Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1920-05-21
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 126844 Nombre total de vues : 126844
Description : 21 mai 1920 21 mai 1920
Description : 1920/05/21 (Numéro 15788). 1920/05/21 (Numéro 15788).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG15 Collection numérique : BIPFPIG15
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : BIPFPIG37 Collection numérique : BIPFPIG37
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k604295x
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2008
45* ANNÉE -Ne 1S.7S8
OmECTIOll ADMlHISTBATHttl
1B-1Î-3O-23, rue d'EngMeu, Paria-I"
SMflMtw: Ont M7 -ŒL75 13.00
MtaMUMgrapbign: Petita«n-Firti
La publicité mt reçu»
à l'OFPICE D'ANNONCES
U do Itaitai, Par%. la fi«t. 17-M
XB0HNEMÎ3ITS Smott Smoà la
̃ Sein» et S.-et-O. 12.50
Franc» etColon. 25..
Étranger. 18. » 34j 64j»
VENDREDI
MAI 1920
Sainte Giselle
SOLEIL: ln.ih.4; «o*ch.«h. ai
LDItE pr. qa. la M plein le i
Tempe probable i nuageux
La Marine marchande
COMMENT VENIR A SON SECOURS
Je suppose que personne ne met en
doute la nécessité qui s'impose à nous
.d'avoir une marine marchande, je dis
une marine marchande capable, non
seulement de satisfaire aux exigences du
commerce extérieur français, mais aussi
'.de remédier à la crise du change par
l'extension des exportations, et d'assurer
entre nas colonies et la métropole le trâ-
fic qui peut, seul, rétablir l'équilibre
désirable eaire les ressources existantes
et les besoins croissante
L'exploitation régulière et intensive de
notre domaine d'outre-mer est devenue
une question vitale. Seulement, pour que
cette exploitation soit complète, il faut
avoir des bateaux et des équipages. Il
faut même que ceux-ci ne puissent plus,
sur un simple geste des agitateurs pro-
fessionnels, arrêter net la circulation et
les transports. Il est bien évident que si
'la situation actuelle se prolongeait et de-
venait un mal endémique, nous serions
-bientôt réduits par la concurrence étran-
gère à apparaître dans le monde comme
une nation de dernier rang.
A l'heure présente, notre flotte de com-
merce est revenue, très approximative-
ment, à son état d'avant-guerre, c'est-à-
dire qu'elle représente, comme en 1914,
une jauge globale de deux millions trois
cent mille tonnes environ. C'était déjà
insuffisant il y a six ans, puisque nos
bateaux de transport ne fournissaient
pas plus de 24 0/0 du tonnage général
entré dans les ports français, le reste
étant le partage des pavillons étrangers.
C'est aujourd'hui un simple appoint. En
effet, les calculs les plus serrés élèvent à
six et même à huit millions de tonnes
févaluation stricte de ce que la flotte
commerciale française doit compter.
Il est donc indispensable de cons-
truire, d'abord.
'Mais ce n'est pas cette question
que ,je veux examiner aujourd'hui. Je
m'en tiens à celle des équipages, qui
un caractère d'urgence beaucoup plus
^accentué et beaucoup plus impérieux.
i Elle est d'ailleurs assez complexe, en
¡..même temps que. pas. mal embrouillée,
t^parce qu'elle évoque toute une réglemen-
l dation surannée et désuète. A sa base se
"prouve l'mscri.ption maritime, vieille
1 institution datant de Colbert et qui fut
'1ongtemps bienfaisante, mais qui ne ré-
.pf5i4--p-ïa«,ausiv- complètement, que par.
•4e passé aux conditions actuelles de la
navigation, sans compter que des alté-
rations multiplies l'ont presque complè-
tement déformée. Veut-on un exemple
''de ses avatars? Un décret-loi de 1852
rqùalifië de ..désertion l'abandon de poste
commis par un inscrit maritime em-
l'barqué, et rend celui-ci justiciable des
^tribunaux spéciaux. Or, depuis cette
[époque, les syndicats ont reçu une exis-
ytence légale," avec le droit de grève
conséquence. Il est donc clair
:,¡qu'au moins en fait, ceci abroge cela.
Au reste, inscription maritime ou au-
wtres moyens, le recrutement normal ne
reuffisairmôme pas à assurer l'armement
de nos navires d'avant-guerre, lesquels,
{''pour compléter leurs équipages en spé-
[ égalités diverses, étaient obligés parfois
l'd'ernbaiicher des éléments douteux, dont
pa tenue, ou plutôt l'absence de tenue,
f ne faisait guère honneur au pavillon
'français.
Donc, il y a six ans, c'était le déficit.
Que sera-ce, dans quelques années, si,
comme il est à souhaiter, nous arrivons
tripler notre tonnage? On se heurtera
?.'à une impossibilité absolue, à moins
'd'avoir pu constituer, d'autre part, un
personnel navigant. Ce personnel est-il
-(très difficile à trouver? Nullement. Il
existe dans notre domaine colonial. Il
.se rencontrerait même au besoin ail-
leurs, si une législation vétuste ne nous
^interdisait d'imiter les Américains, les
.'Anglais, les Hollandais, les Norvégiens,
'qui puisent autant qu'ils veulent dans
"des pays nan soumis à leur domination,
Ha Chine, par exemple. Eh oui! Une loi
,.du 21 septembre 1793, toujours en vi-
• jgue'ur, s'oppose, par son article 2, à ce
fque l'équipage d'un navire armé con-
cienne plus d'un quart d'étrangers. Et
jaotre marine en meurt.
^̃Etranger, d'ailleurs, est bientôt dit,
^puisque, d'après la jurisprudence en vi-
gueur, cette qualification est attribuée
aux Marocains et aux Tunisiens, sous
prétexte qu'ils sont sujets protégés, tan-
dis qu'elle ne touche point les Anna-
mites, qui ne le sont pas moins. Pure
incohérence, mais qui cansacre une in-
justice à l'égard de gens dont le dévoue-
ment nous a été acquis pendant la
guerre, et qui prive en même temps nos
navires d'une source précieuse de recru-
Jement.
Cette anomalie écartée, qui peut l'être
d'un trait de plume, une double question
se pose. Voufons-nous posséder dans le
plus court délai la flotte commerciale
qui, seule, nous permettra, non seulement
de tenir notre rang dans le monde, amis
encore et surtout d'achever notre relè-
vement économique? Puis, cette ceuvre
accomplie, chercherons-nous à assurer
l'armement complet de nos navires?
Telles sont les deux données du pro-
blème. Pour résoudre la première, il suf-
fit d'avoir de la volonté et de la méthode.
Pour résoudre la seconde, il faut avant
tout abroger les dispositions devenues
caduques de l'acte de exception
faite, bien entendu, pour les comman-
dants et les états-majors. Ici, comme en
toutes choses, la liberté est un remède à
bien des maux. En la donnant aux arma-
teurs et aux capitaines, le Parlement
abattrait la première barrière qui s'op-
pose à ce que notre marine marcharide,
actuellement si mal en point, entre réso-
lument dans la voie du relèvement:
Lieutenant-colonel ROUSSET.
j^'pjjj" tes interpellations sur les grèves
se sont poursuivies dans le calme
M. Steeg a indiqué les mesures prises par le gouvernement
pour assurer l'ordre; MM. Cachin et Paul-Boncour
ont défendu la CL G. T.
La fièvre est tombée. ta température est
normale la Chambre retrouve son calme.
On discute tranquillement et les eéprits ne
s'échauffent pas en écoutant des thèses
contradictoires. C'est le fait du régime par-
lementaire que la tribune soit -,libre. Cons-
tatons avec plaisir qu'on sembl-a" revenir
aux saines traditions.
L'INTERPELLATION DE M. cachin
Le premier orateur est un socialiste. M.
Marcel Cachin. Il constate tout :d'abord que
le mouvement gréviste n'est pas. spécial à
la France il \3«t universel. On le retrouve
en Angleterre, aux Etats-Unis, au Brésil.
en Italie. en Espagne. Il est dû à une cause
générale d'incertitude et d'inquiétude, et.
pour la France, à des causes particulières
que M. Cachin énumère refus d'adopter
l'impôt sur le capital, renchérissement de
la vie, egoïsme de- la bourgeoisie, refus du
gouvernement d-a collaborer avec la- Ç. G.
M. Cachin, prenant la-défense des gre-
vistes, affirme que l'ordre a régné partout
et que les provocations sont venues du gou-
vernement.
Il ajoute
Le gouvernement a fait appel à l'armée, il a
dessaisi des pouvoirs de police les municipalité
socialistes sans qu'aucun détordre se fût pro-
duit.
M. Cachin poursuit sa démonstration en
protestant contre les arrestations et les
révocations, et contre la politique de M.
Millerand
On a dit, continue M. Cachin; que'Ses'midis-
très avaient hésite avant d'entrer àm$\ '«et te
voie. M. Coupat, par exemple.
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Enseigne-
ment technique se drease
Je n'ai jamais fait le pacte de Bordeaux et
̃ je n'ai pas ,de leçon à recevoir de vous.
M. Cachin conclut, applaudi par ses
amis, en faisant l'éloge des organisations
syndicales. Puis M. Steeg. ministre de l'In-
térieur, monte à la tribune.
DÉCLARATIONS DE M. STEEG
La Chambre est extrêmement nombreu-
se; et Plle écoute M. Steeg avec une grande
attention.
Le ministre de l'Intérieur, dans une for-
me très élégante, .prononce un discours où
l'autorité s'affirme ainsi que le souci du
maintien d'un large esprit de fraternité
entre, les
déclarations une véritable ovation.
