Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1920-03-02
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 126844 Nombre total de vues : 126844
Description : 02 mars 1920 02 mars 1920
Description : 1920/03/02 (Numéro 15709). 1920/03/02 (Numéro 15709).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG15 Collection numérique : BIPFPIG15
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : BIPFPIG37 Collection numérique : BIPFPIG37
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6042189
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2008
Le Petit Parisien
Cité », appelé* à concourir, le cas échéant,
au fonctionnement des services publics.
Les deux propositions ont soulevé les
protestations de la gauche de l'assemblée.
Elles ont é t '̃ va émeut combattues à la tri-
bune par MM. CoMy, Loyau. Jean Morin et
Luquet, ce dernier estimant que la motion
présentée est une atteinte au droit de grè-
ve. M. Missolïe. au contraire, insiste pour
1" vote de la proposition de Taates, qui ex-
prmii1. dit-il, le désir de la population pa-
de vivre en paix. Finalement,
un débat des plus animés et le rejet
..10 l'ordre du jour pur et simple, proposé
par M. Paul Fleuret, le conseil ee ralliant
à la proposition de M. Jean Varenno, décide
que la question soulevée sera tranchée mer-
credi par\un vote publio à la tribune. Par
anticipation, l'incident se trouve aujour-
d'hui fi'jHt'.
Les arrivages 'furent suffisants
à la Villette et aux Halles
On craignait que, par suite de la grève
des chemins de fer, le marché de la Vil-
lett,e ne fût faiblement approvisionné. Cette
crainte ne s'est pas réalisée. Une partie
du bétail. notamment sur le réseau de
l'Etat, n'avait pu être expédiée, mais si
l'on manquait un peu de moutons, les ar-
rivages furent suffisants pour le gros bé-
tait. malgré l'activité de la demande. Avant
l'ouverture des transactions, le syndicat
des commissionnaires avait invité, par affi-
ches, les vendeurs à ne pas profiter de la
situation pour faire de là hausse et, dans
l'ensemble, il n'y en eut guère, grâce à
leurs efforts pour maintenir les cours.
L'approvisionnement avait également été
suffisant aux Halles le matin. Il y avait
cependant peu de marchandises au pavil-
lon de la boucherie, où manquaient une
partie des arrivages de l'Orléans, mais la
vente y fut caime et les cours n'en furent
pas influencés seuls certains morceaux
du porc subirent une hausse légère. Le pa-
villon des beurres n'avait reçu qu'une
partie des expéditions de la gare de Vau-
girard et du réseau de l'Orléans.
Les transports par la voie aérienne
Un certain nombre d'avions sont partis
hier du Bourget, pour des destinations dif-
férentes, emportant des sacs de courrier,
de colis demeurés en panne par suite de la
grève des cheminot.?, et même des passa-
gers.
Le record a certainement été établi par
̃l'aviateur Casaie, le récent détenteur du re-
cord de la vitesse en avion. Il quitta le
Boulet à Il "h. 50 et arriva, à Bruxelles- a.
12 h. ayant accompli le trajet en soixan-
te minutes exactement il avait avec,lui un
mécanicien et avait chargé 200 kilos de
lettres dans son avion.
Bajac a quitté le Bourget pour Londres
vers midi.
Bossoutrot a transporté deux passagers
et 500 kilos do fret Lyon.
D'autre part, deux avions sont partis
pour Londres aveu 7 passagers, portant des
M. Fiaiidm, sous-secrétaire d'Etat à
fxYéronautiqne. assistait à l'envolée des
transports aériens, ainsi que le colo.nel Sac-
eoney.
LA GREVE DE
avait dure dix jours
La précédente grève des cheminots re-
monte à 1910, époque à laquelle M. Alexan-
(Ire Millerand était ministre des Travaux
publics et des P. T. T., dans le cabinet que
présidait, alors, M. Aristide Briand.
La grève, commencée partiellement sur
le réseau du Nord le 8 octobre et devenue
générale sur ce réseau le 10, gagne tous les
réseaux le 11 et dure jusqu'au 17.
Voici les principaux faits qui marquè-
rent la grève de 1910.
9 octobre. La grève éclate dans deux cM-
pôts du réseau du Nord la Chapelle et la
PJaine-SainUDenis. La raison augmentation
de «alaire.
9 octobre. La grève se poursuit dans le
plus grand calme et reste limitée à la seule
catégorie des agents de la compagnie du Nord
appartenant à ces deux dépôts.
10 octobre. A la suite d'une réunion tenue
par les agents de l'exploitation, du matériel et
de la,traotion, voies et travaux de la région pa-
risienne de la compagnie du Nord et sur un
ordre émanant du comité de réseau du syndicat
national des chemins de fer siégeant & Amiens,
la grève générale des employés du Nord est
Dans la soirée, le président du Conseil, d'ac-
cord avec le ministre des Travaux publics et
le miuistre de du Guerre, prend toutes les me-
sures nécessaires, c'est-à-dire celles prévues
rfans le plan de protection des voies ferrées
en cas de grève.
Il octobre. La grève générale des che-
mins de fer est déclarée au cours d'une réu-
nion nocturne par le comité de grève du Syn-
dicat national des travailleurs de chemins de
fer, assisté des délégués de la Fédération des
et chauffeurs.
Les mesures gouvernementales prises la
vcillfl sont continuées et renforcées partout, de
maniére à assurer absolument la liberté du tra-
vail. M. Coitty, député de la, Seine, dépoee une
demande d'interpellation.
12 octobre. L'Ouest-Etat, après le Nord,
doit suspendre la majeure partie de son trafic.
Sur les autres réseaux, la circulation était pres-
que totale. Cependant le mot d'ordre de grève
cnijro.it. Cinquante-deux mandats d'amener sont
lancés contre les chefs du mouvement gréviste.
Des actes de sabotage ont été commis.
Des mesures sont envisagées en vue du ra-
vitaillement de Paris. Dans la nuit, les che-
minous du P.-L.-AI. et de l'Orléans suivent le
mouvement.
Les compagnies du Nord et do l'Est pronon-
cert des révocations.
13 nctobre. La situation s'améliore sur
J'Est. le P.-L.-A., l'Orléans et le Midi. Sur la
Nord, le trafic est un peu plus actif l'Ouest-
Etat demeure livré au chômage.
La détente doit ftre attribuée notamment
la, mobilisation du personnel.
Le comité de grève s'offre a reprendre des
pourparlers avec les compagnies par l'inter-
médiaire du gouvernement.
Kn attendant de nouveûfles révocations ont été
Iimiwncées.
L.i C. G. T. renfonce à la mobilisation.
7s» 93. Feuilleton du Petit Parisien
L'ARRÊT DE MORT
ROMAN D'AVENTURES
DEUXIEME PARTIE
LES ÉCUMEURS DE GUERRE
XI (suite)
Le commandant Simon Levaillant
Je comptais partir pour Paris parce
que jo voulais m'enquérir de ce que tu
étais devenue et en rejoignant mon régi-
ment vers Sedan, je serais paésé à Claire-
fontaine. Mes projets sont changés. Je
ne partirai qu'à Ja dernière minute. J'ai
donc encore trois jours à rester à l'hôpital.
Te savoir auprès de moi, même en
1 faisant semblant de ne pas nous connaître,
et en évitant de nous rencontrer, c'est une
joie 61 grande, si grande, après tant de
malheurs 1. Je n'ose y croire.
Elle abandonna un moment sa tête con-
tre l'épaule de son ami.
Et elle entendit la voix tendre qui mur-
murait à son oreille
Je t'aime, cher petit.
Oui, il l'aimait, et c'était cela surtout
(qu'elle craignait
L'aimerait-il encore Quand elle lui révé-
lerait la vérité affreuse')
Dans le petit salon où Nicky Lariss avait
rejoint Isabelle, l'entretien se poursuivait.
octobre. La détente est manifeste. Le
ministre des Travaux publics poursuit les
pourparlers avec les compagnies au sujet des
mesures en faveur du personnel.
15 uctobre. Sauf sur l'Ouest-Etat. les
trains partent et arrivent à peu près réguliè-
rement. Les directeurs font savoir que le
1" janvier 1911 au plus tard, les employés et
ouvriers de tous les réseaux en résidence à
Paris auront le salaire minimum de 5 francs
par journée effective de travail.
Une agitation, parfois violente, est constatée
dans des centres de province.
Des actes de sabotage sont commis en,maints
endroits. Il semble qu'il existe une organisa-
tion ayant pour but la détérioration des voies
ferrées. Une instruction est ouverte et la ré-
pression sera impitoyable.
16 octobre. Le gouvernement considère la
grève comme virtuellement terminée, la pres-
que totalité des agents ayant repris le travail
dans des conditions normales.
17 octobre. A l'unanimité, le comité de
grève décide que la reprise du travail aura
lieu le 18 sur tous les réseaux.
18 octobre. La rentrée des cheminots s'ef-
fectue .sans Incident. Sur tous les réseaux le
service redevient normal.
M. Cocteat, rédacteur en chef du «Libertaire»
est arrêté
Dans l'après-midi d'hier, muni d'un
mandat de M. Jousselin, juge d'instruction,
M. Darru. commissaire aux délégations
judiciaires, s'est transporté au journal
anarchiste le Libertaire, 69. boulevard de
Belleville, pour procéder à l'arrestation du
rédacteur en chef-administrateur de cette
feuille, M. Julien-Claude-Marcel Content.
Celui-ci se trouvait à son bureau, en-
touré d'une dizaine de compagnons. Il a été
inoulpé de provocation directe au vol et au
pillage, dans un but de propagande anar-
chiste, et de complicité de ce délit qui fait
déjà l'objet d'une information judiciaire
contre le gérant Journé et M. Loréal.
Né le 26 septembre 1892, à Mehun-sur-
Yèvre (Cher), célibataire, ancien ouvrier
tailleur et terrassier, demeurant dans une
chambre modeste, 2, rue Baste, M. Content
qui, depuis deux ans environ, était l'inspi-
rateur de- la plupart des articles insérés
dans son journal, a déjà été condamné plu-
sieurs fois pour faits anarchistes en 1917,
à six mois de prison, au sujet du tract
«Imposons la paix», et quelques jours
après sa ,sortie de prison, à quinze mois de
la même peine pour délit analogue.
Tous tes compagnons présents à l'arres-
tation de M. Content ont été invités pa-
-M. Darru à fournir état civil et papiers.
Après une perquisition au modeste logis de
l'inculpé, ou le commissaire a saisi un cer-
tain nombre de documents, Ri. Content a été
amené quai des Orfèvres et écroué aussitôt
au dépôt. Il sera entendu aujourd'hui par
le juge d'instruction,
Le trop bon juge
Après tout près de quatre mois passés à la
Santé, Marcel Hclfrich, 23, rue Arago, à Saint-
Oucn, inculpé de vol, à tort! on va le voir
passait enfin devant le 6a conseil de guerre, qui,
preuves de son innocence ayant été dûment four-
nies et son avocat, VIe Bokanowski, aidant, l'ac-
quittait et ordonnait sa mise en liberté immé-
diate.
Il lui fallait cependant retourner à la Santé
pour la levée d'écrou. Or, l'audience terminée,
il se trouva que les dernières voitures trans-
portant les détenus à la Santé étaient parties.
Les gardes le conduisirent au Dépôt. On refusa
de l'y recevoir.
