Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-04
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1925 04 avril 1925
Description : 1925/04/04 (Numéro 3712). 1925/04/04 (Numéro 3712).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2011
20 CENTIMES
k-Ê PLUS ANCIEN. L.E PLUS PARISIEN, LÊ PLUS REPANDU DES JOURNAUX DU SOIR
20 CENTIMES
Fondateur : Emile de Girardin
LA PRESSE
91" ANNEE. â Nouvelle serie N° 3712
Samedi 4 Avril 1925
3mo REDACTION
ADMINISTRATION
Edition I44,rueMontmartre
TÉLÉPHONE :
Rédact : Gnt 1-69
bïïSlsSferf â Gnt 2-80
Admis. : Gut 1-71
Directeur : ANDRÉ PAY£R, Député de Paris
! PETITES ANNONCES CLASSÉES
i Bon d'fnfertîon
ï Huit Bons donnent dr#lâvbne insertion de
⢠deux lignes ; ils doiysnt Itre utilises dans
⢠les trente joure de iWfr $$iisslor*»-,
""
REFLEXIONS DU SOIR
Situation
intenable
Si la séance du Luxembourg, hier
n'apparaissait pas surtout dramatique
parce qu'elle met en cause le crédit de
notre pays, elle serait lamentable parce
qu'elle a montré & tous IPS. J«UX 1 hési-
iation, la faiblesse, l'incohérence du
gouvernement actuel chaque fois qu'il
se trouve en présence d'un grave pracle
me économique ou financier qui ne
pourrait se résoudre que par la décision,
ta fermeté et la méthode.
Alors que, quelques instants P>US tôt,
3VI. Clémentel annonçait l'êmission né-
cessaire de quelque six milliards de bil-
Sets nouveaux, le président du Conseil,
effrayé sans doute par îa hardiesse ou
la franchise de son ministre des finan-
ces, montait à la tribune et, entre autres
choses, déclarait ceci :
« Je puis vous dire que le gouver-
nement a été unanime à estimer que
nous ne pouvions faire face à la situa-
tion par 'le plus odieux des expédients,
c'est-à-dire par l'émission de billets. Un
gouvernement qui se trouve en face d'é-
chéances accumulées comme celles de
cette année n'a rien à redouter du juge-
ment du Parlement et du pays. Je le dis
à la face, du pays. On peut examiner nos
actes financiers, nous n'avons rien à
nous reprocher. (Applaudissements à
gauche ; bruits, à droite.) Demain, 'le
gouvernement, ne vous proposera. i!l faut
qu'on le sache chez nous comme à l'é-
tranger, pour l'assainissement de la tré-
sorerie que des mesures parfaitement
saines et parfaitement loyales. Je de-
mande au Sénat, d'attendre le projet, de
loi que nous déposerons. J'en souhaite
la discussion prochaine. »
Ainsi, siir une question d'une pareille
gravité,' l'accord réfléchi du président
'du Conseil et de son ministre des finan-
ces n'est 'même pas assez solide pour
résister à l'épreuve d'une émotion qu'on
avai t cependant -pu prévoi r ?
Et comme M. Maurice Ordinaire insis-
tait pour une discussion immédiate. M.
Edouard Herriot lui répondait encore :
« Vous avez raison, mais quand I'heu-
Sre sera venue; chacun prendra alors
ises responsabilités et notre projet ne
manquera. soyez-en convaincu, ni d'hon-
nêteté. ni de clarté, ni de fermeté. »
On croit rêyer. Ainsi les déclarations
faites hier par M. Clémentel visaient un
projet dont l'état de préparation ne per-
met pas la discussion immédiate ! Nous
connaissons trop M. Clémentel pour le
penser, mais alors quelle confiance pou-
vons-nous avoir en la « fermeté « de
!M. Edouard Herriot ? Non, il y a décidé-
ment, dès situations intenables.
ANDRE PAYE*.
CONSEIL DES MINISTRES
wv Le Conseil des ministres s'est réuni ce
matin à l'Elysée, sous la présidence de M.
«Gaston Dourmergue.
xvi Le président- du Conseil a présenté au
président de la République M. de Monzie,
ministre des Finances
wv Le Conseil a examiné les principes sur
lesquels 6era établi le projet d'ensemble rela-
jtir à l'assainissement financier qui doit être
(soumis aux Chambres au début de la semaine
prochaine.
vw M. Peytral ministre des Travaux pu-
blics, a été autorisé à déposer un projet de
loi constituant le code de navigation fluviale.
vv». M. Justin Godart. ministre du Travail,
te. soumis â la signature du président-de la
républqùe, les textes suivants :
t" rn projet de Toi relatif au placement du per-
sonnel clu spectacle;
2° Un projet de loi laissant obligatoirement à la
charge des propriétaire; d automobiles un dixiéme
«lu montant, des dommages qu'ils causèrent ans
personnes et crant un fonds «le garantie pour les
victimes d'acordents causes par les automobiles;
iv> Un projet, de loi donnant aux Alsaciens-Lor
rains les bénéfices de la lot du î août 1924 concer-
nant les caisses des retraites fondées par les an.
ciens 'om battants :
io nn décret portant réglement d'administration
publique pour l'application de l'article 18 de la
Jai du 28 avril 1024. Ce reglement regu la. titula
risation des employés auxiliaires de l'Etat dans
HPA conditions générales prévues dans l'avant-projet,
«le l'Office national des mutlles
Démission du Cabinet belge
Bruxelles, 3 avril. â Les ministres se
sont réunis hier, au ministère des Finan-
ces, sous la présidence de AI. Theunis ;
ils ont rédigé et signé la lettre de démis-
sion collective du Cabinet. Cette 'démis-
sion sera remise au roi dimanche matin.
Bans l'Armée rouge
Moscou. 2 avril â Cirquarte officiers de l'ar-
mée rouge vont partir incessamment pour Ber-
lin pour y suivre des cours à l'Ecole d etat-major.
x
Le camarade Toukhstcherskv est nommé comme
wcwl vice-président aw conseil de guerre révolu-
tionnaire dont le président est Frunze.
Une Fabrique
est la Proie
des Flammes
Un violent incendie s'est déclaré ce matin,
è. 5 heures, .2. rue du Transvaal, dans une
fabrique de boulons. L'alarme fut donné.; par
des voisins. Alimenté par des stocks de ma-
tières 1res inflammables, le feu prit immédia-
tement d'inquiétantes proportions.
Les pompiers alertés durent mettre plu-
sieurs lances en batterie pour circonscrire le
sinistre. Ce n'est qu'après deux heures d'ef-
forts que tout, danger fut conjuré.
Les dégâts, très importants, sont estimés à
400.000 flancs environ. Un bâtiment, des ma-
chines, l'outillage, des marchandises ont été
anéantis. Soixante-dix ouvriers vont être ré-
duits au chômage.
Le commissaire de police du quartier a
ouvert, une enquête pour établir les causes de
cet incendie. Il n'y a pas eu d'accident de
personne
UN IMPOT SUR LE CAPITAL SERA-T-IL PROPOSÉ ?
M. A. de Monzie remplace M. Clémentel
au Ministère des finances
L'Heure du Redressement
financier
Le départ de M. Clémentel a été causé
par la crtiç de confiance qui commence à
sévir sérieusement, dans tout le pays. Vota
lu genèse de celte crise .- le crédit dispa-
raissant de plus en plus, le commerce et
l'industrie s'adressent chaque jour davan-
tage à la Banque de France, qui rou son
portefeuille atteindre plus de G milliards,
mal tiré i élévation du taux de l'escompte.