Le gouvernement; dit-Il, a conscience d'avoir
été vigilant, modéré, mais énergique.
A quel moment la provocation serait-elle ve-
nue de nous ? 1 Est-ce lorsque le. i" niai nous
avons assuré la circulation des tramways qui
n'avaient -pas reçu l'autorisation souveraine ?
Et n'avons-nous pas vu dans les rues des pri-
vilégiés de l'automobile dont les voitures por-,
taient les trois lettres fatidiques C. G. T. ?
On dénance la provocation parce qu'il n'y a
pas eu abdication. (Applaudissements.)
Il poursuit
Contrairement à ce qu'a dit M. Çaehin,, il .y
eut bien des attentats contre ceux qui condui-
saient les locomotives et une véritable terreur,
exercée au domicile de ceux qui voulaient tra-
̃vaWler. (Applaudissements.)
Le gouvernement à sévi contre les excitations
criminelles. Il a considéré oomme délictuQux un
mouvement qui tendait à la ruine, du pay.s;
Nous avons eu recours à des moyens excep-
tionnels, maia nous étions en face d'une grève
exceptionnelle.Très bien Très bien !)
Contre la grève politique
M. St-ceg continue en examinant le rôle
que le gouvernement a tenu vis-à-vis de
'la grève, qui avait un caractère politique
Vis-à-vis d'une grève ordinaire, le gouverne-
ment a ptus d-e devoirs que de droits. Mais cette
grève avait un caractère politique. Elle a. com-
mencé par une intrigue des extrémistes contre
les dirigeants de la C. G. T. et s'est terminée
par un coup de force contre le gouvernement.
les institutions parlementaires et la vie maté-
rielle de ce pays.
On a voulu faire régner un malaise écono-
mique continu.
Depuis des mois, on s'attache à troubler par
des arrêts incessants la production et la circu-
lation. On veut créer chez nous une paralysie
graduelle qui laisse le pays sans défense.-
Le gouvernement s'est dressé contre cette
tentative. (Appl.).
Puis il pose cette affirmation vivement
applaudie
Notre devoir est d'assurer les services publics.
Ce faisant, nous n'avons pas été des briseurs de
grève.
Mais lorsque la grève a pour but avéré la
guerre civile, alors. oui. nous sommes des bri-
seurs de guerre civile. (Vifs appl.).
Si le gouvernement n'avait pu disposer que
de lui-même, ses moyens d'action eussent été
précaires. Il s'est adressé au pays. Le pays',
épris d'idéal dans' la démocratie, ne pouvait
s abandonner il l'anarchie où se seraient enon-
drés sa' victoire et son destin. (Appî.).
Les bonnes volontés défensives auxquelles
nous nous sommes adressés ont répondu à notre
appel avec un élan dont nous gardons un sou-
venir ému et reconnaissant. (Vifs appl.).
Il montre ensuite comment le gouverne-
ment sut prévoir
Gouverner, c'est prévoir.
Nous avons prévu les défections et préparé
les suppléants. Chemins de fer. 'gaz;: électricité
ont fonctionné, et la France a donné l'exemple,
de la bonne humeur et de l'énergie dans ces cir-
constances. Son idéal est fait d'ordre, de me-
sure et de raison. (Vifs appl.).
Les événements ont lnfligé eux extrémistes ré-
volutionnaires une leçon qui ne sera sans doute
pas perdue.
Les vagues d'assaut, pour employer l'expres-
sion belliqueuse des pacifistes qui n'admettent
le pacifisme que comme article d'exportation, se
sont brisées contre la solidité du bon sens na-
tional. (Vifs appl.)..
Au milieu des applaudissements répétés,
il conclut
Pendant ces trois lourdes et longues semaines,
le ministre de l'Intérieur a eu la préoccupation
angoissante qu'aucun coup irréparable, même
pour assurer l'ordre, ne frappât la fraternité
française et que la gloire de la France victo-
rieuse ne soit pas souillée, fût-ce un seul jour,
par la guerre civile. (Vifs appl.).
A vous de dire si notre conduite a été digne
des graves devoirs que les drcovistands nous
ont imposés. J'attends sans peur votre ré*-
panse.' (Vifs appl.).
En retournant à son banc, M. Steeg est'
vivement féticité par de nombreux dépu-
tés et par tous ses collègues du ministère..
DISCOURS DE ÏTPAUL-BONCOUR
M. Paul-Boncour prend maintenant la
̃ parole. La Ohambre suit attentivement
son argumentation, serrée, documentée,
présentée sous une très belle forme litté-
raire, servie par un beau talent d'orateur.
M. Paul-Boncour soutient cette thèse
la C. G. T. est légale, la grève est légale.
Ni dans sa composition, ni dans ses moyens,
ni dans son but, la C. G. T. n'a contrevenu
à la loi. Les poursuites sont donc injusti-
fiées.
Et "voici la démonstration. La C. G. T. est
l'organe naturel et légal du syndicalisme
français syndicalisme en qui on voyait
l'instrument de rénovation de notre pays.
Elle est une fédération de ndicats auto-
risés par la loi de 1884. EllF-est donc cons-
tituée -légalement,
Quant au droit de grève, rien dans le
code ne l'interdit et M. Paul-Boncour
rappelle qu'Emile Olivier, sous l'Empire,
se déclarait incapable de séparer la grève
juste de la grève injuste. En fait, la grève
est légale.
La C. G. T., organisme 'légal, an àéové-
M. PAUL-BONCOUR
tant une grève chose légale n'a donc
rien fait de rajKrëMnsîMe. Le (but de. la
grève était-il hors de la* légalité ? Pas 'du
tout, affirme l'orateur, qui précise
If est' établi'cheminots parce qu'ils réclamaient la nationa-
lisation des chemins de fer, doctrine soutenue
par tous les Parlements républicains jusqu'aux
étections du 16 novembre. (Appl. à i'ext, g.)
Or, il est. indéniable que la nationalisation,
même si elle avait partieVlement un caractère
politique, aurait des répercussions économi-
ques. et qu'elle intéresse par conséquent tes
syndicats vos poursuites sont donc illégales.
S'appuyant sur l'autorité de Waldeck-
Rousseau, M. Paul-Boncour affirme que les
syndicats peuvent s'occuper non seulement
de questions professionnelles, mais aussi
de. questions économiques. Or, dit-il, lana-
tionalisation est un problème économique.
Et, dans un passage applaudi, il ajoute
IL n'y a pas de réformes partielles, les réfor-
mes s'enchatnent, et c'est de leur série que
doivent sortir les transformations sociales.
On ne peut séparer les réformes d'un côté,
les transformations sociales révolutionnaires de
l'autre.
Vérité certaine et plus saisissante aujour-
d'hui, où l'on veut briser le cercle de fer qui
nous étreint, allant d'augmentation de salaires
à hausse croissante de la.vie. On ne le brisera
que par une large transformation économique
et sociale. {Appl. à l'ext, g.)
Puis il rappelle que depuis vingt ans le
parti radical réclame la nationalisation et
les monopoles. Mais M. J.-L. Dumesnil
fait cette interruption, vivement applaudi:
Nous n'avons jamais préconisé la grève géné-
rale pour obtemr ces réformes.
M. Paul-Boncour rappelle ce souvent
de 1914
Ceux qui veulent atteindre la C. G. T., même
dans son honneur d'organisation, française, ou-
blient qu'il y eut une hewre où ils étaient sin-
gulièrement attentifs aux paroles des dirigeants
de la G. G. T., alors qu'on croyatt à tort que les
ouvriers étaient tous inféodés à un antimilita-
risme tapageur. C'est par la voix de Jouhaux
que. sur la tombe de Jaurès, le prolétariat ré-
pondit « présent à à l'ordre de mobilisation.
Que M. Barres relise les articles qu'il écrivit
Et M. Maurice Barrés approuve
Oui, nos difficultés et nos divisions d'aujour-
d'hui sont les difficultés et les divisions d'un
jour.
Biles ne peuvent faire oublier a aucun de nous
l'accord du 31 juillet 1914, et nous demeuronq
reconnaissants à tous ceux qui, à cette date,
ont fait l'union sacrée. (Applaudissements.)
M. Paul-iBoncour poursuit étoquemment,
applaudi par l'unanimité de la Chambra
Partisan du travail intensif, adversaire de la
'sous-production, en temps de paix comme en
temps de guerre, j'estime que. quelles que
soient les épithètes qui s'entrecroisent, les hai-
nes qui se heurtent, au-dessus de tout cela, H
y a la France tout court, qui a le besoin le
plus absolu d'une production intensive. (Vif*
appl. sur tous des bancs.)
Cette intensité de production, e6le ne peut
être assurée que si l'on se résigne à une trans-
formation sociale. (Vifs àppl.), comme celle k
laquelle songeait la C. G. T.
Il conclut avec' force
Out, la France veut l'ordre; elle y a droit,
de par les cinq années où elle a tant soufferf»
de par les trois révolutions successives qui lui
ont assuré. -la faculté de conquérir légalement
ses libertés nouvelles.
Mais l'ordre ne peut régner que s'il s'affirme,
dans cette Chambre une majorité nettement
réformatrice.
S'il en était autrement, il n'y aurait pas seu-
lement des grèves encore, des vainqueurs et
des vaincues. Il y auwiit deux victimes la
France et la République.
M. Paul-Boncour reçoit, en descendant
de la tribune, de nombreuses marques'de
sympathie de ses amis.
Get après-midi, suite du débat.
LA DELIMITATION' DE LA SARRE
Le délégué allemand se retire
Berlin, .20 mai (dcp. Havas.)