Les gardes républicains remontèrent avec lui
au conseil de guerre; rapporteur et commissaire
du gouvernement étaient partis. Un juge d'ins-
truction, par un heureux hasard, se trouvait là.
Mis au courant et toutes réflexions faites, ce
juge, ce bon juge, ce trop bon juge, délivra un
mandat de dépôt qui permettrait à la prison du
Palais d' « accueillir » pour la nuit le détenu
innocent. Le lendemain, on aviserait.
Bien. Au matin, par la première voiture, Hcl-
frich réintégra la Santé. On exposa l'affaire au
greffe en remettant l'ordre de mise en liberté
du conseil de guerre. Notre homme allait donc
pouvoir s'en aller. Attendez. Restait le mandat
de dépôt que le juge avait délivré la veille. Le
document était régulier; on ne pouvait plus
relâcher Helfrich. Il fallait pour le laisser par-
tir maintenant un ordre de mise en liberté éma-
nant de ce juge bienveillant qui avait.bien voulu
la veille lui fournir ainsi où coucher, en signai
le mandat de dépôt. Or ce magistrat, à la recher-
che duquel toute une armée, de plantons avait
été lancée, voyez la malignité du sort resta
introuvable! Conclusion Helfrich, innocent,
mais pas content, dut rester en prison. Le
rapporteur du conseil de guerre téléphona plu-
sieurs fois à la Santé, pour faire élargir cet in-
fortuné. Peines perdues; le greffe de la prison,
s'appuyant sur la loi formelle, s'y refusa.
Aujourd'hui, espérons-le, le juge ayant enfin
donné l'ordre de mise en liberté, notre homme
aura pu quitter une prison si entêtée à ne point
le lâcher.
La morale de cette histoire est que si beau-
coup de coupables courent encore de par le
monde, les innocents sont bien gardés.
TROUBLES AGRICOLES DANS LES LANDES
Bordeaux, 1" mars (dép. Fournier.)
Des troubles très graves auraient éclaté
dans les Landes, aux environs de Dax, à la
suite de la.grève des métayers qui du: de-
puis quelque temps déjà.
Les paysans seraient en pleine révolte et
des violentes auraient été commises.
Le 18' régiment d'infanterie, de Pau, a
été envoyé d'urgenee sur les tieux.
Augmentation générale des produits de l'octroi
Le produit de l'octroi pour les deux pre-
mier' mois de l'année, dépasse 22 millions de
francs, en augmentation de près de 5 raitlimts
f\ demi sur la môme période de l'année der-
Les plus-values sont générales, mais
elles sont particulièrement importantes sur les
liquides autres que les alcools, plus de 1 mil-
lion et. demi, et sur les comestibles, près de
2 millions. On constate également une augmen-
tation de près d'un demi-million sur Ies maté-
riaux, ce qui dénote une reprise assez sensible
de l'industrie du bâtiment.
Isabelle, debout, les yeux baissés, trou-
blée par les révélations si graves qu'elle
venait d'entendre, interrogeait maintenant
le complice de Sturberg.
V ous savez où mon père a caché ce
document?
Je le sais. Il n'a pas de secrets pour
moi.
Elle répliqua, avec un mépris qui acca-
bla le misérable
Il ne soupçonne pas que vous le tra-
'hissez.
Est-ce le trahir que révéler ce secret
à sa fille?
Oui, car votre pensée je l'ai comprise.
Vous vous êtes dit que, connaissant lexis-
tence de ce document, j'exigerais de vous
que vous me le livriez.
C'est vrai, fit-il, farouche.
Et que je le restituerais, à celui et à
celle qui doivent en avoir la garde.
C'est vrai.
Et du même co p, vous vous vengea
dé mon père que vous haïssez parce qu'^1
vous écrase de sa supériorité et de son
intelligence.
Oui, je le hais autant que je vous
aime. En vous livrant ces papiers, je vous
donne une preuve de ma haine pour lui et
de mon amour pour vous.
Et si j'avertissais mon père?
Non, vous ne vous y résignerez pas.
Elle resta longtemps hésitante, puis,
soudain
Je veux ce document, demain, sans
faute.
Vous serez obéie.
Il s'inclina et sortit.
Isabelle pensait, le regard au loin sur
Simon et Rolande, au bout de l'avenue
En ce moment, cette fllle lui-dit tout
Le générale Fournier et son état-major
comparaîtront en conseil tirçuerre !e avril
Le capitaine Mangin-Bocquet vient de si-
gner sa dernière pièce comme rapporteur
près le 2* conseil de guerre de Paris et va
reprendre sa place de président de section
au tribunal de la Seine il ordonné hier
la mise en jugement des cinq officiers de
fétat-major du général Fournier, J'ancien
commandant de la place de Maubeuge, in-
culpés de capitulation et d'abandon de
poste.
Ils comparaitront avec le général Four-
nier le lundi 12 avril prochain devant le
2" conseil de guerre, présidé par le général
de division de Maistre, ancien commandant
du groupe des arméea du Nord.
Le général de division Denlange occu-
pera 'le siège du commissaire du gouverne-
ment, assisté du commandant Lemoyne.
Le bâtonnier Henri Robert et le général
Legrand défendront le général Fournier.
Le bâtonnier Mennesson, M" Aubépin,
Vichel MissofFe, Pierre Prud'hon et Jacques
Ditte, défendront les officiers.
Les débats dureront environ trois se-
maines.
Les mesures prises pour parer
à l'encombrement des maternités
Inintéressantes explications ont été four-
nies hier au conseil par M. Henri Rousse.Me,
président de la commission, sur les me-
sures prises pour désencombrer les mater-
nités des hôpitaux, dont nous avons dit à
plusieurs reprises et, hier encore, la déplo-
rable situation.
Trois cents lits nouveaux ont été ouverts.
D'autre part, M. Aucoc a signalé qu'on a
fait appel au concours des œuvres privées,
qui ont fourni 450 lits. La subvention attri-
buée à ces œuvres est portée de 3 fr. à 5 fr,
par jour.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance
publique, a complété ces explications et
constaté que la situation est moins critique
qu'il y a un mois.
La transformation de l'hôpital belge de
l'Hôtel-Dieu, en salle de maternité, et les
dispositions prises à l'hôpital Saint-Louis,
permettent de faire face à tous le.s besoin
immédiats. M. Mesureur a ajouté que sur
les 400 lits de l'asile du Vésinet, 40 vont
être mis immédiatement au service des
maternités. Enlin, le conseil de surveillance
do l'Assistance publique wa être aaisi d'un
projet de construction d'une annexe de la
Maternité, sur le terrain de Port-Royal.
Le relèvement dçs tarifs des transports
Sur la proposition de M. Lalou. et après
une intervention de M. Desvaux, le conseil
municipal a décidé de discuter, demain
mercredi, le relèvement des tarifs des
transports en commun, et l'attribution au
personnel de l'indemnité de résidence de
1.200 fr., dont l'application est demandé
par le ministre du Travail.
Les deux questions, explique M. Lau-
rent, en réponse à uno intervention de
M. Luquet. sont liées, les compagnies, dont
la main-d'oeuvre absorbe déjà 70 0/0 de
leurs recettes, ne pouvant faire face au
surcroît de charges résultant de cette nou-
velle augmentation de salaires, que si les
tarifs sont relevés.
Les Parisiens auront-ils
une grève de taxi-autos ?
Un vif mécontentement règne chez les chauf-
feurs de taxi-autos. On sait que, déjà, prétex-
tant de l'augmentation persistante du prix de
la vie et des matières nécessaires à l'exercice
de leur profession, les chauffeurs réclamaient
un relèvement des tarifs.
Or voici qu'hier matin les compagnies leur
ont compté deux francs plus cher que de cou-
tume le bidon d'essence. On devine aisément
que ce surcroît de dépense ne réjouit guère
les chauffeurs, qui parlent de se mettre en grève
dès aujourd'hui, si les compagnies maintien-
nent le nouveau prix du carburant.
La vente des pneus et chambres à âir
est momentanément interdite
La vente des pneumatiques et des cham-
bres à aia des voitures automobiles par les
fabricants et grossistes, est momentané-
ment interdite. La préfecture de police
vient de donner des instructions en ce
sens à partir d'aujourd'hui, toute per-
sonne désirant acheter des pneus ou des
chambres à air, devra demander une auto-
risation à la direction de la potier muni-
cipale,
A la commission des finances du Sénat
La commission des finances réunie hier,
sous la présidence de M. Milliès-Lacroix,
a approuvé "deux articles financiers, l'un
de M. Albert Peyronnet, modifiant la loi
relative à la caisse autonome de retraite
des ouvriers mineurs, l'autre de M. Henry
Chéron sur le projet relatif à l'appel de 'la
classe 1920. 6es deux projetas seront dis-
cutés aujourd'hui devant ile Sénat.
L anniversaire de la déclaration de Bordeaux
commémoré à Paris
Sous le patronage de l'Union amicale d'.llsace-
Lorraine l'anniversaire de la déclaration de paris
a été commémoré hier soir à la Sorbonne. De nom-
breue discours ont été prononcés devant une assis-
tance considérable et enthousiaste.
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Sont nommés président à Lorient, NI. Pigé,
conseiller à la cour d'appel d'Orléans juges à la
Reine, M. Wahl, juge à Ohatean-TJrterry OhA-
teau-Thierry, M. Eymieu, juge d'instruction à
Nyons a Rambouillet, M- Silvestre, juge d'instruc-
tion à Dreux il Dreux, M. Girod, juge d'instruction
à Sainte-Mcnehould.
ce qu'elle sait, ce que nous sommes venus
faire en France. ce qu'est mon père. es
que je suis. Elle le met en garde contre
tous, contre moi. Je ne suis plus pour lui
la jeune fille qui l'aimait d'un amour im.
mense. Je ne suis plus que celle qui a
voulu se servir de sa beauté pour le mieux
tromper, pour l'aveugler. pour l'attirar
dans un piège, car mon amour ne peut plus
être pour lui qu'un piège. Et moi qui
avais rêvé d'être aimée, je n'ai trouvé que
son mépris: Ah! du moins, qu'il sache que
j'étais innocente. que j'ai agi loyalement.
Et quelle plus grande preuve pourrais-je
lui donner de ma franchise et de mon
amour qu'en lui restituant ces papiers, qui
semblent être, pour lui et pour elle, aussi
précieux que la vie même!!
Xlt
C: La fête sanglante
Le monde était dans l'attente de la.
grande nouvelle.
L'armistice allait être signé le lende-
main, li novembre.
Sturberg partait le soir pour Paris et
annonça qu'il ne serait de retour que dans
la matinée, le jour suivant.
Il donna ses ordres à Nicky Lariss
Tu ne t'absenteras pas.
Nicky Lariss ne répondit que par un
mauvais sourire.
Le hasard venait de travailler pour lui.
Au courant de la nuit, il s'introduisit
dans l'appartement de Sturberg. Il avait
apporté avec lui tous les outils délicats
dont il aurait besoin pour un travail long
et minutieux. Du reste, il n'en était pas
à son coup d'essai et la besogne qu'il allait
entreprendre lui était familière. Il bran-
cha ses appareils sur le courant électrique
Je l'ai tué le 15 octobre 1917, en deçà du
Chemin des Dames, dans une petite tran-
chée à peine ouverte, de celles qu'on appelait
du temps de la grande guerre parallèles de
départ. Vous vous rappelez? Ces fossés
profonds d'un mètre, et moins larges que
profonds, qu'on alignait face à l'ennemi,
au;si près que possible de ses premiers ou-
vrages, pour massier, avant le combat, les
premières vagues d'assaut.
