Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1921-08-16
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 août 1921 16 août 1921
Description : 1921/08/16 (Numéro 16240). 1921/08/16 (Numéro 16240).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2008
2
Le Petit hnrisïea
sous les ordres d'un grand maréchal français.
De même que le génie fie Foch est inséparable
de la plus grande victoire militaire de l'his-
toire, de même nes pronostics pour la paix de-
vront être réalisés.
L'Amérique vénère ses faits d'armes comme
elle vénère ceux de Napoléon. Mais le monde
lui devra une autre dette éternelle pour sa ma-
nière de comprendre que Je véritable prngrés
est dans le developpement des relations amica-
les entre les peuples sans lesquelles toute vlc-
toire reste stérile. L'Amérioue a reçu dé,j;i plu-
sieurs fois des file- distingués de la France. Elle
leur a témoigné son enthousiasme, mais ceci
est peu de chose auprès de ce qui se passera
quand Foch viendra, à la Convention nationale
de la Légion, à Kane&s City.
II y a a millions d'hommas, le jeune sang de
l'Amérique, ceux qui prirent les armes pour
venir servir en France, qui ressentent d'avance
une émotion profonde à la pensée de la réoep-
tion de ce grand Français qui est devenu un
des plus grands conducteurs d'hommes du
gnonde.
On se rend ensuite à la mairie où est
servi un vin d'!honneur et où M. Boué,
maire, rwmet solennellement aux quatre
commandants successifs de l'American Le-
gion le général F'oremian le colonel Lins-
4ey le colonel Franekin d'Olier et le colonel
Emery, leurs parchemins de citoyens de
Tarbes.
Enfin, à toute allure, car l'heure du dé-
ipart approche, on se rend au monument
des Tarbais morts pour la patrie, où se
trouve la Fédération des anciens combat-
tants, venue porter des couronnes. Nos hô-
tes ont tenu à s'associer à cette pieuse
cérémonie ils en sont remerciés en ter-
mes excellents par le maire de Tarbes.
C'est fini. On se rend à la gare en cortège,
au milieu d'un enthousiasme sans cesse
grandissant. Les messagers de la jeune
Amérique garderont de leur passage à Tar-
bes un impérissable souvenir.
LES FÊTES DE TOULOUSE
Toulouse, 15 août (dép. Petit Parisien.)
Un très grand nombre de Toulousains
étaient massés aux alentours de la gare.
Bien qu'en raison de l'heure tardive, les
Légionnaires aient dû gagner tout de suite
leurs hôtels, une manifestation spontanée
de la population les salua dans les divers
quartiers de la ville. A neuf heures, une
retraite aux flambeaux eut lieu dans le
plus grand enthousiasme. Le colonel Emery
dut paraître plusieurs fois au balcon du
Capitole, pour répondre aux vivats de la
foule. Un vin d'honneur fut ensuite servi
dans la salle des Illustres. La fête de nuit
obtint un magnifique succès.
M. Saint, résident de France à Tunis
est arrivé hier à Marseille
L'apaisement s'est fait dans la population
et la Tunisie a retrouvé la prospérité.
Marseille, 15 août (dép. Petit Parisien.)
M. Saint, résident général en Tunisie, est
arrivé aujourd'hui par le paquebot Duc-
d'Aumalc. Très affable, M. Saint a bien
voulu me confier pour les lecteurs du Pe-
tit Parisien ses impressions de six mois
de séjour à la résidence générale de Tu-
mis
Quand je suis arrivé à Tunis, il y a six mois,
J'ai trouvé là-bas, il me faut bien l'avouer
maintenant, une situation un peu difficile.
y'état de siège avait dû Etre maintenu, bien
que la guerre fût Unie, en raison de lï pro-
pagande extrémiste du/parti jeune tunisien et
de refferves'Cie'nice qui se manifestait en Tuni-
frie, comme dans toute l'Afrique du nord, parmi
Je monde musulman. Six mois ont passé, l'agi-
talion a diminué eb une scission s'est pro-
duite parmi les jeunes Tunisiens, les uns, in-
fluences certainement par ce qui se passe dans
la TripoHbaine italienne, dans le Maron espa-
gnol, dans l'Inde menue, n'ont rien abandonne
de leurs aspirations nationalistes et extrémis-
rt,os les autres, revenanU a une plus juste
appréciation des faits, ont compris que les Tu-
nisiens n'avaient qu'à gagner à faire montre
de 1a plus grande loyauté l'égard de la
Franche. Tout en demandant le maximum des
(libertés que permet le traité du Bardo, ils se
sond rapprochés de nous. Il y a là une ikn-
danee manifeste vers l'apaisement que je suis
heureux d'enregistrer. Leur collaiboration loyale
est maintenant assurée.
Au point de vue économique, la situation
n'est également améliorée très sensiblement et
ce n'est pas sans une réelle satisfaction que
je puis vous dire ceci le pain est vendu en
Tunisie 1 fr. le kno, moms oher que par-
tout ail-eurs, que ce soit en Adgéric ou en
France. Le retour à la liberté commerciale,
auprès la levéa de l'état de siàçe a produit la
meilteure impression en Tunisie. Une reprise
des affaires se manifeste déjà. La récolte des
céréales, quoique un peu inférieure aux pré-
'visions, est bonne et va permettre les expor-
tations- La récolta des olives est magnifique et
['huile sera abondante. Il y aura beaucoup de
Nia.
En résumé, la situation de la Tunisie est
tout à fait satisfaisante. Nous n'avons rien
b y redouter des convuls'ons qui secouent
aotueltement le monde de l'Islam. La France
ne peut que se félioiter de la situation
actuelle.
M. Saint va se rendre dans la Haute-
Garonne, puis daus le Jura et ensuite à
Paris. Il sera de retour en Tunisie vers le
UNE CÉRÉMONIE EN L'HONNEUR
des volontaires étrangers pendant la guerre
Dimanche prochain, les étrangers qui, en 1914,
«'engagèrent et combattirent sous In drapeau
français célébreront l'anniversaire de leur en-
rôlement par une grande cérémonie commëmo-
rative, qui se déroulera dans là cour d'honneur
des Invalides.
On se rappelle ce que fut, en 1914, l'élan de
ces étrangers qui, spontanément, vinrent
offrir leur vie à la France attaquée et de quel
héroïsme ils firent preuve, durant la' guerre.
Le gouvernement, le corps diplomatique, les
grands chefs militaires. 1 Academie française,
la presse française et étrangère participeront
à cette manifestation, à laquelle prendront part
toutes les sociétés d'anciens combattants étran-
gers de l'armée française, assistés de? délé-
gations des combattants français et alliés.
Tous les anciens volontaires étrangers qui
n'appartiendraient pas encore à un groupe
oonstitué, sont priés de retirer des cartes d'in-
vitation à la permanence de la Fédération des
volontaires étranders au serutce de ta France,
9, rue de Valois, Paris.
N9 40. Feuilleton du Petit Parisien du 16-8-1921.
LUCETTE
GRAND ROMAN INEDIT
PREMITRE PARTIE
LE NID DE VIPÈRES
XV (suite)
Allons, ee n'est pas une raison parce
qu'il y a une mauvaise carte dans notre
jeu pour abandonner la partie. Regarde
l'araugnée, quand on a déchiré sa toile, elle
se remat immédiatement à l'oeuvre, et avec
de la patience et du travail répare le dom-
mage causé.
Je ne dis pas, fit Maurice avec une
moue significativé, mais l'accroc est de
taille.
Ursule haussa les épaules.
Veux-tu que le te dise, Maurice, le
fond de ma pensée
Dis toujours.
Ni bien 1 je n'ai jamais eu une en-
tière confiance en Couppot.
Je le sais, tu as, à diverses reprises,
manifesté une méfiance à son égard.
Méfiance qui t'indignait.
C'est vrai, je croyais au dévoue-
ment de cet homme.
Il n'y a pas de dévouement qui tienne
quand l'intérêt est en jeu.
Je le saurai désormais.
Un homme averti en vaut deux.
L'avertissement est dur.
Copyright by Jacaues Brlenne 1921. Tous droits de
reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
UN DISCOURS DEJ. RAOUL PERET
LA FRANCE A DROIT A SA PLEUIE SÉGKHiTÉ
Couhé-Vérac, 15 août (dép. Havas.)
M. Raoul Péret, président -de la Cham-
bre, a prononcé, au concours agricole qui
était présida par M. Puis, sous-secrétaire
d'Etat à l'Agriculture, un discours dont
voici les principaux passages
Il ne m'appartient pas, à la place que j'oc-
cupe, sans manquer à un devoir essentiel de
neutralité, de définir une politique mais il ne
m'est pas interdit d'indiquer ce qui en apparatt
comme l'opinion certaine de l'immense majorité
des représentants du pays.
C'est une absurdité que de prétendre que la
France républicaine a des visées Impérialistes,
qu'elle poursuit des buts de conquête et d'an-
nexion. Elle- vivait tranquille, en plein labeur
pacitlque, avec le souci insuffisant, peut-dtra,
d'apurer sa défense, quand elle a été victime
de l'agression allemande jamais elle n'a songé
à atlaquer qui que ce soit, elle s'est bornée il
repousser l'envahisseur. Victorieuse aujourd'hui,
au prix des pertes le: plus douloureuses, que
demande-t-clle ? Proclamons-le bien haut elle
réclame sa sécurité rien que sa sécurité, mais
sa pleine sécurité. Aucun océan ne nous sépare
de l'ennemi d'hier dont les frontières sont li-
mitrophes des nôtres, et, il cet égard, notre
situation géographique est bien différente de
celle de la Grande-Bretagne ou de l'Amérique.
Avec la Belgique, nous sommes exposés au pre-
mier choc. Alors, qui peut, de bonne foi, trou-
ver mauvais que nous exigions le maximum de
garanties afin de réduire au minimum les ris-
ques d'une autre guerre dont nous repoussons
1 Idée avec toute l'horreur des souvenirs de la
dernière tuerie
Le désarmement de l'Allemagne ne doit pas
seulement consister dans la destruction du ma-
téricl ancien il convient d'exercer sur ses fa-
brications un contrôle permanent qui ne lui
permette pas de forger des armes nouvelles, et
nous apercevons trop c1airement dans la Haute-
Snéste un immense foyer de production guer-
rière pour ne pas nous oppnser à ce qu'elle
soit en totalité attribuée à l'Allemagne.
Si l'Allemagne ne paie pas
les sanctions doivent jouer automatiquement »
Le président de la Chambre expose le
but de notre politique en Orient, tout
entière consacré au maintien de notre
influence. Puis il affirme notre droit aux
réparations
Réparations qui oserait nier nos droits à ce
point de vue ? Nombreux sont ceux qui persis-
tent penser que la France aurait du avoir
vis-à-vis du vaincu de la même attitude
que le vainqueur avait prise vis-à-vis d elle en
et que, vraiment, les alliés ont montré une
bienveillance excessive en tolérant si longtemps
les doléances du débiteur et la discussion de
sa capacité de paiement. A tout le moins nous
çoncedera-t-on que faute de paiement aux
echéaneee. les sanctions édictées par l'accord
de Paris devront automatiquement s'appliquer.
Il ost remarquable que plus nous sommes con-
ciliants, plus l'Allemagne est arrogante.
Protection et répartition
Après un éloquent éloge des services
rendus au pays par les populations ru-
rales, M. Raoul Péret a pas^é en revue les
événements actuels il a terminé ainsi
Une certaine inquiétude, mêlée d'irritation, se
manifeste dans tous les milieux. quand on eons-
talc les obstacles que rencontre l'application
du traité de Versailles. La paix est acquise
c'est un fait mais l'acte solennel qui la con-
sacre ne s'exécute qu'au prix des pires diffi-
cuites.
Une nation de proie comme l'Allemagne est
un danger •perwH.'nent pour ses voisins les plus
proches, et nous devons dire, en modifiant la
vieille formule: pour conserver la paix, il s'agit
moins de préparer la guerre que d'emnecher
1 ennemi d'hier de la préparer. Il est, au sur-
plus, assez naturel que celui-ci emploie ses res-
sources à payer les indemnités qu'il doit aux
victimes de son crime, non à refaire une armé
et des canyons. Et ce langage-là, tous les peu-
ples le comprendront, s'il est tenu avec fernneté
et aussi avec persévérance. Il a été entendu
de grande République américaine, dont l'ami-
tié pour la France se manifeste chaque jour
plus forte et plus confiante, il est celui du
Parlement français, il est celui du pays tout
eotier, qui veut la paix garantie, durable, cHll-
nibive.