Le Lokal Anzeiger annonce qu'à, la suite
d'un' désaccord avec les commissions in-
teralliées ohargées du. trac6 de la frontiè-
re du bassin de la. Sarre, le délégué alle-
mande 'lieutenant-colonel von Xyland«r,
M. Sonar Law, à son tour,
fait des déclaration
sur les entretiens de Hythe
Londres, 20 mai (dép. Petit Parisien.)
« Qu'est-ce qui a été décidé à Lymp-
ne ? a demandé hier aux Communes sir
Donald Mac Lean. Il est vraisemblable que
la démission de M. Poincaré, comme pré-
sident de la commission des réparations,
n'est pas sans rapport avec ce qui s'est
passé à Lympne. \ous regrettons vive-
ment cette démission, mais puisqu'elle est
un fait accompli, il me semble qu'il y a là
une occasion qu'on devrait saisir de trans-
férer les attributions de cette commission
à la Société des nations. La Ligue des na-
tions ne fonctionnera jamais tant qu'on
ne lui assignera pas une tâche précise. Ea
voici une toute trouvée. »
M. Bonar Law prit ensuite la parois
L'entrevue de Lympne n'a rien eu de com-
mun avec une réunion du Conseil suprême.
Son but était uniquement d'examiner les ques-
tions à discuter la Conférence de Spa. Le
premier point, qui fut envisagé à Lympne fut
la. date te oette Conférence. Les représentants
français et britannique, estimèrent d'un com-
mun accord qu'il serait avantageux que les
élections allemandes eussent lieu avant Spa," en
raison des indications qu'elles étaient suscep-
tibles de donner sur Tes dispositions possibles
du gouvernement allemand. Elle ;fut donc
ajournée au £i juin.
Le désarmement de l'Allemagne
Puis on. examina l'ordre du jour, et la
première question, très importante, qui y
fut inscrite, fut celle du désarmement.
Nous estimons, personnellement, que le
désarmement de l'Allemagne est la ques-
tion primordiale et essentielle du désar-
mement général dans le monde entier, et,
en conséquence, les mesures déjà prises
sont poussées activement en ce moment
pour accélérer le désarmement allemand.
Passant ensuite à la question des répa-
rations, M. Bonar Law déclara
Il y a eu, je crois, sur ce point, un malen-
tendu. Certaines informations ont paru dans la
presse qui ne sont pas exactes. On a parlé d'un
certain chiffre qui aurait été fixé. Or, de traité
de Versailles laisse aux Allemands: le soin de
faire des propositions concernant une indemnité
globale. On espère qu'ils feroat unie proposition
de ce genre à la Conférence de Spa. Tout ce
qu'ont fait nos représentants et ceux du gou-
vernement français a été de s'entendre pour
adopter un arrangement de ce genre, si la som-
me globale proposée par l'Allemagne est accep-
table. Le but de leur entretien n'était pas, en
effet, de se mettre d'accord pour faire une pro-
position aux Allemands, mais de se mettre à
même, par Leurs échanges de vues, d'examiner
et de critiquer les offres allemandes et finale-
ment d'y répondre.
Certains chiffres ont été mentionnées en
France, mais leur discussion ne pouvait avoir
aucun caractère définitif avant que les Aile-
mands eussent été entendus. Et o'eet ptan*
cette raison que je n'en signalerai aucun.
Un autre point soulevé par sir Donald Jfac-
Lean a trait à un droit de priorité à accorder
à la France. Je ne sais pas trop ce qu'on en-
tend par ces mots droit de priorité
Le gouvernement britannique a toujours re-
connu le rôle spécial joué par la France et a
toujours éte disposé 4 en tenir compte; mais
nous n'avons jamais dit que tes paiements
effectués jusqu'à une certaine somme par l'Al-
lemagne iraient à la France et que nous ne
viendrions qu'en second lieu. Nous ne l'avons
pas dit, parce qu'à mon sens, ce serait in-
juste, non seulement pour nous, mais pour
nos dominions, qui ont pris une part si grande
à la guerre.
Ce que nous avnns reconnu à la France, c'est
une proportion spéciale des versements qui se-
ront effectués par l'Allemagne. Nous avons
admis que, sur ces paiements, pour chaque
5 livres que atous recevrions, la France rece-
vrait 11 livres.
Passant, ensuite, à la question des dettes
interalliées, M. Bonar Law déclara que,
dans l'examen de cette question, les repré-
sentants britanniques et français s'étaient
bornés à reconnaître d'un commun accord
que, pour qu'on pût espérer une restaura-
tion économique générale, il fallait que les
dettes de guerre lussent payées.
La conférence de Spa
Mais cola ne signifie pas, dit-il, qu'un engage-
ment quelconque ait été pris concernant la fa-
çon dont ces dettes interalliées seront acquit-
tées. En somme, dit M. Sonar Law. le meeting
de Spa avec les Allemands constitue un pas
nouveau et selon moi c'est un pas en avant
vers la reconnaissance que nous sommes pas-
sés de l'état de guerre à l'état de paix. A Ver-
sailles, on n'a pas discuté avec l'Allemagne. A
Spa, voici ce qui va se passer, selon les ques-
tions à discuter. Les chefs du gouvernement al-
lemand vont se rencontrer avec les chefs des
gouvernements alliés. Il n'y aura plus d'échan-
ges de notes. Si le gouvernement allemand vient
vraiment à la conférence avec l'intention et le
désir d'exécuter un arrangement raisonnable,
eh bien 1 par cette méthode de consultation ou-'
verte. il y a un eapoir de revenir à l'état dé
paix. En ce sens, il est exact que nous aban-
donnions l'idée de recevoir de l'argent de l'Al-
lemagne. Nous envisageons désormais des res-
ponsabilités financières, en supposant que nous
aurons à supporter notre propre fardeau. Au
moment de l'armistice, nous n'avions pas le
meins du monde l'esprit de paix au fond du
cœur, nous étions toujours en guerre. Nous
nous exagérions les possibilités de paiement cre
à' Allemagne. D'un autre côté, il se manifeste
maintenant une tendance exagérée au senti-
mentalisme. Il n'a jamais été dans les inten-
tions du gouvernement britannique d'adopter
une attitude telle que les sacrifices, les priva-
tions, les ruines économiques causés par la
guerre seraient supportés par les nations qui ne
la voulaient pas 'et qui durent la subir, Nous
n'entendons pas demander à l'Allemagne de
payer plus qu'elle ne peut payer, mais ce serait
donner à la guerre une. étrange concîusion que
d'agir de telle sorte que des nations qui ont été
victorieuses soient laissées dans une situation
financière pire que celle des pays qui Font
perdue.
.premier accord franco-allemaud
'.ir l pour la circulation'
des grands trains internationaux
La conférence économique franco-alle-
mande a tenu sa première réunion, hier
après midi, au ministère du Commerce,
sous Ja présidence de M. Isàac.
En même temps que s'établissait ce pre-
mier' contact, une autre conférence de dé-
légués techniques des chemins de fer, après
avoir tenu à Paris deux séances plénières,
les 14 et 20 mai, sous la présidence de M.
Seydoux, sous-directeur des relations com-
merciales au ministère des Affaires étran-
gères, assisté du comte Wedel, conseiller
l'ambassade d'Allemagne, signait hier
matin un protocole réglementant, à la de-
mande de la France, la circulation de cer-
tains grands trains internationaux qui'doi-
vent traverser l'Allemagne.
Il s'agit des trains qui, partant de Paris
ou d'Ostende et se rejoignant à Cologne,
se dirigent ensuite, les uns vers Varsovie,
les autres vers Prague et Vienne.
..Un service direct de wagons-lits sera
établi pour Berlin.
LE COMITE CONFEDERAL DISCUTE TOUJOURS
Mais les corporations préviennent sa décision
en reprenant le travail les unes après les autres
Le comité confédéral national, sur qui la
C. G..T. 'a æporté la tâche de déterminer
quelle attitude les fédérations doivent
adopter désormais, n'a pu prendre encore
de décision on s'est borne à y défendre
les thèses extrémiste et modérée, la pre-
mière tendant à la continuation des grè-
vps, la seconde à ia reprise' du travail.
Cette confrontation a accusé tes divergen-
ces de méthode qui se son manifestée
depuis le dernier congrès des travailleurs
des chemins de fer, entre tes délégués de
cette corporation et les membres de la
C. G. T. En réalité, il ne reste- plus que les
représentants des cheminots pour s'obs-
tiner dans ,le système de la grève illimitée.
Soutenus par les révoqués, ils persistent
à critiquer la confédération et menacent •
d'agir seuls si '1e comité confédéral ne les
appuie pas: Parmi les délégués des unions
départementales, l'opinion dominante est
favorable, au contraire, à un retour aux
anciennes traditions de l'action syndicale,
qui n'envisageaient la cessation générale
•du travail; que comme Yuttima ratio des
iaasse* ouvrières. Caus-Jà ne cachaient
pas, hier, leur désir de voir le monde du
travail écarter ,les extrémistes d'entre ses
dirigeants. Le seul moyen d'atteindre ce
but est de réunir un nouveau congrès de
la C. G. T.. Cette solution. n'a pas encore
été suggérée offlciellement, mais il sem-
ble qu'elle se soit déjà présentée à l'esprit
de quelques-uns.
En attendant, le travail reprend partout
d'une manière très sensible, et les syndi-
cats de l'ameublement, après les autres
fédérations, ont décidé, dès hier, la ren-
trée de leurs adhérents.