C'est là que j'ai tué l'homme. Un Fran-
çais.
Ce n'est pas une histoire compliquée.
J'étais capitaine et j'allais passer comman-
dant. Je m'ennuyais, personne n'imaginera
jamais comment, sauf ceux qui furent à
l'ennui avec moi. « à l'ennui », pas « à
l'ennemi » l'ennemi, en comparaison de
l'ennui, ce n'était pas grand;chose. D'autant
que j'avais là guigne d'appartenir à ce qu'on
nommait les troupes d'élite: c'est-à-dire cel-
les qui se battaient mais ne tenaient pas la
tranchée. Or, on ne se battait pas souvent,
au temps de la grande guerre deux fois par
trimestre peut-être et, le reste du temps, les
troupes d'élite étaient réservées, c'est-à-dire
cantonnées à l'arrière, au chaud. On ne s'y
ennuyait pas moins, je vous prie de le croire.
Pour nous secouer de cet incommensurable
ennui, le commandement faisait ce qu'il pou-
vait. ce n'était pas grand'chose reconnais-
sances, ctudes sur le terrain, plans d'engi-
gement fictifs, reconnaissances encore. et
ainsi de suite.
Le 15 octobre dont je vous parle, il s'agis-
sait justement d'une reconnaissance. Nous
étions partis en auto, B. V. et moi, pour
apprécier sur place les chances qu'avaient
nos tanks, (nous commandions chacun une
batterie Schneider) de gravir ou de ne pas
gravir je ne sais quelie, pente de plateau,
raide et détrempée à l'excès. La reconnais-
sance, dans ces conditions, n'offrait assuré-
ment qu'une utilité toute relative notre
auto remisée en contre-bas, c'est tout juste si
nous pûmes, B. V. et rioi; escalader nous-
mêmes la pente en question, à pied. Il était
donc évident a f ortiori que les chars d'assaut
resteraient à mijote. On les y engagea d'aU-
leurs tout de même, et malgré notre avis, huit
jours plus tard et ils restèrent à mi-côte
comme nous l'avions deviné et prédit. On
est prophète à bon marché dans ces cas-là.
Mais c'est justement au sommet de cette
pente de plateau que j'ai tué l'homme. Oui.
le 15 octobre. le 15, pas le 23, pas le jour.
de la bataille, le jour de la reconnaissance.
Voici comment, si la chose vous intéresse
Je vous ai dit que nous avions eu du mal
ce jour-là, B. V. et moi, à gravir à pied la
pente. Parvenus enfin en haut, nous souf-
flâmes. Il faisait lourd et 'taud l'automne
pesait. Le plateau, nu comme Sahara, n'of-
frait pas même de ces squelettes d'arbres
qui sont toute la végétation des champs de
bataille. Nous avions cheminé dans un boyau
qui s'appelait le boyau des Coudriers. Et je
me suis toujours demandé quelle imagina-
tion débordante avait bien pu affubler d'un
tel vocable ce malheureux chemin de pierre,
de glaise, de boue liquide et d'eau stagnante.
N'importe. Nous avions marché là pendant
quelque trois quarts d'heure sans apercevoir
âme qui vive: les tranchées, coudées et
recoudées, cachaient bien leurs guetteurs.
Mais au bout du boyau, c'est-à-dire à la
parallèle de départ, nous vîmes tout à coup,
et pour la première fois depuis le bas du pla-
teau, une créature humaine un soldat, na-
tuellement un fantassin de la ligne. Il était
assis dans la parallèle, par terre, pour que
sa tête ne dépassât pas le parapet. Alentour,
on n'entendait rien pas un coup de feu, à
perte d'ouïe. L'ennemi n'en était pas moins
tout proche, droit devant; à cent mètres, à
cinquante peut-être. Il se cachait dans son
trou, comme nous dans le nôtre. A droite, à
gauche, ce n'était que boue jaune et grise.
La tranchée s'arrondissait et se creusait des
deux côtés pour deux tas de grenades à
main. L'homme, le fantassin de la ligne, se
tenait à portée des deux tas. Il ne bougeait
naturellement pas plus qu'un terme si près
de l'ennemi, bouger est malsain. Nous deux,
B. V. et moi, nous étions bien forcés de le
faire pour notre reconnaissance le service
avant tout. Mais nous, notre reconnaissance
faite et notre service terminé, nous n'avions
qu'à faire demi-tour et à nous en aller, en
disant un adieu sans revoir à ce paysage
insalubre. Le guetteur, lui, y demeurait.
Avant de s'en retourner comme nous vers
des horizons moins sinistres, vers des ter-
rains qu'on pouvait fouler librement, tête
haute, sans être à peu près" sûr d'en mourir
tout de suite, il lui fallait attendre les! relèves
lointaines et problématiques, l'arrivée d'au'
tres hommes, d'autres soldats de la ligne,
près de prendre le guet à sa place et de le
délivrer du présent cauchemar. Car c'en était
un, que 'cette réalité hors toute vraisem-
blance la boue jaune et grise sous le ciel
bas, la tranchée dlapotante de flaques, les
tas de grenades à droite et à gauche, l'hom-
me comme pétrifié, et le silence sur tout cela,
l'absolu, l'incroyable silence. une alouette
n'aurait pas osé chanter dans ce silence-là.
Nous marchions tout de même, B. V. et
et découpa artistement la feuille de la
porte de fer dans laquelle se trouvait
encastrée la serrure du coffre-fort. Il tra-
vaillait en silence et rideaux clos. De temps
en temps, pour régler ses efforts, il faisait
jaillir un léger pinceau lumineux d'une
lampe électrique de poche. Pourtant, au
fur et à mesure qu'il avançait vers la fin,
il se sentait pris d'un effroi singulier.
Allait-il trouver là le précieux dépôt qu'il
y cherchait ? Sturberg, au dernier moment,
ne l'avait-il pas changé de place ? Et
même ce voyage soudain à Paris n'était-il
pour rien dans cette affaire ? Nicky se mit
à rire en haussant les épaules. Il allait
s'imaginer des choses Est-ce que Stur-
berg ne. se rendait pas à Paris trois ou
quatre fois par semaine ? Du reste, encore
quelques minutes et il verrait bien.
La porte du coffre-fort était béante.
Et comme un objet prédieux qu'on ne
vpulait souiller par aucun contact, seule
sur une des tablettes était la pochette de
Cuir.
II s'en empara avec un frémissement de
joie, un soupir où toute sa haine satisfaite
s'exhalait.
Mais au premier regard que Sturberg, à
son retour, jetterait dans son bureau, il
verrait l'attentat, et Nicky pensait
C'est moi qu'il soupçonnera avant
tout autre. Et s'il soupçonne également
que j'ai conservé sur moi le document, je
suis perdu.
Il n'hésita pas.
Il se glissa jusqu'à la chambre d'Isabelle.
Il frappa. Elle entendit, car elle ne dormait
pas. 'Mais, surprise ainsi en pleine nuit,
elle n'osait répondre. Il insista. Alors, elle
se leva, s'approcha de la porte, demande
Qui ôtes-rvous et que voulez-voua ?
moi. Et le bruit de nos pas nous gênait con-
fusément. L'homme nous entendit vepir de
loin. Il tourna les yeux, sans tourner la tête,
et il ne fit que soulever la main pour nous
saluer quand nous passâmes, tout contre lui
la parallèle était étroite, je vous l'ai dit.
Alors B. V. me dit
Oh ne va pas plus loin?
Et je lui répondis
Non, plus loin, c'est l'ennemi.
J'ajoutai au bout d'un moment
Par exemple, je voudrais regarder le
terrain entre ici et là-bas.
L'homme nous écoutait.
Regardons, dit B. V.
L'homme intervint, s'adressant à moi
Mon capitaine, méfiez-vous ils ont du
88 juste en face. Or est repéré par ici.
Je répondis
Que voulez-vous que j'y fasse, mon
pauvre vieux
Mais B. V. me touchant du doigt, hocha
la tête
Ce ne sera pas pour nous, le 88 quand
ils tireront, nous serons déjà repartis. et ce
sera pour.
D'avance triste, il me montrait l'homme
d'un coup de menton. Je haussai les épaules.
Que vouliez-vous que j'y fasse! La guerre,
n'est-ce pas, ce n'est pas en dentelle
Et, puisqu'il fallait. pauvre diable, tout
de même enfin puisqu'il fallait, je
me levai, tout droit. B. Vv, se leva. Nous
regardâmes. Le terrain était plat, calcaire,
couvert d'eau. Des écheveaux barbelés for-
maient un tas à droite.
Et je dis
Tu as vu? Moi aussi! Maintenant, en
retraite
Puis, passant devant l'homme. dame je
me doutais de ce qui allait venir. je le
saluai, moi, le premier et je lui dis
Adieu, camarade
Nous étions déjà dans le boyau quand, der-
rière nous, le tonnerre des 88 éclata.
Je ne pus pas m'empêcher de revenir sur
mes pas, de retourner vers la parallèle de
départ parce que, d'avance, j'étais sûr.
B. V. vint avec moi, il était sûr aussi.
Et, en effet, à la même place, et dans la
même posture, nous retrouvâmes l'homme, le
fantassin de la ligne..Seulement, il était mort.
Un éclat lui avait ouvert la poitrine.
Et, n'est-ce pas ? C'est bien moi qui l'ai
tué.
Claude FARRERE.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LA ORCVE DE LA BATELLERIE
Au cours de la grève de la batellerie, en janvier
dernler, le marinier Roger Guérard. déserteur du
87" a'lnfan:erle, avait, à Nanterre, exercé des vio-
lences sur des camarades restés au travail, et
menacé un garde de nuit de son revolver.
Il a été condamné, par la chambre correc-
tionnelle de la Seine, à deux r.ns de prison, 900 fr.
d'amende et cinq ans d'interdiction de séjour.
CINETTE LA REVEUBE »
La lr> chambre du tribunal de la Seine est saisie
d'une requête de Mme Anita Legrand, dite lita
Legrand, qui réclame à M. Henri Gauthiers-Vlllars,
la moltM des droits d'auteur de Cinette la Rêveuse,
et demande que son nom soit ajouté à celui de
Gauthiers-Villars. comme co-auteur du roman.
SVECULATEURS CONDAMNES
Pour avoir raréfié, sur le marché, les arrivages
d'agneaux, en réglant les expéditions à des prix
ploc élevés que ceux pratiqués par les mandataires
aux Halles, M. Lubin Berger, commissionnaire en
boucherie, 3, rue des Pronvaires, a été condamné
par la 10e chambre à un mois de prison et 6.000 fr.
d'amende.
Son principal commis, Emile Hani, a été, comme
complice, condamné à un mois de prison et
francs d'amende.
Le tribunal a. en outre, ordonné l'insertion du
jugement dans quatre journaux et son aftirhafre
pendant un mots, à la porte du magasin de
M. Berger.
ASSASSINS CONDAMNES
Le Ji septembre dernier. trois bandits: Albert
Bousquet, Lent, Mottet, mécanicien, et Henry He-
pesse, garçon livreur, se rendaient en antorncrbMe
de Paris, où il» babitaient. a Saint-Germain-les-
Arpajou avec l'intention d'assassiner dans cette
localité un vieil agent d'affaires, M. Gonverneur.
