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Le Petit E*&jri&ietx
;t de la fllle. Et c'est là-dessus qu'on va
interroger maintenant Paule Jacque.
On fait sortir Mme Bessarabo
Alors, c'eJt avec une attention qui con-
flno à l'angoisse que l'auditoire s'apprête
à suivre les débats, quand le président
invite Mme Bessarabo à quitter l'audience,
pour que ea fille seule soit interrogée hors
de sa présence. C'est en effet l'épreuve
décisive. Va-t-elle réussir ? Paule Jacque
va-t-elle parler, maintenant que sa mère-
n'est plus là ?
Lui rappelant ses déclarations, le prési-
dent lui demande
Qii'ftvez-vous à dire maintenant ?
Rien.
Vous avez hier, prononcé une parole
grave. Il faut aJler jusqu'au bout. Jl ne faut
pas qu'on puisse ernire que vos paroles d'hier
n'ont été que le résultat d'une nouvelle com-
binaison machinée entre votre mère et vous
pour jeter te trouble dans la conscience de vos
juges. Parlez donc 1 Préclsez ce que vous aviez
a nous faire entendre hier.
Et Paule Jacque se taisant toujours.
Je le répète, Il ne faut pas qu'on puisse
croire à une manoeuvre de votre part.
Une minute alors, on put croire que
Pairie Jacque allait parler.
Hier, dit-elle, j'ai demandé à ma mère de
in'autoriser à parler. Elle n'a pas voulu.
Elle n'a pas coulu Mais songez aux
conséquences de votre attitude et combien
graves elles sont tant pour votre mère que
pour vous.
Je ne veux rien aire. Si ma mère veut
parler, elle parlera.
.te ne puis vous arracher des paroles
que vous ne voulez 'pas dire. Je ne peux pas
lues-,errer des lèvres qui ne veulent pas s'ou-
vrir. Mais, encore une fois, réfléchissez. Par-
lez 1 Ou alors, hier, il ne fallait rien dire 1
Parlez 1 Quel est donc ce secret que vous avez
annoncé .1
A ce pressant appel, Paule Jacque sem-
bla fléchir.
!Me de Moro-Giafferi insiste à son tour
C'est à l'infirmerie, eommença-t-elle,
alors que j'allais mourir que ma mère m'a
dit la vérité.
Quelle vérité ? En admettant que ce soit
la vérité qu'elle vous ait racontée.
Je le dirai d'ici la fin des assises.
Non. C'est maintenant qu'il faut la dire.
Plus tard, il serait trop tard.
Et moi, intervint M* de Moro-Giafferi, je
viens m'associer à cet appel. C'est maintenant
qu'il faut parler, s'il y a dans cette affaire
quelque mystère. Paule Jacque, je vous ad-
jure de parler tout de suite.
Vous"avez entendu l'appel de la défense,
reprend le président. Si vous n'y répondez pas,
songez que toutes les suppositions seront per-
mises
Parlez Parlez dono I
Mais toutes ces objurgations demeurent
vaines.
Ma mère ne veut pas répond Paule
Jacque.
Et comme un murmure de déception
oourait, elle ajoute
Je vous jure que c'est pourtant intéres-
sant.
Il serait encore plus intéressant que vos
juges le sachent. Une dernière fois, voulez-
vous parler ?
Je ne peux pas 1
Décidément, il devenait impossible d'in-
sister. Le président y renonce et fait ren-
trer Mme Bessarabo.
Madame, lui dit-il, je viens d'insister au-
près de votre fille pour qu'elle parle. Elle n'a
voulu rien dire, en déclarant que vous lui avez
défendu de parler. C'est dono auprès de vous
que j'insiste maintenant. Vous ne devez pas
laisser les jurés dans l'incertitude Si vous
avez quelque chose a dire, parlez 1
Messieurs les jurés, réplique Mme Bessa-
rabo, je ne peux pas. Tout ce que je peux
dire, c'est que je n'ai pas tué. Quel profit
aurais-je à le nier, si j'avais tué? Si je l'avais
fait, je pourrais vous dire ce que fut M. Bes-
sarabo, ce j'ai payé pour lui, et je vous
dirais « En bien 1 oui, j'en ai eu assez à la
fin, et j'ai tué. Pardon 1 Pardon 1 vous crie-
rais-je, et nous serions sauvées Mais je ne
peux voue dira cela, car cela n'est pas. Ah 1
comme notre situation est terrible. Vous
demandez a ma fille de vous raconter une
chose qu'aie n'a pas vue car elle ne l'a pas
vue Et moi, comment pourrais-je me résou-
dre à accuser quelqu'un ? Cela ne serait pas
français La France ne le comprendrait pas
'La France n'est pas en jeu dans votre
affaire, Interrompt le président.
Mais ce serait avilissant reprend Mme
Bessarabo. Moi accuser quelqu'un 1 Moi atta-
quer quelqu'un Non, ce n'est pas ma tâche
Que la police cherche Elle sait bien Mais
moi je ne peux accuser I Ma fille ne le peut pas
non plus
Ainsi vous refusez de parler et vous main-
tenez que vous n'avez pas tué M. Bessarabo. ?
Il n'y avait pas de cadavre dans la malle 1
Messieurs les jurés, conelut alors le pré-
eident, j'ai fait tout ce qui dépendait de moi
pour faire parler les accusées. Elles s'y sont
refusées. Je ne puis insister davantage et éter-
niser cet interrogatoire. Vous apprécierez.
On retombe une fois de plus dans le
détail rien d'intéressant ne surgit de
cette fin d'interrogatoire on passe aux
témoins.
Les témoignages
Cest tout d'abord M. Gustave Weiss-
mann, ingénieur, frère de la victime, qu'on
entendit sans prestation de serment, à
cause de sa qualité de partie civile.
M. Wenssmann dit sa douleur de revoir
devant lui la malle qui avait contenu le
cadavre de son frère, après avoir, il y a
huit jours, éprouvé cette autre douleur de
perdre sa mbre. Après un préambule sur
sa famille et ses sentiments français,
M. Weissmann en vient aux difficultés du
ménage Bessarabo, dont l'intérieur, dit-il,
était d'une saleté répugnante, et il rap-
porta ce que lui avait dit son frère de la
tentative de strangulation dont, le 4 mars
1918, M- Bessarabo aurait été l'objet de la
part de sa femme.
Le témoin explique la réconciliation
qui suivit par la nécessité pour M. Bes-
earaibo d'éviter tout scandale pour mé-
nager son crédit. Cela dit, il raconte
»• 38.-Feuilleton du Petit Parisien du 11-6-1922
JAMAIS!
GRAND ROMAN INÉDIT
XXI (suite)
Loin des yeux
Roger Dufort taquinait sa cousine Mar-
guerite, tandis que Paul Simonet, avec une
modestie charmante, racontait à Mathilde
sa vie de régiment, ses rencontres avec les
Boches et tentait de la réconforter en lui
prédisant une fin heureuse, due aux efforts
de tous et au courage surhumain de ses
camarades.
Il évitait de parler du sien, et cependant
nulle bravoure ne dépassait celte dont il
avait donné les preuves.
Au dessert, les visages s'étaient rasséré-
nés, tant cette vaillante jeunesse respirait
la confiance et la certitude de la victoire,
lorsque tout i coup t,rois détonations suc-
cessives éclatèrent dans le lointain.
Hélas c'étaient les Boches qui venaient
donner de leurs nouvelles aux Parisiens.
C'est bon. dit Roger Dufort, ce n'est
qu'un article à ajouter à la note flnalo.
Quelques minutes plus tard une bombe
lancée par un got.lia, éclatait à quelques
distance, tuait cinq femmes, deux ouvriers
et trois enfants qui jouaient dans la rue.
Les six étages de la maison atteinte
s'abattaient avec un fracas épouvantable.
Marguerite prit dans ses bras sa smur
en larmes, et lui dit
Et tu pardonnerais !Qui donc pourra
jamais recevoir ou aimer ces gens-là ?.
Copyright by Charles Mérouvel, 1920. Tous
drotts de reproduction et de traduction réserve
pour tous pays.
comment, aux questions suggérées par
ses premiers soupçons, Mme Bessarabo
lui répondit que son frère était compro-
mis dans des affaires d'espionnage.
Je bondis et convaincu dès lors, même
avamt d'avoir vu le cadavre de mon. frère, qu'il
avuit été assassiné, je m'écriai « L'assassin
n'est pas lain I »
A peine Mme Bessarabo a-t-elle répondu
à M. Weissmann avec la fougueuse faconde
qu'a dépeinte notre collaborateur Béraud
que Paule Jacque se lève spontanément et
parle d'un air égaré, d'une voix coupée de
sanglots. Mais à peine arrive-t-on à perce-
voir telle ou telle de ses phrases, heurtées
inachevées.
Je n'ai jamais, croit-on distinguer, de-
mandé compte de ma dot qui a passé à paver
les dettes de mon beau-père, il payer son loyer.
J'ai tout vendu pour lui, jusqu'à mes bijoux.
Le commissaire aux délégations, Fara-
licq, dit ensuite que les premières décla-
r'ations à lui faites par Paule Jacque
furent absolument spontanées.
Détail à noter, Paule Jacque a reconnu
que le jour où elle fit ses déclarations à
M. Faralicq, elle avait entendu, à travers
la cloison, ce que venait de déclarer sa
mère.
L'inspecteur Chaignault, à son tour,
expose les résultats de son enquête sur le
point de la préméditation et la mortalité
des époux. 1
L'inspecteur Pandu raconte ses perqui-
sitions à Montmorency et comment ses
soupçons se concentrèrent tout juste sur
ia malle, dès qu'il eut constaté que Mme
Bessarabo cherchait à lui cacher qu'elle
l'avait emportée.
M. Pandu rejoignit la malle à Xaney.
Le 'cadavre y était replié comme un
poulet prêt à être mis à la broche, ajouta
M. Pandu, sur une question du chef du jury.
Il a fallu cinq hommes pour l'en retirer;
d'où M' de Moro-Giafferi conclut qu'il a
fallu bien des efforts pour l'y mettre.
Lundi les témoignages continueront.
Le renflouement de la B. I. C.
Nous avons annoncé que M. Outrey, dé-
puté de l'Indo-Chine, avait demandé à in-
terpeller le gouvernement sur les retards
apportés au renflouement de la Banque
Industrielle de Chine. Il est possible que
ce débat n'ait pas lieu en effet, tandis que
le juge d'instruction poursuit impartiale-
ment son enquête sur les fautes commises
dans le passé, M. Porte, président du tri-
bunal de commerce, juge délégué au règle-
ment transactionnel, a élaboré un plan de
renflouement, qui est entre les mains du
ministre des Finances ce plan est adopté
par tous les intéressés. Il est donc probable
qu'interviendra rapidement la solution dû
ce problème, qui intéresse au plus haut
peint les relations futures de la France et
de la Chine.
