Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1927-11-18
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 18 novembre 1927 18 novembre 1927
Description : 1927/11/18 (Numéro 18525). 1927/11/18 (Numéro 18525).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2008
\f TEMPS PROBABLE.'
>s temps. Disparition des brumes ou
larda, mais apparition de la pluie. Vent 28 sud f sud-ouest température encore as>«»
douce. Nnit i". Jour 9". J
EN FRANCE. Moitié Ouest doux, plu f -«dpi
iS vieux. Moitié Est nuageux, se couvrant, *^»
avec quelques pluies. S
SOLEIL': --Lever, 7 h. 4 coucher, h. 7".
Ç LUNE Nouv. le pr. quart, le 2 décembre. ̃ i
L OERWÈH& ÉDITION DE PARIS
NOVEMBRE 1927
il II DU MU. iU ISI
fil H HIER, DU U DE 1
IL A ETE EMPORTE PAR UNE CRISE SOUDAINE D'UREMIE
Les funérailles du souverain
auront lieu ce matin et le
gouvernement français y
sera représenté par M. Steeg,
résident général
Le nouveau sultan aera désigné,
conformément à la loi cora-
nique, par l'assemblée des
notables et des oulémas. Il se
pourrait que leur choix se
portât sur le plus jeune fils
de Moulay Youssef
1 Rabat. nov. (d. Petit Parisien.)
Le sultan Moulav Youssef est dé-
céilé oe*tnntin. à. 1 h. 30. au palais
/impérial' de Fez, où il se trouvait
depuis plusieurs semaines.
Bien. qu il éût été assez sérieuse-
ment, malade il y a quelques mois,
on était 'loin de s'attendre à une lin
aussi soudaine. Le souverain a suc-
à à une troisième? et très courte
frise cardiaque déterminée par
l'urémie dont il souffrait.
A son rhevet se teouvaient ses
quatre frères actuellement à Fez
ainsi quo le docteur Many, de Tan-
ger, qui ne l'avait plus quitté de-
puis son départ de Rabat. La nou-
yelle ne fut connue hors du palais
que vers lt heures et aussitôt écla-
tèrent de toutes parts les cris des
pleureuses, qui, conformément à
da tradition, clamaient la douleur
populaire. Eri même temps, la foule
commençait à venir battre les murs
de Mechouar, à l'intérieur duquel
le corps du souverain repose sur un
lit très simple dans une chambre
où ses seuls parents ont accès. Ainsi
le veulent la tradition musulmane et
de protocole de la famille impériale.
Dans les autres principales villes
du Maroc, la inort du sultan Moulay
Youssef a produit également une
émotion d'autant plus vive que l'on
n'avait plus vu, depuis la dispari-
tion de son père Moulay Hassan, un
sultan mourir sur le trône. On sait
que ses deux frères et prédéces-
seurs. lfoulay Abd el Aziz et Mou-
lay Hafid, durent abdiquer.
Le représeittant du gouvernement
à Fez, le général de Chambrun,
chef de régïon, s'est rendu au palais
Les trois fils du sultan
(tes qu'il ap,prit que le souverain
entrait en agonie. Après le décès, il
présenta ses condoléances au frère
du sultan, qui était son khalife pour
la ville de Fez.
Pendant ce temps, une conférence
avait lieu à Rabat, entre le résident
général et le grand-vizir, dans le but
d'établir un protocole des obsèques.
Les obsèques auront lieu dès de-
main à 10 heures, au milieu de
toutes les autorités du protectorat
est des membres du Maghzen, M.
Steeg, parti de Rabat en auto le
matin même, y représentera le gou-
vernement français, mais rentrera
aussitôt après à Rabat, où sera dé-
signé le successeur du défunt au
cours d'une assemblée à laquelle
participeront notamment les oule-
mas, savants juristes venus de tou-
tes les régions.
Sur ce successeur les bruits les
plus divers circulent, probablement
dénués de toute base, mais souli-
gnant l'importance de ce choix: le
yremier qui sera fait depuis la si-
gnature, en 1912, du traité de pro-
tectorat. Il ne serait pas impossi-
ble que l'on songeât au troisième
et au plus jeune fils du souverain
défunt. yors^
tA PERSONNALITÉ DU SULTAN DÉFUNT
La mort du sultan Moulay Youssef
est une grande perte pour la France
dont il était l'ami .sincère et dévoué.
Fils du sultan Moulay Hassan et
tiemii-frère des anciens suftans
Aîxi el Aziz et Moulay Hafid, il était
né en 1881. au palais impérial de
Meknès, d'une mère circassienne
douée, dit-on, d'une grande beauté
tet d'une vive intelligence.
P r e s q u toute son adolescence
's'était déroulée au palais de Fez, où
il vient de mourir, et où était égale-
ment venue le surprendre, le 13
août 1912, sa désignation pour les
honneurs suprêmes. Il y avait très
peu de temps, en effet, que Moulay
'Hafid l'avait élevé à la dignité de
khalife du sultan à Fez et rien ne
permettait de prévoir, non seule-
ment que le souverain, qui venait
de quitter sa capitale de Fez pour
aller s'installer sur la côte, à Rabat,
allait si promptement abdiquer, mais
que ce serait à Moulay Youssef
qu'incomberait le soin d'appliquer le
régime nouveau institué, le 21 mars
précédent, par le traité de protec-
torat,.
Lorsque le pouvoir lui fut échu,
après une proclamation en règle par
les ministres du sultan démission-
naire et les oulémas de Fez pro-
clamation qui fut ensuite ratifiée,
conformément à la ]ni coranique,
par les villes et ¡il wus soumises
Moulay ïoussel
la situation au Maroc était loin1
d'être brillante. L'empire chériflen se
trouvait en pleine anarchie. Un très
grand nombre de tribus étaient sou-
levées et, dans le Sud, obéissaient à
l'agitateur Et Hibu qui tenait Mar-
rakech.
Moulay Youssef comprit tout de
suite que la seule politique raison-
nable et favorable aux intérêts de
son pays était de rompre résolument
avec la tactique déloyale de son pré-
décesseur, .et de collaborer franche-
ment avec la puissance protectrice,
c'est-à-dire avec la France, que
représentait alors il Rabat ce grand
soldat et cet admirable administra-
teur le maréchal Lyautey. Ses pre-
miers actes furent, en conséquence,
de se rendre à Rabat, de conférer
avec le maréchal et, d'accord avec
lui, de procéder à un remaniement
complet du « maghzen ».
Peu après, les troupes françaises
ayant enlevé à l'agitateur El Hiba la
ville de Marrakech, il alla s'y ins-
Ialler pendant près d'un an, afin de
rétablir son autorité morale dans le
Sud. Il ne revint qu'en octobre 1913
à Rabat. où il poursuivit son œuvre
réformatrice.
Sa loyauté vis-à-vis de la France
ne s'était jamais démentie. Durant
toute la guerre, son amitié et sa
pays firent de lüi
u n collaborateur particulièrement
précieux, en nous permettant de
retirer nos troupes et en facilitant
l'envoi de très nombreux volontaires
marocains sur le front. De même, au
moment de la ruée rifaine vers Fez,
il ne cessa de témoigner de la plus
complète confiance dans le succès de
nos armes. M. Sleeg, enfin, avait
trouvé auprès de lui le même
doncours que le maréchal Lyautey.
L'an dernier, on s'en souvient, il
avait accompli en France un long
voyage officiel, voyage qu'il rêvait
de faire depuis longtemps et qu'il
avait voulu aussi complet que pos-
sible. Il avait ainsi visité presque
toutes les parties de la France, où
il avait été chaleureusement
acclamé et d'où il avait rapporté un
souvenir inoubliable. Cet accueil
n'avait pas seulement causé une
impression considérable au Maroc,
mais dans tout le monde de l'Islam,
car c'était la première fois qu'un
sultan quittait la terre chérifienne.
Son règne aura été, pour le Maroc,
l'un des plus prospères et des plus
heureux. Albert Jullien.