Tandis que Repesse faisait le guet, ses complices se
présentaient an domicile de M. Gouverneur, qui
sans défiance les recevait dans sa salle à manger.
Les sinistres visiteurs renversaient sur le parquet
l'infortuné vieillard. le frappaient brutalement et
lui enjoignaient, en le menaçant ne revolvers, de
leur remettre de l'argent. Dérangés par la femme
de mteage, ils s'enfuirent et une chasse a l'homme
s'organisa. Bousquet tomba mortellement atteint,
il avait lui-mérw sérieusement blessé l'un des
poursuivants, M. Poulay.
Mottet et Repense comparaissaient hier devant le
Jury de Seine-ei-Olse. Apres plaidoiries de M* Man-
clip pour Mottçt et de y." Amelet pour Repesse, ils
ont étt condamnés le premier à 6 ans de prison
et 10 ans d'interdiction de séjour et le second
5 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour.
CONDAMNATION A MORT D'UN MEURTRIER
Un entrepreneur de battage de Châtelet-en-Brie,,
Emile Ollivier, 39 ans, qui, le 11 novembre dernier,
tua d'un coup de fusil un de ses ouvriers, nommé
Soudel et en blessa un autre, sous prétexte qu'ils
lui avaient volé 200 francs, a été condamné par
la aour d'assises de Seine-et-Marne, aux travaux
forcés à perpétuité
Faux passeports à la frontière suisse
Sur mandat du rapporteur près le conseil de
guerre du Vire corps, à Besançon, on vient
d'arrêter, à Paris, sous l'inculpation de corruption
de fonctionnaires, faux et usage de faux passeports,
le Serbe Zoltan Necchi et son amie Louise de
Mayer, qui ont été placés soas mandat de dépôt,
malgré leurs protestations d'innocence.
LES MAISONS INACHEVÉES
Les propriétaires français de maisons à loyers en
construction au août et restées inachevées
du fait de la guerre, se réuniront, sur convocation
de leur ligue, le vendredi 5 mars, à 2 heures,
271, boulevard Salnt-Clermain,
Quand elle reconnut Nicky, elle passa
rapidement une robe et ouvrit.
L'homme n'entra pas, resta sur lo seuil.
Dans l'entre-bâillement de la porte il
.tendait le bras et la main offrait un
étrange cadeau, une vulgaire pochette de
cuir noir, carrée, se fermant avec un bou-
ton de pression en cuivre. Elle la prit, sans
un mot, car elle devinait. L'homme, alors,
retira le bras, disparut, repoussa lui-
même la porte et elle entendit les pas qui,
en s'éloignant, faisait crier le parquet.
Sturberg revint de Paris vers neuf heu-
res du matin.
Il rapportant la nouvelle que l'armistice
était signé, sur le front, depuis six heures
cinquante minutes.
Il manifestait une grande joie.
Sur son ordre, et avant même de rentrer
à i'Helyéti'a, les travaux de fabrication
furent interrompus à l'usine, les ouvriers
eurent congé. la sirène d'appel, qui tant
de fois avait donné l'alarme, roula aes
vibrations qui, malgré l'allégresse, gar-
daient je ne sais quel sens macabre.
comme une note funèbre parmi l'ivresse
et l'exaltation qui éclataient dans tous les
coeurs. 0
Enfin Sturberg donna ses instructions
pour que dans la soirée même une fête fût
improvisée au chàteau en l'honneur de la
victoire formidable et de la paix enfin
conquise.
Car il devait jouer son rôle jusqu'au
bout.
Puis, il pénétra au château et gagna son
cabinet.
Devant le désordre qui régnait et la
preuve manifeste du crime, il eut un cri
L'enquête sur ie crime de Versailles
précise la culpabilité de Pénisson
Oécile Leprieur, la sœur de la petite victime
des époux Pénissou, a été de nouveau entendue
par le commissaire, M. Boinet. On sait que cette
jeune fille était allée chercher l'enfant chez Pé*
nisson un peu après 7 heures, que l'ouvrier
ébéniste lui avait répondu
Rolande mais elle vient de partir
Cécile Leprieur a déclaré, hier, qu'après avoir
vainement exploré le quartier, elle s était pré-
setttée une seconde fois, vers 7 h. 45, au do-»
micile de Pénisson elle avait été J'en),; sur la
porte par la femme.
Comment s'était écriée celte dernière en
feignant la- plus vive surprise, Rolande n'est
pas rentrée f Ne manquez pas de venir nous
dire demain matin si vous l'avez retrouvée.
Le lendemain, dans l'après-midi, M. Lfprieur
reprenait ses recherches. Sur le il il ren-
contra Pénisson en tenue de travail
Eh bien et Rolande ? questionna l'ébé-
niste.
Toujours sans nouvelles, répondit k [>.iu-
vre père.
Pénissun, alors, lui saisit les mains et. avec
des larmes dans la voix
Je ne vous quitte pgus Jusqu'à ce que voua
sachiez où est passée votre enfant
Le misérable accompagna partout le pauvre
homme et ne cessa de lui prodiguer des pa-
roles de réconfort.
G'e.?t vraisemblablement jeudi que Ni. La.
comblez, juge d'insltruclion, entendra les jncuj-?
pés et les confrontera avec les témoins, en pré-
sence des défenseurs désignés d'oflice M*
Beer pour Pénisson. et M* Véuelon, pour sa
compagnie.
Les obsèques auront lieu jeudi après midi J
le cortège se fonnera devant l'hôpital civil,
D'inhumation aura lieu au cimetière de»
Gouards.
Le service anthropométricju'î viendra au"
jourd'hui prendra des vues de lappartement
où fut commis le crime et relever des emprein-
tes digibalps.
L'amortissement de l'Emprunt
Quelques .persmnrips ee sont données qua
te tableau d'amortissement de l'Emprunt e
cours d'émission ne soit pas dès à présent
publié. Le montant de l'Emprunt n'étant
pas limité, c'est seulement lorsque la sous.
cription sera close et les résultats •centrali-»
sés qu'il sera possible de connaître l'an»
nuité exacte que l'Etat devra payer et, par
suite, de dresser le tableau des amnrtisse-i
ment. qui seront opérés à la^suite de cha-
que tirage.
Mais il n'y a dés à présent aucune tspèce
d'incertitude au sujet des règles suivant
lesquelles les remboursements seront en'ec-
tués. Comme tout autre emprunt amortis-
sable, cet emprunt, à défaut d'indication
contraire de ta loi, ne peut qu'être doté
d'une annuité constante correspondant au
service des intérêts et au remboursement
du capital.
Il est évideut qu'il faillirait connaître le
montant qu'atteindra l'emprunt pour sa-
voir combien il comprendra de séries de
25 millions et pour déterminer comment le
remboursement de ces séries sera reparti
entre les diverses échéances semestrielles,
de teile sorte que la semestrialité effective
se rapproche de plus possible de la semes-
trialite constante. C'est te travail qui sera
eifectué après la clôture de la souscription.
Dès maintenant, on peut éclairer les indi-
cations qui précédent par un exemple pu-
remuent hypothétique. Si le produit total de
l'emprunt était de 10 milliards de francs.
il comprendrait 400 séries qui auraient
chacune un capital nominal de'21) miMions
de francs et une valeur de remboursement
de soit 37 millions 1/2. Dans ce cas,
la semestrialité théorique serait de 289 mil-.
lions et les amortissements qui porteraient
sur une seule -série au bout des six pre-
miers mois s'accroîtraient graduellement
de teHw sorte que le dernier tirage semes-
triel comprendrait huit séries.
Plusieurs élections ont eu lieu hier a l'Aca-j
dérnie des sciences. M. Meenaeer. il qui l'oit
doit une nouvelle méthode particulièrement in4
génieuse pour l'essai de la résistance des ma4
tériaux, a été éiu membre titulaire pour la sec-t
tion de mécanique, en remplacement de Mi
Mareel Desprez, décédé.
En outre, M. A. Fovvler, de Londres, a éid
élu, à l'unanimité, correspondant pour la sec-;
̃tion d'astronomie, et Ni. Bois, présenté au ohoiK
du ministre, pour la chaire de cullure vacante
au Muséum.
L'Association professionnelle des journalis-
tes anciens correspondants de guerre a donné,
hier. un déjeune» dans les salons de l'Union
interalliée, sous la présidence de NI. R. ReJ
couly.
il est intéressant de savoir que l'étui (la
200 pastillas de Saccharine Usinés du Rhône,
pure et inoffonsive, remplace 2 kilos de sucra
et coûte trois fo!s moins. Frs 2.60 l'étui de
200 pastilles. En vente dans toutes les épiceries.
PLUSIEURS MILLIERS DE « VIR0TYP
(machine il écrire française) sont actuellement
en service et donnent entière satisfaction.
Nombreuses références. Prix depuis -) francs.
Notice franco, 30, rue Richelieu, Pari:
Pour vivre heureux, il faut toujours être fort
et bien porta.nt et pour cela il fant boire du
TOMMY. Ce vin généreux, tris riche en quin-
quina, est le meilleur reconstituant et le plus
sain des apéritifs. Direction 18, rue Drouot.
98. A. Amateurs d'Automobiles « Ford
un choix considérable de Touristes et camion-
nettes de cette marque vous eat offert il. la.
Vente de BOURG (Haute-Marne), du 8 mars.
170 Ford » à vendre par adjudication sur
soumissions cachetées, par lots de 1 à 10 véhi-
cules, une seule mise à prix par lot.
Demander le catalogue et tous renseigne-
ments au Parc de vente, ou 70. avenue de
Bourdonnais, Paris.
UN HEUREUX choix
consiste à adopter contre IM maladies de la peau
la Pommade Florentine nont le vieiléloge plus
à faire. Le pot 3 fer. franco 3 ir. Rucher,
32, rue de Grenelle, Paris, et toutes'pharmacies.
de rage 2t de désespoir, car avant même,
de s'assurer du vol, il avait compris que
ce n'était pas aux valeurs renfermées !à
que l'on avait voulu s'attaquer, mais au
dépôt redoutable, infiniment précieux, plus
précieux que toutes les fortunes et qu'il
avait mis des années à conquérir.
Un simple coup d'oeil lui suffit.
La pochette avait disparu. et parmi les
valeurs et les billets, parmi les papiers
amoncelés, rien n'avait été touehé. tou-.
tes choses étaient restées en place.
Qui avait été assez hardi ?
Dans un grondement de folie furieuse,
un nom, un seul, monta à ses lèvres
Nicky Lariss
L'homme lui semblait tout indiqué. Il
ne chercha nulle part ailleurs. Il ne pensa
ni à Rœe-Lys dont il connaissait l'énergie,
ni à Rolande, dont il connaissait la vail-
lance, ni même à Simon. C'était Nicky,
pas un autre.
Il sonna et raffermissant sa voix qui
resta étouffu et tremblante
Cherchez partout Nicky Lariss et en-
voyez-le moi sur-le-champ.
Nicky attendait. Il était prêt. I- voulait
jouir de son triomphe at de sa haine. Et
il souriait, quand il er.tra. Quand il en-
tra, il ne salua pas. Quand il entra, il ne
reparda mùme pas vers le coffre-fort éven-
té. Et entre les deux complices, il n'y
eut pas d'abc» d'autres parole: que cel-
les-ci
C'est toi, n'est-ce pas ?
Oui.
Tu te venges ?
(A suivre.) Jules Mary.
