Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1918-12-31
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1918 31 décembre 1918
Description : 1918/12/31 (Numéro 9165). 1918/12/31 (Numéro 9165).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2011
*%34* Année –Nouvelle Série, '90
tE NUMÉRO ÎOlBENtlMÉS
NUKIÉBO !0 CENTIMES
Mardi 3'1 Décembre f 9 7 S
Bt
j»"–
au Palais Bourbon
LA SÉANCE DE CE MATIN
La Chambre, ce matin, discute lle projet
de loi sur 1es mesures à prendre et les
dépenses à engager pour assurer fe réta-
blissement des voies ferrées 'dans leur
situation d' avant-guerre.
M. Leboucq, rapporteur, donne des
.explications aü suJjA' des 600 millions de
crédits engagés par le projet.
M. Paul Mores!, rapporteur de la çom-
missian dv, budget, .explique, à son tour,
que cette somme se décompose ainsi
/nilllions^jDOur le service des allocations et
120^i:iliions pour les dépenses de recons-
Sur une série de questions posées par
M. Albert Thomas, au sûijet du program-
me. que le ministre entend suivre paur la
'ires 25. (XX) wagons d'Amérique, M, ̃ Claveille
renouvelle les déclarations qu'il a faites au
cours du vote du budget,. Il a fait établir-
un programme relatif au -matériel, éche-
lonné sur ùne (Vnrée de dix ans et répon-
flant un trafic que l'on su-ppose atteindre
25 cent de plus qu'en
L'industrie française a été invitée à
faire connaître ses moyens de production.
C'est elle qui recevra les commandes. Elle
fera les réparations. Le ministre espère
pie les 25.000 wagons américains seropt
livrés dans les premiers mois de l'année-
M. Albert Thomas réitère ses questions.
Gl insiste pour que l'on tire parti de l'éta-
blissement de constructions dépendant de
t'Etat. Il demande que les ouvriers colo-
niaux, les prisonniers allemands, ne res-
tént plus oisifs dans les usines en chô-
mage.
.M. Paul Lafont demande que l'ou uti-
lise mieux la main-d'œuvre militaire.
Il quinze jours encore, dans l'atelier
LE CONSEIL GENÉRAL
clôt sa session
L«s importantes questions discutées à la
séance de ce matin.
La séance est ouverte à neuf heures 'et
demie, sous la présidence de M. -Peuch,
président.
'Une intervention de ,M. Poisson, au su-
amène le rapporteur général du-budget,
M. Henri Sellier, à déposer :une proposi-
tion qui est adoptée, d'après laquelle les.
prisonniers; retour d'Allemagne, originai-
res du département de la Seine, recevront
i20 francs quand ils bénéficieront d'une
permission de GO jours, -et de. 90 francs
pour ,ine permission de 45 jours.
Les orphelinats départementaux
Stii- une question posée par M., Hémard,
Wu sujet de la situation faite à l'intemnat
primaire, un débat s'-ingiaige, auquel pren-
•jnant part MM. Louis Rollin, Virot, Bâche-
il'et, H.- Sellier, et d'où il ressort que, d'i-c-
«ord avec l'administration, le département
'.va -se préoccuper déjà .réorganisation bom-
ç>lèfte -de cette institution, qui serait rem-
placée par l'orphelinat.
Elle serait renforcée par un autre sys-
tème le placement familial. En tout cas,
ion estime qu'en présence du nombre d'or=
bhelins (50.000 pour le seul département
;de la Seine) causés par la guerre, il faut
Envisager les mesures à prendre pour leur
yenir en aide. Une étude d'ensemble sera
apportée à ce point de vue à la prochaine
cession.
Contre le chômage
Le conseil général adopte un vœu de M.
(Brisson que soient à la charge de l'Etat
les allocations de chômage qui seraient
payées à des ouvriers et ouvrières deve-
nus monuemtanément nécessiteux par suite
de leur renvoi 'des usines qui travaillaient
'Pour la guerre, (spécialement pour les
'besoins de la Défense nationale et qui ne
leurraient plus les employer.
A ce. propos, l'assemblée, à la demande
'de plusieurs de ses membres, MM. Philip-
jpe, Deslandres, Brunet, insiste pour que
ides mesures urgentes soient prises en vue
(le llitter contre le chômage qui survien-<
Slira dit, fait de la démobilisation-. Il est dé-
cidé qu'une déma.rche sera faite cet après-
pxxùX auprès du président du Conseil des
Les services d'aliénés
-M.. Louis Dausset expose le budget du
'Service des aliénés qui s'élève à 23 millions.
C'est une lourde charge au sujet de laquel-
le il faudra envisager des réformes.
Le Conseil adopte une motion invitant le
¡Préfet de police à supprimier de l'Infirmerie
'spéciale cbu Dépôt et émet le vœu que les
'aides de Maison-Blanche, MoissieÛes et
.yaucluss soient rendus dès le début de 1919.
Le budget départemental
'i M. Henri Sellier, rapporteur général, ex-
pose la situation financière du département
de la Seine.
Par suite des répercussions de la guerre,
#e budget, qui portait sur 100 millions
/javant les hostilités, atteint, pour 1919, le
jfchiffre .rond de 200 millions. -Le déficit,,
̃ïjtii n'a cessé de s'accroître, est aujourd'hui
Me 40 millions. On prévoit qu'il atteindra
Ûu fait des nécessitées nouvelles 50 mil-
itons. Il faudra envisager des ressources
«uipplémentatres pour faire face à ces be-
Après une allocution patriotique, vive-
-$iïënt apfiilaMdie. du jirésildeni de rassem-
de réparation de Cahors, l'on fabriquait
toujours des obus. (Exclamations.) On a
démobilisé des R.A.T\ pour faire des ré-
parations, mais ils sont employés comme
manœuvres.
M. Joseph Denais. Si l'on fabrique des
obus, c'est donc qu'on les a commandés ?
M. dames Rennessy. Même sur le réseau
de l'Etat, vous ne pouvez pas vous faire
olxJir
M. Cirey. Dans le nord de l'Isère, de
nombreux carriers menacent de faire grève.
Faute de moyens de transport, les pierres tail-
lées restent à quai. La situation s'aggrave
chaque jour.
M. Claveille répond que tous les repro-
ches qu'on lui adresse sont immérités, Le
matériel immobilisé, en France, n'est que
de 18 pour cent, tandis qu'en temps ordi.
naire il atteint 8 ou 9 pour cent. En AI.
sace-Lorraine, l'immobilisation est de 50
pour cent, comme en Allemagne.
M. Albert Thomas recommence ses cri-
tiqués- au sujet des sommes employées,
qu'il considère comme une prime aux
Compagnies, et, comme M. Cacbin sug-
gère que le remède consiste dans la na-
tionalisation des chemins de fer, M. Jo-
seph Denais proteste.
Malgré l'obstination persistante de MM.
Alliert Thomas, Ernest Lafont, etc., qui de-
mandent le Renvoi de l'article premier à la
Commission, cet article est voté, ainsi que
l'ensemble du projet.
Séance cet après-midi à trois heures pour
rinten'pellati'ûn de M. Barthe sur l'affaire
des. méta.ux et la discussion du budget re-
tour du Sénat.
Il est possible qu'entre les deux assem-
blées s'établisse la fameuse navette, avant
le vote définitif des douzièrrfas.
1 blée, .M. Louis Peuch, la dernière session
de 1918'enclose.
Séance-du Conseil municipal
Le Conseil municipal, qui term'ine égale-
ment sa session auijauind'toui, tient séance
cet après-midi; Parmi les questions à l'or-
dre du jour, figure notamment celle du
relèvement des .tarifs sur les omnibus et
tramway de Paris.
Le Budget au Sénat
Le Sénat a discuté ce matin le projet
de loi-concernant l'ouverture et l'annu-
lation de crédits au titre du budget ordi-
naire de l'exercice civil du budget 1918.