UN TÉLÉGRAMME
DU MARÉCHAL LYAUTEY
En apprenant la mort du sultan,
le maréchal Lyautey a adressé à
M. Steeg, résident général au Maroc,
le télégramme suivant
Profondément ému et attriaté pnr le déets
de Sa Majesté Moulau Youssef. à qut m'at-
tachaient une profonde et respectueuse affec-
tion et une ineffaçable reconnaissance pour
depuis le début de du pro-
tectorat, le von* demande d'2tre l'interprète
de mes sentiments auprès de son auguste
famille, du maghzen et de la population
marocoine, et d'agréer, pour vous-même,
mes sentiments dans la. peine que vous
apporte ce douloureux événement.
M. PAINLEVË A CAMBRIDGE
Voici M. Painlevé avec la robe et le bonnet
traditionnels, après sa nomination de
docteur, es sciences « honoris cama »
par la célèbre université anglaise. A son
côté, le vice-chancelier, le R. P. A. Weeks
(Voir à la 'troisième page.)
A LA DEUXIEME PAGE
Le gouvernement envisage une
série de mesures pour remédier au
malaise rural.
EN PÉRIL (W
MAC INTOSHIt IINKLEB
qui ont d8 atterrir hier matin
N'ONT PAS DONNÉ
DE ,LEURS NOUVELLES
On craint qu'ils soient descendus
dans des régions désertes
ou in-hospitalières
Londres. 17 nov. (cl. Petit Parisien.)
L'absence prolongée de nouvelles
du capitaine -Mac 'Inlffsh et de Hrn-
kler provoque, dans les milieux
aéronautiques, -de vives inquiétudes.
On fait, remarquer, en effet,: que, si
le programme de route que s'étaient
aasigné les deux aviateurs s'était
réalisé, .ils seraient arrivés .-aujour-
d'hui à leur point de destination
entre 8 et 9 heures du matin, c'est-
a-dire entre 2 et 3 heures du matin.
heure européenne.
Toutefois, dans les cercles offi-
ciels, un se défend de tout-pessi-
misme, observant que l'avion, ne
portant pas d'appareil de T. S. F., n'a
pu communiquer avec les.postes ter-
restres et. par; conséquent, dans
l'hypothèse vraisemblable d'un atter-
rissage :forcé, en aviser les, stations
Dans cette qui est'évi-
demmept la plus plausible, bien des
sujets d'alarnïe 'assiègent copendant
le public. On n'ignore pas, en effet,
que, suivant l'itinéraire adopté par
Mao Intosh, l'avion a dû- survoler
l'Afghanistan et le massif de l'Hima-
laja, et qu'une descente forcée*, il
supposer qu'elle» se soit- opérée sans
accident, a pu placer les aviateurs
au milieu de régions désertiques ou,
ce qui serait pire encore, parmi les
tribus hostiles.
Dans ces circonstances, on conçoit
que le ministère de l'Air ait demandé
it tous les aérodromes, comme à tou-
tes les stations de T. S.' F. échelon-
nées sur la route des Indec, de re-
doubler nle vigilance et de trans-
mettre d'urgence les messages
qu'elles pourraient recueillir.
ON EST SANS NOUVELLES
D'UN AVION FINLANDAIS
Helsingfors, 17 novembre (d. Havas.)
On.est sans nouvelles d'un aéro-
plane .appartenant à une, compagnie
aérienne, qui avait quitté Rêvai hier
à 14. h. 15 pour Helsingfors.
Il transportait quatre personnes,
dont deux officiers finlandais.
Toutes les recherches effectuées
jusqu'ici sont restées infructueuses.
Mgr HAYASAKA
le prenier évéque jtpouis
EST ARRIVÉ HIER A PARIS
Issu d'une famille convertie par des
missionnaires français, Mgr Hayasaka, le
premier évêque japonais sacré à Rome
le 30 octobre dernier, vient visiter la
France. « 'Voyage de gratitude dit-
il. est arrivé à Paris hier par le Rome-
Express. Le voici à son arrivée à la gare,
ayant à sa gauche Mme Kawaï qui, avec
son mari, chargé d'affaires au Japon, se
trouvait parmi les personnalités venues
attendre le prélat, et derrière lui. à sa
droite, Mgr de Guébriand, directeur des
missions étrangères.
Une cérémonie, en l'honneur de Mgr
Ilayasaka, aura lieu à Notre-Dame ie
novembre,
Un jeune Parisien, René Savard,
est allé de Calais à Douvres
à bord d'un hydrocycle
Il était externe et s'est énnoui a l'arrivée
Londres, 17 novembre (cl. Petit Parisien.)
Un jeunes Parisian, M. Hené Savard,a
aujourd'hui, traversé lo détroit, de Calais
à Douvres, sur un hydrocycle, engio
constitué par un cadre de bicyclette
posé entre deux flotteurs et mû par une
hélice.
Parti ce matin à 10 h. de Calais,
.NI. Savard a atteint Douvres à 17 heures.
L'effort qu'il avait dû fournir durant
la traversée avait été tel, qu'il est arrivé
extéuué à Douvres, et qu'il s'est évanoui
en descendant de son hydroeyele.
U RÉCOMPENSE LÉfiALE POUR LES OBJETS TROUVES
La Chambre a voté sa.ns débat la pro-
position de loi de M. Félix Gouin ayant
pour objet d'instituer un droit de récom-
pense au profit, de toute personne ayant
trouvé des bijoux, valeurs ou argent
liquide perdus par leur propriétaire.
M. CHAVAGNES SE POURVOIT
EN CASSATION
Orléans, 17 novembre {d(p. Pelit Par.)
M. René Chavagnes. député de Loir-
et-Cher, a signé au greffe de la cour
d'appel d'Orléans son pourvoi en cas-
sation contre l'arrêt de la cour qui .I'a
condamné lundi dernier pour homicide
par imprudence et délit de fuite à six
mois de prison, f00 francs d'amcnde et
10.000 francs de dommages-intérêts
envers la famille Hahusseau.
LES CAPTIFS
DES BANDITS MAROCAINS
SONT LIBERES
M. Louis Steeg et le général Freyden-
berg ont reçu le* quatre Enropéea,
et le ecràimaitda!'f Trinquet le* fil-
lettes Arnaud qui n'avaient guère
cessé de pleurer pendant leur captivité
En haut MM. Yves Steeg (à gauche) et
Maillet. Au centre les fillettes Arnaud.
En bras M"1" Marie Prokerot (à gauche)
et von Stelnletl
Rabat, 17 nov. (dép. P. Parisien.)
C'est à Kasbah Tadla, au col des
Ait Ouira, où avait eu lieu la pre-
mière rencontre de nos officiers
avec le caïd Ben Naceur, qu'eut lieu
la remise par les guerriers de ce
même caïd dé MM. Steeg, Maillet et
dç'ljeuœ caïûjïagnés. Encore que t%r
tigués par cette
courte, mais particulièrement péni-
ble, dans un pays extrêmement
abrupt et boisé. tes captifs manifes-
tèrent la joie que l'on devine à se
retrouver au milieu de soldats fran-
çais, dans le pays soumis.
Toutefois, aux premières ques-
tions qu'on leur posa. ils confirmè-
rent que jamais ils n'avaient perdu
confiance, n'ayant jamais été moles-
tés. Hier soir, quand Ben Naceur, re-
venant' de causer avec nous à Ksiba,
parvint à Ben-Cherro et fit connaî-
tre aux prisonniers qu'un accord
était intervenu, il les prit immédia-
tement sous sa protection et, les en-
levant de la mechta de l'épicier indi-
gène qui les gardait, les fit conduire
dans une maison à lui où ils dor-
mirent leur dernière nuit de capti-
vité.
Aussitôt revenus dans nos lignes,
les quatre Européens, après un court
repos à Ksiba, furent dirigés vers
Kasbah Tadla, où -ils eurent -la joie
de. trouver M. Louis Steeg -qui,' venu
au-devant d'eux les y attendait avec
le général Freydenberg.