Copyright bv Jules Mary Tous droits de M*.
ducUou, reproduction, adaptation uuerdiis.
Cité », appelé* à concourir, le cas échéant,
au fonctionnement des services publics.
Les deux propositions ont soulevé les
protestations de la gauche de l'assemblée.
Elles ont é t '̃ va émeut combattues à la tri-
bune par MM. CoMy, Loyau. Jean Morin et
Luquet, ce dernier estimant que la motion
présentée est une atteinte au droit de grè-
ve. M. Missolïe. au contraire, insiste pour
1" vote de la proposition de Taates, qui ex-
prmii1. dit-il, le désir de la population pa-
de vivre en paix. Finalement,
un débat des plus animés et le rejet
..10 l'ordre du jour pur et simple, proposé
par M. Paul Fleuret, le conseil ee ralliant
à la proposition de M. Jean Varenno, décide
que la question soulevée sera tranchée mer-
credi par\un vote publio à la tribune. Par
anticipation, l'incident se trouve aujour-
d'hui fi'jHt'.
Les arrivages 'furent suffisants
à la Villette et aux Halles
On craignait que, par suite de la grève
des chemins de fer, le marché de la Vil-
lett,e ne fût faiblement approvisionné. Cette
crainte ne s'est pas réalisée. Une partie
du bétail. notamment sur le réseau de
l'Etat, n'avait pu être expédiée, mais si
l'on manquait un peu de moutons, les ar-
rivages furent suffisants pour le gros bé-
tait. malgré l'activité de la demande. Avant
l'ouverture des transactions, le syndicat
des commissionnaires avait invité, par affi-
ches, les vendeurs à ne pas profiter de la
situation pour faire de là hausse et, dans
l'ensemble, il n'y en eut guère, grâce à
leurs efforts pour maintenir les cours.
L'approvisionnement avait également été
suffisant aux Halles le matin. Il y avait
cependant peu de marchandises au pavil-
lon de la boucherie, où manquaient une
partie des arrivages de l'Orléans, mais la
vente y fut caime et les cours n'en furent
pas influencés seuls certains morceaux
du porc subirent une hausse légère. Le pa-
villon des beurres n'avait reçu qu'une
partie des expéditions de la gare de Vau-
girard et du réseau de l'Orléans.
Les transports par la voie aérienne
Un certain nombre d'avions sont partis
hier du Bourget, pour des destinations dif-
férentes, emportant des sacs de courrier,
de colis demeurés en panne par suite de la
grève des cheminot.?, et même des passa-
gers.
Le record a certainement été établi par
̃l'aviateur Casaie, le récent détenteur du re-
cord de la vitesse en avion. Il quitta le
Boulet à Il "h. 50 et arriva, à Bruxelles- a.
12 h. ayant accompli le trajet en soixan-
te minutes exactement il avait avec,lui un
mécanicien et avait chargé 200 kilos de
lettres dans son avion.
Bajac a quitté le Bourget pour Londres
vers midi.
Bossoutrot a transporté deux passagers
et 500 kilos do fret Lyon.
D'autre part, deux avions sont partis
pour Londres aveu 7 passagers, portant des
M. Fiaiidm, sous-secrétaire d'Etat à
fxYéronautiqne. assistait à l'envolée des
transports aériens, ainsi que le colo.nel Sac-
eoney.
LA GREVE DE
avait dure dix jours
La précédente grève des cheminots re-
monte à 1910, époque à laquelle M. Alexan-
(Ire Millerand était ministre des Travaux
publics et des P. T. T., dans le cabinet que
présidait, alors, M. Aristide Briand.
La grève, commencée partiellement sur
le réseau du Nord le 8 octobre et devenue
générale sur ce réseau le 10, gagne tous les
réseaux le 11 et dure jusqu'au 17.
Voici les principaux faits qui marquè-
rent la grève de 1910.
9 octobre. La grève éclate dans deux cM-
pôts du réseau du Nord la Chapelle et la
PJaine-SainUDenis. La raison augmentation
de «alaire.
9 octobre. La grève se poursuit dans le
plus grand calme et reste limitée à la seule
catégorie des agents de la compagnie du Nord
appartenant à ces deux dépôts.
10 octobre. A la suite d'une réunion tenue
par les agents de l'exploitation, du matériel et
de la,traotion, voies et travaux de la région pa-
risienne de la compagnie du Nord et sur un
ordre émanant du comité de réseau du syndicat
national des chemins de fer siégeant & Amiens,
la grève générale des employés du Nord est
Dans la soirée, le président du Conseil, d'ac-
cord avec le ministre des Travaux publics et
le miuistre de du Guerre, prend toutes les me-
sures nécessaires, c'est-à-dire celles prévues
rfans le plan de protection des voies ferrées
en cas de grève.
Il octobre. La grève générale des che-
mins de fer est déclarée au cours d'une réu-
nion nocturne par le comité de grève du Syn-
dicat national des travailleurs de chemins de
fer, assisté des délégués de la Fédération des
et chauffeurs.
Les mesures gouvernementales prises la
vcillfl sont continuées et renforcées partout, de
maniére à assurer absolument la liberté du tra-
vail. M. Coitty, député de la, Seine, dépoee une
demande d'interpellation.
12 octobre. L'Ouest-Etat, après le Nord,
doit suspendre la majeure partie de son trafic.
Sur les autres réseaux, la circulation était pres-
que totale. Cependant le mot d'ordre de grève
cnijro.it. Cinquante-deux mandats d'amener sont
lancés contre les chefs du mouvement gréviste.
Des actes de sabotage ont été commis.
Des mesures sont envisagées en vue du ra-
vitaillement de Paris. Dans la nuit, les che-
minous du P.-L.-AI. et de l'Orléans suivent le
mouvement.
Les compagnies du Nord et do l'Est pronon-
cert des révocations.
13 nctobre. La situation s'améliore sur
J'Est. le P.-L.-A., l'Orléans et le Midi. Sur la
Nord, le trafic est un peu plus actif l'Ouest-
Etat demeure livré au chômage.
La détente doit ftre attribuée notamment
la, mobilisation du personnel.
Le comité de grève s'offre a reprendre des
pourparlers avec les compagnies par l'inter-
médiaire du gouvernement.
Kn attendant de nouveûfles révocations ont été
Iimiwncées.
L.i C. G. T. renfonce à la mobilisation.
7s» 93. Feuilleton du Petit Parisien
L'ARRÊT DE MORT
ROMAN D'AVENTURES
DEUXIEME PARTIE
LES ÉCUMEURS DE GUERRE
XI (suite)
Le commandant Simon Levaillant
Je comptais partir pour Paris parce
que jo voulais m'enquérir de ce que tu
étais devenue et en rejoignant mon régi-
ment vers Sedan, je serais paésé à Claire-
fontaine. Mes projets sont changés. Je
ne partirai qu'à Ja dernière minute. J'ai
donc encore trois jours à rester à l'hôpital.
Te savoir auprès de moi, même en
1 faisant semblant de ne pas nous connaître,
et en évitant de nous rencontrer, c'est une
joie 61 grande, si grande, après tant de
malheurs 1. Je n'ose y croire.
Elle abandonna un moment sa tête con-
tre l'épaule de son ami.
Et elle entendit la voix tendre qui mur-
murait à son oreille
Je t'aime, cher petit.
Oui, il l'aimait, et c'était cela surtout
(qu'elle craignait
L'aimerait-il encore Quand elle lui révé-
lerait la vérité affreuse')
Dans le petit salon où Nicky Lariss avait
rejoint Isabelle, l'entretien se poursuivait.
octobre. La détente est manifeste. Le
ministre des Travaux publics poursuit les
pourparlers avec les compagnies au sujet des
mesures en faveur du personnel.
15 uctobre. Sauf sur l'Ouest-Etat. les
trains partent et arrivent à peu près réguliè-
rement. Les directeurs font savoir que le
1" janvier 1911 au plus tard, les employés et
ouvriers de tous les réseaux en résidence à
Paris auront le salaire minimum de 5 francs
par journée effective de travail.
Une agitation, parfois violente, est constatée
dans des centres de province.
Des actes de sabotage sont commis en,maints
endroits. Il semble qu'il existe une organisa-
tion ayant pour but la détérioration des voies
ferrées. Une instruction est ouverte et la ré-
pression sera impitoyable.
16 octobre. Le gouvernement considère la
grève comme virtuellement terminée, la pres-
que totalité des agents ayant repris le travail
dans des conditions normales.
17 octobre. A l'unanimité, le comité de
grève décide que la reprise du travail aura
lieu le 18 sur tous les réseaux.
18 octobre. La rentrée des cheminots s'ef-
fectue .sans Incident. Sur tous les réseaux le
service redevient normal.
M. Cocteat, rédacteur en chef du «Libertaire»
est arrêté
Dans l'après-midi d'hier, muni d'un
mandat de M. Jousselin, juge d'instruction,
M. Darru. commissaire aux délégations
judiciaires, s'est transporté au journal
anarchiste le Libertaire, 69. boulevard de
Belleville, pour procéder à l'arrestation du
rédacteur en chef-administrateur de cette
feuille, M. Julien-Claude-Marcel Content.
Celui-ci se trouvait à son bureau, en-
touré d'une dizaine de compagnons. Il a été
inoulpé de provocation directe au vol et au
pillage, dans un but de propagande anar-
chiste, et de complicité de ce délit qui fait
déjà l'objet d'une information judiciaire
contre le gérant Journé et M. Loréal.
Né le 26 septembre 1892, à Mehun-sur-
Yèvre (Cher), célibataire, ancien ouvrier
tailleur et terrassier, demeurant dans une
chambre modeste, 2, rue Baste, M. Content
qui, depuis deux ans environ, était l'inspi-
rateur de- la plupart des articles insérés
dans son journal, a déjà été condamné plu-
sieurs fois pour faits anarchistes en 1917,
à six mois de prison, au sujet du tract
«Imposons la paix», et quelques jours
après sa ,sortie de prison, à quinze mois de
la même peine pour délit analogue.
Tous tes compagnons présents à l'arres-
tation de M. Content ont été invités pa-
-M. Darru à fournir état civil et papiers.
Après une perquisition au modeste logis de
l'inculpé, ou le commissaire a saisi un cer-
tain nombre de documents, Ri. Content a été
amené quai des Orfèvres et écroué aussitôt
au dépôt. Il sera entendu aujourd'hui par
le juge d'instruction,
Le trop bon juge
Après tout près de quatre mois passés à la
Santé, Marcel Hclfrich, 23, rue Arago, à Saint-
Oucn, inculpé de vol, à tort! on va le voir
passait enfin devant le 6a conseil de guerre, qui,
preuves de son innocence ayant été dûment four-
nies et son avocat, VIe Bokanowski, aidant, l'ac-
quittait et ordonnait sa mise en liberté immé-
diate.
Il lui fallait cependant retourner à la Santé
pour la levée d'écrou. Or, l'audience terminée,
il se trouva que les dernières voitures trans-
portant les détenus à la Santé étaient parties.
Les gardes le conduisirent au Dépôt. On refusa
de l'y recevoir.
Les gardes républicains remontèrent avec lui
au conseil de guerre; rapporteur et commissaire
du gouvernement étaient partis. Un juge d'ins-
truction, par un heureux hasard, se trouvait là.