M. CLEMESTbh
Son bilan est difficile à équilibrer puis-
qu'elle ne peut plus remettre de billets de
banque en échange des effets de commer-
ce. On est arrivé à la limite d'émission, si
on Jie la dépassé pas, c'est la crise com-
merciale, c'est l'arrêt de la rentree des
impôts, c'est la Trésorerie sans resssour-
ces...
M. Clémentel a vu tout cela, il a voulu
avoir recours au seul expédient -possible,
une émission de billets pour le commerce.
Hélas ! depuis des mois nous ne vivons
que d'expédients et nous voici aujourd'hui
obligés de recourir à l'inflation !
Soi!, puisqu'on ne -peut plus faire autre-
ment. Mai s que cette mesura soit la der-
nière du genre. Que ce soit la piqûre pour
soutenir le malade avant de le mettre à
Un régime salutaire.
L'heure du redressement financier a
sonné, il faut élever le franc au-dessus
des partis, supprimer toute mesure réponâ¢
dant aux conceptions révolutionnaires,
réaliser une union, sacrée avec un pro-
gramme financier national adopté par le
pays tout entier, il faut faire renaître la
confiance, il faut un. ministre des Finau-
des tout-puissant, un dictateur du franc,
un nouveau Colbert au Louvre. â- A. BON-
NETTE.
An Sénat... ce matin
Le Sénat a tenu, ce matin, une séance de
pure forme à la. suite de la démission du
ministre des finances.
M. Milliès-Lacroix, président de la com-
mission des finances, demanda à l'assem-
blée de surseoir à l'examen du budget jus-
qu'à ce qu'il y ait un ministre des finan-
ces.
On applaudit à droite et au centre, mais
des protestations s'élevèrent à l'extrême-
gauche. ai. René Renoult, garde des
sceaux, demanda alors la parole.
â Je suis en mesure, dit-il, d'affirmer au
Sc-nat qu'un ministre des Finances, en rem-
placement de M. Clémentel est nommé et que
le gouvernement est au complet. Le minis-
tre de l'intérieur se trouve à l'Elysée pour
soumettre au président de la République le
décret nommant M. de Monzie, ministre des
Finances.
« 11 va venir ici dans quelques instants,
porteur du décret. >
â Le président de la commission répondit
que dans ces conditions, on pouvait atten-
dre le décret pour poursuivre la discussion.
Et il proposa de suspendre la séance pen-
dant une demi-heure. 3
M. Savary demanda alors le renvoi de
la discussion à cet après-midi.
Il en fut ainsi décidé avec l'assentiment
:de M. René Renoult, garde des sceaux.
Dans les Couloirs
A l'issue 'de la séance, les couloirs du
Luxembourg présentèrent la plus grande
animation. La démission du ministre des
finances faisait 1 objet de tous les commen-
taires.
Tout le monde s'accorde à reconnaître
que la situation est grave et que l'union de
tous les Français s'impose en vue de parer
aux difficultés financières.
La nomination de M. de Monzie est gé-
néralement- approuvée, mais les membre.-»
du centre et de la droite préconisent un
ministère de concentration républicains
et même d'union sacrée.
Les conservateurs seraient favorables à
la dissolution. Mais les sénateurs estiment
en général que c'est une éventualité qui
n'est pas encore à envisager.
Quelques Opinions intéressantes
Voici quelques opinions de sénateurs :
M. Mauger, socialiste. â Tous les républi-
cains doivent faire bloc et soutenir le mi-
nistère afin qu'il puisse surmonter les dim-
cultès de l'heure présente.
M, Ordinaire, de V. Union Républicaine. â
11 n'est plus question pour le .moment, de
l'ambassade au Vatican. C est la question de
l'inflation qui prime tout.
Il nous faut un gouvernement qui soit à
même de prendre les mesures qui s'impose,
c'est-à-dire possédant la confiance du pays.
M. Tessier, radical-socialiste. â M. Herriot
a été bien inspire en 'faisant appel à M. de
Monzie. Le sénateur du Lot est, en effet, un
grand travailleur, qui connaît à fond, les
questions financières.
Le ministère a contre lui les conserva-
teurs de la Haute-Assemblée qui mettront
tout en oeuvre pour l'empêcher de réali-
ser son programme.
C'est dire qu'il ne pourra gouverner que
s'il se montre énergique. Les républicains
du Sénat ne demandent qu'à lui faire con-
fiance.
An Sénat... cet après-midi
Le Sénat s'est de nouveau réuni cet
après-midi à 2 heures.
M. de Selves a donné lecture du décret
aux termes duquel M. de Monzie est nommé
ministre des finances ; on poursuit ensuite
la discussion du budget de la Justice.
Avant l'ouverture de la séance, le groupe
de l'Union Républicaine, présidé par M.
Chéron avait voté la résolution suivante :
« Le groupe, résolu à s'opposer à tout
accroissement de la circulation fiduciaire
sous quelque forme que ce soit, passe à
l'ordre du jour. »
L'Impression à la Chambre
L'agitation la plus .grande n'a cessé de
régner dans la matinée au Palais-Bourbon.
La démission de M. Clémentel, ministre
des finances et l'acceptation de sa succes-
sion par M. de Monzie faisaient l'objet, on
s'en doute, de tous les commentaires.
Si l'acceptation de M. de Monzie est of-
ficielle, si sa nomination au ministère des
finances est signée du Chef de l'Etat, cer-
taines personnes bien informées semblent
ne pas la considérer comme définitive,
mais comme subordonnée à certaines res-
trictions.
Les Conditions de M. ôs Monzie
M. Herriot souscrira-t-il à tous les desi
derata de son nouveau ministre ? On sait
qu'il s'est incliné en ce qui concerne la
question vaticane et que si nous n'avons
pas un ambassadeur auprès du Saint-
Siège, nous y serons représentés par un
chargé d'affaires. La nuance est subtile.
Donnera-t-elle satisfaction a tout le monde?
Mais d'après tout le monde, la question
n'est pas là. Le danger pour le gouver-
nement demeure sur le terrain fiscal et fi-
nancier.
Quels sont les mesures que M. de Monzie
envisage pour faire face à ia situation.
OIT lui prête l'intention de proposer aux
Chambres, un projet plus ou moins dé-
guisé sur le capital. Un des membres in-
fluents de la Commission des finances de
la Chambre, qui a passé ia matinée au Sé-
nat, déclarait que dès que ce bruit a été
connu au Luxembourg, les membres de
l'assemblée ont, pour la plupart, déclaré
qu'ils n'accepteraient pas un te! projet.
Des pointages ont été opérés immédiate-
ment, desquels il semble résulter qu'une
proposition de prélèvement sur le capital,
quelle que soit la forme qu'on lui donne,
aurait contre elle une majorité de cent voix.
Et notre interlocuteur concluait en disant
que dans les groupes politiques. oa< pronos-
tiquait la chute du cabinet pour mardi ou
mercredi au plus tard.
Vers la Dissolution
Un des vice-présidents de la Chambre,
ami du gouvernement, que nous avons in
terrogé, nous a répondu ce qui suit :
â Çroyez-vous, M. le président, que le
replâtrage ira bien longtemps '.'
â Herriot ira jusqu'au bout et ne cé-
dera pas.
â Qu'est-ce à dire ?
â C'est que s'il tombe, ce qui est bien
possible, il tombera avec nous, à gauche.
â Dites-vous bien qu'il préférera tout, mê-
me la dissolution, à 1a capitulation.
