Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1923-01-02
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 janvier 1923 02 janvier 1923
Description : 1923/01/02 (Numéro 16744). 1923/01/02 (Numéro 16744).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/09/2008
TEMPS PROBABLE
JlE&I0!f PARISIENNE
Après nuit froide avec ge-
4e, beau, brumeux le matin,
1evenant nuageux ou très
un«ge>'x avec pluie tri» pro-
chaine a liard de la région.
Vent» variables repassant à
sud-ouest modérés. Temps
très frais.
Nuit to. Jour + 6™.
EN FRANCE
Au Nord-Ouest, ciel se re-
CQUvraat avec pluie en fin
de journée, par vents de sud
prenant de la force. Au Nord-
Est, amélioration sensible et
beau temps,
SOLEIL lev.7h.48; couch.4h.3
LUNE pi. le 3 dern. qu. 10
48« ANNÉE.. Noie. 744
MARDI
JANVIER 1923
Saint Bas;le
ABONNEMENTS 3 m* Sut» In
Seine et S.-O. 12.50 46.»
France et Cet. m 25.» 48.9
Etranger. 22. » 43.» 31. b'
18, RUE D EN&HŒN, PARIS
LA CONFÉRENCE DE PARIS
i S'OUVRE CET APRÈS-MDt-
CE QUE L'ON PEUT PRÉVOIR DE L'ATTITUDE BRITANNIQUE
La conférence de Paris, qui s'ouvre
aujourd'hui, va se trouver en présence
du programme français, dont le Petit
Parisicn donnait hier les grandes
lignes réduction de la dette allemande
parallèle à l'annulation des dettes in-
teralliées, moratorium limité de deux
ans, contrôle financier de l'Allemagne,
prises de gages productifs.
En face de ce programme français
verra-t-on se dresser un programme
anglais ? Cela n'est pas certain. Le
gouvernement anglais paraît avoir, lui
aussi, préparé un projet d'ensemble.
Rien ne prouve, toutefois, qu'il jugera
opportun d'opposer projet à projet et
ne préférera pas prendre le plan fran-
çais comme base de la discussion.
Dans ces conditions, il est intéressant
de prévoir avec précision ce que sera
J'titttde anglaise à l'égard du plan
h- ir-ais. Signaler à l'avance les diffi-
̃j1 n'est pas insinuer qu'on ne s'en-
K t pas. Quand on se prépare à tra-
» un glacier, la meilleure manière
i ter les accidents est encore de
(.•> ni pi or les crevasses.
Réduction de la dette allemande
La France, on le sait, est prête à ac-
cepter la réduction de la dette allemande
à un chiffre voisin d'une cinquantaine
de milliards, sous la condition d'une
annulation parallèle des bons C et des
dettes interalliées.
Il ne semble pas que le gouvernement
anglais s'oppose plus longtemps à cette
opération, quitte à réserver,. d'accord
avec la France et les autres alliés, les
droits de l'Amérique. Il sera moins
facile de s'accorder sur le partage entre
alliés de la dette allemande ainsi ré-
duite.
Loin que l'Angleterre consente aisé-
ment à abandonner sa part de cette
'dette allemande, il est, en effet, probable
qu'elle demandera une amélioration de
ce qui lui reviendrait en vertu du pour-
centage de Spa, afin de retrouver tout
ou partie des 20 milliards de marks or
qu'elle doit elle-même à l'Amérique.
Dans ces conditions, bien qu'on pa-
raisse disposé, du côté anglais, à ad-
mettre que la majeure, partie des em-
prunts extérieurs de l'Allemagne soit,
pendant une certaine période, affectée
la France pour l'indemniser de la
reconstruction, les idées actuelles du
Trésor anglais auraient pour consé-
quence de réduire la part de la France
à des chiffres choquants par leur insuf-
fisance. Le règlement définitif auquel
aspire demeure par suite malaisé.
Moratorium
a France consent à un moratorium
deux ans, limité aux paiements en
Il faut s'attendre à ce que le gouver-
nement anglais propose une durée à
peu près double, et recommande un
moratorium complet, s'appliquant par
suite à presque toutes les livraisons en
nature, aussi bien qu'aux autres modes
de paiements. L'argument maintes fois
présenté depuis quelques mois est que
les livraisons en nature obligent l'Alle-
magne à des paiements extérieurs con-
sidérables.
Contrôle
Un sensible progrès s'est accompli
̃^îans les milieux dirigeants anglais sur
idées de contrôle. On paraît désor-
m;a:- p#H à suivre la France, lorsqu'elle
réclame, une tutelle étroite des finances
allemandes, afin d'imposer la stabilisa-
tion du mark et le rétablissement de
l'équilibre budgétaire.
Toutefois y est douteux que l'on ac-
cepte volontiers, du côté anglais, de
confier cette tutelle au comité des ga-
ranties, siégeant à Berlin. Les préfé-
rences iraient probablement à, un orga-
nisme financier nouveau, où l'Allema-
gne serait elle-même représentée, et qui
serait indépendant de la commission
des réparations. On retrouve malheu-
LA SÉANCE D'OUVERTURE AU QUAI D'ORSAY
Un conseil des ministres devant avoir
lieu ce matin à l'Elysée sous la prési-
dence de M. Millerand, c'est seulement à
2 heures. cet après-midi, que s'ouvrira
au Quai d'Orsay la conférence interalliée
des réparations".
Elle sera, selon l'usage, présidée par
M.. Poincaré, qu'assisteront M. de Lastey-
"ie, ministre des Finances, et M. Peretti
de la Rucca. directeur des affaires politi-
que, au ministère des Affaires étrangères.
La Grande-Bretagne sera représentée
par :'IL Bonar Law, premier ministre; sir
Philipp Lloyd Gn.'ame, ministre du Com-
merce, et. de sir Eyre Crowe. sous-seeré-
taiie d'Etal au Fo'reigu Office; la Belgi-
que, par MM. Theunis, président du Con-
seil et Jaspa r. ministre des Affaires étran-
gères et l'Italie, enfin, par le marquis
(Jella Torroîta. ambassadeur d'Italie à
Londres, le baron Romano Avezzana, et
M. Raggi. délégué italien à la
commission des réparations.
Comme lors des conférences nrécéden-^
tes. les (téli'prués alliés seront assistés d'un
certain nombre d'experts qui, réunis dans
un salon voisin de).) Rotonde, où se tien-
dra vraisemblablement la séance, pour-
Ton! être appelés prend, repart à la dis-
est probable que les
nii-i La commission des répara-
tinr- iperont aux délibérations
lorsque sera examinée la question des
manquements cie l'Allemagne en ce qui
concerne les prestations en nature.
Le* nouvelles propositions allemandes
•eront remises par M. Bergmann
Ainsi que nous l'avions annoncé, la
se trouvera en présence de nou-
reusement la une tendance que la
France juge nui.sible à l'exécution du
traité de Versailles.
Prises de gages
Les gages économiques dont la frange
recommande la saisie immédiate sur la
rive gauche du Rhin et dans la Ruhr ne
paraissent pas du moins est-il per-
mis de le souhaiter devoir soulever
de la part de l'Angleterre une opposition
de principe.
Il est probable que l'on accepterait
sans peine, du côté anglais, que des pri-
ses de gages fuissent reconnues néces-
saires si, à une date ultérieure, l'Alle-
magne ·r dérobait à nouveau. A cet
égard, on irait même sans doute jusqu'à
admettre l'extension éventuelle à de
nouvelles régions de l'occupation mili-
taire interalliée.
La prise de gages immédiate a toùte-
fois un caractère différent. La déléga-
tion anglaise insistera sans doute sur
la possibilité de complications politi-
ques et militaires àrfat saite des mesures
économiques qu'il s'agirait de prendre
hors des territoires déjà occupés, D'au-
tre part, elle fera peut-être valoir que
certains des gages ainsi envisagés pour-
ront être nécessaires pour garantir les
futurs emprunts allemands, et ne sau-
raient, par suite, être l'objet d'une con-
fiscation pure et simple.