M. Milliès-Lacroix demande l'adoption,
sans modifications, des propositions de
la Chambre..
Le projet est adopté à l'unanimité. La
'séance est levée à midi et reprise à deux
heures.
L'fMBROGLjOjlS SURSIS
La question des sursis n'a pas encore été
olaireme-nt tranchée. Tandis que certains
voient dans ces paroles prononcées, dans
1 la soirée d'e dimanche, pair M. Louis Des-
champs, sous-secrétaire d'Etat à la démobi-
lisation « Et j'imagine que quand on parle
d'égalité on ne pense pas à renoncer unifor-
mément au maintien des aménagements
particuMers pratiqués dans le cours de la
guerre », le retour indubitable au régime
des sursis, d'autres comeidèrènt nécessaire
d'appeler la Chambre à ^ancter la ques-
tion par le vote d'un ard-re du jouir.
C'est pour cette raison que M. Puech a
déposé une demande d'interpellation sur la
̃démobilisation at les sursis. M. Louis Des-
ohamps s'est déclaré prêt à répondre à cette
interpellation et il se pourrait que le débat
vienne aujourd'hui même, si un moment
propice se présente au cours de la journée.
Les Hôtes royaux de Pans
Les prochaines visites
On sait que'le voyage du prince héritier;
de Serbie à Paris et à Londres a é;é re-
tardé de quelques semaines, il se confirme
aujourd'hui que le prince régent de Serbie
sera l'hôte de Paris et de Londres avant là
fin du mois de janvier, Mais la série des
.visites royales dans les capitales alliées
ne sera pas close par cette visite..
On annonce en effet que te roi de Grèce
quittera Athènes vers la fin du prochain
mois et se rendra à Rome, Paris et Lon-
dres.
D'autre part, les souverains roumains
s'apprâtent à quitter Jassy aussitôt après
les fêtes de la Noël orthodoxe. Ils se ren-
dront à GonstantinoplS, Athènes, Rome,
Paris et Londres.
rentre en France
II arrivera à Paris cet après-midi
Après avoir visité Manchester où il reçut
un accueil enthousiaste, M. Wilson est ^ren-
-.tiré.hier à Londres. Il a quitté Londres ce
maitin à 9 h. 15, rentrant en France dû il'
^yrriiyera. dans l'après-midi.
Un banquet d'adieu à Buckingham
d'adieu a été donné, ce soir, au parais de
Buckingham, en l'honneur d^ M. Wilson.
;I1 a réùnj: trente invités, y compris les
'membres de la suite du président, {tiavas.)
Le voyage de Belgique
Le président est attendu à Bruxelles
dans les premiers jours de janvier..11 sera
l'hôte du roi des Beilgcp et habitera l'an-
cien hôtel de la princesse Clémentine. Le
roi offrira au palais d'hiver un grand
dîner en l'honneur du président des
Etats-Unis. Un aulne' dîner de vingt-deux
couverts, auque2 ne seront incités que les
ministres, aura lieu à la légation des
Etats-Unis.
Le Programme naval
DES ETATS-UNIS
Son exécution sera liée à la question de
la réduction des armements
Washington, 30 décembre. M. Da-
niels, secrétaire pour la marine, parlant
devant la commission navale de da Cham-
bre, a demandé l'approbation d'un pro-
gramme naval pour trois ans, navec cette
clause, qu'au cas où un accord général
international interviendrait «oui- la (ré-
duction des armements, le président Wil-
son serait autorisé à ordonner l'arrêt des
constructions navases américaines.
{Havan.}
L'Allemagne accepte une nouvelle
demande des Alliés.
Bâle, 30 décembre, Lé gouvernement
allemand a communiqué à la commission
interalliée de Spa son acceptation de la
demande faite que les petites parcelles de
terrain séparant encore les trois têtes de
Mcyit du (Rhin, à Cologne, Coblentz et
Mayence, sofent comprises dans la zone
d'occupation des troupes alliétis. (DaïUy
Mail.)
LES ÉVÉNEMENTS D'ALLEMAGNE
.,EST DÉCOUVERT'EN
Le gouvernement voudrait quitter Berlin
Les renseignements manquent encore sur,
manche par les partis en présence.
Une brève dépêche parvenue à Zurioh
annonce simplement- itue la journée fut
calme dans son ensemble, et qu'un demi-
nitllion de personnes participèrent au cor-
tège organisé par les majoritaires.
.Comme ce télégramme ne mentionne au-
ounement la contre-manifestation organi-
sée par les groupe.s spartakistes, il con-
vient de: l'accueillir également sous bénéfice
d'inventaire. Partisans d'Ebert et de Liebk-
necht suivant qu'ils rédigent eux-mêmes
leurs informations prenant avec la stricte
vérité les plus exoessives licences.
Quoi qu'il en sait de l'orientation future
des événements, les nouvelles d'origine ex-
trém'iste concernant le renversement d'E-
bèrt paraissent jusqu'à présent coritrou-
vées. Il y aurait eu non pas effondrement,
mais simple remaniement du Directoire
majoritaire.
Les indépendants Haase, Dittmann et
Barthe se sont retirés et ont été aussitôt
remplacés par trois partisanes d'Bbert Nos-
ke, Loffbe et Wissel. Les trois hommes
exercent une influence incontestable sur les
milieux ouvriers. Ancien menuisier, puis
rédacteur à la Chemnitzer Volkstimme,
l'organe des socialistes de droite, le pre-
mier était, avant la .guerre, député au
Reichstag. Wissel est également député, et
Loebe, l'un des principaux rédacteurs du
Breslauer Volksblatt.
Le nouveau gouvernement a immédiate-
ment lancé une proclamation au peuple
pour l'inviter à lui prêter son aide dans
la répression des désordres.
On le dit irésolu: à agir, décidé], au
besoin, à faire appel aux treupes.
Les extrémistes vont-ils se laisser faire ?
La. semaine du nouvel an pourrait bien
être sanglante à Berlin:
Un Mouvement monarchiste
DECOUVERT EN BAVIERE
Londres, 31 décembre. On mande de
Munich aux «Daily News »
Un mouvement monarchique ayant pour
centre Munich et des ramifications dans
diverses parties de la Bavière) aurait été
découvert. Quarante arrestations auraient
été opérées, dont celles de plusieurs offi-
ciers.
Les conspirateurs auraient projeté de
s'emparer de l'arsenal et d'arrêter le co-
mité exécutif des Soviets. (Havas.)
L'Insécurité à Berlin
ET DANS LES PAYS RHENANS
(De IM. G. Ward Price, avec 1',armée
britannique en Aillemagifie), 27 décembre.
'̃– La violence des marins révolution-
naires, lundi, lorsqu'ils arrêtèrent lé
conumaniliant républicain de la ville et son
état-major et engagèrent, dans la rue, un
combat avec les troupes du gouvernement,
dans l'Unter den Linden, est condamnée,
sans réserve dans le pays rhéna.n, où
d'influence des conservateurs du centre,
ou du parti catholique, est forte.
L'on prévoit, cependant, qu'à moins
BVLLErlN VU 1OV^
L'Année de guerre
La voilà donc enfin finie, cette der-
nière année de guerre., pendant laquelle
nous avons vécu des jours d'angoisse et
des heures inoublia.bles.
Qui aurait pu prévoir, au 1er janvier
1918 la succession des événements
inouïs dont les Français ont été les ac-
teurs ou les témoins Ce fut d'abord
la période lamentable de l'attente et de
l'incertitude, résultat inévitable d'une
politique que l'opinion a heureusement
secouée et l'on dut subir l'effort d'eses-
péré de l'ennemi, jouant son va-tout mo-
ral et militaire par les odieux bombarde-
ments de nos villes ouvertes et par les
redoutables offensives de la Somme et
de la Marne.
Il'failut alors se cuirasser de ce triple
'airain dont parle le poète, pour ne point
sentir entrer dans son cœur, sinon le
découragement, du moins la crainte.
Enfin, en plein été, à cette date du
14 Juillet, qui symbolise la liberté, quand
tout paraissait compromis, tout est sou-
dain sauvé par l'habile direction des
chefs, par le courage des soldats, par le
stoïcisme des populations civiles. L'en-
nemi, qui croyait déjà tenir. Paris et Ca-
lais, faiblit, recule et le colosse aux pieds
d'argile s'écroule militairement, sociale-
ment, financièrement, économiquement.
La. victoire est à nous, et l'on croirait
presque maintenant, tant elle est incon-
testée et complète, qu'elle nous a tou-
jours été acquise, et que, pendant ces
quatre années-, nous avons eu un mau-
vais rêve des vapeurs duquel nous som-
mes maintenant dégagées.
Et, pourtant, la réalité est là, avec
Francfort
•aux modérés; e.n Allemagne, une large
,puissance, de telles manifestations d'in-
discipline .se répandront graduellement
sur toute la contrée et deviendront fré-
quentes.
La facilité avec laquelle de cinquante à
cent marins de Kiel s'emparèrent momienta-
,Dément de l'autorité à Cologne, avant l'ar-
rivée de l'armée britannique, a ou-vert les-
yeux des populations sur ce fait. que l'ordre
apparent de la ville et la de. sa'
:Vie;.jie.sont pas aussi solideniieoit établis
qu'il semblerait.
Lorsque les délégués des marins bolche-
viks arrivèrent, les deux compagnies d'in-
fanterie que le commandant de la garnison
envoya à la gare, pour les arrêter, passè-
rent de leur côté immédiatement et les ci-
toyens de la ville m'ont raconté comment
les marins ivres, une femme à chaque rras,
arrêtaient, dans la ville, les soldats armés
et leur confisquaient, sans difficulté, leurs
Il n'est pas douteux que la présence,
seule, des Alliés, sauvera le- pays rhénan
de tomber dans l'inséouaité qui prévaut à
Berlin. (Daily Mail.)
Le Retour du front
Bâle, 31 décembre. La Ligue des Offi-
ciers allemands a. organisé, à la Philhar-
manié, à Berlin, une soirée de bienvenu
pour les officiers de retour du front. L'an-
cien ministre de la guerre, le général von
Schauch, a célébré le rôle patriotique des
officiers allemands pendant la gueir.re. Un
autre orateur a fait remarquer que 39 pour
cent des officiers allemands étaient morts
dans cette guerre. Il est à noter que la
plupart des officiers étaient en cîivil.
[Fournier.)
Wéiniar ou Francfort
Le gouvernement songerait à quitter Berlin
̃De -M. -Charles Tower, La Haye. 28 dé-
.Cemtore. On -rapporte dé Berlin que te
gouvernement provisoire pourrait bien se
retirer :-en une autre ville, dans le but d'é-
chapper l'influence de ta foule.
cette ville pourrait êtrw
Weimar ou Francfort. (Daily Mail.)
La Guerre Sens-Marine
ET LES PERTES ALLEMANDES
Berne, 31 décembre. Le capitaine Per-
sius publie dans le Berliner l'ageblatt du
28 décembre un article contenant les don-
nées rétrospectives suivantes sur l'échec
de la guerre sous,marine
En 1914, 1"Allemagre perdit 5 sous-
marins en 1915, elle en a perdu 20 en
1916, jusqu'au V" février 1917, 25 en 1917,
jusqu'au 1er février 1918, elle en a perdu 68.
Au moment où l'état-major de la marine
allemande assurait que les mers étaient
libres, les commandants de sous-marins
présentaient des observations tout à fait
différentes. Au début de 1918, on lisait
dans une revue qui n'a pas été publiée
« Presque tous les vapeurs sont efficace-;
ment protégés, sur 99 bateaux rencontrés
au large, 7 vapeurs et un navire seulement
été coulés^ » (Fournier.)
nos morts qu'il faut pleurer, glorifier et
surtout ne jamais oublier, avec nos rui-
nes qu'il faut. relever, avec des difficul-
tés en apparence inextricables, une si-
tuation que le ''monde n'a jamais con,
nue, que l'on ne pouvait prévoir et qur
nécessairement devait laisser les peuples
pour la paix sans plus de préparation
qu'elle no le5 avait trouvés Fior$ îix
Il faudrait un Victor Hugo avec une
lyre aux cordes d'airain pour chanter
cette épopée, plus gra.nde que l'épopée
napoléonienne, cette épopée de tous les
peuples amis du droit et de la liberté,
républiques et monarchies, luttant con-
tre toutes les tyrannies et 'contre toutes
les destructions césariennes ou révolu-
tionnaires.
Pour nous, humbles spectateurs de
ces scènes grandioses, nous ne pouvons
que redire une fois de plus ce cri vrai-
ment national et vraiment humain qui
nous a valu la victoire, et qui nous per-
mettra d'en cueillir les fruits Union
sacrée au-dessus de tout. )Ce aerfr la)
formule de la paix et de l'ordre, que
nous opposerons à la formule de guerre
et d'écrasement dont se targuait orgueil-
leusement la Germanie.
La foule dans les maisons d'aJimentation
et dans les grands magasins. Le
Réveillon familial.
Si l'on a l'occasion de fêter en famille
le Réveillon, l'e 31 décembre'donne une
nouvelle fois l'occasion de renouveler ces
agapes traditionnelles de fin d'année. Cette
fois, malgré la cherté de la vie, les ma-
gasins d'alimentation de tous genres ont
été dévalisés dès les premières heures de
la m'âtinée.
Devant les grands établissements on a
dû organiser un service d'ordre important
et, sous la pdfuie battante, les ménagères
sont venues faire leurs achats, attendant
stoïquement leur tour.
Par exemple on a voulu faire des pro-
visions de café, et cela, ce fut un peu
plus difficile. On en trouve tout de mê-
me chez certains spécialistes, mais il faut
avoir une patience extraordinaire et être
vacciné contre la grippe. Ce que nous avons
vu ce matin est 'inimaginable. 2.000 per-
sonnes, sinon plus, attendaient la livre de
oafé qu'on leur octroyait généreusement
après deux, trois et même quatre heures
d'attente. Là, pas de tour de faveur les
agents étaient inflexibles, et rien ne pou-
vait faire fléchir la consigne.
En attendant son taur, tes conversations
allaient bon train tout le monde se trou-
vait d'accord pour se plaindre du renohé-
rissement- invraisemblable de n'importe
quelle denrée mais-personne ne songeait
d'ailleurs à renoncer à son tour malgré les
éléments déchaînés et la hausse formidable.
.Dans les grands magasins; c'est la foule
des grands jours d'é/positioh on ne cir-
clile plus, .l'on est porté. Jamais on ne vit
pareille foule..
Et partout où vous irez ce seu la même
chose, Paris veut fêter la fin de la guerre,
en même temps que la nouvelle année et
pour cela il est décidé à braver les plus in-
vrailsemblables renchérissements.
Mort de M/ Claude Cochin
DÉPUTÉ DU NORD
Nous apprenons avec le plus vif regret
la mort de M. Claude Cochin, député de
la cïfconsoripitioh de Dunkerque, con-
seiller général du Nord, décédé des suites
d'une attaque de grippe..
Fils de M. Henri Cochin, auquel il avait
succédé en double^.ualité de député et de
conseiller général, le défunt n'était âge
que de 35 ans, étant né le 17 novembre
1883, à Evry-Petit-Bo
Ancien élève de l'école des Cliartes et
de l'école française de Rome, il avait été
élu en 1914 par 9.638 voix sur 11.018 vo-
tants. Dès Le début de la guerre/ il vouait
se consacrer entièrement à ses devoirs
d'officier de réserve, et il fit brillamment
la longue carnpaginie de quatre ans, plu-
sieurs fois cité à l'ordre du jour.