Voilà, messieurs, ce que nous pensons, ce
que vous pensez indiscutaltlement vousTrnftme«>.
Certes les secousses violentes de la guerre
auront des répercussions lointaines nul
n'imagine que nous puissions avant de loin-
gues années revoir les temps heureux qui ont
précédé le conflit et qui nous en ont masqué
le péril. Mais la France possède une grande
force morfale elle a conservé depuis 'heure
tragique où sa frontière a été violée, un calme
admirable, cela parce qu'elle avait le bon droits
pour elle. C'est la grande idée de justice qui
l'a soutenue dans la défense, c'est eUe qui la
soutient dans ses revendications, c'est elle qui
a triomphe sur les champs de batâille, c'est elle
qui doit l'ernporter dans le conseil des alliés.
Désarmons l'Allemagne, fermons Ies portes
de ses arsenaux, obligeons-la restaurer les
régions qu'eue a ruinées, la justice le veut.
Pour cette oeuvre de protection et de réparation
indispensable à la vie même de la nation, les
gouvernements qui l'accompliront sans défail-
lance trouveront derrière eux tous les bons
citoyens.
DEUX ORAGES SUR PARIS
La foudre tombe rue de Jarente
Deux orages ont éclaté hier, à deux hontes
d'intervalle, soir la région parisienne, mettant
en fuite les promeneurs venus de banlieue et
de province qui commençaient à envahir bou-
levards et promenades, et gênant un moment les
Parisiens qui étaient allés, dans une banlieue
lointaine, goûter les joies de la campagne.
Le 'premier a éclaté vers une heure et demie
d- l'après-midi. Tandis que l'averse qui dura,
longtemps semait le désarroi parmi la fouie,
la foudre se faisait entendre à diverses reprises.
Cela dusa une demi-heure.
Puis le soleil reprit ses droits, dissipa les
nuages et le ciel redevint serein.
Malheureusement la foudre était tombée, 6,
rue de Jarente, traversant les sixième et cin-
quième étages de l'immeuble, blessant au bras
droit une locataire, Mme Mathilde Morand, âgée
de trente-six ans, et causant des dégâts maté-
riels assez importants.
Vers trois heures et demie, nouvelle alerte. La
pluie encore et dans le lointain de nouveau, le
grondement du tonnerre. Peu après, c'était flni
et les promeneurs prouvaient abandonner les éta-
blissements dans lesquels ils avaient cJiercbé un
abri m orne nia lié.
Peuh 1 Tôt ou tard il y aurait eu un
conflit entre vous deux. Et puis, après
notre triomphe, Couppot eût été de plus
en plus exigeant, de plus en plus insa-
tiable et tout à fait compromettant.
Sombre, Maurice arpentait la pièce..
Les idées qu'Ursule venait d'exprimer,
il les avait eues souvent lui-même.
L'air goguenard de Goupp,ot, ses deman-
des parfois singulières, ses familiarités
souvent déplacées n'avaient pas été par
moments sans l'amener à se poser la redou-
table question
Que demandera oet homme le jour où
j'aurai atteint le but que je poursuis ?'
Maintenant, la situation était pire encore.
Ah soupira le Rousseau, s'il a l'en-
fant, il tient le bon bout.
C'est vrai. Mais a-t-il l'enfant ? Telle
est la question.
Il l'a. M'en doute pas.
Même dans ce cas, rien n'est encore
perdu, car tu as une alliée puissante dans
la place, une alliée qui est aussi intéressée
que toi dans l'affaire.
C'est de Valérie que tu veux parler ?
Justement.
Mais que peut-elle ?
Elle peut tout. Crois-moi, mets-la au
courant le plus vite possible.
Bigre 1 La mettre au courant. Ça peut
être dangereux.
Il faut dresser les deux beffles-sœurs
l'une contre l'autre.
C'est une besogne inutile en ce qui
concerne la marquise. Elle déteste déjà son
neveu
Raison de plus pour que la comtesse
déteste l'enfant inconnu qui va frustrer
son lils, qui va lui ravir l'héritage espéré.
Le notaire s'était tu.
Son visage se déridait peu à peu.
SPORTIVE 1
LE ROUTIER AMATEUR R. GRASSIN EST LE MEILLEUR DES « AIGLONS
BELLEÎfOEE CRASSIH DENTS
Le Critérium des Aiglons, disputé de Paris à
Bou'logne-suT-Mer, puis de cette dernière ville
ù Paris, par un autre itinéraire, car il convient
d'assurer un minimum de variété aux épreuves
routière*, ce critérium des jeunes routiers n'a
pas failli cette année à l'idée maîtresse qu'il a
inspiré. Le jeune champion qui en sort vain-
queur, Robert Grassin, répondait, en effet, plus
qu'aucun autre routier à !a définition de
l'Aiglon » il bat heureusement les meilleurs
homnm de sa catégorie et, par surcroit, les
bons routiers professionnels, qui semblaient ce-
peudant devoir dominer le lot dans cette épreu-
ve en deux étapes, dont deux coursés différen-
tes et par le parcours et par les difficultés à
surmonter. Grassfn est jeune, mais taillé en
athlète, il s'imposera certainement en ne man-
quera pas de bril'ler bientôt au tout premier
rang des gloires françaises de la route. La cour-
se, que nous devons à l'Echo des sports, ne
pouvait mieux faire, après avoir en u sor-
ti » de fautivement Humain Bellenger, que de.
faire connaître le nom de Grassbn au public des
sportsmen français.
De Boulogne à Paris
Le départ fut donoé il 4 heures au bas de la
côte de Saint-Martin aux 41 concurrents arrivés
samedi dans les délais réglementaires.
La pluie tombait déjà et devait rendre la der-
nière étape du Critérium très dure.
A Péronne (à 146 kilomètres du départ).
A 10 h. U2, passent Grassin, Detreille, Lac-
queli>ay, Despontin, Gal.ier. Piris, à 30 secondes,
Degy. Arrive ensuite, à. 10 h. 32, Chaasot.
A Senlis (250 kil.). A 1 h. 58 m. passent,
Grassin, Detreille et Lacquehay. Vlennent en-
suite Bidot, Despontin, Goamans et Dhers
2 h, 2 m. Passent 2 h. 8 m. Juseret et
Godart.
A Meaux (275 kil.), sont contrôlés dans l'or-
dre Lacquehaye, Grassin et Detreille, à 15 h. 17:
Dhers et Desp'ontin il. 13 h. 22 Bidaut et Ju-
seret, à i5 h. Gatier et Anseuw, à 15 h. 42
Grosllmond, à 15 Il. 45.
A Malnoue, Laoquehaye, pris d'une défail-
lance, s'affale dans un fossé et abandonne. Peu
après, Detreille crève il est passé par Dhers,
tandis que Grassia, seul en tête, file vers le
stade Perehiug, où il fera une entrée iriom-
phale à 5 Il. 5.
Les classements
Les arrivées au stade Pershing se produisi-
rent dans l'ordre suivant
1. Grassin, en 12 h. 53' Dhers, 12 h. 59'
3. Detreille, 13 Il. Ol' 4. Despontin 13 h. 10' 28";
5. Bidot, 13 il. 1C 6. Juseret, 13 il. 21' 10";
7. Gatier. 13 h. 23' i«"; 8. Anseuw. 13 h. V 9. (Joo-
mans, 13 h. 32' 10" 10. Grofiiraonri 13 h. 34'
11. Degy; 12. uerbault; 13. Nempun; 14, Godard, etc,
Le classement général des deux étapes s'éta-
blit ainsi, c'est donc celui qui clôt le Critérium
des Aiglons 1921
1. Grasaln, 2i H. 30"; s.' Dbers h. 53' M";
3. DetreiBf, 2i Il.* Ii": 4. DtVf)onim, Si h. 4'
5. Bidot, 25 Il. 10' 4"; 6 Juseret, 25 h. W 49";
7. Gatier, 25 h. 16' 8. Ansenw, 'Si h. 25'
9. Cooroans, 25 h. 25' '¡9"; 10. GroS'llmond. h. 25' «"̃
11. Gerbault; lî. Nempon; 13. Godard.
AU STADE PERSHIN&
Pour une journée, le stade Pershing fut trans-
formé en vélodrome, et sur la piste en cendrée
se déroula une série d'épreuves organisées pour
encadreur les arrivées des Aiglons.
Les épreuves furent intéressantes, auoune
crevaison, aucune chute, auou'ti incident ne vin-
rent troubler la bonne marche du programme
les coureurs, sélectionnés, firent preuve de beau-
coup d'adresse et les arrivées furent très régu-
lières. Malgré ]a pluie, plus de 5.000 speeta-
teuns avaient fait le déplacement lointain de
Joinville,
Au laver du rideau, Morel. confirmant d'ex-
cellentes dispositions, enleva la. première pl'ace
de la course réservée aux élèves de l'école Jac-
quelin, et Chardon battit Veillet et Devoissoux
dams le prix Franck-Henry.
Le clou de la réunion était le match franco-
bellige, auquel participait u.ne pléiade de cham-
pion*. L'épreuve se courait en 3 manches de
10 kilométrée avec classement par points
(sprinta tous les 2 tours).
Rourain BdLïariger qui, l'an dernier. avait ga-
goé le Critérium des Aiglons, se montra le meil-
leur du lot. Adroit et rapide, Il domina la situa-
tion et battit Francs Pélissier.
L'équipe française fut particulièrement briJ-
lante et les' fameux routiers Scieur, Lambnt,
Heugshem, Mottiat durent s'ineddner devant la
vntesse des Bellenger, PélisSier, Alavoim; Bar-
thélémy, Gooth-als. Thy« eut de jolis enlevages
le gagnant des Tours de France 1913, 1914 et
i920 paralt en bonne forme s'il dispute le pro-
oharn Paris-Brest-Paris, 11 s'imposera comme
favori.
Voici les différentes classements
Première manolie. 1. BellanKer 35 p 2 pé-
lissier. 2G p. 3. GoetSha'ls. 25 p. 4. lVvs.YÏ p
5. Mottiat, 20 p. 6. Barthélomy, 14 P. 7. Ala-
veine, 7 p. 8. Heugshem et Scieur p
10. Lambot, 4 p. France 107 p. • BeM-
Deuxième manche. 1. Bellenger, 36 p. 2. Pé-
lissrcr, p. 3. Barthétamy. 22 p. 4. Mottiat
21 .p.; 5. Thya, 20 p.; 6. Goethals, 12p.; 7. Lam-
bot, 11 p. 8. Alavoine, 4 p. 9. Scieur et
Heugshem, 2 p. France 101 p. Belgi-
que, 64 p.
Troisième manche. 1. BelleDger, 39 p.
2. Thys, 25 p. 3. Péliasier, 22 p. 4. Goethais,
20 o. 5. Alavoine, 19 p. 6. Barthélejnv, 20 p.
7. Scieur et Lambot, 7 p. 8. Heugshem, 4 p.
La suggestion d'Ursule n'était pas pour
lui déplaire.
L'idée de mettre Valérie dans le com-
plot lui souriait assez. Ce n'était pas bête
de dresser les deux belles-soeurs l'une con-
tre fautre 1
Après tout, conclut-il, il y a là une
partie à Jouer qui n'est pas perdue
d'avance.
XVI
Une fois de plus, le hasard allait servir
les plans de la misérable Ursule et de son
frère.
L'incendie de sa demeure et la mort si
dramatique de la Ber narde avaient été pour
Lucette un coup terrible.
La jeune femme venait de rassembler ses
brebis, lorsqu'ello aperçut tout à coup une
lueur rougeoyante monter du hameau.
seigneur, s'exclama-t-elle, le feu 1
Tous ceux qui habitent quelque demeure
écartée, perdue au milieu de la campagne,
comprendront ce que ce mot renferme
d'épouvanté.
La gorgo sèche, les mains tremblantes,
Lucette saisit son enfant et se mit à courir
dans la direction des maisons.
Un aboiement inquiet se fit entendre.
C'était le chien du troupeau qui sem-
blait crier ne nous abandonne pas.
C'est vrai, balbutia la bergère, j'ou-
bliais les bêtes 1
Elle revint près des brebis qui commen-
çaient à s'égrener le long du fossé.