Conclusion
Dans tout ceci, aucune difficulté
n'apparaît comme insurmontable. D'un
autre côté, on ne saurait se dissimuler
que, sur les points essentiels, la position
anglaise demeure fort éloignée de la
notre.
Dans les conversations qu'il a eues
hier, à Paris, avec M. Bonar Law, lord
Curzon parait avoir recommandé qu'un
sincère effort soit fait pour établir à
Paris un accord interallié comparable
à celui de Lausanne. Ses intentions ne
faisaient qu'aller au-devant de celles Je
M. Bonar Law. Il reste à savoir si la
bonne volonté que l'on témoigne ainsi
du côté anglais, comme du côté fran-
çais, pourra venir à bout de toutes les
épines dont est hérissé le problème des
réparations. Philippe mielet.
LA QUESTION D£S~"lv?ANQUEMENTS
DE L'ALLEMAGNE SERA SOULEVEE
PROBABLEMENT DÈS AUJOURD'HUI
Il est probable que dès la première
sé.ance de la conférence, M. Poincaré
mentionnera une question qui pourrait
devenir irritante, celle des manquements
de l'Allemagne, pour les livraisons de bois
et de charbon.
On sait que la commission des répara-
tions a notifié le 27 décembre le manque-
ment de l'Allemagne pour les livraisons
de bois, malgré la résistance du délégué
britannique, sir John Bradbury. L'opi-
nion paraît s'être accréditée en Angle-
terre que ce vote avait été enlevé par sur-
M. Poincaré n'aura pas de peine fi dissi-
per définitivement ce malentendu, Il pourra
rappeler sa propre déclarations du 21 dé-
cembre au Sénat. Il pourra également, rap-
peler que la commission des réparations
avait été régulièrement saisie de ce man-
quement reiatif au bois, depuis plusieurs
mois, que la question avait ét,é écartée de
*on ordre du jour à la veW'le de la confé-
rence de Londres et n'y avait été inscrite
a nouveau qu'avec le consentement de sir
John Bradbury, à l'égard de qui M. Bar-
thon témoigna en l'occurrence la correc-
lion la plus prévenante.
Voilà pour le passé. Voici pour l'avenir.
L'AjHemagne non seulement n'a pas livré
le»* bois qu'elle devait. mais se trouve en
'•efard pour le charbon. Or, la délégation
britannique à la commission des répara-
tions parait avoir fait connaître qu'elle
s'abstiendrait si la commission prétendait
constater ce second manquement avant la
fin de la conférence de Paris.
.NI. Poincaré fera sans doute observer qiu
cette attitude se .justiile difficilement. La
question des manquement,s est du ressort,
non de la conférence des chefs de gouver-
nement, mais de la commission des répara-
tions.
Yelles propositions du gouvernement du
Reich. M. Mayer, ambassadeur d'Allemagne
à Paris s'est, en effet, rendu, hier matin.
au ministère des Affaires étrangères, et a
informé M. de Peretti de la Rocca. direc-
teur des affaires politiques, que M. Berg-
mann, qui est attendu à Paris aujourd'hui,
apporterait ces propositions. Il a manifesté
toutefois le désir que M. Bergmann soit
autorisé à les exposer d'abord de vive voix
devant les délégués alliés, ce qui permet-
trait, le cas échéant, certaines mises au
point du plan élaboré à Berlin. Il semble
peu vrnisernblable que cette procédure soit
admise par la conférence, en raison des in-
convénients qu'elle présenter. Les proposi-
tions allemandes doivent, en effet être suf-
fisamment claires et précises pour ne pas
nécessiter d'explications orales. Il y a là
évidemment, de la part de l'Allemagne, une
tentative pour s'immiscer dans le débnt,
et tout permet de penser que la conférence
ne s'y prêtera pas.
L'ARRIVEE DES DELEGUES BELGES
.NI. Theunis et M. sont arrivés
Paris, hier soir, à 10 h. 45, par |r rapide
de Cologne. Ils étaient accompagnés de
leurs chefs de cabinets respectifs MM.
Gutt et Davignon; de M. Delacroix, pre-
mier délégué belge à la commission des
réparations, et de, plusieurs experts et
secrétaire!.
Le prés:dent du Conseil et le ministre
des Affaires étrangères de Belgique ont
été salués snr le quai de la gare du Nord
par MM. Colrat, Bec.q de Fouquières, et
par M. le baron Gaiffier d'Hestrov, am-
bassadeur de Belgique à Paris.
LES RÉCEPTIONS
DU r JANVIER
A L'ÉLYSÉE
Discours du nonce au nom du
corps diplomatique et réponse
du Président de la République
Les réceptions officielles du Jaur de l'An
se sont déroulées hier avec leur caractère
traditionnel.
Le palais de l'Elysée avait, reçu sa parure
ries jours de fête. Dans le salon ries ambas-
sadeurs, parmi les plantes vertes qui mê-
laient leur teinte sombre sur le fond de la
tapisserie des Gobelins et sur les tentures
de velours incarnat à crépines d'or, le Pré-
sident de la République reçut les personnes
venues pour lui présenter leurs vœux.
Ce furent d'abord ies membres de la mai-
son civile et militaire, dont M. Eugène Pe-
tit, secrétaire général, fut l'interprète. Puis
vinrent les ministres et sous-secrétaires
d'Etat. Avec une cordialité souriante,
M. Raymond Poincaré, qui ne semblait point
se ressentir de-s fatigues d'une nuit passée
au Sénat, présenta les vœux du cabinet tout
entier et y ajouta ses compliments person-
nels.
Puis ce fut M. Léon Bourgeois qui
arriya,. accompagné des membres du bu-
reau du Sénat. Il offrit à M. Millerand les
souhaits que la Haute Assemblés formait
'pour lui, Après lui, M. Raoul Psret; suivi
des vice-présidents, et des membres du
bureau de la Chambre présenta les hom-
mages des députés.
Peu d'instants auprès, le Président de
la République quitta l'Elysée pour aller
au palais du Luxembourg, puis au Palais-
Bourbon rendre visite au président du
Sénat et au président de la Chambre.
De retour a l'Elysée, M. Millerand. re-
tint à déjeuner le pr.-sident rlu Conseil,
les membres du gouvernement, le grand
chancelier de la Légion d'honneur, le
gouverneur militaire de Paris et les per-
sonnets de sa maisons.
Le corps diplomatique à l'Elysée
A deux heures, le président de la Répu-
blique reçut ie corps diplomatique. Le
nonce du Saint-Siège, Mgr Cerretti. prit la
parole pour présenter au chef de l'Etat les
vœux et les hommages dea ambassadeurs.
Le discours du nonce
Monsieur le Président, dlt-ïl, le Nouvel An
a, pour les membres du corps diplomatique, au
moins ceci d'heureux qu'il leur offre l'occa-
sion de se réunir autour de vous et de vous
exprimer leurs souhaits les plus sincères pour
votre personne et pour la glorieuse nation
française, aux !lestinées de laquelle vous pré-
sidez si dignement.
L'an dernier, en pareille circonstance, je me
faisais l'écho de 'la voix de mes collègues de
tous les pays pour former le vœu que l'année
nouvelles nous apporte enfin la paix complète
et réelle après laquelle L'univers entier
soupire.
Nos ffv.ux sont encore loin, hélas d'élre
complètement réalisés le sanij a de nouveau
coulé, des régions entières ont été, une fois de
de plus, dévastées, d'effroyables atrocités ont
rempli de terreur un coin dit monde et, en
Europe même, les ruines de la guerre ne sont
pas encore relevée.s, les plaies qu'elle a laissées
ne sont pas encore fermées.
Les homnaes les économistes, les fi-
nanciers, les industriels vont donc poursuivi'?,
sans se lasser, leurs tentatives et leurs 'rai.aux,
moins vains qu'on ne prétend. Mais la tâche
Immense de la pacification dit monde ">i;jelle
encore d'autres efforts. Je veux dire des efforts
d'ordre moral et spirituel. Ce sont les esprits et
les cœurs qui ont désarmer pour que revienne
la paix entre les peuples. Il faut y travailler et
si on y. aboutissait, le reste, qui est d'ordre éco-
nomique et matériel, serait bien près d'aboutir
aussi.