Mis au courant et toutes réflexions faites, ce
juge, ce bon juge, ce trop bon juge, délivra un
mandat de dépôt qui permettrait à la prison du
Palais d' « accueillir » pour la nuit le détenu
innocent. Le lendemain, on aviserait.
Bien. Au matin, par la première voiture, Hcl-
frich réintégra la Santé. On exposa l'affaire au
greffe en remettant l'ordre de mise en liberté
du conseil de guerre. Notre homme allait donc
pouvoir s'en aller. Attendez. Restait le mandat
de dépôt que le juge avait délivré la veille. Le
document était régulier; on ne pouvait plus
relâcher Helfrich. Il fallait pour le laisser par-
tir maintenant un ordre de mise en liberté éma-
nant de ce juge bienveillant qui avait.bien voulu
la veille lui fournir ainsi où coucher, en signai
le mandat de dépôt. Or ce magistrat, à la recher-
che duquel toute une armée, de plantons avait
été lancée, voyez la malignité du sort resta
introuvable! Conclusion Helfrich, innocent,
mais pas content, dut rester en prison. Le
rapporteur du conseil de guerre téléphona plu-
sieurs fois à la Santé, pour faire élargir cet in-
fortuné. Peines perdues; le greffe de la prison,
s'appuyant sur la loi formelle, s'y refusa.
Aujourd'hui, espérons-le, le juge ayant enfin
donné l'ordre de mise en liberté, notre homme
aura pu quitter une prison si entêtée à ne point
le lâcher.
La morale de cette histoire est que si beau-
coup de coupables courent encore de par le
monde, les innocents sont bien gardés.
TROUBLES AGRICOLES DANS LES LANDES
Bordeaux, 1" mars (dép. Fournier.)
Des troubles très graves auraient éclaté
dans les Landes, aux environs de Dax, à la
suite de la.grève des métayers qui du: de-
puis quelque temps déjà.
Les paysans seraient en pleine révolte et
des violentes auraient été commises.
Le 18' régiment d'infanterie, de Pau, a
été envoyé d'urgenee sur les tieux.
Augmentation générale des produits de l'octroi
Le produit de l'octroi pour les deux pre-
mier' mois de l'année, dépasse 22 millions de
francs, en augmentation de près de 5 raitlimts
f\ demi sur la môme période de l'année der-
Les plus-values sont générales, mais
elles sont particulièrement importantes sur les
liquides autres que les alcools, plus de 1 mil-
lion et. demi, et sur les comestibles, près de
2 millions. On constate également une augmen-
tation de près d'un demi-million sur Ies maté-
riaux, ce qui dénote une reprise assez sensible
de l'industrie du bâtiment.
Isabelle, debout, les yeux baissés, trou-
blée par les révélations si graves qu'elle
venait d'entendre, interrogeait maintenant
le complice de Sturberg.
V ous savez où mon père a caché ce
document?
Je le sais. Il n'a pas de secrets pour
moi.
Elle répliqua, avec un mépris qui acca-
bla le misérable
Il ne soupçonne pas que vous le tra-
'hissez.
Est-ce le trahir que révéler ce secret
à sa fille?
Oui, car votre pensée je l'ai comprise.
Vous vous êtes dit que, connaissant lexis-
tence de ce document, j'exigerais de vous
que vous me le livriez.
C'est vrai, fit-il, farouche.
Et que je le restituerais, à celui et à
celle qui doivent en avoir la garde.
C'est vrai.
Et du même co p, vous vous vengea
dé mon père que vous haïssez parce qu'^1
vous écrase de sa supériorité et de son
intelligence.
Oui, je le hais autant que je vous
aime. En vous livrant ces papiers, je vous
donne une preuve de ma haine pour lui et
de mon amour pour vous.
Et si j'avertissais mon père?
Non, vous ne vous y résignerez pas.
Elle resta longtemps hésitante, puis,
soudain
Je veux ce document, demain, sans
faute.
Vous serez obéie.
Il s'inclina et sortit.
Isabelle pensait, le regard au loin sur
Simon et Rolande, au bout de l'avenue
En ce moment, cette fllle lui-dit tout
Le générale Fournier et son état-major
comparaîtront en conseil tirçuerre !e avril
Le capitaine Mangin-Bocquet vient de si-
gner sa dernière pièce comme rapporteur
près le 2* conseil de guerre de Paris et va
reprendre sa place de président de section
au tribunal de la Seine il ordonné hier
la mise en jugement des cinq officiers de
fétat-major du général Fournier, J'ancien
commandant de la place de Maubeuge, in-
culpés de capitulation et d'abandon de
poste.
Ils comparaitront avec le général Four-
nier le lundi 12 avril prochain devant le
2" conseil de guerre, présidé par le général
de division de Maistre, ancien commandant
du groupe des arméea du Nord.
Le général de division Denlange occu-
pera 'le siège du commissaire du gouverne-
ment, assisté du commandant Lemoyne.
Le bâtonnier Henri Robert et le général
Legrand défendront le général Fournier.
Le bâtonnier Mennesson, M" Aubépin,
Vichel MissofFe, Pierre Prud'hon et Jacques
Ditte, défendront les officiers.
Les débats dureront environ trois se-
maines.
Les mesures prises pour parer
à l'encombrement des maternités
Inintéressantes explications ont été four-
nies hier au conseil par M. Henri Rousse.Me,
président de la commission, sur les me-
sures prises pour désencombrer les mater-
nités des hôpitaux, dont nous avons dit à
plusieurs reprises et, hier encore, la déplo-
rable situation.
Trois cents lits nouveaux ont été ouverts.
D'autre part, M. Aucoc a signalé qu'on a
fait appel au concours des œuvres privées,
qui ont fourni 450 lits. La subvention attri-
buée à ces œuvres est portée de 3 fr. à 5 fr,
par jour.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance
publique, a complété ces explications et
constaté que la situation est moins critique
qu'il y a un mois.
La transformation de l'hôpital belge de
l'Hôtel-Dieu, en salle de maternité, et les
dispositions prises à l'hôpital Saint-Louis,
permettent de faire face à tous le.s besoin
immédiats. M. Mesureur a ajouté que sur
les 400 lits de l'asile du Vésinet, 40 vont
être mis immédiatement au service des
maternités. Enlin, le conseil de surveillance
do l'Assistance publique wa être aaisi d'un
projet de construction d'une annexe de la
Maternité, sur le terrain de Port-Royal.
Le relèvement dçs tarifs des transports
Sur la proposition de M. Lalou. et après
une intervention de M. Desvaux, le conseil
municipal a décidé de discuter, demain
mercredi, le relèvement des tarifs des
transports en commun, et l'attribution au
personnel de l'indemnité de résidence de
1.200 fr., dont l'application est demandé
par le ministre du Travail.
Les deux questions, explique M. Lau-
rent, en réponse à uno intervention de
M. Luquet. sont liées, les compagnies, dont
la main-d'oeuvre absorbe déjà 70 0/0 de
leurs recettes, ne pouvant faire face au
surcroît de charges résultant de cette nou-
velle augmentation de salaires, que si les
tarifs sont relevés.
Les Parisiens auront-ils
une grève de taxi-autos ?
Un vif mécontentement règne chez les chauf-
feurs de taxi-autos. On sait que, déjà, prétex-
tant de l'augmentation persistante du prix de
la vie et des matières nécessaires à l'exercice
de leur profession, les chauffeurs réclamaient
un relèvement des tarifs.
Or voici qu'hier matin les compagnies leur
ont compté deux francs plus cher que de cou-
tume le bidon d'essence. On devine aisément
que ce surcroît de dépense ne réjouit guère
les chauffeurs, qui parlent de se mettre en grève
dès aujourd'hui, si les compagnies maintien-
nent le nouveau prix du carburant.
La vente des pneus et chambres à âir
est momentanément interdite
La vente des pneumatiques et des cham-
bres à aia des voitures automobiles par les
fabricants et grossistes, est momentané-
ment interdite. La préfecture de police
vient de donner des instructions en ce
sens à partir d'aujourd'hui, toute per-
sonne désirant acheter des pneus ou des
chambres à air, devra demander une auto-
risation à la direction de la potier muni-
cipale,
A la commission des finances du Sénat
La commission des finances réunie hier,
sous la présidence de M. Milliès-Lacroix,
a approuvé "deux articles financiers, l'un
de M. Albert Peyronnet, modifiant la loi
relative à la caisse autonome de retraite
des ouvriers mineurs, l'autre de M. Henry
Chéron sur le projet relatif à l'appel de 'la
classe 1920. 6es deux projetas seront dis-
cutés aujourd'hui devant ile Sénat.
L anniversaire de la déclaration de Bordeaux
commémoré à Paris
Sous le patronage de l'Union amicale d'.llsace-
Lorraine l'anniversaire de la déclaration de paris
a été commémoré hier soir à la Sorbonne. De nom-
breue discours ont été prononcés devant une assis-
tance considérable et enthousiaste.
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Sont nommés président à Lorient, NI. Pigé,
conseiller à la cour d'appel d'Orléans juges à la
Reine, M. Wahl, juge à Ohatean-TJrterry OhA-
teau-Thierry, M. Eymieu, juge d'instruction à
Nyons a Rambouillet, M- Silvestre, juge d'instruc-
tion à Dreux il Dreux, M. Girod, juge d'instruction
à Sainte-Mcnehould.
ce qu'elle sait, ce que nous sommes venus
faire en France. ce qu'est mon père. es
que je suis. Elle le met en garde contre
tous, contre moi. Je ne suis plus pour lui
la jeune fille qui l'aimait d'un amour im.
mense. Je ne suis plus que celle qui a
voulu se servir de sa beauté pour le mieux
tromper, pour l'aveugler. pour l'attirar
dans un piège, car mon amour ne peut plus
être pour lui qu'un piège. Et moi qui
avais rêvé d'être aimée, je n'ai trouvé que
son mépris: Ah! du moins, qu'il sache que
j'étais innocente. que j'ai agi loyalement.
Et quelle plus grande preuve pourrais-je
lui donner de ma franchise et de mon
amour qu'en lui restituant ces papiers, qui
semblent être, pour lui et pour elle, aussi
précieux que la vie même!!
Xlt
C: La fête sanglante
Le monde était dans l'attente de la.
grande nouvelle.
L'armistice allait être signé le lende-
main, li novembre.
Sturberg partait le soir pour Paris et
annonça qu'il ne serait de retour que dans
la matinée, le jour suivant.
Il donna ses ordres à Nicky Lariss
Tu ne t'absenteras pas.
Nicky Lariss ne répondit que par un
mauvais sourire.
Le hasard venait de travailler pour lui.
Au courant de la nuit, il s'introduisit
dans l'appartement de Sturberg. Il avait
apporté avec lui tous les outils délicats
dont il aurait besoin pour un travail long
et minutieux. Du reste, il n'en était pas
à son coup d'essai et la besogne qu'il allait
entreprendre lui était familière. Il bran-
cha ses appareils sur le courant électrique
Je l'ai tué le 15 octobre 1917, en deçà du
Chemin des Dames, dans une petite tran-
chée à peine ouverte, de celles qu'on appelait
du temps de la grande guerre parallèles de
départ. Vous vous rappelez? Ces fossés
profonds d'un mètre, et moins larges que
profonds, qu'on alignait face à l'ennemi,
au;si près que possible de ses premiers ou-
vrages, pour massier, avant le combat, les
premières vagues d'assaut.
C'est là que j'ai tué l'homme. Un Fran-
çais.
Ce n'est pas une histoire compliquée.
