fi' E MPS PROBABLE:!
| REGION PARISIENNE. Ciel biun^IU, M
nuls nuagenx avec belles éclaircies, se
recouvrant le soir avec pluies la nuit.
passant à sai-oiMM modéré. Huit $j|§£
EN FBAMCE. Moitié Sud-Est beau,
s brunxei'* et un peu froid. Moitié Nord-Ouest. g?
̃ nuaget»* a pluies. S
soiEIL lever, 6 h. 51 coucher, 17 h. 19.
l"ne nouv. le 23 pram. quart, le 2 mars.
Il Il..1.1. Il' Il'
AHMEE. K° 17.585 •
SAMEDI
21 |
FÉVRIER f
̃̃••••̃̃•̃••̃•̃̃••••••̃•̃̃•̃•••̃•••̃••̃••••••̃•̃••̃^
NOUVELLE CONFERENCE
DU DÉSARMEMENT NAVAI
PROJETÉE ypiNGTON
Des conversations officieuses seraient
engagé*» ce sujet entre te Fo-
reign Office et le secrétariat
d'Etat américain
Il est do nouveau question d'une
conférence du désarmement. Elle se
'rendrait, comme la précédente, à
Washington. La date n'en est pas
encore tixée, mais on parle déjà de
novembre prochain, à moins que le
président Coolidge qui en prendrait
l'initiative, ne voie la possibilité de
la convoquer plus tôt. Le programme
non plus n'en est pas arrêté, mais on
laisse entendre cependant qu'elle
porterait sur les unités navales auxi-
liaires, «Sont on n'a pas limité le
nombre en 1921 et peut-être aussi
suw les armements aériens.
Il s'agit, on le voit, de compléter
l'œuvre de) MM. Hughes et Balfour et
d'affaiblir un peu plus, au profit des
puissances navales de premier plan
Etats-Unis et Grande-Bretagne
les nations qui, comme le Japon, la
France et l'Italie, ont du moins con-
servé jusqu'à présent leur liberté
quant à ia construction des contre-
torpilleurs, des torpilleurs et des
sous-marins. Après avoir réduit le
nombre ct. le tonnage des grosees
unités de combat superdread-
noughts, creadnoughts et croiseurs
on voudrait restreindre égale-*
ment, et dans les mêmes proportions
favorables sans doute, ce qu'on a
appelé' « là1 pousàtfere'deï îïï5TS ».
Le gouvernement français n'a, jus-
qu'ici, pas été pressenti au sujet de
sa participation à cette conférence.
La conversation n'est, pour le mo-
ment, engagée qu'entre le départe-
ment d'Etat américain et le Foreign
Office, et de façon purement offi-
cieuse. La question n'en paraît pas
moins sérieusement à l'étude, puis-*
que M. Austen Chamberlain a fait
prévoir aux Communes qu'elle pour-
rait prochainement donner lieu à un
échange de notes.
Tant qu'on n'est, à Paris, saisi
d'aucune proposition précise, le parti
le plus sage est d'attendre et de s abs-
tenir de tout commentaire. Une ré-
flexion toutefois s'impose, c'est qu'il
eât assez plaisant d'entendre parler
de désarmement naval et aérien le
jou" où la Grande-Bretagne augmente
vlc quatrc millions de livres sterling,
c'est-a-dire de 364 millions de francs.
les crédits de son Amirauté et de
180 millions de francs 1.972.000
livres son budget de l'Aéronauti-
LES ETATS-UNIS VEULENT S'ASSURER
L'ASSENTIMENT PREALABLE
DE LA FRANCE
Wa-JHnpInn. 20 février (dép. P. P.)
il' réconta votée par le
Congrès lui permet de lancer la
convocation quand il jugera le mo-
ment favorable, même après l'ajour-
nement du Congrès. Mais on se rend
compte à Washington que la con-
vocation ne peut être lancée sans
que l'on se soit assure Lïnssentiment
préalable de la France, un des prin-
cipaux objets de la nouvelle confé-
rence devant être la limitation des
bâtiments auxiliaires non compris
dans l'accord précédent.
Aucune décision ne saurait être
prise avant l'arrivée du nouveau
M'cn'-fair.J d'Etat, M. Kelloprg, qui est
iillendu il Washington le février.
LE SUCCESSEUR DE LORD BRADBURY
INSTALLER C. 0. R.
A;u-i que nous l'avons annoncé
1i:i.t, ia commission des réparations
a procédé, hier matin, à l'installa-
1 ;ou du nouveau délégué principal
britannique, iord Bianesburgh.
Lord 3radbury a tout d'abord pré-
srnté son successeur. Puis M. Bar-
Iliou a exprimé les regrets unanimes
de ses collègues devant le départ de
iiH'*iBfcadbury, et id a souhaité la
bienvenue à lord Blanesburgh. Rap-
pelant le rôle très important qui
ii-ste dévolu à la C. D. R., il releva
Lord Blanesburgh
l'importance des services que pourra
reodi'e un jurisconsulte de la .valeur
de lord Blanesburgr.
Les délégués de la Belgique, de
l'Italie et des Etats-Unis se sont as-
sociés aux sentiments exprimés par
M. Barthou.
La commission a enfin procédé à
l'élection de son président et de son
vice-président M. Louis Barthou et
le marquis Salvago Raggi ont été
réélus.
L'état du roi George V s'améliore
Londres, 20 fév. (dép. P. Parisien.)
Les médecins du roi ont publié,
aujourd'hui, le bulletin suivant.
Bien que le souverain ait. eu une nuit
quelques peu agitée, son état s'est légè-
mment amélioré.
Le prince de Galles, qui est en
communication constante avec Buc-
kira-ham Palac-3 a fait, ce matin une
vivte aux souverains et a déjeuné
avec la reine.
MIS EN MINORITÉ
A LA DIÈtE DE PRUSSE
LE CABINET MARX
DEMISSIONNE
Il succombe devant une coalition des
communistes et des partis réaction-
naires qui lui reprochaient d'avoir
un collaborateur socialiste
Berlin, 20 février (d. P. Parisien.)
Mis cet après-midi, à 4 Ireures,
en minorité par la Diète, le cabinet
prussien Marx-Severing a démis-
sionné sur-le-champ. Après une
séance tumultueuse, la Diète de
Prusse a voté sur l'ordre du jour de
confiance présenté par les partis de
la coalition gouvernementale, c'est-
à-dire le centre catholique, les dé-
mocrates et les socialistes.
Voici les chiffres du scrutin. Votes
exprimés 439 majorité absolue,
220. Ont voté pour 218 contre:
Cette lecture fut accueillie par les
cris de triomphe de la droite. Au
milieu d'une agitation indescripti-
ble, le D' Marx déclara alors que le
cabinet démissionnait.
Cette séance fut certainement une
des plie, orageuses qu'on ait vues au
Parlement prussien. Après plusieurs
orateurs, le député Heilmanu, connu
pour son rôle et ses déclarations dans
l'affaire Barmat, voulut prendre la
parole pour donner quelques exem-
ples de corruption dans les cercles
de droite. Il fut cependant empêché
ûe parler, car les voelkisch, les na-
t ;onalistes, les populistes et les com-
munistes s'unirent pour le couvrir
d'injures, à tel point que la séance
du! être suspendue.
Le Dr Marx a été renversé surtout
à cause de sa solidarité avec le
ministre socialiste Severiiig. qui
était titulaire du portefeuille de
l'Intérieur dans les cabinets précé-
dents et que le Dr Marx avait main-
tenu à ce poste.
La droite remportc aujourd'hui un
très grande succès. Son but est de
provnquer de nouvelles électionas en
Prusse. Elle espère qu'avec les scan-
dales Bermat et Hocfle Les socialistes
et Les centristes sortiront de cette
lutte électorale amoindris au profit
des réactionnaires.
La situation peut se résumer ainsi
1* Il n'y a plus de ministre socia-
liste en Allemagne et la Social-Démo-
cratie est maintenant partout exclue
du pouvoir;
2° Le centre catholique, à la croisée
des chemins, va être obligé, devant
l'impossibilité de pratiquer une poli-
tique de juste milieu, de choisir enfin
entre la République et Les partis de
la réaction.
̃ «-EorderHièrr heure, ©a annonce que
le centre va se montrer très énergiJ-
que. Dans une réunion tenue ce soir
par la fraction, il a été décidé de
contraindre les deux députés von
Pappen et Loenarz à démissionner
parce qu'ils se sont abstenus et parce
qu'ils pratiquent depuis longtemps
une politique personnelle.