La deuxième journée
L'a matinée, au comité confédéral, a été
prise tout entière par la consultation des
déléguées des unions départementales, com-
mencée la veille. Chaque orateur fit un
exposé détaillé 'de la marche des grèves
dans son secteur.
Il semble ressortir des déclarations des
délégués départementaux que l'ordre de
grève fut, dans l'ensemble, mieux suivi en
province qu'à Paris. Et certains secrétaires
d'unions n'hésitèrent pas à montrer leur
ëtonnement de ce que les travailleurs de
la région parisienne, réputés pour'être les
plus avancés, les plus extrémistes de tous
les ouvriers, aient mis si peu d'empresse-
ment à prendre part à une action que, de-
puis si longtemps, ils réclament.
A midi, l'audition des délégués d'unions
Avant de lever la séanp*,
M. Perrot, président de séance, donna Jet1,
ture du télégramme suivant émanant déjà;
fédération syndicale internationale:
A Monsieur Millerand, président du Conseil des!
ministres de la République it·attç2iss.
Monsieur le Ministre. De certaines nouvellesî
de la presse ayant un caractère indéniable Q'au-
thencité, il ressort que la Confédération géné-
rale du travail est menacée de dissolution et
que les militants du mouvement syndical fran-i
çais sont victimes, de la part de votre gouver-
nement, de persécutions contraires aux tradi-,
tions les plus élevées du peuple français. La
Fédération syndicale internationale proteste avec
la dernière énergie contre l'attentat commis par
votre gouvernement contre le prolétariat fran-'
çais et se réserve de prendre position pour la
défense des droits et l'autonomie du mouvement
syndical en: France comme ailleurs.
Pour la Fédération syndicale internationale,
E.-O. FlMMEN, J. OUDEGEEST,
secrétaires.
Continuer? Ne pas continuer?
Dès l'ouverture de la séance de l'après-
midi, le débat s'engagea sur la suite qu'il
convenait de donner au mouvement de
grève en cours..
De nombreux militants :prtreht part à la
discussion, notamment MM. Jouhaux. se-
crétaire confédéral Mêtrkèinvdè la fédé-
ration des métaux; Lardeux, des chemi-
nots Million, de l'union des syndicats du
Rhône Cassin, de la Loire-Inférieure
Reix, de la Dordogne, etc.
Deux thèses furent défendues. L'une
qui parait être soutenue par la majorité
confédérale prévoit la reprise immé-
L'agression ,bolcheviste
contre la Perse
Une note du ministre de Perse à Paris
apporte les renseignements, suivants sus le
bombarde-ment et l'occupation d'Enzeli par
une flotte et un corps expéditionnaire bel-
chevistes
L'amiral a réclamé enfin la remise des ba-
teaux de Denikine et l'occupation temporaire
du port d'Enzeli, en attendant le résultat des
pourparlers entre le gouvernement des soviets
et le gouvernement anglais. Il a été répandu à
l'amiral que
•i* Le gouvernement persan protestait con-
tre le bombardement d'un port neutre, sans
aucune provocation ou agression de la part de
la Perse et sans aucune déclaration préalable;
2° Les forces navales de Denikine s'étant ré-
fugiées à Enieli, port neutre ont été, selon les
lois du droit international,' désarmées et wter~
nées, et que, malgré cela, le gouvernement
persan était prêt à engager une conversation
à ce sujet avec les forces bolchevistes;
3° Le gouvernement persan ne pouvait ad-
mettre d'aucune manière Voccupatlon d'En-
tell.
V 100 SOO 500 K.
diate du travail l'autre chère aux re-
présentants des cheminots et soutenue par
quelques extrémistes préconise le dé-
clanchetnent de la grève générale de tou-
tes les corporations pour une durée illi-
mitée.
A ceux qui voulaient voir dans un ordre
de reprise immédiate du travail une capi-
tulation de l'organisation ouvrière, divers
orateurs répliquèrent en substance
L'autorité morale de la C. G. 1'. qui n'a
en' rien été amoindrie au cours de la lutte
ue peut que prohter de cette rentre* en ordre,
d'autant plus que le bien-fondé de la revendica-
tion de la C. G. T. la nationalisation des che-
mins de fer. a éU? reconnu par te gouverne-
ment, qui a déposé un projet de transforma-
tion du régime ferroviaire, et par le Parlement
qui s'en est saisi et se prépare il. le discuter.
L'un des délégués soutenant cette thèse
déclara
Nous estimons que le but vise est virtuelle-
ment atteint. L'opinion, saisie par ces vingt
jours de lutte, se rendra compte de l'insuffi-
sance du projet de réorganisation des clwrains
de fer déposé, par le gouvernement, et elle rc-
clfljTHwa «-lle-meme les solutions
la C. G. T. et son conseil r-conomiaue dti-ttti*»*»*
Le nombre des orateurs inscrits sur la
question étant encore imposant, la suite
de la discussion fut remise à ce matin.
A la fin de la séance, la commission ad-
ministrative de la C.G.T. s'est réunie pour
discuter de la situation et aussi, sans doute,
pour se mettre d'accord sur un texte de
motion qui sera soumis aujourd'hui au
comité confédéral.
LA FÉDÉRATION DE l'AMEUBLEMENT
ORDONNE LA REPRISE DU TRAVAIL
Après la fédération des gaziers, après
syndicat des tramways et omnibus: la fédé-
ration d-3 l'ameublement vient à sqn.tor.?,
de donner l'ordre de reprise immédiate du
travail.
PERQUISITIONS
chez MM. Monmousseau et Lacoste
Chef de district révoqué à la compagnie
de l'Etat, oe dernier détenait les
archives du 50 Soviet O)
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. Fa-
ralicq, commissaire à la direction de la
police judiciaire, a perquisitionnai, hier
matin, à la première heure, au domicile de
M. Monmousseau, 181, avenue de GHchy. Le
secrétaire fédéral des chemrnoU é,tait pré-
a;éi*J amené, l'après-midi, au cabinet
de qui. après lui avoir fait
subir TinteiTogaf,oire d'identité, l'a inculpé
de- complot, contre la sûreté intérieure d-3
?'Etat et de menées anarchistes.
.M. Montooûsïcau. formulé aucune
protestati0rt" il a .choisi pour avocat M*
Tandis que M. Faralicq se rendait avenue
de Olichy, M, Forgeront, commissaire de
police, se présentait 116, boulevard Ras-
pail, au siège de la Compagnie de l'Etat
pour le secteur dVla rve gauche. Il avait
mandât de perquisitionner dans le bureau
de M. Lacoste, chef de district, révoqué de-
puis peu et qui a disparu depuis sa révo-
cation, bien qu'il n'ait pas été l'objet d'un
ordre d'amener.
.NI. Lacoste faisait partie d'un groupe
communiste, le groupe Giraud. Parmi les
,papiers qui ont dans un meuble
à lui personnel et fermé à clef, on a décou-
vert un projet d'établissement d'un 5" so-
viet avec une liste des personnes appelées
à faire par- fie de cette section communiste.
On a également trouve des timbres humiflls
portant ..l'inscription* i Fédération coumu-
niste ̃ 5* Sectwh ''̃ Îe Commissaire
En dehors de ces opérations judiciaires,
aucun incident sérieux, n'a marqué la jour-
née on signale cependant qu'un inconnu
a tiré, vers onze heures du matin, rue
Brandon, un cou>p de feu sur un autobus
de la ligne « Port? Braflcion-Les Halles ».
Aucun voyageur n'a été atteint.
Dix-sept jours
en Russie bolcheviste
La république des soviets s'appellerait
plus justement les nouveaux
Etats-Unis d'Asie.
Mon premier soin fut d'aller converser
avec Stanislas Pôs&ovski, le ohef des
'hordes kirghises, qui se trouvait précisé-
ment à Moscou. Il était logé à l'ancien
hôtel National, réquisitionné comme son
voisin, l'hôtel Métropole. A plusieurs
reprises, en revenant de Chine par la Sibé-
rie, j'avais résidé dans «et* hôtel et je me
rappelais l'ancien personnel. Qu'étaient.
,ils. devenus tous? Ils- étaient disparus à
jamais, comme., 4'aiUe'urs- les autres com-
;iaerçan(s ou erop-loyés, de Moscou
Le chef des hordes kirghises me reçut
^précisément dans une chambre que j'avais
occupée ;l& hasard parfois est curieux.
(Cet .homme avait une tête superbe, Hère,
(énergique. Il avait le regard franc, le
geste noble. Quelle- allure différente dE
celle des sémites de la grande Russie 1
Et, hautain, il dédaignait de faire garder
sa porte par une vile Soldatesque. On pcu-
vait pénétrer jusqu'à -^ui sans passer par
une basse inquisition comme celle de
l'hôtel Métropole.
Stanislas Pesikovski s'exprimait assez
correctement en anglais et la conversation
s'engagea en cette langue. Je compris tout
de suite que les théories philosophiques
et sociales de Karl Marx ou des bolcheviks
étaient prodigieusement indifférentes aux
hordes kirghises. Celles-ci sont compo-
sées en majorité de purs-musulmans et en
minorité d'orthodoxes, qui conçoivent le
christianisme d'une manière absolumeni
différente de 4a conception européenne et
s'entendent parfaitement avec les adeptes
de Mahomet. Or, lesdites hordes ont,
depuis des temps immémoriaux, des moeurs
et des coutumes absolument orientales,
que les bolcheviks, fort habilement, ont
strictement respectées.
Nous conservons notre « self govern-
ment m'affirma Stanislas Pestkovski.