J'étais capitaine et j'allais passer comman-
dant. Je m'ennuyais, personne n'imaginera
jamais comment, sauf ceux qui furent à
l'ennui avec moi. « à l'ennui », pas « à
l'ennemi » l'ennemi, en comparaison de
l'ennui, ce n'était pas grand;chose. D'autant
que j'avais là guigne d'appartenir à ce qu'on
nommait les troupes d'élite: c'est-à-dire cel-
les qui se battaient mais ne tenaient pas la
tranchée. Or, on ne se battait pas souvent,
au temps de la grande guerre deux fois par
trimestre peut-être et, le reste du temps, les
troupes d'élite étaient réservées, c'est-à-dire
cantonnées à l'arrière, au chaud. On ne s'y
ennuyait pas moins, je vous prie de le croire.
Pour nous secouer de cet incommensurable
ennui, le commandement faisait ce qu'il pou-
vait. ce n'était pas grand'chose reconnais-
sances, ctudes sur le terrain, plans d'engi-
gement fictifs, reconnaissances encore. et
ainsi de suite.
Le 15 octobre dont je vous parle, il s'agis-
sait justement d'une reconnaissance. Nous
étions partis en auto, B. V. et moi, pour
apprécier sur place les chances qu'avaient
nos tanks, (nous commandions chacun une
batterie Schneider) de gravir ou de ne pas
gravir je ne sais quelie, pente de plateau,
raide et détrempée à l'excès. La reconnais-
sance, dans ces conditions, n'offrait assuré-
ment qu'une utilité toute relative notre
auto remisée en contre-bas, c'est tout juste si
nous pûmes, B. V. et rioi; escalader nous-
mêmes la pente en question, à pied. Il était
donc évident a f ortiori que les chars d'assaut
resteraient à mijote. On les y engagea d'aU-
leurs tout de même, et malgré notre avis, huit
jours plus tard et ils restèrent à mi-côte
comme nous l'avions deviné et prédit. On
est prophète à bon marché dans ces cas-là.
Mais c'est justement au sommet de cette
pente de plateau que j'ai tué l'homme. Oui.
le 15 octobre. le 15, pas le 23, pas le jour.
de la bataille, le jour de la reconnaissance.
Voici comment, si la chose vous intéresse
Je vous ai dit que nous avions eu du mal
ce jour-là, B. V. et moi, à gravir à pied la
pente. Parvenus enfin en haut, nous souf-
flâmes. Il faisait lourd et 'taud l'automne
pesait. Le plateau, nu comme Sahara, n'of-
frait pas même de ces squelettes d'arbres
qui sont toute la végétation des champs de
bataille. Nous avions cheminé dans un boyau
qui s'appelait le boyau des Coudriers. Et je
me suis toujours demandé quelle imagina-
tion débordante avait bien pu affubler d'un
tel vocable ce malheureux chemin de pierre,
de glaise, de boue liquide et d'eau stagnante.
N'importe. Nous avions marché là pendant
quelque trois quarts d'heure sans apercevoir
âme qui vive: les tranchées, coudées et
recoudées, cachaient bien leurs guetteurs.
Mais au bout du boyau, c'est-à-dire à la
parallèle de départ, nous vîmes tout à coup,
et pour la première fois depuis le bas du pla-
teau, une créature humaine un soldat, na-
tuellement un fantassin de la ligne. Il était
assis dans la parallèle, par terre, pour que
sa tête ne dépassât pas le parapet. Alentour,
on n'entendait rien pas un coup de feu, à
perte d'ouïe. L'ennemi n'en était pas moins
tout proche, droit devant; à cent mètres, à
cinquante peut-être. Il se cachait dans son
trou, comme nous dans le nôtre. A droite, à
gauche, ce n'était que boue jaune et grise.
La tranchée s'arrondissait et se creusait des
deux côtés pour deux tas de grenades à
main. L'homme, le fantassin de la ligne, se
tenait à portée des deux tas. Il ne bougeait
naturellement pas plus qu'un terme si près
de l'ennemi, bouger est malsain. Nous deux,
B. V. et moi, nous étions bien forcés de le
faire pour notre reconnaissance le service
avant tout. Mais nous, notre reconnaissance
faite et notre service terminé, nous n'avions
qu'à faire demi-tour et à nous en aller, en
disant un adieu sans revoir à ce paysage
insalubre. Le guetteur, lui, y demeurait.
Avant de s'en retourner comme nous vers
des horizons moins sinistres, vers des ter-
rains qu'on pouvait fouler librement, tête
haute, sans être à peu près" sûr d'en mourir
tout de suite, il lui fallait attendre les! relèves
lointaines et problématiques, l'arrivée d'au'
tres hommes, d'autres soldats de la ligne,
près de prendre le guet à sa place et de le
délivrer du présent cauchemar. Car c'en était
un, que 'cette réalité hors toute vraisem-
blance la boue jaune et grise sous le ciel
bas, la tranchée dlapotante de flaques, les
tas de grenades à droite et à gauche, l'hom-
me comme pétrifié, et le silence sur tout cela,
l'absolu, l'incroyable silence. une alouette
n'aurait pas osé chanter dans ce silence-là.
Nous marchions tout de même, B. V. et
et découpa artistement la feuille de la
porte de fer dans laquelle se trouvait
encastrée la serrure du coffre-fort. Il tra-
vaillait en silence et rideaux clos. De temps
en temps, pour régler ses efforts, il faisait
jaillir un léger pinceau lumineux d'une
lampe électrique de poche. Pourtant, au
fur et à mesure qu'il avançait vers la fin,
il se sentait pris d'un effroi singulier.
Allait-il trouver là le précieux dépôt qu'il
y cherchait ? Sturberg, au dernier moment,
ne l'avait-il pas changé de place ? Et
même ce voyage soudain à Paris n'était-il
pour rien dans cette affaire ? Nicky se mit
à rire en haussant les épaules. Il allait
s'imaginer des choses Est-ce que Stur-
berg ne. se rendait pas à Paris trois ou
quatre fois par semaine ? Du reste, encore
quelques minutes et il verrait bien.
La porte du coffre-fort était béante.
Et comme un objet prédieux qu'on ne
vpulait souiller par aucun contact, seule
sur une des tablettes était la pochette de
Cuir.
II s'en empara avec un frémissement de
joie, un soupir où toute sa haine satisfaite
s'exhalait.
Mais au premier regard que Sturberg, à
son retour, jetterait dans son bureau, il
verrait l'attentat, et Nicky pensait
C'est moi qu'il soupçonnera avant
tout autre. Et s'il soupçonne également
que j'ai conservé sur moi le document, je
suis perdu.
Il n'hésita pas.
Il se glissa jusqu'à la chambre d'Isabelle.
Il frappa. Elle entendit, car elle ne dormait
pas. 'Mais, surprise ainsi en pleine nuit,
elle n'osait répondre. Il insista. Alors, elle
se leva, s'approcha de la porte, demande
Qui ôtes-rvous et que voulez-voua ?
moi. Et le bruit de nos pas nous gênait con-
fusément. L'homme nous entendit vepir de
loin. Il tourna les yeux, sans tourner la tête,
et il ne fit que soulever la main pour nous
saluer quand nous passâmes, tout contre lui
la parallèle était étroite, je vous l'ai dit.
Alors B. V. me dit
Oh ne va pas plus loin?
Et je lui répondis
Non, plus loin, c'est l'ennemi.
J'ajoutai au bout d'un moment
Par exemple, je voudrais regarder le
terrain entre ici et là-bas.
L'homme nous écoutait.
Regardons, dit B. V.
L'homme intervint, s'adressant à moi
Mon capitaine, méfiez-vous ils ont du
88 juste en face. Or est repéré par ici.
Je répondis
Que voulez-vous que j'y fasse, mon
pauvre vieux
Mais B. V. me touchant du doigt, hocha
la tête
Ce ne sera pas pour nous, le 88 quand
ils tireront, nous serons déjà repartis. et ce
sera pour.
D'avance triste, il me montrait l'homme
d'un coup de menton. Je haussai les épaules.
Que vouliez-vous que j'y fasse! La guerre,
n'est-ce pas, ce n'est pas en dentelle
Et, puisqu'il fallait. pauvre diable, tout
de même enfin puisqu'il fallait, je
me levai, tout droit. B. Vv, se leva. Nous
regardâmes. Le terrain était plat, calcaire,
couvert d'eau. Des écheveaux barbelés for-
maient un tas à droite.
Et je dis
Tu as vu? Moi aussi! Maintenant, en
retraite
Puis, passant devant l'homme. dame je
me doutais de ce qui allait venir. je le
saluai, moi, le premier et je lui dis
Adieu, camarade
Nous étions déjà dans le boyau quand, der-
rière nous, le tonnerre des 88 éclata.
Je ne pus pas m'empêcher de revenir sur
mes pas, de retourner vers la parallèle de
départ parce que, d'avance, j'étais sûr.
B. V. vint avec moi, il était sûr aussi.
Et, en effet, à la même place, et dans la
même posture, nous retrouvâmes l'homme, le
fantassin de la ligne..Seulement, il était mort.
Un éclat lui avait ouvert la poitrine.
Et, n'est-ce pas ? C'est bien moi qui l'ai
tué.
Claude FARRERE.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LA ORCVE DE LA BATELLERIE
Au cours de la grève de la batellerie, en janvier
dernler, le marinier Roger Guérard. déserteur du
87" a'lnfan:erle, avait, à Nanterre, exercé des vio-
lences sur des camarades restés au travail, et
menacé un garde de nuit de son revolver.
Il a été condamné, par la chambre correc-
tionnelle de la Seine, à deux r.ns de prison, 900 fr.
d'amende et cinq ans d'interdiction de séjour.
CINETTE LA REVEUBE »
La lr> chambre du tribunal de la Seine est saisie
d'une requête de Mme Anita Legrand, dite lita
Legrand, qui réclame à M. Henri Gauthiers-Vlllars,
la moltM des droits d'auteur de Cinette la Rêveuse,
et demande que son nom soit ajouté à celui de
Gauthiers-Villars. comme co-auteur du roman.
SVECULATEURS CONDAMNES
Pour avoir raréfié, sur le marché, les arrivages
d'agneaux, en réglant les expéditions à des prix
ploc élevés que ceux pratiqués par les mandataires
aux Halles, M. Lubin Berger, commissionnaire en
boucherie, 3, rue des Pronvaires, a été condamné
par la 10e chambre à un mois de prison et 6.000 fr.
d'amende.
Son principal commis, Emile Hani, a été, comme
complice, condamné à un mois de prison et
francs d'amende.
Le tribunal a. en outre, ordonné l'insertion du
jugement dans quatre journaux et son aftirhafre
pendant un mots, à la porte du magasin de
M. Berger.
ASSASSINS CONDAMNES
Le Ji septembre dernier. trois bandits: Albert
Bousquet, Lent, Mottet, mécanicien, et Henry He-
pesse, garçon livreur, se rendaient en antorncrbMe
de Paris, où il» babitaient. a Saint-Germain-les-
Arpajou avec l'intention d'assassiner dans cette
localité un vieil agent d'affaires, M. Gonverneur.
Tandis que Repesse faisait le guet, ses complices se
présentaient an domicile de M. Gouverneur, qui
sans défiance les recevait dans sa salle à manger.