Les fillettes Arnaud
Quant aux fillettes Arnaud qui,
pour bien soignées qu'elles aient été
par la femme chleuh à qui on les
confia, n'ont guère cessé de pleurer
depuis la nuit tragique où Mme Som-
payrac, mourante près de leurs pa-
rents égorgées, les entendait emportées
par leurs ravisseurs, remplir la cam-
pagne de leurs cris leur remise
se déroula plus simplement encore,
puisqu'on les conduisit, portées à
bras, jusqu'à notre poste d'Aguen-
nous, où le commandant Trinquet
les reçut en échange de la rançon
indiquée qu'il remit aux ravisseurs.
Quoique en bon état physique, les
deux orphelines de six et quatre ans
demeurent assez prostrées. Elles
coucheront cette nuit à Beni-Mellal,
et'seront emmenées à Rabat où elles
logeront à la Résidence générale à la
volonté expresse de Mme Steeg, qui
souhaiterait, à force.de soins et de
gâteries, leur adoucir l'horrible sou-
venir du drame qui dispersa leur
famille et ruina leur foyer. Toutefois
on n'escompte pas avant vendredi
soir l'arrivée à Rabat dcs fillettes
Arnaud qui, un peu déprimées, ne
sauraient être mises en route en
automobile aux heures froides de la
matinée. Elles ne quitteront donc
Beni-Mellal que vers midi. Vers.
Un* foi. de plut, Mélam* t$t rtttnrni*
en zone iiuiitt&e.~
1-.
Oui, chtz ta mirt. et dit exige w
robe «n ttipt marna» cmbm ra$«n.
DIEUDONNÉ AU BRÉSIL
LIBRES ET BIEN ACCUEILLIS DE PRIME ABORD,
MAIS EN PAYS PERDU ET LOIN DE TOUT CENTRE,
LES ÉVADÉS CONNAITRONT ENCORE DES HEURES DIFFICILES
Voyage nomilé fe DM joug, il moi K \m U la titi
Le Brésil, oui Mais ayant
tout l'endroit où nous' sommes
s'appelle pour nous: l'Inconnu!
Dieudonné se ranime à ce mo-
ment du récit. Il veut me faire
sentir que l'évasion d'un forçat
consiste à passer d'un mauvais
cercle dans un cercle redoutable.
Ah ce n'est pas flni dit-il.
Nous ne savions qu'une chose;
le nom du lieu où nous étions
cela oui Pas un bagnard qui ne*
l'épelle: Demonty..
Pour mon compte je rêvais 'à
Demonty depuis quinze années,
Nous y sommes. Onze heures'du
soir. Nuit d'encre, vingt maisons
de bois dans la. foret. Silence tra-
gique.
Tout à coup nous nous serrons
les main, les cinq Jean-Marie,
joignant les siennes, prononce
DemoDiy! Nous répétons: De-
monty La joie tourne en nous
comme la tornade sur mer. Jus-
qu'ici nous devions nous cacher
de tout: des chiens de chasseurs
d'hommes, des gens. La, nous
n'avons plus à craindre, nous
n'avons qu'à peiner. Vingt mai-
sons mais pour sept mille hom-
mes, c'est la ville la plus grande
du monde, c'est la libert6!
Nous restons bien trois heures,
là sur place, sans bouger, parlant
bas, morts de froid, mais si heu-
reux
Il ne faut pas croire, ajoute-
t-il, que le bonheur ne soit fait
que pour les heureux!
Enfin, nous nous mettons en
marche. Il est deux heures du
matin, exactement, la pendule de
l'église vient de sonner. Si par
hasard l'église était ouverte, on
irait dormir dedans. Nous avan-
çons sur le village. L'église est
fermée. A côté, un hangar délabré
avec une lanterne au fond. En-
trons.
C'est une étable. Des vaches
couchées lèvent la tête. Quel oeil
accueillant elles ont! Un gros
chien nous regarde, vient nous
flairer et se frotte à nous. Il
n'aboie pas! Il remué, même sa
qaeuô^ Depms-r que nous -^vons
quitté la vie pour le bagne on n'a
jamais eu réception pareille.
Chacun s'étend contre une vache
pour avoir chaud. La mienne était
rousse et bien bonne
A l'aube, un Bruit. On se ré-
veille. Un homme fort, gros, nous
regarde. Il a deviné qui nous
sommes.
Oh l le bon plat
Il hoche la tête devant notre
misère, et s'en va.
On ne bouge pas.
L'homme revient, portant une
énorme marmite de riz et de
giraumons. Cela fume.
Nous croyons que c'est saint
Vincent de Paul.
Vous pensez si on a trouvé ça
bon!
On sort sur la petite place. Les
femmes, les jeunes filles, les
hommes, les enfants nous entou-
rent. Nos mines, nos loques ne
leur font pas peur. Les femmes
nous montrent du doigt la direc-
tion de la Guyane. Nous faisons
oui de la tête. Alors elles se
signent en levant les yeux au ciel.
Là, je dois dire que Dieudonné
POÏfJj ET COMTjE
En attendant le train, ou tout au
moins le tacot à fumée, dans la petite
gare de banlieue, je regarde les jolies
affiches qui invitent aux voyages.
Une, surtout, me frappe: « Un matin
à Saint-Thégonnec ». Une belle vieille
église, une place calme et silencieuse.
C'est l'autre matin, à Saint-Thégon-
nec, que Marie-Jeanne Pouliguen a
tranquillement égorgé les quatre enfants
de son patron. Après quoi, elle est
allée à confesse».
Des médecins déclarent que Marie-
Jeanne Pouliguen n'est pas folle.
Quoi ? Ce monstre à jupons aurait
encore quelque raison ? Ce ne serait
pas une démente, hors de l'humanité,
qui aurait commis cet effroyable crime,
qui est au delà de l'horreur et du châ-
timent ? Ce serait une femme, je répète,
une femmes, qui aurait tranquillement,
volontairement, avec lucidité, planté le
couteau de cuisine dans la gorge tendre
des pauvres petits ?.
Sûrement, les médecins s'égarent.
Ce n'est pas possible. Nous ne pou-
vons pas croire qu'il soit possible que
la tueuse ait un cerveau fait comme
celui des femmes. Nous ne voulons
pas le croire.
Nous voulons croire que la férocité,
que la bestialité, et la sauvagerie des
humains raisonnables » ont tout de
même une limite. Nous voulons espé-
rer que Marie-Jeanne Pouliguen n'est
pas. n'est plus, un être humain.
On la jugerait, un jour ?. Non
Toutes nos lois, toutes nos peines, et
le couperet oblique de l'échafaud ne
seraient que dérision à côté de « l'im-
possible et terrifiant forfait du
monstre.
Il faut cacher « ça ». On ne juge
pas la lèpre. Avec horreur. avec
tristesse et honte écartons-nous de
la bête hideuse. Qu'il n'en soit plus
question, parmi les; hommes.
ferma ses paupières et s'endor-
mit il étai. toujours dans ma
chambra, assis dans un fauteuil
d'osier. Je supposai d'abord qu'il
se recueillait, mais quand je lui
dis « Eh bien Après » il ne
broncha pas. Je sortis et revins
deux heures plus tard. Il n'avait
pas bougé. Je repris ma place
devant la table. Il se réveilla
Savez-rous, me dit-il, sans
s'être aperçu du hiatus, que toutes
les femmes, là-bas, sont magni-
flquement blondes? Et coquettes!
coiffées à'la garçonne, rouge aux
lèvres et fumant la cigarette! On
grelottait de fièvre, hein Elles
nous apportèrent de la quinine.
Elles nous tâtèrent le pouls, le
front, tout naturellement. Et nous
étions sales. Elles nous donnèrent
des bols de lait chaud! On croyait
être au paradis! Alors les doua-
niers.