La reine Amélie de Portugal à Paris
Après un long séjour au cap d'Ail, la
reine Amélie de Portugal est repartie pour
Paris.
CENT VINCIT MAIRES DE FRANCE
EN ALSACE ET EN LORRAINE
Cent vingt maires, adjoints et conseillers
municipaux représentant quarante et un dé-
partements, quitteront Paris ce soir pour ac-
complir en Alsace et 'en Lorraine un voyage
d'études organisé d'accord avec les munici-
palités de Mulhouse, Colmar, Strasbourg Metz
est Thionville.
Au cours de cette « semaine les maires de
France visiteront dans chaque ville les insti-
tutions municipales, les grands établissements
industrie!?, les ports de Strasbourg et de
Kehl, etc.
LA SANTÉ DU PRINCE DE MONACO
Le prince Albert de Monaco a été opéré, hier
matin, à la clinique de la rue Georges Bizet.
Son état est satisfalsant.
LA FÊTE ANNUELLE DE LU. S. E. P. P. M.
SERA DONNÉE AUJOURD'HUI AUX TUILERIES
Cet après-midi aura 'lieu, au jardin des Tui-
le. trente-troisième concours national
annuel de l'Union des sociétés d'éducation
physique et de préparation au service mili-
taire.
Cette importante manifestation, à laquelle
participeront plus de 6.000 jeunes gens, venus
de tous les départements de France d'Algé-
rie et d'Alsace-Lorraine, sera présidée par Ni.
iMaginot, assisté de M. Adolphe Ohêron, député.
Le matin, de 7 heures à 10 heures, les so-
ciétés subiront les épreuves d'éducation phy-
sique, de sports, d'afhiétisme, sous le con-
trôle d'un jury présidé par le colonel Bonva-
lot, commandant l'école de Joinville. A 13 heu-
res, le générai Berdoulat, gouverneur mili-
taire de Paris, passera l'inspection des con-
currents. A 14 h. 15, les sociétés exécuteront
devant les tribunes des exercices méthodi-
ques d'éducation physique française et dispu-
teront des épreuves sportives et athlétiques.
Les 84 jeunes gens des armées de terre et
de mer ayant pris part à la grande semaine de
renaissance physique, au stade de Saint-Maur,
pour l'attribution du prix du « Soldat de de-
main », exécuteront ensuite divers exercices
collectifs.
Le drame de la rue Papillon
La chambre des mises en accusation vient de
renvoyer devant la cour d'assises de la Seine,
sous l'inculpation de coups à agent, avec inten-
tion de donner la mort, le déserteur Jean Hé-
ringuez, qui, le 28 janvier dernier, à l'entrée
d'un hôtel, rue Papillon, tira qualre coupa de
revolver sur les inspecteurs de police chargés
de l'arrêter.
Héringuea, dont la responsabilité est atté-
nuée, aux dires des médecins, sera défendu
par M* Maurice Blum lorsqu'il comparaîtra de-
vant la cour d'assises de la Seine, le mois pro-
chain.
XXII
Sur la piste
En sortant de l'hôtel Plessis après ce dé-
jeuner de famille où l'on avait parlé un
peu de tout, de la situation des armées,
des oiseaux néfastes qui bombardaient Pa-
ris, du duel de Munich et de la grave bles-
sure de ce Franz Straub qui avait failli
épouser Mathilde, le vieil ami de Juliette,
M. Daniel Vincent, tout en déambulant pla-
cidement. au milieu d'une foule qui .sem-
blait ne s'inquiéter nullement de la ran-
donnée des gothas sur Paris, se livrait à
des réflexions tout à fait étrangères à la
guerre mondiale.
La blessure de Franz Straub lui rappe-
lait certaine liaison du jeune Bavarois qui
l'avait intrigué sérieusement sans cepen-
dant éveiller dans son cœur ces cruels
tourments de la jalousie auxquels les
jeunes amoureux sont si souvent en
proie.
Dans sa sereine philosophie, le vifiiix
millionnaire cherchait pour les faiblesses
de son ami des raisons d'indulgence, si
vraiment elle avait succomhé à quelque
tentation.
En poursuivant. sa marche sur le bou-
levard il réfléchissait sur les nouvelles
qu'il venait d'apprendre. Après une demi-
heure de promenade il arriva à l'encoi-
gnure de ia Chaussée-d'Antin. On sait qu'il
était devenu plbpriétaire de la maison dont
Franz Straub était l'un des locataires.
Il s'y rendit. On verra que cette visite
a son importance.
Le concierge, vaste et confor!able per-
sonnage, vit venir David Vincent. Ce fonc-
tionnaire du cordon avait déjà pris con-
tact avec son nouveau maître.
Il se trouvait à son poste en compagnie
de sa femme, une accorte brune d'une
trentaine d'années, aux yeux vifs, qui
Aujourd'hui, à Chantilly
Le Prix du Jockey-Club
1BO.OOO trs mètres
Partants et montes probables:
58 Joyeux Drille G.
58 Donoghue
Stern
58 Garner
58
58
58 Orange
?
Mont Blanc. Mac Gee
M Prince Coquerico
Tribord. Allemand
C8 Frondeur II. Cormack
J.
Il faut espérer que le Derby des poulains
sera aussi favorisé par le ciel que celui des
pouliches, ce qui n'est malheureusement pas
certain. Souhaitons, par contre, que le résultat
sportif soit plus régulier, et que le vainqucur
sorte du lot des chevaux désignés par leurs
performances antérieures.
Le groupe des grands favoris se compose
de cinq concurrents Mont Blanc, Ramus, La-
martine et les deux représentants Ambattelos
Joyeux Drille et Ke/alin.
Mont Blanc, champion de l'écurie Ed. de
Rothschild, a peu couru. Il a débuté sur 3.000
mètres dans Je Prix de l'Espérance, qu'il a
enlevé dans un canter sur des adversaires mé-
diocres. Ensuite, il a battu Joyeux Drille d'une
demi-longueur sur les 1.600 mètres 'de. la
Poule d'essai. Le fait d'avoir remporté dans
un excellent style ces deux courses, de con-
ditions si différentes, fera probablement de
Mont Blanc le favori du public. Ses détracteurs
lui reprocheront son manque d'habitude de
l'hippodrome et aussi de n'avoir battu que
Joyeux Drille que son écurie estime inférieur
à son compagnon Ketalin.
Les deux poulains de M. Ambatielos ont une
belle carrière. Joyeux Drille a gagné le Prix
Hocquart, le Prix Daphnis, le Prix Lupin.
Kefitfin, le premier cheval de sa génération
à deux ans, a couru deux fois cette année.
Battu de peu, le jour de sa rentrée dans le
Biennal, par Mazepna Il en pleine forme, Il
a gagné ensuite le Prix GreffuUie, battant
llaroun al Rachid d'une demi-longueur. On
peut remarquer que Kefalin, s'il a gagné pres-
que toute-s ses courses, les a toutes enlevées
de très peu. C'est un poulain qui n'aime pas à
se détacher et qui peut être pris de vitesse
sur le poteau. On doit également noter qu'il
n'a jamais fait la distance du Derby Par
contre, c'est un accrocheur d'un courage û
toute épreuve et qui trouva des ressources
pour repousser chaque attaque nouvelle. Il
est regrettable que Kefalin soit privé de la
monte de Bullock, qui le connatt et l'estime
beaucoup. Le crack sera toutefois confié à
Donoghue, qui fera son possible pour gagner
le Derby de Chantilly, après celui d'Epsom.
l.amartine,. après des performances hono-
rables à deux ans. a fourni au début de cette
saison une carrière remarquable, gagnant
cinq courses de suite sur des adversaires à
la vérité inférieurs à ceux qu'il rencontre
aujourd'hui. Sa dernière course marquait un
léger déclin de forme, mais le poulain de
M. Cottevieille a eu un mois pour se reposer,
et s'il est redevenu le cheval qul a semé Tlte
Live et Pionnier, dans le Prix des Cars, on
peut estimer qu'il sera à l'arrivée.
Dans ce Prix des Cars, Lamartine battait de
loin Ramus qui, à deux ans, venait après Ke-
falin dans l'ordre de classement de la généra-
tion. Le poulain de M. Boussac faisait sa ren-
trée. Il a ensuite bien figuré dans le Prix Lupin,
où il était ben second de Joyeux Drille. Enfin,
dimanche dernier, il a battu très nettement son
aîné Zaçjreus, sur les 2.000 mètres du Prix
Hédouville. C'est un titre sérieux que cette
victoire remportée dans un style excellent sur
la piste même du Prix du Jockey-Club. Ramus
aura l'auxiliaire de Grillemont, qui vient de
battre dans un canter Tite Live, un bon poulain
de second ordre. Gaillemont sera mieux qu'un
cheval de jeu et il peut parfaitement suppléer
à une défaillance de son camarade d'écurie.
Les performances des autres concurrents ne
permettent pas de les mettre sur le même plan.
Il faut, cependant, retenir trois outsiders qui
ilgurent dans le groupe des vainqueurs pos-
sibles Algérien, cheval en progrès constants,
qui vient de gagner le Prix du Parc des Princes
très brillamment Renny, poulain tardif, dont
la victoire de jeudi, sur cette même piste, dans
le Prix de Courteuil, a fait impression enfin,
Orange Peeb qui, sur trois sorties, compte deux
victoires, et dont l'écurie n'admet pas la dé-
faite dans le Prix Lupin comme exacte.
Malgré leur mauvais caractère, Tribord et
Almaviva auront des partisans. Le poulain de
M. Letellier a fait preuve, cette année, d'une
réelle qualité. Mais voudra-t-il prendre le
départ ?
Restent Prince Coquerico, Frondeur Il et
les champions Mantacheff Bahadun et lia-
roun al Rachid, tous barrés plus ou moins
par quelques-uns des chevaux précités. Si la
raisonnement très fragile du pronosti-
queur les écarte, il est toutefois probable qu'ils
ne seront pas délaissés tout à fait. Les victoires
d'outsiders ne sont point rares, en effet, dans
les années médiocres et il semble bien que la
génération de 1919 puisse être gratifiée de cette
épithète.
Je crois à la victoire de KEFALIN et désigne
pour les places Mont Blanc et Ramus.
Il. Thélard.
LA PNOCHAINE SESSION DU CONSEIL MUNICIPAL
M. Autrand, préfet de la Seine, vient de con-
voquer le conseil municipal de Paris en session
extracr-dinalre, à partir du lundi 19 juin cou-
rant. De son côté, le conseil général de la Seine
siégera vraisemblablement, en session extraor-
dinaire également, partir du mercredi 21 juin.
