Limoges même.
Rappelons qu'en 1925, Eugène Alluaud
fut l'instigateur de la participation de l'in-
dustrie porcelainière de Limoges à l'Ex-
position des Arts décoratifs, et que le
groupement de défense de la porcelaine de
Limoges fête cette année le cent cinquan-
tenaire de la porcelaine dure par une
Exposition rétrospective, ouverte au mo-
ment où ces lignes sont écrites, et dont le
principal artisan est toujours Eugène
Alluaud. Enfin, citons, parmi ses passe-
temps, des poteries provençales populaires
qu'il s'est amusé à décorer, réalisant sui-
de modestes plats des tableaux simples
et charmants.
C'est que le peintre, en lui, ne perd
jamais ses droits. Le Salon d'Automne,
depuis le premier jour, reçoit ses envois
réguliers. Il exposa aussi plusieurs fois
aux Indépendants et chez Durand-Ruel,
Devambez, Chéron; l'année dernière en-
core chez Armand Drouant. En 1900, il
exécute de grandes décorations pour le
Palais de la Danse et le restaurant des
Grandes Marques, en collaboration avec
Henri Charrier et l'architecte René Du-
buisson. En 1925, il orne d'un remai-
quable panneau décoratif le pavillon de la
vmerégion. Aujourd'hui, plus que jamais,il
peint avec amour, avec une joie tranquille
et sûre, partageant son existence entre
Limoges, où se trouve le musée qu'il con-
serve (le rival de Sèvres, plus riche que
celui-ci en bien des points), et sa maison
de Crozant où tant de souvenirs l'atta-
chent. Parfois aussi, il vient à Paris où
l'appellent ses fonctions de vice-président
de la Manufacture de Sèvres...
C'est un sage. Il y a une véritable phi-
losophie dans la sérénité de sa peinture,
dans son jugement sur les questions qui
passionnent les artistes et qui les divisent
aussi. Nul n'a plus de bonne foi. Mais il ne
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