Il a été décidé, en outre, de présen-
ter à nouveau le D' Marx, à la séance
du 3 mars, comme candidat à la pré-
àidence du Conseil prussien et nn
espère en même temps que le parti
guelfe et la fraction dite économi-
que n se détacheront du bloc réac-
tionnaire.
C'est le 5 avril
que le collège électoral de la Seine
élira le successeur de M. Magny, au Sénat
M. Camille Chautemps vient de
fixer au 5 avril la date de l'élection
sénatoriale qui doit avoir lieu dans
le département de la Seine, en rem-
placement de M. Magny, décédé.
Un décret convoque pour le diman-
che 1e. mars les conseils municipaux
des communes de la Seine, à l'effet de
nommer leurs délégués et suppléants.
Rappelions que M. Alexandre Mille-
rand a déjà posé sa candidature. On
annonce comme autres candidatures
possibles celles de MM. Autrand, an-
cien préfet de la Seine Heilbronner,
maître des requêtes au conseil
d'Etat Calary de Lamazière, ancien
député Voilin, député, et Sellier,
conseiller général, pour le parti so-
cialiste S. F. I. 0. Le parti commu-
niste présentera également un can-
didat, sans doute, M. Clamamus, dé-
puté, maire de Bobigny.
LE CARDINAL DUBOIS
EST PARTI POUR ROME
L'archevêque de Paris est parti
hier soir pour Rome. Le cardinal
Dubois ït- rend dans la "Ville Eter-
nelle à l'occasion du jubilé. Il serra
de retour à Paris pour l'ouverture
du congrès diocésnin fixé au 2 mars.
Les blessés de l'accident de Niamey
sont en voie de convalescence
Le gouverneur du Niger télégraphie
de Niamey, le 19 février:
L'état de santé du colonel Vuttlemin
continue s'améliorer. A commencé à
s'asseoir dans un fauteuil. Capitaine Da-
gnaux, sergent Kaetht sont bonne vote
convalescence. Signé Joue.
LES NEGOCIATIONS FRANCO-ALLEMANDES
M. Raynaldy et M. Trendelenburg
ont eu, hier encore, de longues con-
versations. Au cours de ces discus-
sions on a essayé de rapprocher les
points de vue des deux délégations
en matière de modus vivendi el, au
sujet du traité définitif. Une pro-
chaine entrevue entre le chef de la
délégation allemande et notre minis-
tre du Commerce aura lieu jeudiL
Selon toute vraisemblance. M. Tren-
delenburg profitera de ce répit pour
se rendre Berlin. Le projet de sus-
pension de pourparlers pendant un
certain temps, qui avait été envisagé
avant-hier, sera de nouveau étudié la
semaine prochaine. Les deux déléga-
tions seront alors mieux documentées
et pourront assigner un délai à cette
suspension si elle est encore estimée
nécessaire.
LE PROCÈS
DE LA CHATELAINE
DES HOGUES
Mmf Deubel pendant l'interrogatoire
M. Deubel assis devant l'avocat général
(Voir à la quatrième page le compte
rendu des débats.)
FOUI{ ET COJVTTjE
Serait-il plus agréable de punir que
de récompenser ? Je ne le crois pas.
Je ne peux pas le croire. On dirait bien,
cependant, que l'Etat et que toutes les
administrations d'Etat prennent un
"pialéif- beaucoup plus vif à châtier les
gens qu'à les louer. Tout ce qui est
administration d'Etat ressemble à un
bouledogue en colère. On voit des
crocs, des crocs terribles; on entend
des aboiements féroces; et l'on se sent
parfois mordu au mollet, cruellement.
C'est l'Etat
L'Etat gronde
Faites ceci et vous irez en pri-
son
Ne faites pas cela et vous irez
aussi en prison!
Payez ou je vous dévore!
C'est le père Fouettard, qui fait peur,
hélas! non seulement aux petits en-
tants, mais aussi aux papas des petits
enfants.
L'Etat, en fait de prévoyance, pré-
voit surtout. des peines afflictives et
infamantes dont, du matin au soir, il
menace les citoyens, les méchants et les
bons. L'Etat-Fisc, notamment, n'a
qu'une façon de traiter son infortunée
clientèle toute son infortunée clien-
tèle il lui montre les dents (et pour un
rien il se précipite sur elle.) Il ne con-
naît point de bonnes gens ni de visages
amis. Il aboie. Il aboie, furieux, écu-
mant Et s'il ne dévore pas tout le
monde, il n'épargne personne. Il rugit.
Est-il vrai que l'on va essayer d'hu-
maniser un peu le bouledogue? Comme
ce serait gentil!
Il est question d'encourager les
contribuables autrement qu'en leur
aboyant aux mollets? Comme ce serait
idyllique! On songerait, enfin, à
récompenser les bons clients, les clients
fidèles, ponctuels et obéissants ? Comme
ce serait délicieux
Ce sera même intelligent. Il est bien
certain que la promesse de quelque
petit avantage, de quelque escompte,
aura beaucoup plus d'action sur 'a
bonne clientèle du Fisc que des aboie-
ments furieux. Il est non moins cer-
tain que de nombreux contribuables
n'hésiteront pas à payer la facture du
Fisc avant les délais légaux si une
prime légère récompense leur zèle. Et
il n'est pas douteux que l'Etat a tout
intérêt à encaisser le plus tôt possible
le plus d'argent possible. Ses encaisse-
ments vaudront mieux que ses rugisse-
ments.
Il y a un vieux proverbe: « Qui aime
bien, châtie bien Que l'Etat nous
montre qu'il est capable de nous aimer.
Il nous châtiera, ensuite, s'il le faut.
Maurice PRAX.
L'INTERPELUITION
DE M. YBARNÉEARAY
SUR LA RÉINTÉGRATION
OE NI. BJTHELOT
Elle est renvoyée à la suite, par
352 voix contre 91, après un
débat d'une heure et demie sur
la fixation de la date de discussion
« La réi'ntégration de M. Berthelot
dans les cadres de la diplomatie » a
fait l'objet d'une demande d'inter-
pellation de M. Ybarnégaray, dont la
président, M. Painlevé, a donné con-
naissance à la Chambre à la fin de la
séance dé l'après-midi. M. Herr.nt, a
demandé le renvoi à la suite. Mais,
selon une coutume qui s'est établie
à propos de la fixation de la da'.p de
discussion, l'interpellateur a déve-
loppé ses observations.
Le député des Basses-Pyrénies
oppose la décision du conseil de dis-
cipline qui a frappé M. Ph. Bertt:e-
lot et la consultation des juriscon-:
sultes qui lui accorde le bénéfice de
"amnisti'e.
Nous nous trouvons, dit l'orateur, en
présence de deux décisions contradic-
toires. La réintégration de M. Berthelot
me parait être une opération politique.
(Exclamations Cette opération
se rattache, pour moi, à la lutte entre
MM. Poincare et Calllaux. (Exclamations
à gauche.)
M. Ybaraégat»*ï sente à la
Chambre un historique de l'affaire
de la B.I.C.; il en rapproche les actes
qui ont été reprochés à M. Ph. B?.v-
thelot, notamment l'envoi de deux
télégrammes à nos représentants en
Extrême-Orient et à New-York. M.
Blum interrompt « Ces télégram-
mes ont été approuvés par M. Mille-
rand. » A gauche la nervosité gagne,
les paroles de l'interpellateur souté-
vent d'innombrables interruption.
Et quand M. Ybarnégaray déelare
« N'y a-t-il pas dans le rôl3 de M.
Be'-thelot une explication de ce qui
s'est passé dans certaines conféren-
ces ? ». M. Blum, qui témoigne d'une
vive impatience en écoutant les
paroles de l'interpellateur, proteste
'Jans les clameurs de la gauche. Et
alors surgit un incident entre M. Mou-
tet et M. Ybarnégaray. Le député du
Rhône reproche à l'interpellateur
d'avoir fait partie d'une Société liée
h la B. 1. C. M, Ybarnégaray dément.
NI. Mout'ît affirme et brandit un vo-
lums de l'Officiel. M. Garât se môle
à kj. controverse et appuie M. Moutet.
M. YbarnégaTay dément encore et
déclare qa'il a fait partie d'une s Jciété
mais non liée à la B. I. C. Après cet
incident, qui s'est développé dans les
clameurs entre-croisées de la droite
à la gauche, l'interpellateur critique
M. Léon Blum
le rôle de M. Berthelot et., concluant,
demande, applaudi au centre et à,
droite, gu'<5n « ne choisisse comme
représentant ds la France que des
hommes qui f:n soient dignes ».