Les Interpellations
En attendant que les événements vien-
nent infirmer ou confirmer les pronostics
des augures de la politique, la Chambre
va se trouver en présence dès ce soir de
deux demandes d'interpellation, déposées
par MM. Marcel Héraud et Nicolle. Elles
portent, la première sur les raisons de la
â¢démission de M. Clémentel, la seconde sur
les intentions fiscales que l'on prête au
Gouvernement,
Opinions américaines
New-York, 3 avril. â Commentant l'ex-
posé fait hier par M. Clémentel, au cours
du débat financier qui eut lieu au Sénat,
le « New-York Herald Tribune » déclare
que le désir de M. Clémentel d'émettre de
nouveaux billets, est causé principalement
par les exigences du commerce et non par
des embarras du Trésor.
Le journal américain ne croit pas que
cette augmentation de la circulation fidu-
ciaire a pour but de faciliter le paiement
des dettes tant anciennes que nouvelle?.
Le « New-York Times », dans son édi-
torial, analyse le problème de 1 inflation.
M. DE M OS ZI E
I! estime qu'il serait dangereux d'émettre
des billets -qui r.-e seraient pas garantis
par une réserve d'or. Il ajoute que Ja di
cussion porte surtout sur ie point de sa-
voir si une augmentation du nombre des
billets en circulation ne créera pas de nou-
velles difficultés au commerce et à l'in-
dustrie.
Le nouveau Ministre des Finances
M Anatole de Monzie. qui prend. &u ministère
des Finances, a an. moment difficile, la succession
de si Clementel. est né à Bazas (Gironde', le 22
novembre 1876 Fils d'un directeur de* contribu-
tions directes, il est licencie ès lettres, philosophie,
docteur en droit, avocat a la Cour de Fan»
Il entra dans la vie politique comme chef de
cabinet de il Chaumie. ministre ce 1 Instruction
publique, puis occupa les mêmes fonctions au mi-
nistère de la -Justice.
Président du conseil général du Lot. auquel il
appartient depuis 1904 maire ae Cahors depuis 1919.
depute du lot de 1»» à 13"?. M. de monzie a été
élu sénateur du mème département en 1920.
Sous-sécréta ire -d'Etat d* ia Marine marchande
dans les cabinets Barthou 1913 Ribot, Painlevé
1917 il est président de la Ligue 'Navale Fran-
çaise.
Président de la Commission des affaires russes, il
6t en Russie boicheviste un voyage d étude dont
il publia les conclusions favorables à la reprise des
relations avec les soviets.
Egalement partisan de l'ambassade de France au-
arès du Vatican. I auteur de Rome sans Canoisa
l'est, dans ur.e récente discussion à la Commission
du Sénat, abstenu dans un vote sur cette question,
pour n'être pas en opposition avec le groupe de
Gauche democratique du Sénat, auquel il ap-
partient.
Spécialiste des questions financières, M. de Men-
ai*» a laissé le souvenir d'interpellations brillantes.
II a fourni des collaborations actives à la plupart
des grands journaux et revues.
La Baisse du Pain
commencera
le 14 Avril
La commission consultative départemen-
tale des farinés a tenu ce matin, à l'Hôtel
de Ville, sa reunion hebdomadaire.
Elle a constatè que la tendance, à la
baisse des cours des bles s'était mainte-
nue, comme nous Je laissions prévoir,
d'ailleurs, il y a huit jours.
Les bles indigènes dont la moyenne
était à 133 francs pour la quinzaine pré-
cédente sont descendus à 127 francs dans
la dernière quinzaine.
Le même mouvement a été enregistré
pour les blés exotiques qui sont descen-
dus de 141 francs à 335 francs de moyenne
dans les derniers jours.
Aussi la commission a-t-ell décidé de
proposer au préfet de la Seine une nou-
velle diminution du prix du pain pour une
date qui sera vraisemblablement le 14
| avril.
On sait que déjà la semaine, dernière, le
préfet de la Seine a, sur l'avis de la com-
mission, décidé que le prix du pain se-
rait ramené de 1 fr. G5 a 1 fr. '50 à partir
du 7 avril. Dans ces conditions, il serait
fixé à 1 fr. 53 vers le 1-i avril.
On remarquera que la baisse du prix
du.pain s'établit lorsque celui de la farine
diminue par tranche de G francs au quin-
tal. Le taux de la farine au-dessous du-
quel il faudra envisager unie troisième
baisse du prix du pain étant à 158 francs,
on constate que. déjà, la nouvelle tranche
es! entamée et si la situation se maintient
dans Ja tendance actuelle, on pourra, dès
la semaine prochaine, escompter un nou-
vel abaissement du prix du pain pour la
fin du mois d'avril.
L'Intérêt des Dépôts
dans les Banques viennoises
Vienne, 3 avril- â Les journaux font obser-
ver qup les banques et les caisses d'épargne
de Vienne ont effectivement réduit à 9 <10 le
taux . d c l'intéret pour les dépôts à brève
échéance, mais que dans le leste de l'Autri-
che ces établissements donnent 15 0/0 et plus.
L'Administration des finances, désireuse de
mettre fin à ces abus, se propose de faire
voter uu projet de loi qui les punirait sévère-
POUR PROTÉGER LORD BALFOUR
Des gendarmes montés circulaient sans reld che dans les rues dr Jérusalem et allèrent
au-devant de lui pour faire escorte sur la route de Jaffa...
L'Affaire Sadoul
suit son cours
Orléans, 3 avril. â Aujourd'hui a com-
mencé le défilé des témoins de ia défense,
parmi lesquels il convient de citer MM. Henri
Barbusse, auteur du « Feu » ; Ferdinand Buis-
son, ancien député de Paris, et Ernest Judet,
ancien directeur de 1' » Eclair ».
L'audience a été ouverte à 1 h. 1/2. Aussi-
tôt, le président, colonel Descrienne fait une.
déclaration au cours de laquelle il dit que
les témoins n'ont pas à déposer eur d'autre
cas que Ma désertion. Il priera de quitter la
salle ceux qui ne se conformeraient cas &
set 3vis,.
Dne Protestation
contre le Sionisme
Nous avons reçu la noie suivante :
L'Association Syrienne-Arabe, à laquelle se sont
joints le; étudiants originaires d'autres pays arabes
â {Irak, Palestine. Liban), réunie à son siège, ia, rue
Champollion, le 31 mars, à l'occasion de l'inaugu-
ration (je l'université hébraïque de Jérusalem, pro-
teste avec; véhémence contre les prétentions sionis-
tes sur la Syrie méridionale Palestine; et !a dé-
claration de lord Balfour ; affirme ses profondes
sympathies pour les Arabes de Palestine (qui for-
ment go o'O de la population! dans leur lutte pour
la liberté et le rattachement à ia Syrie, une et
indivisible.
le Président : EL-YAFI,
Le Caissier escroc
a conservé
la forte Somme
Digne émule du caissier de l'Opéra-Comi-
que, Charles Morel, chef comptable de l'agent
de change Tète, qui vient de se constituer pri-
sonnier après avoir détourné près de trois
raillions au préjudice de son patron, est une
ligure balzacienne. Nous avons relate hier
dans quelles circonstances ce malhonnête em-
ployé s'était approprie les fonds a lui confies.
Interrogé, l'escroc a tout avoué, sans réticen-
ces.
Mais l'attention du juge d'instruction est.
oroyons-nous savoir, particulièrement attiree
sur ce fait que le caissier indélicat déclaré
avoir dissipé en totalité les sommes dérobées.
Or, d'après les premières investigations de
la police, cette version paraît peu vraisem-
blable et le témoignage de l'agent de change
victime est intéressant sur ce point.