Le renouvellement des bureaux des deux as-
semblées n'aura lieu qu'au début de la session
ordinaire, afin de permettre au bureau actuel
du conseil municipal de recevoir le roi d'An-
nam qui, le 26, sera l'hôte de Paris.
Nous avons donné la liste des candidats aux
nouveaux bureaux des deux assemblées. Le
candidat aux fonctions de syndic sera désigné
au .cours d'une réunion plénière que tiendront
prochainement les membres des deux assem-
blées. On cite comme candidats ce poste
MM. Pointel, Gay, Calmels et le syndic sortant,
M. Aucoë.
s'empressa au-devant de l'aimable vieil-
lard.
David Vincent indiqua aussitôt le but
de sa visite.
Vous avez eu ici un locataire qui
s'appelle Franz Straub.
Oui, monsieur. un Boche qui doit
être mobilisé dans son pays.
Un Bavarois ?.
Parfaitement, monsieur.
Eh bien 1 fit M. Vincent, je puis vous
apprendre quelque chose à son sujet. En
congé à Munich, il a eu une querelle avec
un autre officier dans une brasserie ou un
café. Un duel s'en est suivi. Selon ce
qu'on m'a dit, il aurait tué son adver-
Mire et il serait grièvement blessé lui-
même.
Ah s'écria la jeune femme. Après
tout. c'est un ennemi de moins pour
nous. S'il est blessé tant pis pour lui.
M. Vincent reprit:
Vous entretenez son appartement en
son absence ?.
Oui, monsieur.
Pourrais-je voir en quel état il se
trouve ?.
Certainement, monsieur, je vais vous
y conduire.
Allons
L'ascenseur était là.
En deux temps, le propriétaire et la
concierge se trouvèrent au seuil de l'ap-
partement.
La clef tourna dans la serrure.
Ils entrèrent.
La jeune concierge, alerte et communi-
cative, avait un grand désir de plaire à
son propriétaire.
Il était très bien, monsieur Vincent,
ce locataire là, dit-elle, très doux, très
poli et très riche, ce qui ne gâte rien. Il
avait beaucoup de succès.
NOS échos
RURAUX ET URBAINS
Il y a eu grand débat avant-hier à la
Chambre sur le prix du beurre. Des interpdl-
lateurs ont voulu rendre le ministre de l'Agri-
culture ministériel-lement responsable de la
hausse des denrées. M. Chéron leur a répondu
avec beaucoup de franchise. Finalement, nous
dit-on, les «ruraux)) » ont applaudi vigou-
j reusement le ministre.
Les « ruraux
Il y a donc des ruraux à la Chambre?.
Je ne connaissais pas encore ce parti poli-
j tique.
Les « ruraux Posséderions-nous donc à
la Chambre un groupe de vieux laboureurs ayant
momentanément abandonné la charrue pour
les semailles législatives ?. Les « ruraux s ?.
Qu'est-ce que cela veut dire ?.
Je crois qu'il serait bon de s'expliquer un
peu.
Que veulent les « ruraux Veulent-ils
défendre les intérêts si légitimes des popula-
tions rurales ?. En ce cas, tous nos députés
sont, j'en suis sûr, franchement a ruraux ».
Il n'y a pas un homme en France, sain d'e,s-
prit, qui ne souhaite sincèrement la prospérité
des paysans qui nous donnent notre pain
quotidien et notre quotidien beefsteack. La
fortune des paysans, c'est aussi la fortune du
pays. Nous sommes tous résolument « ruraux »
s'il s'agit de vouloir assurer le bonheur des
cultivateurs, et s'il suffit, pour être rural, de
ne pas être insensé.
Mais il y a un mais.
Mais il ne faudrait point que le mot « rural »
entrât violemment en conflit avec le mot « cita-
din». Il ne faudrait point que certaines « ru-
raux habitant Montmartre ou les Champs-
Elysées pussent essayer de faire croire aux
vrais ruraux qui peinent aux champs, qui
sèment et récoltent que leurs intérêts sont
opposés à ceux des gens de la ville. Il ne fau-
drait point donner un« allure combative à ce
doux mot de rural. parce que le mot de cita-
din prendrait alors, fatalement, lui aussi, le
caractère agressif. Parce que la France fini-
rait par se trouver divisée en deux partis en-
nemis, le parti des ruraux et le parti des ci-
tadins. Et ce serait absurde, abominable
et idiot.
Il n'y a ni « ruraux ni a citadins » chez
nous. Il y a seulement un peuple qui veut
vivre en paix et qui voudrait n'être point trop
malheureux.
Les « ruraux les ruraux authentiques
qui vivent à la campagne ne souhaitent pas
du tout que les « urbains » soient misérables.
Les « ruraux ont toujours, du reste, des pa-
rents à la ville quand ils ne rêvent pas d'al-
ler y demeurer eux-mêmes quelque jour. Les
« rutaux sauvent bien que si rien ne va plus
à la ville, rien ne va plus aux champs, que tout
s'enchaine dans la vie nationale et que le
malheur des uns, tôt ou tard, fait le malheur
des autres.
Les « urbains » qui n'ont souvent qu'un
réve celui de devenir « ruraux ». ne sont
pas non plus assez bêtes pour désirer la ruine
des ruraux. Ils savent tout ce qu'ils doivent
au dur, au sévère, au grand labeur des pay-
sans. Ils savent aussi que le cultivateur n'est
pas le spéculateur. Ils savent que ce n'est pas
lhomme qui tient la charrue qui fait la vie
chère, et que la vie chère s'élabore dans les
officines mystérieuses des intermédiaires.
.Etre rural, c'est un fait, comme c'est un
fait d'être citadin. Mais il ne faut point que
cela devienne une opinion politique Mau-
rice Prox.
Le Derby.
C'est aujourd'hui le grand jour de Chantilly.
il y aura du monde chez Sylvie La grande
épreuve classique n'a pas toujours été gagnée
par un crack comme Stuart, à M. Pierre Do-
non, qui ne connut jamais la défaite. Elle a
donné lieu, parfois, à de terribles surprises,
comme l'année où deux chevaux partis l'un et
l'autre à des cotes d'outsider firent dead-heat.
Cette année-là, il pleuvait à torrents. dupin,
monté par le jockey Tom Lane, alors à
l'apogée de sa réputation et appartenant au
baron de Soubeyran, était grand favori. Les
jockeys des chevaux concurrents réglèrent leur
allure sur la sienne, mais le cheval claqua au
milieu de la course. Les cavaliers d'ûpas,
appartenant au comte de Berteux, et de Syco-
more, appartenant au baron de Schickler, deux
chevaux auxquels leurs propriétaires respec-
tifs ne voyaient aucune chance régulière, mais
qu'ils avaient fait partir pour que leurs cou-
leurs fussent représentées dans la grande
épreuve, allèrent de l'avant, sans s'inquiéter
du favori. A l'entrée do la ligne droite, ils
s'aperçurent avec stupéfaction qu'ils étaient
seuls en course. Ils poussèrent alors leurs
chevaux, qui galopèrent botte à botte jusqu'au
poteau. La suite montra, d'ailleurs, que ces
deux chevaux étaient excellents. Upas devint
un de nos bons reproducteurs.
Une autre grosse surprise fut la victoire
d'Ex-Voto, au baron de Schickler, battant le
grand favori Vinicius, à M. Edmond Blanc. Le
vainqueur, que son écurie tenait en grande
estime, quoique fait qu'elle ne parvenait pas
à expliquer il n'avait pu jusqu'alors gagner
une seule course, perdait tous ses moyens
on le sut après lorsqu'il voyageait. Comme,
ce jour-1;1, son centre d'entraînement était
situé à proximité même du champ de courses,
il recouvra toute sa qualité et gagna à la stu-
péfaction générale.
Les chevaux, comme les gens, ont chacun
leur tempérament spécial. C'est ce que n'ad-
mettent pas toujours les parieurs.
L'auto aux mains rouges.
Admirable titre pour un roman
Mais non C'est une simple et honnête
voiture de pompiers, et elle ne conduit que ces
vaillants ennemis du feu, si aimés, avec raison,
de la population de Paris, qui connaît leur
courage et leur dévouement.
Elle va'vite. Elle tourne avec une prompti-
Dans le monde ?.
Un peu partout, je pense.
Du vestibule on était passé au salon.
Là, il y avait un piano, toutes sortes de
meubles de bon style, un violon accroché
au mur.
La brunette observa en le désignant
t- M. Straub en avait un de grand prix,
à ce qu'il paraît, qu'il a emporté avec lui
s'il a laissé celui-ci c'est qu'il n'a pas
grande valeur. Il me l'a dit.
Quelques photographies étaient sur les
meubles, les unes encadrées, d'autres sim-
plement posées.
Elles représentaient pour la plupart de
fort jolies femmes.
Dame, fit la concierge, votre loca-
taire était jeune et célibataire, monsieur
Vincent. Il usait de sa liberté, et qui
pourrait l'en blâmer ?
Le propriétaire examinait les meubles,
les fauteuils, les tapis, le piano, les gra-
vures, les murailles, d'agréables tableau-
tins, paysages ou croquis quelconques,
mais ce qu'il cherchait, en somme,"c'était
un petit portrait qu'il ne trouvait pas.
De jolies femmes, dit-il. en désignant
les photos. Il avait du goût votre jeune
homme.
Beaucoup, monsieur Vincent, mais
parmi ses connaissances », il en recevait
une infiniment plus belle que toutes celles
que vous voyez là.
Ils passaient dans la chambre à coucher.
Elle désigna un endroit, près du lit, et
affirma
Il avait aussi sa photo. Elle était là,
j'en suis sûre, je l'ai vue plus d'une fois.
Celle-là, monsieur Vincent, c'était une
vraie merveille.
Comment était-elle ?. demanda le
vieillard en souriant.
Elle répartit ivec insouciance
Ni grande, ni petite, ni brune, ni
tude prodigieuse. Alors, au lieu du bras tendu
du chauffeur, qui n'a plus à abandonner par-
tiellement son volant, c'est une grande main
mécanique, d'un rouge éclatant, qui se déclen-
che à droite ou à gauche du siège du chauf-
feur, sous les yeux des passants amusés, qui
se souviennent d'avoir pu voir quelque chose
de semblabla dans les bonnes vieilles féeries
qui charmèrent leur enfance.
Tout de même, quel beau titre pour un
roman
L'auto aux mains rouges
Il convient, d'ailleurs, de faire remarquer
que nous sommes là en présence d'une petite
réforme très utile.
Qui n'a assisté à la pénible gymnastique
d'un malheureux chauffeur, obligé de se pen-
cher à droite ou à gauche, de gesticuler fré-
nétiquement pour avertir qu'il va tourner, et
cela, au risque d'un accident ?
Il faut donc se féliciter de l'apparition de la
main rouge de l'auto des pompiers, très visi-
ble, et qui permet au conducteur de conserver
la sûreté de sa direction.