Mais, n'est-ce pas le rôle même de cette nation
généreuse, et chevaleresque qu'est la France, que
j'évoque ainsi 1 En poursuivant cette glorieuse
tache, elle reste fidèle son plus pur esprit et
à ses traditions jamais dérnenties.
Fasse Dieu que, cette année qui vient elle
puisse enfin, smis votre haute et sage autorité,
recueillir le fruit de son effort peur son propre
bonheur et pour celui du monde, C'est, monsieur
le Président, le souhait de nos cœurs et si, pour
TROIS SOUHAITS
Trois simples souhaits pour l'année qui
commence
Que les Français continuent à travailler
dans l'ordre et la paix intérieure sans
retomber trop tôt dans leurs querelles
d'avant-guerre et qu'ils prolongent
l'union sacrée et la fraternité des tran-
chées au moins jusqu'an jour où nos ré-
gions dévastées seront complètement res-
taurées et où les quelques nuages qui
obscurcissent encore l'horizon européen
seront totalement dissipés
Que les alliés, par des sacrifices mutuels
et non par des sacrifices imposés à la
France seule, arrivent enfin à régler l'in-
terminable question des réparations dont
le non-règlement coûte par an àt chacune
des grandes nations plusieurs milliards de
bons dollars, et que leurs divergences sur
la solution de cet irritant problème ne les
empêchent pas, en tout cas, de maintenir
étroitement leur alliance, qui est la prin-
cipale sauvegarde de la paix européenne
Que le peuple français prenne enfin
conscience du péril mortel qu'est pour lui
la crise terrifiante de sa natalité, dont la
persistance amènerait avant vingt-cinq ans
sa disparition du rang des grandes na-
tions que le gouvernement et les Cham-
bres prennent des mesures de salut publie
en conséquence, et qu'ils* se persuadent
bien que ce n'est pas par de belles paroles,
mais par une aide financière sérieuse aux
Français et aux Françaises qui assument
de lourdes charges de famille qu'on pourra
commencer à combattre efficacement le
terrible fléau
Si ces trois souhaits se réalisent, qu'on
se rassure le reste, tout le reste viendra
par surcroît.
La reine-mère des Pays-Bas
se casse le bras dans une chute
La Haye, 1" janvier (dép. Havas.)
La reine-mère Emma a fait une chute
dimanche soir, dans son palais, iLange-
Voorhout, et s'est tassée l'os -du bras gau-
che à hauteur de l'articulation. On a le
temo es,poir d'une bonne guérison. La
reine-mère a pu assister, ce soir, au dîner
de famille qu'elle offrait à la reine Wilhel-
mine, au prince consort et la princesse
Jutianna.
Le nonce du Saint-Siège, qui a pris la
parole au nom du corps diplomatique
il candie, le nouvel ambassadeur d'An-
gleterre, marquis de Crewe à droilc,
Meyer, ambassdeur fl'.WlPmagne
«il hnut, les membres du corps diplo-
matique sur le perron de l'Elysée
le réaliser, la bonne volonté et le concours loyal
des membres du corps diplomatique ne vous
sont pas inutiles, permettez-mot de votia assurer,
au nom de tous, qu'Us vous.' sont dès mainte-
nant acquis.
La réponse du Président de la République
Le Président de la République répondit
Monsieur le nonce, les vœux dont Votre
Excellence a bien voutu, au nom du corps di-
plomatique, se faire le chaleureux interprète
me sont très précieux ils s'adressent la
Francc en même temps qu'à rnoi je vous en
remercie eu son nom.
J'ai plaisir ao«s exprimer ainsi qu'à tos
énrinents eotligife* du corps diplomatique les
souhaits que je foi-me, ait seuil de l'année nott-
velle, pour votre bonheur et pour celui des
peuples, des souverains et ({es chefs d'Etat que
vous représentez si dignement.
rufsse cette année nouvelle nous apporter
enfin, la patx la patx complète qu'il serait vain
d'avoir proclamée dans les instruments diplo-
mntiques, si, comme vous l'avez marqué avec
tarst de raison et de force, les esprits et les
cours n'étaient pas d'accord pour la réaliser.
Elle ne peut s'établir que sur la base des
traités et sur le respect des droits acquis et
des engagements contractés.
Je ne .serai démenti j'en ai la certitude
par aucun des alliés qui, au cours de la grande
guerre, mirent ei\ commun Leurs ressources ma-
térielles et morales pour repousser l'agression
en affirmant leur ferme propos de s'en tenir
au.r dispositions des traités qui fermèrent les
hostilités.
Mais leur volonté de pacification serait con-
damnée à demeurer stérile, fauta da rencontrer
chez leurs anciens adversaires la résolution
d'appliquer loyalement les clauses qu'ils ont
acceptées.
Fidèle à l'esprit du régime républicain qui
est le sien, la France veut, de toute son âme,
la paix. Ce serait un paradoxe insoutenable que
prétendre la fonder sur le mensonge et sur
l'iniquité.
Comment se défendre de penser que ceux
qui ont mis leur signature sous la reconnais-
Horrible drame
de l'alcoolisme
à Stains
Dans un accès de folie furieuse, un bra-
connier asperge de pétrole deux femmes
et un bébé en compagnie desquels il
venait de déjeuner. Il réussit à en-
flammer les vêtements de son amie,
dont l'état est désespéré. Il avale enfin,
une demi-bouteille de pétrole et
meurt peu après
Au n' 13 de la rue Jean-Durand, à Stains,
au fond d'une cour à laquelle on accède
par une porte cochère assez basse, se
trouve une cité bien connue dans tout la
pays sons le nom de «cour des Miracles»,
et qui jouit d'une assez mauvaise réputa-
tion.
Il y a dix-huit mois à peine, un assas-
sinat y fut commis. Et hier encore, vers
1 h. 30 de l'après-midi, la « cour des
Miracles fut mise en émoi par un épou-
vantable draine de l'alcoolisme.
Complètement ivre, un individu, Yves
Xiédéïec, âgé de quarante ans, a, pendant
ie déjeuner, aspergé de pétrole son amie.
Eugénie Willermot, née Lautez, trente-six
ans; une de ses voisines. Marguerite Phi-
tippe, quarante ans, qui tenait dans ses
bras sa fillette, âgée d un an, et a mis ou
tenté de mettre le feu à leurs vêtements.
La femme Wi6lermot a été grièvement
brûlé.
Son coup fait, Niédélec a avalé ce qui
restait de pétrole dans la bouteille.
Il est mort dans une brouette, dont on
se servit pour le transporter à l'hôpital
de Saint-Denis.
Un joli couple
Voici, d'après la femme Philippe, qui
en a été quitte,pouf là peur, comment
s'est déroulée l'horrible scène
Niédélec, repris de justice, vivait de ra-
pines et principalement de vols de poules
et de lapins il occupait au deuxième
étage, dans la « cour des Miracles», un petit
logement, composé de deux pièces, basse
de plafond, et sommairement meublées
dans la chambre à coucher, un vieux lit,
une table et une commode boiteuses;
rancis de leun responsabilités ne s'obstineraient
pas revenir sur leurs aveux et si plaider con-
tro l'évidence leur non-culpabilité si cet into-
lérable sophisme ne devait, dans leur pensée,
leur permettre d'échapper aux conséquences de
leur faute et de se soustraire aux justes répa-
ratinns qui pèsent sur leurs épaules.
Dissiper les sophismes et les erreurs qui obs-
curcissent encore le jugement d'un trop grand
nombre d'esprits, préparer l'opinion publique
de tous les pays à envisager la solution équi-
table des problèmes nés de la guerre et ainsi
assurer l'établissement d'une paix réelle et du-
rable, telle est la noble tâche qui s'offre au-
jourd'hui à tons les hommes de bonne volonté
Aucune nation soycz-ni couvttmcu ne
soahaitr pfus ardemment que la France de
voir s'ouvrir bientôt, dans l'intérêt dit monde
oomme dans le sien, cette ère de réconcilia-
tiov définitive entre les peuple, de tabeur
féeond et de progrès pacifique.