Certes, Charles Morel a dépensé de très for-
tes sommes dans des « bombes » fréquentes,
en compagnie d'une maîtresse à laquelle il a
prodigue argent, bijoux, et même propriétés ;
il a dissipé l'argent à tort et à travers : il a
joue à îa Bourse, sur le turf, et dans les tri-
pots Mais il ne-semble pas possible d'admet.
lire qu'il ait « liquidé » les trois millons, sur-
tout si l'on sait que la plus grande partie de
.jette fortune a été soustraite dans les trois
derniers mois.
La police semble persuadée que le caissier
a mis un important butin de côté pour les
jours meilleurs, c'est-à-dire ceux qui suivront
ies quelques années de prison qui lui seront
très certainement octroyés par quelque correc
tienelle.
Ajoutons «que Ms clients de l'agent de
change seront intégralement remboursés, à
l'aidé de la caisse spéciale de la Chambre
syndicale des agents de change et de.s com-
pagnies d'assurances.
La femme de l'inculpé, qui est partie ces
jours derniers à Cravant, dans l'Yonne, où
le couple possédait une petite propriété, va
être ramenée à Paris pour fournir certains
renseignements. â D. 1
VOIR EN DEUXIEME PAGE
LA CRITIQUE THEATRALE
par JANE 6ATULLE MENDES
VOIR EN QUATRIEME PAGE
LA DERNIERS HEURE
La Grève
des Etudiants
de France
À l'A.
L'Association Générale des Etudiants
ayant adressé ses félicitations à tous les
manifestants pour la discipline qu'ils. s&
sont imposée et la solidarité qui les a con-
duits à obéir à l'ordre de grève et à dé-
serter les cours, nous nous sommes rendus
pour supplément d'information à la mai-
eom corporative des étudiants, rue de la
Bûcher ie.-
Ce que dit M. Gattino
Xous y avons trouvé MM, Jean Gattino,-
président ; Menvielle, délégué, entourés des
membres du Comité de l'A.
â Nous sommes très heureux, nous disent-
ils, du résultat obtenu jusqu'à présent. Nous
avons reçu des adhésions des facultés de
presque toute ies grandes viiles de France
C'est dans toutes ces viles la grève géné-
ral e jusqu'à demain soir.
Voulez-vous le pourcentage des élèves en
grève ? Voici. Grève complète pour les Hau-
tes-Etudes commerciales, Travaux: Publics,
Ecole Supérieure de commerce, Sorborme,
ecole pratique et industrielle, Médecine.
Pour Breguet, if5 0,0.
Le P. C. N. 90 0/0.
Ecole dentaire, 70 0/0.
â Est-il vrai, demandons-nous, que M. Her-
riot vous ait dit : « j'enverrai l'armée au
quartier latin, s'il le faut; oui des tanks ? »
â Je demens ces paroles. Il ne les a pas
dites. Je ferai d'ailleurs passer un démenti a
la Presse.
D'autre part t
â Je tiens aussi à dire que M. Scelle est
un spécialiste des questions internationales
au même titre que M. Le Fur. Voulez-vous
dire aussi qu'il est faux que des barrages,
aient ete organisés hier devant la Faculté de
Pharmacie. Un cours a eu lieu ce matin à
¥ h. 30. N'y assistaient que 14 élèves dont
nous avons les noms. Ils ont assisté au cours
en toute tranquillité. Ce n'est que sur leur
demande formelle que le deuxième cours
qui avait lieu à 30 n. 1/2 n'a pas eu lieu.
Dans les autres cours, aucun étudiant ne
s'est présenté.
Il en a été de même aujourd'hui. La grève
officiel vient.
â Est-il vrai que les étudiants de la Fa-
culté ties sciences ont suivi les cours, malgré
la grève, et que les amphithéâtres étaient
bondes !
â C'est inexact. Il s'agit de la Faculté des
sciences mécaniques. Les étudiants inscrits
sont 90. Dix seulement sont dissidents...On ne
peut s'expliquer Ja présence de tout ce monde
dans l'amphithéâtre que par l'assistance de \
personnes étrangères au cours.
M. Berthélemy acclamé
Hier soir avait lieu Je banquet inaugural
du Congrès du Parti Républicain démocra-
tique et social. Le doyen Berthélemy assis-
tait à ce banquet. A son arrivée, il* fut ac-
clamé par une véritable ovation de tous les
assistants qui s'étaient leves en le voyant.
Un peu plus tard, au cours d'un discours
de M. Paul reynaud, une allusion de l'o-
rateur aux événements du Quartier Latin,
fit de nouveau acclamer M. Berthélemy en
l'honneur de flui fut battu un triple ban.
A Bullier
Cet après-midi, à 16 heures, l'Associa-
tion Générale des Etudiants avait orga-
nisé une réunion privée à laquelle étaient
conviés tous les étudiants. La carte avait
été rigoureusement exigée à l'entrée.
Les étudiants se pressaient en très
grand nombre, dans la salle. iM. Jean Gat-
tino, président de l'A, et M. Lamour ont
pris la parole, au nom des étudiants, et
commenté les événements, en recomman-
dant le calme et en insistant sur le sens
corporatif et non politique du mouvement
approuvé par les facultés des plus gran-
des villes de 1 France (y compris Alger).
Un monôme monstre a suivi ce meeting,
affirmant ainsi l'esprit de solidarité de
la jeunesse estudiantine et sa fidélité âu
doyen.
BN PROVINCE
A TOULOUSE
Toulouse, 3 avril. â Après les étudiants en
droit, l'Association Générale des Etudiants a
décidé la grève générale dans toutes les fa-
cultés aujourd'hui 3 et demain 4 avril, par
solidarité, en faisant remanquer que les étu-
diants agissent dans un but purement corpo-
ratif sans se soucier des origines du conflit
ni d'aucune opinion politique.
Les étudiants républicains adressent à leurs
camarades un appel leur demandant de ne
pas se solidariser avec les étudiants réaction-
naires pour un mouvement qui n'est corpora-
tif qu'en apparence.
(LIRE LA SUITE ES 4» PAGE)
lin Cas épineux
La Presse a déjà relaté l'existence des
deux frères siamois Simplico et Lucio Ga-
dino en publiant un cliché les représen-
tant alors qu'ils essayaient un nouvel ap-
pareil de T. S. F.
Attendons-nous à donner bientôt une
autre photographie des deux malheureux
frangins reposant malaisément leurs corps
conjugués sur la paille humide des ca-
chots...
Les jeunes Philippins, en effet, ne s'in-
téressent pas qu'aux ondes hertziennes :
ils sont aussi atteints d'automaboulisme
et durent, à cet effet, passer leur examen
de chauffeur, à l'issue duquel ils furent
déclarés aptes à l'écrasement.
Depuis, ils circulent comme des fous
dans les rues de Manille â feraient-ils pas
mieux d'y jouer ? â et sèment la terreur
sur leur passage.
Les agents du service de la circulation
ont mis un terme à leurs excès... de vi-
tesse. Ils sont pour quelques jours en pri-
son et recommenceront sans doute à la
sortie.