Un récent mariage' semblait devoir as-
suirer le bonheur d'un homme dont -l' exis-
tence 'débutait à peine et s'annonçait des
pil'iis biri'&antes.-
̃ La famille Go ohin, si dur-emeint éprouvée
pair la ffue-rre-, vient d'être ainsi atteinte
de- nouveau,. et nous tenons à nous asso-
citer à un deuil qui en rappelle tant -d'àj>
DU 31 DECEMBRE 1918
La dernière Bourse de l'année se pawcsé sans
animatiôn. Néanmoins les cours sont bien
tenus.
Au -parquet Rente 55 4
71 15 4 libéré, 71 80 non libéré, 72 50;
5 0/0, 88 30 Foncier d'Algérie, 541 Midi, 910
Ouest. '700 Suez; 5.435 Omnibus, 470 Métro,
490 Nord-Sud, 166 Cuivre et Pyrites, 299 50;
Malfidano, 382 Ouest-Lumière,
En banque Sud-Russe, 610 Czeladz,
Doubowaïa, 145 Nice, 370 Barbier, 165 Mo-
tobloc pr., 262-; Ballot, 312 50 Grivolas, 138.
Les Cours des Halles
Les arrivages en volailles qui s'élevaient ce
matin à kilos auraient été plus impor-
tants si les tra.ins qui amènent les maroluan-
dises ne subissaient pas de si grands retards
ces retards nuisent considérablement aux
transactions, les acheteurs, étant lésés tout au-
tant que les mandataires. Ce qui était parvenu
s'est vendu très activement à dans cours légère.
1 ment en hausse. Ils s'établissaient ainsi din-
des coq, 7 à 9 f.r.; poule, 8 à 10 le kilo pou-
lets Chartres, 8 à 11 Bresse, ll à 13 Cha-ren-
fes, 9 à 11, le kilo canards nantais 15. à 18
rouennais, 17 à 19 pièce. Le lapin s'enlevait a
.7 fr. le lui"
UNE PERTE CRUELLE
POUR LES LETTRES FRANÇAISES
:Lq télégraphe a transmis cette nuit la
nouvelle de la mort de Paul Marguaritte,
biruisquement survenue à Hossegor, au
bard de l'étang de -Biscarosse, dans les
Landes. Le romancier était l'hôte d'un de
ses collègues de l'Académie Goncourt, M.
J.-H. Rosny jeune, et c'est chez lui qu'il
a succombé. Cette fin soudaine d'un écri-
vain de talent met .goi deuil les lettres fran-
çaises. Avec lui, c'est l'un des derniers et.
rues' :plus notoires représentants de l'école
naturaliste qui disparaît.
Fils du général Miargueritte, immorta-
lisé par sa conduite héroïque, en à
la tête des chasseurs d'Afrique, Paul Mur-
giueritte était né à Laghouat, en 1870. et
c'est en Algérie que s'écoula'son enfance.
Entré au Prytanée de la Flèche, il fut en-
suite employé au ministère de l'instruc-
tion publique. Puis il se tourna vers les
Lettres, où il ne tarda pas à se. faire re-
marquer et où il devait se faire un nom
aussi célèbre que celui de son père dans.
la carrière des armes
II débuta par une 'biographie du gêné-.
ral, Mon Pére, 1884, pieux hommage ren-
du à la mémoire du glorieux soldat, dont
il publiait de nombreuses lettres inédites.
Séduit par la hardiesse de l'école natu-
raliste qui était alors en pleine vogue, il:
fit tout d'abord partie du groupe de Zola,
mais il n'allait pas tarder à s'en éloigner
propos de la Terne, dont les brutalités sou-
levèrent des protestations véhémentes, il
se sépara 'de Zola en signant le document
connu dans l'histoire littéraire, sous le
nom de. manifeste des Cinq, et qui signi-
fiait la résolution de MM. J.-H. Rosny
Gustave Guiches, Lucien Descaves, Paul
Bonnetan et Paul Margueritte de rompre
avec l'école de llédan.
C'est de cette époque de débuts que da-
tent, pourtant, plusieurs romans qui comp-
teint au nombre de ses meilleurs Pascal
Géfosse Amants, Jours d'épreuves.
Mais il avait été, d'ailleurs, trop ini-
prégné des théories naturalistes pour pou-
voir jamais s'en dégager. Et, tous ses li-
vres, jusqu'à son dernier, paru il y a
quelques mofs. devaient sa rattacher à
l'esthétique qui triomphait voilà trente-cinq
ans. Par son genre, il restait, malgré toul,
le descendant direct de Flaubert, de Dau-
det, de Maupassant, et aussi de Zola, qu'il
avait renié, beaucoup plus que de Gon-
court, dont' l'écriture « artiste » et le souci
du détail précieux n'étaient pas dans sa
manière.
A partir de 189G, il collabora avec son
frère, Victor Margueritte (né à Blidah en
1867); cette association, qui dura une di-
zaine d'années, est marquée par une tri..
logie remarquable sur :la guerre de
Le Désastre, Les Tronçons du ,Glaive,
et Les Braues Gens, dont le .succèfi-
fut très gra,nd. Mais les deux frères se sé->
parèrent, en 1907, et dès lors, la différence-
de leurs genres, de leurs tempéraments,
de leurs tendances, s'affirma on comprit
que Paul Margueritte, nui s'appliqui-adt
traduire les sentiments délicats et à ainat-'
lyiser les nuances subtiles do l'âme humai-
ne,. pouvait difficilement, ayant autrefois
rédigé la protestation des Cinq, accorder
cette marnière avec' celle de son frère,
dont certains livres allaient bientôt dé-
passer en violence et en cynisme les ou-
vrages les plus^ audacieux de Zola.
La guerre allait accuser encore ces di-
vergences Paul Margueritte sentit se
réveiller en lui toutes les ardeurs patrio-
tiques ide sa jeunesse. Les d'ures épreuves
que subit la France, .pendant l&sfpremièrea.
années de la guerre, l'avaient profondé-
ment angoissé. Du moins avait-il -eu la
joie de connaître, ces derniers moins,
l'enivrement- du triomphe, et d'assister,
dans sa .maturité féconde', à la revanche
de ce désastre qui avait si fortement
pressionné son âme d'enfant. Et c'est
peut-être la succession répétée de ces émo-
tions trop fortes tant de joie succédait
à tant d'anxiété :qui a usé et qui ,a fini
par briser le noble cœur de ce. fils de
soldat, qui était un grand écrivain.- P. M.
CHRONIQUE
DU FILM FRANÇAIS
Par EDMOND EPARDAUfl
Depuis quelque fomps il est sérieuse-
ment question do ressusoiter le film fran-.
çais et de lui redonner son lustre d'avant
la guerre.
Tout le monde s'entend sur le prin-
cilie La France doit redevenir la grande
exportatrice _de films qu'elle était ayant
1914. On s'entend beaucoup moins sur
les moyens à employer pour parvenir à
ce but national.
La nouvelle tendànce, la « dernière
incarnation », pourrait-on dire, des notre
production cinématographique est la
meilleure preuve qu'on fait encore tout
Ce qu'il est possible de faire pour man-
quer le but.
Je n'ai nullement l'intention de nier
ici l'opportunité de telle oul-elle. forme,
de telle ou telle doctrine littéraire, mais
̃seulement de mettre en doute Tapportu-
nité de certaines adaptations cinémato.
graphiques. Car il faut le dire nette-
ment tout ne passe pas à l'écran. Ce qui
fait un émouvant sujet de théâtre peut
très bien ne fournir qu'un médiocre scé-
nario de cinéma et je connais plusieurs;
romans célèbres, daignes de la plus so-
lide admiration, qui parjurent à l'écran
tE NUMÉRO ÎOlBENtlMÉS
NUKIÉBO !0 CENTIMES
Mardi 3'1 Décembre f 9 7 S
Bt
j»"–
au Palais Bourbon
LA SÉANCE DE CE MATIN
La Chambre, ce matin, discute lle projet
de loi sur 1es mesures à prendre et les
dépenses à engager pour assurer fe réta-
blissement des voies ferrées 'dans leur
situation d' avant-guerre.
M. Leboucq, rapporteur, donne des
.explications aü suJjA' des 600 millions de
crédits engagés par le projet.
M. Paul Mores!, rapporteur de la çom-
missian dv, budget, .explique, à son tour,
que cette somme se décompose ainsi
/nilllions^jDOur le service des allocations et
120^i:iliions pour les dépenses de recons-
Sur une série de questions posées par
M. Albert Thomas, au sûijet du program-
me. que le ministre entend suivre paur la
'ires 25. (XX) wagons d'Amérique, M, ̃ Claveille
renouvelle les déclarations qu'il a faites au
cours du vote du budget,. Il a fait établir-
un programme relatif au -matériel, éche-
lonné sur ùne (Vnrée de dix ans et répon-
flant un trafic que l'on su-ppose atteindre
25 cent de plus qu'en
L'industrie française a été invitée à
faire connaître ses moyens de production.
C'est elle qui recevra les commandes. Elle
fera les réparations. Le ministre espère
pie les 25.000 wagons américains seropt
livrés dans les premiers mois de l'année-
M. Albert Thomas réitère ses questions.
Gl insiste pour que l'on tire parti de l'éta-
blissement de constructions dépendant de
t'Etat. Il demande que les ouvriers colo-
niaux, les prisonniers allemands, ne res-
tént plus oisifs dans les usines en chô-
mage.
.M. Paul Lafont demande que l'ou uti-
lise mieux la main-d'œuvre militaire.
Il quinze jours encore, dans l'atelier
LE CONSEIL GENÉRAL
clôt sa session
L«s importantes questions discutées à la
séance de ce matin.
La séance est ouverte à neuf heures 'et
demie, sous la présidence de M. -Peuch,
président.
'Une intervention de ,M. Poisson, au su-
amène le rapporteur général du-budget,
M. Henri Sellier, à déposer :une proposi-
tion qui est adoptée, d'après laquelle les.
prisonniers; retour d'Allemagne, originai-
res du département de la Seine, recevront
i20 francs quand ils bénéficieront d'une
permission de GO jours, -et de. 90 francs
pour ,ine permission de 45 jours.
Les orphelinats départementaux
Stii- une question posée par M., Hémard,
Wu sujet de la situation faite à l'intemnat
primaire, un débat s'-ingiaige, auquel pren-
•jnant part MM. Louis Rollin, Virot, Bâche-
il'et, H.- Sellier, et d'où il ressort que, d'i-c-
«ord avec l'administration, le département
'.va -se préoccuper déjà .réorganisation bom-
ç>lèfte -de cette institution, qui serait rem-
placée par l'orphelinat.
Elle serait renforcée par un autre sys-
tème le placement familial. En tout cas,
ion estime qu'en présence du nombre d'or=
bhelins (50.000 pour le seul département
;de la Seine) causés par la guerre, il faut
Envisager les mesures à prendre pour leur
yenir en aide. Une étude d'ensemble sera
apportée à ce point de vue à la prochaine
cession.
Contre le chômage
Le conseil général adopte un vœu de M.
(Brisson que soient à la charge de l'Etat
les allocations de chômage qui seraient
payées à des ouvriers et ouvrières deve-
nus monuemtanément nécessiteux par suite
de leur renvoi 'des usines qui travaillaient
'Pour la guerre, (spécialement pour les
'besoins de la Défense nationale et qui ne
leurraient plus les employer.
A ce. propos, l'assemblée, à la demande
'de plusieurs de ses membres, MM. Philip-
jpe, Deslandres, Brunet, insiste pour que
ides mesures urgentes soient prises en vue
(le llitter contre le chômage qui survien-<
Slira dit, fait de la démobilisation-. Il est dé-
cidé qu'une déma.rche sera faite cet après-
pxxùX auprès du président du Conseil des
Les services d'aliénés
-M.. Louis Dausset expose le budget du
'Service des aliénés qui s'élève à 23 millions.
C'est une lourde charge au sujet de laquel-
le il faudra envisager des réformes.
Le Conseil adopte une motion invitant le
¡Préfet de police à supprimier de l'Infirmerie
'spéciale cbu Dépôt et émet le vœu que les
'aides de Maison-Blanche, MoissieÛes et
.yaucluss soient rendus dès le début de 1919.
Le budget départemental
'i M. Henri Sellier, rapporteur général, ex-
pose la situation financière du département
de la Seine.
Par suite des répercussions de la guerre,
#e budget, qui portait sur 100 millions
/javant les hostilités, atteint, pour 1919, le
jfchiffre .rond de 200 millions. -Le déficit,,
̃ïjtii n'a cessé de s'accroître, est aujourd'hui
Me 40 millions. On prévoit qu'il atteindra
Ûu fait des nécessitées nouvelles 50 mil-
itons. Il faudra envisager des ressources
«uipplémentatres pour faire face à ces be-
Après une allocution patriotique, vive-
-$iïënt apfiilaMdie. du jirésildeni de rassem-
de réparation de Cahors, l'on fabriquait
toujours des obus. (Exclamations.) On a
démobilisé des R.A.T\ pour faire des ré-
parations, mais ils sont employés comme
manœuvres.
M. Joseph Denais. Si l'on fabrique des
obus, c'est donc qu'on les a commandés ?
M. dames Rennessy. Même sur le réseau
de l'Etat, vous ne pouvez pas vous faire
olxJir
M. Cirey. Dans le nord de l'Isère, de
nombreux carriers menacent de faire grève.
Faute de moyens de transport, les pierres tail-
lées restent à quai. La situation s'aggrave
chaque jour.
M. Claveille répond que tous les repro-
ches qu'on lui adresse sont immérités, Le
matériel immobilisé, en France, n'est que
de 18 pour cent, tandis qu'en temps ordi.
naire il atteint 8 ou 9 pour cent. En AI.
sace-Lorraine, l'immobilisation est de 50
pour cent, comme en Allemagne.
M. Albert Thomas recommence ses cri-
tiqués- au sujet des sommes employées,
qu'il considère comme une prime aux
Compagnies, et, comme M. Cacbin sug-
gère que le remède consiste dans la na-
tionalisation des chemins de fer, M. Jo-
seph Denais proteste.
Malgré l'obstination persistante de MM.
Alliert Thomas, Ernest Lafont, etc., qui de-
mandent le Renvoi de l'article premier à la
Commission, cet article est voté, ainsi que
l'ensemble du projet.
Séance cet après-midi à trois heures pour
rinten'pellati'ûn de M. Barthe sur l'affaire
des. méta.ux et la discussion du budget re-
tour du Sénat.
Il est possible qu'entre les deux assem-
blées s'établisse la fameuse navette, avant
le vote définitif des douzièrrfas.
1 blée, .M. Louis Peuch, la dernière session
de 1918'enclose.
Séance-du Conseil municipal
Le Conseil municipal, qui term'ine égale-
ment sa session auijauind'toui, tient séance
cet après-midi; Parmi les questions à l'or-
dre du jour, figure notamment celle du
relèvement des .tarifs sur les omnibus et
tramway de Paris.
Le Budget au Sénat
Le Sénat a discuté ce matin le projet
de loi-concernant l'ouverture et l'annu-
lation de crédits au titre du budget ordi-
naire de l'exercice civil du budget 1918.
M. Milliès-Lacroix demande l'adoption,
sans modifications, des propositions de
la Chambre..
Le projet est adopté à l'unanimité. La
'séance est levée à midi et reprise à deux
heures.
L'fMBROGLjOjlS SURSIS
La question des sursis n'a pas encore été
olaireme-nt tranchée. Tandis que certains
voient dans ces paroles prononcées, dans
1 la soirée d'e dimanche, pair M. Louis Des-
champs, sous-secrétaire d'Etat à la démobi-
lisation « Et j'imagine que quand on parle
d'égalité on ne pense pas à renoncer unifor-
mément au maintien des aménagements
particuMers pratiqués dans le cours de la
guerre », le retour indubitable au régime
des sursis, d'autres comeidèrènt nécessaire
d'appeler la Chambre à ^ancter la ques-
tion par le vote d'un ard-re du jouir.
C'est pour cette raison que M. Puech a
déposé une demande d'interpellation sur la
̃démobilisation at les sursis. M. Louis Des-
ohamps s'est déclaré prêt à répondre à cette
interpellation et il se pourrait que le débat
vienne aujourd'hui même, si un moment
propice se présente au cours de la journée.
Les Hôtes royaux de Pans
Les prochaines visites
On sait que'le voyage du prince héritier;
de Serbie à Paris et à Londres a é;é re-
tardé de quelques semaines, il se confirme
aujourd'hui que le prince régent de Serbie
sera l'hôte de Paris et de Londres avant là
fin du mois de janvier, Mais la série des
.visites royales dans les capitales alliées
ne sera pas close par cette visite..
On annonce en effet que te roi de Grèce
quittera Athènes vers la fin du prochain
mois et se rendra à Rome, Paris et Lon-
dres.
D'autre part, les souverains roumains
s'apprâtent à quitter Jassy aussitôt après
les fêtes de la Noël orthodoxe. Ils se ren-
dront à GonstantinoplS, Athènes, Rome,
Paris et Londres.
rentre en France
II arrivera à Paris cet après-midi
Après avoir visité Manchester où il reçut
un accueil enthousiaste, M. Wilson est ^ren-
-.tiré.hier à Londres. Il a quitté Londres ce
maitin à 9 h. 15, rentrant en France dû il'
^yrriiyera. dans l'après-midi.
Un banquet d'adieu à Buckingham
d'adieu a été donné, ce soir, au parais de
Buckingham, en l'honneur d^ M. Wilson.
;I1 a réùnj: trente invités, y compris les
'membres de la suite du président, {tiavas.)
Le voyage de Belgique
Le président est attendu à Bruxelles
dans les premiers jours de janvier..11 sera
l'hôte du roi des Beilgcp et habitera l'an-
cien hôtel de la princesse Clémentine. Le
roi offrira au palais d'hiver un grand
dîner en l'honneur du président des
Etats-Unis. Un aulne' dîner de vingt-deux
couverts, auque2 ne seront incités que les
ministres, aura lieu à la légation des
Etats-Unis.
Le Programme naval
DES ETATS-UNIS
Son exécution sera liée à la question de
la réduction des armements
Washington, 30 décembre. M. Da-
niels, secrétaire pour la marine, parlant
devant la commission navale de da Cham-
bre, a demandé l'approbation d'un pro-
gramme naval pour trois ans, navec cette
clause, qu'au cas où un accord général
international interviendrait «oui- la (ré-
duction des armements, le président Wil-
son serait autorisé à ordonner l'arrêt des
constructions navases américaines.
{Havan.}
L'Allemagne accepte une nouvelle
demande des Alliés.
Bâle, 30 décembre, Lé gouvernement
allemand a communiqué à la commission
interalliée de Spa son acceptation de la
demande faite que les petites parcelles de
terrain séparant encore les trois têtes de
Mcyit du (Rhin, à Cologne, Coblentz et
Mayence, sofent comprises dans la zone
d'occupation des troupes alliétis. (DaïUy
Mail.)
LES ÉVÉNEMENTS D'ALLEMAGNE
.,EST DÉCOUVERT'EN
Le gouvernement voudrait quitter Berlin
Les renseignements manquent encore sur,
manche par les partis en présence.
Une brève dépêche parvenue à Zurioh
annonce simplement- itue la journée fut
calme dans son ensemble, et qu'un demi-
nitllion de personnes participèrent au cor-
tège organisé par les majoritaires.
.Comme ce télégramme ne mentionne au-
ounement la contre-manifestation organi-
sée par les groupe.s spartakistes, il con-
vient de: l'accueillir également sous bénéfice
d'inventaire. Partisans d'Ebert et de Liebk-
necht suivant qu'ils rédigent eux-mêmes
leurs informations prenant avec la stricte
vérité les plus exoessives licences.
Quoi qu'il en sait de l'orientation future
des événements, les nouvelles d'origine ex-
trém'iste concernant le renversement d'E-
bèrt paraissent jusqu'à présent coritrou-
vées. Il y aurait eu non pas effondrement,
mais simple remaniement du Directoire
majoritaire.
Les indépendants Haase, Dittmann et
Barthe se sont retirés et ont été aussitôt
remplacés par trois partisanes d'Bbert Nos-
ke, Loffbe et Wissel. Les trois hommes
exercent une influence incontestable sur les
milieux ouvriers. Ancien menuisier, puis
rédacteur à la Chemnitzer Volkstimme,
l'organe des socialistes de droite, le pre-
mier était, avant la .guerre, député au
Reichstag. Wissel est également député, et
Loebe, l'un des principaux rédacteurs du
Breslauer Volksblatt.
Le nouveau gouvernement a immédiate-
ment lancé une proclamation au peuple
pour l'inviter à lui prêter son aide dans
la répression des désordres.
On le dit irésolu: à agir, décidé], au
besoin, à faire appel aux treupes.
Les extrémistes vont-ils se laisser faire ?
La. semaine du nouvel an pourrait bien
être sanglante à Berlin:
Un Mouvement monarchiste
DECOUVERT EN BAVIERE
Londres, 31 décembre. On mande de
Munich aux «Daily News »
Un mouvement monarchique ayant pour
centre Munich et des ramifications dans
diverses parties de la Bavière) aurait été
découvert. Quarante arrestations auraient
été opérées, dont celles de plusieurs offi-
ciers.
Les conspirateurs auraient projeté de
s'emparer de l'arsenal et d'arrêter le co-
mité exécutif des Soviets. (Havas.)
L'Insécurité à Berlin
ET DANS LES PAYS RHENANS
(De IM. G. Ward Price, avec 1',armée
britannique en Aillemagifie), 27 décembre.
'̃– La violence des marins révolution-
naires, lundi, lorsqu'ils arrêtèrent lé
conumaniliant républicain de la ville et son
état-major et engagèrent, dans la rue, un
combat avec les troupes du gouvernement,
dans l'Unter den Linden, est condamnée,
sans réserve dans le pays rhéna.n, où
d'influence des conservateurs du centre,
ou du parti catholique, est forte.
L'on prévoit, cependant, qu'à moins
BVLLErlN VU 1OV^
L'Année de guerre
La voilà donc enfin finie, cette der-
nière année de guerre., pendant laquelle
nous avons vécu des jours d'angoisse et
des heures inoublia.bles.
Qui aurait pu prévoir, au 1er janvier
1918 la succession des événements
inouïs dont les Français ont été les ac-
teurs ou les témoins Ce fut d'abord
la période lamentable de l'attente et de
l'incertitude, résultat inévitable d'une
politique que l'opinion a heureusement
secouée et l'on dut subir l'effort d'eses-
péré de l'ennemi, jouant son va-tout mo-
ral et militaire par les odieux bombarde-
ments de nos villes ouvertes et par les
redoutables offensives de la Somme et
de la Marne.
Il'failut alors se cuirasser de ce triple
'airain dont parle le poète, pour ne point
sentir entrer dans son cœur, sinon le
découragement, du moins la crainte.
Enfin, en plein été, à cette date du
14 Juillet, qui symbolise la liberté, quand
tout paraissait compromis, tout est sou-
dain sauvé par l'habile direction des
chefs, par le courage des soldats, par le
stoïcisme des populations civiles. L'en-
nemi, qui croyait déjà tenir. Paris et Ca-
lais, faiblit, recule et le colosse aux pieds
d'argile s'écroule militairement, sociale-
ment, financièrement, économiquement.
La. victoire est à nous, et l'on croirait
presque maintenant, tant elle est incon-
testée et complète, qu'elle nous a tou-
jours été acquise, et que, pendant ces
quatre années-, nous avons eu un mau-
vais rêve des vapeurs duquel nous som-
mes maintenant dégagées.
Et, pourtant, la réalité est là, avec
Francfort
•aux modérés; e.n Allemagne, une large
,puissance, de telles manifestations d'in-
discipline .se répandront graduellement
sur toute la contrée et deviendront fré-
quentes.
La facilité avec laquelle de cinquante à
cent marins de Kiel s'emparèrent momienta-
,Dément de l'autorité à Cologne, avant l'ar-
rivée de l'armée britannique, a ou-vert les-
yeux des populations sur ce fait. que l'ordre
apparent de la ville et la de. sa'
:Vie;.jie.sont pas aussi solideniieoit établis
qu'il semblerait.
Lorsque les délégués des marins bolche-
viks arrivèrent, les deux compagnies d'in-
fanterie que le commandant de la garnison
envoya à la gare, pour les arrêter, passè-
rent de leur côté immédiatement et les ci-
toyens de la ville m'ont raconté comment
les marins ivres, une femme à chaque rras,
arrêtaient, dans la ville, les soldats armés
et leur confisquaient, sans difficulté, leurs
Il n'est pas douteux que la présence,
seule, des Alliés, sauvera le- pays rhénan
de tomber dans l'inséouaité qui prévaut à
Berlin. (Daily Mail.)
Le Retour du front
Bâle, 31 décembre. La Ligue des Offi-
ciers allemands a. organisé, à la Philhar-
manié, à Berlin, une soirée de bienvenu
pour les officiers de retour du front. L'an-
cien ministre de la guerre, le général von
Schauch, a célébré le rôle patriotique des
officiers allemands pendant la gueir.re. Un
autre orateur a fait remarquer que 39 pour
cent des officiers allemands étaient morts
dans cette guerre. Il est à noter que la
plupart des officiers étaient en cîivil.
[Fournier.)
Wéiniar ou Francfort
Le gouvernement songerait à quitter Berlin
̃De -M. -Charles Tower, La Haye. 28 dé-
.Cemtore. On -rapporte dé Berlin que te
gouvernement provisoire pourrait bien se
retirer :-en une autre ville, dans le but d'é-
chapper l'influence de ta foule.
cette ville pourrait êtrw
Weimar ou Francfort. (Daily Mail.)
La Guerre Sens-Marine
ET LES PERTES ALLEMANDES
Berne, 31 décembre. Le capitaine Per-
sius publie dans le Berliner l'ageblatt du
28 décembre un article contenant les don-
nées rétrospectives suivantes sur l'échec
de la guerre sous,marine
En 1914, 1"Allemagre perdit 5 sous-
marins en 1915, elle en a perdu 20 en
1916, jusqu'au V" février 1917, 25 en 1917,
jusqu'au 1er février 1918, elle en a perdu 68.
Au moment où l'état-major de la marine
allemande assurait que les mers étaient
libres, les commandants de sous-marins
présentaient des observations tout à fait
différentes. Au début de 1918, on lisait
dans une revue qui n'a pas été publiée
« Presque tous les vapeurs sont efficace-;
ment protégés, sur 99 bateaux rencontrés
au large, 7 vapeurs et un navire seulement
été coulés^ » (Fournier.)
nos morts qu'il faut pleurer, glorifier et
surtout ne jamais oublier, avec nos rui-
nes qu'il faut. relever, avec des difficul-
tés en apparence inextricables, une si-
tuation que le ''monde n'a jamais con,
nue, que l'on ne pouvait prévoir et qur
nécessairement devait laisser les peuples
pour la paix sans plus de préparation
qu'elle no le5 avait trouvés Fior$ îix
Il faudrait un Victor Hugo avec une
lyre aux cordes d'airain pour chanter
cette épopée, plus gra.nde que l'épopée
napoléonienne, cette épopée de tous les
peuples amis du droit et de la liberté,
républiques et monarchies, luttant con-
tre toutes les tyrannies et 'contre toutes
les destructions césariennes ou révolu-
tionnaires.
Pour nous, humbles spectateurs de
ces scènes grandioses, nous ne pouvons
que redire une fois de plus ce cri vrai-
ment national et vraiment humain qui
nous a valu la victoire, et qui nous per-
mettra d'en cueillir les fruits Union
sacrée au-dessus de tout. )Ce aerfr la)
formule de la paix et de l'ordre, que
nous opposerons à la formule de guerre
et d'écrasement dont se targuait orgueil-
leusement la Germanie.
La foule dans les maisons d'aJimentation
et dans les grands magasins. Le
Réveillon familial.
Si l'on a l'occasion de fêter en famille
le Réveillon, l'e 31 décembre'donne une
nouvelle fois l'occasion de renouveler ces
agapes traditionnelles de fin d'année. Cette
fois, malgré la cherté de la vie, les ma-
gasins d'alimentation de tous genres ont
été dévalisés dès les premières heures de
la m'âtinée.
Devant les grands établissements on a
dû organiser un service d'ordre important
et, sous la pdfuie battante, les ménagères
sont venues faire leurs achats, attendant
stoïquement leur tour.
Par exemple on a voulu faire des pro-
visions de café, et cela, ce fut un peu
plus difficile. On en trouve tout de mê-
me chez certains spécialistes, mais il faut
avoir une patience extraordinaire et être
vacciné contre la grippe. Ce que nous avons
vu ce matin est 'inimaginable. 2.000 per-
sonnes, sinon plus, attendaient la livre de
oafé qu'on leur octroyait généreusement
après deux, trois et même quatre heures
d'attente. Là, pas de tour de faveur les
agents étaient inflexibles, et rien ne pou-
vait faire fléchir la consigne.
En attendant son taur, tes conversations
allaient bon train tout le monde se trou-
vait d'accord pour se plaindre du renohé-
rissement- invraisemblable de n'importe
quelle denrée mais-personne ne songeait
d'ailleurs à renoncer à son tour malgré les
éléments déchaînés et la hausse formidable.
.Dans les grands magasins; c'est la foule
des grands jours d'é/positioh on ne cir-
clile plus, .l'on est porté. Jamais on ne vit
pareille foule..
Et partout où vous irez ce seu la même
chose, Paris veut fêter la fin de la guerre,
en même temps que la nouvelle année et
pour cela il est décidé à braver les plus in-
vrailsemblables renchérissements.
Mort de M/ Claude Cochin
DÉPUTÉ DU NORD
Nous apprenons avec le plus vif regret
la mort de M. Claude Cochin, député de
la cïfconsoripitioh de Dunkerque, con-
seiller général du Nord, décédé des suites
d'une attaque de grippe..
Fils de M. Henri Cochin, auquel il avait
succédé en double^.ualité de député et de
conseiller général, le défunt n'était âge
que de 35 ans, étant né le 17 novembre
1883, à Evry-Petit-Bo
Ancien élève de l'école des Cliartes et
de l'école française de Rome, il avait été
élu en 1914 par 9.638 voix sur 11.018 vo-
tants. Dès Le début de la guerre/ il vouait
se consacrer entièrement à ses devoirs
d'officier de réserve, et il fit brillamment
la longue carnpaginie de quatre ans, plu-
sieurs fois cité à l'ordre du jour.