Après le départ, du corps diplomatique,
M. Millerand reçut les corps constitués,
le bureau du conseil municipal, les dépu-
tations et délégations de l'armée et de la
marine, ainsi que les diverses adminis-
trations.
FELICITATIONS ET VŒUX
A M. MILLERAND
A l'occasion du nouvel an, le Président
de la République a reçu des télégrammes
de- félicitations émauant d'un grande nom-
bre de souverains et chefs d'Etats, notam-
ment du roi d'Angleterre, du roi des Bel-
ges, des rois d'Ilalie, d'Espagne, de Nor-
vège, du Danemark, de Suède, de Serbie,
des présidents de la République d'Autri-
che, de la République polonaise, du sultan
du Maroc, etc.
:il. llillerand a reçu également des télé-
grammes de félicitations des colonies fran-
çaises à l'étranger et de nos pays de pro-
tectoraf.
LE TAUDIS DE NIEDELEC OU S'EST
dans la cuisine, un petit poêle, du
charbon dans un coin.
Des hardes et des bouteilles vides par-
tout.
Yves IViédélec vivait depuis un mois en
compagnie d'Eugénie Willermot, dite
« Nini », qui, l'an dernier, habitait dans
une casemate du fort de J'Est. et dont les
trois enfants furent confiés par M. Seign?z,
commissaire de police, aux soins de l'Assis-
tance publique.
Nini », con me Niédélec, avait des habi-
tudes d'infempérance invétérées, mais elle
était de plus, volage, et souventes fois il
lui arrivait de ne pas réintégrer le domi-
cile commun.
Lorsqu'elle revenait, des sciènes violentes
éclataient.
Effrayés, les voisins n'osaient intervenir,
car ils redoutaient que l'ivrogne.,ne tournât
sa colère contre eux mais ils étaient per-
suadés qu'un 'jour ou l'autre, Niédélec fe-
rait un malheur..
Samedi, « >'ini » WHlermot passa toute
sa soirée dans les «. bistrbts » pour fêter
le Nouvel An. s'enivra et oublia de rentrer.
Craignant que son ami. ne la tuât, et.?
s'en fut chez la femme Philippe. 62, run
de la République, et lui demanda de l'ap-
compagner jusqu'à la « cour des Mira-
flet
J'ai peur, loi confla-t-elle.
Marguerite Philippe prit sa flMette âgée
A MARSEILLE ER PLEIN JOUR
deux bandits masqués
dévalisent une bijouterie
et s'enfuient en auto
Marseille, 1" janvier (dép. Petit Parisien.},
Vers 2 heures de l'après-midi, il y avait.
foule sur la Cannebière, en oe Jour de l'An
où, sous le clair soleil, régnait une tempé-
rature printanière.
Deux jeunes gens, masqués d'un mou-
choir noir, entraient dans la bijouterie Bel*
h l'angle de la rue et de la ru\)
Saini-Ferréol. Le fils du bijoutier, M. Luuis
Bel, âgé de 22 ans, se trouvait seul dans le
magasin. Braquant sur lui deux revolvers,
ils s'écrièrent
Tu sais, pas de rouspétance C'e5t pa*
lei moment de faire le malin Haut les
mains 1
M. Belprotesta. appela au secours. Un
coup de feu fut tiré sur lui, sans l'attein-
dre, heureusement. Un employé, qui se trou-
vait dans l'arriere-boutique, accourut.
Deux balles furent également tirées sur
lui mais, cette fois encore, personne ne
fut atteint.
Les bandits s'emparèrent alors de deux
colliers de perles et de diamants valant
180.000 francs. Puis, après avoir, par
d'eux fois, déchargé leur browning dans la
vitrine, ils se sauvèrent dans l'automobile
qui les avait amenés et qui stationnait
rue Saint-Fèrréol.
M. Bel courut après les voleurs, qui-
fuyaient dans la direction du Vieux-Port.
Le gardien de la paix Perrotey, de service
place de la Bourse, fit feu. L'auto poursui-
vit sa route.
Un saint-cyrien, M. Campastre, sauta,
dans un taxi qui roula aussi vite que pos-
slbie pour essayer de rattraper l'auto de»
bandits. Mais ceux-ci abandonnèrent fo?ur
voiture dans la me Sainte-Claire, pénétrè-
rent dans une maisons à double issue de la
rue Audkmard, et disparurent au boule-
vard des Dames. Il a été impossible de les
retrouver.
On croit, au service de la sûreté, que lea
deux audacieux malfaiteurs sont les mê-
mes qui, la nuit dernière, ont pénétré dans
la succursale de 'la manufacture d'armes
de Samt-'Etienne. rue de la République, ou
ils ont volé des brownings et des pktoîeis
automatiques pour une somme de fr.
L'enquête a révélé des faits absolument
troublants. A midi, deux jeunes gens, irës
correctement habillés. vêtus mëme avec
une certaine recherche.. prenaient, place-
de la Bourse, une auto de louage, conduite
par le chauffeur Paul Bruesey, et se fai-
saient conduire aux Aygalades, à 8 kilo-
mètres de Marseille.
Dans une traverse, pres du château du Roi-
René, a raconté M. Paul Brussey, mes client*
descendirent et me dirent « Va prendre l'apé-
ritif. Nous emmènerons, la votture et nous te
la ramé serons dans une demI-heure. Nous
jeunerons ensemble. » L'un des jeunes gens
prit place au volant, et ma voiture partit dans
la direction de Marseille. Ne les voyant pas
revenir, je rentrai par le tramway. X quatre
heures du soir, j'apprenais que ma voiturs
avait été retrouvée rue Sainte-Claire.
Les déclarations du chauffeur ayant paru
suspectes, Paul Brussey a été arrêté et mis
à la disposition du parquet.
AUTRE CAMBRIOLAGE A MARSEILLE
Marseille, 1" janvier (dép. Radio.)
La nuit dernière. M. Louis Zan, négociant
en bestiaux, Grand-Chemin-de-Toutori, 222,
rentrant de réve.illonner, trouva son appar-
tement bouleversé et pillé. Des cambrio-
leurs y avaient pénétré par effraction et
s'étaient emparés de 3.500 francs d'argent
liquide, d'obligations du Cr édit Foncier et
de bijoux estimés 10.000 francs.
LORD DERBY EStIrRIVÉ A CIMES
Cannes, 1" janvier (d/p. Petit Parisien.}
Lord Derby, ministre de la Guerre bri-
tannique, e·t arrivé à Cannes, où il •
rejoint lady Derby, arrivée depuis trois
jours.
DEROBLEE L'EPOUVANTABLE SCENL
d'un an à peine, dans ses bras, et partit
avec « Nini »..
Chemin faisans, les deux femmes ren-
contrèrent Niédélec qui, oubliant ou dissi-
mulant sa colère les emmena au café.
On se souhaita la bonne année et l'on fit.
maintes stations dans les bars.
Vers midi, Niédélec acheta cinq dou-
zaines d'escargots, trois litres de vin et,
ainsi lesté, le trio s'achemina vers la rue
Jean-Durand.
Les deux femmes préparèrent le déjeu-
ner et l'on se mit à table.
Les libations du matin et le vin bu pen-
dant le repas enivrèrent complètement
Niédélec, qui. un certain moment, se
leva en titubant.
Où vas-tu ? demanda ISini-
Je sors. Je vais acheter quelque
chose.
Ce disant, il ouvrit la porte et, du dehors,
ia ferma à l'aide d'un cadenas.
Que fais-tu ?. Tu nous enfermes ?
Mais ouvre donc.
Laisse-le, dit la femme Philippe, puis-
qtifil veut nous faire une surprise.
Quelques minutes pius tard, Niédélec
rentra. il tenait un litre sous le bras. Sans
rien dire, ii referma soigneusement la
porte.