Aujourd'hui
Inauguration d'une plaque commémorative, 10 h
matin, rue dc Urenclle, où habila Alfred de
Kermesses Aml9 rie la France, de a a 91 heures
château et pare de la Mulette Aide (fraternelle orphelins de guerre, de Ménilmontam, à 14 h.
Banquet Association fraternelle des employés et
ouvriers des chemins du fer rrançab, à 13 heures,
a l'hôtel coratlncata'
Concert par T. S. F., à i heures, émission de la
tour Elffol pour la mat1née organlsée par l'\sso-
clatinn des de l'école Bréguet, au
°°cinl)e)S' » 2 heures, à Chantilly (prix du Jockey-
Aviron. A 2 heure-?, hassln de la Concorde, Grande
"a^Vïa flSîé WeC la partieipati011 des <5Gymnastlque à 2 heures, aux Tuileries, fête an-
nuelle de l'Union de; sociétés d'éducation physi-
que et de préparation au service militaire
C°wT5i^o^RanCa^MOTl LulM. Poinearé a reçu hier après-midi MJI. Bar-
fhou, garde des Sceaux: Chcvrillon, de l'Aca-
démie français, et M. Braliano, président du
Conseil de Houmanie, qui était accompagna de
M. Antonesco, ministre de Houmanie Paris.
Le prince Nicolas de Roumanie arrivera ce
matin, à 6 Il. 30, par le Simplon-Orient-Express.
L'Académie des beaux-arts décernera, par
scrutin, samedi -prochain, le grand prix Jean
Rcynaurl, de 10.000 francs, qui peut être at-
tribué e un membre de l'Institut. L'entente
s'est faite sur le nom du maître compositeur
Théodore Dubois.
La cure laxative dépurative par les Grains
de Vals est la plus -efficace, la plus ration-
nelle et la plus économique. Le flacon pour
trois mois, 2 fr. 20 franco domicile. Ecrire
11, rue Bara, Paris.
Lu cet écho S'il fait beau dimanche partez
iL la campagne respirer le grand air plutôt que
d'aller aa Palaia de Glace voir l'exposition du
Gol1t français, si curieuse et pittoresque qu'elle
soit N'est-ce pas là une intelligente et cou-
rageuse publicité ?
INEXPLICABLE DISPARITION
d'un agent d'assurances
Reims, 10 juin (dép. Pet'st Parisien.)
M. WILLY BLUM
Le mal dernier,
̃M. Willy Blum,, agent
générai d'assurances,
vingt-quatre ans, ve-
nait à Paris pour af-
faires il devait ren-
trer le soir mais, dane
'la journée, par télé-
gramme, il avisait sa
de prolonger quel-
que peu son séjour.
Depuis, on est sans
nouvelles et nul n'a
plue revu M. Willy
Blum.
Bien que tout jeune,
M. Blum possédait un
portefeuille important
Est-il venu Paris avec
une lorte somme et a-
t-il été attiré dans un guet-apens, assassiné et
dévalisé,
On se perd en conjectures, d'autant que
toutes les recherche*? effectuées par les ser-
vices compétents n'ont donné aucun résultat.
Ileste une dernière hypothèse la fugue.
Mais dans l'entourage de M. Willy Blum, on
ne parait y attacher aucun crédit.
LA VILLE DE PARIS EST DOTÉE
d'un conseil supérieur des laboratoires
Le préfet de la Seine et M. Leullier préfet de
police, viennent par un arrêté pris en com-
mun, de créer un consei,l supérieur des labo-
ratoires qui a signalé NI. Autrand, en inau-
gurant hier ses travaux mettra les services
techniques municipaux en mesure de profiler
et de réaliser en mOrae temps que des
progrès dans leur fonctionnement, de notable?
économises.
POUR PROTÉGER LE TEINT
Pour assurer la santo de 'la peau, essentielle
ù la beauté du teint, H importe avant tout de
faciliter les fonctions normales des pores en
les dégageant do tous déchets épidermiques et
autres impuretés qui les obstruent. La mousse
abondante et onctueuse du Savon Cadum, en
pénétrant profondément dans les pores, les
dégage de toutes impuretés, assainit la peau et
embellit le teint. En raison de ees qualités
hygiéniques et détersives, ce savon est tout
indiqué pour l'emploi journalier de la toilette.
Conservé longtemps après sa fabrication, il est
exempt de toute humidité et dure deux fois
pais longtemps que les savons ordinaires. 2 fr.
blonde, entre deux, avec tout ce qu'il faut
pour plaire des formes superbes, des
yeux magnifiques, un vrai modèle comme
on n'en trouve pas. Et bonne fille, mon-
sieur Vincent
Elle venait souvent ici ?
Pas très quelquefois. Puis, un
jour, elle n'a plus reparu. On parlait
d'un mariage pour M. Straub.
Vous la reconnaitriez
Ah 1 sûrement, sans hésiter.
La brunette furetait dans tous les coins
de la chambre.
C'est étonnant, fit-elle, il y avait plu-
sieurs portraits d'elle ici, je n'en retrouve
plus. M. Straub les aura emportés,
Tout à coup, elle s'écria
-Ah je me souviens. Il dessinait fort
bien, votre locataire, monsieur Vincent. Il
avait fait lui-même un portrait de son
amie, une silhouette au fusain et, tenez,
elle doit être là.
Elle ouvrit le tiroir d'une table en mar-.
queterie et parmi d'autres dessins, elle
découvrit aisément ce qu'elle, cherchait.
Vovez, fit-elle, c'est très bien, très
ressemblant surtout.
En elfet, on ne pouvait pas s'y tromper.
C'était bien Juliette.
Mais son vieil ami ne manifesta aucune
émotion.
Il murmura seulement avec une indiffé-
rence admirablement joutée
Vous avez raison, c'est une bien jolie
femme. Heureux ceux qui en trouvent
comme elle.
Il n'avait plus rien à voir dans cet appar-
tement.
Il donna quelques ordres à la concierge,
la remercia de sa complaisance et reprit le
chemin du rez-de-chaussée, où elle le sui-
vit.
Elle lui demanda au moment de le
quitter
Le Rhumatisme
chez la Femme
J'AI ETE GUERIE IL Y A CINQ ANS ET,
DEPUIS, JE ME PORTE A MERVEILLE,
JE N'AI PLUS RIEN RESSENTI!
Monsieur,
Je suls votre cliente, laquelle, il y a cinq
ans, étant atteinte d' ente ro-collte mùc o-metn-
oraneuse, maux d'esfomac et de rhumatismes,
fit venir le Traitement du Chartreux j'étais
alors condamnée, ce n'était plan qu'une ques-
tion de semaines, de jours peut-être, lorsquc,
sur la recommandation de voisins, je pris la
résolution de suivre ce'remède souverain.
Aussitôt L'amélioration se fit aentir r'était
une résurrection puis vint la rj\térison radi-
cale. Aujourd'hui, ma santé est excellente je
etols dire que depuis cette guérison inespérée,
(jeux fois par an, au printemps et à l'au-
tomne, je fais une cure préventive, et le me
porte tellement bien qu'âgée de quarante ans
je viens d'aeoir un bébé qui ta avoir six mois;
il a une santé florissante et sa nounou de
même, car je te nourris.
Pour une maman qui a été à la mort, c'est
un résultat je le proclame partout c'est la
Potion du Cliartcux qui m'a sauvée, c'est à
elle que je dots la vie
Mm# Louise Beoès,
Boulangerie à Roubla (Aude).
Tous les jours, M. Malavant reçoit des lettres
semblables, car il n'y a qu'un moyen radical
de guérir le rhumatisme, la goutte. la sciati-
que, le lumbago et les maladies d'origine
arthritique, c'est le prendre le Traitement dit
Chartreux, remède souverain, le plus puissant
antirhumatismal connu il tamise le sang et
enlève comme avec la main les douleurs
les pius aiguës et les plus rebelles aux au-
tres médicamenta.
Demandez à M. yfalavant la brochure de
cinquante pages sur le rhumatisme et les dou-
leurs, elle vous sora envoyée gratuitement,
vous vous guérirez vous-même.
Prix du Traitement du Chartreux complet,
21 fr. 70. Dépôt général à Paris Pharmacie
Malavant, rue des Deux-Ponts, ei dans
toutes les boanes pharmacies.
ANNÉES
GRAND PRIX DE CONSOMMATION
DU MANS
VOIR L'ANNONCE EN DERNIÈRE PAGE
HEUREUSE ALLIANCE
Fournisseur attitré des souverains roumains,
se réjouit de leur joyeux hymen
Et joignant tous ses voeux à ceux du peuple ami
Offre il ceux que la gloire et l'amour ont unis
L'hommage d'un Français dont le coeur se 6ou-
VGctor Vaissier, Paris. [vient.
NICOLAS
LA GRANDE MARQUE DE CAOUTCHOUC
INCESSAMMENT
commencera la publication du
GRAND ROMAN INÉDIT de
CLAUDE FARRÈRE
Les Hommes Nouveaux
Rien de plus passionnant que ce récit
des aventures et des amours de l'un
de ces hommes énergiques qui ont fait
de leurs mains le Maroc moderne.
Ces hommes, capables de fonder une
colonie vaste comme un empire, et
a'y tailler de royales fortunes, sont-ils
capables aussi de gagner le cœur
d'une femme et de rendre cette
femme heureuse ?
Tel est le problème pathétique au-
quel s'est attelé, dans son œuvre
puissante, CLAUDE FARRÈRE.
Et la guerre, monsieur Vincent, pen-
dez-vous qu'elle finisse bientôt ?
Il répondit doucement
Je le désire mon enfant, mais je ne
le crois pas. Elle est terriblement dure.
J'ai pourtant confiance dans notre étoile.
Et il conclut
Notre cause ost juste et nous la
gagnerons.
Il s'en alla un peu plus soucieux qu'il
n'osait se l'avouer à lui-même.
Désormais il était flxé.
La faute de Juliette était certaine.
Elle avait failli comme tant d'autres. EL
cependant il ne se sentait pas le courage
de lui adresser des reproches, moins encore
celui de renoncer à elle.
Elle était jeune, faible comme toutes les
femmes, mais en rassemblant ses souve-
nirs il se disait qu'à dater de son infidélité
ello s'était montrée pour lui plus atten-
tive, plus soumise que jamais, comme si
elle avait eu à cour de se la faire par-
donner.
D'ailleurs il eût été cruel pour lui do
consentir au sacrifice de cette.douce com-
pagne pour laquelle il avait toutes les ten-
dresses, comme elle avait pour lui toutes
les prévenances et les attentions les plus
délicates.
Il se rappela les paroles du Christ et
murmura en souriant avec l'indulgence
du vieillard auquel la vie a donné une
longue expérience
Que celui qui est sans péché lui
jette la première pierre 1
Il rentra à son hôtel, où il trouva quel-
ques hommes d'affaires avec lesquels il
eut de longs entretiens.
Le soir venu, il se rendit à son para-
dis de la rue Kepler.
(A suivre.) Charles Mérouvbl.
Le Petit E*&jri&ietx
;t de la fllle. Et c'est là-dessus qu'on va
interroger maintenant Paule Jacque.
On fait sortir Mme Bessarabo
Alors, c'eJt avec une attention qui con-
flno à l'angoisse que l'auditoire s'apprête
à suivre les débats, quand le président
invite Mme Bessarabo à quitter l'audience,
pour que ea fille seule soit interrogée hors
de sa présence. C'est en effet l'épreuve
décisive. Va-t-elle réussir ? Paule Jacque
va-t-elle parler, maintenant que sa mère-
n'est plus là ?
Lui rappelant ses déclarations, le prési-
dent lui demande
Qii'ftvez-vous à dire maintenant ?
Rien.
Vous avez hier, prononcé une parole
grave. Il faut aJler jusqu'au bout. Jl ne faut
pas qu'on puisse ernire que vos paroles d'hier
n'ont été que le résultat d'une nouvelle com-
binaison machinée entre votre mère et vous
pour jeter te trouble dans la conscience de vos
juges. Parlez donc 1 Préclsez ce que vous aviez
a nous faire entendre hier.
Et Paule Jacque se taisant toujours.
Je le répète, Il ne faut pas qu'on puisse
croire à une manoeuvre de votre part.
Une minute alors, on put croire que
Pairie Jacque allait parler.
Hier, dit-elle, j'ai demandé à ma mère de
in'autoriser à parler. Elle n'a pas voulu.
Elle n'a pas coulu Mais songez aux
conséquences de votre attitude et combien
graves elles sont tant pour votre mère que
pour vous.
Je ne veux rien aire. Si ma mère veut
parler, elle parlera.
.te ne puis vous arracher des paroles
que vous ne voulez 'pas dire. Je ne peux pas
lues-,errer des lèvres qui ne veulent pas s'ou-
vrir. Mais, encore une fois, réfléchissez. Par-
lez 1 Ou alors, hier, il ne fallait rien dire 1
Parlez 1 Quel est donc ce secret que vous avez
annoncé .1
A ce pressant appel, Paule Jacque sem-
bla fléchir.
!Me de Moro-Giafferi insiste à son tour
C'est à l'infirmerie, eommença-t-elle,
alors que j'allais mourir que ma mère m'a
dit la vérité.
Quelle vérité ? En admettant que ce soit
la vérité qu'elle vous ait racontée.
Je le dirai d'ici la fin des assises.
Non. C'est maintenant qu'il faut la dire.
Plus tard, il serait trop tard.
Et moi, intervint M* de Moro-Giafferi, je
viens m'associer à cet appel. C'est maintenant
qu'il faut parler, s'il y a dans cette affaire
quelque mystère. Paule Jacque, je vous ad-
jure de parler tout de suite.
Vous"avez entendu l'appel de la défense,
reprend le président. Si vous n'y répondez pas,
songez que toutes les suppositions seront per-
mises
Parlez Parlez dono I
Mais toutes ces objurgations demeurent
vaines.
Ma mère ne veut pas répond Paule
Jacque.
Et comme un murmure de déception
oourait, elle ajoute
Je vous jure que c'est pourtant intéres-
sant.
Il serait encore plus intéressant que vos
juges le sachent. Une dernière fois, voulez-
vous parler ?
Je ne peux pas 1
Décidément, il devenait impossible d'in-
sister. Le président y renonce et fait ren-
trer Mme Bessarabo.
Madame, lui dit-il, je viens d'insister au-
près de votre fille pour qu'elle parle. Elle n'a
voulu rien dire, en déclarant que vous lui avez
défendu de parler. C'est dono auprès de vous
que j'insiste maintenant. Vous ne devez pas
laisser les jurés dans l'incertitude Si vous
avez quelque chose a dire, parlez 1
Messieurs les jurés, réplique Mme Bessa-
rabo, je ne peux pas. Tout ce que je peux
dire, c'est que je n'ai pas tué. Quel profit
aurais-je à le nier, si j'avais tué? Si je l'avais
fait, je pourrais vous dire ce que fut M. Bes-
sarabo, ce j'ai payé pour lui, et je vous
dirais « En bien 1 oui, j'en ai eu assez à la
fin, et j'ai tué. Pardon 1 Pardon 1 vous crie-
rais-je, et nous serions sauvées Mais je ne
peux voue dira cela, car cela n'est pas. Ah 1
comme notre situation est terrible. Vous
demandez a ma fille de vous raconter une
chose qu'aie n'a pas vue car elle ne l'a pas
vue Et moi, comment pourrais-je me résou-
dre à accuser quelqu'un ? Cela ne serait pas
français La France ne le comprendrait pas
'La France n'est pas en jeu dans votre
affaire, Interrompt le président.
Mais ce serait avilissant reprend Mme
Bessarabo. Moi accuser quelqu'un 1 Moi atta-
quer quelqu'un Non, ce n'est pas ma tâche
Que la police cherche Elle sait bien Mais
moi je ne peux accuser I Ma fille ne le peut pas
non plus
Ainsi vous refusez de parler et vous main-
tenez que vous n'avez pas tué M. Bessarabo. ?
Il n'y avait pas de cadavre dans la malle 1
Messieurs les jurés, conelut alors le pré-
eident, j'ai fait tout ce qui dépendait de moi
pour faire parler les accusées. Elles s'y sont
refusées. Je ne puis insister davantage et éter-
niser cet interrogatoire. Vous apprécierez.
On retombe une fois de plus dans le
détail rien d'intéressant ne surgit de
cette fin d'interrogatoire on passe aux
témoins.
Les témoignages
Cest tout d'abord M. Gustave Weiss-
mann, ingénieur, frère de la victime, qu'on
entendit sans prestation de serment, à
cause de sa qualité de partie civile.
M. Wenssmann dit sa douleur de revoir
devant lui la malle qui avait contenu le
cadavre de son frère, après avoir, il y a
huit jours, éprouvé cette autre douleur de
perdre sa mbre. Après un préambule sur
sa famille et ses sentiments français,
M. Weissmann en vient aux difficultés du
ménage Bessarabo, dont l'intérieur, dit-il,
était d'une saleté répugnante, et il rap-
porta ce que lui avait dit son frère de la
tentative de strangulation dont, le 4 mars
1918, M- Bessarabo aurait été l'objet de la
part de sa femme.
Le témoin explique la réconciliation
qui suivit par la nécessité pour M. Bes-
earaibo d'éviter tout scandale pour mé-
nager son crédit. Cela dit, il raconte
»• 38.-Feuilleton du Petit Parisien du 11-6-1922
JAMAIS!
GRAND ROMAN INÉDIT
XXI (suite)
Loin des yeux
Roger Dufort taquinait sa cousine Mar-
guerite, tandis que Paul Simonet, avec une
modestie charmante, racontait à Mathilde
sa vie de régiment, ses rencontres avec les
Boches et tentait de la réconforter en lui
prédisant une fin heureuse, due aux efforts
de tous et au courage surhumain de ses
camarades.
Il évitait de parler du sien, et cependant
nulle bravoure ne dépassait celte dont il
avait donné les preuves.
Au dessert, les visages s'étaient rasséré-
nés, tant cette vaillante jeunesse respirait
la confiance et la certitude de la victoire,
lorsque tout i coup t,rois détonations suc-
cessives éclatèrent dans le lointain.
Hélas c'étaient les Boches qui venaient
donner de leurs nouvelles aux Parisiens.
C'est bon. dit Roger Dufort, ce n'est
qu'un article à ajouter à la note flnalo.
Quelques minutes plus tard une bombe
lancée par un got.lia, éclatait à quelques
distance, tuait cinq femmes, deux ouvriers
et trois enfants qui jouaient dans la rue.
Les six étages de la maison atteinte
s'abattaient avec un fracas épouvantable.
Marguerite prit dans ses bras sa smur
en larmes, et lui dit
Et tu pardonnerais !Qui donc pourra
jamais recevoir ou aimer ces gens-là ?.
Copyright by Charles Mérouvel, 1920. Tous
drotts de reproduction et de traduction réserve
pour tous pays.
comment, aux questions suggérées par
ses premiers soupçons, Mme Bessarabo
lui répondit que son frère était compro-
mis dans des affaires d'espionnage.
Je bondis et convaincu dès lors, même
avamt d'avoir vu le cadavre de mon. frère, qu'il
avuit été assassiné, je m'écriai « L'assassin
n'est pas lain I »
A peine Mme Bessarabo a-t-elle répondu
à M. Weissmann avec la fougueuse faconde
qu'a dépeinte notre collaborateur Béraud
que Paule Jacque se lève spontanément et
parle d'un air égaré, d'une voix coupée de
sanglots. Mais à peine arrive-t-on à perce-
voir telle ou telle de ses phrases, heurtées
inachevées.
Je n'ai jamais, croit-on distinguer, de-
mandé compte de ma dot qui a passé à paver
les dettes de mon beau-père, il payer son loyer.
J'ai tout vendu pour lui, jusqu'à mes bijoux.
Le commissaire aux délégations, Fara-
licq, dit ensuite que les premières décla-
r'ations à lui faites par Paule Jacque
furent absolument spontanées.
Détail à noter, Paule Jacque a reconnu
que le jour où elle fit ses déclarations à
M. Faralicq, elle avait entendu, à travers
la cloison, ce que venait de déclarer sa
mère.
L'inspecteur Chaignault, à son tour,
expose les résultats de son enquête sur le
point de la préméditation et la mortalité
des époux. 1
L'inspecteur Pandu raconte ses perqui-
sitions à Montmorency et comment ses
soupçons se concentrèrent tout juste sur
ia malle, dès qu'il eut constaté que Mme
Bessarabo cherchait à lui cacher qu'elle
l'avait emportée.
M. Pandu rejoignit la malle à Xaney.
Le 'cadavre y était replié comme un
poulet prêt à être mis à la broche, ajouta
M. Pandu, sur une question du chef du jury.
Il a fallu cinq hommes pour l'en retirer;
d'où M' de Moro-Giafferi conclut qu'il a
fallu bien des efforts pour l'y mettre.
Lundi les témoignages continueront.
Le renflouement de la B. I. C.
Nous avons annoncé que M. Outrey, dé-
puté de l'Indo-Chine, avait demandé à in-
terpeller le gouvernement sur les retards
apportés au renflouement de la Banque
Industrielle de Chine. Il est possible que
ce débat n'ait pas lieu en effet, tandis que
le juge d'instruction poursuit impartiale-
ment son enquête sur les fautes commises
dans le passé, M. Porte, président du tri-
bunal de commerce, juge délégué au règle-
ment transactionnel, a élaboré un plan de
renflouement, qui est entre les mains du
ministre des Finances ce plan est adopté
par tous les intéressés. Il est donc probable
qu'interviendra rapidement la solution dû
ce problème, qui intéresse au plus haut
peint les relations futures de la France et
de la Chine.
La reine Amélie de Portugal à Paris
Après un long séjour au cap d'Ail, la
reine Amélie de Portugal est repartie pour
Paris.
CENT VINCIT MAIRES DE FRANCE
EN ALSACE ET EN LORRAINE
Cent vingt maires, adjoints et conseillers
municipaux représentant quarante et un dé-
partements, quitteront Paris ce soir pour ac-
complir en Alsace et 'en Lorraine un voyage
d'études organisé d'accord avec les munici-
palités de Mulhouse, Colmar, Strasbourg Metz
est Thionville.
Au cours de cette « semaine les maires de
France visiteront dans chaque ville les insti-
tutions municipales, les grands établissements
industrie!?, les ports de Strasbourg et de
Kehl, etc.
LA SANTÉ DU PRINCE DE MONACO
Le prince Albert de Monaco a été opéré, hier
matin, à la clinique de la rue Georges Bizet.
Son état est satisfalsant.
LA FÊTE ANNUELLE DE LU. S. E. P. P. M.
SERA DONNÉE AUJOURD'HUI AUX TUILERIES
Cet après-midi aura 'lieu, au jardin des Tui-
le. trente-troisième concours national
annuel de l'Union des sociétés d'éducation
physique et de préparation au service mili-
taire.
Cette importante manifestation, à laquelle
participeront plus de 6.000 jeunes gens, venus
de tous les départements de France d'Algé-
rie et d'Alsace-Lorraine, sera présidée par Ni.
iMaginot, assisté de M. Adolphe Ohêron, député.
Le matin, de 7 heures à 10 heures, les so-
ciétés subiront les épreuves d'éducation phy-
sique, de sports, d'afhiétisme, sous le con-
trôle d'un jury présidé par le colonel Bonva-
lot, commandant l'école de Joinville. A 13 heu-
res, le générai Berdoulat, gouverneur mili-
taire de Paris, passera l'inspection des con-
currents. A 14 h. 15, les sociétés exécuteront
devant les tribunes des exercices méthodi-
ques d'éducation physique française et dispu-
teront des épreuves sportives et athlétiques.
Les 84 jeunes gens des armées de terre et
de mer ayant pris part à la grande semaine de
renaissance physique, au stade de Saint-Maur,
pour l'attribution du prix du « Soldat de de-
main », exécuteront ensuite divers exercices
collectifs.
Le drame de la rue Papillon
La chambre des mises en accusation vient de
renvoyer devant la cour d'assises de la Seine,
sous l'inculpation de coups à agent, avec inten-
tion de donner la mort, le déserteur Jean Hé-
ringuez, qui, le 28 janvier dernier, à l'entrée
d'un hôtel, rue Papillon, tira qualre coupa de
revolver sur les inspecteurs de police chargés
de l'arrêter.
Héringuea, dont la responsabilité est atté-
nuée, aux dires des médecins, sera défendu
par M* Maurice Blum lorsqu'il comparaîtra de-
vant la cour d'assises de la Seine, le mois pro-
chain.
XXII
Sur la piste
En sortant de l'hôtel Plessis après ce dé-
jeuner de famille où l'on avait parlé un
peu de tout, de la situation des armées,
des oiseaux néfastes qui bombardaient Pa-
ris, du duel de Munich et de la grave bles-
sure de ce Franz Straub qui avait failli
épouser Mathilde, le vieil ami de Juliette,
M. Daniel Vincent, tout en déambulant pla-
cidement. au milieu d'une foule qui .sem-
blait ne s'inquiéter nullement de la ran-
donnée des gothas sur Paris, se livrait à
des réflexions tout à fait étrangères à la
guerre mondiale.
La blessure de Franz Straub lui rappe-
lait certaine liaison du jeune Bavarois qui
l'avait intrigué sérieusement sans cepen-
dant éveiller dans son cœur ces cruels
tourments de la jalousie auxquels les
jeunes amoureux sont si souvent en
proie.
Dans sa sereine philosophie, le vifiiix
millionnaire cherchait pour les faiblesses
de son ami des raisons d'indulgence, si
vraiment elle avait succomhé à quelque
tentation.
En poursuivant. sa marche sur le bou-
levard il réfléchissait sur les nouvelles
qu'il venait d'apprendre. Après une demi-
heure de promenade il arriva à l'encoi-
gnure de ia Chaussée-d'Antin. On sait qu'il
était devenu plbpriétaire de la maison dont
Franz Straub était l'un des locataires.
Il s'y rendit. On verra que cette visite
a son importance.
Le concierge, vaste et confor!able per-
sonnage, vit venir David Vincent. Ce fonc-
tionnaire du cordon avait déjà pris con-
tact avec son nouveau maître.
Il se trouvait à son poste en compagnie
de sa femme, une accorte brune d'une
trentaine d'années, aux yeux vifs, qui
Aujourd'hui, à Chantilly
Le Prix du Jockey-Club
1BO.OOO trs mètres
Partants et montes probables:
58 Joyeux Drille G.
58 Donoghue
Stern
58 Garner
58
58
58 Orange
?
Mont Blanc. Mac Gee
M Prince Coquerico
Tribord. Allemand
C8 Frondeur II. Cormack
J.
Il faut espérer que le Derby des poulains
sera aussi favorisé par le ciel que celui des
pouliches, ce qui n'est malheureusement pas
certain. Souhaitons, par contre, que le résultat
sportif soit plus régulier, et que le vainqucur
sorte du lot des chevaux désignés par leurs
performances antérieures.
Le groupe des grands favoris se compose
de cinq concurrents Mont Blanc, Ramus, La-
martine et les deux représentants Ambattelos
Joyeux Drille et Ke/alin.
Mont Blanc, champion de l'écurie Ed. de
Rothschild, a peu couru. Il a débuté sur 3.000
mètres dans Je Prix de l'Espérance, qu'il a
enlevé dans un canter sur des adversaires mé-
diocres. Ensuite, il a battu Joyeux Drille d'une
demi-longueur sur les 1.600 mètres 'de. la
Poule d'essai. Le fait d'avoir remporté dans
un excellent style ces deux courses, de con-
ditions si différentes, fera probablement de
Mont Blanc le favori du public. Ses détracteurs
lui reprocheront son manque d'habitude de
l'hippodrome et aussi de n'avoir battu que
Joyeux Drille que son écurie estime inférieur
à son compagnon Ketalin.
Les deux poulains de M. Ambatielos ont une
belle carrière. Joyeux Drille a gagné le Prix
Hocquart, le Prix Daphnis, le Prix Lupin.
Kefitfin, le premier cheval de sa génération
à deux ans, a couru deux fois cette année.
Battu de peu, le jour de sa rentrée dans le
Biennal, par Mazepna Il en pleine forme, Il
a gagné ensuite le Prix GreffuUie, battant
llaroun al Rachid d'une demi-longueur. On
peut remarquer que Kefalin, s'il a gagné pres-
que toute-s ses courses, les a toutes enlevées
de très peu. C'est un poulain qui n'aime pas à
se détacher et qui peut être pris de vitesse
sur le poteau. On doit également noter qu'il
n'a jamais fait la distance du Derby Par
contre, c'est un accrocheur d'un courage û
toute épreuve et qui trouva des ressources
pour repousser chaque attaque nouvelle. Il
est regrettable que Kefalin soit privé de la
monte de Bullock, qui le connatt et l'estime
beaucoup. Le crack sera toutefois confié à
Donoghue, qui fera son possible pour gagner
le Derby de Chantilly, après celui d'Epsom.
l.amartine,. après des performances hono-
rables à deux ans. a fourni au début de cette
saison une carrière remarquable, gagnant
cinq courses de suite sur des adversaires à
la vérité inférieurs à ceux qu'il rencontre
aujourd'hui. Sa dernière course marquait un
léger déclin de forme, mais le poulain de
M. Cottevieille a eu un mois pour se reposer,
et s'il est redevenu le cheval qul a semé Tlte
Live et Pionnier, dans le Prix des Cars, on
peut estimer qu'il sera à l'arrivée.
Dans ce Prix des Cars, Lamartine battait de
loin Ramus qui, à deux ans, venait après Ke-
falin dans l'ordre de classement de la généra-
tion. Le poulain de M. Boussac faisait sa ren-
trée. Il a ensuite bien figuré dans le Prix Lupin,
où il était ben second de Joyeux Drille. Enfin,
dimanche dernier, il a battu très nettement son
aîné Zaçjreus, sur les 2.000 mètres du Prix
Hédouville. C'est un titre sérieux que cette
victoire remportée dans un style excellent sur
la piste même du Prix du Jockey-Club. Ramus
aura l'auxiliaire de Grillemont, qui vient de
battre dans un canter Tite Live, un bon poulain
de second ordre. Gaillemont sera mieux qu'un
cheval de jeu et il peut parfaitement suppléer
à une défaillance de son camarade d'écurie.
Les performances des autres concurrents ne
permettent pas de les mettre sur le même plan.
Il faut, cependant, retenir trois outsiders qui
ilgurent dans le groupe des vainqueurs pos-
sibles Algérien, cheval en progrès constants,
qui vient de gagner le Prix du Parc des Princes
très brillamment Renny, poulain tardif, dont
la victoire de jeudi, sur cette même piste, dans
le Prix de Courteuil, a fait impression enfin,
Orange Peeb qui, sur trois sorties, compte deux
victoires, et dont l'écurie n'admet pas la dé-
faite dans le Prix Lupin comme exacte.
Malgré leur mauvais caractère, Tribord et
Almaviva auront des partisans. Le poulain de
M. Letellier a fait preuve, cette année, d'une
réelle qualité. Mais voudra-t-il prendre le
départ ?
Restent Prince Coquerico, Frondeur Il et
les champions Mantacheff Bahadun et lia-
roun al Rachid, tous barrés plus ou moins
par quelques-uns des chevaux précités. Si la
raisonnement très fragile du pronosti-
queur les écarte, il est toutefois probable qu'ils
ne seront pas délaissés tout à fait. Les victoires
d'outsiders ne sont point rares, en effet, dans
les années médiocres et il semble bien que la
génération de 1919 puisse être gratifiée de cette
épithète.
Je crois à la victoire de KEFALIN et désigne
pour les places Mont Blanc et Ramus.
Il. Thélard.
LA PNOCHAINE SESSION DU CONSEIL MUNICIPAL
M. Autrand, préfet de la Seine, vient de con-
voquer le conseil municipal de Paris en session
extracr-dinalre, à partir du lundi 19 juin cou-
rant. De son côté, le conseil général de la Seine
siégera vraisemblablement, en session extraor-
dinaire également, partir du mercredi 21 juin.
Le renouvellement des bureaux des deux as-
semblées n'aura lieu qu'au début de la session
ordinaire, afin de permettre au bureau actuel
du conseil municipal de recevoir le roi d'An-
nam qui, le 26, sera l'hôte de Paris.
Nous avons donné la liste des candidats aux
nouveaux bureaux des deux assemblées. Le
candidat aux fonctions de syndic sera désigné
au .cours d'une réunion plénière que tiendront
prochainement les membres des deux assem-
blées. On cite comme candidats ce poste
MM. Pointel, Gay, Calmels et le syndic sortant,
M. Aucoë.
s'empressa au-devant de l'aimable vieil-
lard.
David Vincent indiqua aussitôt le but
de sa visite.
Vous avez eu ici un locataire qui
s'appelle Franz Straub.
Oui, monsieur. un Boche qui doit
être mobilisé dans son pays.
Un Bavarois ?.
Parfaitement, monsieur.
Eh bien 1 fit M. Vincent, je puis vous
apprendre quelque chose à son sujet. En
congé à Munich, il a eu une querelle avec
un autre officier dans une brasserie ou un
café. Un duel s'en est suivi. Selon ce
qu'on m'a dit, il aurait tué son adver-
Mire et il serait grièvement blessé lui-
même.
Ah s'écria la jeune femme. Après
tout. c'est un ennemi de moins pour
nous. S'il est blessé tant pis pour lui.
M. Vincent reprit:
Vous entretenez son appartement en
son absence ?.
Oui, monsieur.
Pourrais-je voir en quel état il se
trouve ?.
Certainement, monsieur, je vais vous
y conduire.
Allons
L'ascenseur était là.
En deux temps, le propriétaire et la
concierge se trouvèrent au seuil de l'ap-
partement.
La clef tourna dans la serrure.
Ils entrèrent.
La jeune concierge, alerte et communi-
cative, avait un grand désir de plaire à
son propriétaire.
Il était très bien, monsieur Vincent,
ce locataire là, dit-elle, très doux, très
poli et très riche, ce qui ne gâte rien. Il
avait beaucoup de succès.
NOS échos
RURAUX ET URBAINS
Il y a eu grand débat avant-hier à la
Chambre sur le prix du beurre. Des interpdl-
lateurs ont voulu rendre le ministre de l'Agri-
culture ministériel-lement responsable de la
hausse des denrées. M. Chéron leur a répondu
avec beaucoup de franchise. Finalement, nous
dit-on, les «ruraux)) » ont applaudi vigou-
j reusement le ministre.
Les « ruraux
Il y a donc des ruraux à la Chambre?.
Je ne connaissais pas encore ce parti poli-
j tique.
Les « ruraux Posséderions-nous donc à
la Chambre un groupe de vieux laboureurs ayant
momentanément abandonné la charrue pour
les semailles législatives ?. Les « ruraux s ?.
Qu'est-ce que cela veut dire ?.
Je crois qu'il serait bon de s'expliquer un
peu.
Que veulent les « ruraux Veulent-ils
défendre les intérêts si légitimes des popula-
tions rurales ?. En ce cas, tous nos députés
sont, j'en suis sûr, franchement a ruraux ».
Il n'y a pas un homme en France, sain d'e,s-
prit, qui ne souhaite sincèrement la prospérité
des paysans qui nous donnent notre pain
quotidien et notre quotidien beefsteack. La
fortune des paysans, c'est aussi la fortune du
pays. Nous sommes tous résolument « ruraux »
s'il s'agit de vouloir assurer le bonheur des
cultivateurs, et s'il suffit, pour être rural, de
ne pas être insensé.
Mais il y a un mais.
Mais il ne faudrait point que le mot « rural »
entrât violemment en conflit avec le mot « cita-
din». Il ne faudrait point que certaines « ru-
raux habitant Montmartre ou les Champs-
Elysées pussent essayer de faire croire aux
vrais ruraux qui peinent aux champs, qui
sèment et récoltent que leurs intérêts sont
opposés à ceux des gens de la ville. Il ne fau-
drait point donner un« allure combative à ce
doux mot de rural. parce que le mot de cita-
din prendrait alors, fatalement, lui aussi, le
caractère agressif. Parce que la France fini-
rait par se trouver divisée en deux partis en-
nemis, le parti des ruraux et le parti des ci-
tadins. Et ce serait absurde, abominable
et idiot.
Il n'y a ni « ruraux ni a citadins » chez
nous. Il y a seulement un peuple qui veut
vivre en paix et qui voudrait n'être point trop
malheureux.
Les « ruraux les ruraux authentiques
qui vivent à la campagne ne souhaitent pas
du tout que les « urbains » soient misérables.
Les « ruraux ont toujours, du reste, des pa-
rents à la ville quand ils ne rêvent pas d'al-
ler y demeurer eux-mêmes quelque jour. Les
« rutaux sauvent bien que si rien ne va plus
à la ville, rien ne va plus aux champs, que tout
s'enchaine dans la vie nationale et que le
malheur des uns, tôt ou tard, fait le malheur
des autres.
Les « urbains » qui n'ont souvent qu'un
réve celui de devenir « ruraux ». ne sont
pas non plus assez bêtes pour désirer la ruine
des ruraux. Ils savent tout ce qu'ils doivent
au dur, au sévère, au grand labeur des pay-
sans. Ils savent aussi que le cultivateur n'est
pas le spéculateur. Ils savent que ce n'est pas
lhomme qui tient la charrue qui fait la vie
chère, et que la vie chère s'élabore dans les
officines mystérieuses des intermédiaires.
.Etre rural, c'est un fait, comme c'est un
fait d'être citadin. Mais il ne faut point que
cela devienne une opinion politique Mau-
rice Prox.
Le Derby.
C'est aujourd'hui le grand jour de Chantilly.
il y aura du monde chez Sylvie La grande
épreuve classique n'a pas toujours été gagnée
par un crack comme Stuart, à M. Pierre Do-
non, qui ne connut jamais la défaite. Elle a
donné lieu, parfois, à de terribles surprises,
comme l'année où deux chevaux partis l'un et
l'autre à des cotes d'outsider firent dead-heat.
Cette année-là, il pleuvait à torrents. dupin,
monté par le jockey Tom Lane, alors à
l'apogée de sa réputation et appartenant au
baron de Soubeyran, était grand favori. Les
jockeys des chevaux concurrents réglèrent leur
allure sur la sienne, mais le cheval claqua au
milieu de la course. Les cavaliers d'ûpas,
appartenant au comte de Berteux, et de Syco-
more, appartenant au baron de Schickler, deux
chevaux auxquels leurs propriétaires respec-
tifs ne voyaient aucune chance régulière, mais
qu'ils avaient fait partir pour que leurs cou-
leurs fussent représentées dans la grande
épreuve, allèrent de l'avant, sans s'inquiéter
du favori. A l'entrée do la ligne droite, ils
s'aperçurent avec stupéfaction qu'ils étaient
seuls en course. Ils poussèrent alors leurs
chevaux, qui galopèrent botte à botte jusqu'au
poteau. La suite montra, d'ailleurs, que ces
deux chevaux étaient excellents. Upas devint
un de nos bons reproducteurs.
Une autre grosse surprise fut la victoire
d'Ex-Voto, au baron de Schickler, battant le
grand favori Vinicius, à M. Edmond Blanc. Le
vainqueur, que son écurie tenait en grande
estime, quoique fait qu'elle ne parvenait pas
à expliquer il n'avait pu jusqu'alors gagner
une seule course, perdait tous ses moyens
on le sut après lorsqu'il voyageait. Comme,
ce jour-1;1, son centre d'entraînement était
situé à proximité même du champ de courses,
il recouvra toute sa qualité et gagna à la stu-
péfaction générale.
Les chevaux, comme les gens, ont chacun
leur tempérament spécial. C'est ce que n'ad-
mettent pas toujours les parieurs.
L'auto aux mains rouges.
Admirable titre pour un roman
Mais non C'est une simple et honnête
voiture de pompiers, et elle ne conduit que ces
vaillants ennemis du feu, si aimés, avec raison,
de la population de Paris, qui connaît leur
courage et leur dévouement.
Elle va'vite. Elle tourne avec une prompti-
Dans le monde ?.
Un peu partout, je pense.
Du vestibule on était passé au salon.
Là, il y avait un piano, toutes sortes de
meubles de bon style, un violon accroché
au mur.
La brunette observa en le désignant
t- M. Straub en avait un de grand prix,
à ce qu'il paraît, qu'il a emporté avec lui
s'il a laissé celui-ci c'est qu'il n'a pas
grande valeur. Il me l'a dit.
Quelques photographies étaient sur les
meubles, les unes encadrées, d'autres sim-
plement posées.
Elles représentaient pour la plupart de
fort jolies femmes.
Dame, fit la concierge, votre loca-
taire était jeune et célibataire, monsieur
Vincent. Il usait de sa liberté, et qui
pourrait l'en blâmer ?
Le propriétaire examinait les meubles,
les fauteuils, les tapis, le piano, les gra-
vures, les murailles, d'agréables tableau-
tins, paysages ou croquis quelconques,
mais ce qu'il cherchait, en somme,"c'était
un petit portrait qu'il ne trouvait pas.
De jolies femmes, dit-il. en désignant
les photos. Il avait du goût votre jeune
homme.
Beaucoup, monsieur Vincent, mais
parmi ses connaissances », il en recevait
une infiniment plus belle que toutes celles
que vous voyez là.
Ils passaient dans la chambre à coucher.
Elle désigna un endroit, près du lit, et
affirma
Il avait aussi sa photo. Elle était là,
j'en suis sûre, je l'ai vue plus d'une fois.
Celle-là, monsieur Vincent, c'était une
vraie merveille.
Comment était-elle ?. demanda le
vieillard en souriant.
Elle répartit ivec insouciance
Ni grande, ni petite, ni brune, ni
tude prodigieuse. Alors, au lieu du bras tendu
du chauffeur, qui n'a plus à abandonner par-
tiellement son volant, c'est une grande main
mécanique, d'un rouge éclatant, qui se déclen-
che à droite ou à gauche du siège du chauf-
feur, sous les yeux des passants amusés, qui
se souviennent d'avoir pu voir quelque chose
de semblabla dans les bonnes vieilles féeries
qui charmèrent leur enfance.
Tout de même, quel beau titre pour un
roman
L'auto aux mains rouges
Il convient, d'ailleurs, de faire remarquer
que nous sommes là en présence d'une petite
réforme très utile.
Qui n'a assisté à la pénible gymnastique
d'un malheureux chauffeur, obligé de se pen-
cher à droite ou à gauche, de gesticuler fré-
nétiquement pour avertir qu'il va tourner, et
cela, au risque d'un accident ?
Il faut donc se féliciter de l'apparition de la
main rouge de l'auto des pompiers, très visi-
ble, et qui permet au conducteur de conserver
la sûreté de sa direction.
Aujourd'hui
Inauguration d'une plaque commémorative, 10 h
matin, rue dc Urenclle, où habila Alfred de
Kermesses Aml9 rie la France, de a a 91 heures
château et pare de la Mulette Aide (fraternelle orphelins de guerre, de Ménilmontam, à 14 h.
Banquet Association fraternelle des employés et
ouvriers des chemins du fer rrançab, à 13 heures,
a l'hôtel coratlncata'
Concert par T. S. F., à i heures, émission de la
tour Elffol pour la mat1née organlsée par l'\sso-
clatinn des de l'école Bréguet, au
°°cinl)e)S' » 2 heures, à Chantilly (prix du Jockey-
Aviron. A 2 heure-?, hassln de la Concorde, Grande
"a^Vïa flSîé WeC la partieipati011 des <5
nuelle de l'Union de; sociétés d'éducation physi-
que et de préparation au service militaire
C°wT5i^o^RanCa^MOTl LulM. Poinearé a reçu hier après-midi MJI. Bar-
fhou, garde des Sceaux: Chcvrillon, de l'Aca-
démie français, et M. Braliano, président du
Conseil de Houmanie, qui était accompagna de
M. Antonesco, ministre de Houmanie Paris.
Le prince Nicolas de Roumanie arrivera ce
matin, à 6 Il. 30, par le Simplon-Orient-Express.
L'Académie des beaux-arts décernera, par
scrutin, samedi -prochain, le grand prix Jean
Rcynaurl, de 10.000 francs, qui peut être at-
tribué e un membre de l'Institut. L'entente
s'est faite sur le nom du maître compositeur
Théodore Dubois.
La cure laxative dépurative par les Grains
de Vals est la plus -efficace, la plus ration-
nelle et la plus économique. Le flacon pour
trois mois, 2 fr. 20 franco domicile. Ecrire
11, rue Bara, Paris.
Lu cet écho S'il fait beau dimanche partez
iL la campagne respirer le grand air plutôt que
d'aller aa Palaia de Glace voir l'exposition du
Gol1t français, si curieuse et pittoresque qu'elle
soit N'est-ce pas là une intelligente et cou-
rageuse publicité ?
INEXPLICABLE DISPARITION
d'un agent d'assurances
Reims, 10 juin (dép. Pet'st Parisien.)
M. WILLY BLUM
Le mal dernier,
̃M. Willy Blum,, agent
générai d'assurances,
vingt-quatre ans, ve-
nait à Paris pour af-
faires il devait ren-
trer le soir mais, dane
'la journée, par télé-
gramme, il avisait sa
de prolonger quel-
que peu son séjour.
Depuis, on est sans
nouvelles et nul n'a
plue revu M. Willy
Blum.
Bien que tout jeune,
M. Blum possédait un
portefeuille important
Est-il venu Paris avec
une lorte somme et a-
t-il été attiré dans un guet-apens, assassiné et
dévalisé,
On se perd en conjectures, d'autant que
toutes les recherche*? effectuées par les ser-
vices compétents n'ont donné aucun résultat.
Ileste une dernière hypothèse la fugue.
Mais dans l'entourage de M. Willy Blum, on
ne parait y attacher aucun crédit.
LA VILLE DE PARIS EST DOTÉE
d'un conseil supérieur des laboratoires
Le préfet de la Seine et M. Leullier préfet de
police, viennent par un arrêté pris en com-
mun, de créer un consei,l supérieur des labo-
ratoires qui a signalé NI. Autrand, en inau-
gurant hier ses travaux mettra les services
techniques municipaux en mesure de profiler
et de réaliser en mOrae temps que des
progrès dans leur fonctionnement, de notable?
économises.
POUR PROTÉGER LE TEINT
Pour assurer la santo de 'la peau, essentielle
ù la beauté du teint, H importe avant tout de
faciliter les fonctions normales des pores en
les dégageant do tous déchets épidermiques et
autres impuretés qui les obstruent. La mousse
abondante et onctueuse du Savon Cadum, en
pénétrant profondément dans les pores, les
dégage de toutes impuretés, assainit la peau et
embellit le teint. En raison de ees qualités
hygiéniques et détersives, ce savon est tout
indiqué pour l'emploi journalier de la toilette.
Conservé longtemps après sa fabrication, il est
exempt de toute humidité et dure deux fois
pais longtemps que les savons ordinaires. 2 fr.
blonde, entre deux, avec tout ce qu'il faut
pour plaire des formes superbes, des
yeux magnifiques, un vrai modèle comme
on n'en trouve pas. Et bonne fille, mon-
sieur Vincent
Elle venait souvent ici ?
Pas très quelquefois. Puis, un
jour, elle n'a plus reparu. On parlait
d'un mariage pour M. Straub.
Vous la reconnaitriez
Ah 1 sûrement, sans hésiter.
La brunette furetait dans tous les coins
de la chambre.
C'est étonnant, fit-elle, il y avait plu-
sieurs portraits d'elle ici, je n'en retrouve
plus. M. Straub les aura emportés,
Tout à coup, elle s'écria
-Ah je me souviens. Il dessinait fort
bien, votre locataire, monsieur Vincent. Il
avait fait lui-même un portrait de son
amie, une silhouette au fusain et, tenez,
elle doit être là.
Elle ouvrit le tiroir d'une table en mar-.
queterie et parmi d'autres dessins, elle
découvrit aisément ce qu'elle, cherchait.
Vovez, fit-elle, c'est très bien, très
ressemblant surtout.
En elfet, on ne pouvait pas s'y tromper.
C'était bien Juliette.
Mais son vieil ami ne manifesta aucune
émotion.
Il murmura seulement avec une indiffé-
rence admirablement joutée
Vous avez raison, c'est une bien jolie
femme. Heureux ceux qui en trouvent
comme elle.
Il n'avait plus rien à voir dans cet appar-
tement.
Il donna quelques ordres à la concierge,
la remercia de sa complaisance et reprit le
chemin du rez-de-chaussée, où elle le sui-
vit.
Elle lui demanda au moment de le
quitter
Le Rhumatisme
chez la Femme
J'AI ETE GUERIE IL Y A CINQ ANS ET,
DEPUIS, JE ME PORTE A MERVEILLE,
JE N'AI PLUS RIEN RESSENTI!
Monsieur,
Je suls votre cliente, laquelle, il y a cinq
ans, étant atteinte d' ente ro-collte mùc o-metn-
oraneuse, maux d'esfomac et de rhumatismes,
fit venir le Traitement du Chartreux j'étais
alors condamnée, ce n'était plan qu'une ques-
tion de semaines, de jours peut-être, lorsquc,
sur la recommandation de voisins, je pris la
résolution de suivre ce'remède souverain.
Aussitôt L'amélioration se fit aentir r'était
une résurrection puis vint la rj\térison radi-
cale. Aujourd'hui, ma santé est excellente je
etols dire que depuis cette guérison inespérée,
(jeux fois par an, au printemps et à l'au-
tomne, je fais une cure préventive, et le me
porte tellement bien qu'âgée de quarante ans
je viens d'aeoir un bébé qui ta avoir six mois;
il a une santé florissante et sa nounou de
même, car je te nourris.
Pour une maman qui a été à la mort, c'est
un résultat je le proclame partout c'est la
Potion du Cliartcux qui m'a sauvée, c'est à
elle que je dots la vie
Mm# Louise Beoès,
Boulangerie à Roubla (Aude).
Tous les jours, M. Malavant reçoit des lettres
semblables, car il n'y a qu'un moyen radical
de guérir le rhumatisme, la goutte. la sciati-
que, le lumbago et les maladies d'origine
arthritique, c'est le prendre le Traitement dit
Chartreux, remède souverain, le plus puissant
antirhumatismal connu il tamise le sang et
enlève comme avec la main les douleurs
les pius aiguës et les plus rebelles aux au-
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Demandez à M. yfalavant la brochure de
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Malavant, rue des Deux-Ponts, ei dans
toutes les boanes pharmacies.
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DU MANS
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Fournisseur attitré des souverains roumains,
se réjouit de leur joyeux hymen
Et joignant tous ses voeux à ceux du peuple ami
Offre il ceux que la gloire et l'amour ont unis
L'hommage d'un Français dont le coeur se 6ou-
VGctor Vaissier, Paris. [vient.
NICOLAS
LA GRANDE MARQUE DE CAOUTCHOUC
INCESSAMMENT
commencera la publication du
GRAND ROMAN INÉDIT de
CLAUDE FARRÈRE
Les Hommes Nouveaux
Rien de plus passionnant que ce récit
des aventures et des amours de l'un
de ces hommes énergiques qui ont fait
de leurs mains le Maroc moderne.
Ces hommes, capables de fonder une
colonie vaste comme un empire, et
a'y tailler de royales fortunes, sont-ils
capables aussi de gagner le cœur
d'une femme et de rendre cette
femme heureuse ?
Tel est le problème pathétique au-
quel s'est attelé, dans son œuvre
puissante, CLAUDE FARRÈRE.
Et la guerre, monsieur Vincent, pen-
dez-vous qu'elle finisse bientôt ?
Il répondit doucement
Je le désire mon enfant, mais je ne
le crois pas. Elle est terriblement dure.
J'ai pourtant confiance dans notre étoile.
Et il conclut
Notre cause ost juste et nous la
gagnerons.
Il s'en alla un peu plus soucieux qu'il
n'osait se l'avouer à lui-même.
Désormais il était flxé.
La faute de Juliette était certaine.
Elle avait failli comme tant d'autres. EL
cependant il ne se sentait pas le courage
de lui adresser des reproches, moins encore
celui de renoncer à elle.
Elle était jeune, faible comme toutes les
femmes, mais en rassemblant ses souve-
nirs il se disait qu'à dater de son infidélité
ello s'était montrée pour lui plus atten-
tive, plus soumise que jamais, comme si
elle avait eu à cour de se la faire par-
donner.
D'ailleurs il eût été cruel pour lui do
consentir au sacrifice de cette.douce com-
pagne pour laquelle il avait toutes les ten-
dresses, comme elle avait pour lui toutes
les prévenances et les attentions les plus
délicates.
Il se rappela les paroles du Christ et
murmura en souriant avec l'indulgence
du vieillard auquel la vie a donné une
longue expérience
Que celui qui est sans péché lui
jette la première pierre 1
Il rentra à son hôtel, où il trouva quel-
ques hommes d'affaires avec lesquels il
eut de longs entretiens.
Le soir venu, il se rendit à son para-
dis de la rue Kepler.
(A suivre.) Charles Mérouvbl.
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