Ah! ceux-là!
Comment, ceux-là ? Les bra-
ves gens! Ils connaissent d'avance
notre histoire. Ils en ont vu arri-
ver de semblables à nous, dû
l'autre côté de l'Oyapock! Ils
savent bien que nous n'avons rien
à déclarer. Ils nous disent que les
mines d'or de Carcoenne ont re-
pris l'exploitation, que l'on peut
aller là, qu'on nous embauchera.
On remercie tout le monde.
faire une prière. Louis Nice et le
Calabrais disent qu'ils vont partir
de leur côté. Adieu!
Nous restons, Jean-Marie, moi
et l'Autre.
Pourquoi l'appelez-vous l'Au-
tre ?
On n'a jamais bien su son
nom, c'était un pauvre petit,
bête et malheureux. On l'appelait
l'Autre parce que lui disait tou-
jours et à propos de tout: c'est la
faute de l'Autre. L'Autre, c'est
celui qu'il avait manqué de tuer,
je crois, après une orgie de cidre
dans une ferme du côté de Li-
sieux.
Tous trois on se mit à. compter
notre argent. Moi: trois cent
soixante-cinq francs guayanais et
vingt grammes d'or. Jean-Marie:
cent cinq francs et quinze gram-
mes d'or. L'Autre: sept Yancs
dix. « On t'emmène jusqu'aux
mines », lui dit-on.
Merci, Jean-Marie, merci,
Dieudonné, fait-il en s'inclinant
devant nous comme si nous étions
des évêques. Enfin!
(La suite à la deuxième page.)
L'EMPOISONNEUSE DE SAINT-PAPOUL
DEVANT LE JURY DE LiAUDE
{A la troisième page, le compte rendu
de l'audience.)
Eugénie Moctecb et son ma ri
AUTOMOBILISTES, SURVEILLEZ L'ECLAIRAGE
DE VOS VOITURES
de M. Chiappe, la police a procédé
hier soir à une battue générale pour
? la répression des infractions consta- s
t£es dans l'éclairage des \éhicules.
contraventions ont été dressées.
^i)iiin:iiij«i'iiinniiiiiliinniiii:iiiiiniiiinninrniifii«ui|»^
Les radicaux-socialistes
discutent sur leur allilÉ
à l'égard Piuré
M. Daladier annonce qu'il combat»
tra les crédits pour les appels
des réservistes et les repous-
sera, même si la question de
confiance est posée
Une large discussion s'est ouverte.
hier après-midi, entre les membres
du groupe radical socialiste. réunis
la Chambre, sous la présidence da
.M. Cazals, et venus très nombreux à
cette séance, à propos de la disci-
pline et de l'unité de vote au sein du
groupe.
Le but poursuivi par les députés
radicaux était d'arriver à tefr.
d'une façod formelle et définitive, les
conditions dans le-quelles devait
s'exercer l'action du groupe au cours
du débat budgétaire ou à l'occasion
de certaines questions financières eG
sociales.
Ce n'était pas la première fois,
d'ailleurs, qu'ils se préoccupaient
d'essayer de mettre fin aux diver-
gences de vues et de votes qui se
sont manifestécs- dans leur groupe
depuis l'avènement du cabinet
d'union nationale, mais jamais en-f
corè le débat n'avait eu autant d'am-
pleur et jamais l'examen de cette
délicate question n'avait été aussi
approfondi.
La plupart des députés les plus
écoutés du groupe intervinrent dans
la discussion. et opposèrent les unes
aux autres les diverses tendances en
présence, qui sont concrétisés par
la dispersion des voix des depuis
radicaux dans la plupart des scrutins
où la question de confiancë est posée
par le gouvernement.
Finalement, le débat n'a pu étre
épuisé, et il a été décidé qu'il se
poursuivrait ce matin au cours d'ufre
nouvelle réunion tenue par le groupe.
Il semble cependant que la majorité
était favorable ir une solution pro-
visoire qui consisterait à faire con-
fiance à M. Malvy, au cours du débat
budgétaire, pour tout ce qui con-
cerne les problèmes fiscaux et ilnan-
ciers n'engageant pas le programme
et la discipline du parti. Sur tous ces
points, et notamment au sujet des
amendements sur lesquels la Cham-
bre aura à se prononcer. les membres
du groupe devront conformer leur
attitude sur celle de M. Mslvy. Mais
chaque fois que la question ne sera
plus purement technique, et enga-
gera la politique du parti, M. Malvy
en référera au groupe qui en déli-
bérera et fixera la conduite que de-
vront suivre ses membres.
Une proposition dans ce sens va.
JiÇÇ établie, et elle sera soumise ce
1Ham •ï"lTtptirtrîratlon tfti -groupé: il
semble douteux d'ailleurs qu'elle
puisse rallier l'unanimité, et nom-
breux étaient, hier soir, au Palais-
Bourbon, les députés radicaux so-
cialistes qui déclaraient que rien ne
serait changé finalement à l'état de
choses actuel, et qui doutaient que
le groupe, par suite de sa composi-
tion et de l'attitude jusqu'ici obser-
vée par ses membres, pût réaliser
la même unité et discipline de vote
que le parti socialiste.
M. Mah déplore
la « singulière attitude. »
Cette, importante discussion avait
été déclenchée par M. Malvy qui
avait pris la parole pour exposer, en
la déplorant, « la singulière atti-
tude » prise par une fraction dU
groupe lors de la discussion par la
Chambre, il y a trois jours, de
l'amendement de NI. Masson, député
socialiste du Finistère,, réclamant
l'augmentation du taux des retraites
ouvrières et paysannes.
M. Malvy rappela que les députés
auxquels il faisait allusion avaient
voté pour l'adoption de l'amende-
ment en question, mêlant leurs voix
à celles des socialistes et des com-
munistes, alors que la question de
confiance était posée et. qu'au nom
de la commission des finances il avait
demandé lui-même le rejet de
l'amendement. Et le député du Lot
insista sur les inconvénients résul-<
tant de ces divergences de votes, et
déclara que les membres d'un grand
parti de gouvernement-se devraient
de ne rien voter qui pût compromet-
tre l'équilibre budgétaire. Il indiqua.
que tel était son cas et que le mili-
tant radical socialiste devait souvent
s'effacer en lui devant le président
de la commission des finances lors-
qu'il s'opposait au vote d'amende-
ments dont il approuvait l'esprit et
la portée, mais dont l'adoption se-
rait de nature à anéantir du méme
coup l'ensemble du projet et, par
conséquent, toutes les parties de ce
tout.
Cette façon de voir fut approu-
vée et appuyée par les orat.eurs du
centre et de la droite du groupe, qui
firent remarquer que la fraction en
question jouait un rôle d'autant plus
dangereux pour la majorité des élus
du parti que seuls les députés vo-
tant ainsi dos amendements déma-
gogiques pouvaient passer aux yeux
des électeurs comme soutenant com-
plètement les intérêts de ces der-
niers.
Leur position est d'autant plus avan-
tageuse. déclara l'un d'eux. qu ils sont H
la remorque des socialistes et ne
sont, en somme, pas plus désireux que
ces derniers de renverser le ministère.
Mais comme ils savent que gràco à
hos voix, le cabinet Poincaré aura la
majorité, Ils n'éprouvent aucun scrupule
et aucune gêne à déposer ou à voter des
amendements de surenchère électorale,
dont ils se serviront lors de la consulta-
tion du pays pour augmenter les chances
de succès de leur candidature.
Pendant ce lemps-là, nous autres nous
faisons figure de mauvais républicains et
d'alliés des réactionnaires en soutenant
le gouvernement et en combattant par
devoir, et pour ne pas compromettre le
redressement nnancier, des amendements
conformes à nos aspirations aussi bien
qu'a notre intérêt électoral.
D'autres députés de la mêmes
nuance. et en particuker NI. André
Hesse, invoquèrent alors à l'appui de
cette argumentation l'ordre du jour
soté par le congrès de la salle Wa-
gram, et pourtant rédigé par M. Mon-
.tigny qui fait partie; ce la minorité
larda, mais apparition de la pluie. Vent 28 sud f sud-ouest température encore as>«»
douce. Nnit i". Jour 9". J
EN FRANCE. Moitié Ouest doux, plu f -«dpi
iS vieux. Moitié Est nuageux, se couvrant, *^»
avec quelques pluies. S
SOLEIL': --Lever, 7 h. 4 coucher, h. 7".
Ç LUNE Nouv. le pr. quart, le 2 décembre. ̃ i
L OERWÈH& ÉDITION DE PARIS
NOVEMBRE 1927
il II DU MU. iU ISI
fil H HIER, DU U DE 1
IL A ETE EMPORTE PAR UNE CRISE SOUDAINE D'UREMIE
Les funérailles du souverain
auront lieu ce matin et le
gouvernement français y
sera représenté par M. Steeg,
résident général
Le nouveau sultan aera désigné,
conformément à la loi cora-
nique, par l'assemblée des
notables et des oulémas. Il se
pourrait que leur choix se
portât sur le plus jeune fils
de Moulay Youssef
1 Rabat. nov. (d. Petit Parisien.)
Le sultan Moulav Youssef est dé-
céilé oe*tnntin. à. 1 h. 30. au palais
/impérial' de Fez, où il se trouvait
depuis plusieurs semaines.
Bien. qu il éût été assez sérieuse-
ment, malade il y a quelques mois,
on était 'loin de s'attendre à une lin
aussi soudaine. Le souverain a suc-
à à une troisième? et très courte
frise cardiaque déterminée par
l'urémie dont il souffrait.
A son rhevet se teouvaient ses
quatre frères actuellement à Fez
ainsi quo le docteur Many, de Tan-
ger, qui ne l'avait plus quitté de-
puis son départ de Rabat. La nou-
yelle ne fut connue hors du palais
que vers lt heures et aussitôt écla-
tèrent de toutes parts les cris des
pleureuses, qui, conformément à
da tradition, clamaient la douleur
populaire. Eri même temps, la foule
commençait à venir battre les murs
de Mechouar, à l'intérieur duquel
le corps du souverain repose sur un
lit très simple dans une chambre
où ses seuls parents ont accès. Ainsi
le veulent la tradition musulmane et
de protocole de la famille impériale.
Dans les autres principales villes
du Maroc, la inort du sultan Moulay
Youssef a produit également une
émotion d'autant plus vive que l'on
n'avait plus vu, depuis la dispari-
tion de son père Moulay Hassan, un
sultan mourir sur le trône. On sait
que ses deux frères et prédéces-
seurs. lfoulay Abd el Aziz et Mou-
lay Hafid, durent abdiquer.
Le représeittant du gouvernement
à Fez, le général de Chambrun,
chef de régïon, s'est rendu au palais
Les trois fils du sultan
(tes qu'il ap,prit que le souverain
entrait en agonie. Après le décès, il
présenta ses condoléances au frère
du sultan, qui était son khalife pour
la ville de Fez.
Pendant ce temps, une conférence
avait lieu à Rabat, entre le résident
général et le grand-vizir, dans le but
d'établir un protocole des obsèques.
Les obsèques auront lieu dès de-
main à 10 heures, au milieu de
toutes les autorités du protectorat
est des membres du Maghzen, M.
Steeg, parti de Rabat en auto le
matin même, y représentera le gou-
vernement français, mais rentrera
aussitôt après à Rabat, où sera dé-
signé le successeur du défunt au
cours d'une assemblée à laquelle
participeront notamment les oule-
mas, savants juristes venus de tou-
tes les régions.
Sur ce successeur les bruits les
plus divers circulent, probablement
dénués de toute base, mais souli-
gnant l'importance de ce choix: le
yremier qui sera fait depuis la si-
gnature, en 1912, du traité de pro-
tectorat. Il ne serait pas impossi-
ble que l'on songeât au troisième
et au plus jeune fils du souverain
défunt. yors^
tA PERSONNALITÉ DU SULTAN DÉFUNT
La mort du sultan Moulay Youssef
est une grande perte pour la France
dont il était l'ami .sincère et dévoué.
Fils du sultan Moulay Hassan et
tiemii-frère des anciens suftans
Aîxi el Aziz et Moulay Hafid, il était
né en 1881. au palais impérial de
Meknès, d'une mère circassienne
douée, dit-on, d'une grande beauté
tet d'une vive intelligence.
P r e s q u toute son adolescence
's'était déroulée au palais de Fez, où
il vient de mourir, et où était égale-
ment venue le surprendre, le 13
août 1912, sa désignation pour les
honneurs suprêmes. Il y avait très
peu de temps, en effet, que Moulay
'Hafid l'avait élevé à la dignité de
khalife du sultan à Fez et rien ne
permettait de prévoir, non seule-
ment que le souverain, qui venait
de quitter sa capitale de Fez pour
aller s'installer sur la côte, à Rabat,
allait si promptement abdiquer, mais
que ce serait à Moulay Youssef
qu'incomberait le soin d'appliquer le
régime nouveau institué, le 21 mars
précédent, par le traité de protec-
torat,.
Lorsque le pouvoir lui fut échu,
après une proclamation en règle par
les ministres du sultan démission-
naire et les oulémas de Fez pro-
clamation qui fut ensuite ratifiée,
conformément à la ]ni coranique,
par les villes et ¡il wus soumises
Moulay ïoussel
la situation au Maroc était loin1
d'être brillante. L'empire chériflen se
trouvait en pleine anarchie. Un très
grand nombre de tribus étaient sou-
levées et, dans le Sud, obéissaient à
l'agitateur Et Hibu qui tenait Mar-
rakech.
Moulay Youssef comprit tout de
suite que la seule politique raison-
nable et favorable aux intérêts de
son pays était de rompre résolument
avec la tactique déloyale de son pré-
décesseur, .et de collaborer franche-
ment avec la puissance protectrice,
c'est-à-dire avec la France, que
représentait alors il Rabat ce grand
soldat et cet admirable administra-
teur le maréchal Lyautey. Ses pre-
miers actes furent, en conséquence,
de se rendre à Rabat, de conférer
avec le maréchal et, d'accord avec
lui, de procéder à un remaniement
complet du « maghzen ».
Peu après, les troupes françaises
ayant enlevé à l'agitateur El Hiba la
ville de Marrakech, il alla s'y ins-
Ialler pendant près d'un an, afin de
rétablir son autorité morale dans le
Sud. Il ne revint qu'en octobre 1913
à Rabat. où il poursuivit son œuvre
réformatrice.
Sa loyauté vis-à-vis de la France
ne s'était jamais démentie. Durant
toute la guerre, son amitié et sa
pays firent de lüi
u n collaborateur particulièrement
précieux, en nous permettant de
retirer nos troupes et en facilitant
l'envoi de très nombreux volontaires
marocains sur le front. De même, au
moment de la ruée rifaine vers Fez,
il ne cessa de témoigner de la plus
complète confiance dans le succès de
nos armes. M. Sleeg, enfin, avait
trouvé auprès de lui le même
doncours que le maréchal Lyautey.
L'an dernier, on s'en souvient, il
avait accompli en France un long
voyage officiel, voyage qu'il rêvait
de faire depuis longtemps et qu'il
avait voulu aussi complet que pos-
sible. Il avait ainsi visité presque
toutes les parties de la France, où
il avait été chaleureusement
acclamé et d'où il avait rapporté un
souvenir inoubliable. Cet accueil
n'avait pas seulement causé une
impression considérable au Maroc,
mais dans tout le monde de l'Islam,
car c'était la première fois qu'un
sultan quittait la terre chérifienne.
Son règne aura été, pour le Maroc,
l'un des plus prospères et des plus
heureux. Albert Jullien.
UN TÉLÉGRAMME
DU MARÉCHAL LYAUTEY
En apprenant la mort du sultan,
le maréchal Lyautey a adressé à
M. Steeg, résident général au Maroc,
le télégramme suivant
Profondément ému et attriaté pnr le déets
de Sa Majesté Moulau Youssef. à qut m'at-
tachaient une profonde et respectueuse affec-
tion et une ineffaçable reconnaissance pour
depuis le début de du pro-
tectorat, le von* demande d'2tre l'interprète
de mes sentiments auprès de son auguste
famille, du maghzen et de la population
marocoine, et d'agréer, pour vous-même,
mes sentiments dans la. peine que vous
apporte ce douloureux événement.
M. PAINLEVË A CAMBRIDGE
Voici M. Painlevé avec la robe et le bonnet
traditionnels, après sa nomination de
docteur, es sciences « honoris cama »
par la célèbre université anglaise. A son
côté, le vice-chancelier, le R. P. A. Weeks
(Voir à la 'troisième page.)
A LA DEUXIEME PAGE
Le gouvernement envisage une
série de mesures pour remédier au
malaise rural.
EN PÉRIL (W
MAC INTOSHIt IINKLEB
qui ont d8 atterrir hier matin
N'ONT PAS DONNÉ
DE ,LEURS NOUVELLES
On craint qu'ils soient descendus
dans des régions désertes
ou in-hospitalières
Londres. 17 nov. (cl. Petit Parisien.)
L'absence prolongée de nouvelles
du capitaine -Mac 'Inlffsh et de Hrn-
kler provoque, dans les milieux
aéronautiques, -de vives inquiétudes.
On fait, remarquer, en effet,: que, si
le programme de route que s'étaient
aasigné les deux aviateurs s'était
réalisé, .ils seraient arrivés .-aujour-
d'hui à leur point de destination
entre 8 et 9 heures du matin, c'est-
a-dire entre 2 et 3 heures du matin.
heure européenne.
Toutefois, dans les cercles offi-
ciels, un se défend de tout-pessi-
misme, observant que l'avion, ne
portant pas d'appareil de T. S. F., n'a
pu communiquer avec les.postes ter-
restres et. par; conséquent, dans
l'hypothèse vraisemblable d'un atter-
rissage :forcé, en aviser les, stations
Dans cette qui est'évi-
demmept la plus plausible, bien des
sujets d'alarnïe 'assiègent copendant
le public. On n'ignore pas, en effet,
que, suivant l'itinéraire adopté par
Mao Intosh, l'avion a dû- survoler
l'Afghanistan et le massif de l'Hima-
laja, et qu'une descente forcée*, il
supposer qu'elle» se soit- opérée sans
accident, a pu placer les aviateurs
au milieu de régions désertiques ou,
ce qui serait pire encore, parmi les
tribus hostiles.
Dans ces circonstances, on conçoit
que le ministère de l'Air ait demandé
it tous les aérodromes, comme à tou-
tes les stations de T. S.' F. échelon-
nées sur la route des Indec, de re-
doubler nle vigilance et de trans-
mettre d'urgence les messages
qu'elles pourraient recueillir.
ON EST SANS NOUVELLES
D'UN AVION FINLANDAIS
Helsingfors, 17 novembre (d. Havas.)
On.est sans nouvelles d'un aéro-
plane .appartenant à une, compagnie
aérienne, qui avait quitté Rêvai hier
à 14. h. 15 pour Helsingfors.
Il transportait quatre personnes,
dont deux officiers finlandais.
Toutes les recherches effectuées
jusqu'ici sont restées infructueuses.
Mgr HAYASAKA
le prenier évéque jtpouis
EST ARRIVÉ HIER A PARIS
Issu d'une famille convertie par des
missionnaires français, Mgr Hayasaka, le
premier évêque japonais sacré à Rome
le 30 octobre dernier, vient visiter la
France. « 'Voyage de gratitude dit-
il. est arrivé à Paris hier par le Rome-
Express. Le voici à son arrivée à la gare,
ayant à sa gauche Mme Kawaï qui, avec
son mari, chargé d'affaires au Japon, se
trouvait parmi les personnalités venues
attendre le prélat, et derrière lui. à sa
droite, Mgr de Guébriand, directeur des
missions étrangères.
Une cérémonie, en l'honneur de Mgr
Ilayasaka, aura lieu à Notre-Dame ie
novembre,
Un jeune Parisien, René Savard,
est allé de Calais à Douvres
à bord d'un hydrocycle
Il était externe et s'est énnoui a l'arrivée
Londres, 17 novembre (cl. Petit Parisien.)
Un jeunes Parisian, M. Hené Savard,a
aujourd'hui, traversé lo détroit, de Calais
à Douvres, sur un hydrocycle, engio
constitué par un cadre de bicyclette
posé entre deux flotteurs et mû par une
hélice.
Parti ce matin à 10 h. de Calais,
.NI. Savard a atteint Douvres à 17 heures.
L'effort qu'il avait dû fournir durant
la traversée avait été tel, qu'il est arrivé
extéuué à Douvres, et qu'il s'est évanoui
en descendant de son hydroeyele.
U RÉCOMPENSE LÉfiALE POUR LES OBJETS TROUVES
La Chambre a voté sa.ns débat la pro-
position de loi de M. Félix Gouin ayant
pour objet d'instituer un droit de récom-
pense au profit, de toute personne ayant
trouvé des bijoux, valeurs ou argent
liquide perdus par leur propriétaire.
M. CHAVAGNES SE POURVOIT
EN CASSATION
Orléans, 17 novembre {d(p. Pelit Par.)
M. René Chavagnes. député de Loir-
et-Cher, a signé au greffe de la cour
d'appel d'Orléans son pourvoi en cas-
sation contre l'arrêt de la cour qui .I'a
condamné lundi dernier pour homicide
par imprudence et délit de fuite à six
mois de prison, f00 francs d'amcnde et
10.000 francs de dommages-intérêts
envers la famille Hahusseau.
LES CAPTIFS
DES BANDITS MAROCAINS
SONT LIBERES
M. Louis Steeg et le général Freyden-
berg ont reçu le* quatre Enropéea,
et le ecràimaitda!'f Trinquet le* fil-
lettes Arnaud qui n'avaient guère
cessé de pleurer pendant leur captivité
En haut MM. Yves Steeg (à gauche) et
Maillet. Au centre les fillettes Arnaud.
En bras M"1" Marie Prokerot (à gauche)
et von Stelnletl
Rabat, 17 nov. (dép. P. Parisien.)
C'est à Kasbah Tadla, au col des
Ait Ouira, où avait eu lieu la pre-
mière rencontre de nos officiers
avec le caïd Ben Naceur, qu'eut lieu
la remise par les guerriers de ce
même caïd dé MM. Steeg, Maillet et
dç'ljeuœ caïûjïagnés. Encore que t%r
tigués par cette
courte, mais particulièrement péni-
ble, dans un pays extrêmement
abrupt et boisé. tes captifs manifes-
tèrent la joie que l'on devine à se
retrouver au milieu de soldats fran-
çais, dans le pays soumis.
Toutefois, aux premières ques-
tions qu'on leur posa. ils confirmè-
rent que jamais ils n'avaient perdu
confiance, n'ayant jamais été moles-
tés. Hier soir, quand Ben Naceur, re-
venant' de causer avec nous à Ksiba,
parvint à Ben-Cherro et fit connaî-
tre aux prisonniers qu'un accord
était intervenu, il les prit immédia-
tement sous sa protection et, les en-
levant de la mechta de l'épicier indi-
gène qui les gardait, les fit conduire
dans une maison à lui où ils dor-
mirent leur dernière nuit de capti-
vité.
Aussitôt revenus dans nos lignes,
les quatre Européens, après un court
repos à Ksiba, furent dirigés vers
Kasbah Tadla, où -ils eurent -la joie
de. trouver M. Louis Steeg -qui,' venu
au-devant d'eux les y attendait avec
le général Freydenberg.
Les fillettes Arnaud
Quant aux fillettes Arnaud qui,
pour bien soignées qu'elles aient été
par la femme chleuh à qui on les
confia, n'ont guère cessé de pleurer
depuis la nuit tragique où Mme Som-
payrac, mourante près de leurs pa-
rents égorgées, les entendait emportées
par leurs ravisseurs, remplir la cam-
pagne de leurs cris leur remise
se déroula plus simplement encore,
puisqu'on les conduisit, portées à
bras, jusqu'à notre poste d'Aguen-
nous, où le commandant Trinquet
les reçut en échange de la rançon
indiquée qu'il remit aux ravisseurs.
Quoique en bon état physique, les
deux orphelines de six et quatre ans
demeurent assez prostrées. Elles
coucheront cette nuit à Beni-Mellal,
et'seront emmenées à Rabat où elles
logeront à la Résidence générale à la
volonté expresse de Mme Steeg, qui
souhaiterait, à force.de soins et de
gâteries, leur adoucir l'horrible sou-
venir du drame qui dispersa leur
famille et ruina leur foyer. Toutefois
on n'escompte pas avant vendredi
soir l'arrivée à Rabat dcs fillettes
Arnaud qui, un peu déprimées, ne
sauraient être mises en route en
automobile aux heures froides de la
matinée. Elles ne quitteront donc
Beni-Mellal que vers midi. Vers.
Un* foi. de plut, Mélam* t$t rtttnrni*
en zone iiuiitt&e.~
1-.
Oui, chtz ta mirt. et dit exige w
robe «n ttipt marna» cmbm ra$«n.
DIEUDONNÉ AU BRÉSIL
LIBRES ET BIEN ACCUEILLIS DE PRIME ABORD,
MAIS EN PAYS PERDU ET LOIN DE TOUT CENTRE,
LES ÉVADÉS CONNAITRONT ENCORE DES HEURES DIFFICILES
Voyage nomilé fe DM joug, il moi K \m U la titi
Le Brésil, oui Mais ayant
tout l'endroit où nous' sommes
s'appelle pour nous: l'Inconnu!
Dieudonné se ranime à ce mo-
ment du récit. Il veut me faire
sentir que l'évasion d'un forçat
consiste à passer d'un mauvais
cercle dans un cercle redoutable.
Ah ce n'est pas flni dit-il.
Nous ne savions qu'une chose;
le nom du lieu où nous étions
cela oui Pas un bagnard qui ne*
l'épelle: Demonty..
Pour mon compte je rêvais 'à
Demonty depuis quinze années,
Nous y sommes. Onze heures'du
soir. Nuit d'encre, vingt maisons
de bois dans la. foret. Silence tra-
gique.
Tout à coup nous nous serrons
les main, les cinq Jean-Marie,
joignant les siennes, prononce
DemoDiy! Nous répétons: De-
monty La joie tourne en nous
comme la tornade sur mer. Jus-
qu'ici nous devions nous cacher
de tout: des chiens de chasseurs
d'hommes, des gens. La, nous
n'avons plus à craindre, nous
n'avons qu'à peiner. Vingt mai-
sons mais pour sept mille hom-
mes, c'est la ville la plus grande
du monde, c'est la libert6!
Nous restons bien trois heures,
là sur place, sans bouger, parlant
bas, morts de froid, mais si heu-
reux
Il ne faut pas croire, ajoute-
t-il, que le bonheur ne soit fait
que pour les heureux!
Enfin, nous nous mettons en
marche. Il est deux heures du
matin, exactement, la pendule de
l'église vient de sonner. Si par
hasard l'église était ouverte, on
irait dormir dedans. Nous avan-
çons sur le village. L'église est
fermée. A côté, un hangar délabré
avec une lanterne au fond. En-
trons.
C'est une étable. Des vaches
couchées lèvent la tête. Quel oeil
accueillant elles ont! Un gros
chien nous regarde, vient nous
flairer et se frotte à nous. Il
n'aboie pas! Il remué, même sa
qaeuô^ Depms-r que nous -^vons
quitté la vie pour le bagne on n'a
jamais eu réception pareille.
Chacun s'étend contre une vache
pour avoir chaud. La mienne était
rousse et bien bonne
A l'aube, un Bruit. On se ré-
veille. Un homme fort, gros, nous
regarde. Il a deviné qui nous
sommes.
Oh l le bon plat
Il hoche la tête devant notre
misère, et s'en va.
On ne bouge pas.
L'homme revient, portant une
énorme marmite de riz et de
giraumons. Cela fume.
Nous croyons que c'est saint
Vincent de Paul.
Vous pensez si on a trouvé ça
bon!
On sort sur la petite place. Les
femmes, les jeunes filles, les
hommes, les enfants nous entou-
rent. Nos mines, nos loques ne
leur font pas peur. Les femmes
nous montrent du doigt la direc-
tion de la Guyane. Nous faisons
oui de la tête. Alors elles se
signent en levant les yeux au ciel.
Là, je dois dire que Dieudonné
POÏfJj ET COMTjE
En attendant le train, ou tout au
moins le tacot à fumée, dans la petite
gare de banlieue, je regarde les jolies
affiches qui invitent aux voyages.
Une, surtout, me frappe: « Un matin
à Saint-Thégonnec ». Une belle vieille
église, une place calme et silencieuse.
C'est l'autre matin, à Saint-Thégon-
nec, que Marie-Jeanne Pouliguen a
tranquillement égorgé les quatre enfants
de son patron. Après quoi, elle est
allée à confesse».
Des médecins déclarent que Marie-
Jeanne Pouliguen n'est pas folle.
Quoi ? Ce monstre à jupons aurait
encore quelque raison ? Ce ne serait
pas une démente, hors de l'humanité,
qui aurait commis cet effroyable crime,
qui est au delà de l'horreur et du châ-
timent ? Ce serait une femme, je répète,
une femmes, qui aurait tranquillement,
volontairement, avec lucidité, planté le
couteau de cuisine dans la gorge tendre
des pauvres petits ?.
Sûrement, les médecins s'égarent.
Ce n'est pas possible. Nous ne pou-
vons pas croire qu'il soit possible que
la tueuse ait un cerveau fait comme
celui des femmes. Nous ne voulons
pas le croire.
Nous voulons croire que la férocité,
que la bestialité, et la sauvagerie des
humains raisonnables » ont tout de
même une limite. Nous voulons espé-
rer que Marie-Jeanne Pouliguen n'est
pas. n'est plus, un être humain.
On la jugerait, un jour ?. Non
Toutes nos lois, toutes nos peines, et
le couperet oblique de l'échafaud ne
seraient que dérision à côté de « l'im-
possible et terrifiant forfait du
monstre.
Il faut cacher « ça ». On ne juge
pas la lèpre. Avec horreur. avec
tristesse et honte écartons-nous de
la bête hideuse. Qu'il n'en soit plus
question, parmi les; hommes.
ferma ses paupières et s'endor-
mit il étai. toujours dans ma
chambra, assis dans un fauteuil
d'osier. Je supposai d'abord qu'il
se recueillait, mais quand je lui
dis « Eh bien Après » il ne
broncha pas. Je sortis et revins
deux heures plus tard. Il n'avait
pas bougé. Je repris ma place
devant la table. Il se réveilla
Savez-rous, me dit-il, sans
s'être aperçu du hiatus, que toutes
les femmes, là-bas, sont magni-
flquement blondes? Et coquettes!
coiffées à'la garçonne, rouge aux
lèvres et fumant la cigarette! On
grelottait de fièvre, hein Elles
nous apportèrent de la quinine.
Elles nous tâtèrent le pouls, le
front, tout naturellement. Et nous
étions sales. Elles nous donnèrent
des bols de lait chaud! On croyait
être au paradis! Alors les doua-
niers.
Ah! ceux-là!
Comment, ceux-là ? Les bra-
ves gens! Ils connaissent d'avance
notre histoire. Ils en ont vu arri-
ver de semblables à nous, dû
l'autre côté de l'Oyapock! Ils
savent bien que nous n'avons rien
à déclarer. Ils nous disent que les
mines d'or de Carcoenne ont re-
pris l'exploitation, que l'on peut
aller là, qu'on nous embauchera.
On remercie tout le monde.
faire une prière. Louis Nice et le
Calabrais disent qu'ils vont partir
de leur côté. Adieu!
Nous restons, Jean-Marie, moi
et l'Autre.
Pourquoi l'appelez-vous l'Au-
tre ?
On n'a jamais bien su son
nom, c'était un pauvre petit,
bête et malheureux. On l'appelait
l'Autre parce que lui disait tou-
jours et à propos de tout: c'est la
faute de l'Autre. L'Autre, c'est
celui qu'il avait manqué de tuer,
je crois, après une orgie de cidre
dans une ferme du côté de Li-
sieux.
Tous trois on se mit à. compter
notre argent. Moi: trois cent
soixante-cinq francs guayanais et
vingt grammes d'or. Jean-Marie:
cent cinq francs et quinze gram-
mes d'or. L'Autre: sept Yancs
dix. « On t'emmène jusqu'aux
mines », lui dit-on.
Merci, Jean-Marie, merci,
Dieudonné, fait-il en s'inclinant
devant nous comme si nous étions
des évêques. Enfin!
(La suite à la deuxième page.)
L'EMPOISONNEUSE DE SAINT-PAPOUL
DEVANT LE JURY DE LiAUDE
{A la troisième page, le compte rendu
de l'audience.)
Eugénie Moctecb et son ma ri
AUTOMOBILISTES, SURVEILLEZ L'ECLAIRAGE
DE VOS VOITURES
de M. Chiappe, la police a procédé
hier soir à une battue générale pour
? la répression des infractions consta- s
t£es dans l'éclairage des \éhicules.
contraventions ont été dressées.
^i)iiin:iiij«i'iiinniiiiiliinniiii:iiiiiniiiinninrniifii«ui|»^
Les radicaux-socialistes
discutent sur leur allilÉ
à l'égard Piuré
M. Daladier annonce qu'il combat»
tra les crédits pour les appels
des réservistes et les repous-
sera, même si la question de
confiance est posée
Une large discussion s'est ouverte.
hier après-midi, entre les membres
du groupe radical socialiste. réunis
la Chambre, sous la présidence da
.M. Cazals, et venus très nombreux à
cette séance, à propos de la disci-
pline et de l'unité de vote au sein du
groupe.
Le but poursuivi par les députés
radicaux était d'arriver à tefr.
d'une façod formelle et définitive, les
conditions dans le-quelles devait
s'exercer l'action du groupe au cours
du débat budgétaire ou à l'occasion
de certaines questions financières eG
sociales.
Ce n'était pas la première fois,
d'ailleurs, qu'ils se préoccupaient
d'essayer de mettre fin aux diver-
gences de vues et de votes qui se
sont manifestécs- dans leur groupe
depuis l'avènement du cabinet
d'union nationale, mais jamais en-f
corè le débat n'avait eu autant d'am-
pleur et jamais l'examen de cette
délicate question n'avait été aussi
approfondi.
La plupart des députés les plus
écoutés du groupe intervinrent dans
la discussion. et opposèrent les unes
aux autres les diverses tendances en
présence, qui sont concrétisés par
la dispersion des voix des depuis
radicaux dans la plupart des scrutins
où la question de confiancë est posée
par le gouvernement.
Finalement, le débat n'a pu étre
épuisé, et il a été décidé qu'il se
poursuivrait ce matin au cours d'ufre
nouvelle réunion tenue par le groupe.
Il semble cependant que la majorité
était favorable ir une solution pro-
visoire qui consisterait à faire con-
fiance à M. Malvy, au cours du débat
budgétaire, pour tout ce qui con-
cerne les problèmes fiscaux et ilnan-
ciers n'engageant pas le programme
et la discipline du parti. Sur tous ces
points, et notamment au sujet des
amendements sur lesquels la Cham-
bre aura à se prononcer. les membres
du groupe devront conformer leur
attitude sur celle de M. Mslvy. Mais
chaque fois que la question ne sera
plus purement technique, et enga-
gera la politique du parti, M. Malvy
en référera au groupe qui en déli-
bérera et fixera la conduite que de-
vront suivre ses membres.
Une proposition dans ce sens va.
JiÇÇ établie, et elle sera soumise ce
1Ham •ï"lTtptirtrîratlon tfti -groupé: il
semble douteux d'ailleurs qu'elle
puisse rallier l'unanimité, et nom-
breux étaient, hier soir, au Palais-
Bourbon, les députés radicaux so-
cialistes qui déclaraient que rien ne
serait changé finalement à l'état de
choses actuel, et qui doutaient que
le groupe, par suite de sa composi-
tion et de l'attitude jusqu'ici obser-
vée par ses membres, pût réaliser
la même unité et discipline de vote
que le parti socialiste.
M. Mah déplore
la « singulière attitude. »
Cette, importante discussion avait
été déclenchée par M. Malvy qui
avait pris la parole pour exposer, en
la déplorant, « la singulière atti-
tude » prise par une fraction dU
groupe lors de la discussion par la
Chambre, il y a trois jours, de
l'amendement de NI. Masson, député
socialiste du Finistère,, réclamant
l'augmentation du taux des retraites
ouvrières et paysannes.
M. Malvy rappela que les députés
auxquels il faisait allusion avaient
voté pour l'adoption de l'amende-
ment en question, mêlant leurs voix
à celles des socialistes et des com-
munistes, alors que la question de
confiance était posée et. qu'au nom
de la commission des finances il avait
demandé lui-même le rejet de
l'amendement. Et le député du Lot
insista sur les inconvénients résul-<
tant de ces divergences de votes, et
déclara que les membres d'un grand
parti de gouvernement-se devraient
de ne rien voter qui pût compromet-
tre l'équilibre budgétaire. Il indiqua.
que tel était son cas et que le mili-
tant radical socialiste devait souvent
s'effacer en lui devant le président
de la commission des finances lors-
qu'il s'opposait au vote d'amende-
ments dont il approuvait l'esprit et
la portée, mais dont l'adoption se-
rait de nature à anéantir du méme
coup l'ensemble du projet et, par
conséquent, toutes les parties de ce
tout.
Cette façon de voir fut approu-
vée et appuyée par les orat.eurs du
centre et de la droite du groupe, qui
firent remarquer que la fraction en
question jouait un rôle d'autant plus
dangereux pour la majorité des élus
du parti que seuls les députés vo-
tant ainsi dos amendements déma-
gogiques pouvaient passer aux yeux
des électeurs comme soutenant com-
plètement les intérêts de ces der-
niers.
Leur position est d'autant plus avan-
tageuse. déclara l'un d'eux. qu ils sont H
la remorque des socialistes et ne
sont, en somme, pas plus désireux que
ces derniers de renverser le ministère.
Mais comme ils savent que gràco à
hos voix, le cabinet Poincaré aura la
majorité, Ils n'éprouvent aucun scrupule
et aucune gêne à déposer ou à voter des
amendements de surenchère électorale,
dont ils se serviront lors de la consulta-
tion du pays pour augmenter les chances
de succès de leur candidature.
Pendant ce lemps-là, nous autres nous
faisons figure de mauvais républicains et
d'alliés des réactionnaires en soutenant
le gouvernement et en combattant par
devoir, et pour ne pas compromettre le
redressement nnancier, des amendements
conformes à nos aspirations aussi bien
qu'a notre intérêt électoral.
D'autres députés de la mêmes
nuance. et en particuker NI. André
Hesse, invoquèrent alors à l'appui de
cette argumentation l'ordre du jour
soté par le congrès de la salle Wa-
gram, et pourtant rédigé par M. Mon-
.tigny qui fait partie; ce la minorité
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