Buis, se tournant vers Eugénie Willer-
mot, il déboucha la bouteille qu'il avait
JlE&I0!f PARISIENNE
Après nuit froide avec ge-
4e, beau, brumeux le matin,
1evenant nuageux ou très
un«ge>'x avec pluie tri» pro-
chaine a liard de la région.
Vent» variables repassant à
sud-ouest modérés. Temps
très frais.
Nuit to. Jour + 6™.
EN FRANCE
Au Nord-Ouest, ciel se re-
CQUvraat avec pluie en fin
de journée, par vents de sud
prenant de la force. Au Nord-
Est, amélioration sensible et
beau temps,
SOLEIL lev.7h.48; couch.4h.3
LUNE pi. le 3 dern. qu. 10
48« ANNÉE.. Noie. 744
MARDI
JANVIER 1923
Saint Bas;le
ABONNEMENTS 3 m* Sut» In
Seine et S.-O. 12.50 46.»
France et Cet. m 25.» 48.9
Etranger. 22. » 43.» 31. b'
18, RUE D EN&HŒN, PARIS
LA CONFÉRENCE DE PARIS
i S'OUVRE CET APRÈS-MDt-
CE QUE L'ON PEUT PRÉVOIR DE L'ATTITUDE BRITANNIQUE
La conférence de Paris, qui s'ouvre
aujourd'hui, va se trouver en présence
du programme français, dont le Petit
Parisicn donnait hier les grandes
lignes réduction de la dette allemande
parallèle à l'annulation des dettes in-
teralliées, moratorium limité de deux
ans, contrôle financier de l'Allemagne,
prises de gages productifs.
En face de ce programme français
verra-t-on se dresser un programme
anglais ? Cela n'est pas certain. Le
gouvernement anglais paraît avoir, lui
aussi, préparé un projet d'ensemble.
Rien ne prouve, toutefois, qu'il jugera
opportun d'opposer projet à projet et
ne préférera pas prendre le plan fran-
çais comme base de la discussion.
Dans ces conditions, il est intéressant
de prévoir avec précision ce que sera
J'titttde anglaise à l'égard du plan
h- ir-ais. Signaler à l'avance les diffi-
̃j1 n'est pas insinuer qu'on ne s'en-
K t pas. Quand on se prépare à tra-
» un glacier, la meilleure manière
i ter les accidents est encore de
(.•> ni pi or les crevasses.
Réduction de la dette allemande
La France, on le sait, est prête à ac-
cepter la réduction de la dette allemande
à un chiffre voisin d'une cinquantaine
de milliards, sous la condition d'une
annulation parallèle des bons C et des
dettes interalliées.
Il ne semble pas que le gouvernement
anglais s'oppose plus longtemps à cette
opération, quitte à réserver,. d'accord
avec la France et les autres alliés, les
droits de l'Amérique. Il sera moins
facile de s'accorder sur le partage entre
alliés de la dette allemande ainsi ré-
duite.
Loin que l'Angleterre consente aisé-
ment à abandonner sa part de cette
'dette allemande, il est, en effet, probable
qu'elle demandera une amélioration de
ce qui lui reviendrait en vertu du pour-
centage de Spa, afin de retrouver tout
ou partie des 20 milliards de marks or
qu'elle doit elle-même à l'Amérique.
Dans ces conditions, bien qu'on pa-
raisse disposé, du côté anglais, à ad-
mettre que la majeure, partie des em-
prunts extérieurs de l'Allemagne soit,
pendant une certaine période, affectée
la France pour l'indemniser de la
reconstruction, les idées actuelles du
Trésor anglais auraient pour consé-
quence de réduire la part de la France
à des chiffres choquants par leur insuf-
fisance. Le règlement définitif auquel
aspire demeure par suite malaisé.
Moratorium
a France consent à un moratorium
deux ans, limité aux paiements en
Il faut s'attendre à ce que le gouver-
nement anglais propose une durée à
peu près double, et recommande un
moratorium complet, s'appliquant par
suite à presque toutes les livraisons en
nature, aussi bien qu'aux autres modes
de paiements. L'argument maintes fois
présenté depuis quelques mois est que
les livraisons en nature obligent l'Alle-
magne à des paiements extérieurs con-
sidérables.
Contrôle
Un sensible progrès s'est accompli
̃^îans les milieux dirigeants anglais sur
idées de contrôle. On paraît désor-
m;a:- p#H à suivre la France, lorsqu'elle
réclame, une tutelle étroite des finances
allemandes, afin d'imposer la stabilisa-
tion du mark et le rétablissement de
l'équilibre budgétaire.
Toutefois y est douteux que l'on ac-
cepte volontiers, du côté anglais, de
confier cette tutelle au comité des ga-
ranties, siégeant à Berlin. Les préfé-
rences iraient probablement à, un orga-
nisme financier nouveau, où l'Allema-
gne serait elle-même représentée, et qui
serait indépendant de la commission
des réparations. On retrouve malheu-
LA SÉANCE D'OUVERTURE AU QUAI D'ORSAY
Un conseil des ministres devant avoir
lieu ce matin à l'Elysée sous la prési-
dence de M. Millerand, c'est seulement à
2 heures. cet après-midi, que s'ouvrira
au Quai d'Orsay la conférence interalliée
des réparations".
Elle sera, selon l'usage, présidée par
M.. Poincaré, qu'assisteront M. de Lastey-
"ie, ministre des Finances, et M. Peretti
de la Rucca. directeur des affaires politi-
que, au ministère des Affaires étrangères.
La Grande-Bretagne sera représentée
par :'IL Bonar Law, premier ministre; sir
Philipp Lloyd Gn.'ame, ministre du Com-
merce, et. de sir Eyre Crowe. sous-seeré-
taiie d'Etal au Fo'reigu Office; la Belgi-
que, par MM. Theunis, président du Con-
seil et Jaspa r. ministre des Affaires étran-
gères et l'Italie, enfin, par le marquis
(Jella Torroîta. ambassadeur d'Italie à
Londres, le baron Romano Avezzana, et
M. Raggi. délégué italien à la
commission des réparations.
Comme lors des conférences nrécéden-^
tes. les (téli'prués alliés seront assistés d'un
certain nombre d'experts qui, réunis dans
un salon voisin de).) Rotonde, où se tien-
dra vraisemblablement la séance, pour-
Ton! être appelés prend, repart à la dis-
est probable que les
nii-i La commission des répara-
tinr- iperont aux délibérations
lorsque sera examinée la question des
manquements cie l'Allemagne en ce qui
concerne les prestations en nature.
Le* nouvelles propositions allemandes
•eront remises par M. Bergmann
Ainsi que nous l'avions annoncé, la
se trouvera en présence de nou-
reusement la une tendance que la
France juge nui.sible à l'exécution du
traité de Versailles.
Prises de gages
Les gages économiques dont la frange
recommande la saisie immédiate sur la
rive gauche du Rhin et dans la Ruhr ne
paraissent pas du moins est-il per-
mis de le souhaiter devoir soulever
de la part de l'Angleterre une opposition
de principe.
Il est probable que l'on accepterait
sans peine, du côté anglais, que des pri-
ses de gages fuissent reconnues néces-
saires si, à une date ultérieure, l'Alle-
magne ·r dérobait à nouveau. A cet
égard, on irait même sans doute jusqu'à
admettre l'extension éventuelle à de
nouvelles régions de l'occupation mili-
taire interalliée.
La prise de gages immédiate a toùte-
fois un caractère différent. La déléga-
tion anglaise insistera sans doute sur
la possibilité de complications politi-
ques et militaires àrfat saite des mesures
économiques qu'il s'agirait de prendre
hors des territoires déjà occupés, D'au-
tre part, elle fera peut-être valoir que
certains des gages ainsi envisagés pour-
ront être nécessaires pour garantir les
futurs emprunts allemands, et ne sau-
raient, par suite, être l'objet d'une con-
fiscation pure et simple.