Un récent mariage' semblait devoir as-
suirer le bonheur d'un homme dont -l' exis-
tence 'débutait à peine et s'annonçait des
pil'iis biri'&antes.-
̃ La famille Go ohin, si dur-emeint éprouvée
pair la ffue-rre-, vient d'être ainsi atteinte
de- nouveau,. et nous tenons à nous asso-
citer à un deuil qui en rappelle tant -d'àj>
DU 31 DECEMBRE 1918
La dernière Bourse de l'année se pawcsé sans
animatiôn. Néanmoins les cours sont bien
tenus.
Au -parquet Rente 55 4
71 15 4 libéré, 71 80 non libéré, 72 50;
5 0/0, 88 30 Foncier d'Algérie, 541 Midi, 910
Ouest. '700 Suez; 5.435 Omnibus, 470 Métro,
490 Nord-Sud, 166 Cuivre et Pyrites, 299 50;
Malfidano, 382 Ouest-Lumière,
En banque Sud-Russe, 610 Czeladz,
Doubowaïa, 145 Nice, 370 Barbier, 165 Mo-
tobloc pr., 262-; Ballot, 312 50 Grivolas, 138.
Les Cours des Halles
Les arrivages en volailles qui s'élevaient ce
matin à kilos auraient été plus impor-
tants si les tra.ins qui amènent les maroluan-
dises ne subissaient pas de si grands retards
ces retards nuisent considérablement aux
transactions, les acheteurs, étant lésés tout au-
tant que les mandataires. Ce qui était parvenu
s'est vendu très activement à dans cours légère.
1 ment en hausse. Ils s'établissaient ainsi din-
des coq, 7 à 9 f.r.; poule, 8 à 10 le kilo pou-
lets Chartres, 8 à 11 Bresse, ll à 13 Cha-ren-
fes, 9 à 11, le kilo canards nantais 15. à 18
rouennais, 17 à 19 pièce. Le lapin s'enlevait a
.7 fr. le lui"
UNE PERTE CRUELLE
POUR LES LETTRES FRANÇAISES
:Lq télégraphe a transmis cette nuit la
nouvelle de la mort de Paul Marguaritte,
biruisquement survenue à Hossegor, au
bard de l'étang de -Biscarosse, dans les
Landes. Le romancier était l'hôte d'un de
ses collègues de l'Académie Goncourt, M.
J.-H. Rosny jeune, et c'est chez lui qu'il
a succombé. Cette fin soudaine d'un écri-
vain de talent met .goi deuil les lettres fran-
çaises. Avec lui, c'est l'un des derniers et.
rues' :plus notoires représentants de l'école
naturaliste qui disparaît.
Fils du général Miargueritte, immorta-
lisé par sa conduite héroïque, en à
la tête des chasseurs d'Afrique, Paul Mur-
giueritte était né à Laghouat, en 1870. et
c'est en Algérie que s'écoula'son enfance.
Entré au Prytanée de la Flèche, il fut en-
suite employé au ministère de l'instruc-
tion publique. Puis il se tourna vers les
Lettres, où il ne tarda pas à se. faire re-
marquer et où il devait se faire un nom
aussi célèbre que celui de son père dans.
la carrière des armes
II débuta par une 'biographie du gêné-.
ral, Mon Pére, 1884, pieux hommage ren-
du à la mémoire du glorieux soldat, dont
il publiait de nombreuses lettres inédites.
Séduit par la hardiesse de l'école natu-
raliste qui était alors en pleine vogue, il:
fit tout d'abord partie du groupe de Zola,
mais il n'allait pas tarder à s'en éloigner
propos de la Terne, dont les brutalités sou-
levèrent des protestations véhémentes, il
se sépara 'de Zola en signant le document
connu dans l'histoire littéraire, sous le
nom de. manifeste des Cinq, et qui signi-
fiait la résolution de MM. J.-H. Rosny
Gustave Guiches, Lucien Descaves, Paul
Bonnetan et Paul Margueritte de rompre
avec l'école de llédan.
C'est de cette époque de débuts que da-
tent, pourtant, plusieurs romans qui comp-
teint au nombre de ses meilleurs Pascal
Géfosse Amants, Jours d'épreuves.
Mais il avait été, d'ailleurs, trop ini-
prégné des théories naturalistes pour pou-
voir jamais s'en dégager. Et, tous ses li-
vres, jusqu'à son dernier, paru il y a
quelques mofs. devaient sa rattacher à
l'esthétique qui triomphait voilà trente-cinq
ans. Par son genre, il restait, malgré toul,
le descendant direct de Flaubert, de Dau-
det, de Maupassant, et aussi de Zola, qu'il
avait renié, beaucoup plus que de Gon-
court, dont' l'écriture « artiste » et le souci
du détail précieux n'étaient pas dans sa
manière.
A partir de 189G, il collabora avec son
frère, Victor Margueritte (né à Blidah en
1867); cette association, qui dura une di-
zaine d'années, est marquée par une tri..
logie remarquable sur :la guerre de
Le Désastre, Les Tronçons du ,Glaive,
et Les Braues Gens, dont le .succèfi-
fut très gra,nd. Mais les deux frères se sé->
parèrent, en 1907, et dès lors, la différence-
de leurs genres, de leurs tempéraments,
de leurs tendances, s'affirma on comprit
que Paul Margueritte, nui s'appliqui-adt
traduire les sentiments délicats et à ainat-'
lyiser les nuances subtiles do l'âme humai-
ne,. pouvait difficilement, ayant autrefois
rédigé la protestation des Cinq, accorder
cette marnière avec' celle de son frère,
dont certains livres allaient bientôt dé-
passer en violence et en cynisme les ou-
vrages les plus^ audacieux de Zola.
La guerre allait accuser encore ces di-
vergences Paul Margueritte sentit se
réveiller en lui toutes les ardeurs patrio-
tiques ide sa jeunesse. Les d'ures épreuves
que subit la France, .pendant l&sfpremièrea.
années de la guerre, l'avaient profondé-
ment angoissé. Du moins avait-il -eu la
joie de connaître, ces derniers moins,
l'enivrement- du triomphe, et d'assister,
dans sa .maturité féconde', à la revanche
de ce désastre qui avait si fortement
pressionné son âme d'enfant. Et c'est
peut-être la succession répétée de ces émo-
tions trop fortes tant de joie succédait
à tant d'anxiété :qui a usé et qui ,a fini
par briser le noble cœur de ce. fils de
soldat, qui était un grand écrivain.- P. M.
CHRONIQUE
DU FILM FRANÇAIS
Par EDMOND EPARDAUfl
Depuis quelque fomps il est sérieuse-
ment question do ressusoiter le film fran-.
çais et de lui redonner son lustre d'avant
la guerre.
Tout le monde s'entend sur le prin-
cilie La France doit redevenir la grande
exportatrice _de films qu'elle était ayant
1914. On s'entend beaucoup moins sur
les moyens à employer pour parvenir à
ce but national.
La nouvelle tendànce, la « dernière
incarnation », pourrait-on dire, des notre
production cinématographique est la
meilleure preuve qu'on fait encore tout
Ce qu'il est possible de faire pour man-
quer le but.
Je n'ai nullement l'intention de nier
ici l'opportunité de telle oul-elle. forme,
de telle ou telle doctrine littéraire, mais
̃seulement de mettre en doute Tapportu-
nité de certaines adaptations cinémato.
graphiques. Car il faut le dire nette-
ment tout ne passe pas à l'écran. Ce qui
fait un émouvant sujet de théâtre peut
très bien ne fournir qu'un médiocre scé-
nario de cinéma et je connais plusieurs;
romans célèbres, daignes de la plus so-
lide admiration, qui parjurent à l'écran
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