Au point de vue de la scricte équité â
je no veux pas employer le gros mot de
justice â une question se pose i Etant
donné qu'il n'y avait au volant de l'auto-
écraseuse que deux mains actionnées par
un seul cerveau â bien que deux corps
fussent- assis sur la banquette de direc-
tion â est-il admissible que l'individu in-
nocent subisse la même peine que le cou-
pable ? Cruelle énigme aurait dit, autre-
fois, MJ. Paul Bourget. =* ROBERT OUDOT
k-Ê PLUS ANCIEN. L.E PLUS PARISIEN, LÊ PLUS REPANDU DES JOURNAUX DU SOIR
20 CENTIMES
Fondateur : Emile de Girardin
LA PRESSE
91" ANNEE. â Nouvelle serie N° 3712
Samedi 4 Avril 1925
3mo REDACTION
ADMINISTRATION
Edition I44,rueMontmartre
TÉLÉPHONE :
Rédact : Gnt 1-69
bïïSlsSferf â Gnt 2-80
Admis. : Gut 1-71
Directeur : ANDRÉ PAY£R, Député de Paris
! PETITES ANNONCES CLASSÉES
i Bon d'fnfertîon
ï Huit Bons donnent dr#lâvbne insertion de
⢠deux lignes ; ils doiysnt Itre utilises dans
⢠les trente joure de iWfr $$iisslor*»-,
""
REFLEXIONS DU SOIR
Situation
intenable
Si la séance du Luxembourg, hier
n'apparaissait pas surtout dramatique
parce qu'elle met en cause le crédit de
notre pays, elle serait lamentable parce
qu'elle a montré & tous IPS. J«UX 1 hési-
iation, la faiblesse, l'incohérence du
gouvernement actuel chaque fois qu'il
se trouve en présence d'un grave pracle
me économique ou financier qui ne
pourrait se résoudre que par la décision,
ta fermeté et la méthode.
Alors que, quelques instants P>US tôt,
3VI. Clémentel annonçait l'êmission né-
cessaire de quelque six milliards de bil-
Sets nouveaux, le président du Conseil,
effrayé sans doute par îa hardiesse ou
la franchise de son ministre des finan-
ces, montait à la tribune et, entre autres
choses, déclarait ceci :
« Je puis vous dire que le gouver-
nement a été unanime à estimer que
nous ne pouvions faire face à la situa-
tion par 'le plus odieux des expédients,
c'est-à-dire par l'émission de billets. Un
gouvernement qui se trouve en face d'é-
chéances accumulées comme celles de
cette année n'a rien à redouter du juge-
ment du Parlement et du pays. Je le dis
à la face, du pays. On peut examiner nos
actes financiers, nous n'avons rien à
nous reprocher. (Applaudissements à
gauche ; bruits, à droite.) Demain, 'le
gouvernement, ne vous proposera. i!l faut
qu'on le sache chez nous comme à l'é-
tranger, pour l'assainissement de la tré-
sorerie que des mesures parfaitement
saines et parfaitement loyales. Je de-
mande au Sénat, d'attendre le projet, de
loi que nous déposerons. J'en souhaite
la discussion prochaine. »
Ainsi, siir une question d'une pareille
gravité,' l'accord réfléchi du président
'du Conseil et de son ministre des finan-
ces n'est 'même pas assez solide pour
résister à l'épreuve d'une émotion qu'on
avai t cependant -pu prévoi r ?
Et comme M. Maurice Ordinaire insis-
tait pour une discussion immédiate. M.
Edouard Herriot lui répondait encore :
« Vous avez raison, mais quand I'heu-
Sre sera venue; chacun prendra alors
ises responsabilités et notre projet ne
manquera. soyez-en convaincu, ni d'hon-
nêteté. ni de clarté, ni de fermeté. »
On croit rêyer. Ainsi les déclarations
faites hier par M. Clémentel visaient un
projet dont l'état de préparation ne per-
met pas la discussion immédiate ! Nous
connaissons trop M. Clémentel pour le
penser, mais alors quelle confiance pou-
vons-nous avoir en la « fermeté « de
!M. Edouard Herriot ? Non, il y a décidé-
ment, dès situations intenables.
ANDRE PAYE*.
CONSEIL DES MINISTRES
wv Le Conseil des ministres s'est réuni ce
matin à l'Elysée, sous la présidence de M.
«Gaston Dourmergue.
xvi Le président- du Conseil a présenté au
président de la République M. de Monzie,
ministre des Finances
wv Le Conseil a examiné les principes sur
lesquels 6era établi le projet d'ensemble rela-
jtir à l'assainissement financier qui doit être
(soumis aux Chambres au début de la semaine
prochaine.
vw M. Peytral ministre des Travaux pu-
blics, a été autorisé à déposer un projet de
loi constituant le code de navigation fluviale.
vv». M. Justin Godart. ministre du Travail,
te. soumis â la signature du président-de la
républqùe, les textes suivants :
t" rn projet de Toi relatif au placement du per-
sonnel clu spectacle;
2° Un projet de loi laissant obligatoirement à la
charge des propriétaire; d automobiles un dixiéme
«lu montant, des dommages qu'ils causèrent ans
personnes et crant un fonds «le garantie pour les
victimes d'acordents causes par les automobiles;
iv> Un projet, de loi donnant aux Alsaciens-Lor
rains les bénéfices de la lot du î août 1924 concer-
nant les caisses des retraites fondées par les an.
ciens 'om battants :
io nn décret portant réglement d'administration
publique pour l'application de l'article 18 de la
Jai du 28 avril 1024. Ce reglement regu la. titula
risation des employés auxiliaires de l'Etat dans
HPA conditions générales prévues dans l'avant-projet,
«le l'Office national des mutlles
Démission du Cabinet belge
Bruxelles, 3 avril. â Les ministres se
sont réunis hier, au ministère des Finan-
ces, sous la présidence de AI. Theunis ;
ils ont rédigé et signé la lettre de démis-
sion collective du Cabinet. Cette 'démis-
sion sera remise au roi dimanche matin.
Bans l'Armée rouge
Moscou. 2 avril â Cirquarte officiers de l'ar-
mée rouge vont partir incessamment pour Ber-
lin pour y suivre des cours à l'Ecole d etat-major.
x
Le camarade Toukhstcherskv est nommé comme
wcwl vice-président aw conseil de guerre révolu-
tionnaire dont le président est Frunze.
Une Fabrique
est la Proie
des Flammes
Un violent incendie s'est déclaré ce matin,
è. 5 heures, .2. rue du Transvaal, dans une
fabrique de boulons. L'alarme fut donné.; par
des voisins. Alimenté par des stocks de ma-
tières 1res inflammables, le feu prit immédia-
tement d'inquiétantes proportions.
Les pompiers alertés durent mettre plu-
sieurs lances en batterie pour circonscrire le
sinistre. Ce n'est qu'après deux heures d'ef-
forts que tout, danger fut conjuré.
Les dégâts, très importants, sont estimés à
400.000 flancs environ. Un bâtiment, des ma-
chines, l'outillage, des marchandises ont été
anéantis. Soixante-dix ouvriers vont être ré-
duits au chômage.
Le commissaire de police du quartier a
ouvert, une enquête pour établir les causes de
cet incendie. Il n'y a pas eu d'accident de
personne
UN IMPOT SUR LE CAPITAL SERA-T-IL PROPOSÉ ?
M. A. de Monzie remplace M. Clémentel
au Ministère des finances
L'Heure du Redressement
financier
Le départ de M. Clémentel a été causé
par la crtiç de confiance qui commence à
sévir sérieusement, dans tout le pays. Vota
lu genèse de celte crise .- le crédit dispa-
raissant de plus en plus, le commerce et
l'industrie s'adressent chaque jour davan-
tage à la Banque de France, qui rou son
portefeuille atteindre plus de G milliards,
mal tiré i élévation du taux de l'escompte.
M. CLEMESTbh
Son bilan est difficile à équilibrer puis-
qu'elle ne peut plus remettre de billets de
banque en échange des effets de commer-
ce. On est arrivé à la limite d'émission, si
on Jie la dépassé pas, c'est la crise com-
merciale, c'est l'arrêt de la rentree des
impôts, c'est la Trésorerie sans resssour-
ces...
M. Clémentel a vu tout cela, il a voulu
avoir recours au seul expédient -possible,
une émission de billets pour le commerce.
Hélas ! depuis des mois nous ne vivons
que d'expédients et nous voici aujourd'hui
obligés de recourir à l'inflation !
Soi!, puisqu'on ne -peut plus faire autre-
ment. Mai s que cette mesura soit la der-
nière du genre. Que ce soit la piqûre pour
soutenir le malade avant de le mettre à
Un régime salutaire.
L'heure du redressement financier a
sonné, il faut élever le franc au-dessus
des partis, supprimer toute mesure réponâ¢
dant aux conceptions révolutionnaires,
réaliser une union, sacrée avec un pro-
gramme financier national adopté par le
pays tout entier, il faut faire renaître la
confiance, il faut un. ministre des Finau-
des tout-puissant, un dictateur du franc,
un nouveau Colbert au Louvre. â- A. BON-
NETTE.
An Sénat... ce matin
Le Sénat a tenu, ce matin, une séance de
pure forme à la. suite de la démission du
ministre des finances.
M. Milliès-Lacroix, président de la com-
mission des finances, demanda à l'assem-
blée de surseoir à l'examen du budget jus-
qu'à ce qu'il y ait un ministre des finan-
ces.
On applaudit à droite et au centre, mais
des protestations s'élevèrent à l'extrême-
gauche. ai. René Renoult, garde des
sceaux, demanda alors la parole.
â Je suis en mesure, dit-il, d'affirmer au
Sc-nat qu'un ministre des Finances, en rem-
placement de M. Clémentel est nommé et que
le gouvernement est au complet. Le minis-
tre de l'intérieur se trouve à l'Elysée pour
soumettre au président de la République le
décret nommant M. de Monzie, ministre des
Finances.
« 11 va venir ici dans quelques instants,
porteur du décret. >
â Le président de la commission répondit
que dans ces conditions, on pouvait atten-
dre le décret pour poursuivre la discussion.
Et il proposa de suspendre la séance pen-
dant une demi-heure. 3
M. Savary demanda alors le renvoi de
la discussion à cet après-midi.
Il en fut ainsi décidé avec l'assentiment
:de M. René Renoult, garde des sceaux.
Dans les Couloirs
A l'issue 'de la séance, les couloirs du
Luxembourg présentèrent la plus grande
animation. La démission du ministre des
finances faisait 1 objet de tous les commen-
taires.
Tout le monde s'accorde à reconnaître
que la situation est grave et que l'union de
tous les Français s'impose en vue de parer
aux difficultés financières.
La nomination de M. de Monzie est gé-
néralement- approuvée, mais les membre.-»
du centre et de la droite préconisent un
ministère de concentration républicains
et même d'union sacrée.
Les conservateurs seraient favorables à
la dissolution. Mais les sénateurs estiment
en général que c'est une éventualité qui
n'est pas encore à envisager.
Quelques Opinions intéressantes
Voici quelques opinions de sénateurs :
M. Mauger, socialiste. â Tous les républi-
cains doivent faire bloc et soutenir le mi-
nistère afin qu'il puisse surmonter les dim-
cultès de l'heure présente.
M, Ordinaire, de V. Union Républicaine. â
11 n'est plus question pour le .moment, de
l'ambassade au Vatican. C est la question de
l'inflation qui prime tout.
Il nous faut un gouvernement qui soit à
même de prendre les mesures qui s'impose,
c'est-à-dire possédant la confiance du pays.
M. Tessier, radical-socialiste. â M. Herriot
a été bien inspire en 'faisant appel à M. de
Monzie. Le sénateur du Lot est, en effet, un
grand travailleur, qui connaît à fond, les
questions financières.
Le ministère a contre lui les conserva-
teurs de la Haute-Assemblée qui mettront
tout en oeuvre pour l'empêcher de réali-
ser son programme.
C'est dire qu'il ne pourra gouverner que
s'il se montre énergique. Les républicains
du Sénat ne demandent qu'à lui faire con-
fiance.
An Sénat... cet après-midi
Le Sénat s'est de nouveau réuni cet
après-midi à 2 heures.
M. de Selves a donné lecture du décret
aux termes duquel M. de Monzie est nommé
ministre des finances ; on poursuit ensuite
la discussion du budget de la Justice.
Avant l'ouverture de la séance, le groupe
de l'Union Républicaine, présidé par M.
Chéron avait voté la résolution suivante :
« Le groupe, résolu à s'opposer à tout
accroissement de la circulation fiduciaire
sous quelque forme que ce soit, passe à
l'ordre du jour. »
L'Impression à la Chambre
L'agitation la plus .grande n'a cessé de
régner dans la matinée au Palais-Bourbon.
La démission de M. Clémentel, ministre
des finances et l'acceptation de sa succes-
sion par M. de Monzie faisaient l'objet, on
s'en doute, de tous les commentaires.
Si l'acceptation de M. de Monzie est of-
ficielle, si sa nomination au ministère des
finances est signée du Chef de l'Etat, cer-
taines personnes bien informées semblent
ne pas la considérer comme définitive,
mais comme subordonnée à certaines res-
trictions.
Les Conditions de M. ôs Monzie
M. Herriot souscrira-t-il à tous les desi
derata de son nouveau ministre ? On sait
qu'il s'est incliné en ce qui concerne la
question vaticane et que si nous n'avons
pas un ambassadeur auprès du Saint-
Siège, nous y serons représentés par un
chargé d'affaires. La nuance est subtile.
Donnera-t-elle satisfaction a tout le monde?
Mais d'après tout le monde, la question
n'est pas là. Le danger pour le gouver-
nement demeure sur le terrain fiscal et fi-
nancier.
Quels sont les mesures que M. de Monzie
envisage pour faire face à ia situation.
OIT lui prête l'intention de proposer aux
Chambres, un projet plus ou moins dé-
guisé sur le capital. Un des membres in-
fluents de la Commission des finances de
la Chambre, qui a passé ia matinée au Sé-
nat, déclarait que dès que ce bruit a été
connu au Luxembourg, les membres de
l'assemblée ont, pour la plupart, déclaré
qu'ils n'accepteraient pas un te! projet.
Des pointages ont été opérés immédiate-
ment, desquels il semble résulter qu'une
proposition de prélèvement sur le capital,
quelle que soit la forme qu'on lui donne,
aurait contre elle une majorité de cent voix.
Et notre interlocuteur concluait en disant
que dans les groupes politiques. oa< pronos-
tiquait la chute du cabinet pour mardi ou
mercredi au plus tard.
Vers la Dissolution
Un des vice-présidents de la Chambre,
ami du gouvernement, que nous avons in
terrogé, nous a répondu ce qui suit :
â Çroyez-vous, M. le président, que le
replâtrage ira bien longtemps '.'
â Herriot ira jusqu'au bout et ne cé-
dera pas.
â Qu'est-ce à dire ?
â C'est que s'il tombe, ce qui est bien
possible, il tombera avec nous, à gauche.
â Dites-vous bien qu'il préférera tout, mê-
me la dissolution, à 1a capitulation.