Conclusion
Dans tout ceci, aucune difficulté
n'apparaît comme insurmontable. D'un
autre côté, on ne saurait se dissimuler
que, sur les points essentiels, la position
anglaise demeure fort éloignée de la
notre.
Dans les conversations qu'il a eues
hier, à Paris, avec M. Bonar Law, lord
Curzon parait avoir recommandé qu'un
sincère effort soit fait pour établir à
Paris un accord interallié comparable
à celui de Lausanne. Ses intentions ne
faisaient qu'aller au-devant de celles Je
M. Bonar Law. Il reste à savoir si la
bonne volonté que l'on témoigne ainsi
du côté anglais, comme du côté fran-
çais, pourra venir à bout de toutes les
épines dont est hérissé le problème des
réparations. Philippe mielet.
LA QUESTION D£S~"lv?ANQUEMENTS
DE L'ALLEMAGNE SERA SOULEVEE
PROBABLEMENT DÈS AUJOURD'HUI
Il est probable que dès la première
sé.ance de la conférence, M. Poincaré
mentionnera une question qui pourrait
devenir irritante, celle des manquements
de l'Allemagne, pour les livraisons de bois
et de charbon.
On sait que la commission des répara-
tions a notifié le 27 décembre le manque-
ment de l'Allemagne pour les livraisons
de bois, malgré la résistance du délégué
britannique, sir John Bradbury. L'opi-
nion paraît s'être accréditée en Angle-
terre que ce vote avait été enlevé par sur-
M. Poincaré n'aura pas de peine fi dissi-
per définitivement ce malentendu, Il pourra
rappeler sa propre déclarations du 21 dé-
cembre au Sénat. Il pourra également, rap-
peler que la commission des réparations
avait été régulièrement saisie de ce man-
quement reiatif au bois, depuis plusieurs
mois, que la question avait ét,é écartée de
*on ordre du jour à la veW'le de la confé-
rence de Londres et n'y avait été inscrite
a nouveau qu'avec le consentement de sir
John Bradbury, à l'égard de qui M. Bar-
thon témoigna en l'occurrence la correc-
lion la plus prévenante.
Voilà pour le passé. Voici pour l'avenir.
L'AjHemagne non seulement n'a pas livré
le»* bois qu'elle devait. mais se trouve en
'•efard pour le charbon. Or, la délégation
britannique à la commission des répara-
tions parait avoir fait connaître qu'elle
s'abstiendrait si la commission prétendait
constater ce second manquement avant la
fin de la conférence de Paris.
.NI. Poincaré fera sans doute observer qiu
cette attitude se .justiile difficilement. La
question des manquement,s est du ressort,
non de la conférence des chefs de gouver-
nement, mais de la commission des répara-
tions.
Yelles propositions du gouvernement du
Reich. M. Mayer, ambassadeur d'Allemagne
à Paris s'est, en effet, rendu, hier matin.
au ministère des Affaires étrangères, et a
informé M. de Peretti de la Rocca. direc-
teur des affaires politiques, que M. Berg-
mann, qui est attendu à Paris aujourd'hui,
apporterait ces propositions. Il a manifesté
toutefois le désir que M. Bergmann soit
autorisé à les exposer d'abord de vive voix
devant les délégués alliés, ce qui permet-
trait, le cas échéant, certaines mises au
point du plan élaboré à Berlin. Il semble
peu vrnisernblable que cette procédure soit
admise par la conférence, en raison des in-
convénients qu'elle présenter. Les proposi-
tions allemandes doivent, en effet être suf-
fisamment claires et précises pour ne pas
nécessiter d'explications orales. Il y a là
évidemment, de la part de l'Allemagne, une
tentative pour s'immiscer dans le débnt,
et tout permet de penser que la conférence
ne s'y prêtera pas.
L'ARRIVEE DES DELEGUES BELGES
.NI. Theunis et M. sont arrivés
Paris, hier soir, à 10 h. 45, par |r rapide
de Cologne. Ils étaient accompagnés de
leurs chefs de cabinets respectifs MM.
Gutt et Davignon; de M. Delacroix, pre-
mier délégué belge à la commission des
réparations, et de, plusieurs experts et
secrétaire!.
Le prés:dent du Conseil et le ministre
des Affaires étrangères de Belgique ont
été salués snr le quai de la gare du Nord
par MM. Colrat, Bec.q de Fouquières, et
par M. le baron Gaiffier d'Hestrov, am-
bassadeur de Belgique à Paris.
LES RÉCEPTIONS
DU r JANVIER
A L'ÉLYSÉE
Discours du nonce au nom du
corps diplomatique et réponse
du Président de la République
Les réceptions officielles du Jaur de l'An
se sont déroulées hier avec leur caractère
traditionnel.
Le palais de l'Elysée avait, reçu sa parure
ries jours de fête. Dans le salon ries ambas-
sadeurs, parmi les plantes vertes qui mê-
laient leur teinte sombre sur le fond de la
tapisserie des Gobelins et sur les tentures
de velours incarnat à crépines d'or, le Pré-
sident de la République reçut les personnes
venues pour lui présenter leurs vœux.
Ce furent d'abord ies membres de la mai-
son civile et militaire, dont M. Eugène Pe-
tit, secrétaire général, fut l'interprète. Puis
vinrent les ministres et sous-secrétaires
d'Etat. Avec une cordialité souriante,
M. Raymond Poincaré, qui ne semblait point
se ressentir de-s fatigues d'une nuit passée
au Sénat, présenta les vœux du cabinet tout
entier et y ajouta ses compliments person-
nels.
Puis ce fut M. Léon Bourgeois qui
arriya,. accompagné des membres du bu-
reau du Sénat. Il offrit à M. Millerand les
souhaits que la Haute Assemblés formait
'pour lui, Après lui, M. Raoul Psret; suivi
des vice-présidents, et des membres du
bureau de la Chambre présenta les hom-
mages des députés.
Peu d'instants auprès, le Président de
la République quitta l'Elysée pour aller
au palais du Luxembourg, puis au Palais-
Bourbon rendre visite au président du
Sénat et au président de la Chambre.
De retour a l'Elysée, M. Millerand. re-
tint à déjeuner le pr.-sident rlu Conseil,
les membres du gouvernement, le grand
chancelier de la Légion d'honneur, le
gouverneur militaire de Paris et les per-
sonnets de sa maisons.
Le corps diplomatique à l'Elysée
A deux heures, le président de la Répu-
blique reçut ie corps diplomatique. Le
nonce du Saint-Siège, Mgr Cerretti. prit la
parole pour présenter au chef de l'Etat les
vœux et les hommages dea ambassadeurs.
Le discours du nonce
Monsieur le Président, dlt-ïl, le Nouvel An
a, pour les membres du corps diplomatique, au
moins ceci d'heureux qu'il leur offre l'occa-
sion de se réunir autour de vous et de vous
exprimer leurs souhaits les plus sincères pour
votre personne et pour la glorieuse nation
française, aux !lestinées de laquelle vous pré-
sidez si dignement.
L'an dernier, en pareille circonstance, je me
faisais l'écho de 'la voix de mes collègues de
tous les pays pour former le vœu que l'année
nouvelles nous apporte enfin la paix complète
et réelle après laquelle L'univers entier
soupire.
Nos ffv.ux sont encore loin, hélas d'élre
complètement réalisés le sanij a de nouveau
coulé, des régions entières ont été, une fois de
de plus, dévastées, d'effroyables atrocités ont
rempli de terreur un coin dit monde et, en
Europe même, les ruines de la guerre ne sont
pas encore relevée.s, les plaies qu'elle a laissées
ne sont pas encore fermées.
Les homnaes les économistes, les fi-
nanciers, les industriels vont donc poursuivi'?,
sans se lasser, leurs tentatives et leurs 'rai.aux,
moins vains qu'on ne prétend. Mais la tâche
Immense de la pacification dit monde ">i;jelle
encore d'autres efforts. Je veux dire des efforts
d'ordre moral et spirituel. Ce sont les esprits et
les cœurs qui ont désarmer pour que revienne
la paix entre les peuples. Il faut y travailler et
si on y. aboutissait, le reste, qui est d'ordre éco-
nomique et matériel, serait bien près d'aboutir
aussi.