Déclarations de M. Herriot
Le président du Conseil prend la
parole.
Le gouvernement, dit-il, dans l'affaire
qui vient d'être évoquée, a eu une atti-
tude tout à fait normale.
Les affaires qui concernent la B. I. C.
sont devant. la justice; je ne puis rien
dire au fond. Ces affaires, d'abord jugées,
sont allées devant la cour, et, sur
demande d'expertise refusée, il y a eu
recours en cassation. La procédure en
est là.
J'en viens au cas personnol de M. Phi-
lippe Berthelot. J'avais à savoir s'il pou-
vait bénéficier de l'amnistie. Je me suis
référé au texte de la loi. J'ai pensé que
je devais soumettre le cas aux juriscon-
snltrg des affaires étrangères. L'affaire
a été examinée par deux jurisconsultes
qui m'ont donné une consultation. Ils dé-
clarent que rien, dans le cas de M. Ber-
thelot, ne peut être retenu pour man»
quement à la probité ou à l'honneur.
La conclusion était normale, M. Berthe-
lot était réintégré comme ambassadeur.
M. Jean Renaud. Et les cheminots ne
sont pas réintégrés. (Applaudissements.)
M. Herbiot. Le gouvernement a
réintégré M. Berthelot. Il prend l'entière
responsabilité de sa décision. (Applau-
dissements ia gauehe.)
Après une intervention de M. Ou-
frey. M. Léon Blum déclare qu'il in-
M. Ybarnégaray
tervient à titre d'ami personnel de
M. Berthelot depuis quarante ans. Il
précise que les faits reprochés à M.
Berthelot se rapportent seulement a
l'ordre disciplinaire.
S'il v avait eu contre lui autre chose,
Il il ne s'en serait point tiré avec dix
ans de suspension devant le conseil de,
discipline. Devant la justice, on ne l'a
jamais appelé que comme témoin.
M. Berthelot a agi peut-être avec une
hardiesse qui est dans sa nature. Mais
les choses avaient été décidées au-dessus
de lui. Un fonctionnaire ne doit pas être
le bouc émissaire des actes voulus par
!e gouvernement. (Ipplaudissements à
gauche.)
Il y a quelque chose d'abominable à
mettre en cause Ici un absent dans ces
conditions et d'exploiter l'amnistie con-
tre un homme qui en aurait profité,
même si certaines allégations formulées
contre lui étaient vraies.
On n'a pas le droit de diriger des insi-
nuations de concussion et de vénalité
contre un homme qui ne peut se défendre.
Je suis venu défendre ici un homme
qui est mon ami et qui le reste. (Applau-
dissements.)
M. Ybarnégaray demande pourquoi
on a réunt les jurisconsultes s'il n'y
avait pas eu un doute sur le cas Ber-
thelot. Il soutient que M. Berthelot
a envoyé les télégrammes de sa propre
autorité.
M. LoucHEUR. Il a été prononcé ici
des paroles que je ne puis pas laisser
passer. Je ne puis pas laisser dire que les
représentants de la France n'ont pas eu,
dans les conférences internationales, toute
liberté d'esprit. M. Philippe Berthelot,
que j'ai eu à plusieurs reprises à mes
côtés. a toujours défendu intégralement
les droits de la France et s'est montré,
en toutes circonstances, un bon serviteur
du pays. (Applaudissements sur de nom-
breux bancs.)
Le renvoi à la suite de l'interpel-
lation Ybarnégaray est prononcé par
352 voix contre 91.
DANS LA CHAIRE DE NOTRE-DAME
IE P. SAMÔN^IÔRATORIEN,
SUCCÈDE AU P. JANVIER
Pendant vingt-deux ans, le P. Jan-
vier, dominicain, retint à. Notre-Dame
des foules chaque année plus nom-
breuses. Sa robe blanche avait rem-
place dans la chaire célèbre où
passèrent tant d'orateurs illustres
appartenant à presque tous les ordres,
la soutane de Mgr d'Hulst. C'est un
prêtre de l'Oratoire, le P. Sanson, qui
lui succède pour le prochain carême.
Littérairement, socialement aussi,
les changements de titulaire de la
première chaire de ^France sont tou-
jours des événements.
Que sera le nouveau prédicateur ?
Deux carêmes déjà prêchés à Rome,
en l'église Saint-Louis des Français,
des missions à Trouvillo et à Vifchy,
lui ont permis de donner la mesure
de son immense talent d'orateur.
Ses yeux noirs, où brûle une flamme
intense, expliquent son pouvoir de
persuasion. Il fut romantique. Jeune
encore il approche à peine de la
quarantaine i!1 s'est déjà, nous
a-t-on dit, corri!gé de ce « défaut ».
Mais, en trois phrases rapides, ima-
gées, dont tous les mots vivent et
frappent, il conquiert son auditoire,
qui, dès lors, subit le charme de son
art et l'ascendant de sa conviction.
La science ?. Elle ne peut pas
combler le vi'de des cœurs tourmen-
tés. La philosophie ? Elle aboutit à
Le Père Sanson
démontrer l'existence de Dieu. Puis,
avant fourni cette donnée certain'.1,
elle se tait. » Voilà le thème sur
lequel le P. Sanson va prêcher cette
année.
Mais n'existe-t-il donc pas un
livre où les faibles humains puissent
réapprendre l'espoir ? Il y a l'Evan-
gile entend répondre, l'an pro-
chain, le P. Sanson. L'année suivante,
il parlera du « Messager
Disciple de Pascal, c'est surtout
par la contagion de la Foi, qu'il a
souci d'agir. Ce Normand-là dément
ia légende absurde affirmant qu'en-
tre Evreux et Saint-Lô on ne sait
dire ni oui ni non.
Cette année, les conférences de
Notre-Dame auront lieu le dimanche
à cinq heures et non plus après la
dernière messe. R. de N.
Voir à la a* page notre rubrique
Propos de bonne humeur
ON IMPUTE A LA BANDE DES "POLONAiS"
DIX-SEPT ASSASSINATS
ET, PARMI EUX, CELUI DE L'INGENIEUR DUTFOY
Sophie, l'amie d'Urbaniak, est arrêtée
ainsi qu'un autre affilié
LA BANDE POSSEDAIT, POUR LE CRIME, LA SECTION DES "COGNE-DUR"
Les renseignements les plus cir-
constanciés parviennent de tous côtés,
à M. Colin, commissaire divisionnaire
chef de la première brigade de police
mobile, au sujet de la bande des « Po-
lonais ». Il apparaît que cette asso-
ciation de malfaiteurs a opéré un peu
partout sur le territoire français. Et
déjà on lui impute dix-sept assassi-
nats et une quarntité de vols avec
effraction.
Il semble aussi que certains des
affiliés, en possession pourtant de
papiers d'état civil authentiques ont,
à différentes reprises, changé de
nom. Le vol et le meurtre leur per-
mettaient de se procurer facilement
les documents dont ils avaient besoin
pour tromper ou dépister gendarmes
et aulorités civiles.
C'est ainsi que Théophile Valerion
qui, hier, a été formellement reconnu
par le brigadier de gendarmerie
Pizette, de Couvres, comme étant le
meurtrier du gendarme Rognon,
blessé à coups de revolver, le 22 no-
vembre, et mort peu après, ie.mumiM
en réatité Jean Galîziack. "*ToûT
fait croire qu'il est devenu Valerian
après avoir assassiné et dévalisé un
de ses compatriotes portant ce nom.
Valerian-Galiziack, Stanislas Gogo-
lewski. Gustave Jasiok et Casimir
Mzyr avaient, parmi les autres affi-
liés, un rôle spécial ce sont eux qui
étaient chargés des missions péril-
leuses, c'est-à-dire de celles où il ne
fallait pas hésiter à recourir au
meurtre pour voler ou cambrioler.
Les quatre membres de cette « sec-
tion » avaient été surnommés par
leurs complices les « Cogne-dur ».
Valerian-Ualiziack était le chef.
L'ascendant qu'il avait pris sur ses
hommes » déplaisait, d'ailleurs, à
Zenczuck', le capitaine de la bande
des Polonais. Soumis à, Valerian, les
« Cogne-dur » échappaient presque
totalement à l'autorité de Zenczucki,
et, à diverses reprises, les deux hom-
mes avaient eu des explications ora-
geuses.
On a raconté, hier, qu'un étranger,
Wasial Weski, arrêté à Paris, faisait
partie de la bande des Polonais. Il
n'en est .°ien. Weski, qui fait simple-
ment l'objet d'un arrêté d'expulsion,
a été appréhendé pour être reconduit
à la frontière.
Comme on le verra plus loin, ta
journée d'hier n'a pas permis de dé-
couvrir la retraite où se cachent lets
deux principaux « chefs » Jean
Zenczucki dit Wladeck » et Roles-
law Urbaniak, qui avaient leur quar-
tier général à Reims. Mais Sophie
Vv'ernick, l'amie d'Urbaniak, et un
autre affilié, ont été arrêtés dans
cette ville. Par contre, un nommé
Blaszeki, appréhendé à Paris il y a
trois jours et quil n'était insculpé que
de port d'armes prohibées, a été
laissé en liberté provisoire. Il a été
confié au consul de Pologne, qui
l'a fait hospitaliser momentanément
dans un établissement d'assi'stance. Il
est probable que Blaszeki sera d2
nouveau interrogé et confronté avec
des témoins par la brigade mobile.
L'ARRESTATION DE SOPHIE
Reims, 20 fév. (de not. env. spécial.)
« Cherchez la femme », censeille un
vieux diction populaire. Dans cette
sanglante et complexe affaire des
Polonais, ia première brigade mobile
a cherché la femme et l'a trouvée
c'est Sophie Wernick, que nous
annoncions hier à nos lecteurs elle
l'a « filée » et, grâce à elle, a mis la
main sur un noveau membre de la
bande.
Celui-ci) a déjà donné des indica-
tiens qui ne laissent aucun doute sur
la participation de ses compatriotes
dans les cambriolages de Reims.
Quant à Sophie, elle portait sur elle
certains bijoux qui permettront pro-
bablement à la police de découvrir
les auteurs restés inconnus des vols
de bijouterie. Mais, avant d'entrer
dans des détails, l'histoire de la fila-
ture de la jolie Polonaise mérite
d'être contée.
Le train 35
Hier donc, à 17 heures 35, Sophie
Wernick ayant pour tout bagage un
paraplui;, « tom-pouce », prenait, à
Paris, la train n° 35, à destination
de Reims. La suivant minutieuse-
ment. l'inspecteur Brunot, de la pre-
mière brigade mobile, montait en
wagon derrière elle, non sans avoir
télégraphié à Reims qu'il y aurait à
l'arrivée du train une petite femme
blonde et potelée, aux yeus bleus, à
la peau très blanche, vêtue d'un
manteau kaki à col d'hermine, coiffée
d'un chapeau cloche noir qu'il ne
faudrait pas perdre de vue. Quant à
19 heures 55 le train 35 entrait eu
gare deR?'ms, l'inspecteur Billon, de
la sûreté de Reims, était posté à la
sortie il vit la petite dame blonde
remettre son billet à l'employé, il
échangea un coup d'oeil avec son col-
lègue Brunot, et tous deux, sans pa-
raître se connaître emboîtèrent le
pas à la Polonaise.
Chez Kouropalwa
Pendant deux kilomètres, la petite
dame marcha rapide, inquiète, et se
retourna parfois. Elle s'arrêta au 35
de la rue Fléchambault, devant un
restaurant polonais qui loge aussi
à, la semaine c'était chez Kouro-
palwa. Sophie y pénétra en courant,
mais se retourna sur le seuil de la
porte pour jeter un dernier regard
sur ses obstinés suiveurs. Dix minu-
tes plus tard, une fenêtre s'ouvrait,
au premier étage, et une tête d'hom-
me apparaissait à son tour. Toute
la nmt, se relayant, les inspecteurs
firent le guet.
a 5 heures du matin, la fenêtre
sVovrit à nouveau et la tête char-
mante et dépeignée oe Sophie appa-
rut mais l'inspecteur s'était caché.
Sans doute, la jeune femme ne vit-
elle rien de suspect, cai, un quart
d heure après, dans le p?t:t jour bla-
fard, elle sortait de l'hôtel accompa-
gneo d'un grand jeune homme blond.
Le couple, bras dessus bras des-
sous, prit la route de Sïl'lery.
Inutile de les suivre, dit l'ins-i
pectour Billon, qui connaît bien les
parages. Ils nous verraient et on ne
les aurait pas. Téléphonons à la gare
de Sillerv.
Les policiers avertirent le chef dis
gare de Sillery de l'arrivée des deux
voyageurs, en le priant de les sur-
veiller discrètement. Ceux-ci effec^
tuèrent les douze kilomètres sépa-;
rant Reims de Sillery, puis se pré-
sentèrent de suite à la gare.
A 9 heures et demie, le chef de
gare téléphonait à la sûreté rémoise:
Vos clients sont là; ils ont pris
un billet pour Nancy.
Dix minutes plus tard, accourus en
automobile, le commissaire Bramer
et les inspecteurs Brunot, Billan et
Baudoin cueillaient, dans la salle
d'attente, Sophie et son compagnon,
Dans Un sac à main ̃
Et. en auto cette fois, le couple
reprit le chemin de Reims. Le com-
pagnon de la Polonaise n'était ni
Zenczucki, le chef de bande, ni son
lieutenant Urbaniak; c'était un autre
Polonais, Ignace Strecker, né le 10
février 1888 à Torojoweck-
Conduits dans les bureaux de la
"ûreté, Sophie et Stre:ker firent
d'abord minutieusement fouillés. On
ne trouva sur l'homme rien d'inté-
ressant. Sur la femme, au cont'-aire,
on découvrit, dans son sac à main,
700 francs, une montre en or émaillé
i-t garnie de brillants, une boite à
fards en vermeil et une correspon-
dance édifiante. Il y avait d'alord,
sur une feuille de papier, •sn français.
Sophie Wernick
cet avertissement pour l'ami qui
trouverait la chambre vide:
« Mon chéri, attends-moi, je suis
au cinéma. »
Puis l'adresse d'une personne ha-
bitant 88, rue Mouffetard, qui,
d'aiMeurs, a été arrêtée, hier, à
Rjims, pour trafic de stupéfiants a.
attentât a la pudeur. Enfin, une .?ttre
en polonais où il était beau-
coup question de Wladeck on sait
que c'est, le pseudonyme du chef de
bande Zenczucki.
Les "chefs" en fuite vers l'Est
De 11 heures du matin jusqu'au
soir, 20 h. 30, Sophie et son compa-
gnon furent sans arrêt interrogés
par les policiers.
M. Bride, chef de la sûreté dei
Heims, questionna Strecker, tandis
que M. Bronner engageait une longue
conversation avec la jeune femme.
L'un et l'autre, au début, firent la
sourde oreille. Quand on les ques-
tionnait en français, ils répondaient
en allemand, et quand M. Bride s'ex-
primait à son tour dans la langue de
Gœthe, on lui répliquait dans celle
de l'auteur de Quo Vadis.
Mais, vers le soir, Sophie laissa
échapper une histoire de valise que
Streeker aurait été chercher à la con-
signe. Cette indication, mise habiter
ment à profit, permit à M. Bride do
déterminer que vers jeudi, à midi.
Strecker avait conduit v la consigne
de la gare de Reims deux valises,
celles de Zenczucki et, celle d'Crba-
niak. Le commissaire Bronnei· apprit
ensuite aue les deux individus re-
cherchés avaient pris, à 15 h. Oô, le
train de Châlons, a destination vrai-
semblable de Nancy.
Les oiseaux s'étaient donc envoies
avant l'arrivée à Reims où était,
comme nous l'avons dit, leur quartier
général de Sophie et des policiers.
Des instructions ont été immédia-
tement téléphonées dans l'Est par tes
commissaires, afin de surveiller le
passage des deux fuyards.
Strecker avoua, par la suite, que
7Mczuc<;i et Urbaniak étaient allés
dimanche dernisr à Paris et en
étaient revenus lundi soir après :'ar-
restation de Gogolewski. Il a dit éga-
lement avoir entendu deux eon.pa-
triotes, logeant à Reims chez Kouro-
pslwa, parler de l'affaire Diillammen!
réussie chez M. Grosse, le bijoutier
cambriolé. On se souvient qu'il ont
dérobé dans ce magasiln un collier de
et brillants évalué non pas
francs, comme on "a dit tout
d'rJconi. mais 200.000 francs. Le col-
!'«• était-il dans une valise emmené,;
par le chef de la bande, jes enquê-
teurs le croient.
Sophie fit c'es aveux en pleurant
C'est UrbaniaJr qui m'a donné cette
montre, dit-elle.
C est votre ami, Urbaniak ?
demanda M. Bronner.
Non, c'est Zenczucki.
Nos, c'est Urbaniak. rép.qua
Strecker.