.Personne r'intervient dans nos affaires in-
térie'ures. mais -«nous faisons partie de la
OmECTIOll ADMlHISTBATHttl
1B-1Î-3O-23, rue d'EngMeu, Paria-I"
SMflMtw: Ont M7 -ŒL75 13.00
MtaMUMgrapbign: Petita«n-Firti
La publicité mt reçu»
à l'OFPICE D'ANNONCES
U do Itaitai, Par%. la fi«t. 17-M
XB0HNEMÎ3ITS Smott Smoà la
̃ Sein» et S.-et-O. 12.50
Franc» etColon. 25..
Étranger. 18. » 34j 64j»
VENDREDI
MAI 1920
Sainte Giselle
SOLEIL: ln.ih.4; «o*ch.«h. ai
LDItE pr. qa. la M plein le i
Tempe probable i nuageux
La Marine marchande
COMMENT VENIR A SON SECOURS
Je suppose que personne ne met en
doute la nécessité qui s'impose à nous
.d'avoir une marine marchande, je dis
une marine marchande capable, non
seulement de satisfaire aux exigences du
commerce extérieur français, mais aussi
'.de remédier à la crise du change par
l'extension des exportations, et d'assurer
entre nas colonies et la métropole le trâ-
fic qui peut, seul, rétablir l'équilibre
désirable eaire les ressources existantes
et les besoins croissante
L'exploitation régulière et intensive de
notre domaine d'outre-mer est devenue
une question vitale. Seulement, pour que
cette exploitation soit complète, il faut
avoir des bateaux et des équipages. Il
faut même que ceux-ci ne puissent plus,
sur un simple geste des agitateurs pro-
fessionnels, arrêter net la circulation et
les transports. Il est bien évident que si
'la situation actuelle se prolongeait et de-
venait un mal endémique, nous serions
-bientôt réduits par la concurrence étran-
gère à apparaître dans le monde comme
une nation de dernier rang.
A l'heure présente, notre flotte de com-
merce est revenue, très approximative-
ment, à son état d'avant-guerre, c'est-à-
dire qu'elle représente, comme en 1914,
une jauge globale de deux millions trois
cent mille tonnes environ. C'était déjà
insuffisant il y a six ans, puisque nos
bateaux de transport ne fournissaient
pas plus de 24 0/0 du tonnage général
entré dans les ports français, le reste
étant le partage des pavillons étrangers.
C'est aujourd'hui un simple appoint. En
effet, les calculs les plus serrés élèvent à
six et même à huit millions de tonnes
févaluation stricte de ce que la flotte
commerciale française doit compter.
Il est donc indispensable de cons-
truire, d'abord.
'Mais ce n'est pas cette question
que ,je veux examiner aujourd'hui. Je
m'en tiens à celle des équipages, qui
un caractère d'urgence beaucoup plus
^accentué et beaucoup plus impérieux.
i Elle est d'ailleurs assez complexe, en
¡..même temps que. pas. mal embrouillée,
t^parce qu'elle évoque toute une réglemen-
l dation surannée et désuète. A sa base se
"prouve l'mscri.ption maritime, vieille
1 institution datant de Colbert et qui fut
'1ongtemps bienfaisante, mais qui ne ré-
.pf5i4--p-ïa«,ausiv- complètement, que par.
•4e passé aux conditions actuelles de la
navigation, sans compter que des alté-
rations multiplies l'ont presque complè-
tement déformée. Veut-on un exemple
''de ses avatars? Un décret-loi de 1852
rqùalifië de ..désertion l'abandon de poste
commis par un inscrit maritime em-
l'barqué, et rend celui-ci justiciable des
^tribunaux spéciaux. Or, depuis cette
[époque, les syndicats ont reçu une exis-
ytence légale," avec le droit de grève
conséquence. Il est donc clair
:,¡qu'au moins en fait, ceci abroge cela.
Au reste, inscription maritime ou au-
wtres moyens, le recrutement normal ne
reuffisairmôme pas à assurer l'armement
de nos navires d'avant-guerre, lesquels,
{''pour compléter leurs équipages en spé-
[ égalités diverses, étaient obligés parfois
l'd'ernbaiicher des éléments douteux, dont
pa tenue, ou plutôt l'absence de tenue,
f ne faisait guère honneur au pavillon
'français.
Donc, il y a six ans, c'était le déficit.
Que sera-ce, dans quelques années, si,
comme il est à souhaiter, nous arrivons
tripler notre tonnage? On se heurtera
?.'à une impossibilité absolue, à moins
'd'avoir pu constituer, d'autre part, un
personnel navigant. Ce personnel est-il
-(très difficile à trouver? Nullement. Il
existe dans notre domaine colonial. Il
.se rencontrerait même au besoin ail-
leurs, si une législation vétuste ne nous
^interdisait d'imiter les Américains, les
.'Anglais, les Hollandais, les Norvégiens,
'qui puisent autant qu'ils veulent dans
"des pays nan soumis à leur domination,
Ha Chine, par exemple. Eh oui! Une loi
,.du 21 septembre 1793, toujours en vi-
• jgue'ur, s'oppose, par son article 2, à ce
fque l'équipage d'un navire armé con-
cienne plus d'un quart d'étrangers. Et
jaotre marine en meurt.
^̃Etranger, d'ailleurs, est bientôt dit,
^puisque, d'après la jurisprudence en vi-
gueur, cette qualification est attribuée
aux Marocains et aux Tunisiens, sous
prétexte qu'ils sont sujets protégés, tan-
dis qu'elle ne touche point les Anna-
mites, qui ne le sont pas moins. Pure
incohérence, mais qui cansacre une in-
justice à l'égard de gens dont le dévoue-
ment nous a été acquis pendant la
guerre, et qui prive en même temps nos
navires d'une source précieuse de recru-
Jement.
Cette anomalie écartée, qui peut l'être
d'un trait de plume, une double question
se pose. Voufons-nous posséder dans le
plus court délai la flotte commerciale
qui, seule, nous permettra, non seulement
de tenir notre rang dans le monde, amis
encore et surtout d'achever notre relè-
vement économique? Puis, cette ceuvre
accomplie, chercherons-nous à assurer
l'armement complet de nos navires?
Telles sont les deux données du pro-
blème. Pour résoudre la première, il suf-
fit d'avoir de la volonté et de la méthode.
Pour résoudre la seconde, il faut avant
tout abroger les dispositions devenues
caduques de l'acte de exception
faite, bien entendu, pour les comman-
dants et les états-majors. Ici, comme en
toutes choses, la liberté est un remède à
bien des maux. En la donnant aux arma-
teurs et aux capitaines, le Parlement
abattrait la première barrière qui s'op-
pose à ce que notre marine marcharide,
actuellement si mal en point, entre réso-
lument dans la voie du relèvement:
Lieutenant-colonel ROUSSET.
j^'pjjj" tes interpellations sur les grèves
se sont poursuivies dans le calme
M. Steeg a indiqué les mesures prises par le gouvernement
pour assurer l'ordre; MM. Cachin et Paul-Boncour
ont défendu la CL G. T.
La fièvre est tombée. ta température est
normale la Chambre retrouve son calme.
On discute tranquillement et les eéprits ne
s'échauffent pas en écoutant des thèses
contradictoires. C'est le fait du régime par-
lementaire que la tribune soit -,libre. Cons-
tatons avec plaisir qu'on sembl-a" revenir
aux saines traditions.
L'INTERPELLATION DE M. cachin
Le premier orateur est un socialiste. M.
Marcel Cachin. Il constate tout :d'abord que
le mouvement gréviste n'est pas. spécial à
la France il \3«t universel. On le retrouve
en Angleterre, aux Etats-Unis, au Brésil.
en Italie. en Espagne. Il est dû à une cause
générale d'incertitude et d'inquiétude, et.
pour la France, à des causes particulières
que M. Cachin énumère refus d'adopter
l'impôt sur le capital, renchérissement de
la vie, egoïsme de- la bourgeoisie, refus du
gouvernement d-a collaborer avec la- Ç. G.
M. Cachin, prenant la-défense des gre-
vistes, affirme que l'ordre a régné partout
et que les provocations sont venues du gou-
vernement.
Il ajoute
Le gouvernement a fait appel à l'armée, il a
dessaisi des pouvoirs de police les municipalité
socialistes sans qu'aucun détordre se fût pro-
duit.
M. Cachin poursuit sa démonstration en
protestant contre les arrestations et les
révocations, et contre la politique de M.
Millerand
On a dit, continue M. Cachin; que'Ses'midis-
très avaient hésite avant d'entrer àm$\ '«et te
voie. M. Coupat, par exemple.
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Enseigne-
ment technique se drease
Je n'ai jamais fait le pacte de Bordeaux et
̃ je n'ai pas ,de leçon à recevoir de vous.
M. Cachin conclut, applaudi par ses
amis, en faisant l'éloge des organisations
syndicales. Puis M. Steeg. ministre de l'In-
térieur, monte à la tribune.
DÉCLARATIONS DE M. STEEG
La Chambre est extrêmement nombreu-
se; et Plle écoute M. Steeg avec une grande
attention.
Le ministre de l'Intérieur, dans une for-
me très élégante, .prononce un discours où
l'autorité s'affirme ainsi que le souci du
maintien d'un large esprit de fraternité
entre, les
déclarations une véritable ovation.
Le gouvernement; dit-Il, a conscience d'avoir
été vigilant, modéré, mais énergique.
A quel moment la provocation serait-elle ve-
nue de nous ? 1 Est-ce lorsque le. i" niai nous
avons assuré la circulation des tramways qui
n'avaient -pas reçu l'autorisation souveraine ?
Et n'avons-nous pas vu dans les rues des pri-
vilégiés de l'automobile dont les voitures por-,
taient les trois lettres fatidiques C. G. T. ?