Allons, Pataud, ramone la Blanche,
cria Lucette en désignant au fidèle gar-
dien la plus éloignée des bêtes.
En quelques bonds le chien fut sur la
vagabonde et lui mordit le jarret. 1
L'animal bêla et s'enfuit, mais bientôt,
10. Mottiat, i p. France 115 p. Belgique,
50 points.
Au classement final, France bat Belgique par
LI3s courses pédestres de vitesse fu-
rent disputées par los coureurs de la F .S.A.F.
Dacquay renouvela aisément ses victoires du
championnat des 100 m. et 400 m. dans d'-s
temps qui indiquent cependaatt une nette diffé-
rend! de clisse avec les amateurs Lorrain,
Mouflon, Téry, De-lvart.
Le handicap de mètres fut mené à vive
allure par Léon de Nys au 3' kilomètres, il
avait rejoint tous les concurrents, môme' La-
cère de Nys n'avait plus d'adversaires, et
gêné par la piste très lourde, il n'inquiéta pas
le record de Guillemot, faisant seulement
15 m. 27 s. Sa belle allure, son courage, nous
font espérer de lui de meilleures performances.
LES JOUTEURS NOVICES, MOYENS ET LOURDS
ONT TERMINE LEURS CHAMPIONNATS
Les habituelles épreuves de joutes lyounaises
qui, chaque année, a pareille époque, offrent aux
Parisiens un spectacle sinon très inédit, du
moins fort divertissant, se sont terminées, hier
auprès midi, par les finales des trois champion-
nats des novices, des poids moyens et des poids
lourds.
Le mauvais temps, principal ennemi des «pec-
tacles de plein air, a nui au suceès de celui-ci
Quelques épreuves de natation permirent à
Besnard de battre Richard et Kuntz sur 500 mè-
tres, tandis qu'un peu plus tard une course de
relais sur 200 mètres voyait le succès du mtîme
Besnard devant l'identique Richard et la place
fut laissée aux chevaliers du tabagnon, qui s'es-
crimèrent de leur mieux, sous une pluie aussi
enveloppante que peu sportive.
Dans le championnat des novices, P. Cavalîo
succomba d'abord devant Huan qui. lui-même,
dut s'incliner devant la lance victorieuse de
BortSchtold, proclamé aussitôt champion.
Le prix du Conseil général récompensait les
poids moyens. Lai'ond, vainqueur de Lausen-
çon et de Moulin, qui avait battu Rousset, se
livrèrent une lutte savante finalement, La-
fond eut le meilleur sur Moulin, confirmant son
titre de champion de France et faisant preuve
d'une belle supériorité.
Les poids lourds disputaient en champion-
nat le prix du Président de la République
J. Geltord, Raga;che, Vialiletet, A. Cellard, Deve-
deux, Dupuy, aux prises dans deux poules »
de trois, fnurnirent le spectacle attendu d'une
suite de passes intéressantes où la force n'ex-
cl liait pas l'adresse. J. Cellard, une fois de plus,
affirma sa maîtrise et fut vainqueur de Raga-
rhc, en match final, après les viotoires de Vial-
letot sur A. Gelilard ot de Devedeux sur Dupuy.
BOXE. Au Stadium Cuny. Résultats des
matclK's comptant pour le challenge de l'Auto.
Poids coq. Quarts de finale. Delber bat Hu-
bin aux points: Bossé bat Gourdin aux point.
Filtrai bat Mercier aux points. Buisson exempt.
Demi-flnales. FUliol bat Delber, 'forfait; Buis-
son bat Bossé, K.-o. au 4e round.
Finale en 4 rounds de 2 minutes. Buisson bat
Fi'.ho! aux points.
Poids mouches. Quarts.de finale. Nallier
bat Coulot, arrêté au 2* round après un combat
acnarné Billon bat Spitz au premier round;
Cusonnier bat Vamiichele par k.-o. au pr"mier
round. Bussol exempt.
Demi-finales. Billon bat Dussol par abandon
au premier round Cusonnlor bat aux
points.
Finale, Billon bat Cusonler auz points.
CYCLISME. La r. S. du Travail à la Mnnicipale.
Malgré le mauvais temps, un publie nombreux
a assisté au championnat de France des travail-
leurs qui se disputait au vélodrome de Vlnceimes.
Dans le championnat vitesse, Koirot, du C. 0. de
Paris a battu Gagnepatn et Pezave et dans la course
de primes, courue sur 10 kilomètres, Guillon est
arrivé premier en 16 m. 14 s., devant Gouvernéur,
Juliobe et Leroy,
ESCRIME. Le Tournoi de Dieppe. Le classi-
que tournoi d'escrime de Dieppe a donné pour sa
première journée les résultats suivants
Match inttTsalles 1. Salle Beudat (Paris), il vic-
toires 2. Salle Bertrand (Londres) 3. Salle Bour-
don (Mers) 4. Cercle d'esrrtme (le Dieppe; Salle
Mac Phersou (Londres) ô. noya Automobile Club
de Londres.
Match International entre équipes de tireurs
Equipe française (commandant Perrot, Cotli. Puecti,
Latour, Poizeau, major Lormeau, Deïeau-Sominel,
Eppler, d'Esparbf'S, commandant Langlois, Lerov),
bat équipe anglaise, par 81 victoires à 62.
LAWN-TElfWlS. La coupe Davis. Dans le
match final pour la coupe Davis, qui a eu lieu à
Clevelanfl i0hlo), entre l'Australie et le Danemark,
Anderson (Australie) a battu TegnCT (Danemark)
par 6/0. 6/2, 6/0. Norman-Feach (Australie) a battu
lngerlew (Danemark) par 3/6, 6/fi, 3/6, 6/2.
Le championnat féminin des Etats-Unis a com-
mencé a Fiire3t-Hil3S. 64 concurrentes sont Inscri-
tes, parmi lesquelles Mlle Suzanne Lenfflen, qui va
rencontrer pour «ou prwiier mai^h W" E
NATATION, Le record des 100 mètres battu à
Lille. Au cours d'une fête de natation, Lille,
le Tourquennois pa-don, qui s'impose véritablement
comme le meilleur nageur de vitesse que nous
ayons jamais connu, « abaissé le record de France.
des Ion mettes, nage libre, en 1 minute 7 secon-
des i A battant le record français, qu'il détenait
déjà depuis le 22 août 1920. A cette date, Padou, A
Anvers, avait nagé les 100 mètres en 1 m. 8 s S/s,
record battu le juin dernier à Tourcoing, ou le
nageur nordiste fit 1 m. 8 s., temps qui constituait
le record français, qu'il vient à nouveau de battre.
Grenoble, 15 août {dép. Petit Parisien).
•M. Pan; Perret, quarante-trois ans, fabricant
de parapluies à Grenoble, se rendait en sido-
car, accompagné de sa femme, de Revel &
Uriage par un sentier très aoeideirté. A un
virage, le side-car capota. Les deux touristes
ont été tués sur le coup.
toujours pourchassée, prit la tête du petit
troupeau qui, d'un trot allongé, marcha
vers le hameau.
Maintenant, dans la nuit qui tombait, la
lueur sinistre apparaissait plus distincte
une épaisse colonne de fumée noire mon-
tait toute droite dans le ciel, puis, à la
hauteur des cimes des plus hauts chênes,
se recourbait, s'éparpillait en longues traî-
nées noirâtres.
Lucette ne voulait pas s'avouer elle-
même ses terreurs eDle marchait très
vite4 sans rien dire, serrant bien fort Riri
sur sa poitrine.
L'enfant, à la fin, aperçut la lumière
inaccoutumée.
Ah 1 fit-il, en battant de ses deux
mains, regarde, maman, le beau feu c'est
plus beau que cet été à la Saint-Jean.
D'une voix, sourde, Lucette répliqua
Pauvre mignon, cette fois, par exem-
ple.. ce n'est pas un amusement, au con-
traire.
Riri secoua sa tête bouclée.
On ne pourra .pas danser autour,
alors, fit-il d'une voix boudeuse.
La bergère embrassa convulsivement son
fils.
Oh Riri, ce n'est pas exprès qu'on a
allumé ce feu-là, vois-tu. C'est probable-
ment un malheur, un grand malheur.
Les yeux bruns de l'enfant s'arrondi.
rent toute sa petite frimousse exprima
l'étonnement le plus grand. Il demanda
avec simplicité
Pourquoi que c'est un malheur ?
Paroe que le feu, au lieu de brûler de
m:auvaises herbes et des fagots, brûle cette
io:; de belles gerbes de blé ou de seigle.
C'est dans une meule, bien sûr, que le
feu a pris pour flamber ainsi.
PLAGES ET VILLES D'EAUX
UN PETIT TROU.
Un petit trou, soi-disant « pas cher Il,
ae differo d'un grand trou cher que par les
proportions. Dans le petit trou cù depuis
trois jours je respire l'air marin, on
trouve, encadrée dans des rochers, une
plage large qui fait partie d'une admirable
baie. Sur cette plage bordée de quelques
vagues bâtisses en bois et d'une ou deux
villas en pierre, rangées autour d'un
palace style 1900, on trouve une pâtisserie,
une modiste à l'enseigne Au Caprice, un
thé où l'on danse et un dancing qui s'ap-
pelle la Potinière, où l'on rencontre les
jerseys tango, chartreuse, mauve, mor-
doré, les plus imprévus et des pantalons
de flanelle blanche sous les vestons à mar-
tingale les mieux faits. Il y a aussi d'appé-
tissantes baigneuses, des amours de gosses
qui barbotent dans l'eau salée il y a sur-
tout la mer immense, bleue comme la
Méditerranée, parsemée de voiles blan-
ches sur un horizon immaculé de temps
en temps passe un énorme bateau à va-
peur qui, de loin, à l'air d'une île où un
géant fume sa pipe. Il y a encore un
petit bois argenté sous lequel s'abritent
quelques tennis parfaits, et, enfln, le bazar,
le grand bazar où l'on vend des lunettes
noires et des cartes postales représen-
tant des Bretons et des Bretonnes. heu-
reusement
Car dans ce village des Côtes-du-Nord,
vers lequel nous a poussé le désir d'un peu
do repos, on ne rencontre ni Bretonne, ni
Breton mon coiffeur est parisien, mon
agent de location compatriote de Depaquit,
le maître-d'hôtel, qui vient de me faire
payer sept francs un café avec du cognac,
règne l'hiver dans une brasserie des grands
boulevards quant à la petite dame très
nerveuse, très poudrée, très hautaine quai
m'a loué la dernière chambre dispon:ble
du pays », pièce ornée de photos de famille
ressemblance garantir» encadrés d'ors
rougeâtres, la petite dame qui me cède pour
une quinzaine son espèce d'alcôve sans con-
fort au prix d'une chambre d'hôtel sérieuse,
possède une silhouette qu'on serait moins
étonné de rencontrer entre les Batignolles
et la Trinité qu'ici, à deux pas de Plancoët.
Mais enfin, nous respirons gratuitement
l'air salin, tous, citadins et citadines, « jeu-
nes filles on Heurs» » et bébés, en marche,
jouant au croquet ou étendus sur le sable
chaud qui, tout à l'heure, à la marée haute,
va disparaître pour revenir à la nuit.
Alors, tout le long de ces kilomètres de
grèves et de falaises que l'œil embrasse du
sommet d'un cap couvert de mousse, domi-
nant l'ensemble on verra s'allumer les cent
lumières d'autres petits trous qui possè-
dent leurs potinières en miniature, leurs
dancings à orchestre réduit
Et des salles virginales
où l'on boit du thé très pâle
comme si, pendant la belle saison, le bon
Dieu, qui veille sur les Parisiens, éparpil-
lait aux bords de l'Océan des petits mor-
ceaux do capitale avec tous ses péchés mi-
gnons, ses habitudes, ses manies et ses airs
à la mode. Pourtant, à l'instant. même où
j'écris ces lignes, je vois ld-haut se déta-
cher contre un ciel légèrement rose, la gri-
saille du vieux bourg dont les habitants,
toujours invisibles, restent étrangers au
mouvement bariolé d'en bas. et je finis
par me demander si les indigènes ne sont
peut-être pas partis pour Paris, afin de
prendre le frais aux Buttes-Chaumont ou,
en véritables connaisseurs, d'essayer nos
nouveaux bateaux-mouches. Vanderpyl.
Des maisons s'effondrent à Chinon
Chinon, 15 août (dép. Havas.)
La nuit dernière, par suite de circons-
tances inconnues, une partie du coteau sur
lequel se trouve bâti le château de Chinon
s'est effondrée, entraînant deux maisons.
Trois autres maisons sont sérieusement
menacées.
On a fait évacuer, dès hier soir, toutes les
maisons de cette partie du coteau
On craint que le mur de soutènement qui
protège la rue de la Vrèche ne cède sous
la poussée des terres, ce qui entraînerait
l'envahissement d'une grande portion de la
ville par les terres et rochers qui descen-
dent du cotea.u.
LE PROCHAIN COMBAT DE CARPENTIEr'
Londres, 15 août {dép. Petit Parisien.)
Il se confirme, dans les milieux sportifs, que
Carpentier aurait l'intention de se rencontrer
à Londres avec un autre boxeur dont le nom
n'est pas encore connu.
Le match aurait lieu vers la fin d'octobre ou
le début de novembre, à l'Albert Halt, et il se-
rait organisé par le major Arnold WiLson.
L'Evening Standard, qui rapporte cette nou-
velle, croit savoir que l'adversaire de Carpen-
tier sera probablement soit Cook, Martin ou
Moran.
Le major Wilson, qui a discuté ies détail
du match avec Carpentrer et Deseamps, doit ren-
trer ce soir de Paris.
Un jeune Parisien se noie à Amiens
Amiens, 15 août (dép. Havas.)
M. et Mme Bucaylet, demeurant 10. rue Cha-
pu, à Parls, venus à Amiens voir leur flls
Roger, ébéniste, faisaient une partie de barque
sur la Somme.
A un endroit où la rivière est très dange-
reuse, le père et le fils Bucaylet, s'étant levés
pour se remplacer aux avirons, firent chavi-
rer la barque dont les passagers tombèrent à
l'eau.
Le fils, âgé de dix-huit, ans, coula pic. Un
témoin de la scène, M. Victor Lonchamp6, qua-
rante-neuf ans, teinturier Amiens, se jeta à
l'eau et essaya de lui porter secours. Pris dans
un tourbillon, il coula à son tour.
M. et Mme Bucaylet. qui avaient pu s'accro-
cher à la barque, ont été sauvés.
églises de Paris de la fête de l'Assomption, les
A Notre-Dame, avant les vêpres, Mît Duàuis,
archevêque de Paris, a -reçu solennellement la
profession de fol de NN. SS. Odelin, ]>febvre et
Lapalme, nommés protonotaires apostoliques.
Si petit qu'était Riri, il était déjà un fils
de la terre. ayant vu les gens courbés sous
l'ardent soleil, moissonner les épis d'or, il
avait, pour le blé qui donne le pain, cetta
espèce de respect religieux qu éprauvont
tous les paysans.
Ah lit-il, en écartant ses deux peti-
tes mains, c'est du blé qui brùle ?
Il était devenu grave, le petit homme.
On devinait que cela lui paraissait sacri-
lège. Après un stlence, i. demanda
Qui est-ce qui a mis le feu au blé,
dis, maman ?
La mère secoua lg tête.
(Les histoires sombres d'incendiaires
qu'on se raconte encore aux veillées la
'hantèrent
On ne sait jamais fit-elle.
Avec l'esprit mobile des petits, Riri,
maintenant, s'était rapri8 au oharme du
spectacle étrange. Les flammes montaient
de plus en plus éclatantes, de plus en plus
sinistres.
Ce doit être une bien, bien grosse
meule qui brûle, maman.
Oh 1 oui, soupira la paysanne.
Peut-être que ce sont les grandes
meules du père Ribaud.
Ces meules-là, Riri les connaissait bien
pour en avoir été chassé maintes fois ave-c
les autres galopins du hameau par la voix
grondeuse du propriétaire.
Jésus gémit Lucette, pourvu que tu
ne dises point vrai, mon enfant Car les
meules au père Ribaud ne sont qu'à trente
mètres des hangars, des maisons. Si les
maisons brûlaient Si la nôtre était
atteinte par l'incendie Que deviendrions-
nous, Jeannot ?
Cette catastrophe à laquelle le bambin
n'avait pas songé le frappa de stupeur.
ETRANGE AGRESSlOrEN'FOBÊT DE FONTAINEBLEAU
Tandis qu'il attendait son patron,
un chauffeur est blessé par un soldat
M. Hf»ori Cartozzo. ingénieur, habitant Paris,
villégiature aplu«llera«nt u, rue Sylvain-Co-
iinet, à Fnntelnetileau. Tous les jours. sont
chauffeur 'le conduit en forêt où, pendant plu-
sieurs heurts, il fait une cure d'air au milieu
des sapins.
Dimanche après-midi, il stoppa sur la route
d'Eplsy, au carrefour de Diane, et alla s'asseoir
dans le bois, A quolques centaines de mètres.
Son chauffeur, M. Pierre (Magniat, qu'il a depuis
onze aus à son service, prit un pliant et se mit
lire un .journal auprès de sa voiture.
Une doini-iieure plus tard, il vit venir à lui
un militaire qui se dlrigeait vers Fontainebleau;
arrivé à sa hauteur, le soldat, un artilleur, lui
demanda comment il pourrait gagner la pro-
inenad»? du rocher d'Avo-u.
M. Magniat répondit qu'étranger il la région
11 ignorait les sentiers de la forêt. Toutefois, il
put Indiquer à son interlocuteur que le village
d'Avon se trouvait sur sa droite.
Le soldat remercia et poUrsuivit son chemin
tandis que le chauffeur reprenait sa lecture in-
terrompue.
Vingt minutes plus tard, M. Maguiat perce-
rait tout près de lui le bruit d'une détonation
Kn nn'ïmc temps il ressentit une vive douleur
flans le dos. Il se retourna et aperçut le soldat
qui lui avait demandé sa route s'enfuyant il
fumant.
Au bruit, M. Cariozzo «commit L'Ingénieur
s'empressa auprès de son chauffeur qui lui ra-
conta l'attentat dont il venait d'être victime.
Le projectile, après avoir traversé la toile
du dossier du pliant ainsi qu'une oekrture de
flanelle que portait M. Magniat, avait pénétré
su-dessus de la hanohe droite pour redescendre
dans la cuisse.
Le blessé qui perdait beaucoup de sang fut
transporté à la clinique de ta rue de Neuville,
où l'on va tenter l'extraction de la balle.
Le chauffeur a pu fournir à la justice un si-
gnaloment assez précis de son meurtrier qu'il
reconnaîtrait très aisément, déelarc-t-il. si, on le
lui .présentait. C'est un homme au visage très
coloré, de i m. 68 environ, coiffé d'un-bdret et
chaussé de brodequins avec bandes molletières.
L'auteur de cette étrange agression, dont on
n'est pas encore parvenu à s'expliquer le mo-
bile, donna à son interlocuteur l'impression
d'éprouver une certaine gène tandis qu'ils con-
L'aveugle et la femme cul-de-jatte
En un modeste logement de la rue des Blaaos-
Mantoaux. deux meadtants, un aveugle et une
femme cul-de-jatte, vivaient ensemble.
Le ménage faisait d'appréciables bénéûcas et
rapportait le soir au logis commun foree bou-
teilles de vieux vin. rapidement buts Il 18. santé
des passants charitables. D'autres infirmes par-
ticipaient joyeusernieiB-t à ces petites fétes cor-
poratives.
Malheureusement, ces réceptions se prolon-
geaient fort tard d'ans la nuit, et les dispute*,
les cris, la eliu-te rles bouteilles réveillaient les
autres locataires de l'immeuble.
Les plaintes affluèrent au eom-missarkit de
police. M. Cauilet, commissaire du quartier in-
tervint et expulsa le couple.
Sana se réclamer de la nouvelle législation
sur les loyers, l'aveugle et sa compagne quft-
tèrent la rue des Blanc-Nfaateaux et s'installè-
rent sur un terrain vague de la place Beau-
bourg.
A l'aida de quelques piqttets, de deux ou
trois planches, d'une vieille toile, Ils aménagè-
rent une tente de fortune, sous laquel-Ie Ws pla-
cèrent leur literie la cuisinière fut laissée en
plein air ainsi que trois énormes caisses, ser-
vit d'armoire et de garde-manger.
Les bonnes habitudes sont difficiles il .perdre
aussi chaque soir, le camping de la place Beau-
bourg prenait-il l'aspect d'une véritable cour
des miraic'ies.
Boiteux, manchots, bossus, faisaient franches
ripailles, au grand dam des voisins, qui ne tar- i
dèrent pas il provenir encore la police.
Les agents voulurent intervenir cannes, bé-
quilles, litres vides menaçants, furent brandis
contre eux.
M. Cautlet vint donc de grand matin prooé-
der à une nouvelle expulsion des ermites de la
place Beaubourg, qu'il trouva plongés dans le
lourd sommeil de l'ivrewe.
,Le mobilier et ses propriétaire* furent char-
gés sur une voiture à bras et conduite à la pré-
fecture de police.
Mais, lorsque les deux mendianla apprirent
qu'ils allaient être hospitalisés dans un bara-
quement du boulevard Jourctan, ils protestèrent,
exhibant six cents francs en b?ltete de banque.
Des amis leur trouvèrent un nouveau loge-
ment, où ils owt promis de vivre désormais en
paix. Sermnnt d'ivrognes
DE NOMBREUSES MALADIES
SE GLISSENT PAR LA BOUCHE
Une des pires formes de rhumatisme est
causée par le pus qui se forme autour des
dents sous les gencives. Cette formation de pus,
dénommée pyonrhée alvéolaire, est provoquée
par le tartre. Il faut recourir au dentiste pour
enlever le tartre déjà formé. Mais pour éviter
qu'il ne s'en reforme, faites usage de la
Pâte Dentifrice Cadum, préparation tout à fait
distincte des dentifrices orainafreg. Non seule-
ment elle cmpéche la pyorrhée, mais elle
rehansse l'éclat des dents, les nettoie à fond
et laisse Il la bouche une délicieuse fral-
cheur. En vente partout.
̃ I %# I ̃̃ I | DROIT, LARMES, «ta.
LEÇON$ PAR CORRESPONDANCE. Rua de Rivoli 53 PAR»
Les Pastilles Vichy-Etat doivent leur qua-
litt hygiénique à leur composition de sels
réellement extraits des sources de l'Etat, à
dose active sous un petit volume. Elles dissi-
pent les aigreurs et facilitent la digestion.
MAURICE ROSTAND
LE PILORI
ROMAN
< Le destin merveilleux et tragiqm
d'un être d'exception
̃̃BBHHi FIAMMAR1ON, 7 fr.
Notre maison. notre maison, répé..
tait-il. Alors, mon polichinelle et mon
beau cheval en carton, dis, maman, ils
brûleraient aussi
La Lucette n'écoutait ,plus rien.
On était arrivé au tournant du chemin.
Un talus abrupt dominait un des côtés
de la route. La jeune femme y monta.
Elle ne fut pas plus tôt sur cet obser-
vatoire improvisé, qu'un long cri de ter-
reur lui échappa.
Elle pouvait, en effet, de l'endroit où elle
se trouvait, plonger ses regards jusque
dans le bas-fond où s'abritaient les mai-
sors du petit bourg.
Le foyer d'incendie lui apparut au cœur
des maisons m6me.
Mon Dieu 1 Non Dieu 1 s'éeria-t-elle.
Ce ne sont pas des meules, c'est une mai-
son qui brûle. Oh I mon Dieu, il me semble
môme que c'est la nôtre 1
Les jambes couplées par la terreur, la
bergère posa l'enfant par terre et se mit à
marcher rapidement, sans se soucier, ni de
Riri, ni des brebis, ni de rien.
Tout à coup, dans le crépuscule, la voix
sinistre du tocsin sonna.
On venait de donner l'alarme et déjà des
paysans accouraient.
Quelques instants plus tard, la Lucette
arrivait devant le brasier. Elle vit comme
dans un songe les gens du hameau orga-
niser les premiers secours.
Elle restait là. hébétée, sans force, sans
voix, regardant brûler sa maison.
Une voisine avait emmené Riri qui
criait et pleurait ne songeant dans le dé-
sastre, dont il était trop petit pour appré-
cier toute l'ampleur, qu'à ses jouets perdus.
(A suivre.) Jacques Biiienne.
Le Petit hnrisïea
sous les ordres d'un grand maréchal français.
De même que le génie fie Foch est inséparable
de la plus grande victoire militaire de l'his-
toire, de même nes pronostics pour la paix de-
vront être réalisés.
L'Amérique vénère ses faits d'armes comme
elle vénère ceux de Napoléon. Mais le monde
lui devra une autre dette éternelle pour sa ma-
nière de comprendre que Je véritable prngrés
est dans le developpement des relations amica-
les entre les peuples sans lesquelles toute vlc-
toire reste stérile. L'Amérioue a reçu dé,j;i plu-
sieurs fois des file- distingués de la France. Elle
leur a témoigné son enthousiasme, mais ceci
est peu de chose auprès de ce qui se passera
quand Foch viendra, à la Convention nationale
de la Légion, à Kane&s City.
II y a a millions d'hommas, le jeune sang de
l'Amérique, ceux qui prirent les armes pour
venir servir en France, qui ressentent d'avance
une émotion profonde à la pensée de la réoep-
tion de ce grand Français qui est devenu un
des plus grands conducteurs d'hommes du
gnonde.
On se rend ensuite à la mairie où est
servi un vin d'!honneur et où M. Boué,
maire, rwmet solennellement aux quatre
commandants successifs de l'American Le-
gion le général F'oremian le colonel Lins-
4ey le colonel Franekin d'Olier et le colonel
Emery, leurs parchemins de citoyens de
Tarbes.
Enfin, à toute allure, car l'heure du dé-
ipart approche, on se rend au monument
des Tarbais morts pour la patrie, où se
trouve la Fédération des anciens combat-
tants, venue porter des couronnes. Nos hô-
tes ont tenu à s'associer à cette pieuse
cérémonie ils en sont remerciés en ter-
mes excellents par le maire de Tarbes.
C'est fini. On se rend à la gare en cortège,
au milieu d'un enthousiasme sans cesse
grandissant. Les messagers de la jeune
Amérique garderont de leur passage à Tar-
bes un impérissable souvenir.
LES FÊTES DE TOULOUSE
Toulouse, 15 août (dép. Petit Parisien.)
Un très grand nombre de Toulousains
étaient massés aux alentours de la gare.
Bien qu'en raison de l'heure tardive, les
Légionnaires aient dû gagner tout de suite
leurs hôtels, une manifestation spontanée
de la population les salua dans les divers
quartiers de la ville. A neuf heures, une
retraite aux flambeaux eut lieu dans le
plus grand enthousiasme. Le colonel Emery
dut paraître plusieurs fois au balcon du
Capitole, pour répondre aux vivats de la
foule. Un vin d'honneur fut ensuite servi
dans la salle des Illustres. La fête de nuit
obtint un magnifique succès.
M. Saint, résident de France à Tunis
est arrivé hier à Marseille
L'apaisement s'est fait dans la population
et la Tunisie a retrouvé la prospérité.
Marseille, 15 août (dép. Petit Parisien.)
M. Saint, résident général en Tunisie, est
arrivé aujourd'hui par le paquebot Duc-
d'Aumalc. Très affable, M. Saint a bien
voulu me confier pour les lecteurs du Pe-
tit Parisien ses impressions de six mois
de séjour à la résidence générale de Tu-
mis
Quand je suis arrivé à Tunis, il y a six mois,
J'ai trouvé là-bas, il me faut bien l'avouer
maintenant, une situation un peu difficile.
y'état de siège avait dû Etre maintenu, bien
que la guerre fût Unie, en raison de lï pro-
pagande extrémiste du/parti jeune tunisien et
de refferves'Cie'nice qui se manifestait en Tuni-
frie, comme dans toute l'Afrique du nord, parmi
Je monde musulman. Six mois ont passé, l'agi-
talion a diminué eb une scission s'est pro-
duite parmi les jeunes Tunisiens, les uns, in-
fluences certainement par ce qui se passe dans
la TripoHbaine italienne, dans le Maron espa-
gnol, dans l'Inde menue, n'ont rien abandonne
de leurs aspirations nationalistes et extrémis-
rt,os les autres, revenanU a une plus juste
appréciation des faits, ont compris que les Tu-
nisiens n'avaient qu'à gagner à faire montre
de 1a plus grande loyauté l'égard de la
Franche. Tout en demandant le maximum des
(libertés que permet le traité du Bardo, ils se
sond rapprochés de nous. Il y a là une ikn-
danee manifeste vers l'apaisement que je suis
heureux d'enregistrer. Leur collaiboration loyale
est maintenant assurée.
Au point de vue économique, la situation
n'est également améliorée très sensiblement et
ce n'est pas sans une réelle satisfaction que
je puis vous dire ceci le pain est vendu en
Tunisie 1 fr. le kno, moms oher que par-
tout ail-eurs, que ce soit en Adgéric ou en
France. Le retour à la liberté commerciale,
auprès la levéa de l'état de siàçe a produit la
meilteure impression en Tunisie. Une reprise
des affaires se manifeste déjà. La récolte des
céréales, quoique un peu inférieure aux pré-
'visions, est bonne et va permettre les expor-
tations- La récolta des olives est magnifique et
['huile sera abondante. Il y aura beaucoup de
Nia.
En résumé, la situation de la Tunisie est
tout à fait satisfaisante. Nous n'avons rien
b y redouter des convuls'ons qui secouent
aotueltement le monde de l'Islam. La France
ne peut que se félioiter de la situation
actuelle.
M. Saint va se rendre dans la Haute-
Garonne, puis daus le Jura et ensuite à
Paris. Il sera de retour en Tunisie vers le
UNE CÉRÉMONIE EN L'HONNEUR
des volontaires étrangers pendant la guerre
Dimanche prochain, les étrangers qui, en 1914,
«'engagèrent et combattirent sous In drapeau
français célébreront l'anniversaire de leur en-
rôlement par une grande cérémonie commëmo-
rative, qui se déroulera dans là cour d'honneur
des Invalides.
On se rappelle ce que fut, en 1914, l'élan de
ces étrangers qui, spontanément, vinrent
offrir leur vie à la France attaquée et de quel
héroïsme ils firent preuve, durant la' guerre.
Le gouvernement, le corps diplomatique, les
grands chefs militaires. 1 Academie française,
la presse française et étrangère participeront
à cette manifestation, à laquelle prendront part
toutes les sociétés d'anciens combattants étran-
gers de l'armée française, assistés de? délé-
gations des combattants français et alliés.
Tous les anciens volontaires étrangers qui
n'appartiendraient pas encore à un groupe
oonstitué, sont priés de retirer des cartes d'in-
vitation à la permanence de la Fédération des
volontaires étranders au serutce de ta France,
9, rue de Valois, Paris.
N9 40. Feuilleton du Petit Parisien du 16-8-1921.
LUCETTE
GRAND ROMAN INEDIT
PREMITRE PARTIE
LE NID DE VIPÈRES
XV (suite)
Allons, ee n'est pas une raison parce
qu'il y a une mauvaise carte dans notre
jeu pour abandonner la partie. Regarde
l'araugnée, quand on a déchiré sa toile, elle
se remat immédiatement à l'oeuvre, et avec
de la patience et du travail répare le dom-
mage causé.
Je ne dis pas, fit Maurice avec une
moue significativé, mais l'accroc est de
taille.
Ursule haussa les épaules.
Veux-tu que le te dise, Maurice, le
fond de ma pensée
Dis toujours.
Ni bien 1 je n'ai jamais eu une en-
tière confiance en Couppot.
Je le sais, tu as, à diverses reprises,
manifesté une méfiance à son égard.
Méfiance qui t'indignait.
C'est vrai, je croyais au dévoue-
ment de cet homme.
Il n'y a pas de dévouement qui tienne
quand l'intérêt est en jeu.
Je le saurai désormais.
Un homme averti en vaut deux.
L'avertissement est dur.
Copyright by Jacaues Brlenne 1921. Tous droits de
reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
UN DISCOURS DEJ. RAOUL PERET
LA FRANCE A DROIT A SA PLEUIE SÉGKHiTÉ
Couhé-Vérac, 15 août (dép. Havas.)
M. Raoul Péret, président -de la Cham-
bre, a prononcé, au concours agricole qui
était présida par M. Puis, sous-secrétaire
d'Etat à l'Agriculture, un discours dont
voici les principaux passages
Il ne m'appartient pas, à la place que j'oc-
cupe, sans manquer à un devoir essentiel de
neutralité, de définir une politique mais il ne
m'est pas interdit d'indiquer ce qui en apparatt
comme l'opinion certaine de l'immense majorité
des représentants du pays.
C'est une absurdité que de prétendre que la
France républicaine a des visées Impérialistes,
qu'elle poursuit des buts de conquête et d'an-
nexion. Elle- vivait tranquille, en plein labeur
pacitlque, avec le souci insuffisant, peut-dtra,
d'apurer sa défense, quand elle a été victime
de l'agression allemande jamais elle n'a songé
à atlaquer qui que ce soit, elle s'est bornée il
repousser l'envahisseur. Victorieuse aujourd'hui,
au prix des pertes le: plus douloureuses, que
demande-t-clle ? Proclamons-le bien haut elle
réclame sa sécurité rien que sa sécurité, mais
sa pleine sécurité. Aucun océan ne nous sépare
de l'ennemi d'hier dont les frontières sont li-
mitrophes des nôtres, et, il cet égard, notre
situation géographique est bien différente de
celle de la Grande-Bretagne ou de l'Amérique.
Avec la Belgique, nous sommes exposés au pre-
mier choc. Alors, qui peut, de bonne foi, trou-
ver mauvais que nous exigions le maximum de
garanties afin de réduire au minimum les ris-
ques d'une autre guerre dont nous repoussons
1 Idée avec toute l'horreur des souvenirs de la
dernière tuerie
Le désarmement de l'Allemagne ne doit pas
seulement consister dans la destruction du ma-
téricl ancien il convient d'exercer sur ses fa-
brications un contrôle permanent qui ne lui
permette pas de forger des armes nouvelles, et
nous apercevons trop c1airement dans la Haute-
Snéste un immense foyer de production guer-
rière pour ne pas nous oppnser à ce qu'elle
soit en totalité attribuée à l'Allemagne.
Si l'Allemagne ne paie pas
les sanctions doivent jouer automatiquement »
Le président de la Chambre expose le
but de notre politique en Orient, tout
entière consacré au maintien de notre
influence. Puis il affirme notre droit aux
réparations
Réparations qui oserait nier nos droits à ce
point de vue ? Nombreux sont ceux qui persis-
tent penser que la France aurait du avoir
vis-à-vis du vaincu de la même attitude
que le vainqueur avait prise vis-à-vis d elle en
et que, vraiment, les alliés ont montré une
bienveillance excessive en tolérant si longtemps
les doléances du débiteur et la discussion de
sa capacité de paiement. A tout le moins nous
çoncedera-t-on que faute de paiement aux
echéaneee. les sanctions édictées par l'accord
de Paris devront automatiquement s'appliquer.
Il ost remarquable que plus nous sommes con-
ciliants, plus l'Allemagne est arrogante.
Protection et répartition
Après un éloquent éloge des services
rendus au pays par les populations ru-
rales, M. Raoul Péret a pas^é en revue les
événements actuels il a terminé ainsi
Une certaine inquiétude, mêlée d'irritation, se
manifeste dans tous les milieux. quand on eons-
talc les obstacles que rencontre l'application
du traité de Versailles. La paix est acquise
c'est un fait mais l'acte solennel qui la con-
sacre ne s'exécute qu'au prix des pires diffi-
cuites.
Une nation de proie comme l'Allemagne est
un danger •perwH.'nent pour ses voisins les plus
proches, et nous devons dire, en modifiant la
vieille formule: pour conserver la paix, il s'agit
moins de préparer la guerre que d'emnecher
1 ennemi d'hier de la préparer. Il est, au sur-
plus, assez naturel que celui-ci emploie ses res-
sources à payer les indemnités qu'il doit aux
victimes de son crime, non à refaire une armé
et des canyons. Et ce langage-là, tous les peu-
ples le comprendront, s'il est tenu avec fernneté
et aussi avec persévérance. Il a été entendu
de grande République américaine, dont l'ami-
tié pour la France se manifeste chaque jour
plus forte et plus confiante, il est celui du
Parlement français, il est celui du pays tout
eotier, qui veut la paix garantie, durable, cHll-
nibive.
Voilà, messieurs, ce que nous pensons, ce
que vous pensez indiscutaltlement vousTrnftme«>.
Certes les secousses violentes de la guerre
auront des répercussions lointaines nul
n'imagine que nous puissions avant de loin-
gues années revoir les temps heureux qui ont
précédé le conflit et qui nous en ont masqué
le péril. Mais la France possède une grande
force morfale elle a conservé depuis 'heure
tragique où sa frontière a été violée, un calme
admirable, cela parce qu'elle avait le bon droits
pour elle. C'est la grande idée de justice qui
l'a soutenue dans la défense, c'est eUe qui la
soutient dans ses revendications, c'est elle qui
a triomphe sur les champs de batâille, c'est elle
qui doit l'ernporter dans le conseil des alliés.
Désarmons l'Allemagne, fermons Ies portes
de ses arsenaux, obligeons-la restaurer les
régions qu'eue a ruinées, la justice le veut.
Pour cette oeuvre de protection et de réparation
indispensable à la vie même de la nation, les
gouvernements qui l'accompliront sans défail-
lance trouveront derrière eux tous les bons
citoyens.
DEUX ORAGES SUR PARIS
La foudre tombe rue de Jarente
Deux orages ont éclaté hier, à deux hontes
d'intervalle, soir la région parisienne, mettant
en fuite les promeneurs venus de banlieue et
de province qui commençaient à envahir bou-
levards et promenades, et gênant un moment les
Parisiens qui étaient allés, dans une banlieue
lointaine, goûter les joies de la campagne.
Le 'premier a éclaté vers une heure et demie
d- l'après-midi. Tandis que l'averse qui dura,
longtemps semait le désarroi parmi la fouie,
la foudre se faisait entendre à diverses reprises.
Cela dusa une demi-heure.
Puis le soleil reprit ses droits, dissipa les
nuages et le ciel redevint serein.
Malheureusement la foudre était tombée, 6,
rue de Jarente, traversant les sixième et cin-
quième étages de l'immeuble, blessant au bras
droit une locataire, Mme Mathilde Morand, âgée
de trente-six ans, et causant des dégâts maté-
riels assez importants.
Vers trois heures et demie, nouvelle alerte. La
pluie encore et dans le lointain de nouveau, le
grondement du tonnerre. Peu après, c'était flni
et les promeneurs prouvaient abandonner les éta-
blissements dans lesquels ils avaient cJiercbé un
abri m orne nia lié.
Peuh 1 Tôt ou tard il y aurait eu un
conflit entre vous deux. Et puis, après
notre triomphe, Couppot eût été de plus
en plus exigeant, de plus en plus insa-
tiable et tout à fait compromettant.
Sombre, Maurice arpentait la pièce..
Les idées qu'Ursule venait d'exprimer,
il les avait eues souvent lui-même.
L'air goguenard de Goupp,ot, ses deman-
des parfois singulières, ses familiarités
souvent déplacées n'avaient pas été par
moments sans l'amener à se poser la redou-
table question
Que demandera oet homme le jour où
j'aurai atteint le but que je poursuis ?'
Maintenant, la situation était pire encore.
Ah soupira le Rousseau, s'il a l'en-
fant, il tient le bon bout.
C'est vrai. Mais a-t-il l'enfant ? Telle
est la question.
Il l'a. M'en doute pas.
Même dans ce cas, rien n'est encore
perdu, car tu as une alliée puissante dans
la place, une alliée qui est aussi intéressée
que toi dans l'affaire.
C'est de Valérie que tu veux parler ?
Justement.
Mais que peut-elle ?
Elle peut tout. Crois-moi, mets-la au
courant le plus vite possible.
Bigre 1 La mettre au courant. Ça peut
être dangereux.
Il faut dresser les deux beffles-sœurs
l'une contre l'autre.
C'est une besogne inutile en ce qui
concerne la marquise. Elle déteste déjà son
neveu
Raison de plus pour que la comtesse
déteste l'enfant inconnu qui va frustrer
son lils, qui va lui ravir l'héritage espéré.
Le notaire s'était tu.
Son visage se déridait peu à peu.
SPORTIVE 1
LE ROUTIER AMATEUR R. GRASSIN EST LE MEILLEUR DES « AIGLONS
BELLEÎfOEE CRASSIH DENTS
Le Critérium des Aiglons, disputé de Paris à
Bou'logne-suT-Mer, puis de cette dernière ville
ù Paris, par un autre itinéraire, car il convient
d'assurer un minimum de variété aux épreuves
routière*, ce critérium des jeunes routiers n'a
pas failli cette année à l'idée maîtresse qu'il a
inspiré. Le jeune champion qui en sort vain-
queur, Robert Grassin, répondait, en effet, plus
qu'aucun autre routier à !a définition de
l'Aiglon » il bat heureusement les meilleurs
homnm de sa catégorie et, par surcroit, les
bons routiers professionnels, qui semblaient ce-
peudant devoir dominer le lot dans cette épreu-
ve en deux étapes, dont deux coursés différen-
tes et par le parcours et par les difficultés à
surmonter. Grassfn est jeune, mais taillé en
athlète, il s'imposera certainement en ne man-
quera pas de bril'ler bientôt au tout premier
rang des gloires françaises de la route. La cour-
se, que nous devons à l'Echo des sports, ne
pouvait mieux faire, après avoir en u sor-
ti » de fautivement Humain Bellenger, que de.
faire connaître le nom de Grassbn au public des
sportsmen français.
De Boulogne à Paris
Le départ fut donoé il 4 heures au bas de la
côte de Saint-Martin aux 41 concurrents arrivés
samedi dans les délais réglementaires.
La pluie tombait déjà et devait rendre la der-
nière étape du Critérium très dure.
A Péronne (à 146 kilomètres du départ).
A 10 h. U2, passent Grassin, Detreille, Lac-
queli>ay, Despontin, Gal.ier. Piris, à 30 secondes,
Degy. Arrive ensuite, à. 10 h. 32, Chaasot.
A Senlis (250 kil.). A 1 h. 58 m. passent,
Grassin, Detreille et Lacquehay. Vlennent en-
suite Bidot, Despontin, Goamans et Dhers
2 h, 2 m. Passent 2 h. 8 m. Juseret et
Godart.
A Meaux (275 kil.), sont contrôlés dans l'or-
dre Lacquehaye, Grassin et Detreille, à 15 h. 17:
Dhers et Desp'ontin il. 13 h. 22 Bidaut et Ju-
seret, à i5 h. Gatier et Anseuw, à 15 h. 42
Grosllmond, à 15 Il. 45.
A Malnoue, Laoquehaye, pris d'une défail-
lance, s'affale dans un fossé et abandonne. Peu
après, Detreille crève il est passé par Dhers,
tandis que Grassia, seul en tête, file vers le
stade Perehiug, où il fera une entrée iriom-
phale à 5 Il. 5.
Les classements
Les arrivées au stade Pershing se produisi-
rent dans l'ordre suivant
1. Grassin, en 12 h. 53' Dhers, 12 h. 59'
3. Detreille, 13 Il. Ol' 4. Despontin 13 h. 10' 28";
5. Bidot, 13 il. 1C 6. Juseret, 13 il. 21' 10";
7. Gatier. 13 h. 23' i«"; 8. Anseuw. 13 h. V 9. (Joo-
mans, 13 h. 32' 10" 10. Grofiiraonri 13 h. 34'
11. Degy; 12. uerbault; 13. Nempun; 14, Godard, etc,
Le classement général des deux étapes s'éta-
blit ainsi, c'est donc celui qui clôt le Critérium
des Aiglons 1921
1. Grasaln, 2i H. 30"; s.' Dbers h. 53' M";
3. DetreiBf, 2i Il.* Ii": 4. DtVf)onim, Si h. 4'
5. Bidot, 25 Il. 10' 4"; 6 Juseret, 25 h. W 49";
7. Gatier, 25 h. 16' 8. Ansenw, 'Si h. 25'
9. Cooroans, 25 h. 25' '¡9"; 10. GroS'llmond. h. 25' «"̃
11. Gerbault; lî. Nempon; 13. Godard.
AU STADE PERSHIN&
Pour une journée, le stade Pershing fut trans-
formé en vélodrome, et sur la piste en cendrée
se déroula une série d'épreuves organisées pour
encadreur les arrivées des Aiglons.
Les épreuves furent intéressantes, auoune
crevaison, aucune chute, auou'ti incident ne vin-
rent troubler la bonne marche du programme
les coureurs, sélectionnés, firent preuve de beau-
coup d'adresse et les arrivées furent très régu-
lières. Malgré ]a pluie, plus de 5.000 speeta-
teuns avaient fait le déplacement lointain de
Joinville,
Au laver du rideau, Morel. confirmant d'ex-
cellentes dispositions, enleva la. première pl'ace
de la course réservée aux élèves de l'école Jac-
quelin, et Chardon battit Veillet et Devoissoux
dams le prix Franck-Henry.
Le clou de la réunion était le match franco-
bellige, auquel participait u.ne pléiade de cham-
pion*. L'épreuve se courait en 3 manches de
10 kilométrée avec classement par points
(sprinta tous les 2 tours).
Rourain BdLïariger qui, l'an dernier. avait ga-
goé le Critérium des Aiglons, se montra le meil-
leur du lot. Adroit et rapide, Il domina la situa-
tion et battit Francs Pélissier.
L'équipe française fut particulièrement briJ-
lante et les' fameux routiers Scieur, Lambnt,
Heugshem, Mottiat durent s'ineddner devant la
vntesse des Bellenger, PélisSier, Alavoim; Bar-
thélémy, Gooth-als. Thy« eut de jolis enlevages
le gagnant des Tours de France 1913, 1914 et
i920 paralt en bonne forme s'il dispute le pro-
oharn Paris-Brest-Paris, 11 s'imposera comme
favori.
Voici les différentes classements
Première manolie. 1. BellanKer 35 p 2 pé-
lissier. 2G p. 3. GoetSha'ls. 25 p. 4. lVvs.YÏ p
5. Mottiat, 20 p. 6. Barthélomy, 14 P. 7. Ala-
veine, 7 p. 8. Heugshem et Scieur p
10. Lambot, 4 p. France 107 p. • BeM-
Deuxième manche. 1. Bellenger, 36 p. 2. Pé-
lissrcr, p. 3. Barthétamy. 22 p. 4. Mottiat
21 .p.; 5. Thya, 20 p.; 6. Goethals, 12p.; 7. Lam-
bot, 11 p. 8. Alavoine, 4 p. 9. Scieur et
Heugshem, 2 p. France 101 p. Belgi-
que, 64 p.
Troisième manche. 1. BelleDger, 39 p.
2. Thys, 25 p. 3. Péliasier, 22 p. 4. Goethais,
20 o. 5. Alavoine, 19 p. 6. Barthélejnv, 20 p.
7. Scieur et Lambot, 7 p. 8. Heugshem, 4 p.
La suggestion d'Ursule n'était pas pour
lui déplaire.
L'idée de mettre Valérie dans le com-
plot lui souriait assez. Ce n'était pas bête
de dresser les deux belles-soeurs l'une con-
tre fautre 1
Après tout, conclut-il, il y a là une
partie à Jouer qui n'est pas perdue
d'avance.
XVI
Une fois de plus, le hasard allait servir
les plans de la misérable Ursule et de son
frère.
L'incendie de sa demeure et la mort si
dramatique de la Ber narde avaient été pour
Lucette un coup terrible.
La jeune femme venait de rassembler ses
brebis, lorsqu'ello aperçut tout à coup une
lueur rougeoyante monter du hameau.
seigneur, s'exclama-t-elle, le feu 1
Tous ceux qui habitent quelque demeure
écartée, perdue au milieu de la campagne,
comprendront ce que ce mot renferme
d'épouvanté.
La gorgo sèche, les mains tremblantes,
Lucette saisit son enfant et se mit à courir
dans la direction des maisons.
Un aboiement inquiet se fit entendre.
C'était le chien du troupeau qui sem-
blait crier ne nous abandonne pas.
C'est vrai, balbutia la bergère, j'ou-
bliais les bêtes 1
Elle revint près des brebis qui commen-
çaient à s'égrener le long du fossé.
Allons, Pataud, ramone la Blanche,
cria Lucette en désignant au fidèle gar-
dien la plus éloignée des bêtes.
En quelques bonds le chien fut sur la
vagabonde et lui mordit le jarret. 1
L'animal bêla et s'enfuit, mais bientôt,
10. Mottiat, i p. France 115 p. Belgique,
50 points.
Au classement final, France bat Belgique par
LI3s courses pédestres de vitesse fu-
rent disputées par los coureurs de la F .S.A.F.
Dacquay renouvela aisément ses victoires du
championnat des 100 m. et 400 m. dans d'-s
temps qui indiquent cependaatt une nette diffé-
rend! de clisse avec les amateurs Lorrain,
Mouflon, Téry, De-lvart.
Le handicap de mètres fut mené à vive
allure par Léon de Nys au 3' kilomètres, il
avait rejoint tous les concurrents, môme' La-
cère de Nys n'avait plus d'adversaires, et
gêné par la piste très lourde, il n'inquiéta pas
le record de Guillemot, faisant seulement
15 m. 27 s. Sa belle allure, son courage, nous
font espérer de lui de meilleures performances.
LES JOUTEURS NOVICES, MOYENS ET LOURDS
ONT TERMINE LEURS CHAMPIONNATS
Les habituelles épreuves de joutes lyounaises
qui, chaque année, a pareille époque, offrent aux
Parisiens un spectacle sinon très inédit, du
moins fort divertissant, se sont terminées, hier
auprès midi, par les finales des trois champion-
nats des novices, des poids moyens et des poids
lourds.
Le mauvais temps, principal ennemi des «pec-
tacles de plein air, a nui au suceès de celui-ci
Quelques épreuves de natation permirent à
Besnard de battre Richard et Kuntz sur 500 mè-
tres, tandis qu'un peu plus tard une course de
relais sur 200 mètres voyait le succès du mtîme
Besnard devant l'identique Richard et la place
fut laissée aux chevaliers du tabagnon, qui s'es-
crimèrent de leur mieux, sous une pluie aussi
enveloppante que peu sportive.
Dans le championnat des novices, P. Cavalîo
succomba d'abord devant Huan qui. lui-même,
dut s'incliner devant la lance victorieuse de
BortSchtold, proclamé aussitôt champion.
Le prix du Conseil général récompensait les
poids moyens. Lai'ond, vainqueur de Lausen-
çon et de Moulin, qui avait battu Rousset, se
livrèrent une lutte savante finalement, La-
fond eut le meilleur sur Moulin, confirmant son
titre de champion de France et faisant preuve
d'une belle supériorité.
Les poids lourds disputaient en champion-
nat le prix du Président de la République
J. Geltord, Raga;che, Vialiletet, A. Cellard, Deve-
deux, Dupuy, aux prises dans deux poules »
de trois, fnurnirent le spectacle attendu d'une
suite de passes intéressantes où la force n'ex-
cl liait pas l'adresse. J. Cellard, une fois de plus,
affirma sa maîtrise et fut vainqueur de Raga-
rhc, en match final, après les viotoires de Vial-
letot sur A. Gelilard ot de Devedeux sur Dupuy.
BOXE. Au Stadium Cuny. Résultats des
matclK's comptant pour le challenge de l'Auto.
Poids coq. Quarts de finale. Delber bat Hu-
bin aux points: Bossé bat Gourdin aux point.
Filtrai bat Mercier aux points. Buisson exempt.
Demi-flnales. FUliol bat Delber, 'forfait; Buis-
son bat Bossé, K.-o. au 4e round.
Finale en 4 rounds de 2 minutes. Buisson bat
Fi'.ho! aux points.
Poids mouches. Quarts.de finale. Nallier
bat Coulot, arrêté au 2* round après un combat
acnarné Billon bat Spitz au premier round;
Cusonnier bat Vamiichele par k.-o. au pr"mier
round. Bussol exempt.
Demi-finales. Billon bat Dussol par abandon
au premier round Cusonnlor bat aux
points.
Finale, Billon bat Cusonler auz points.
CYCLISME. La r. S. du Travail à la Mnnicipale.
Malgré le mauvais temps, un publie nombreux
a assisté au championnat de France des travail-
leurs qui se disputait au vélodrome de Vlnceimes.
Dans le championnat vitesse, Koirot, du C. 0. de
Paris a battu Gagnepatn et Pezave et dans la course
de primes, courue sur 10 kilomètres, Guillon est
arrivé premier en 16 m. 14 s., devant Gouvernéur,
Juliobe et Leroy,
ESCRIME. Le Tournoi de Dieppe. Le classi-
que tournoi d'escrime de Dieppe a donné pour sa
première journée les résultats suivants
Match inttTsalles 1. Salle Beudat (Paris), il vic-
toires 2. Salle Bertrand (Londres) 3. Salle Bour-
don (Mers) 4. Cercle d'esrrtme (le Dieppe; Salle
Mac Phersou (Londres) ô. noya Automobile Club
de Londres.
Match International entre équipes de tireurs
Equipe française (commandant Perrot, Cotli. Puecti,
Latour, Poizeau, major Lormeau, Deïeau-Sominel,
Eppler, d'Esparbf'S, commandant Langlois, Lerov),
bat équipe anglaise, par 81 victoires à 62.
LAWN-TElfWlS. La coupe Davis. Dans le
match final pour la coupe Davis, qui a eu lieu à
Clevelanfl i0hlo), entre l'Australie et le Danemark,
Anderson (Australie) a battu TegnCT (Danemark)
par 6/0. 6/2, 6/0. Norman-Feach (Australie) a battu
lngerlew (Danemark) par 3/6, 6/fi, 3/6, 6/2.
Le championnat féminin des Etats-Unis a com-
mencé a Fiire3t-Hil3S. 64 concurrentes sont Inscri-
tes, parmi lesquelles Mlle Suzanne Lenfflen, qui va
rencontrer pour «ou prwiier mai^h W" E
NATATION, Le record des 100 mètres battu à
Lille. Au cours d'une fête de natation, Lille,
le Tourquennois pa-don, qui s'impose véritablement
comme le meilleur nageur de vitesse que nous
ayons jamais connu, « abaissé le record de France.
des Ion mettes, nage libre, en 1 minute 7 secon-
des i A battant le record français, qu'il détenait
déjà depuis le 22 août 1920. A cette date, Padou, A
Anvers, avait nagé les 100 mètres en 1 m. 8 s S/s,
record battu le juin dernier à Tourcoing, ou le
nageur nordiste fit 1 m. 8 s., temps qui constituait
le record français, qu'il vient à nouveau de battre.
Grenoble, 15 août {dép. Petit Parisien).
•M. Pan; Perret, quarante-trois ans, fabricant
de parapluies à Grenoble, se rendait en sido-
car, accompagné de sa femme, de Revel &
Uriage par un sentier très aoeideirté. A un
virage, le side-car capota. Les deux touristes
ont été tués sur le coup.
toujours pourchassée, prit la tête du petit
troupeau qui, d'un trot allongé, marcha
vers le hameau.
Maintenant, dans la nuit qui tombait, la
lueur sinistre apparaissait plus distincte
une épaisse colonne de fumée noire mon-
tait toute droite dans le ciel, puis, à la
hauteur des cimes des plus hauts chênes,
se recourbait, s'éparpillait en longues traî-
nées noirâtres.
Lucette ne voulait pas s'avouer elle-
même ses terreurs eDle marchait très
vite4 sans rien dire, serrant bien fort Riri
sur sa poitrine.
L'enfant, à la fin, aperçut la lumière
inaccoutumée.
Ah 1 fit-il, en battant de ses deux
mains, regarde, maman, le beau feu c'est
plus beau que cet été à la Saint-Jean.
D'une voix, sourde, Lucette répliqua
Pauvre mignon, cette fois, par exem-
ple.. ce n'est pas un amusement, au con-
traire.
Riri secoua sa tête bouclée.
On ne pourra .pas danser autour,
alors, fit-il d'une voix boudeuse.
La bergère embrassa convulsivement son
fils.
Oh Riri, ce n'est pas exprès qu'on a
allumé ce feu-là, vois-tu. C'est probable-
ment un malheur, un grand malheur.
Les yeux bruns de l'enfant s'arrondi.
rent toute sa petite frimousse exprima
l'étonnement le plus grand. Il demanda
avec simplicité
Pourquoi que c'est un malheur ?
Paroe que le feu, au lieu de brûler de
m:auvaises herbes et des fagots, brûle cette
io:; de belles gerbes de blé ou de seigle.
C'est dans une meule, bien sûr, que le
feu a pris pour flamber ainsi.
PLAGES ET VILLES D'EAUX
UN PETIT TROU.
Un petit trou, soi-disant « pas cher Il,
ae differo d'un grand trou cher que par les
proportions. Dans le petit trou cù depuis
trois jours je respire l'air marin, on
trouve, encadrée dans des rochers, une
plage large qui fait partie d'une admirable
baie. Sur cette plage bordée de quelques
vagues bâtisses en bois et d'une ou deux
villas en pierre, rangées autour d'un
palace style 1900, on trouve une pâtisserie,
une modiste à l'enseigne Au Caprice, un
thé où l'on danse et un dancing qui s'ap-
pelle la Potinière, où l'on rencontre les
jerseys tango, chartreuse, mauve, mor-
doré, les plus imprévus et des pantalons
de flanelle blanche sous les vestons à mar-
tingale les mieux faits. Il y a aussi d'appé-
tissantes baigneuses, des amours de gosses
qui barbotent dans l'eau salée il y a sur-
tout la mer immense, bleue comme la
Méditerranée, parsemée de voiles blan-
ches sur un horizon immaculé de temps
en temps passe un énorme bateau à va-
peur qui, de loin, à l'air d'une île où un
géant fume sa pipe. Il y a encore un
petit bois argenté sous lequel s'abritent
quelques tennis parfaits, et, enfln, le bazar,
le grand bazar où l'on vend des lunettes
noires et des cartes postales représen-
tant des Bretons et des Bretonnes. heu-
reusement
Car dans ce village des Côtes-du-Nord,
vers lequel nous a poussé le désir d'un peu
do repos, on ne rencontre ni Bretonne, ni
Breton mon coiffeur est parisien, mon
agent de location compatriote de Depaquit,
le maître-d'hôtel, qui vient de me faire
payer sept francs un café avec du cognac,
règne l'hiver dans une brasserie des grands
boulevards quant à la petite dame très
nerveuse, très poudrée, très hautaine quai
m'a loué la dernière chambre dispon:ble
du pays », pièce ornée de photos de famille
ressemblance garantir» encadrés d'ors
rougeâtres, la petite dame qui me cède pour
une quinzaine son espèce d'alcôve sans con-
fort au prix d'une chambre d'hôtel sérieuse,
possède une silhouette qu'on serait moins
étonné de rencontrer entre les Batignolles
et la Trinité qu'ici, à deux pas de Plancoët.
Mais enfin, nous respirons gratuitement
l'air salin, tous, citadins et citadines, « jeu-
nes filles on Heurs» » et bébés, en marche,
jouant au croquet ou étendus sur le sable
chaud qui, tout à l'heure, à la marée haute,
va disparaître pour revenir à la nuit.
Alors, tout le long de ces kilomètres de
grèves et de falaises que l'œil embrasse du
sommet d'un cap couvert de mousse, domi-
nant l'ensemble on verra s'allumer les cent
lumières d'autres petits trous qui possè-
dent leurs potinières en miniature, leurs
dancings à orchestre réduit
Et des salles virginales
où l'on boit du thé très pâle
comme si, pendant la belle saison, le bon
Dieu, qui veille sur les Parisiens, éparpil-
lait aux bords de l'Océan des petits mor-
ceaux do capitale avec tous ses péchés mi-
gnons, ses habitudes, ses manies et ses airs
à la mode. Pourtant, à l'instant. même où
j'écris ces lignes, je vois ld-haut se déta-
cher contre un ciel légèrement rose, la gri-
saille du vieux bourg dont les habitants,
toujours invisibles, restent étrangers au
mouvement bariolé d'en bas. et je finis
par me demander si les indigènes ne sont
peut-être pas partis pour Paris, afin de
prendre le frais aux Buttes-Chaumont ou,
en véritables connaisseurs, d'essayer nos
nouveaux bateaux-mouches. Vanderpyl.
Des maisons s'effondrent à Chinon
Chinon, 15 août (dép. Havas.)
La nuit dernière, par suite de circons-
tances inconnues, une partie du coteau sur
lequel se trouve bâti le château de Chinon
s'est effondrée, entraînant deux maisons.
Trois autres maisons sont sérieusement
menacées.
On a fait évacuer, dès hier soir, toutes les
maisons de cette partie du coteau
On craint que le mur de soutènement qui
protège la rue de la Vrèche ne cède sous
la poussée des terres, ce qui entraînerait
l'envahissement d'une grande portion de la
ville par les terres et rochers qui descen-
dent du cotea.u.
LE PROCHAIN COMBAT DE CARPENTIEr'
Londres, 15 août {dép. Petit Parisien.)
Il se confirme, dans les milieux sportifs, que
Carpentier aurait l'intention de se rencontrer
à Londres avec un autre boxeur dont le nom
n'est pas encore connu.
Le match aurait lieu vers la fin d'octobre ou
le début de novembre, à l'Albert Halt, et il se-
rait organisé par le major Arnold WiLson.
L'Evening Standard, qui rapporte cette nou-
velle, croit savoir que l'adversaire de Carpen-
tier sera probablement soit Cook, Martin ou
Moran.
Le major Wilson, qui a discuté ies détail
du match avec Carpentrer et Deseamps, doit ren-
trer ce soir de Paris.
Un jeune Parisien se noie à Amiens
Amiens, 15 août (dép. Havas.)
M. et Mme Bucaylet, demeurant 10. rue Cha-
pu, à Parls, venus à Amiens voir leur flls
Roger, ébéniste, faisaient une partie de barque
sur la Somme.
A un endroit où la rivière est très dange-
reuse, le père et le fils Bucaylet, s'étant levés
pour se remplacer aux avirons, firent chavi-
rer la barque dont les passagers tombèrent à
l'eau.
Le fils, âgé de dix-huit, ans, coula pic. Un
témoin de la scène, M. Victor Lonchamp6, qua-
rante-neuf ans, teinturier Amiens, se jeta à
l'eau et essaya de lui porter secours. Pris dans
un tourbillon, il coula à son tour.
M. et Mme Bucaylet. qui avaient pu s'accro-
cher à la barque, ont été sauvés.
églises de Paris de la fête de l'Assomption, les
A Notre-Dame, avant les vêpres, Mît Duàuis,
archevêque de Paris, a -reçu solennellement la
profession de fol de NN. SS. Odelin, ]>febvre et
Lapalme, nommés protonotaires apostoliques.
Si petit qu'était Riri, il était déjà un fils
de la terre. ayant vu les gens courbés sous
l'ardent soleil, moissonner les épis d'or, il
avait, pour le blé qui donne le pain, cetta
espèce de respect religieux qu éprauvont
tous les paysans.
Ah lit-il, en écartant ses deux peti-
tes mains, c'est du blé qui brùle ?
Il était devenu grave, le petit homme.
On devinait que cela lui paraissait sacri-
lège. Après un stlence, i. demanda
Qui est-ce qui a mis le feu au blé,
dis, maman ?
La mère secoua lg tête.
(Les histoires sombres d'incendiaires
qu'on se raconte encore aux veillées la
'hantèrent
On ne sait jamais fit-elle.
Avec l'esprit mobile des petits, Riri,
maintenant, s'était rapri8 au oharme du
spectacle étrange. Les flammes montaient
de plus en plus éclatantes, de plus en plus
sinistres.
Ce doit être une bien, bien grosse
meule qui brûle, maman.
Oh 1 oui, soupira la paysanne.
Peut-être que ce sont les grandes
meules du père Ribaud.
Ces meules-là, Riri les connaissait bien
pour en avoir été chassé maintes fois ave-c
les autres galopins du hameau par la voix
grondeuse du propriétaire.
Jésus gémit Lucette, pourvu que tu
ne dises point vrai, mon enfant Car les
meules au père Ribaud ne sont qu'à trente
mètres des hangars, des maisons. Si les
maisons brûlaient Si la nôtre était
atteinte par l'incendie Que deviendrions-
nous, Jeannot ?
Cette catastrophe à laquelle le bambin
n'avait pas songé le frappa de stupeur.
ETRANGE AGRESSlOrEN'FOBÊT DE FONTAINEBLEAU
Tandis qu'il attendait son patron,
un chauffeur est blessé par un soldat
M. Hf»ori Cartozzo. ingénieur, habitant Paris,
villégiature aplu«llera«nt u, rue Sylvain-Co-
iinet, à Fnntelnetileau. Tous les jours. sont
chauffeur 'le conduit en forêt où, pendant plu-
sieurs heurts, il fait une cure d'air au milieu
des sapins.
Dimanche après-midi, il stoppa sur la route
d'Eplsy, au carrefour de Diane, et alla s'asseoir
dans le bois, A quolques centaines de mètres.
Son chauffeur, M. Pierre (Magniat, qu'il a depuis
onze aus à son service, prit un pliant et se mit
lire un .journal auprès de sa voiture.
Une doini-iieure plus tard, il vit venir à lui
un militaire qui se dlrigeait vers Fontainebleau;
arrivé à sa hauteur, le soldat, un artilleur, lui
demanda comment il pourrait gagner la pro-
inenad»? du rocher d'Avo-u.
M. Magniat répondit qu'étranger il la région
11 ignorait les sentiers de la forêt. Toutefois, il
put Indiquer à son interlocuteur que le village
d'Avon se trouvait sur sa droite.
Le soldat remercia et poUrsuivit son chemin
tandis que le chauffeur reprenait sa lecture in-
terrompue.
Vingt minutes plus tard, M. Maguiat perce-
rait tout près de lui le bruit d'une détonation
Kn nn'ïmc temps il ressentit une vive douleur
flans le dos. Il se retourna et aperçut le soldat
qui lui avait demandé sa route s'enfuyant il
fumant.
Au bruit, M. Cariozzo «commit L'Ingénieur
s'empressa auprès de son chauffeur qui lui ra-
conta l'attentat dont il venait d'être victime.
Le projectile, après avoir traversé la toile
du dossier du pliant ainsi qu'une oekrture de
flanelle que portait M. Magniat, avait pénétré
su-dessus de la hanohe droite pour redescendre
dans la cuisse.
Le blessé qui perdait beaucoup de sang fut
transporté à la clinique de ta rue de Neuville,
où l'on va tenter l'extraction de la balle.
Le chauffeur a pu fournir à la justice un si-
gnaloment assez précis de son meurtrier qu'il
reconnaîtrait très aisément, déelarc-t-il. si, on le
lui .présentait. C'est un homme au visage très
coloré, de i m. 68 environ, coiffé d'un-bdret et
chaussé de brodequins avec bandes molletières.
L'auteur de cette étrange agression, dont on
n'est pas encore parvenu à s'expliquer le mo-
bile, donna à son interlocuteur l'impression
d'éprouver une certaine gène tandis qu'ils con-
L'aveugle et la femme cul-de-jatte
En un modeste logement de la rue des Blaaos-
Mantoaux. deux meadtants, un aveugle et une
femme cul-de-jatte, vivaient ensemble.
Le ménage faisait d'appréciables bénéûcas et
rapportait le soir au logis commun foree bou-
teilles de vieux vin. rapidement buts Il 18. santé
des passants charitables. D'autres infirmes par-
ticipaient joyeusernieiB-t à ces petites fétes cor-
poratives.
Malheureusement, ces réceptions se prolon-
geaient fort tard d'ans la nuit, et les dispute*,
les cris, la eliu-te rles bouteilles réveillaient les
autres locataires de l'immeuble.
Les plaintes affluèrent au eom-missarkit de
police. M. Cauilet, commissaire du quartier in-
tervint et expulsa le couple.
Sana se réclamer de la nouvelle législation
sur les loyers, l'aveugle et sa compagne quft-
tèrent la rue des Blanc-Nfaateaux et s'installè-
rent sur un terrain vague de la place Beau-
bourg.
A l'aida de quelques piqttets, de deux ou
trois planches, d'une vieille toile, Ils aménagè-
rent une tente de fortune, sous laquel-Ie Ws pla-
cèrent leur literie la cuisinière fut laissée en
plein air ainsi que trois énormes caisses, ser-
vit d'armoire et de garde-manger.
Les bonnes habitudes sont difficiles il .perdre
aussi chaque soir, le camping de la place Beau-
bourg prenait-il l'aspect d'une véritable cour
des miraic'ies.
Boiteux, manchots, bossus, faisaient franches
ripailles, au grand dam des voisins, qui ne tar- i
dèrent pas il provenir encore la police.
Les agents voulurent intervenir cannes, bé-
quilles, litres vides menaçants, furent brandis
contre eux.
M. Cautlet vint donc de grand matin prooé-
der à une nouvelle expulsion des ermites de la
place Beaubourg, qu'il trouva plongés dans le
lourd sommeil de l'ivrewe.
,Le mobilier et ses propriétaire* furent char-
gés sur une voiture à bras et conduite à la pré-
fecture de police.
Mais, lorsque les deux mendianla apprirent
qu'ils allaient être hospitalisés dans un bara-
quement du boulevard Jourctan, ils protestèrent,
exhibant six cents francs en b?ltete de banque.
Des amis leur trouvèrent un nouveau loge-
ment, où ils owt promis de vivre désormais en
paix. Sermnnt d'ivrognes
DE NOMBREUSES MALADIES
SE GLISSENT PAR LA BOUCHE
Une des pires formes de rhumatisme est
causée par le pus qui se forme autour des
dents sous les gencives. Cette formation de pus,
dénommée pyonrhée alvéolaire, est provoquée
par le tartre. Il faut recourir au dentiste pour
enlever le tartre déjà formé. Mais pour éviter
qu'il ne s'en reforme, faites usage de la
Pâte Dentifrice Cadum, préparation tout à fait
distincte des dentifrices orainafreg. Non seule-
ment elle cmpéche la pyorrhée, mais elle
rehansse l'éclat des dents, les nettoie à fond
et laisse Il la bouche une délicieuse fral-
cheur. En vente partout.
̃ I %# I ̃̃ I | DROIT, LARMES, «ta.
LEÇON$ PAR CORRESPONDANCE. Rua de Rivoli 53 PAR»
Les Pastilles Vichy-Etat doivent leur qua-
litt hygiénique à leur composition de sels
réellement extraits des sources de l'Etat, à
dose active sous un petit volume. Elles dissi-
pent les aigreurs et facilitent la digestion.
MAURICE ROSTAND
LE PILORI
ROMAN
< Le destin merveilleux et tragiqm
d'un être d'exception
̃̃BBHHi FIAMMAR1ON, 7 fr.
Notre maison. notre maison, répé..
tait-il. Alors, mon polichinelle et mon
beau cheval en carton, dis, maman, ils
brûleraient aussi
La Lucette n'écoutait ,plus rien.
On était arrivé au tournant du chemin.
Un talus abrupt dominait un des côtés
de la route. La jeune femme y monta.
Elle ne fut pas plus tôt sur cet obser-
vatoire improvisé, qu'un long cri de ter-
reur lui échappa.
Elle pouvait, en effet, de l'endroit où elle
se trouvait, plonger ses regards jusque
dans le bas-fond où s'abritaient les mai-
sors du petit bourg.
Le foyer d'incendie lui apparut au cœur
des maisons m6me.
Mon Dieu 1 Non Dieu 1 s'éeria-t-elle.
Ce ne sont pas des meules, c'est une mai-
son qui brûle. Oh I mon Dieu, il me semble
môme que c'est la nôtre 1
Les jambes couplées par la terreur, la
bergère posa l'enfant par terre et se mit à
marcher rapidement, sans se soucier, ni de
Riri, ni des brebis, ni de rien.
Tout à coup, dans le crépuscule, la voix
sinistre du tocsin sonna.
On venait de donner l'alarme et déjà des
paysans accouraient.
Quelques instants plus tard, la Lucette
arrivait devant le brasier. Elle vit comme
dans un songe les gens du hameau orga-
niser les premiers secours.
Elle restait là. hébétée, sans force, sans
voix, regardant brûler sa maison.
Une voisine avait emmené Riri qui
criait et pleurait ne songeant dans le dé-
sastre, dont il était trop petit pour appré-
cier toute l'ampleur, qu'à ses jouets perdus.
(A suivre.) Jacques Biiienne.
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