.*près tout, elle est peu', être ''ami"
de,5 deux.
strseker et Sophie Wernick .-t.'iii
r
| REGION PARISIENNE. Ciel biun^IU, M
nuls nuagenx avec belles éclaircies, se
recouvrant le soir avec pluies la nuit.
passant à sai-oiMM modéré. Huit $j|§£
EN FBAMCE. Moitié Sud-Est beau,
s brunxei'* et un peu froid. Moitié Nord-Ouest. g?
̃ nuaget»* a pluies. S
soiEIL lever, 6 h. 51 coucher, 17 h. 19.
l"ne nouv. le 23 pram. quart, le 2 mars.
Il Il..1.1. Il' Il'
AHMEE. K° 17.585 •
SAMEDI
21 |
FÉVRIER f
̃̃••••̃̃•̃••̃•̃̃••••••̃•̃̃•̃•••̃•••̃••̃••••••̃•̃••̃^
NOUVELLE CONFERENCE
DU DÉSARMEMENT NAVAI
PROJETÉE ypiNGTON
Des conversations officieuses seraient
engagé*» ce sujet entre te Fo-
reign Office et le secrétariat
d'Etat américain
Il est do nouveau question d'une
conférence du désarmement. Elle se
'rendrait, comme la précédente, à
Washington. La date n'en est pas
encore tixée, mais on parle déjà de
novembre prochain, à moins que le
président Coolidge qui en prendrait
l'initiative, ne voie la possibilité de
la convoquer plus tôt. Le programme
non plus n'en est pas arrêté, mais on
laisse entendre cependant qu'elle
porterait sur les unités navales auxi-
liaires, «Sont on n'a pas limité le
nombre en 1921 et peut-être aussi
suw les armements aériens.
Il s'agit, on le voit, de compléter
l'œuvre de) MM. Hughes et Balfour et
d'affaiblir un peu plus, au profit des
puissances navales de premier plan
Etats-Unis et Grande-Bretagne
les nations qui, comme le Japon, la
France et l'Italie, ont du moins con-
servé jusqu'à présent leur liberté
quant à ia construction des contre-
torpilleurs, des torpilleurs et des
sous-marins. Après avoir réduit le
nombre ct. le tonnage des grosees
unités de combat superdread-
noughts, creadnoughts et croiseurs
on voudrait restreindre égale-*
ment, et dans les mêmes proportions
favorables sans doute, ce qu'on a
appelé' « là1 pousàtfere'deï îïï5TS ».
Le gouvernement français n'a, jus-
qu'ici, pas été pressenti au sujet de
sa participation à cette conférence.
La conversation n'est, pour le mo-
ment, engagée qu'entre le départe-
ment d'Etat américain et le Foreign
Office, et de façon purement offi-
cieuse. La question n'en paraît pas
moins sérieusement à l'étude, puis-*
que M. Austen Chamberlain a fait
prévoir aux Communes qu'elle pour-
rait prochainement donner lieu à un
échange de notes.
Tant qu'on n'est, à Paris, saisi
d'aucune proposition précise, le parti
le plus sage est d'attendre et de s abs-
tenir de tout commentaire. Une ré-
flexion toutefois s'impose, c'est qu'il
eât assez plaisant d'entendre parler
de désarmement naval et aérien le
jou" où la Grande-Bretagne augmente
vlc quatrc millions de livres sterling,
c'est-a-dire de 364 millions de francs.
les crédits de son Amirauté et de
180 millions de francs 1.972.000
livres son budget de l'Aéronauti-
LES ETATS-UNIS VEULENT S'ASSURER
L'ASSENTIMENT PREALABLE
DE LA FRANCE
Wa-JHnpInn. 20 février (dép. P. P.)
il' réconta votée par le
Congrès lui permet de lancer la
convocation quand il jugera le mo-
ment favorable, même après l'ajour-
nement du Congrès. Mais on se rend
compte à Washington que la con-
vocation ne peut être lancée sans
que l'on se soit assure Lïnssentiment
préalable de la France, un des prin-
cipaux objets de la nouvelle confé-
rence devant être la limitation des
bâtiments auxiliaires non compris
dans l'accord précédent.
Aucune décision ne saurait être
prise avant l'arrivée du nouveau
M'cn'-fair.J d'Etat, M. Kelloprg, qui est
iillendu il Washington le février.
LE SUCCESSEUR DE LORD BRADBURY
INSTALLER C. 0. R.
A;u-i que nous l'avons annoncé
1i:i.t, ia commission des réparations
a procédé, hier matin, à l'installa-
1 ;ou du nouveau délégué principal
britannique, iord Bianesburgh.
Lord 3radbury a tout d'abord pré-
srnté son successeur. Puis M. Bar-
Iliou a exprimé les regrets unanimes
de ses collègues devant le départ de
iiH'*iBfcadbury, et id a souhaité la
bienvenue à lord Blanesburgh. Rap-
pelant le rôle très important qui
ii-ste dévolu à la C. D. R., il releva
Lord Blanesburgh
l'importance des services que pourra
reodi'e un jurisconsulte de la .valeur
de lord Blanesburgr.
Les délégués de la Belgique, de
l'Italie et des Etats-Unis se sont as-
sociés aux sentiments exprimés par
M. Barthou.
La commission a enfin procédé à
l'élection de son président et de son
vice-président M. Louis Barthou et
le marquis Salvago Raggi ont été
réélus.
L'état du roi George V s'améliore
Londres, 20 fév. (dép. P. Parisien.)
Les médecins du roi ont publié,
aujourd'hui, le bulletin suivant.
Bien que le souverain ait. eu une nuit
quelques peu agitée, son état s'est légè-
mment amélioré.
Le prince de Galles, qui est en
communication constante avec Buc-
kira-ham Palac-3 a fait, ce matin une
vivte aux souverains et a déjeuné
avec la reine.
MIS EN MINORITÉ
A LA DIÈtE DE PRUSSE
LE CABINET MARX
DEMISSIONNE
Il succombe devant une coalition des
communistes et des partis réaction-
naires qui lui reprochaient d'avoir
un collaborateur socialiste
Berlin, 20 février (d. P. Parisien.)
Mis cet après-midi, à 4 Ireures,
en minorité par la Diète, le cabinet
prussien Marx-Severing a démis-
sionné sur-le-champ. Après une
séance tumultueuse, la Diète de
Prusse a voté sur l'ordre du jour de
confiance présenté par les partis de
la coalition gouvernementale, c'est-
à-dire le centre catholique, les dé-
mocrates et les socialistes.
Voici les chiffres du scrutin. Votes
exprimés 439 majorité absolue,
220. Ont voté pour 218 contre:
Cette lecture fut accueillie par les
cris de triomphe de la droite. Au
milieu d'une agitation indescripti-
ble, le D' Marx déclara alors que le
cabinet démissionnait.
Cette séance fut certainement une
des plie, orageuses qu'on ait vues au
Parlement prussien. Après plusieurs
orateurs, le député Heilmanu, connu
pour son rôle et ses déclarations dans
l'affaire Barmat, voulut prendre la
parole pour donner quelques exem-
ples de corruption dans les cercles
de droite. Il fut cependant empêché
ûe parler, car les voelkisch, les na-
t ;onalistes, les populistes et les com-
munistes s'unirent pour le couvrir
d'injures, à tel point que la séance
du! être suspendue.
Le Dr Marx a été renversé surtout
à cause de sa solidarité avec le
ministre socialiste Severiiig. qui
était titulaire du portefeuille de
l'Intérieur dans les cabinets précé-
dents et que le Dr Marx avait main-
tenu à ce poste.
La droite remportc aujourd'hui un
très grande succès. Son but est de
provnquer de nouvelles électionas en
Prusse. Elle espère qu'avec les scan-
dales Bermat et Hocfle Les socialistes
et Les centristes sortiront de cette
lutte électorale amoindris au profit
des réactionnaires.
La situation peut se résumer ainsi
1* Il n'y a plus de ministre socia-
liste en Allemagne et la Social-Démo-
cratie est maintenant partout exclue
du pouvoir;
2° Le centre catholique, à la croisée
des chemins, va être obligé, devant
l'impossibilité de pratiquer une poli-
tique de juste milieu, de choisir enfin
entre la République et Les partis de
la réaction.
̃ «-EorderHièrr heure, ©a annonce que
le centre va se montrer très énergiJ-
que. Dans une réunion tenue ce soir
par la fraction, il a été décidé de
contraindre les deux députés von
Pappen et Loenarz à démissionner
parce qu'ils se sont abstenus et parce
qu'ils pratiquent depuis longtemps
une politique personnelle.