Mais, n'est-ce pas le rôle même de cette nation
généreuse, et chevaleresque qu'est la France, que
j'évoque ainsi 1 En poursuivant cette glorieuse
tache, elle reste fidèle son plus pur esprit et
à ses traditions jamais dérnenties.
Fasse Dieu que, cette année qui vient elle
puisse enfin, smis votre haute et sage autorité,
recueillir le fruit de son effort peur son propre
bonheur et pour celui du monde, C'est, monsieur
le Président, le souhait de nos cœurs et si, pour
TROIS SOUHAITS
Trois simples souhaits pour l'année qui
commence
Que les Français continuent à travailler
dans l'ordre et la paix intérieure sans
retomber trop tôt dans leurs querelles
d'avant-guerre et qu'ils prolongent
l'union sacrée et la fraternité des tran-
chées au moins jusqu'an jour où nos ré-
gions dévastées seront complètement res-
taurées et où les quelques nuages qui
obscurcissent encore l'horizon européen
seront totalement dissipés
Que les alliés, par des sacrifices mutuels
et non par des sacrifices imposés à la
France seule, arrivent enfin à régler l'in-
terminable question des réparations dont
le non-règlement coûte par an àt chacune
des grandes nations plusieurs milliards de
bons dollars, et que leurs divergences sur
la solution de cet irritant problème ne les
empêchent pas, en tout cas, de maintenir
étroitement leur alliance, qui est la prin-
cipale sauvegarde de la paix européenne
Que le peuple français prenne enfin
conscience du péril mortel qu'est pour lui
la crise terrifiante de sa natalité, dont la
persistance amènerait avant vingt-cinq ans
sa disparition du rang des grandes na-
tions que le gouvernement et les Cham-
bres prennent des mesures de salut publie
en conséquence, et qu'ils* se persuadent
bien que ce n'est pas par de belles paroles,
mais par une aide financière sérieuse aux
Français et aux Françaises qui assument
de lourdes charges de famille qu'on pourra
commencer à combattre efficacement le
terrible fléau
Si ces trois souhaits se réalisent, qu'on
se rassure le reste, tout le reste viendra
par surcroît.
La reine-mère des Pays-Bas
se casse le bras dans une chute
La Haye, 1" janvier (dép. Havas.)
La reine-mère Emma a fait une chute
dimanche soir, dans son palais, iLange-
Voorhout, et s'est tassée l'os -du bras gau-
che à hauteur de l'articulation. On a le
temo es,poir d'une bonne guérison. La
reine-mère a pu assister, ce soir, au dîner
de famille qu'elle offrait à la reine Wilhel-
mine, au prince consort et la princesse
Jutianna.
Le nonce du Saint-Siège, qui a pris la
parole au nom du corps diplomatique
il candie, le nouvel ambassadeur d'An-
gleterre, marquis de Crewe à droilc,
Meyer, ambassdeur fl'.WlPmagne
«il hnut, les membres du corps diplo-
matique sur le perron de l'Elysée
le réaliser, la bonne volonté et le concours loyal
des membres du corps diplomatique ne vous
sont pas inutiles, permettez-mot de votia assurer,
au nom de tous, qu'Us vous.' sont dès mainte-
nant acquis.
La réponse du Président de la République
Le Président de la République répondit
Monsieur le nonce, les vœux dont Votre
Excellence a bien voutu, au nom du corps di-
plomatique, se faire le chaleureux interprète
me sont très précieux ils s'adressent la
Francc en même temps qu'à rnoi je vous en
remercie eu son nom.
J'ai plaisir ao«s exprimer ainsi qu'à tos
énrinents eotligife* du corps diplomatique les
souhaits que je foi-me, ait seuil de l'année nott-
velle, pour votre bonheur et pour celui des
peuples, des souverains et ({es chefs d'Etat que
vous représentez si dignement.
rufsse cette année nouvelle nous apporter
enfin, la patx la patx complète qu'il serait vain
d'avoir proclamée dans les instruments diplo-
mntiques, si, comme vous l'avez marqué avec
tarst de raison et de force, les esprits et les
cours n'étaient pas d'accord pour la réaliser.
Elle ne peut s'établir que sur la base des
traités et sur le respect des droits acquis et
des engagements contractés.
Je ne .serai démenti j'en ai la certitude
par aucun des alliés qui, au cours de la grande
guerre, mirent ei\ commun Leurs ressources ma-
térielles et morales pour repousser l'agression
en affirmant leur ferme propos de s'en tenir
au.r dispositions des traités qui fermèrent les
hostilités.
Mais leur volonté de pacification serait con-
damnée à demeurer stérile, fauta da rencontrer
chez leurs anciens adversaires la résolution
d'appliquer loyalement les clauses qu'ils ont
acceptées.
Fidèle à l'esprit du régime républicain qui
est le sien, la France veut, de toute son âme,
la paix. Ce serait un paradoxe insoutenable que
prétendre la fonder sur le mensonge et sur
l'iniquité.
Comment se défendre de penser que ceux
qui ont mis leur signature sous la reconnais-
Horrible drame
de l'alcoolisme
à Stains
Dans un accès de folie furieuse, un bra-
connier asperge de pétrole deux femmes
et un bébé en compagnie desquels il
venait de déjeuner. Il réussit à en-
flammer les vêtements de son amie,
dont l'état est désespéré. Il avale enfin,
une demi-bouteille de pétrole et
meurt peu après
Au n' 13 de la rue Jean-Durand, à Stains,
au fond d'une cour à laquelle on accède
par une porte cochère assez basse, se
trouve une cité bien connue dans tout la
pays sons le nom de «cour des Miracles»,
et qui jouit d'une assez mauvaise réputa-
tion.
Il y a dix-huit mois à peine, un assas-
sinat y fut commis. Et hier encore, vers
1 h. 30 de l'après-midi, la « cour des
Miracles fut mise en émoi par un épou-
vantable draine de l'alcoolisme.
Complètement ivre, un individu, Yves
Xiédéïec, âgé de quarante ans, a, pendant
ie déjeuner, aspergé de pétrole son amie.
Eugénie Willermot, née Lautez, trente-six
ans; une de ses voisines. Marguerite Phi-
tippe, quarante ans, qui tenait dans ses
bras sa fillette, âgée d un an, et a mis ou
tenté de mettre le feu à leurs vêtements.
La femme Wi6lermot a été grièvement
brûlé.
Son coup fait, Niédélec a avalé ce qui
restait de pétrole dans la bouteille.
Il est mort dans une brouette, dont on
se servit pour le transporter à l'hôpital
de Saint-Denis.
Un joli couple
Voici, d'après la femme Philippe, qui
en a été quitte,pouf là peur, comment
s'est déroulée l'horrible scène
Niédélec, repris de justice, vivait de ra-
pines et principalement de vols de poules
et de lapins il occupait au deuxième
étage, dans la « cour des Miracles», un petit
logement, composé de deux pièces, basse
de plafond, et sommairement meublées
dans la chambre à coucher, un vieux lit,
une table et une commode boiteuses;
rancis de leun responsabilités ne s'obstineraient
pas revenir sur leurs aveux et si plaider con-
tro l'évidence leur non-culpabilité si cet into-
lérable sophisme ne devait, dans leur pensée,
leur permettre d'échapper aux conséquences de
leur faute et de se soustraire aux justes répa-
ratinns qui pèsent sur leurs épaules.
Dissiper les sophismes et les erreurs qui obs-
curcissent encore le jugement d'un trop grand
nombre d'esprits, préparer l'opinion publique
de tous les pays à envisager la solution équi-
table des problèmes nés de la guerre et ainsi
assurer l'établissement d'une paix réelle et du-
rable, telle est la noble tâche qui s'offre au-
jourd'hui à tons les hommes de bonne volonté
Aucune nation soycz-ni couvttmcu ne
soahaitr pfus ardemment que la France de
voir s'ouvrir bientôt, dans l'intérêt dit monde
oomme dans le sien, cette ère de réconcilia-
tiov définitive entre les peuple, de tabeur
féeond et de progrès pacifique.
Après le départ, du corps diplomatique,
M. Millerand reçut les corps constitués,
le bureau du conseil municipal, les dépu-
tations et délégations de l'armée et de la
marine, ainsi que les diverses adminis-
trations.
FELICITATIONS ET VŒUX
A M. MILLERAND
A l'occasion du nouvel an, le Président
de la République a reçu des télégrammes
de- félicitations émauant d'un grande nom-
bre de souverains et chefs d'Etats, notam-
ment du roi d'Angleterre, du roi des Bel-
ges, des rois d'Ilalie, d'Espagne, de Nor-
vège, du Danemark, de Suède, de Serbie,
des présidents de la République d'Autri-
che, de la République polonaise, du sultan
du Maroc, etc.
:il. llillerand a reçu également des télé-
grammes de félicitations des colonies fran-
çaises à l'étranger et de nos pays de pro-
tectoraf.
LE TAUDIS DE NIEDELEC OU S'EST
dans la cuisine, un petit poêle, du
charbon dans un coin.
Des hardes et des bouteilles vides par-
tout.
Yves IViédélec vivait depuis un mois en
compagnie d'Eugénie Willermot, dite
« Nini », qui, l'an dernier, habitait dans
une casemate du fort de J'Est. et dont les
trois enfants furent confiés par M. Seign?z,
commissaire de police, aux soins de l'Assis-
tance publique.
Nini », con me Niédélec, avait des habi-
tudes d'infempérance invétérées, mais elle
était de plus, volage, et souventes fois il
lui arrivait de ne pas réintégrer le domi-
cile commun.
Lorsqu'elle revenait, des sciènes violentes
éclataient.
Effrayés, les voisins n'osaient intervenir,
car ils redoutaient que l'ivrogne.,ne tournât
sa colère contre eux mais ils étaient per-
suadés qu'un 'jour ou l'autre, Niédélec fe-
rait un malheur..
Samedi, « >'ini » WHlermot passa toute
sa soirée dans les «. bistrbts » pour fêter
le Nouvel An. s'enivra et oublia de rentrer.
Craignant que son ami. ne la tuât, et.?
s'en fut chez la femme Philippe. 62, run
de la République, et lui demanda de l'ap-
compagner jusqu'à la « cour des Mira-
flet
J'ai peur, loi confla-t-elle.
Marguerite Philippe prit sa flMette âgée
A MARSEILLE ER PLEIN JOUR
deux bandits masqués
dévalisent une bijouterie
et s'enfuient en auto
Marseille, 1" janvier (dép. Petit Parisien.},
Vers 2 heures de l'après-midi, il y avait.
foule sur la Cannebière, en oe Jour de l'An
où, sous le clair soleil, régnait une tempé-
rature printanière.
Deux jeunes gens, masqués d'un mou-
choir noir, entraient dans la bijouterie Bel*
h l'angle de la rue et de la ru\)
Saini-Ferréol. Le fils du bijoutier, M. Luuis
Bel, âgé de 22 ans, se trouvait seul dans le
magasin. Braquant sur lui deux revolvers,
ils s'écrièrent
Tu sais, pas de rouspétance C'e5t pa*
lei moment de faire le malin Haut les
mains 1
M. Belprotesta. appela au secours. Un
coup de feu fut tiré sur lui, sans l'attein-
dre, heureusement. Un employé, qui se trou-
vait dans l'arriere-boutique, accourut.
Deux balles furent également tirées sur
lui mais, cette fois encore, personne ne
fut atteint.
Les bandits s'emparèrent alors de deux
colliers de perles et de diamants valant
180.000 francs. Puis, après avoir, par
d'eux fois, déchargé leur browning dans la
vitrine, ils se sauvèrent dans l'automobile
qui les avait amenés et qui stationnait
rue Saint-Fèrréol.
M. Bel courut après les voleurs, qui-
fuyaient dans la direction du Vieux-Port.
Le gardien de la paix Perrotey, de service
place de la Bourse, fit feu. L'auto poursui-
vit sa route.
Un saint-cyrien, M. Campastre, sauta,
dans un taxi qui roula aussi vite que pos-
slbie pour essayer de rattraper l'auto de»
bandits. Mais ceux-ci abandonnèrent fo?ur
voiture dans la me Sainte-Claire, pénétrè-
rent dans une maisons à double issue de la
rue Audkmard, et disparurent au boule-
vard des Dames. Il a été impossible de les
retrouver.
On croit, au service de la sûreté, que lea
deux audacieux malfaiteurs sont les mê-
mes qui, la nuit dernière, ont pénétré dans
la succursale de 'la manufacture d'armes
de Samt-'Etienne. rue de la République, ou
ils ont volé des brownings et des pktoîeis
automatiques pour une somme de fr.
L'enquête a révélé des faits absolument
troublants. A midi, deux jeunes gens, irës
correctement habillés. vêtus mëme avec
une certaine recherche.. prenaient, place-
de la Bourse, une auto de louage, conduite
par le chauffeur Paul Bruesey, et se fai-
saient conduire aux Aygalades, à 8 kilo-
mètres de Marseille.
Dans une traverse, pres du château du Roi-
René, a raconté M. Paul Brussey, mes client*
descendirent et me dirent « Va prendre l'apé-
ritif. Nous emmènerons, la votture et nous te
la ramé serons dans une demI-heure. Nous
jeunerons ensemble. » L'un des jeunes gens
prit place au volant, et ma voiture partit dans
la direction de Marseille. Ne les voyant pas
revenir, je rentrai par le tramway. X quatre
heures du soir, j'apprenais que ma voiturs
avait été retrouvée rue Sainte-Claire.
Les déclarations du chauffeur ayant paru
suspectes, Paul Brussey a été arrêté et mis
à la disposition du parquet.
AUTRE CAMBRIOLAGE A MARSEILLE
Marseille, 1" janvier (dép. Radio.)
La nuit dernière. M. Louis Zan, négociant
en bestiaux, Grand-Chemin-de-Toutori, 222,
rentrant de réve.illonner, trouva son appar-
tement bouleversé et pillé. Des cambrio-
leurs y avaient pénétré par effraction et
s'étaient emparés de 3.500 francs d'argent
liquide, d'obligations du Cr édit Foncier et
de bijoux estimés 10.000 francs.
LORD DERBY EStIrRIVÉ A CIMES
Cannes, 1" janvier (d/p. Petit Parisien.}
Lord Derby, ministre de la Guerre bri-
tannique, e·t arrivé à Cannes, où il •
rejoint lady Derby, arrivée depuis trois
jours.
DEROBLEE L'EPOUVANTABLE SCENL
d'un an à peine, dans ses bras, et partit
avec « Nini »..
Chemin faisans, les deux femmes ren-
contrèrent Niédélec qui, oubliant ou dissi-
mulant sa colère les emmena au café.
On se souhaita la bonne année et l'on fit.
maintes stations dans les bars.
Vers midi, Niédélec acheta cinq dou-
zaines d'escargots, trois litres de vin et,
ainsi lesté, le trio s'achemina vers la rue
Jean-Durand.
Les deux femmes préparèrent le déjeu-
ner et l'on se mit à table.
Les libations du matin et le vin bu pen-
dant le repas enivrèrent complètement
Niédélec, qui. un certain moment, se
leva en titubant.
Où vas-tu ? demanda ISini-
Je sors. Je vais acheter quelque
chose.
Ce disant, il ouvrit la porte et, du dehors,
ia ferma à l'aide d'un cadenas.
Que fais-tu ?. Tu nous enfermes ?
Mais ouvre donc.
Laisse-le, dit la femme Philippe, puis-
qtifil veut nous faire une surprise.
Quelques minutes pius tard, Niédélec
rentra. il tenait un litre sous le bras. Sans
rien dire, ii referma soigneusement la
porte.
Buis, se tournant vers Eugénie Willer-
mot, il déboucha la bouteille qu'il avait
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