Les sinistres visiteurs renversaient sur le parquet
l'infortuné vieillard. le frappaient brutalement et
lui enjoignaient, en le menaçant ne revolvers, de
leur remettre de l'argent. Dérangés par la femme
de mteage, ils s'enfuirent et une chasse a l'homme
s'organisa. Bousquet tomba mortellement atteint,
il avait lui-mérw sérieusement blessé l'un des
poursuivants, M. Poulay.
Mottet et Repense comparaissaient hier devant le
Jury de Seine-ei-Olse. Apres plaidoiries de M* Man-
clip pour Mottçt et de y." Amelet pour Repesse, ils
ont étt condamnés le premier à 6 ans de prison
et 10 ans d'interdiction de séjour et le second
5 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour.
CONDAMNATION A MORT D'UN MEURTRIER
Un entrepreneur de battage de Châtelet-en-Brie,,
Emile Ollivier, 39 ans, qui, le 11 novembre dernier,
tua d'un coup de fusil un de ses ouvriers, nommé
Soudel et en blessa un autre, sous prétexte qu'ils
lui avaient volé 200 francs, a été condamné par
la aour d'assises de Seine-et-Marne, aux travaux
forcés à perpétuité
Faux passeports à la frontière suisse
Sur mandat du rapporteur près le conseil de
guerre du Vire corps, à Besançon, on vient
d'arrêter, à Paris, sous l'inculpation de corruption
de fonctionnaires, faux et usage de faux passeports,
le Serbe Zoltan Necchi et son amie Louise de
Mayer, qui ont été placés soas mandat de dépôt,
malgré leurs protestations d'innocence.
LES MAISONS INACHEVÉES
Les propriétaires français de maisons à loyers en
construction au août et restées inachevées
du fait de la guerre, se réuniront, sur convocation
de leur ligue, le vendredi 5 mars, à 2 heures,
271, boulevard Salnt-Clermain,
Quand elle reconnut Nicky, elle passa
rapidement une robe et ouvrit.
L'homme n'entra pas, resta sur lo seuil.
Dans l'entre-bâillement de la porte il
.tendait le bras et la main offrait un
étrange cadeau, une vulgaire pochette de
cuir noir, carrée, se fermant avec un bou-
ton de pression en cuivre. Elle la prit, sans
un mot, car elle devinait. L'homme, alors,
retira le bras, disparut, repoussa lui-
même la porte et elle entendit les pas qui,
en s'éloignant, faisait crier le parquet.
Sturberg revint de Paris vers neuf heu-
res du matin.
Il rapportant la nouvelle que l'armistice
était signé, sur le front, depuis six heures
cinquante minutes.
Il manifestait une grande joie.
Sur son ordre, et avant même de rentrer
à i'Helyéti'a, les travaux de fabrication
furent interrompus à l'usine, les ouvriers
eurent congé. la sirène d'appel, qui tant
de fois avait donné l'alarme, roula aes
vibrations qui, malgré l'allégresse, gar-
daient je ne sais quel sens macabre.
comme une note funèbre parmi l'ivresse
et l'exaltation qui éclataient dans tous les
coeurs. 0
Enfin Sturberg donna ses instructions
pour que dans la soirée même une fête fût
improvisée au chàteau en l'honneur de la
victoire formidable et de la paix enfin
conquise.
Car il devait jouer son rôle jusqu'au
bout.
Puis, il pénétra au château et gagna son
cabinet.
Devant le désordre qui régnait et la
preuve manifeste du crime, il eut un cri
L'enquête sur ie crime de Versailles
précise la culpabilité de Pénisson
Oécile Leprieur, la sœur de la petite victime
des époux Pénissou, a été de nouveau entendue
par le commissaire, M. Boinet. On sait que cette
jeune fille était allée chercher l'enfant chez Pé*
nisson un peu après 7 heures, que l'ouvrier
ébéniste lui avait répondu
Rolande mais elle vient de partir
Cécile Leprieur a déclaré, hier, qu'après avoir
vainement exploré le quartier, elle s était pré-
setttée une seconde fois, vers 7 h. 45, au do-»
micile de Pénisson elle avait été J'en),; sur la
porte par la femme.
Comment s'était écriée celte dernière en
feignant la- plus vive surprise, Rolande n'est
pas rentrée f Ne manquez pas de venir nous
dire demain matin si vous l'avez retrouvée.
Le lendemain, dans l'après-midi, M. Lfprieur
reprenait ses recherches. Sur le il il ren-
contra Pénisson en tenue de travail
Eh bien et Rolande ? questionna l'ébé-
niste.
Toujours sans nouvelles, répondit k [>.iu-
vre père.
Pénissun, alors, lui saisit les mains et. avec
des larmes dans la voix
Je ne vous quitte pgus Jusqu'à ce que voua
sachiez où est passée votre enfant
Le misérable accompagna partout le pauvre
homme et ne cessa de lui prodiguer des pa-
roles de réconfort.
G'e.?t vraisemblablement jeudi que Ni. La.
comblez, juge d'insltruclion, entendra les jncuj-?
pés et les confrontera avec les témoins, en pré-
sence des défenseurs désignés d'oflice M*
Beer pour Pénisson. et M* Véuelon, pour sa
compagnie.
Les obsèques auront lieu jeudi après midi J
le cortège se fonnera devant l'hôpital civil,
D'inhumation aura lieu au cimetière de»
Gouards.
Le service anthropométricju'î viendra au"
jourd'hui prendra des vues de lappartement
où fut commis le crime et relever des emprein-
tes digibalps.
L'amortissement de l'Emprunt
Quelques .persmnrips ee sont données qua
te tableau d'amortissement de l'Emprunt e
cours d'émission ne soit pas dès à présent
publié. Le montant de l'Emprunt n'étant
pas limité, c'est seulement lorsque la sous.
cription sera close et les résultats •centrali-»
sés qu'il sera possible de connaître l'an»
nuité exacte que l'Etat devra payer et, par
suite, de dresser le tableau des amnrtisse-i
ment. qui seront opérés à la^suite de cha-
que tirage.
Mais il n'y a dés à présent aucune tspèce
d'incertitude au sujet des règles suivant
lesquelles les remboursements seront en'ec-
tués. Comme tout autre emprunt amortis-
sable, cet emprunt, à défaut d'indication
contraire de ta loi, ne peut qu'être doté
d'une annuité constante correspondant au
service des intérêts et au remboursement
du capital.
Il est évideut qu'il faillirait connaître le
montant qu'atteindra l'emprunt pour sa-
voir combien il comprendra de séries de
25 millions et pour déterminer comment le
remboursement de ces séries sera reparti
entre les diverses échéances semestrielles,
de teile sorte que la semestrialité effective
se rapproche de plus possible de la semes-
trialite constante. C'est te travail qui sera
eifectué après la clôture de la souscription.
Dès maintenant, on peut éclairer les indi-
cations qui précédent par un exemple pu-
remuent hypothétique. Si le produit total de
l'emprunt était de 10 milliards de francs.
il comprendrait 400 séries qui auraient
chacune un capital nominal de'21) miMions
de francs et une valeur de remboursement
de soit 37 millions 1/2. Dans ce cas,
la semestrialité théorique serait de 289 mil-.
lions et les amortissements qui porteraient
sur une seule -série au bout des six pre-
miers mois s'accroîtraient graduellement
de teHw sorte que le dernier tirage semes-
triel comprendrait huit séries.
Plusieurs élections ont eu lieu hier a l'Aca-j
dérnie des sciences. M. Meenaeer. il qui l'oit
doit une nouvelle méthode particulièrement in4
génieuse pour l'essai de la résistance des ma4
tériaux, a été éiu membre titulaire pour la sec-t
tion de mécanique, en remplacement de Mi
Mareel Desprez, décédé.
En outre, M. A. Fovvler, de Londres, a éid
élu, à l'unanimité, correspondant pour la sec-;
̃tion d'astronomie, et Ni. Bois, présenté au ohoiK
du ministre, pour la chaire de cullure vacante
au Muséum.
L'Association professionnelle des journalis-
tes anciens correspondants de guerre a donné,
hier. un déjeune» dans les salons de l'Union
interalliée, sous la présidence de NI. R. ReJ
couly.
il est intéressant de savoir que l'étui (la
200 pastillas de Saccharine Usinés du Rhône,
pure et inoffonsive, remplace 2 kilos de sucra
et coûte trois fo!s moins. Frs 2.60 l'étui de
200 pastilles. En vente dans toutes les épiceries.
PLUSIEURS MILLIERS DE « VIR0TYP
(machine il écrire française) sont actuellement
en service et donnent entière satisfaction.
Nombreuses références. Prix depuis -) francs.
Notice franco, 30, rue Richelieu, Pari:
Pour vivre heureux, il faut toujours être fort
et bien porta.nt et pour cela il fant boire du
TOMMY. Ce vin généreux, tris riche en quin-
quina, est le meilleur reconstituant et le plus
sain des apéritifs. Direction 18, rue Drouot.
98. A. Amateurs d'Automobiles « Ford
un choix considérable de Touristes et camion-
nettes de cette marque vous eat offert il. la.
Vente de BOURG (Haute-Marne), du 8 mars.
170 Ford » à vendre par adjudication sur
soumissions cachetées, par lots de 1 à 10 véhi-
cules, une seule mise à prix par lot.
Demander le catalogue et tous renseigne-
ments au Parc de vente, ou 70. avenue de
Bourdonnais, Paris.
UN HEUREUX choix
consiste à adopter contre IM maladies de la peau
la Pommade Florentine nont le vieiléloge plus
à faire. Le pot 3 fer. franco 3 ir. Rucher,
32, rue de Grenelle, Paris, et toutes'pharmacies.
de rage 2t de désespoir, car avant même,
de s'assurer du vol, il avait compris que
ce n'était pas aux valeurs renfermées !à
que l'on avait voulu s'attaquer, mais au
dépôt redoutable, infiniment précieux, plus
précieux que toutes les fortunes et qu'il
avait mis des années à conquérir.
Un simple coup d'oeil lui suffit.
La pochette avait disparu. et parmi les
valeurs et les billets, parmi les papiers
amoncelés, rien n'avait été touehé. tou-.
tes choses étaient restées en place.
Qui avait été assez hardi ?
Dans un grondement de folie furieuse,
un nom, un seul, monta à ses lèvres
Nicky Lariss
L'homme lui semblait tout indiqué. Il
ne chercha nulle part ailleurs. Il ne pensa
ni à Rœe-Lys dont il connaissait l'énergie,
ni à Rolande, dont il connaissait la vail-
lance, ni même à Simon. C'était Nicky,
pas un autre.
Il sonna et raffermissant sa voix qui
resta étouffu et tremblante
Cherchez partout Nicky Lariss et en-
voyez-le moi sur-le-champ.
Nicky attendait. Il était prêt. I- voulait
jouir de son triomphe at de sa haine. Et
il souriait, quand il er.tra. Quand il en-
tra, il ne salua pas. Quand il entra, il ne
reparda mùme pas vers le coffre-fort éven-
té. Et entre les deux complices, il n'y
eut pas d'abc» d'autres parole: que cel-
les-ci
C'est toi, n'est-ce pas ?
Oui.
Tu te venges ?
(A suivre.) Jules Mary.
Copyright bv Jules Mary Tous droits de M*.
ducUou, reproduction, adaptation uuerdiis.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
- Collections numériques similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
- Auteurs similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6042189/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6042189/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6042189/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6042189/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6042189
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6042189
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6042189/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest