Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1926-09-05
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1926 05 septembre 1926
Description : 1926/09/05 (Numéro 18086). 1926/09/05 (Numéro 18086).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/10/2008
2
LE PET» PARISIEN
5-9-26
sa montre. On allait au cap Pinède.
Un paquebot de la ligne de Chine
terminait sa manœuvre d'accostage.
Nous, trio d'innocènts, nous nous
promenâmes le long du bord. Au
bout de deux heures et demie, je dis
aux deux messieurs « C'est long »
Au bout de trois heures et quart, les
deux messieurs frémirent des nari
nes. Un inscrit, en vêtement de toi te
bleue, descendait du paquebot et s'en
a!!ail prendre son tram afin d'em-
brasser plus tôt sa famille. Il empor-
tait même sous son bras deux gros-
ses boules de pain pour faire à ses
petits enfants de bonnes tartines
dans du pain de mer.
Laissez-nous et suivez, me
dirent mes compagnons.
Je suivis. Les deux bourgeois
abordèrent l'inscrit. Sans moi le trio
se reforma. Il entra au poste de
police du quai. J'entrai aussi.
Les deux boules de pain étaient,
remplies d'opium.
La semaine suivante, nouveau
coup de téléphone. Il s'agissait de
deux ai-les empaillés qui m'atten-
daient dans un arrière-bureau de la
douane. Ces deux oiseaux s'étaient
fait pincer le matin en descendant
d'un cargoboat. Le ventre de l'un
était déjà vide. On ouvrit le ventre
de il s'en échappa douze
boîtes en fer-blanc. C'était du bon
opium de Bénarès. Les aigles, eux,
étaient de l'Himalaya.
Un autre jour, j'arrivai trop tard..
en ne m'avait pas attendu pour
déshabiller deux boys annamites. La
scène avait eu lieu dans un entre-
pont. Deux boyaux gonflés de la
divine marchandise entouraient le
corps des petits boys.
Je vis d'autres coups les cannes
creuses, les l'aus livres, les chaus-
sures avec leur forme, les formes
n'étant qu'un récipient. On se sou-
vient encore d'une époque récente où
chaque courrier apportait un para-
lytique. E', les douaniers eux-mêmes
s'écartaient pour laisse r passer
l'opium dans les béquilles. Il y eut
aussi la civière Le pauvre colonial
couché et grelottant, une couverture
jusqu'au menton et les poches bour-
rées de drogue.
Ce ne' sont là que des incidents de
la guerre.
Il est un généralissime des contre-
bandiers de l'opium. Tous ceux qui
ont voyagé aux pays de la drogue
l'ont entendu nommer. On ne sait pas
son nom, mais on l'appelle le Père.
Les ports de Changhaï, de Hong-
Kong. de Saigon travaillent, pour le
Père Riche plus que toute la police
de Marseille et des environs, les
coups de main de l'adversaire ne le
gênent pas. Les boules de pain, les
aigles empaillés, les béquilles qu'on
lui vole, cela n'est rien, c'est la part
du feu. C'est un Chinois. C'est peut-
être bien l'homme le plus mystérieux
rle Marseille. J'ai longtemps cherché
le moyen d'approcher le Père.
Un Grec d'Egypte, qui ressemble à
un olivier parce qu'il est noueux de
corps et chevelu du sommet, et qui
est connu dans les bars sous le nom
de prince Henri, m'avait d'abord pro-
mis son appui.
il était bien placé, c'était le fondé
de pouvoir du Père. Le chef d'état-
major, si vous voulez.
Ce n'était pas, d'ailleurs, une tout
à fait basse crapule. Grâce à un
second emploi que. par déférence
pour une honorable carrière je me
garderai de préciser, il jouissait,
d'une incertaine immunité diploma-
tique. Or le prince Henri, n'avait pu
me servir.
Renonce I Tu serais le préfet
des Bouches-du-Rhône que tu n'au-
rais pas plus de chance.
Je le suppliai.
Ah faisait-il, c'est un grand
homme Il draine la drogue de tout,
la ligne. Il bat journellement la
douane et la police. Il assure le
bonheur d'une partie du Bottin
mondain. Il commande à une armée
de mer et à une armée de terre.
Prince Henri, tu t'emballes 1
Tu es un ignorant. Avant-hier,
il a fait kilos de rousse (opium)
et ICO kilos de haschish. Les ventres
de perroquet, c'est pour amuser la
douane.
C'étaient des aigles.
On fait aussi les perroquets..
Il est indispensable que la douane
ait de petits succès. Il les lui pré-
pare lui-même. Un petit succès de
la douane précède toujours un grand
coup do Père. il lave d'avance de
tout soupçon les quelques éminents
collaborateurs qu'il peut avoir. Mais
tu ne th verras pas. Il est chez lui et
il ne sort parnais. Il travaille pour
son fils.
Peut-être un mois plus tard, le
destin me sourit.
Un ami fumeur n qui venait de
débarquer était assis sur la Canno-
bière. Je le rejoignais.
A 6 heures du soir, il se leva et
me donna rendez-vous pour 8 heu-
res.
Où vas-tu ?
Il sourit et dit «Je vais voir le
Père. »
Je m'accrochai à son bras.
Je lui rapporte des nouvelles
de son flls qui est dans une rizerie
à Cholon.
Emmène-moi 1
Si tu veux.
La censure interdisait pendant la
guerre que l'on nommât les résiden-
ces des quartiers généraux. Je res-
pecterai cette règle. Je ne signalerai
PREMIÈRE PARTIE
LA RIVALE
X (suite)
Deux lemmes
N'aie pas peur, ce n'est rien. Un
vertige. Je suis heureux de t'avoir
rapporté tes lettres. Dans un Instant,
quand j'aurai plus de force, je partirai
d'ici, car je ne veux pas qu'elle puisse
invoquer contre toi la moindre appa-
rence de preuve. C'est un combat qui
commence entre elle et nous. Flo-
rence.
il parvînt à s'asseoir. Sa face avait
toute l'ardeur du délire. Il prit les
maina de Florence Béryl qui se tenait
devant lui, les attira, et mit sur elles,
si friches, ses lèvres sèches et chau-
des. Il se leva.
Je vais partir, dit-il d'une voix
sans timbre. Il le faut.
Elle ne rit pas un geste pour le rete-
ntr. Les deux questions qui limitaient
tout le problème l'obsédaient. Elle n'en-
trevoyait pas de solution, mais peut-
être que Laurencln, qui avait traîné
il s'en vantait .dans tous les prétoi-
res et qui connaissait tous les détours
copyriKBt Dy Suzanne Mlla 1926. Traduc-
tion et reproduction Interdites en tous pava.
pas au service de bombardement la ]
maison do l'adversaire. I
La voici.
Il ne s'agit pas d'un repaire de
bandib. L'homme qui vit là et qui
fournit d'opium, non seulement la
France, mais à peu près ci tout ce
qui fume en Occident, compte de
hautes relations. L'opium n'est pas
la coco. Il est vraiment de plusieurs
classes au-dessus. La coco est un peu
« trottoir ». L'opium est demeuré
« salon Le trafiquant qui opère
dans un vil milieu reste un trafi-
quant s'il sert des hommes qui
comptent il devient un fournisseur.
Une dignité s'attache à son négoce.
Au seuil de cette demeure je vais
jusqu'à sentir de la considération.
Nous avons frappé. La porte s'ou-
vrit. Et alors je commençai à vivrë
comme si je lisais un roman.
Une vieille face apparut.
-i. Je vous salue, Père indispen-
sable, fit mon ami.
C'était le « Père le roi de la
divine drogue, le grand-prêtre de la
fumée noire pour l'Occident.
Il s'inclina et dit
Mon respect précède vos pas.
On entra.
Il était habillé à la chinoise cami-
sole, robe et pantoufles. Il était tout
seul dans la pièce avec une lampe à
pétrole. Il nous fit asseoir là, autour
d'une table ronde.
Moi, je suis l'amitié, fit mon
compagnon ce visiteur-là et il
me désigna c'est la curiosité.
Le vtoux Chinois éleva une de ses
mains et son geste signifiait qu'il
s'en moquait totalement.
Et vous savez, ajouta l'ami, que
les curieux présentés par moi n'ont
rien des inquisiteurs-
Le fils est-il grand ? demanda
l'hôte.
Je l'ai vu. J'ai dîné avec lui.
Nous sommes allés tous les deux au
théâtre. Il m'a conduit, ensuite, à
rétablissement de chanteuses. Il est
grand.
Il est le flambeau de son père,
fit le Chinois, comme s'il se réveil-
lait.
Il veut venir à Marseille. Il dit
que, dans son idée, c'est la ville mer-
veilleuse. Il sait que son père est le
grand ordonnateur du plaisir pour
les mandarins blancs. Il en est fier.
Lui avez-vous dit qu'il serait
riche à l'heure du retour ? Il achè-
tera la rizerie. Le sait-il ? Ces pères
religieux français Font-ils bi'en
élevés ?
Il est accompli.
Le « Père », tout en restant assis,
s'inclina profondément du buste et
de la tête-
Alors tu ne connaissais pas le
Père ? flt mon ami. Regarde-le c'est
notre grande homme. Il a plus de
relations que toi 1
Je suis un profane, dis-je.
Cependant peu d'étrangers n'ont
davantage entendu parler de vous.
Depuis des années, je connais le
Père. Vous êtes illustre, monsieur,
dans tous les ports.
Je suis l'ami' des apaisés.
Les délégués de la Société des
nations qui s'occupent de la question
ont même prononcé, voici quelque
temps, votre nom devant moi.
Le Chinois s'inclina plus respec-
tueusement encore que tout à l'heure.
Mon ami se leva.
Au revoir 1 flt-il. Je suis en
France pour un an. Je compte tou,
les deux mois sur votre voyageur.
J'habite toujours où vous savez. Ne
im; laissez pas manquer de marchan-
di'se. Le fils est beau et grand 1
Cela est dit comme à lui, fit
l'ami des apaisés.
On sortit.
Tu crois avoir vu le Père ?
demanda mon ami. Ce n'est que son
géant, celui qui fait de la prison
quand il le faut.
Alors et toute ton histoire du
fils et de Cholon.
Tu as entendu elle a été dite
comme à lui.
(A suivre.) Albert LONDRES.
LA REFORME JUDICIAIRE
M. Girod vient d'adresser à NI. Bar-
thou, garde des Sceaux, une lettre de
protestation contre la réforme judi-
ciaire qui! a fait, vendredi l'objet
d'un décret.
Le député du Doubs déclare cette
réforme brutale et indique qu'une
discrimination devrait être faite
pour la suppression des tribunaux de
première i'nstance entre les régions
montagneuses où les communications
sont très difficiles en hiver et les
régions du Centre.
M. Girod demande que l'applica-
tion du décret de suppression ne soit
pas faite avant la ratification du
Parlement prévue dans les derniers
textes législatifs. Quoi qu'il en soit,
il annonce que dès à présent, il s'ins-
crit pour prendre la parole à la tri-
bune contre cette ratification.
Au comité na6onal du service de Santé
Le comité national de la Fédération
des services de santé, en applaudissant
aux distinctions qui viennent d'être ac-
cordées aux travailleurs des chemins due
fer, des mines, de la marine, etc., signale
au ministre de l'Fiygiène la cas de deux
membres de l'A.P., M. Bourdon, mani-
pulateur radlographe à Saint-Louis, at-
teint de radiotermite des deux mains,
menacé d'amputation, et Mme Pellerin,
inflrmière major, atteinte de cécité totale
à la suite de deux accidents survenus à
vingt ans de distance dans l'exercice de
ses fonctions.
de la procédure, pourrait la conseiller
quand elle serait seule avec lui.
Elle accompagna le comte jusqu'au
seuil de la maison. Le heurt d'un étrier
sur une boucle de sangle guida dans
l'ombre Louis de Prany vers son cheval.
Il maîtrisa la faiblesse dont il était
accablé et se hissa en selle. Un souffle
de vent glacé passa sur sa face et dis-
sipa un Instant le trouble des yeux. Il
dit c A bientôt. A demain. » et il
partit en frappant de son poing fermé,
avec de grands gestes de fou, son che-
val dont les sabots allumaient des étin-
celles sur les pierres.
Quand elle eut refermé la porte d'en-
trée, elle revint au salon et vit M* Lau-
rencin, jurisconsulte, assis à la place
même qu'occupait M. de Prnny.
Avez-vous entendu ? questionna-
t-elle.
Tout.
Et vous concluez ? fit-elle en
s'asseyant devant lui sur une cau-
seuse.
Que Mme de Prany a su dire les
mots qu'il fallait prononcer, que sa
position est très forte, et qu'aucun
motif de divorce n'existe.
Ceci admis, brusqua-t-elle, qu'al-
lez-vous faire pour que le divorce soit
prononcé quand même ?
Il se mit à rire, d'un gros rire satis-
fait, et elle ajouta avant qu'il eut
répondu
Car vous entendez bien que je ne
veux pas échouer et que je n'accepte-
rai jamais d'être vaincue. Si vous
m'aidez à réussir, ce que je vous dois
vous sera remboursé au double.
Au triple, enchérit-il.
Au triple, acquiese.a-t-elle. Alliance,
n'est-ce pas ?
Evidemment.
L'ANNIVERSAIRE DE LA MARNE
L'hommage de Paris
A l'occasion de la journée anni-
versaire de la victoire de la Marne,
le conseil municipal prendra part
aux manifestations organisées le di-
manche 5 septembre.
A 7 h. 30 du matin, M. Pierre
Godin, président du conseil munici-
pal, au nom de la Ville de Paris
M. Champion, vice président du
conseil général, au nom du départe-
ment de la Seine, déposeront une
palme il la statue du maréchal" Gal-
lieni, sur l'esplanude des Invalides.
Puis la déléqation, qui compren-
dra, avec M. Godin, président, M. de
Castellane, vice-p r é s i d e n MM.
Beaud, Contonot, Denais, Froment-
Meurice, Rendu, Riotor et Roeland.
conseillers municipaux, se rendra
sur l'emplacement même du champ
de bataille et prendra part aux
diverses cérémonies qui se déroule-
ront à Meaux et dans les environs.
A cette occasion, des palmes et des
couronnes seront déposées, au nom
de la Ville de Paris et du départe-
ment de la Seine, sur la grande tombe
de Villeroy, au monument de Baroy,
aux cimetières civil et militaire de
Chambry, au monument d'Etrepilly
des palmes seront déposées devant
la statue du maréchal Gallieni h
Trilbardou et au nouveau cimetière
de Meaux.
Le drapeau
de la ville de Philadelphie
A l'occasion de la célébration,
Philadelphie, de l'anniversaire de la
bataille de la Marne et de la nais-
sance de La Fayette, le drapeau off ert
par la ville de Philadelphie à la
Ville de Paris sera, comme les
années précédentes, hissé au cam-
panile de l'Hôtel de Ville le lundi
ti septembre, à 14 h. 30.
UN MARTINIQUAIS EST ARRÊTÉ
POUR FABRICATION ET VENTE
DE FAUX CONTRATS DE TRAVAIL
Par une mesure fort sage, les indi-
gènes algériens qui veulent venir tra-
barquer que s'ils présentent un contrat
do travail provenant d'un employeur de
la métropole et dûment 'légali.é.
Voici quelques semaines, la police
algérienne saisissait, à l'embarquerait,
une cinquantaine de certificats portant
de faux cachets et de fausses signatures.
La brigade nord-africaine de Paris, infor-
mée de ces faits, chargea aussitôt de
l'enquête un de ses plus habiles agents,
l'inspecteur Zekri. Celui-ci apprenait,
après de discrètes recherches qu'un
manoeuvre kabyle nommé Amran Anara,
demeurant 75, rue des Haies, avait
vendU à son compatriote Megouda,
moyennant 400 francs, deux faux cer-
tificats qui, expédiés en Algérie, y avaient
été saisis par la police.
Amran Amara, arrêté et interrogé, ré-
véla qu'il avait eu ces papiers d'un autre
Kabyle, Mebarek Oussadi, demeurant
188,' rue Nationale. Oussadi, pour se dis-
culper son tour, indiqua que les faux
certificats lui avaient été vendus, pour
400 francs, par un Martiniquais nommé
Octavien Body, marchand de chiffons, se
parant du titre d' ingénieur et habi-
tant 5, villa Saint-Mandé.
Ce Martiniquais avait été condamné,
en avril dernier, 11 trois mois de prison
pour fabrication et mise en vente de
faux certificats. Une perquisition opérée
chez lui flt découvrir quatre tampons
d'encres de couleur, qui correspondent
aux encres des faux cachets. Au mo-
ment où les inspecteurs emmenaient le
Martiniquais, Il essaya de s'enfuir. Main-
tenu et conduit au commissariat de Cha-
ronne, Octavien Body, interrogé par M.
Lecoustard, secrétaire, refusa de répon-
dre sans l'assistance d'un avocat.
Il a été envoyé au dépôt.
UN DÉJEUNER DE 800 COUVERTS
OFFERT PAR UN GÉNÉREUX AMÉRICAIJV
LE BANQUET, Dans les médatilons M. et Mme Maynard.
Les pensionnaires du Palais de la
Femme ont eu, hier à midi, une heu-
reuse surprise. Le déjeuner était
encore meilleur marché que d'habi-
tude il était gratuit.
C'est un riche Américain, NI. May-
nard, membre de l'American Legion
et administrateur de puissantes
sociétés industrielles, qui, ayant
Elle reprit, en lissant un faux pli de
sa robe
Avez-vous déjà un plan d'action
Heu Heu fit-il, pas encore,
mais je l'aurai bientôt. La question,
d'ailleurs, se présente théoriquement
avec assez de simplicité. Etant donné
qu'il n'existe contre Mme de Prany
aucun motif de divorce, de quelle ma-
nière agir pour en créer un ? Ce n'est
qu'à l'exécution que la difficulté com-
mence.
Faux témoins, fit-elle négligem-
ment.
Mais Il se récria, les deux ninins ten-
dues en avant et largement ouvertes.
Attention, petite madame. Le faux
témoin, qui s'expose aux rigueurs du
code pénal, et qui le sait, ne peut guère
être pris que dans une classe sociale
assez basse et, par cela même. est sus-
pect d'emblée. Contre la voix d'un
faux témoin, la voix d'honnête femme
de Mme de Prany aurait beau jeu peut-
être.-
Par le geste et par l'ironie de l'Into-
nation, Il souligna la voix d'honnête
femme et Florence Béryl le remercia
d'un sourire.
11 ajouta
A cette première considération
ajoutez, je vous prie, la difficulté de
bâtir le faux témoignage proprement
dit. On vient affirmer que, tel jour, en
tel lieu, telle personne s'est rendue
coupable de telle chose. Oui, mais si
cette personne parvient a prouver
qu'elle était en un autre endroit ce
jour-là, et la preuve est souvent facile,
l'échafaudage succombe et retombe sur
les faux témoins, sur ceux qui les ont
provoqués, sur vous, sur moi.
Alors ? questlonna-t-elle.
Alors, répondit-il, plutôt que de
recourir à un faux témoignage banal,
LÉGION D'HONNEUR
INTERIEUR
Promotion normale
Commandeur M. Abric, journallste
à Paris.
Officiers MM. Benedetti, préfet des
Alpes-Maritimes Ducaud, préfet de
l'Hérault Denis, conseiller général,
maire de Toit] (Meurthe-et-Moselle)
Caille, Chichet, Marzloff, Oulmann et
Saglio, journalistes à Paris.
Chevaliers. MM. (jallara, préfet de la
Haute-Saoae Taiusac, préfet du llautes-
Pyrénées Marron, chef du cabinet du secré-
taire général du ministère de l'Intérieur
Cii(le>I, sous-clier de bureau au ministère
Varln, secrétaire de la direction de la sû-
reté généra!e; Bayon-Tarye, rédacteur prin-
cipal au ministère; l'iciion. commis principal
au ministère Yettt, soiB-i>réI'et d'Autun
borelly, attaché ail secrétariat général de
la questure du Sénat; Chavany, maire de
Colombes (Seine); Debré, grand rabbin a
Parts; Gintsty, maire de Fresnes (Seine)
Pi&iuet, ancien maire de Marboz (Ain)
Charles, maire de la Bastide-de-Sêrou
iArlègre); Sonnet, maire des niceys (Aube);
doctcur Emcrlt, conseiller' général de Saint-
Jean-d'AnKély; RiITaterr.9. Conseiller général
de la Creuse; Dr Latooiwmatrc de PcyrUlac
(Dordogne); Dr Aules, de âailians (Dromo);
couton. maire de Clarensac (Gard); Villaret,
conseiller général du Gard Laurent et
Mailerin Gfirln. conseillers généraux de
l'Isère; Graby, maire d'Arbols (Jura); Saus-
set, maire de Marcilly-en-Gault (Loir-et-Cher);
Lenglet, maire de Faux-Fresnay (Marne)
Kergraravat, maire de Gourin (Morbihan).
MM. Trulllet, maire de Sceaux-sur-Hutsnc
(Sartlie) Gauihcrln, maire d'Argenteull
(Seine-et-Oise); Esbcrard, maire do Salernes
(Var); Ltmouzy, maire de Saissac (AUdc);
Olivier, président du conseil d'arrondisse-
ment de Caen; docteur Poueydebat, maire
d'Aramits (Basses-Pyrénées); Ravisa, ancien
maire de Montélimar (DrOme) Moleyre,
maire de Saint-Martln-en-Coailleiix (Loire);
Gallot, maire de Domfroul; Carrel, maire de
Cbindrieux (Savoie); Le GoiT, conseiller mu-
nicipal de Pontrleux (Cotes-du-Nord) Chau-
vet, architecte en chef des Bouches-du-
Iibône; Aussadlsse, agent-voyer en chef de
la Corrèze; Pichon, secrétaire en chef de
la sous-préfecture de Dinan; Canton, secré-
taire du conseil général des Landes; Fleury,
agent-voyer en cher de la Loire-Inrérieure:
Mas, secrétaire général de la mairie de
Clermont-Ferrand; Gousserey, chef de divi-
sion il la préfecture de la Haute-SaOne
nagé secrétaire adjoint de la mairie de
Douai; Perilhou, secrétaire ffénéral de la
mairie de Perpignan; Dallaire, secrétaire
général adjoint de la mairio centrale de
Lyon; nos collaborateurs Geor2es menât et
Henry Jagot; Brigand, Uausade, Cristlni,
Ebstein, Gulllaux, Bougy, dlt André Gybal,
Jagerschmidt, Lamotte, Priollet, dit Maxime
La Tour, Tabaraud, Vays?ettes, .journalistes
iL Paris; Scignon, dit André Négis, journa-
liste à Nice.
Police
Officier M. Mareohai, directeur ad-
joint de la police municipale à Paris.
Chevaliers MM. Niclausse, commis-
saire divisionnaire à Paris Siron, com-
missaire d'arrondissement de Paris
Marcel Guillaume, commissaire division-
naire à la direction de la police judiciaire;
Fabre, commissaire central, chef des
services de la police-d'Etat de Toulon et
de la Seyne Ducloux, commissaire de
police mobile au contrôle général (tes
recherches.
Promotion des maires
MM Ausslèrc, d'Arbonne (Seine-et-Marne);
Bacon de Labouheyre (Landes); Bariou, de
Meilars (Finistère); Barrere, de MontéRir.
(Hautes-Pyrénées); Bertrand, de cabourg
Calvados); Bidaux, de VUlars-le-Sec (Bef-
fort)' Buteau de Sivlgnon (SaOne-et-Lotre);
Carraz, de Montrlcher (Savoie); Chantegrellh,
de s'alnt-Michel-de-Villadelx (Dordognei;
Chausstn, de Seurro (Côte-d'Or); D' CI sterne,
de Basslgnac-le-Haut (Corréze); Conthe, de
Nieudan (Cantal); Cramaussel, de Durfort
(Tarn)- Datgnan, do Bézcrll (Gers); Decoua,
de Francin (Savoie); V Dewevre, de Petit-
Synthe (Nord); DuchasteHer, de Vlessolx
(Calvados); Dumaz, de Noyer (Savole); Du-
mnrtler, de Pollonnay (Rhône); Dutroutlh, da
Soues (Hautes-Pyrénées); Flerobe, de Mo:i-
tancy-firémoncourt (Doubs); Fraysstnet. de
Loze (Tarn-et-Garonne); Fruteau, de Nom-
dieu (Lot-et-Garonne); Galan, d'Esca
(Hautes-Pyrénées); Galmard, de hlondevllle
(Seine-et-Oise); Grallle, des Adrets (Var);
Guervllly, de Plégnien (Côtes-du-Nord);
D, Lacroix, de Salnt-Aulaye (Dordogne);
Marie, de Saint-Charles-de-Percy (Calvados);
Palazl de Satnt-Grégotre (Tarn); Palazo. de
Castillon (Basses-Pyrénées); Peytavl, de Ser-
ralonsrue (Pyrénées-Orientales); Poquet. de
Louchy-Montfand (Allier); Prat, d'Araui
(Basses Pyrénées) Rivière, de Flouée
(Aude); Roïerey, de Duranville ,(Elire); SI-
monet, de Lalzé (SaônB-et.^oIre); Vlallqn, de
Chambost-LonKessalgne (Hhône).
connu, pendant son passage à Paris,
la belle œuvre due à l'initiative de
!'Armée du salut, a tenu il y parti-
ciper. par une invitation générale à
déjeuner. M. Maynard ne se coltenta
pas d'offrir abandonnant le luxeux
palace de la place Vendôme, où il
est descendu, il tint à partager, avec
sa femme et sa fille, le menu de ses
huit cents invitées.
dangereux, Il vaut mieux essayer de
créer des apparences de faute. On peut
par exemple amener la personne que
l'on veut perdre dans un endroit sus-
pect. On peut aussi, avec un peu de
malice, lui faire prononcer des paroles
qu'elle croit sans danger, qui sont à
double sens et qui la compromettent.
On peut. Que sais-je ? Sur ce thème
d'un piège, d'un traquenard, les varia-
tions sont possibles à l'infini. Et, somme
toute, la partie se présente contre
Mme de Prany sous des couleurs favo-
rables, Mme de Prany va vivre avec sa
confiance en son passé et en sa voix
d'honnête femme.
Il railla encore et poursuivit
Or, les gens trou confiants sont ii
la merci de ceux q,u,i les guettent. La
confiance est une sorte de sommeil. Joi-
gnons à cela que Mme de Prany est
assez malheureuse pour n'être pas
clairvoyante et nous pouvons vraiment
penser que la partie est belle.
Il s'interrompit et ajouta en inci-
dente
Nous ressemblons deux traîtres
des vieux drames de l'Ambigu.
Il rit. Elle sourit. Il continua, avec
un clignement d'oeil
Laissez-moi faire, petite madame.
Je vous laisserai faire, répondit-
elle tranquillement, lorsque vous saurez
très exactement ce que je veux.
Ne me i'avez-vous pas dit Le
divorce.
Oui, le divorce. Mais Je yeux
aussi et surtout peut-être que si
Mme de Prany m'accuse pour se défen-
dre, sa voix d'honnête femme ne soit
pas crue par mon fils.
Elle ne souriait plus, maintenant.
Elle attachait son regard sur le regard
de Laurencin. A mots Lents, choisis,
réfléchis, elle dictait des ordres.
Propos de bonne humeur
LES ALPEs'tRAGIQUES
ou
VACANCES, ADULTÈRE ET ENVOUTEMENT
par CAMI
PREMIER ACTE
L'ACCIDENT REVELATEUR
(La scène représente une montagne suisse.)
LE MARI EXCURSIONNISTE. Grand
amateur d'excursions, accompagné de ma
femme et du fidèle ami de notre ménage,
je passe mes vacances en Suisse. Aujour-
d'hui, avec un guide et quelques touristes,
je fais l'ascension de cette montagne
escarpée. Ma femme, trop fatiguée, a pré-
féré rester au village, et notre complaisant
« amt-du-ménage a bien voulu lui tenir
compagnie.
LE GUIDE, désignant un gouffre.
Voici, le Trou du Diable ainsi
nommé parce qu'à cet endroit un malheu-
reux excursionniste périt victime de sa
distraction. Son guide ayant glissé dans
le gouffre juste au moment où il lançait
la phrase traditionnelle Suivez le
guide 1 s, le voyageur distrait emboîta le
pas au guide et le suivit dans l'abîme 1.
(Les excursionnistes se remettent en
marchc.)
LE Mari-excursionniste, lisant une
inscription au bord d'un précipice
ICI
MONSIEUR NESTOR BARBICU
AGÉ DE 78 ANS, EST TOMBÉ
AU COURS D'UNE IMPRUDENTE
PARTIE DE « COLIN-MAILLARD b
N'IMITEZ PAS CE VIEIL IDIOT
ET PRIEZ POUR LUI 1
LE GUIDE. Nous allons nous reposer
ici quelques minutes avant de poursuivre
l'ascension.
LE mari-touriste. Je profite de
cette pause et je cueille un petit bouquet
de fleurs alpestres pour ma chère épouse
qui doit s'ennuyer pendant mon absence
(Il se penche sur le bord du précipice pour
cueillir une fleur, perd l'équilibre, tombe
dans le vide et reste suspendu au-dessus
de l'abîme par la corde qui le relie aux
autres excursionnistes.) Ciel! Pourvu que
la corde résisté' Oh! Oh! mais que
vois-je au-dessous de moi, au bas de la
montagne Ma femme et notre « ami-du-
ménage g amoureusement enlacés dans
une grotte Ah! l'horrible et double
supplice! Etre suspendu au-dessus d'un
précipice et m'apercevoir juste à ce
moment que je suis cocu! Oh! les misé-
rables! Ils m'ont aperçu planant au-
dessus de leur groupe adultère, comme une
ombre vengeresse, et ils fuient éperdument
vers le village. Oh! rage impuissante!
LE guide. Courage! Nous vous
hissons avec précaution hors du gouffre!
(On le hisse avec précaution hors du
LE mari-excursionniste, à part.
Ah femme adultère et perfide ami-du-
ménage ), je me vengerai!
DEUXIÈME ACTE
LE SORCIER DU VILLAGE
(La scène représente la chaumière du
c sorcier-du-village s>, le lendemain)
LE SORCIER-DU-VILLAGE, au mari-excur-
sionniste, qui entre. Etranger, que dési-
rez-vous d'un humble serviteur de Satan ?
LE MARI EXCURSIONNISTE. Me ven-
ger Me venger de ma femme, qui s'est
enfuie hier avec le perfide ami-du-ménage 1
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Pour vous
venger, iriez-vous jusqu'à désirer la mort
de votre indigne épouse ?
LE mari EXCURSIONNISTE. Oui, mais
pas au delà
LE SORCIER-DU-VILLAGE, d'une voix
mystérieuse. L'envoûtement vous offre,
en ce cas, un moyen pratique de vous
venger sans aucun risque.
LE MARI-EXCURSIONNISTE. Qu'est-ce
que l'envoûtement ? Parlez
LE SORCIER-DU-VILLAGE L'envoûte-
ment peut se pratiquer de deux façons
différentes d'abord la première méthode
préconisée par Nostradamus.
LE mari-excursionniste, avec impa-
tience. Voyons cette première méthode
préconisée par Nostradamus.
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Voici cou-
pe ? à minuit, la veille de la Toussaint,
dans un cimetière, la treizième branche
d'un cyprès planté entre la tombe d'un
enfant mort-né et celle d'un zouave mort
de la coqueluche. Achetez sans marchan-
der le cœur d'une vache noire décédée
entre le deuxième et le troisième quartier
de lune et plongez-le dans une marmite où
vous aurez fait bouillir la branche de
cyprès, la moitié d'un chat noir bossu et
la queue d'une taupe borgne ayant séjourné
sept jours sous la langue d'un albinos.
Achetez ensuite, toujours sans marchan-
I der, une râpe, que vous placez dans votre
soulier gauche, et vous rentrez chez vous
sans vous retourner. Une fois dans votre
maison, vous râpez sur le coeur de la
vache trois cheveux appartenant à la per-
sonne que vous désirez envoûter. Vous
prenez enfin une aiguille à tricoter n'ayant
jamais servi, et vous percez le cœur de la
vache en mâchant une pomme cueillie le
surlendemain de la Saint-Grégoire. Au
même instant, la personne envoûtée a le
cœur également percé, fût-elle cachée à
l'autre bout du monde. Vous voyez que
i c'est simple.
LE mari-excursionniste. Evidem-
ment. Mais n'y a-t-il pas un autre
moyen ?.
LE sorcier-du-vii.lage. Oui. Les
envoûteurs modernes ont simplifié les
choses. Il suffit à présent de percer la
photographie de la personne à envoûter à
la place du cœur, en récitant la formule
cabalistique. L'essentiel est d'opérer dans
un endroit complètement obscur.
LE mari-excursionniste. Cette der-
nière méthode me plaît.
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Alors, voici
C'est ma volonté formelle, Irré-
ductibleV Je vous prie de ne jamais
l'oublier ni la négliger. C'est elle qui
doit vous conduire. Ecartez tout plan
qui ne tendrait pas vers le double but
que je vous trace.
Il méditait en pinçant entre le pouce
et l'index sa lèvre inférieure.
Bon, bien, fit-il.
J'imagine, ajouta-t-elle plus len-
tement encore, que ce double but serait
atteint si Mme de Prany pouvait être
enfermée dans un tel réseau d'apparen-
ces, c'est là votre expression, que sa
voix d'honnête femme en soit étouffée
ou rendue méconnaissable. Cherchez,
maître Laurencin.
Je trouverai, affirma-t-il.
Il frappa dans ses mains et se leva.
Sur ce, petite madame qui me rem-
boursera au triple de ce que vous me
devez, entrons en campagne sans retard.
Le premier point est de savoir où
Mme de Prany va se réfugier. Sans
doute la retrouveral-je à la gare de
Bar-le-Duc, et la suivre ne sera qu'un
jeu. Le deuxième point est d'obtenir de
M. de Prany qu'il consente à me confier
ses intérêts.
Je me charge de cela, promit-elle
en se levant aussi et en se mirant dans
une glace de Venise accrochée à la
muraille au-dessus du divan. Dès que
M. de Prany le pourra, il se rendra à
votre cabinet. Je vous représenterai
comme un homme d'affaires qui m'a
rendu, autrefois, de grands services. Il
est inutile, je crois, que vous ou mol le
renseignions sur la façon dont nous
nous sommes connus.
Elle sourit de nouveau. M* Lauren-
cin poursuivit
Il faudra aussi que M. de Prany
me laisse libre d'agir il ma guise contre
Mme de Prany, A quoi nous servirait
1 la formule cabalistique écrite sur parche-
min vierge, avec du sang de chouette
adulte. C'est trois cents francs.
LE MARI excursionniste. Pour
assouvir une vengeance, je ne regarde pas
à la dépense. Voici l'argent. (II paye,
prend la formule cabalistique et sort.)
TROISIÈME ACTE
L'ENVOUTEMENT
(La scène représente la chambre d'hôtel
du nlari.)
LE MARI-EXCURSIONNISTE. Voici
minuit L'heure de l'envoûtement 1 J'ai
appris par cœur la formule cabalistique
pour la réciter dans l'obscurité. J'ai acheté
une aiguille à tricoter n'ayant jamais servi.
Il ne me reste plus qu'à éteindre la
lumière et à percer la photographie de
l'infidèle Enfin 1. Je vais donc pouvoir
me venger (Il éteint, et dans l'obscurité
on entend sa voix réciter la formule
cabalistique.)
Am, stram, gram,
Pique V Pique
Kolêdram,
Pique Pique
Ratatam,
Am, strana, gram, etc., etc,
QUATRIÈME ACTE
L'ERREUR
(Même décor. Le matin.)
LE mari-excursionniste, s'ézeillant.
A cette heure, mon indigne épouse doit
être morte dans les bras de c l'ami-du-
ménage » L'envoûtement a dû réussir
T'ai percé sa photographié après avoir
récité la formule cabalistique. Je me suis
vengé 1. (On frappe.) Entrez
LE garçon-d'hotel. entrant. C'est le
chocolat de Monsieur. (Ramassant une
photographie sur le tapis.) Ah Monsieur
devrait faire attention et ne pas s'amuser
à percer les photographies du panorama
des Alpes que nous mettons dans lés
chambres des voyageurs.
LE mari-excursionniste, à part.
Par Satan Me serais-je trompé 1. (il
bondit dh lit et. prend la photographie
yercée que lui ferad le garçon d'hôtel.)
Malédiction Dans l'obscurité, je me suis
trompé Croyant prendre la photographie
de mon indigne épouse sur la table, j'ai
transpercé le panorama des Alpes Vite,
habillons-nous et courons constater le
résultat de ma fatale crreur (il s'habille
la hâte.) J'ai envoûté une montagne
(Il sort af folé.)
CINQUIÈME ACTE
L'ENVOUTEMENT IMPREVU
(La scène représente la chaine des Alpes.)
LE mari-excursionniste. J'aperçois
d'ici la montagne que j'ai envoûtée par
erreur. Il n'y a pas de doute L'envoûte-
r"cnt a parfaitement réissi 1 L'endroit que
j'ai percé sur la photographie est égale-
ment percé sur cette montagne, dont !e
flanc présente une blessure béante, un
trou gigantesque 1 (Fou d'orgucil.) Ah
je puis le dire en contemplant mon
couvre je suis le roi des envoûteurs
Ma puissance ne connaît plus de bornes
Tremblez, mes ennemis Tremblez, puis-
sants de la terre Je suis désormais
maître de vos destinées Je suis l'Envoû-
teur le plus puissant du monde, puisque
j'ai envoûté une montagne, puisque je l'ai
percée aussi facilement qu'une motte de
beurre 1 Mais voici un jeune pâtre qui
garde ses moutons. Demandez-lui quel est
le nom de ce pic majestueux que j'ai
envoûté. (Au jeune pâtre.) Dis-moi, jeune
pâtre, quel est le nom de ce pic qui se
dresse devant nous, là-bas ?
LE JEUNE-PATRE. C'est le Simplon
LE mari-excursionniste. J'ai percé
le tunnel du Simplon 1
RIDEAU
Texte et dessin de CAMI.
LA COUPE BRÈGUET
Une tentative du lieutenant Marie
Le lieutenant ASarle, effectuant son pre-
mier circuit de la coupe Bréguet, est rentré
ce soir à Villacoubliy, à 17 heures, ayant
couvert !es 1.080 kilomètres de ce premter
parcours autour de la France la vttesse
moyenne de 201 km. 400.
de constituer un dossier s'il devait
refuser plus tard de l'utiliser ?
Evidemment répondit-elle en pas-
sant son doigt mouillé sur ses lèvres
pour en aviver la pourpre. Mais ceci
est affaire entre vous et lui. Vous l'avez
entendu. Vous savez qu'il est prêt à
tout.
Ils se dirigèrent vers la porte du
salon. Quand ils furent dans l'anti-
chambre, il s'arrêta brusquement, et il
dit, avec cette intonation à la fois
hésitante et frémissante qui atteste la
persistance de la méditation et la joie
de la découverte
Je crois que je viens, la, de trou-
ver la manière dont Il faudrait agir.
Oui, je le crois. Evidemment les choses
ainsi présentées seraient terribles, et
Mme de Prany serait vaincue sans
pouvoir tenter de lutter. En deux mots,
voici-
Mais 11 bifurqua.
Non, non, pas encore. Une idée
comme celle-ci vaut d'être étudiée,
mûrie, et tire sa véritable force des
détails. Je vous l'exposerai quand elle
sera entièrement au point, mais je puis
vous affirmer, dès aujourd'hui, qu'elle
étouffera la résistance et les nccusa-
tions de Mme de Prany aussi sûrement
Il chercha ses mots. ut claquer ses
ttoîgts, et acheva, tandis qu'une grosse
joie éraillait sa voix
.Aussi sûrement pour parler
comme dans les vieux mélodrames
qu'un bâillon sur la bouche étouffe des
cris.
Deux jours après, à trois heures d'une
après-midi froide et pluvieuse, le comte
de Prany entra, rue du Faubourg-
Saint-Honoré, dans le cabinet de tra-
vail de M" Laurenciu, jurisconsulte. Il
NOS ECHOS
Aujourd'hui
La flamme du Souvenir sera ranimée par
Fédération des engagés volontaires alsa-
ciens-lorrains, à 18 h. 30.
Marché des arts en plein air, boulevard SI!'
(entre les Grands Boulevards et
la rue rie Rivoll), de 8 heures à la nuit.
Bal tes Enfants de Guyant à Paris. il h. 30.
10, rue des Messageries.
Cérémonie religieuse Saint-Etienne du
Mont, 16 IL 3o, salut d'action de jrrace3 et
prières au tombeau de sainte Cenevieve
pour l'anniversaire de la batatile de le
Pèlerinage au chêne de Gallieni, jardin du
Luxembourg.
Concert IG ii., Tuileries.
Concert» publics ̃ 18 h., parc Montsourlv
rihamn-de-.Mais, squares d'Anvers et Vlo-
Fete'dii « Morvan paris il b., tour Eiffel.
Sports Courses, rl Chantilly, à 14 h.; Cy-
clisme, au parc de3 Prince?, à fi h. 30,
réunion Internationa!© Course à pied, à Il
porte Mitlllot, .1 H h. dépa,rt du Tour
de Paris arrivée vers 18 h. 50.
T. S. F. Emissions et radio-concerts du
poste du Petit Parisien et des principales
stations rie Kranco et (le l'éiranger. (Voir
au Courrier des amateurs.)
Ainsi qu'il en a pris la coutume, cha-
que année M. Eugène Plgulère, le ton-
dateur de l'œuvre des Chênes célèbres,
invite la population parisienne rendre
une pieuse visite, aujourd'hui dimanche,
an chêne de Gal.liftni, planté depuis quel-
ques années dans le jardin du Luxem-
hourg, en face ta statue de Ferdinand
Fabre. On est prié do ne pas cueillir des
feuilles de cet arbre célèbre.
Un groupe do féministes va entrepren-
dre, en autocar, une tournée de propa-
gande à travers la France. Les mili-
tantes quitteront Paris mardi matin,
pour Nantes. Biarritz et'e Centre. Elles
se proposent de s'arrêter dans chaque
ville et rillage de leur itinéraire et, d'y
distribuer, outre la bonne pa,role fémi-
niste, des tracts, brochures et affiches.
L'Académie des sciences morales et
politiques a levé hier sa séance en signe
de deuil, il focension de la mort de
M. Morizot-Tliibaiilt, membre de la
Compagnie, njot-mmont décédé.
L'Académie des beaux-arts a reçu de
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, une lettre, lue en séance d'hier,
l'invitant à lu! adresser une liste de
candidats au poste de professeur de
l'Ecole supérieure des beaux-arts du
Caire.
La première journée du marché des
Ails, qui s'est ouvert hier boulevard Sé-
hastopol, a obtenu un grand succès.
Beaucoup de monde et beaucoup d'ache-
teurs, pour -le plus grand bien de la
caisse de retraite que les membres du
marché sont en train de constituer. Au-
jourd'hui, dernière journée.
Agréable au goût, utile il votre santé,
la Ccessonnée excitera votre appétit,
étanchera votre soif et deviendra cer-
tainement votre apéritif de prédl-
lection.
OBSEQUES
Les obsèques de NI. Charles Boiivol-
sin, agent d'immeubles, décédé acci-
dentellement Royan, auront lieu le
lundi 6 septembre, a il heures prycises,
en l'église Notre-Dame. Le présent avis
tient lieu do faire-part.
LES URBANISTES AMERICAINS
A L'HOTEL DE VILLE
Un groupe impnr!:i!it d'urbanistes
américains, architectes paysagistes et
ingénieurs qui se sont spécialisés dans
l'étude des plans des villes et leur
aménagement en parcs, terrains de jeux,
etc., sont de pnssage il,iris, venant de
Hollande et se rendant ù Vienne, où va
se tenir un congres.
Nos hôtes, auxquels l'Association des
cités-,jardins fait les honneurs de la
capitale, ont été reçus hier matin à
l'Hôtel de Ville où, après leur avoir
souhaité la bienvenue au nom du con-
se:1 municipal, M. Bùcaille- leur a fail
visiter les salons de l'édiftce munici-
pttl. Au nom de la délégation qu'elle
préside, Mlle James de Washington a
remercié la municipalité de son accueil.
REPRÉSENTATIONS
= POUR LA JEUNESSE 1
'Organisées par 'e Petit Par,s'en |
DEMAIN 6 SEFTE-SBEE
Cendrillon, à l'Apollo-Théàire de Toulouse
Suivront
1 Moau»l>an. 7 fhéJtre h.ii c n Cewlrillon
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i fuma, 9. Th. Municipal 'eu mitin.) Cendrillon
I LimoiM. S. Tb. Minicipal ea «otm Cadet- IIOUSSSl
I Moatlofon. 10. Théâtre Mtmicira' fendritton
i Bourges 11 Grd i-'aini Cendriltotl
æ Or'; ni, é U: Munie! a1.. Cendrillon
I Parii. 13, P!.« du Tertre l.enariHon
'TilITIIIIIIIlill'llllllllllUIIHI'It'l1'!»!11!111'1'1111"1111"*1"
COLLIEH DE PEIILES perdu quat de la
Mégisserie (I*r). Bonne récompense a qui
rapportera square du Trocadéro
DIRECTION ET ADMINISTRATION
rue d'Enghien, Paris-10'
Lipna t (SUTENBERG 02-73,
UUshonùnx, I PROVENCE 37-36 INTER 555. 556. H»
ABONNEMENTS 3 mois 6 moi. i
| Parti. Seine et Seine-et-Oise^ » 42 »
| France et colonies » »
Etranger (tarif A) 35 70 140 »
| Etranger (taril B).. 50 200
Le laiii a est actuellement applicable aux t/avs suivants:
Albanie. Angleterre, Australie, Brésil. Chine. Dantzig.
Finlande, Guatemala, Philippines, Indu Britanniques,
Irlande. 1.lande. Lithuanie, Mexique. Nouvelle -Zeiand*.
Palestine, Rhodésia. République Dominicaine, Suis»».
Venezuela.
u laril A est afiblkoble d tout la aufu oam.
eut, autour de lui, un regard morne,
sans expression, vers des meubles
usuels deux cartonniers accotés la
muraille, une hibliothèque d'acajou à
portes grillées de cuivre, une machine il
écrire endormie sous sa housse de toile
cirée. Il gagna un fauteuil de cuir pro-
fond, près d'une table que chargeaient
des dossiers, et s'assit. Son chapeau,
que piquetaient des gouttelettes de
pluie, roula ù ses pieds et il ne le
ramassa pas. Ses mains, pressées entre
ses genoux, grelottaient. A sa gauche,
la pluie coulait en grosses larmes sur
deux fenêtres. Un bruit lointain et
sourd de vie montait de la rue.
Laurencin, tassé dans un fauteuil
tournant, observa Louis de Prany, le
visage émacié sous le pansement de
gaze. résuma son examen en quelques
phrases secrètes La fièvre est en
lui. Il a bravé la souffrance du
voyage. Il acceptera aisément tout ce
que je lui proposerai.
Monsieur, dit enfin le comte, j'al
fait, pour venir jusqu'ici, un très grand
effort. Mais je ne roulais pas retarder
le moment de vous confier une grave et
difficile affaire. Vous m'avez été recom-
mandé par une personne qui mérite
toute ma confiance et qui m'a loué
votre habile.
Il dut s'interrompre. Il crut, tant ses
yeux s'obscurcirent, qu'il allait tomber
le front contre la table, évanoui. Il
ajouta, par lambeaux de phrases
Je n'en peux plus. je. divorce.
Aucun grief. Divorce nécessaire.
Et M* Laurencin broda, sur ces tron-
çons de pensée, un discours prémédité,
dont la conclusion fut d'attester la
nécessité « de suppléer a l'Inexistence
des griefs par tous moyens opportuns ».
(A suivre.) Suzanne Mua.
LE PET» PARISIEN
5-9-26
sa montre. On allait au cap Pinède.
Un paquebot de la ligne de Chine
terminait sa manœuvre d'accostage.
Nous, trio d'innocènts, nous nous
promenâmes le long du bord. Au
bout de deux heures et demie, je dis
aux deux messieurs « C'est long »
Au bout de trois heures et quart, les
deux messieurs frémirent des nari
nes. Un inscrit, en vêtement de toi te
bleue, descendait du paquebot et s'en
a!!ail prendre son tram afin d'em-
brasser plus tôt sa famille. Il empor-
tait même sous son bras deux gros-
ses boules de pain pour faire à ses
petits enfants de bonnes tartines
dans du pain de mer.
Laissez-nous et suivez, me
dirent mes compagnons.
Je suivis. Les deux bourgeois
abordèrent l'inscrit. Sans moi le trio
se reforma. Il entra au poste de
police du quai. J'entrai aussi.
Les deux boules de pain étaient,
remplies d'opium.
La semaine suivante, nouveau
coup de téléphone. Il s'agissait de
deux ai-les empaillés qui m'atten-
daient dans un arrière-bureau de la
douane. Ces deux oiseaux s'étaient
fait pincer le matin en descendant
d'un cargoboat. Le ventre de l'un
était déjà vide. On ouvrit le ventre
de il s'en échappa douze
boîtes en fer-blanc. C'était du bon
opium de Bénarès. Les aigles, eux,
étaient de l'Himalaya.
Un autre jour, j'arrivai trop tard..
en ne m'avait pas attendu pour
déshabiller deux boys annamites. La
scène avait eu lieu dans un entre-
pont. Deux boyaux gonflés de la
divine marchandise entouraient le
corps des petits boys.
Je vis d'autres coups les cannes
creuses, les l'aus livres, les chaus-
sures avec leur forme, les formes
n'étant qu'un récipient. On se sou-
vient encore d'une époque récente où
chaque courrier apportait un para-
lytique. E', les douaniers eux-mêmes
s'écartaient pour laisse r passer
l'opium dans les béquilles. Il y eut
aussi la civière Le pauvre colonial
couché et grelottant, une couverture
jusqu'au menton et les poches bour-
rées de drogue.
Ce ne' sont là que des incidents de
la guerre.
Il est un généralissime des contre-
bandiers de l'opium. Tous ceux qui
ont voyagé aux pays de la drogue
l'ont entendu nommer. On ne sait pas
son nom, mais on l'appelle le Père.
Les ports de Changhaï, de Hong-
Kong. de Saigon travaillent, pour le
Père Riche plus que toute la police
de Marseille et des environs, les
coups de main de l'adversaire ne le
gênent pas. Les boules de pain, les
aigles empaillés, les béquilles qu'on
lui vole, cela n'est rien, c'est la part
du feu. C'est un Chinois. C'est peut-
être bien l'homme le plus mystérieux
rle Marseille. J'ai longtemps cherché
le moyen d'approcher le Père.
Un Grec d'Egypte, qui ressemble à
un olivier parce qu'il est noueux de
corps et chevelu du sommet, et qui
est connu dans les bars sous le nom
de prince Henri, m'avait d'abord pro-
mis son appui.
il était bien placé, c'était le fondé
de pouvoir du Père. Le chef d'état-
major, si vous voulez.
Ce n'était pas, d'ailleurs, une tout
à fait basse crapule. Grâce à un
second emploi que. par déférence
pour une honorable carrière je me
garderai de préciser, il jouissait,
d'une incertaine immunité diploma-
tique. Or le prince Henri, n'avait pu
me servir.
Renonce I Tu serais le préfet
des Bouches-du-Rhône que tu n'au-
rais pas plus de chance.
Je le suppliai.
Ah faisait-il, c'est un grand
homme Il draine la drogue de tout,
la ligne. Il bat journellement la
douane et la police. Il assure le
bonheur d'une partie du Bottin
mondain. Il commande à une armée
de mer et à une armée de terre.
Prince Henri, tu t'emballes 1
Tu es un ignorant. Avant-hier,
il a fait kilos de rousse (opium)
et ICO kilos de haschish. Les ventres
de perroquet, c'est pour amuser la
douane.
C'étaient des aigles.
On fait aussi les perroquets..
Il est indispensable que la douane
ait de petits succès. Il les lui pré-
pare lui-même. Un petit succès de
la douane précède toujours un grand
coup do Père. il lave d'avance de
tout soupçon les quelques éminents
collaborateurs qu'il peut avoir. Mais
tu ne th verras pas. Il est chez lui et
il ne sort parnais. Il travaille pour
son fils.
Peut-être un mois plus tard, le
destin me sourit.
Un ami fumeur n qui venait de
débarquer était assis sur la Canno-
bière. Je le rejoignais.
A 6 heures du soir, il se leva et
me donna rendez-vous pour 8 heu-
res.
Où vas-tu ?
Il sourit et dit «Je vais voir le
Père. »
Je m'accrochai à son bras.
Je lui rapporte des nouvelles
de son flls qui est dans une rizerie
à Cholon.
Emmène-moi 1
Si tu veux.
La censure interdisait pendant la
guerre que l'on nommât les résiden-
ces des quartiers généraux. Je res-
pecterai cette règle. Je ne signalerai
PREMIÈRE PARTIE
LA RIVALE
X (suite)
Deux lemmes
N'aie pas peur, ce n'est rien. Un
vertige. Je suis heureux de t'avoir
rapporté tes lettres. Dans un Instant,
quand j'aurai plus de force, je partirai
d'ici, car je ne veux pas qu'elle puisse
invoquer contre toi la moindre appa-
rence de preuve. C'est un combat qui
commence entre elle et nous. Flo-
rence.
il parvînt à s'asseoir. Sa face avait
toute l'ardeur du délire. Il prit les
maina de Florence Béryl qui se tenait
devant lui, les attira, et mit sur elles,
si friches, ses lèvres sèches et chau-
des. Il se leva.
Je vais partir, dit-il d'une voix
sans timbre. Il le faut.
Elle ne rit pas un geste pour le rete-
ntr. Les deux questions qui limitaient
tout le problème l'obsédaient. Elle n'en-
trevoyait pas de solution, mais peut-
être que Laurencln, qui avait traîné
il s'en vantait .dans tous les prétoi-
res et qui connaissait tous les détours
copyriKBt Dy Suzanne Mlla 1926. Traduc-
tion et reproduction Interdites en tous pava.
pas au service de bombardement la ]
maison do l'adversaire. I
La voici.
Il ne s'agit pas d'un repaire de
bandib. L'homme qui vit là et qui
fournit d'opium, non seulement la
France, mais à peu près ci tout ce
qui fume en Occident, compte de
hautes relations. L'opium n'est pas
la coco. Il est vraiment de plusieurs
classes au-dessus. La coco est un peu
« trottoir ». L'opium est demeuré
« salon Le trafiquant qui opère
dans un vil milieu reste un trafi-
quant s'il sert des hommes qui
comptent il devient un fournisseur.
Une dignité s'attache à son négoce.
Au seuil de cette demeure je vais
jusqu'à sentir de la considération.
Nous avons frappé. La porte s'ou-
vrit. Et alors je commençai à vivrë
comme si je lisais un roman.
Une vieille face apparut.
-i. Je vous salue, Père indispen-
sable, fit mon ami.
C'était le « Père le roi de la
divine drogue, le grand-prêtre de la
fumée noire pour l'Occident.
Il s'inclina et dit
Mon respect précède vos pas.
On entra.
Il était habillé à la chinoise cami-
sole, robe et pantoufles. Il était tout
seul dans la pièce avec une lampe à
pétrole. Il nous fit asseoir là, autour
d'une table ronde.
Moi, je suis l'amitié, fit mon
compagnon ce visiteur-là et il
me désigna c'est la curiosité.
Le vtoux Chinois éleva une de ses
mains et son geste signifiait qu'il
s'en moquait totalement.
Et vous savez, ajouta l'ami, que
les curieux présentés par moi n'ont
rien des inquisiteurs-
Le fils est-il grand ? demanda
l'hôte.
Je l'ai vu. J'ai dîné avec lui.
Nous sommes allés tous les deux au
théâtre. Il m'a conduit, ensuite, à
rétablissement de chanteuses. Il est
grand.
Il est le flambeau de son père,
fit le Chinois, comme s'il se réveil-
lait.
Il veut venir à Marseille. Il dit
que, dans son idée, c'est la ville mer-
veilleuse. Il sait que son père est le
grand ordonnateur du plaisir pour
les mandarins blancs. Il en est fier.
Lui avez-vous dit qu'il serait
riche à l'heure du retour ? Il achè-
tera la rizerie. Le sait-il ? Ces pères
religieux français Font-ils bi'en
élevés ?
Il est accompli.
Le « Père », tout en restant assis,
s'inclina profondément du buste et
de la tête-
Alors tu ne connaissais pas le
Père ? flt mon ami. Regarde-le c'est
notre grande homme. Il a plus de
relations que toi 1
Je suis un profane, dis-je.
Cependant peu d'étrangers n'ont
davantage entendu parler de vous.
Depuis des années, je connais le
Père. Vous êtes illustre, monsieur,
dans tous les ports.
Je suis l'ami' des apaisés.
Les délégués de la Société des
nations qui s'occupent de la question
ont même prononcé, voici quelque
temps, votre nom devant moi.
Le Chinois s'inclina plus respec-
tueusement encore que tout à l'heure.
Mon ami se leva.
Au revoir 1 flt-il. Je suis en
France pour un an. Je compte tou,
les deux mois sur votre voyageur.
J'habite toujours où vous savez. Ne
im; laissez pas manquer de marchan-
di'se. Le fils est beau et grand 1
Cela est dit comme à lui, fit
l'ami des apaisés.
On sortit.
Tu crois avoir vu le Père ?
demanda mon ami. Ce n'est que son
géant, celui qui fait de la prison
quand il le faut.
Alors et toute ton histoire du
fils et de Cholon.
Tu as entendu elle a été dite
comme à lui.
(A suivre.) Albert LONDRES.
LA REFORME JUDICIAIRE
M. Girod vient d'adresser à NI. Bar-
thou, garde des Sceaux, une lettre de
protestation contre la réforme judi-
ciaire qui! a fait, vendredi l'objet
d'un décret.
Le député du Doubs déclare cette
réforme brutale et indique qu'une
discrimination devrait être faite
pour la suppression des tribunaux de
première i'nstance entre les régions
montagneuses où les communications
sont très difficiles en hiver et les
régions du Centre.
M. Girod demande que l'applica-
tion du décret de suppression ne soit
pas faite avant la ratification du
Parlement prévue dans les derniers
textes législatifs. Quoi qu'il en soit,
il annonce que dès à présent, il s'ins-
crit pour prendre la parole à la tri-
bune contre cette ratification.
Au comité na6onal du service de Santé
Le comité national de la Fédération
des services de santé, en applaudissant
aux distinctions qui viennent d'être ac-
cordées aux travailleurs des chemins due
fer, des mines, de la marine, etc., signale
au ministre de l'Fiygiène la cas de deux
membres de l'A.P., M. Bourdon, mani-
pulateur radlographe à Saint-Louis, at-
teint de radiotermite des deux mains,
menacé d'amputation, et Mme Pellerin,
inflrmière major, atteinte de cécité totale
à la suite de deux accidents survenus à
vingt ans de distance dans l'exercice de
ses fonctions.
de la procédure, pourrait la conseiller
quand elle serait seule avec lui.
Elle accompagna le comte jusqu'au
seuil de la maison. Le heurt d'un étrier
sur une boucle de sangle guida dans
l'ombre Louis de Prany vers son cheval.
Il maîtrisa la faiblesse dont il était
accablé et se hissa en selle. Un souffle
de vent glacé passa sur sa face et dis-
sipa un Instant le trouble des yeux. Il
dit c A bientôt. A demain. » et il
partit en frappant de son poing fermé,
avec de grands gestes de fou, son che-
val dont les sabots allumaient des étin-
celles sur les pierres.
Quand elle eut refermé la porte d'en-
trée, elle revint au salon et vit M* Lau-
rencin, jurisconsulte, assis à la place
même qu'occupait M. de Prnny.
Avez-vous entendu ? questionna-
t-elle.
Tout.
Et vous concluez ? fit-elle en
s'asseyant devant lui sur une cau-
seuse.
Que Mme de Prany a su dire les
mots qu'il fallait prononcer, que sa
position est très forte, et qu'aucun
motif de divorce n'existe.
Ceci admis, brusqua-t-elle, qu'al-
lez-vous faire pour que le divorce soit
prononcé quand même ?
Il se mit à rire, d'un gros rire satis-
fait, et elle ajouta avant qu'il eut
répondu
Car vous entendez bien que je ne
veux pas échouer et que je n'accepte-
rai jamais d'être vaincue. Si vous
m'aidez à réussir, ce que je vous dois
vous sera remboursé au double.
Au triple, enchérit-il.
Au triple, acquiese.a-t-elle. Alliance,
n'est-ce pas ?
Evidemment.
L'ANNIVERSAIRE DE LA MARNE
L'hommage de Paris
A l'occasion de la journée anni-
versaire de la victoire de la Marne,
le conseil municipal prendra part
aux manifestations organisées le di-
manche 5 septembre.
A 7 h. 30 du matin, M. Pierre
Godin, président du conseil munici-
pal, au nom de la Ville de Paris
M. Champion, vice président du
conseil général, au nom du départe-
ment de la Seine, déposeront une
palme il la statue du maréchal" Gal-
lieni, sur l'esplanude des Invalides.
Puis la déléqation, qui compren-
dra, avec M. Godin, président, M. de
Castellane, vice-p r é s i d e n MM.
Beaud, Contonot, Denais, Froment-
Meurice, Rendu, Riotor et Roeland.
conseillers municipaux, se rendra
sur l'emplacement même du champ
de bataille et prendra part aux
diverses cérémonies qui se déroule-
ront à Meaux et dans les environs.
A cette occasion, des palmes et des
couronnes seront déposées, au nom
de la Ville de Paris et du départe-
ment de la Seine, sur la grande tombe
de Villeroy, au monument de Baroy,
aux cimetières civil et militaire de
Chambry, au monument d'Etrepilly
des palmes seront déposées devant
la statue du maréchal Gallieni h
Trilbardou et au nouveau cimetière
de Meaux.
Le drapeau
de la ville de Philadelphie
A l'occasion de la célébration,
Philadelphie, de l'anniversaire de la
bataille de la Marne et de la nais-
sance de La Fayette, le drapeau off ert
par la ville de Philadelphie à la
Ville de Paris sera, comme les
années précédentes, hissé au cam-
panile de l'Hôtel de Ville le lundi
ti septembre, à 14 h. 30.
UN MARTINIQUAIS EST ARRÊTÉ
POUR FABRICATION ET VENTE
DE FAUX CONTRATS DE TRAVAIL
Par une mesure fort sage, les indi-
gènes algériens qui veulent venir tra-
barquer que s'ils présentent un contrat
do travail provenant d'un employeur de
la métropole et dûment 'légali.é.
Voici quelques semaines, la police
algérienne saisissait, à l'embarquerait,
une cinquantaine de certificats portant
de faux cachets et de fausses signatures.
La brigade nord-africaine de Paris, infor-
mée de ces faits, chargea aussitôt de
l'enquête un de ses plus habiles agents,
l'inspecteur Zekri. Celui-ci apprenait,
après de discrètes recherches qu'un
manoeuvre kabyle nommé Amran Anara,
demeurant 75, rue des Haies, avait
vendU à son compatriote Megouda,
moyennant 400 francs, deux faux cer-
tificats qui, expédiés en Algérie, y avaient
été saisis par la police.
Amran Amara, arrêté et interrogé, ré-
véla qu'il avait eu ces papiers d'un autre
Kabyle, Mebarek Oussadi, demeurant
188,' rue Nationale. Oussadi, pour se dis-
culper son tour, indiqua que les faux
certificats lui avaient été vendus, pour
400 francs, par un Martiniquais nommé
Octavien Body, marchand de chiffons, se
parant du titre d' ingénieur et habi-
tant 5, villa Saint-Mandé.
Ce Martiniquais avait été condamné,
en avril dernier, 11 trois mois de prison
pour fabrication et mise en vente de
faux certificats. Une perquisition opérée
chez lui flt découvrir quatre tampons
d'encres de couleur, qui correspondent
aux encres des faux cachets. Au mo-
ment où les inspecteurs emmenaient le
Martiniquais, Il essaya de s'enfuir. Main-
tenu et conduit au commissariat de Cha-
ronne, Octavien Body, interrogé par M.
Lecoustard, secrétaire, refusa de répon-
dre sans l'assistance d'un avocat.
Il a été envoyé au dépôt.
UN DÉJEUNER DE 800 COUVERTS
OFFERT PAR UN GÉNÉREUX AMÉRICAIJV
LE BANQUET, Dans les médatilons M. et Mme Maynard.
Les pensionnaires du Palais de la
Femme ont eu, hier à midi, une heu-
reuse surprise. Le déjeuner était
encore meilleur marché que d'habi-
tude il était gratuit.
C'est un riche Américain, NI. May-
nard, membre de l'American Legion
et administrateur de puissantes
sociétés industrielles, qui, ayant
Elle reprit, en lissant un faux pli de
sa robe
Avez-vous déjà un plan d'action
Heu Heu fit-il, pas encore,
mais je l'aurai bientôt. La question,
d'ailleurs, se présente théoriquement
avec assez de simplicité. Etant donné
qu'il n'existe contre Mme de Prany
aucun motif de divorce, de quelle ma-
nière agir pour en créer un ? Ce n'est
qu'à l'exécution que la difficulté com-
mence.
Faux témoins, fit-elle négligem-
ment.
Mais Il se récria, les deux ninins ten-
dues en avant et largement ouvertes.
Attention, petite madame. Le faux
témoin, qui s'expose aux rigueurs du
code pénal, et qui le sait, ne peut guère
être pris que dans une classe sociale
assez basse et, par cela même. est sus-
pect d'emblée. Contre la voix d'un
faux témoin, la voix d'honnête femme
de Mme de Prany aurait beau jeu peut-
être.-
Par le geste et par l'ironie de l'Into-
nation, Il souligna la voix d'honnête
femme et Florence Béryl le remercia
d'un sourire.
11 ajouta
A cette première considération
ajoutez, je vous prie, la difficulté de
bâtir le faux témoignage proprement
dit. On vient affirmer que, tel jour, en
tel lieu, telle personne s'est rendue
coupable de telle chose. Oui, mais si
cette personne parvient a prouver
qu'elle était en un autre endroit ce
jour-là, et la preuve est souvent facile,
l'échafaudage succombe et retombe sur
les faux témoins, sur ceux qui les ont
provoqués, sur vous, sur moi.
Alors ? questlonna-t-elle.
Alors, répondit-il, plutôt que de
recourir à un faux témoignage banal,
LÉGION D'HONNEUR
INTERIEUR
Promotion normale
Commandeur M. Abric, journallste
à Paris.
Officiers MM. Benedetti, préfet des
Alpes-Maritimes Ducaud, préfet de
l'Hérault Denis, conseiller général,
maire de Toit] (Meurthe-et-Moselle)
Caille, Chichet, Marzloff, Oulmann et
Saglio, journalistes à Paris.
Chevaliers. MM. (jallara, préfet de la
Haute-Saoae Taiusac, préfet du llautes-
Pyrénées Marron, chef du cabinet du secré-
taire général du ministère de l'Intérieur
Cii(le>I, sous-clier de bureau au ministère
Varln, secrétaire de la direction de la sû-
reté généra!e; Bayon-Tarye, rédacteur prin-
cipal au ministère; l'iciion. commis principal
au ministère Yettt, soiB-i>réI'et d'Autun
borelly, attaché ail secrétariat général de
la questure du Sénat; Chavany, maire de
Colombes (Seine); Debré, grand rabbin a
Parts; Gintsty, maire de Fresnes (Seine)
Pi&iuet, ancien maire de Marboz (Ain)
Charles, maire de la Bastide-de-Sêrou
iArlègre); Sonnet, maire des niceys (Aube);
doctcur Emcrlt, conseiller' général de Saint-
Jean-d'AnKély; RiITaterr.9. Conseiller général
de la Creuse; Dr Latooiwmatrc de PcyrUlac
(Dordogne); Dr Aules, de âailians (Dromo);
couton. maire de Clarensac (Gard); Villaret,
conseiller général du Gard Laurent et
Mailerin Gfirln. conseillers généraux de
l'Isère; Graby, maire d'Arbols (Jura); Saus-
set, maire de Marcilly-en-Gault (Loir-et-Cher);
Lenglet, maire de Faux-Fresnay (Marne)
Kergraravat, maire de Gourin (Morbihan).
MM. Trulllet, maire de Sceaux-sur-Hutsnc
(Sartlie) Gauihcrln, maire d'Argenteull
(Seine-et-Oise); Esbcrard, maire do Salernes
(Var); Ltmouzy, maire de Saissac (AUdc);
Olivier, président du conseil d'arrondisse-
ment de Caen; docteur Poueydebat, maire
d'Aramits (Basses-Pyrénées); Ravisa, ancien
maire de Montélimar (DrOme) Moleyre,
maire de Saint-Martln-en-Coailleiix (Loire);
Gallot, maire de Domfroul; Carrel, maire de
Cbindrieux (Savoie); Le GoiT, conseiller mu-
nicipal de Pontrleux (Cotes-du-Nord) Chau-
vet, architecte en chef des Bouches-du-
Iibône; Aussadlsse, agent-voyer en chef de
la Corrèze; Pichon, secrétaire en chef de
la sous-préfecture de Dinan; Canton, secré-
taire du conseil général des Landes; Fleury,
agent-voyer en cher de la Loire-Inrérieure:
Mas, secrétaire général de la mairie de
Clermont-Ferrand; Gousserey, chef de divi-
sion il la préfecture de la Haute-SaOne
nagé secrétaire adjoint de la mairie de
Douai; Perilhou, secrétaire ffénéral de la
mairie de Perpignan; Dallaire, secrétaire
général adjoint de la mairio centrale de
Lyon; nos collaborateurs Geor2es menât et
Henry Jagot; Brigand, Uausade, Cristlni,
Ebstein, Gulllaux, Bougy, dlt André Gybal,
Jagerschmidt, Lamotte, Priollet, dit Maxime
La Tour, Tabaraud, Vays?ettes, .journalistes
iL Paris; Scignon, dit André Négis, journa-
liste à Nice.
Police
Officier M. Mareohai, directeur ad-
joint de la police municipale à Paris.
Chevaliers MM. Niclausse, commis-
saire divisionnaire à Paris Siron, com-
missaire d'arrondissement de Paris
Marcel Guillaume, commissaire division-
naire à la direction de la police judiciaire;
Fabre, commissaire central, chef des
services de la police-d'Etat de Toulon et
de la Seyne Ducloux, commissaire de
police mobile au contrôle général (tes
recherches.
Promotion des maires
MM Ausslèrc, d'Arbonne (Seine-et-Marne);
Bacon de Labouheyre (Landes); Bariou, de
Meilars (Finistère); Barrere, de MontéRir.
(Hautes-Pyrénées); Bertrand, de cabourg
Calvados); Bidaux, de VUlars-le-Sec (Bef-
fort)' Buteau de Sivlgnon (SaOne-et-Lotre);
Carraz, de Montrlcher (Savoie); Chantegrellh,
de s'alnt-Michel-de-Villadelx (Dordognei;
Chausstn, de Seurro (Côte-d'Or); D' CI sterne,
de Basslgnac-le-Haut (Corréze); Conthe, de
Nieudan (Cantal); Cramaussel, de Durfort
(Tarn)- Datgnan, do Bézcrll (Gers); Decoua,
de Francin (Savoie); V Dewevre, de Petit-
Synthe (Nord); DuchasteHer, de Vlessolx
(Calvados); Dumaz, de Noyer (Savole); Du-
mnrtler, de Pollonnay (Rhône); Dutroutlh, da
Soues (Hautes-Pyrénées); Flerobe, de Mo:i-
tancy-firémoncourt (Doubs); Fraysstnet. de
Loze (Tarn-et-Garonne); Fruteau, de Nom-
dieu (Lot-et-Garonne); Galan, d'Esca
(Hautes-Pyrénées); Galmard, de hlondevllle
(Seine-et-Oise); Grallle, des Adrets (Var);
Guervllly, de Plégnien (Côtes-du-Nord);
D, Lacroix, de Salnt-Aulaye (Dordogne);
Marie, de Saint-Charles-de-Percy (Calvados);
Palazl de Satnt-Grégotre (Tarn); Palazo. de
Castillon (Basses-Pyrénées); Peytavl, de Ser-
ralonsrue (Pyrénées-Orientales); Poquet. de
Louchy-Montfand (Allier); Prat, d'Araui
(Basses Pyrénées) Rivière, de Flouée
(Aude); Roïerey, de Duranville ,(Elire); SI-
monet, de Lalzé (SaônB-et.^oIre); Vlallqn, de
Chambost-LonKessalgne (Hhône).
connu, pendant son passage à Paris,
la belle œuvre due à l'initiative de
!'Armée du salut, a tenu il y parti-
ciper. par une invitation générale à
déjeuner. M. Maynard ne se coltenta
pas d'offrir abandonnant le luxeux
palace de la place Vendôme, où il
est descendu, il tint à partager, avec
sa femme et sa fille, le menu de ses
huit cents invitées.
dangereux, Il vaut mieux essayer de
créer des apparences de faute. On peut
par exemple amener la personne que
l'on veut perdre dans un endroit sus-
pect. On peut aussi, avec un peu de
malice, lui faire prononcer des paroles
qu'elle croit sans danger, qui sont à
double sens et qui la compromettent.
On peut. Que sais-je ? Sur ce thème
d'un piège, d'un traquenard, les varia-
tions sont possibles à l'infini. Et, somme
toute, la partie se présente contre
Mme de Prany sous des couleurs favo-
rables, Mme de Prany va vivre avec sa
confiance en son passé et en sa voix
d'honnête femme.
Il railla encore et poursuivit
Or, les gens trou confiants sont ii
la merci de ceux q,u,i les guettent. La
confiance est une sorte de sommeil. Joi-
gnons à cela que Mme de Prany est
assez malheureuse pour n'être pas
clairvoyante et nous pouvons vraiment
penser que la partie est belle.
Il s'interrompit et ajouta en inci-
dente
Nous ressemblons deux traîtres
des vieux drames de l'Ambigu.
Il rit. Elle sourit. Il continua, avec
un clignement d'oeil
Laissez-moi faire, petite madame.
Je vous laisserai faire, répondit-
elle tranquillement, lorsque vous saurez
très exactement ce que je veux.
Ne me i'avez-vous pas dit Le
divorce.
Oui, le divorce. Mais Je yeux
aussi et surtout peut-être que si
Mme de Prany m'accuse pour se défen-
dre, sa voix d'honnête femme ne soit
pas crue par mon fils.
Elle ne souriait plus, maintenant.
Elle attachait son regard sur le regard
de Laurencin. A mots Lents, choisis,
réfléchis, elle dictait des ordres.
Propos de bonne humeur
LES ALPEs'tRAGIQUES
ou
VACANCES, ADULTÈRE ET ENVOUTEMENT
par CAMI
PREMIER ACTE
L'ACCIDENT REVELATEUR
(La scène représente une montagne suisse.)
LE MARI EXCURSIONNISTE. Grand
amateur d'excursions, accompagné de ma
femme et du fidèle ami de notre ménage,
je passe mes vacances en Suisse. Aujour-
d'hui, avec un guide et quelques touristes,
je fais l'ascension de cette montagne
escarpée. Ma femme, trop fatiguée, a pré-
féré rester au village, et notre complaisant
« amt-du-ménage a bien voulu lui tenir
compagnie.
LE GUIDE, désignant un gouffre.
Voici, le Trou du Diable ainsi
nommé parce qu'à cet endroit un malheu-
reux excursionniste périt victime de sa
distraction. Son guide ayant glissé dans
le gouffre juste au moment où il lançait
la phrase traditionnelle Suivez le
guide 1 s, le voyageur distrait emboîta le
pas au guide et le suivit dans l'abîme 1.
(Les excursionnistes se remettent en
marchc.)
LE Mari-excursionniste, lisant une
inscription au bord d'un précipice
ICI
MONSIEUR NESTOR BARBICU
AGÉ DE 78 ANS, EST TOMBÉ
AU COURS D'UNE IMPRUDENTE
PARTIE DE « COLIN-MAILLARD b
N'IMITEZ PAS CE VIEIL IDIOT
ET PRIEZ POUR LUI 1
LE GUIDE. Nous allons nous reposer
ici quelques minutes avant de poursuivre
l'ascension.
LE mari-touriste. Je profite de
cette pause et je cueille un petit bouquet
de fleurs alpestres pour ma chère épouse
qui doit s'ennuyer pendant mon absence
(Il se penche sur le bord du précipice pour
cueillir une fleur, perd l'équilibre, tombe
dans le vide et reste suspendu au-dessus
de l'abîme par la corde qui le relie aux
autres excursionnistes.) Ciel! Pourvu que
la corde résisté' Oh! Oh! mais que
vois-je au-dessous de moi, au bas de la
montagne Ma femme et notre « ami-du-
ménage g amoureusement enlacés dans
une grotte Ah! l'horrible et double
supplice! Etre suspendu au-dessus d'un
précipice et m'apercevoir juste à ce
moment que je suis cocu! Oh! les misé-
rables! Ils m'ont aperçu planant au-
dessus de leur groupe adultère, comme une
ombre vengeresse, et ils fuient éperdument
vers le village. Oh! rage impuissante!
LE guide. Courage! Nous vous
hissons avec précaution hors du gouffre!
(On le hisse avec précaution hors du
LE mari-excursionniste, à part.
Ah femme adultère et perfide ami-du-
ménage ), je me vengerai!
DEUXIÈME ACTE
LE SORCIER DU VILLAGE
(La scène représente la chaumière du
c sorcier-du-village s>, le lendemain)
LE SORCIER-DU-VILLAGE, au mari-excur-
sionniste, qui entre. Etranger, que dési-
rez-vous d'un humble serviteur de Satan ?
LE MARI EXCURSIONNISTE. Me ven-
ger Me venger de ma femme, qui s'est
enfuie hier avec le perfide ami-du-ménage 1
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Pour vous
venger, iriez-vous jusqu'à désirer la mort
de votre indigne épouse ?
LE mari EXCURSIONNISTE. Oui, mais
pas au delà
LE SORCIER-DU-VILLAGE, d'une voix
mystérieuse. L'envoûtement vous offre,
en ce cas, un moyen pratique de vous
venger sans aucun risque.
LE MARI-EXCURSIONNISTE. Qu'est-ce
que l'envoûtement ? Parlez
LE SORCIER-DU-VILLAGE L'envoûte-
ment peut se pratiquer de deux façons
différentes d'abord la première méthode
préconisée par Nostradamus.
LE mari-excursionniste, avec impa-
tience. Voyons cette première méthode
préconisée par Nostradamus.
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Voici cou-
pe ? à minuit, la veille de la Toussaint,
dans un cimetière, la treizième branche
d'un cyprès planté entre la tombe d'un
enfant mort-né et celle d'un zouave mort
de la coqueluche. Achetez sans marchan-
der le cœur d'une vache noire décédée
entre le deuxième et le troisième quartier
de lune et plongez-le dans une marmite où
vous aurez fait bouillir la branche de
cyprès, la moitié d'un chat noir bossu et
la queue d'une taupe borgne ayant séjourné
sept jours sous la langue d'un albinos.
Achetez ensuite, toujours sans marchan-
I der, une râpe, que vous placez dans votre
soulier gauche, et vous rentrez chez vous
sans vous retourner. Une fois dans votre
maison, vous râpez sur le coeur de la
vache trois cheveux appartenant à la per-
sonne que vous désirez envoûter. Vous
prenez enfin une aiguille à tricoter n'ayant
jamais servi, et vous percez le cœur de la
vache en mâchant une pomme cueillie le
surlendemain de la Saint-Grégoire. Au
même instant, la personne envoûtée a le
cœur également percé, fût-elle cachée à
l'autre bout du monde. Vous voyez que
i c'est simple.
LE mari-excursionniste. Evidem-
ment. Mais n'y a-t-il pas un autre
moyen ?.
LE sorcier-du-vii.lage. Oui. Les
envoûteurs modernes ont simplifié les
choses. Il suffit à présent de percer la
photographie de la personne à envoûter à
la place du cœur, en récitant la formule
cabalistique. L'essentiel est d'opérer dans
un endroit complètement obscur.
LE mari-excursionniste. Cette der-
nière méthode me plaît.
LE SORCIER-DU-VILLAGE. Alors, voici
C'est ma volonté formelle, Irré-
ductibleV Je vous prie de ne jamais
l'oublier ni la négliger. C'est elle qui
doit vous conduire. Ecartez tout plan
qui ne tendrait pas vers le double but
que je vous trace.
Il méditait en pinçant entre le pouce
et l'index sa lèvre inférieure.
Bon, bien, fit-il.
J'imagine, ajouta-t-elle plus len-
tement encore, que ce double but serait
atteint si Mme de Prany pouvait être
enfermée dans un tel réseau d'apparen-
ces, c'est là votre expression, que sa
voix d'honnête femme en soit étouffée
ou rendue méconnaissable. Cherchez,
maître Laurencin.
Je trouverai, affirma-t-il.
Il frappa dans ses mains et se leva.
Sur ce, petite madame qui me rem-
boursera au triple de ce que vous me
devez, entrons en campagne sans retard.
Le premier point est de savoir où
Mme de Prany va se réfugier. Sans
doute la retrouveral-je à la gare de
Bar-le-Duc, et la suivre ne sera qu'un
jeu. Le deuxième point est d'obtenir de
M. de Prany qu'il consente à me confier
ses intérêts.
Je me charge de cela, promit-elle
en se levant aussi et en se mirant dans
une glace de Venise accrochée à la
muraille au-dessus du divan. Dès que
M. de Prany le pourra, il se rendra à
votre cabinet. Je vous représenterai
comme un homme d'affaires qui m'a
rendu, autrefois, de grands services. Il
est inutile, je crois, que vous ou mol le
renseignions sur la façon dont nous
nous sommes connus.
Elle sourit de nouveau. M* Lauren-
cin poursuivit
Il faudra aussi que M. de Prany
me laisse libre d'agir il ma guise contre
Mme de Prany, A quoi nous servirait
1 la formule cabalistique écrite sur parche-
min vierge, avec du sang de chouette
adulte. C'est trois cents francs.
LE MARI excursionniste. Pour
assouvir une vengeance, je ne regarde pas
à la dépense. Voici l'argent. (II paye,
prend la formule cabalistique et sort.)
TROISIÈME ACTE
L'ENVOUTEMENT
(La scène représente la chambre d'hôtel
du nlari.)
LE MARI-EXCURSIONNISTE. Voici
minuit L'heure de l'envoûtement 1 J'ai
appris par cœur la formule cabalistique
pour la réciter dans l'obscurité. J'ai acheté
une aiguille à tricoter n'ayant jamais servi.
Il ne me reste plus qu'à éteindre la
lumière et à percer la photographie de
l'infidèle Enfin 1. Je vais donc pouvoir
me venger (Il éteint, et dans l'obscurité
on entend sa voix réciter la formule
cabalistique.)
Am, stram, gram,
Pique V Pique
Kolêdram,
Pique Pique
Ratatam,
Am, strana, gram, etc., etc,
QUATRIÈME ACTE
L'ERREUR
(Même décor. Le matin.)
LE mari-excursionniste, s'ézeillant.
A cette heure, mon indigne épouse doit
être morte dans les bras de c l'ami-du-
ménage » L'envoûtement a dû réussir
T'ai percé sa photographié après avoir
récité la formule cabalistique. Je me suis
vengé 1. (On frappe.) Entrez
LE garçon-d'hotel. entrant. C'est le
chocolat de Monsieur. (Ramassant une
photographie sur le tapis.) Ah Monsieur
devrait faire attention et ne pas s'amuser
à percer les photographies du panorama
des Alpes que nous mettons dans lés
chambres des voyageurs.
LE mari-excursionniste, à part.
Par Satan Me serais-je trompé 1. (il
bondit dh lit et. prend la photographie
yercée que lui ferad le garçon d'hôtel.)
Malédiction Dans l'obscurité, je me suis
trompé Croyant prendre la photographie
de mon indigne épouse sur la table, j'ai
transpercé le panorama des Alpes Vite,
habillons-nous et courons constater le
résultat de ma fatale crreur (il s'habille
la hâte.) J'ai envoûté une montagne
(Il sort af folé.)
CINQUIÈME ACTE
L'ENVOUTEMENT IMPREVU
(La scène représente la chaine des Alpes.)
LE mari-excursionniste. J'aperçois
d'ici la montagne que j'ai envoûtée par
erreur. Il n'y a pas de doute L'envoûte-
r"cnt a parfaitement réissi 1 L'endroit que
j'ai percé sur la photographie est égale-
ment percé sur cette montagne, dont !e
flanc présente une blessure béante, un
trou gigantesque 1 (Fou d'orgucil.) Ah
je puis le dire en contemplant mon
couvre je suis le roi des envoûteurs
Ma puissance ne connaît plus de bornes
Tremblez, mes ennemis Tremblez, puis-
sants de la terre Je suis désormais
maître de vos destinées Je suis l'Envoû-
teur le plus puissant du monde, puisque
j'ai envoûté une montagne, puisque je l'ai
percée aussi facilement qu'une motte de
beurre 1 Mais voici un jeune pâtre qui
garde ses moutons. Demandez-lui quel est
le nom de ce pic majestueux que j'ai
envoûté. (Au jeune pâtre.) Dis-moi, jeune
pâtre, quel est le nom de ce pic qui se
dresse devant nous, là-bas ?
LE JEUNE-PATRE. C'est le Simplon
LE mari-excursionniste. J'ai percé
le tunnel du Simplon 1
RIDEAU
Texte et dessin de CAMI.
LA COUPE BRÈGUET
Une tentative du lieutenant Marie
Le lieutenant ASarle, effectuant son pre-
mier circuit de la coupe Bréguet, est rentré
ce soir à Villacoubliy, à 17 heures, ayant
couvert !es 1.080 kilomètres de ce premter
parcours autour de la France la vttesse
moyenne de 201 km. 400.
de constituer un dossier s'il devait
refuser plus tard de l'utiliser ?
Evidemment répondit-elle en pas-
sant son doigt mouillé sur ses lèvres
pour en aviver la pourpre. Mais ceci
est affaire entre vous et lui. Vous l'avez
entendu. Vous savez qu'il est prêt à
tout.
Ils se dirigèrent vers la porte du
salon. Quand ils furent dans l'anti-
chambre, il s'arrêta brusquement, et il
dit, avec cette intonation à la fois
hésitante et frémissante qui atteste la
persistance de la méditation et la joie
de la découverte
Je crois que je viens, la, de trou-
ver la manière dont Il faudrait agir.
Oui, je le crois. Evidemment les choses
ainsi présentées seraient terribles, et
Mme de Prany serait vaincue sans
pouvoir tenter de lutter. En deux mots,
voici-
Mais 11 bifurqua.
Non, non, pas encore. Une idée
comme celle-ci vaut d'être étudiée,
mûrie, et tire sa véritable force des
détails. Je vous l'exposerai quand elle
sera entièrement au point, mais je puis
vous affirmer, dès aujourd'hui, qu'elle
étouffera la résistance et les nccusa-
tions de Mme de Prany aussi sûrement
Il chercha ses mots. ut claquer ses
ttoîgts, et acheva, tandis qu'une grosse
joie éraillait sa voix
.Aussi sûrement pour parler
comme dans les vieux mélodrames
qu'un bâillon sur la bouche étouffe des
cris.
Deux jours après, à trois heures d'une
après-midi froide et pluvieuse, le comte
de Prany entra, rue du Faubourg-
Saint-Honoré, dans le cabinet de tra-
vail de M" Laurenciu, jurisconsulte. Il
NOS ECHOS
Aujourd'hui
La flamme du Souvenir sera ranimée par
Fédération des engagés volontaires alsa-
ciens-lorrains, à 18 h. 30.
Marché des arts en plein air, boulevard SI!'
(entre les Grands Boulevards et
la rue rie Rivoll), de 8 heures à la nuit.
Bal tes Enfants de Guyant à Paris. il h. 30.
10, rue des Messageries.
Cérémonie religieuse Saint-Etienne du
Mont, 16 IL 3o, salut d'action de jrrace3 et
prières au tombeau de sainte Cenevieve
pour l'anniversaire de la batatile de le
Pèlerinage au chêne de Gallieni, jardin du
Luxembourg.
Concert IG ii., Tuileries.
Concert» publics ̃ 18 h., parc Montsourlv
rihamn-de-.Mais, squares d'Anvers et Vlo-
Fete'dii « Morvan paris il b., tour Eiffel.
Sports Courses, rl Chantilly, à 14 h.; Cy-
clisme, au parc de3 Prince?, à fi h. 30,
réunion Internationa!© Course à pied, à Il
porte Mitlllot, .1 H h. dépa,rt du Tour
de Paris arrivée vers 18 h. 50.
T. S. F. Emissions et radio-concerts du
poste du Petit Parisien et des principales
stations rie Kranco et (le l'éiranger. (Voir
au Courrier des amateurs.)
Ainsi qu'il en a pris la coutume, cha-
que année M. Eugène Plgulère, le ton-
dateur de l'œuvre des Chênes célèbres,
invite la population parisienne rendre
une pieuse visite, aujourd'hui dimanche,
an chêne de Gal.liftni, planté depuis quel-
ques années dans le jardin du Luxem-
hourg, en face ta statue de Ferdinand
Fabre. On est prié do ne pas cueillir des
feuilles de cet arbre célèbre.
Un groupe do féministes va entrepren-
dre, en autocar, une tournée de propa-
gande à travers la France. Les mili-
tantes quitteront Paris mardi matin,
pour Nantes. Biarritz et'e Centre. Elles
se proposent de s'arrêter dans chaque
ville et rillage de leur itinéraire et, d'y
distribuer, outre la bonne pa,role fémi-
niste, des tracts, brochures et affiches.
L'Académie des sciences morales et
politiques a levé hier sa séance en signe
de deuil, il focension de la mort de
M. Morizot-Tliibaiilt, membre de la
Compagnie, njot-mmont décédé.
L'Académie des beaux-arts a reçu de
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, une lettre, lue en séance d'hier,
l'invitant à lu! adresser une liste de
candidats au poste de professeur de
l'Ecole supérieure des beaux-arts du
Caire.
La première journée du marché des
Ails, qui s'est ouvert hier boulevard Sé-
hastopol, a obtenu un grand succès.
Beaucoup de monde et beaucoup d'ache-
teurs, pour -le plus grand bien de la
caisse de retraite que les membres du
marché sont en train de constituer. Au-
jourd'hui, dernière journée.
Agréable au goût, utile il votre santé,
la Ccessonnée excitera votre appétit,
étanchera votre soif et deviendra cer-
tainement votre apéritif de prédl-
lection.
OBSEQUES
Les obsèques de NI. Charles Boiivol-
sin, agent d'immeubles, décédé acci-
dentellement Royan, auront lieu le
lundi 6 septembre, a il heures prycises,
en l'église Notre-Dame. Le présent avis
tient lieu do faire-part.
LES URBANISTES AMERICAINS
A L'HOTEL DE VILLE
Un groupe impnr!:i!it d'urbanistes
américains, architectes paysagistes et
ingénieurs qui se sont spécialisés dans
l'étude des plans des villes et leur
aménagement en parcs, terrains de jeux,
etc., sont de pnssage il,iris, venant de
Hollande et se rendant ù Vienne, où va
se tenir un congres.
Nos hôtes, auxquels l'Association des
cités-,jardins fait les honneurs de la
capitale, ont été reçus hier matin à
l'Hôtel de Ville où, après leur avoir
souhaité la bienvenue au nom du con-
se:1 municipal, M. Bùcaille- leur a fail
visiter les salons de l'édiftce munici-
pttl. Au nom de la délégation qu'elle
préside, Mlle James de Washington a
remercié la municipalité de son accueil.
REPRÉSENTATIONS
= POUR LA JEUNESSE 1
'Organisées par 'e Petit Par,s'en |
DEMAIN 6 SEFTE-SBEE
Cendrillon, à l'Apollo-Théàire de Toulouse
Suivront
1 Moau»l>an. 7 fhéJtre h.ii c n Cewlrillon
| Cendrillon
i fuma, 9. Th. Municipal 'eu mitin.) Cendrillon
I LimoiM. S. Tb. Minicipal ea «otm Cadet- IIOUSSSl
I Moatlofon. 10. Théâtre Mtmicira' fendritton
i Bourges 11 Grd i-'aini Cendriltotl
æ Or'; ni, é U: Munie! a1.. Cendrillon
I Parii. 13, P!.« du Tertre l.enariHon
'TilITIIIIIIIlill'llllllllllUIIHI'It'l1'!»!11!111'1'1111"1111"*1"
COLLIEH DE PEIILES perdu quat de la
Mégisserie (I*r). Bonne récompense a qui
rapportera square du Trocadéro
DIRECTION ET ADMINISTRATION
rue d'Enghien, Paris-10'
Lipna t (SUTENBERG 02-73,
UUshonùnx, I PROVENCE 37-36 INTER 555. 556. H»
ABONNEMENTS 3 mois 6 moi. i
| Parti. Seine et Seine-et-Oise^ » 42 »
| France et colonies » »
Etranger (tarif A) 35 70 140 »
| Etranger (taril B).. 50 200
Le laiii a est actuellement applicable aux t/avs suivants:
Albanie. Angleterre, Australie, Brésil. Chine. Dantzig.
Finlande, Guatemala, Philippines, Indu Britanniques,
Irlande. 1.lande. Lithuanie, Mexique. Nouvelle -Zeiand*.
Palestine, Rhodésia. République Dominicaine, Suis»».
Venezuela.
u laril A est afiblkoble d tout la aufu oam.
eut, autour de lui, un regard morne,
sans expression, vers des meubles
usuels deux cartonniers accotés la
muraille, une hibliothèque d'acajou à
portes grillées de cuivre, une machine il
écrire endormie sous sa housse de toile
cirée. Il gagna un fauteuil de cuir pro-
fond, près d'une table que chargeaient
des dossiers, et s'assit. Son chapeau,
que piquetaient des gouttelettes de
pluie, roula ù ses pieds et il ne le
ramassa pas. Ses mains, pressées entre
ses genoux, grelottaient. A sa gauche,
la pluie coulait en grosses larmes sur
deux fenêtres. Un bruit lointain et
sourd de vie montait de la rue.
Laurencin, tassé dans un fauteuil
tournant, observa Louis de Prany, le
visage émacié sous le pansement de
gaze. résuma son examen en quelques
phrases secrètes La fièvre est en
lui. Il a bravé la souffrance du
voyage. Il acceptera aisément tout ce
que je lui proposerai.
Monsieur, dit enfin le comte, j'al
fait, pour venir jusqu'ici, un très grand
effort. Mais je ne roulais pas retarder
le moment de vous confier une grave et
difficile affaire. Vous m'avez été recom-
mandé par une personne qui mérite
toute ma confiance et qui m'a loué
votre habile.
Il dut s'interrompre. Il crut, tant ses
yeux s'obscurcirent, qu'il allait tomber
le front contre la table, évanoui. Il
ajouta, par lambeaux de phrases
Je n'en peux plus. je. divorce.
Aucun grief. Divorce nécessaire.
Et M* Laurencin broda, sur ces tron-
çons de pensée, un discours prémédité,
dont la conclusion fut d'attester la
nécessité « de suppléer a l'Inexistence
des griefs par tous moyens opportuns ».
(A suivre.) Suzanne Mua.
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