Il a été décidé, en outre, de présen-
ter à nouveau le D' Marx, à la séance
du 3 mars, comme candidat à la pré-
àidence du Conseil prussien et nn
espère en même temps que le parti
guelfe et la fraction dite économi-
que n se détacheront du bloc réac-
tionnaire.
C'est le 5 avril
que le collège électoral de la Seine
élira le successeur de M. Magny, au Sénat
M. Camille Chautemps vient de
fixer au 5 avril la date de l'élection
sénatoriale qui doit avoir lieu dans
le département de la Seine, en rem-
placement de M. Magny, décédé.
Un décret convoque pour le diman-
che 1e. mars les conseils municipaux
des communes de la Seine, à l'effet de
nommer leurs délégués et suppléants.
Rappelions que M. Alexandre Mille-
rand a déjà posé sa candidature. On
annonce comme autres candidatures
possibles celles de MM. Autrand, an-
cien préfet de la Seine Heilbronner,
maître des requêtes au conseil
d'Etat Calary de Lamazière, ancien
député Voilin, député, et Sellier,
conseiller général, pour le parti so-
cialiste S. F. I. 0. Le parti commu-
niste présentera également un can-
didat, sans doute, M. Clamamus, dé-
puté, maire de Bobigny.
LE CARDINAL DUBOIS
EST PARTI POUR ROME
L'archevêque de Paris est parti
hier soir pour Rome. Le cardinal
Dubois ït- rend dans la "Ville Eter-
nelle à l'occasion du jubilé. Il serra
de retour à Paris pour l'ouverture
du congrès diocésnin fixé au 2 mars.
Les blessés de l'accident de Niamey
sont en voie de convalescence
Le gouverneur du Niger télégraphie
de Niamey, le 19 février:
L'état de santé du colonel Vuttlemin
continue s'améliorer. A commencé à
s'asseoir dans un fauteuil. Capitaine Da-
gnaux, sergent Kaetht sont bonne vote
convalescence. Signé Joue.
LES NEGOCIATIONS FRANCO-ALLEMANDES
M. Raynaldy et M. Trendelenburg
ont eu, hier encore, de longues con-
versations. Au cours de ces discus-
sions on a essayé de rapprocher les
points de vue des deux délégations
en matière de modus vivendi el, au
sujet du traité définitif. Une pro-
chaine entrevue entre le chef de la
délégation allemande et notre minis-
tre du Commerce aura lieu jeudiL
Selon toute vraisemblance. M. Tren-
delenburg profitera de ce répit pour
se rendre Berlin. Le projet de sus-
pension de pourparlers pendant un
certain temps, qui avait été envisagé
avant-hier, sera de nouveau étudié la
semaine prochaine. Les deux déléga-
tions seront alors mieux documentées
et pourront assigner un délai à cette
suspension si elle est encore estimée
nécessaire.
LE PROCÈS
DE LA CHATELAINE
DES HOGUES
Mmf Deubel pendant l'interrogatoire
M. Deubel assis devant l'avocat général
(Voir à la quatrième page le compte
rendu des débats.)
FOUI{ ET COJVTTjE
Serait-il plus agréable de punir que
de récompenser ? Je ne le crois pas.
Je ne peux pas le croire. On dirait bien,
cependant, que l'Etat et que toutes les
administrations d'Etat prennent un
"pialéif- beaucoup plus vif à châtier les
gens qu'à les louer. Tout ce qui est
administration d'Etat ressemble à un
bouledogue en colère. On voit des
crocs, des crocs terribles; on entend
des aboiements féroces; et l'on se sent
parfois mordu au mollet, cruellement.
C'est l'Etat
L'Etat gronde
Faites ceci et vous irez en pri-
son
Ne faites pas cela et vous irez
aussi en prison!
Payez ou je vous dévore!
C'est le père Fouettard, qui fait peur,
hélas! non seulement aux petits en-
tants, mais aussi aux papas des petits
enfants.
L'Etat, en fait de prévoyance, pré-
voit surtout. des peines afflictives et
infamantes dont, du matin au soir, il
menace les citoyens, les méchants et les
bons. L'Etat-Fisc, notamment, n'a
qu'une façon de traiter son infortunée
clientèle toute son infortunée clien-
tèle il lui montre les dents (et pour un
rien il se précipite sur elle.) Il ne con-
naît point de bonnes gens ni de visages
amis. Il aboie. Il aboie, furieux, écu-
mant Et s'il ne dévore pas tout le
monde, il n'épargne personne. Il rugit.
Est-il vrai que l'on va essayer d'hu-
maniser un peu le bouledogue? Comme
ce serait gentil!
Il est question d'encourager les
contribuables autrement qu'en leur
aboyant aux mollets? Comme ce serait
idyllique! On songerait, enfin, à
récompenser les bons clients, les clients
fidèles, ponctuels et obéissants ? Comme
ce serait délicieux
Ce sera même intelligent. Il est bien
certain que la promesse de quelque
petit avantage, de quelque escompte,
aura beaucoup plus d'action sur 'a
bonne clientèle du Fisc que des aboie-
ments furieux. Il est non moins cer-
tain que de nombreux contribuables
n'hésiteront pas à payer la facture du
Fisc avant les délais légaux si une
prime légère récompense leur zèle. Et
il n'est pas douteux que l'Etat a tout
intérêt à encaisser le plus tôt possible
le plus d'argent possible. Ses encaisse-
ments vaudront mieux que ses rugisse-
ments.
Il y a un vieux proverbe: « Qui aime
bien, châtie bien Que l'Etat nous
montre qu'il est capable de nous aimer.
Il nous châtiera, ensuite, s'il le faut.
Maurice PRAX.
L'INTERPELUITION
DE M. YBARNÉEARAY
SUR LA RÉINTÉGRATION
OE NI. BJTHELOT
Elle est renvoyée à la suite, par
352 voix contre 91, après un
débat d'une heure et demie sur
la fixation de la date de discussion
« La réi'ntégration de M. Berthelot
dans les cadres de la diplomatie » a
fait l'objet d'une demande d'inter-
pellation de M. Ybarnégaray, dont la
président, M. Painlevé, a donné con-
naissance à la Chambre à la fin de la
séance dé l'après-midi. M. Herr.nt, a
demandé le renvoi à la suite. Mais,
selon une coutume qui s'est établie
à propos de la fixation de la da'.p de
discussion, l'interpellateur a déve-
loppé ses observations.
Le député des Basses-Pyrénies
oppose la décision du conseil de dis-
cipline qui a frappé M. Ph. Bertt:e-
lot et la consultation des juriscon-:
sultes qui lui accorde le bénéfice de
"amnisti'e.
Nous nous trouvons, dit l'orateur, en
présence de deux décisions contradic-
toires. La réintégration de M. Berthelot
me parait être une opération politique.
(Exclamations Cette opération
se rattache, pour moi, à la lutte entre
MM. Poincare et Calllaux. (Exclamations
à gauche.)
M. Ybaraégat»*ï sente à la
Chambre un historique de l'affaire
de la B.I.C.; il en rapproche les actes
qui ont été reprochés à M. Ph. B?.v-
thelot, notamment l'envoi de deux
télégrammes à nos représentants en
Extrême-Orient et à New-York. M.
Blum interrompt « Ces télégram-
mes ont été approuvés par M. Mille-
rand. » A gauche la nervosité gagne,
les paroles de l'interpellateur souté-
vent d'innombrables interruption.
Et quand M. Ybarnégaray déelare
« N'y a-t-il pas dans le rôl3 de M.
Be'-thelot une explication de ce qui
s'est passé dans certaines conféren-
ces ? ». M. Blum, qui témoigne d'une
vive impatience en écoutant les
paroles de l'interpellateur, proteste
'Jans les clameurs de la gauche. Et
alors surgit un incident entre M. Mou-
tet et M. Ybarnégaray. Le député du
Rhône reproche à l'interpellateur
d'avoir fait partie d'une Société liée
h la B. 1. C. M, Ybarnégaray dément.
NI. Mout'ît affirme et brandit un vo-
lums de l'Officiel. M. Garât se môle
à kj. controverse et appuie M. Moutet.
M. YbarnégaTay dément encore et
déclare qa'il a fait partie d'une s Jciété
mais non liée à la B. I. C. Après cet
incident, qui s'est développé dans les
clameurs entre-croisées de la droite
à la gauche, l'interpellateur critique
M. Léon Blum
le rôle de M. Berthelot et., concluant,
demande, applaudi au centre et à,
droite, gu'<5n « ne choisisse comme
représentant ds la France que des
hommes qui f:n soient dignes ».
Déclarations de M. Herriot
Le président du Conseil prend la
parole.
Le gouvernement, dit-il, dans l'affaire
qui vient d'être évoquée, a eu une atti-
tude tout à fait normale.
Les affaires qui concernent la B. I. C.
sont devant. la justice; je ne puis rien
dire au fond. Ces affaires, d'abord jugées,
sont allées devant la cour, et, sur
demande d'expertise refusée, il y a eu
recours en cassation. La procédure en
est là.
J'en viens au cas personnol de M. Phi-
lippe Berthelot. J'avais à savoir s'il pou-
vait bénéficier de l'amnistie. Je me suis
référé au texte de la loi. J'ai pensé que
je devais soumettre le cas aux juriscon-
snltrg des affaires étrangères. L'affaire
a été examinée par deux jurisconsultes
qui m'ont donné une consultation. Ils dé-
clarent que rien, dans le cas de M. Ber-
thelot, ne peut être retenu pour man»
quement à la probité ou à l'honneur.
La conclusion était normale, M. Berthe-
lot était réintégré comme ambassadeur.
M. Jean Renaud. Et les cheminots ne
sont pas réintégrés. (Applaudissements.)
M. Herbiot. Le gouvernement a
réintégré M. Berthelot. Il prend l'entière
responsabilité de sa décision. (Applau-
dissements ia gauehe.)
Après une intervention de M. Ou-
frey. M. Léon Blum déclare qu'il in-
M. Ybarnégaray
tervient à titre d'ami personnel de
M. Berthelot depuis quarante ans. Il
précise que les faits reprochés à M.
Berthelot se rapportent seulement a
l'ordre disciplinaire.
S'il v avait eu contre lui autre chose,
Il il ne s'en serait point tiré avec dix
ans de suspension devant le conseil de,
discipline. Devant la justice, on ne l'a
jamais appelé que comme témoin.
M. Berthelot a agi peut-être avec une
hardiesse qui est dans sa nature. Mais
les choses avaient été décidées au-dessus
de lui. Un fonctionnaire ne doit pas être
le bouc émissaire des actes voulus par
!e gouvernement. (Ipplaudissements à
gauche.)
Il y a quelque chose d'abominable à
mettre en cause Ici un absent dans ces
conditions et d'exploiter l'amnistie con-
tre un homme qui en aurait profité,
même si certaines allégations formulées
contre lui étaient vraies.
On n'a pas le droit de diriger des insi-
nuations de concussion et de vénalité
contre un homme qui ne peut se défendre.
Je suis venu défendre ici un homme
qui est mon ami et qui le reste. (Applau-
dissements.)
M. Ybarnégaray demande pourquoi
on a réunt les jurisconsultes s'il n'y
avait pas eu un doute sur le cas Ber-
thelot. Il soutient que M. Berthelot
a envoyé les télégrammes de sa propre
autorité.
M. LoucHEUR. Il a été prononcé ici
des paroles que je ne puis pas laisser
passer. Je ne puis pas laisser dire que les
représentants de la France n'ont pas eu,
dans les conférences internationales, toute
liberté d'esprit. M. Philippe Berthelot,
que j'ai eu à plusieurs reprises à mes
côtés. a toujours défendu intégralement
les droits de la France et s'est montré,
en toutes circonstances, un bon serviteur
du pays. (Applaudissements sur de nom-
breux bancs.)
Le renvoi à la suite de l'interpel-
lation Ybarnégaray est prononcé par
352 voix contre 91.
DANS LA CHAIRE DE NOTRE-DAME
IE P. SAMÔN^IÔRATORIEN,
SUCCÈDE AU P. JANVIER
Pendant vingt-deux ans, le P. Jan-
vier, dominicain, retint à. Notre-Dame
des foules chaque année plus nom-
breuses. Sa robe blanche avait rem-
place dans la chaire célèbre où
passèrent tant d'orateurs illustres
appartenant à presque tous les ordres,
la soutane de Mgr d'Hulst. C'est un
prêtre de l'Oratoire, le P. Sanson, qui
lui succède pour le prochain carême.
Littérairement, socialement aussi,
les changements de titulaire de la
première chaire de ^France sont tou-
jours des événements.
Que sera le nouveau prédicateur ?
Deux carêmes déjà prêchés à Rome,
en l'église Saint-Louis des Français,
des missions à Trouvillo et à Vifchy,
lui ont permis de donner la mesure
de son immense talent d'orateur.
Ses yeux noirs, où brûle une flamme
intense, expliquent son pouvoir de
persuasion. Il fut romantique. Jeune
encore il approche à peine de la
quarantaine i!1 s'est déjà, nous
a-t-on dit, corri!gé de ce « défaut ».
Mais, en trois phrases rapides, ima-
gées, dont tous les mots vivent et
frappent, il conquiert son auditoire,
qui, dès lors, subit le charme de son
art et l'ascendant de sa conviction.
La science ?. Elle ne peut pas
combler le vi'de des cœurs tourmen-
tés. La philosophie ? Elle aboutit à
Le Père Sanson
démontrer l'existence de Dieu. Puis,
avant fourni cette donnée certain'.1,
elle se tait. » Voilà le thème sur
lequel le P. Sanson va prêcher cette
année.
Mais n'existe-t-il donc pas un
livre où les faibles humains puissent
réapprendre l'espoir ? Il y a l'Evan-
gile entend répondre, l'an pro-
chain, le P. Sanson. L'année suivante,
il parlera du « Messager
Disciple de Pascal, c'est surtout
par la contagion de la Foi, qu'il a
souci d'agir. Ce Normand-là dément
ia légende absurde affirmant qu'en-
tre Evreux et Saint-Lô on ne sait
dire ni oui ni non.
Cette année, les conférences de
Notre-Dame auront lieu le dimanche
à cinq heures et non plus après la
dernière messe. R. de N.
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Propos de bonne humeur
ON IMPUTE A LA BANDE DES "POLONAiS"
DIX-SEPT ASSASSINATS
ET, PARMI EUX, CELUI DE L'INGENIEUR DUTFOY
Sophie, l'amie d'Urbaniak, est arrêtée
ainsi qu'un autre affilié
LA BANDE POSSEDAIT, POUR LE CRIME, LA SECTION DES "COGNE-DUR"
Les renseignements les plus cir-
constanciés parviennent de tous côtés,
à M. Colin, commissaire divisionnaire
chef de la première brigade de police
mobile, au sujet de la bande des « Po-
lonais ». Il apparaît que cette asso-
ciation de malfaiteurs a opéré un peu
partout sur le territoire français. Et
déjà on lui impute dix-sept assassi-
nats et une quarntité de vols avec
effraction.
Il semble aussi que certains des
affiliés, en possession pourtant de
papiers d'état civil authentiques ont,
à différentes reprises, changé de
nom. Le vol et le meurtre leur per-
mettaient de se procurer facilement
les documents dont ils avaient besoin
pour tromper ou dépister gendarmes
et aulorités civiles.
C'est ainsi que Théophile Valerion
qui, hier, a été formellement reconnu
par le brigadier de gendarmerie
Pizette, de Couvres, comme étant le
meurtrier du gendarme Rognon,
blessé à coups de revolver, le 22 no-
vembre, et mort peu après, ie.mumiM
en réatité Jean Galîziack. "*ToûT
fait croire qu'il est devenu Valerian
après avoir assassiné et dévalisé un
de ses compatriotes portant ce nom.
Valerian-Galiziack, Stanislas Gogo-
lewski. Gustave Jasiok et Casimir
Mzyr avaient, parmi les autres affi-
liés, un rôle spécial ce sont eux qui
étaient chargés des missions péril-
leuses, c'est-à-dire de celles où il ne
fallait pas hésiter à recourir au
meurtre pour voler ou cambrioler.
Les quatre membres de cette « sec-
tion » avaient été surnommés par
leurs complices les « Cogne-dur ».
Valerian-Ualiziack était le chef.
L'ascendant qu'il avait pris sur ses
hommes » déplaisait, d'ailleurs, à
Zenczuck', le capitaine de la bande
des Polonais. Soumis à, Valerian, les
« Cogne-dur » échappaient presque
totalement à l'autorité de Zenczucki,
et, à diverses reprises, les deux hom-
mes avaient eu des explications ora-
geuses.
On a raconté, hier, qu'un étranger,
Wasial Weski, arrêté à Paris, faisait
partie de la bande des Polonais. Il
n'en est .°ien. Weski, qui fait simple-
ment l'objet d'un arrêté d'expulsion,
a été appréhendé pour être reconduit
à la frontière.
Comme on le verra plus loin, ta
journée d'hier n'a pas permis de dé-
couvrir la retraite où se cachent lets
deux principaux « chefs » Jean
Zenczucki dit Wladeck » et Roles-
law Urbaniak, qui avaient leur quar-
tier général à Reims. Mais Sophie
Vv'ernick, l'amie d'Urbaniak, et un
autre affilié, ont été arrêtés dans
cette ville. Par contre, un nommé
Blaszeki, appréhendé à Paris il y a
trois jours et quil n'était insculpé que
de port d'armes prohibées, a été
laissé en liberté provisoire. Il a été
confié au consul de Pologne, qui
l'a fait hospitaliser momentanément
dans un établissement d'assi'stance. Il
est probable que Blaszeki sera d2
nouveau interrogé et confronté avec
des témoins par la brigade mobile.
L'ARRESTATION DE SOPHIE
Reims, 20 fév. (de not. env. spécial.)
« Cherchez la femme », censeille un
vieux diction populaire. Dans cette
sanglante et complexe affaire des
Polonais, ia première brigade mobile
a cherché la femme et l'a trouvée
c'est Sophie Wernick, que nous
annoncions hier à nos lecteurs elle
l'a « filée » et, grâce à elle, a mis la
main sur un noveau membre de la
bande.
Celui-ci) a déjà donné des indica-
tiens qui ne laissent aucun doute sur
la participation de ses compatriotes
dans les cambriolages de Reims.
Quant à Sophie, elle portait sur elle
certains bijoux qui permettront pro-
bablement à la police de découvrir
les auteurs restés inconnus des vols
de bijouterie. Mais, avant d'entrer
dans des détails, l'histoire de la fila-
ture de la jolie Polonaise mérite
d'être contée.
Le train 35
Hier donc, à 17 heures 35, Sophie
Wernick ayant pour tout bagage un
paraplui;, « tom-pouce », prenait, à
Paris, la train n° 35, à destination
de Reims. La suivant minutieuse-
ment. l'inspecteur Brunot, de la pre-
mière brigade mobile, montait en
wagon derrière elle, non sans avoir
télégraphié à Reims qu'il y aurait à
l'arrivée du train une petite femme
blonde et potelée, aux yeus bleus, à
la peau très blanche, vêtue d'un
manteau kaki à col d'hermine, coiffée
d'un chapeau cloche noir qu'il ne
faudrait pas perdre de vue. Quant à
19 heures 55 le train 35 entrait eu
gare deR?'ms, l'inspecteur Billon, de
la sûreté de Reims, était posté à la
sortie il vit la petite dame blonde
remettre son billet à l'employé, il
échangea un coup d'oeil avec son col-
lègue Brunot, et tous deux, sans pa-
raître se connaître emboîtèrent le
pas à la Polonaise.
Chez Kouropalwa
Pendant deux kilomètres, la petite
dame marcha rapide, inquiète, et se
retourna parfois. Elle s'arrêta au 35
de la rue Fléchambault, devant un
restaurant polonais qui loge aussi
à, la semaine c'était chez Kouro-
palwa. Sophie y pénétra en courant,
mais se retourna sur le seuil de la
porte pour jeter un dernier regard
sur ses obstinés suiveurs. Dix minu-
tes plus tard, une fenêtre s'ouvrait,
au premier étage, et une tête d'hom-
me apparaissait à son tour. Toute
la nmt, se relayant, les inspecteurs
firent le guet.
a 5 heures du matin, la fenêtre
sVovrit à nouveau et la tête char-
mante et dépeignée oe Sophie appa-
rut mais l'inspecteur s'était caché.
Sans doute, la jeune femme ne vit-
elle rien de suspect, cai, un quart
d heure après, dans le p?t:t jour bla-
fard, elle sortait de l'hôtel accompa-
gneo d'un grand jeune homme blond.
Le couple, bras dessus bras des-
sous, prit la route de Sïl'lery.
Inutile de les suivre, dit l'ins-i
pectour Billon, qui connaît bien les
parages. Ils nous verraient et on ne
les aurait pas. Téléphonons à la gare
de Sillerv.
Les policiers avertirent le chef dis
gare de Sillery de l'arrivée des deux
voyageurs, en le priant de les sur-
veiller discrètement. Ceux-ci effec^
tuèrent les douze kilomètres sépa-;
rant Reims de Sillery, puis se pré-
sentèrent de suite à la gare.
A 9 heures et demie, le chef de
gare téléphonait à la sûreté rémoise:
Vos clients sont là; ils ont pris
un billet pour Nancy.
Dix minutes plus tard, accourus en
automobile, le commissaire Bramer
et les inspecteurs Brunot, Billan et
Baudoin cueillaient, dans la salle
d'attente, Sophie et son compagnon,
Dans Un sac à main ̃
Et. en auto cette fois, le couple
reprit le chemin de Reims. Le com-
pagnon de la Polonaise n'était ni
Zenczucki, le chef de bande, ni son
lieutenant Urbaniak; c'était un autre
Polonais, Ignace Strecker, né le 10
février 1888 à Torojoweck-
Conduits dans les bureaux de la
"ûreté, Sophie et Stre:ker firent
d'abord minutieusement fouillés. On
ne trouva sur l'homme rien d'inté-
ressant. Sur la femme, au cont'-aire,
on découvrit, dans son sac à main,
700 francs, une montre en or émaillé
i-t garnie de brillants, une boite à
fards en vermeil et une correspon-
dance édifiante. Il y avait d'alord,
sur une feuille de papier, •sn français.
Sophie Wernick
cet avertissement pour l'ami qui
trouverait la chambre vide:
« Mon chéri, attends-moi, je suis
au cinéma. »
Puis l'adresse d'une personne ha-
bitant 88, rue Mouffetard, qui,
d'aiMeurs, a été arrêtée, hier, à
Rjims, pour trafic de stupéfiants a.
attentât a la pudeur. Enfin, une .?ttre
en polonais où il était beau-
coup question de Wladeck on sait
que c'est, le pseudonyme du chef de
bande Zenczucki.
Les "chefs" en fuite vers l'Est
De 11 heures du matin jusqu'au
soir, 20 h. 30, Sophie et son compa-
gnon furent sans arrêt interrogés
par les policiers.
M. Bride, chef de la sûreté dei
Heims, questionna Strecker, tandis
que M. Bronner engageait une longue
conversation avec la jeune femme.
L'un et l'autre, au début, firent la
sourde oreille. Quand on les ques-
tionnait en français, ils répondaient
en allemand, et quand M. Bride s'ex-
primait à son tour dans la langue de
Gœthe, on lui répliquait dans celle
de l'auteur de Quo Vadis.
Mais, vers le soir, Sophie laissa
échapper une histoire de valise que
Streeker aurait été chercher à la con-
signe. Cette indication, mise habiter
ment à profit, permit à M. Bride do
déterminer que vers jeudi, à midi.
Strecker avait conduit v la consigne
de la gare de Reims deux valises,
celles de Zenczucki et, celle d'Crba-
niak. Le commissaire Bronnei· apprit
ensuite aue les deux individus re-
cherchés avaient pris, à 15 h. Oô, le
train de Châlons, a destination vrai-
semblable de Nancy.
Les oiseaux s'étaient donc envoies
avant l'arrivée à Reims où était,
comme nous l'avons dit, leur quartier
général de Sophie et des policiers.
Des instructions ont été immédia-
tement téléphonées dans l'Est par tes
commissaires, afin de surveiller le
passage des deux fuyards.
Strecker avoua, par la suite, que
7Mczuc<;i et Urbaniak étaient allés
dimanche dernisr à Paris et en
étaient revenus lundi soir après :'ar-
restation de Gogolewski. Il a dit éga-
lement avoir entendu deux eon.pa-
triotes, logeant à Reims chez Kouro-
pslwa, parler de l'affaire Diillammen!
réussie chez M. Grosse, le bijoutier
cambriolé. On se souvient qu'il ont
dérobé dans ce magasiln un collier de
et brillants évalué non pas
francs, comme on "a dit tout
d'rJconi. mais 200.000 francs. Le col-
!'«• était-il dans une valise emmené,;
par le chef de la bande, jes enquê-
teurs le croient.
Sophie fit c'es aveux en pleurant
C'est UrbaniaJr qui m'a donné cette
montre, dit-elle.
C est votre ami, Urbaniak ?
demanda M. Bronner.
Non, c'est Zenczucki.
Nos, c'est Urbaniak. rép.qua
Strecker.
.*près tout, elle est peu', être ''ami"
de,5 deux.
strseker et Sophie Wernick .-t.'iii
r
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