Les Interpellations
En attendant que les événements vien-
nent infirmer ou confirmer les pronostics
des augures de la politique, la Chambre
va se trouver en présence dès ce soir de
deux demandes d'interpellation, déposées
par MM. Marcel Héraud et Nicolle. Elles
portent, la première sur les raisons de la
â¢démission de M. Clémentel, la seconde sur
les intentions fiscales que l'on prête au
Gouvernement,
Opinions américaines
New-York, 3 avril. â Commentant l'ex-
posé fait hier par M. Clémentel, au cours
du débat financier qui eut lieu au Sénat,
le « New-York Herald Tribune » déclare
que le désir de M. Clémentel d'émettre de
nouveaux billets, est causé principalement
par les exigences du commerce et non par
des embarras du Trésor.
Le journal américain ne croit pas que
cette augmentation de la circulation fidu-
ciaire a pour but de faciliter le paiement
des dettes tant anciennes que nouvelle?.
Le « New-York Times », dans son édi-
torial, analyse le problème de 1 inflation.
M. DE M OS ZI E
I! estime qu'il serait dangereux d'émettre
des billets -qui r.-e seraient pas garantis
par une réserve d'or. Il ajoute que Ja di
cussion porte surtout sur ie point de sa-
voir si une augmentation du nombre des
billets en circulation ne créera pas de nou-
velles difficultés au commerce et à l'in-
dustrie.
Le nouveau Ministre des Finances
M Anatole de Monzie. qui prend. &u ministère
des Finances, a an. moment difficile, la succession
de si Clementel. est né à Bazas (Gironde', le 22
novembre 1876 Fils d'un directeur de* contribu-
tions directes, il est licencie ès lettres, philosophie,
docteur en droit, avocat a la Cour de Fan»
Il entra dans la vie politique comme chef de
cabinet de il Chaumie. ministre ce 1 Instruction
publique, puis occupa les mêmes fonctions au mi-
nistère de la -Justice.
Président du conseil général du Lot. auquel il
appartient depuis 1904 maire ae Cahors depuis 1919.
depute du lot de 1»» à 13"?. M. de monzie a été
élu sénateur du mème département en 1920.
Sous-sécréta ire -d'Etat d* ia Marine marchande
dans les cabinets Barthou 1913 Ribot, Painlevé
1917 il est président de la Ligue 'Navale Fran-
çaise.
Président de la Commission des affaires russes, il
6t en Russie boicheviste un voyage d étude dont
il publia les conclusions favorables à la reprise des
relations avec les soviets.
Egalement partisan de l'ambassade de France au-
arès du Vatican. I auteur de Rome sans Canoisa
l'est, dans ur.e récente discussion à la Commission
du Sénat, abstenu dans un vote sur cette question,
pour n'être pas en opposition avec le groupe de
Gauche democratique du Sénat, auquel il ap-
partient.
Spécialiste des questions financières, M. de Men-
ai*» a laissé le souvenir d'interpellations brillantes.
II a fourni des collaborations actives à la plupart
des grands journaux et revues.
La Baisse du Pain
commencera
le 14 Avril
La commission consultative départemen-
tale des farinés a tenu ce matin, à l'Hôtel
de Ville, sa reunion hebdomadaire.
Elle a constatè que la tendance, à la
baisse des cours des bles s'était mainte-
nue, comme nous Je laissions prévoir,
d'ailleurs, il y a huit jours.
Les bles indigènes dont la moyenne
était à 133 francs pour la quinzaine pré-
cédente sont descendus à 127 francs dans
la dernière quinzaine.
Le même mouvement a été enregistré
pour les blés exotiques qui sont descen-
dus de 141 francs à 335 francs de moyenne
dans les derniers jours.
Aussi la commission a-t-ell décidé de
proposer au préfet de la Seine une nou-
velle diminution du prix du pain pour une
date qui sera vraisemblablement le 14
| avril.
On sait que déjà la semaine, dernière, le
préfet de la Seine a, sur l'avis de la com-
mission, décidé que le prix du pain se-
rait ramené de 1 fr. G5 a 1 fr. '50 à partir
du 7 avril. Dans ces conditions, il serait
fixé à 1 fr. 53 vers le 1-i avril.
On remarquera que la baisse du prix
du.pain s'établit lorsque celui de la farine
diminue par tranche de G francs au quin-
tal. Le taux de la farine au-dessous du-
quel il faudra envisager unie troisième
baisse du prix du pain étant à 158 francs,
on constate que. déjà, la nouvelle tranche
es! entamée et si la situation se maintient
dans Ja tendance actuelle, on pourra, dès
la semaine prochaine, escompter un nou-
vel abaissement du prix du pain pour la
fin du mois d'avril.
L'Intérêt des Dépôts
dans les Banques viennoises
Vienne, 3 avril- â Les journaux font obser-
ver qup les banques et les caisses d'épargne
de Vienne ont effectivement réduit à 9 <10 le
taux . d c l'intéret pour les dépôts à brève
échéance, mais que dans le leste de l'Autri-
che ces établissements donnent 15 0/0 et plus.
L'Administration des finances, désireuse de
mettre fin à ces abus, se propose de faire
voter uu projet de loi qui les punirait sévère-
POUR PROTÉGER LORD BALFOUR
Des gendarmes montés circulaient sans reld che dans les rues dr Jérusalem et allèrent
au-devant de lui pour faire escorte sur la route de Jaffa...
L'Affaire Sadoul
suit son cours
Orléans, 3 avril. â Aujourd'hui a com-
mencé le défilé des témoins de ia défense,
parmi lesquels il convient de citer MM. Henri
Barbusse, auteur du « Feu » ; Ferdinand Buis-
son, ancien député de Paris, et Ernest Judet,
ancien directeur de 1' » Eclair ».
L'audience a été ouverte à 1 h. 1/2. Aussi-
tôt, le président, colonel Descrienne fait une.
déclaration au cours de laquelle il dit que
les témoins n'ont pas à déposer eur d'autre
cas que Ma désertion. Il priera de quitter la
salle ceux qui ne se conformeraient cas &
set 3vis,.
Dne Protestation
contre le Sionisme
Nous avons reçu la noie suivante :
L'Association Syrienne-Arabe, à laquelle se sont
joints le; étudiants originaires d'autres pays arabes
â {Irak, Palestine. Liban), réunie à son siège, ia, rue
Champollion, le 31 mars, à l'occasion de l'inaugu-
ration (je l'université hébraïque de Jérusalem, pro-
teste avec; véhémence contre les prétentions sionis-
tes sur la Syrie méridionale Palestine; et !a dé-
claration de lord Balfour ; affirme ses profondes
sympathies pour les Arabes de Palestine (qui for-
ment go o'O de la population! dans leur lutte pour
la liberté et le rattachement à ia Syrie, une et
indivisible.
le Président : EL-YAFI,
Le Caissier escroc
a conservé
la forte Somme
Digne émule du caissier de l'Opéra-Comi-
que, Charles Morel, chef comptable de l'agent
de change Tète, qui vient de se constituer pri-
sonnier après avoir détourné près de trois
raillions au préjudice de son patron, est une
ligure balzacienne. Nous avons relate hier
dans quelles circonstances ce malhonnête em-
ployé s'était approprie les fonds a lui confies.
Interrogé, l'escroc a tout avoué, sans réticen-
ces.
Mais l'attention du juge d'instruction est.
oroyons-nous savoir, particulièrement attiree
sur ce fait que le caissier indélicat déclaré
avoir dissipé en totalité les sommes dérobées.
Or, d'après les premières investigations de
la police, cette version paraît peu vraisem-
blable et le témoignage de l'agent de change
victime est intéressant sur ce point.
Certes, Charles Morel a dépensé de très for-
tes sommes dans des « bombes » fréquentes,
en compagnie d'une maîtresse à laquelle il a
prodigue argent, bijoux, et même propriétés ;
il a dissipé l'argent à tort et à travers : il a
joue à îa Bourse, sur le turf, et dans les tri-
pots Mais il ne-semble pas possible d'admet.
lire qu'il ait « liquidé » les trois millons, sur-
tout si l'on sait que la plus grande partie de
.jette fortune a été soustraite dans les trois
derniers mois.
La police semble persuadée que le caissier
a mis un important butin de côté pour les
jours meilleurs, c'est-à-dire ceux qui suivront
ies quelques années de prison qui lui seront
très certainement octroyés par quelque correc
tienelle.
Ajoutons «que Ms clients de l'agent de
change seront intégralement remboursés, à
l'aidé de la caisse spéciale de la Chambre
syndicale des agents de change et de.s com-
pagnies d'assurances.
La femme de l'inculpé, qui est partie ces
jours derniers à Cravant, dans l'Yonne, où
le couple possédait une petite propriété, va
être ramenée à Paris pour fournir certains
renseignements. â D. 1
VOIR EN DEUXIEME PAGE
LA CRITIQUE THEATRALE
par JANE 6ATULLE MENDES
VOIR EN QUATRIEME PAGE
LA DERNIERS HEURE
La Grève
des Etudiants
de France
À l'A.
L'Association Générale des Etudiants
ayant adressé ses félicitations à tous les
manifestants pour la discipline qu'ils. s&
sont imposée et la solidarité qui les a con-
duits à obéir à l'ordre de grève et à dé-
serter les cours, nous nous sommes rendus
pour supplément d'information à la mai-
eom corporative des étudiants, rue de la
Bûcher ie.-
Ce que dit M. Gattino
Xous y avons trouvé MM, Jean Gattino,-
président ; Menvielle, délégué, entourés des
membres du Comité de l'A.
â Nous sommes très heureux, nous disent-
ils, du résultat obtenu jusqu'à présent. Nous
avons reçu des adhésions des facultés de
presque toute ies grandes viiles de France
C'est dans toutes ces viles la grève géné-
ral e jusqu'à demain soir.
Voulez-vous le pourcentage des élèves en
grève ? Voici. Grève complète pour les Hau-
tes-Etudes commerciales, Travaux: Publics,
Ecole Supérieure de commerce, Sorborme,
ecole pratique et industrielle, Médecine.
Pour Breguet, if5 0,0.
Le P. C. N. 90 0/0.
Ecole dentaire, 70 0/0.
â Est-il vrai, demandons-nous, que M. Her-
riot vous ait dit : « j'enverrai l'armée au
quartier latin, s'il le faut; oui des tanks ? »
â Je demens ces paroles. Il ne les a pas
dites. Je ferai d'ailleurs passer un démenti a
la Presse.
D'autre part t
â Je tiens aussi à dire que M. Scelle est
un spécialiste des questions internationales
au même titre que M. Le Fur. Voulez-vous
dire aussi qu'il est faux que des barrages,
aient ete organisés hier devant la Faculté de
Pharmacie. Un cours a eu lieu ce matin à
¥ h. 30. N'y assistaient que 14 élèves dont
nous avons les noms. Ils ont assisté au cours
en toute tranquillité. Ce n'est que sur leur
demande formelle que le deuxième cours
qui avait lieu à 30 n. 1/2 n'a pas eu lieu.
Dans les autres cours, aucun étudiant ne
s'est présenté.
Il en a été de même aujourd'hui. La grève
officiel vient.
â Est-il vrai que les étudiants de la Fa-
culté ties sciences ont suivi les cours, malgré
la grève, et que les amphithéâtres étaient
bondes !
â C'est inexact. Il s'agit de la Faculté des
sciences mécaniques. Les étudiants inscrits
sont 90. Dix seulement sont dissidents...On ne
peut s'expliquer Ja présence de tout ce monde
dans l'amphithéâtre que par l'assistance de \
personnes étrangères au cours.
M. Berthélemy acclamé
Hier soir avait lieu Je banquet inaugural
du Congrès du Parti Républicain démocra-
tique et social. Le doyen Berthélemy assis-
tait à ce banquet. A son arrivée, il* fut ac-
clamé par une véritable ovation de tous les
assistants qui s'étaient leves en le voyant.
Un peu plus tard, au cours d'un discours
de M. Paul reynaud, une allusion de l'o-
rateur aux événements du Quartier Latin,
fit de nouveau acclamer M. Berthélemy en
l'honneur de flui fut battu un triple ban.
A Bullier
Cet après-midi, à 16 heures, l'Associa-
tion Générale des Etudiants avait orga-
nisé une réunion privée à laquelle étaient
conviés tous les étudiants. La carte avait
été rigoureusement exigée à l'entrée.
Les étudiants se pressaient en très
grand nombre, dans la salle. iM. Jean Gat-
tino, président de l'A, et M. Lamour ont
pris la parole, au nom des étudiants, et
commenté les événements, en recomman-
dant le calme et en insistant sur le sens
corporatif et non politique du mouvement
approuvé par les facultés des plus gran-
des villes de 1 France (y compris Alger).
Un monôme monstre a suivi ce meeting,
affirmant ainsi l'esprit de solidarité de
la jeunesse estudiantine et sa fidélité âu
doyen.
BN PROVINCE
A TOULOUSE
Toulouse, 3 avril. â Après les étudiants en
droit, l'Association Générale des Etudiants a
décidé la grève générale dans toutes les fa-
cultés aujourd'hui 3 et demain 4 avril, par
solidarité, en faisant remanquer que les étu-
diants agissent dans un but purement corpo-
ratif sans se soucier des origines du conflit
ni d'aucune opinion politique.
Les étudiants républicains adressent à leurs
camarades un appel leur demandant de ne
pas se solidariser avec les étudiants réaction-
naires pour un mouvement qui n'est corpora-
tif qu'en apparence.
(LIRE LA SUITE ES 4» PAGE)
lin Cas épineux
La Presse a déjà relaté l'existence des
deux frères siamois Simplico et Lucio Ga-
dino en publiant un cliché les représen-
tant alors qu'ils essayaient un nouvel ap-
pareil de T. S. F.
Attendons-nous à donner bientôt une
autre photographie des deux malheureux
frangins reposant malaisément leurs corps
conjugués sur la paille humide des ca-
chots...
Les jeunes Philippins, en effet, ne s'in-
téressent pas qu'aux ondes hertziennes :
ils sont aussi atteints d'automaboulisme
et durent, à cet effet, passer leur examen
de chauffeur, à l'issue duquel ils furent
déclarés aptes à l'écrasement.
Depuis, ils circulent comme des fous
dans les rues de Manille â feraient-ils pas
mieux d'y jouer ? â et sèment la terreur
sur leur passage.
Les agents du service de la circulation
ont mis un terme à leurs excès... de vi-
tesse. Ils sont pour quelques jours en pri-
son et recommenceront sans doute à la
sortie.
Au point de vue de la scricte équité â
je no veux pas employer le gros mot de
justice â une question se pose i Etant
donné qu'il n'y avait au volant de l'auto-
écraseuse que deux mains actionnées par
un seul cerveau â bien que deux corps
fussent- assis sur la banquette de direc-
tion â est-il admissible que l'individu in-
nocent subisse la même peine que le cou-
pable ? Cruelle énigme aurait dit, autre-
fois, MJ. Paul Bourget. =* ROBERT OUDOT
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