On dénance la provocation parce qu'il n'y a
pas eu abdication. (Applaudissements.)
Il poursuit
Contrairement à ce qu'a dit M. Çaehin,, il .y
eut bien des attentats contre ceux qui condui-
saient les locomotives et une véritable terreur,
exercée au domicile de ceux qui voulaient tra-
̃vaWler. (Applaudissements.)
Le gouvernement à sévi contre les excitations
criminelles. Il a considéré oomme délictuQux un
mouvement qui tendait à la ruine, du pay.s;
Nous avons eu recours à des moyens excep-
tionnels, maia nous étions en face d'une grève
exceptionnelle.Très bien Très bien !)
Contre la grève politique
M. St-ceg continue en examinant le rôle
que le gouvernement a tenu vis-à-vis de
'la grève, qui avait un caractère politique
Vis-à-vis d'une grève ordinaire, le gouverne-
ment a ptus d-e devoirs que de droits. Mais cette
grève avait un caractère politique. Elle a. com-
mencé par une intrigue des extrémistes contre
les dirigeants de la C. G. T. et s'est terminée
par un coup de force contre le gouvernement.
les institutions parlementaires et la vie maté-
rielle de ce pays.
On a voulu faire régner un malaise écono-
mique continu.
Depuis des mois, on s'attache à troubler par
des arrêts incessants la production et la circu-
lation. On veut créer chez nous une paralysie
graduelle qui laisse le pays sans défense.-
Le gouvernement s'est dressé contre cette
tentative. (Appl.).
Puis il pose cette affirmation vivement
applaudie
Notre devoir est d'assurer les services publics.
Ce faisant, nous n'avons pas été des briseurs de
grève.
Mais lorsque la grève a pour but avéré la
guerre civile, alors. oui. nous sommes des bri-
seurs de guerre civile. (Vifs appl.).
Si le gouvernement n'avait pu disposer que
de lui-même, ses moyens d'action eussent été
précaires. Il s'est adressé au pays. Le pays',
épris d'idéal dans' la démocratie, ne pouvait
s abandonner il l'anarchie où se seraient enon-
drés sa' victoire et son destin. (Appî.).
Les bonnes volontés défensives auxquelles
nous nous sommes adressés ont répondu à notre
appel avec un élan dont nous gardons un sou-
venir ému et reconnaissant. (Vifs appl.).
Il montre ensuite comment le gouverne-
ment sut prévoir
Gouverner, c'est prévoir.
Nous avons prévu les défections et préparé
les suppléants. Chemins de fer. 'gaz;: électricité
ont fonctionné, et la France a donné l'exemple,
de la bonne humeur et de l'énergie dans ces cir-
constances. Son idéal est fait d'ordre, de me-
sure et de raison. (Vifs appl.).
Les événements ont lnfligé eux extrémistes ré-
volutionnaires une leçon qui ne sera sans doute
pas perdue.
Les vagues d'assaut, pour employer l'expres-
sion belliqueuse des pacifistes qui n'admettent
le pacifisme que comme article d'exportation, se
sont brisées contre la solidité du bon sens na-
tional. (Vifs appl.)..
Au milieu des applaudissements répétés,
il conclut
Pendant ces trois lourdes et longues semaines,
le ministre de l'Intérieur a eu la préoccupation
angoissante qu'aucun coup irréparable, même
pour assurer l'ordre, ne frappât la fraternité
française et que la gloire de la France victo-
rieuse ne soit pas souillée, fût-ce un seul jour,
par la guerre civile. (Vifs appl.).
A vous de dire si notre conduite a été digne
des graves devoirs que les drcovistands nous
ont imposés. J'attends sans peur votre ré*-
panse.' (Vifs appl.).
En retournant à son banc, M. Steeg est'
vivement féticité par de nombreux dépu-
tés et par tous ses collègues du ministère..
DISCOURS DE ÏTPAUL-BONCOUR
M. Paul-Boncour prend maintenant la
̃ parole. La Ohambre suit attentivement
son argumentation, serrée, documentée,
présentée sous une très belle forme litté-
raire, servie par un beau talent d'orateur.
M. Paul-Boncour soutient cette thèse
la C. G. T. est légale, la grève est légale.
Ni dans sa composition, ni dans ses moyens,
ni dans son but, la C. G. T. n'a contrevenu
à la loi. Les poursuites sont donc injusti-
fiées.
Et "voici la démonstration. La C. G. T. est
l'organe naturel et légal du syndicalisme
français syndicalisme en qui on voyait
l'instrument de rénovation de notre pays.
Elle est une fédération de ndicats auto-
risés par la loi de 1884. EllF-est donc cons-
tituée -légalement,
Quant au droit de grève, rien dans le
code ne l'interdit et M. Paul-Boncour
rappelle qu'Emile Olivier, sous l'Empire,
se déclarait incapable de séparer la grève
juste de la grève injuste. En fait, la grève
est légale.
La C. G. T., organisme 'légal, an àéové-
M. PAUL-BONCOUR
tant une grève chose légale n'a donc
rien fait de rajKrëMnsîMe. Le (but de. la
grève était-il hors de la* légalité ? Pas 'du
tout, affirme l'orateur, qui précise
If est' établi'
lisation des chemins de fer, doctrine soutenue
par tous les Parlements républicains jusqu'aux
étections du 16 novembre. (Appl. à i'ext, g.)
Or, il est. indéniable que la nationalisation,
même si elle avait partieVlement un caractère
politique, aurait des répercussions économi-
ques. et qu'elle intéresse par conséquent tes
syndicats vos poursuites sont donc illégales.
S'appuyant sur l'autorité de Waldeck-
Rousseau, M. Paul-Boncour affirme que les
syndicats peuvent s'occuper non seulement
de questions professionnelles, mais aussi
de. questions économiques. Or, dit-il, lana-
tionalisation est un problème économique.
Et, dans un passage applaudi, il ajoute
IL n'y a pas de réformes partielles, les réfor-
mes s'enchatnent, et c'est de leur série que
doivent sortir les transformations sociales.
On ne peut séparer les réformes d'un côté,
les transformations sociales révolutionnaires de
l'autre.
Vérité certaine et plus saisissante aujour-
d'hui, où l'on veut briser le cercle de fer qui
nous étreint, allant d'augmentation de salaires
à hausse croissante de la.vie. On ne le brisera
que par une large transformation économique
et sociale. {Appl. à l'ext, g.)
Puis il rappelle que depuis vingt ans le
parti radical réclame la nationalisation et
les monopoles. Mais M. J.-L. Dumesnil
fait cette interruption, vivement applaudi:
Nous n'avons jamais préconisé la grève géné-
rale pour obtemr ces réformes.
M. Paul-Boncour rappelle ce souvent
de 1914
Ceux qui veulent atteindre la C. G. T., même
dans son honneur d'organisation, française, ou-
blient qu'il y eut une hewre où ils étaient sin-
gulièrement attentifs aux paroles des dirigeants
de la G. G. T., alors qu'on croyatt à tort que les
ouvriers étaient tous inféodés à un antimilita-
risme tapageur. C'est par la voix de Jouhaux
que. sur la tombe de Jaurès, le prolétariat ré-
pondit « présent à à l'ordre de mobilisation.
Que M. Barres relise les articles qu'il écrivit
Et M. Maurice Barrés approuve
Oui, nos difficultés et nos divisions d'aujour-
d'hui sont les difficultés et les divisions d'un
jour.
Biles ne peuvent faire oublier a aucun de nous
l'accord du 31 juillet 1914, et nous demeuronq
reconnaissants à tous ceux qui, à cette date,
ont fait l'union sacrée. (Applaudissements.)
M. Paul-iBoncour poursuit étoquemment,
applaudi par l'unanimité de la Chambra
Partisan du travail intensif, adversaire de la
'sous-production, en temps de paix comme en
temps de guerre, j'estime que. quelles que
soient les épithètes qui s'entrecroisent, les hai-
nes qui se heurtent, au-dessus de tout cela, H
y a la France tout court, qui a le besoin le
plus absolu d'une production intensive. (Vif*
appl. sur tous des bancs.)
Cette intensité de production, e6le ne peut
être assurée que si l'on se résigne à une trans-
formation sociale. (Vifs àppl.), comme celle k
laquelle songeait la C. G. T.
Il conclut avec' force
Out, la France veut l'ordre; elle y a droit,
de par les cinq années où elle a tant soufferf»
de par les trois révolutions successives qui lui
ont assuré. -la faculté de conquérir légalement
ses libertés nouvelles.
Mais l'ordre ne peut régner que s'il s'affirme,
dans cette Chambre une majorité nettement
réformatrice.
S'il en était autrement, il n'y aurait pas seu-
lement des grèves encore, des vainqueurs et
des vaincues. Il y auwiit deux victimes la
France et la République.
M. Paul-Boncour reçoit, en descendant
de la tribune, de nombreuses marques'de
sympathie de ses amis.
Get après-midi, suite du débat.
LA DELIMITATION' DE LA SARRE
Le délégué allemand se retire
Berlin, .20 mai (dcp. Havas.)
Le Lokal Anzeiger annonce qu'à, la suite
d'un' désaccord avec les commissions in-
teralliées ohargées du. trac6 de la frontiè-
re du bassin de la. Sarre, le délégué alle-
mande 'lieutenant-colonel von Xyland«r,
M. Sonar Law, à son tour,
fait des déclaration
sur les entretiens de Hythe
Londres, 20 mai (dép. Petit Parisien.)
« Qu'est-ce qui a été décidé à Lymp-
ne ? a demandé hier aux Communes sir
Donald Mac Lean. Il est vraisemblable que
la démission de M. Poincaré, comme pré-
sident de la commission des réparations,
n'est pas sans rapport avec ce qui s'est
passé à Lympne. \ous regrettons vive-
ment cette démission, mais puisqu'elle est
un fait accompli, il me semble qu'il y a là
une occasion qu'on devrait saisir de trans-
férer les attributions de cette commission
à la Société des nations. La Ligue des na-
tions ne fonctionnera jamais tant qu'on
ne lui assignera pas une tâche précise. Ea
voici une toute trouvée. »
M. Bonar Law prit ensuite la parois
L'entrevue de Lympne n'a rien eu de com-
mun avec une réunion du Conseil suprême.
Son but était uniquement d'examiner les ques-
tions à discuter la Conférence de Spa. Le
premier point, qui fut envisagé à Lympne fut
la. date te oette Conférence. Les représentants
français et britannique, estimèrent d'un com-
mun accord qu'il serait avantageux que les
élections allemandes eussent lieu avant Spa," en
raison des indications qu'elles étaient suscep-
tibles de donner sur Tes dispositions possibles
du gouvernement allemand. Elle ;fut donc
ajournée au £i juin.
Le désarmement de l'Allemagne
Puis on. examina l'ordre du jour, et la
première question, très importante, qui y
fut inscrite, fut celle du désarmement.
Nous estimons, personnellement, que le
désarmement de l'Allemagne est la ques-
tion primordiale et essentielle du désar-
mement général dans le monde entier, et,
en conséquence, les mesures déjà prises
sont poussées activement en ce moment
pour accélérer le désarmement allemand.
Passant ensuite à la question des répa-
rations, M. Bonar Law déclara
Il y a eu, je crois, sur ce point, un malen-
tendu. Certaines informations ont paru dans la
presse qui ne sont pas exactes. On a parlé d'un
certain chiffre qui aurait été fixé. Or, de traité
de Versailles laisse aux Allemands: le soin de
faire des propositions concernant une indemnité
globale. On espère qu'ils feroat unie proposition
de ce genre à la Conférence de Spa. Tout ce
qu'ont fait nos représentants et ceux du gou-
vernement français a été de s'entendre pour
adopter un arrangement de ce genre, si la som-
me globale proposée par l'Allemagne est accep-
table. Le but de leur entretien n'était pas, en
effet, de se mettre d'accord pour faire une pro-
position aux Allemands, mais de se mettre à
même, par Leurs échanges de vues, d'examiner
et de critiquer les offres allemandes et finale-
ment d'y répondre.
Certains chiffres ont été mentionnées en
France, mais leur discussion ne pouvait avoir
aucun caractère définitif avant que les Aile-
mands eussent été entendus. Et o'eet ptan*
cette raison que je n'en signalerai aucun.
Un autre point soulevé par sir Donald Jfac-
Lean a trait à un droit de priorité à accorder
à la France. Je ne sais pas trop ce qu'on en-
tend par ces mots droit de priorité
Le gouvernement britannique a toujours re-
connu le rôle spécial joué par la France et a
toujours éte disposé 4 en tenir compte; mais
nous n'avons jamais dit que tes paiements
effectués jusqu'à une certaine somme par l'Al-
lemagne iraient à la France et que nous ne
viendrions qu'en second lieu. Nous ne l'avons
pas dit, parce qu'à mon sens, ce serait in-
juste, non seulement pour nous, mais pour
nos dominions, qui ont pris une part si grande
à la guerre.
Ce que nous avnns reconnu à la France, c'est
une proportion spéciale des versements qui se-
ront effectués par l'Allemagne. Nous avons
admis que, sur ces paiements, pour chaque
5 livres que atous recevrions, la France rece-
vrait 11 livres.
Passant, ensuite, à la question des dettes
interalliées, M. Bonar Law déclara que,
dans l'examen de cette question, les repré-
sentants britanniques et français s'étaient
bornés à reconnaître d'un commun accord
que, pour qu'on pût espérer une restaura-
tion économique générale, il fallait que les
dettes de guerre lussent payées.
La conférence de Spa
Mais cola ne signifie pas, dit-il, qu'un engage-
ment quelconque ait été pris concernant la fa-
çon dont ces dettes interalliées seront acquit-
tées. En somme, dit M. Sonar Law. le meeting
de Spa avec les Allemands constitue un pas
nouveau et selon moi c'est un pas en avant
vers la reconnaissance que nous sommes pas-
sés de l'état de guerre à l'état de paix. A Ver-
sailles, on n'a pas discuté avec l'Allemagne. A
Spa, voici ce qui va se passer, selon les ques-
tions à discuter. Les chefs du gouvernement al-
lemand vont se rencontrer avec les chefs des
gouvernements alliés. Il n'y aura plus d'échan-
ges de notes. Si le gouvernement allemand vient
vraiment à la conférence avec l'intention et le
désir d'exécuter un arrangement raisonnable,
eh bien 1 par cette méthode de consultation ou-'
verte. il y a un eapoir de revenir à l'état dé
paix. En ce sens, il est exact que nous aban-
donnions l'idée de recevoir de l'argent de l'Al-
lemagne. Nous envisageons désormais des res-
ponsabilités financières, en supposant que nous
aurons à supporter notre propre fardeau. Au
moment de l'armistice, nous n'avions pas le
meins du monde l'esprit de paix au fond du
cœur, nous étions toujours en guerre. Nous
nous exagérions les possibilités de paiement cre
à' Allemagne. D'un autre côté, il se manifeste
maintenant une tendance exagérée au senti-
mentalisme. Il n'a jamais été dans les inten-
tions du gouvernement britannique d'adopter
une attitude telle que les sacrifices, les priva-
tions, les ruines économiques causés par la
guerre seraient supportés par les nations qui ne
la voulaient pas 'et qui durent la subir, Nous
n'entendons pas demander à l'Allemagne de
payer plus qu'elle ne peut payer, mais ce serait
donner à la guerre une. étrange concîusion que
d'agir de telle sorte que des nations qui ont été
victorieuses soient laissées dans une situation
financière pire que celle des pays qui Font
perdue.
.premier accord franco-allemaud
'.ir l pour la circulation'
des grands trains internationaux
La conférence économique franco-alle-
mande a tenu sa première réunion, hier
après midi, au ministère du Commerce,
sous Ja présidence de M. Isàac.
En même temps que s'établissait ce pre-
mier' contact, une autre conférence de dé-
légués techniques des chemins de fer, après
avoir tenu à Paris deux séances plénières,
les 14 et 20 mai, sous la présidence de M.
Seydoux, sous-directeur des relations com-
merciales au ministère des Affaires étran-
gères, assisté du comte Wedel, conseiller
l'ambassade d'Allemagne, signait hier
matin un protocole réglementant, à la de-
mande de la France, la circulation de cer-
tains grands trains internationaux qui'doi-
vent traverser l'Allemagne.
Il s'agit des trains qui, partant de Paris
ou d'Ostende et se rejoignant à Cologne,
se dirigent ensuite, les uns vers Varsovie,
les autres vers Prague et Vienne.
..Un service direct de wagons-lits sera
établi pour Berlin.
LE COMITE CONFEDERAL DISCUTE TOUJOURS
Mais les corporations préviennent sa décision
en reprenant le travail les unes après les autres
Le comité confédéral national, sur qui la
C. G..T. 'a æporté la tâche de déterminer
quelle attitude les fédérations doivent
adopter désormais, n'a pu prendre encore
de décision on s'est borne à y défendre
les thèses extrémiste et modérée, la pre-
mière tendant à la continuation des grè-
vps, la seconde à ia reprise' du travail.
Cette confrontation a accusé tes divergen-
ces de méthode qui se son manifestée
depuis le dernier congrès des travailleurs
des chemins de fer, entre tes délégués de
cette corporation et les membres de la
C. G. T. En réalité, il ne reste- plus que les
représentants des cheminots pour s'obs-
tiner dans ,le système de la grève illimitée.
Soutenus par les révoqués, ils persistent
à critiquer la confédération et menacent •
d'agir seuls si '1e comité confédéral ne les
appuie pas: Parmi les délégués des unions
départementales, l'opinion dominante est
favorable, au contraire, à un retour aux
anciennes traditions de l'action syndicale,
qui n'envisageaient la cessation générale
•du travail; que comme Yuttima ratio des
iaasse* ouvrières. Caus-Jà ne cachaient
pas, hier, leur désir de voir le monde du
travail écarter ,les extrémistes d'entre ses
dirigeants. Le seul moyen d'atteindre ce
but est de réunir un nouveau congrès de
la C. G. T.. Cette solution. n'a pas encore
été suggérée offlciellement, mais il sem-
ble qu'elle se soit déjà présentée à l'esprit
de quelques-uns.
En attendant, le travail reprend partout
d'une manière très sensible, et les syndi-
cats de l'ameublement, après les autres
fédérations, ont décidé, dès hier, la ren-
trée de leurs adhérents.
La deuxième journée
L'a matinée, au comité confédéral, a été
prise tout entière par la consultation des
déléguées des unions départementales, com-
mencée la veille. Chaque orateur fit un
exposé détaillé 'de la marche des grèves
dans son secteur.
Il semble ressortir des déclarations des
délégués départementaux que l'ordre de
grève fut, dans l'ensemble, mieux suivi en
province qu'à Paris. Et certains secrétaires
d'unions n'hésitèrent pas à montrer leur
ëtonnement de ce que les travailleurs de
la région parisienne, réputés pour'être les
plus avancés, les plus extrémistes de tous
les ouvriers, aient mis si peu d'empresse-
ment à prendre part à une action que, de-
puis si longtemps, ils réclament.
A midi, l'audition des délégués d'unions
Avant de lever la séanp*,
M. Perrot, président de séance, donna Jet1,
ture du télégramme suivant émanant déjà;
fédération syndicale internationale:
A Monsieur Millerand, président du Conseil des!
ministres de la République it·attç2iss.
Monsieur le Ministre. De certaines nouvellesî
de la presse ayant un caractère indéniable Q'au-
thencité, il ressort que la Confédération géné-
rale du travail est menacée de dissolution et
que les militants du mouvement syndical fran-i
çais sont victimes, de la part de votre gouver-
nement, de persécutions contraires aux tradi-,
tions les plus élevées du peuple français. La
Fédération syndicale internationale proteste avec
la dernière énergie contre l'attentat commis par
votre gouvernement contre le prolétariat fran-'
çais et se réserve de prendre position pour la
défense des droits et l'autonomie du mouvement
syndical en: France comme ailleurs.
Pour la Fédération syndicale internationale,
E.-O. FlMMEN, J. OUDEGEEST,
secrétaires.
Continuer? Ne pas continuer?
Dès l'ouverture de la séance de l'après-
midi, le débat s'engagea sur la suite qu'il
convenait de donner au mouvement de
grève en cours..
De nombreux militants :prtreht part à la
discussion, notamment MM. Jouhaux. se-
crétaire confédéral Mêtrkèinvdè la fédé-
ration des métaux; Lardeux, des chemi-
nots Million, de l'union des syndicats du
Rhône Cassin, de la Loire-Inférieure
Reix, de la Dordogne, etc.
Deux thèses furent défendues. L'une
qui parait être soutenue par la majorité
confédérale prévoit la reprise immé-
L'agression ,bolcheviste
contre la Perse
Une note du ministre de Perse à Paris
apporte les renseignements, suivants sus le
bombarde-ment et l'occupation d'Enzeli par
une flotte et un corps expéditionnaire bel-
chevistes
L'amiral a réclamé enfin la remise des ba-
teaux de Denikine et l'occupation temporaire
du port d'Enzeli, en attendant le résultat des
pourparlers entre le gouvernement des soviets
et le gouvernement anglais. Il a été répandu à
l'amiral que
•i* Le gouvernement persan protestait con-
tre le bombardement d'un port neutre, sans
aucune provocation ou agression de la part de
la Perse et sans aucune déclaration préalable;
2° Les forces navales de Denikine s'étant ré-
fugiées à Enieli, port neutre ont été, selon les
lois du droit international,' désarmées et wter~
nées, et que, malgré cela, le gouvernement
persan était prêt à engager une conversation
à ce sujet avec les forces bolchevistes;
3° Le gouvernement persan ne pouvait ad-
mettre d'aucune manière Voccupatlon d'En-
tell.
V 100 SOO 500 K.
diate du travail l'autre chère aux re-
présentants des cheminots et soutenue par
quelques extrémistes préconise le dé-
clanchetnent de la grève générale de tou-
tes les corporations pour une durée illi-
mitée.
A ceux qui voulaient voir dans un ordre
de reprise immédiate du travail une capi-
tulation de l'organisation ouvrière, divers
orateurs répliquèrent en substance
L'autorité morale de la C. G. 1'. qui n'a
en' rien été amoindrie au cours de la lutte
ue peut que prohter de cette rentre* en ordre,
d'autant plus que le bien-fondé de la revendica-
tion de la C. G. T. la nationalisation des che-
mins de fer. a éU? reconnu par te gouverne-
ment, qui a déposé un projet de transforma-
tion du régime ferroviaire, et par le Parlement
qui s'en est saisi et se prépare il. le discuter.
L'un des délégués soutenant cette thèse
déclara
Nous estimons que le but vise est virtuelle-
ment atteint. L'opinion, saisie par ces vingt
jours de lutte, se rendra compte de l'insuffi-
sance du projet de réorganisation des clwrains
de fer déposé, par le gouvernement, et elle rc-
clfljTHwa «-lle-meme les solutions
la C. G. T. et son conseil r-conomiaue dti-ttti*»*»*
Le nombre des orateurs inscrits sur la
question étant encore imposant, la suite
de la discussion fut remise à ce matin.
A la fin de la séance, la commission ad-
ministrative de la C.G.T. s'est réunie pour
discuter de la situation et aussi, sans doute,
pour se mettre d'accord sur un texte de
motion qui sera soumis aujourd'hui au
comité confédéral.
LA FÉDÉRATION DE l'AMEUBLEMENT
ORDONNE LA REPRISE DU TRAVAIL
Après la fédération des gaziers, après
syndicat des tramways et omnibus: la fédé-
ration d-3 l'ameublement vient à sqn.tor.?,
de donner l'ordre de reprise immédiate du
travail.
PERQUISITIONS
chez MM. Monmousseau et Lacoste
Chef de district révoqué à la compagnie
de l'Etat, oe dernier détenait les
archives du 50 Soviet O)
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. Fa-
ralicq, commissaire à la direction de la
police judiciaire, a perquisitionnai, hier
matin, à la première heure, au domicile de
M. Monmousseau, 181, avenue de GHchy. Le
secrétaire fédéral des chemrnoU é,tait pré-
a;éi*J amené, l'après-midi, au cabinet
de qui. après lui avoir fait
subir TinteiTogaf,oire d'identité, l'a inculpé
de- complot, contre la sûreté intérieure d-3
?'Etat et de menées anarchistes.
.M. Montooûsïcau. formulé aucune
protestati0rt" il a .choisi pour avocat M*
Tandis que M. Faralicq se rendait avenue
de Olichy, M, Forgeront, commissaire de
police, se présentait 116, boulevard Ras-
pail, au siège de la Compagnie de l'Etat
pour le secteur dVla rve gauche. Il avait
mandât de perquisitionner dans le bureau
de M. Lacoste, chef de district, révoqué de-
puis peu et qui a disparu depuis sa révo-
cation, bien qu'il n'ait pas été l'objet d'un
ordre d'amener.
.NI. Lacoste faisait partie d'un groupe
communiste, le groupe Giraud. Parmi les
,papiers qui ont dans un meuble
à lui personnel et fermé à clef, on a décou-
vert un projet d'établissement d'un 5" so-
viet avec une liste des personnes appelées
à faire par- fie de cette section communiste.
On a également trouve des timbres humiflls
portant ..l'inscription* i Fédération coumu-
niste ̃ 5* Sectwh ''̃ Îe Commissaire
En dehors de ces opérations judiciaires,
aucun incident sérieux, n'a marqué la jour-
née on signale cependant qu'un inconnu
a tiré, vers onze heures du matin, rue
Brandon, un cou>p de feu sur un autobus
de la ligne « Port? Braflcion-Les Halles ».
Aucun voyageur n'a été atteint.
Dix-sept jours
en Russie bolcheviste
La république des soviets s'appellerait
plus justement les nouveaux
Etats-Unis d'Asie.
Mon premier soin fut d'aller converser
avec Stanislas Pôs&ovski, le ohef des
'hordes kirghises, qui se trouvait précisé-
ment à Moscou. Il était logé à l'ancien
hôtel National, réquisitionné comme son
voisin, l'hôtel Métropole. A plusieurs
reprises, en revenant de Chine par la Sibé-
rie, j'avais résidé dans «et* hôtel et je me
rappelais l'ancien personnel. Qu'étaient.
,ils. devenus tous? Ils- étaient disparus à
jamais, comme., 4'aiUe'urs- les autres com-
;iaerçan(s ou erop-loyés, de Moscou
Le chef des hordes kirghises me reçut
^précisément dans une chambre que j'avais
occupée ;l& hasard parfois est curieux.
(Cet .homme avait une tête superbe, Hère,
(énergique. Il avait le regard franc, le
geste noble. Quelle- allure différente dE
celle des sémites de la grande Russie 1
Et, hautain, il dédaignait de faire garder
sa porte par une vile Soldatesque. On pcu-
vait pénétrer jusqu'à -^ui sans passer par
une basse inquisition comme celle de
l'hôtel Métropole.
Stanislas Pesikovski s'exprimait assez
correctement en anglais et la conversation
s'engagea en cette langue. Je compris tout
de suite que les théories philosophiques
et sociales de Karl Marx ou des bolcheviks
étaient prodigieusement indifférentes aux
hordes kirghises. Celles-ci sont compo-
sées en majorité de purs-musulmans et en
minorité d'orthodoxes, qui conçoivent le
christianisme d'une manière absolumeni
différente de 4a conception européenne et
s'entendent parfaitement avec les adeptes
de Mahomet. Or, lesdites hordes ont,
depuis des temps immémoriaux, des moeurs
et des coutumes absolument orientales,
que les bolcheviks, fort habilement, ont
strictement respectées.
Nous conservons notre « self govern-
ment m'affirma Stanislas Pestkovski.
.Personne r'intervient dans nos affaires in-
térie'ures. mais -«nous faisons partie de la
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.54%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.54%.
- Collections numériques similaires Chicaneau de Neuville Didier Pierre Chicaneau de Neuville Didier Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chicaneau de Neuville Didier Pierre" or dc.contributor adj "Chicaneau de Neuville Didier Pierre")
- Auteurs similaires Chicaneau de Neuville Didier Pierre Chicaneau de Neuville Didier Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chicaneau de Neuville Didier Pierre" or dc.contributor adj "Chicaneau de Neuville Didier Pierre")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k604295x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k604295x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k604295x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k604295x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k604295x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k604295x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k604295x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest