Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1880-04-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 avril 1880 24 avril 1880
Description : 1880/04/24 (Numéro 6329). 1880/04/24 (Numéro 6329).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5943621
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
Le Petit «Tournai
Le sieur G... s'était enfui; il a été arrêté dans
la soirée et après l'interrogatoire que iui a fait
subir M. Guérin, commissaire de police, il a été
-écroué au dépôt.
Les dégâts de l'incendie de l'usine de la force
motrice la Lorraine, rue Saint-Maur, sont éva
lués à plus d'un million couverts par plusieurs
assurances. L'usine entière est devënue la. proie
des flammes. En dehors du coffre-fort, rien n'a
pu être sauvé.
Pendant toute la nuit et la journée d'hier, on
a continué à noyer les débris incendiés.
M . Siadoux, officier de paix, dont on n'est plus
à compter les actes de dévouement, s'est distin
gué par deux sauvetages pendant la durée du si
nistre. Aidé du pompier Laubertin, M. Siadoux,
après avoir pratiqué une ouverture au plafond,
s'est hissé jusqu'au premier étage où se trouvait
enfermé un malheureux ouvrier, déjà à moitié as
phyxié. 11-l'a saisi à bras le corps et l'a passe à M.
Laubertin. Cet homme, qui s'était évanoui, a été
transporté dans une pharmacie voisine, où il a
reçu des soins qui l'ont ranimé.
*M. Puget, cordonnier, âgé de dix-neuf ans, et
M. Legrand, menuisier, ayant été atteints, brû
lés et blessés sur différentes parties du corps par
l'écroulement des murs, M. Siadoux s'est aussi
tôt porté à leur secours avec deux gardiens de la
paix, qui les ont transportés dans la pharmacie.
Le premier, le moins grièvement blessé, a été,
sur sa .demande, transporté à son domicile et le
second à l'hôpital Saint-Antoine.
M. Jacques, tapissier, a eu les pieds brûlés par
une tourie d'acide.
Parmi les sauveteurs qui se sont particulière
ment signalés, on nous cite MM. Taunay, membre
de la Société des sauveteurs, Salvador Stiefel.
Tous les habitants du quartier ont rivalisé de
ïèleet de dévouement.
On ignore encore la cause de l'incendie.
L'enterrement de la femme Nicolas Lepetit, as
sassinée avant-hier soir par son mari, rue du
Cherche-Midi, aura lieu samedi, à midi. Le corps,
réclamé par les parents de la défunte, sera ra-
. mené à domicile.
L'enquête faite sur ce crime a fait découvrir un
détail terrible qui établit la féroce préméditation
du meurtrier.
Le couteau à longue lame avec lequel Nicolas
avait tué sa femme, et qu'il avait jeté loin de lui
après l'assassinat, a été ramassé par un gardien
de la paix. La lame du couteau est entourée au
hçiut du manche par une ficelle, pour qu'elle ne
puisse se refermer.
Lin nommé J..., demeurant rue d'Aubervilliers,
■ ijui avait eu une violente dispute avec son beau-
frère, M. D..., ouvrier mécanicien, l'a guetté avant-
hier soir à la, sortie de son atelier, rue du Mont-
Cenis, et l'a frappé dans la poitrine de plusieurs
coups de marteau. Ce malheureux a été trans
porté à l'hôpital Saint-Louis après avoir reçu les
soins d'un médecin qui a constaté qu'il avait deux
côtes enfoncées.
L'auteur, de cette odieuse agression a été ar
rêté par les camarades de D... et écroué,au poste
ii la disposition du commissaire de police du
quartier.
' Avant-hier soir vers six heures; M. L... et sa
femme péchaient à l'épervier, près du'pont de
Courbevoie, lorsqu'en retirant leur filet, qui leur
semblait pesamment chargé, ils aperçurent au
fond de l'épervier une cocotte en fonte 'soigneuse
ment ficelée àl'aide de cordons de tablier de cuisine.
La surprise de cette pèche extraordinaire se
changea bientôt en effroi, car, en cçupant les cor
dons qui retenaient le couvercle qu'ils enlevè
rent, ils constatèrent au fond de la marmite le
cadavre d'un enfant ayant été étranglé à l'aide
d'une corde qui avait pénétré profondément dans
les chairs.
Us s'empressèrent d'aller déposer leur sinistre
pêche au bureau de M. Guênin commissaire de
Ëolice de la localité, qui l'envoya à la Morgue.
lier matin 3 le docteur Brouardel a procédé à l'au
topsie du petit cadavre et a constaté qu'il était
du sexe féminin ef avait vécu quinze j ours env iron.
Une enquête est ouverte pour découvrir l'au
teur de ce crime.
M. Chauvigny, commissaire de police du quar
tier Saint-Avoye, a fait transporter à l'Hôtel-ûieu,
il y a quelque temps, un individu trouvé étendu
sur la chaussée, rue de Montmorency.
Cet individu, âgé de 55 ans, atteint de folie al
coolique, n'a jamais pu se rappeler, pendant son'
séjour à l'Hôtel-Dieu, où il est mort avant-hier,
,ni son nom ni son domicile, et île cadavrsi-a dû
'être transporté a la Morgue. •
Il était vêtu d'un paletot, gilet et pantalon drap
noir,. chemise sans marque, un porte-monnaie
contenant 21 fr., et une clef de chambre.
Il portait à l'annulaire de la main gauche une
bague en cuivre.
Nous apprenons la mort-de Mme Malot, femme
du romancier célèbre.
Mme Malot a succombé hier à la cruelle mala
die qui la tenait alitée depuis trois ans.
Nous adressons nos plus sympathiques regrets
à l'écrivain et à l'homme; M. Hector Malot a été
admirable de dévouement et d'attentions; il -s'était
consacré tout entier à sa famille et s'était retiré
avec elle à Fontenay-sous-Bois, en plein bois de
Vincennes.
On nous informe que la Compagnie des chemins
de fer de l'Est mettra en marche, le mercredi 5
mai, au départ de Nancy, un train spécial d'ex
cursion à prix très réduits, composé de. voitures
de 2° et de 3" classe, qui permettra aux voyageurs
de venir passer cinq jours à Paris.
Résultats des courses d'hier au Vésinet :
Prix de la. Malmaison : la Hire, à M. de
Borda, 1"; Queen's-County, 2°; Emeraude, 3'.
Prix de Louveciennes : Pantalon, à M. Hen-
nessy, 1"; Jeannette II, 2°; Légende III, 3'.
Prix du Grand-Veneur : Sonia, à M. le
Blois, l'"; Brelan, 2°; Figurine, 3*.
Prix de la Marguerite : Gredin, au comte de
Meëus, 1"; Restore, 2°; Pomme d'Api, 3°,
Chronique Financière
jeudi 22 avril 1880
Les marchés allemands, Berlin notamment, nous
ont envoyé des cotes faibles; on craint que l'ar
gent n'y soit cher en liquidation et que le crédit n'y
soit très discuté. Il a dû nous venir des ventes de
tous ces marchés.
Ces appréhensions ont donné de la lourdeur à nos
rentes ; le 5 0/0 finit à 118 87 1/2. - •
Sur le marché des valeurs, il y a des luttes très
vives, engagées entre de puissantes influences, et les
cours s'en ressentent. Ce n'est qu'en liquidation
que l'on verra qui l'emportera.
Ces batailles de la spéculation peuvent offrir aux
capitaux l'occasion d'entrer plus avantageusement,
dans les valeurs.
Les immeubles de paris clôturent avec fermeté
à 590. •
La société nouvelle s'est cotée à 600 et 605.
P. S. L'abondance des matières nous empêche de
donner aujourd'hui la suite de notre étude sur I' as-
surance financière.
PETITE-BOURSE DU SOIR
5 0/0, 118 92 1/2, 119, 118 97 1/2; Egyptienne.
311 25; Hongrois, 89 15/16, 7/8; Italien, 84 10; Flo
rins, 74 1/8; Banque ottomane, 531 25.
FOSGA, roman nouveau de M. Gustave Claudin,
est en vente dans toutes les librairies.
cïïeï I j F mglais
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE PARIS (11* ch.)
Audience du, 22 avril
On n'a pas tout à fait oublié un fait-divers qui
eut quelque notoriété, il y a deux mois.
Le 14 février, vers le milieu du jour, une con
cierge de la rue de Turin, Mme Délassé, et un cui
sinier servant dans la maison, M. Derly, enten
dant des cris désespérés, frappèrent vigoureuse
ment à la' porte de l'appartement d'où ces cla-r
meurs partaient.
Un homme vint ouvrir. Il était couvert du sang
qui s'échappait d'une blessure reçue à la tête.
Un autre homme s'enfuyait en sautant par une
fenêtre.
Le premier était le locataire, M. Parsson, vieil
Anglais résidant depuis longtemps à Paris. L'au
tre était un visiteur, Louis Simonot, garçon sans
profession régulière, réputé pour l'infabîo de ses
mœurs.
On'porta secours au blessé et on se mit à la re
cherche du fugitif. La concierge l'aperçut dans
une cour où il s'était glissé à l'aide du tuyau de
descente des eaux.
Avec beaucoup de présence d'esprit elle ferma
une porte donnant accès à la rue ; avec non moins
de courage elle se saisit de Simonot, lui arracha
un couteau qu'il brandissait encore et le tint en-,
rëspect jusqu'à l'arrivée de la police.
Simonot est né dans la Haute-Saône, à Chissey,
en 1860.11 avait, â Paris, les pires fréquentations.
$L Parsson assure ne l'avoir jamais vu antérieu
rement. Il l'aurait accueilli et fait entrer dans
son salon parce que Simonot était porteur d'une
lettre, de contenu d'ailleurs insignifiant, signée
de ce nom : Lacorbine. ;
Ce que voulait le jeune homme, c'était de l'ar
gent. Il lui fallait 400 francs». Comme le vieillard
lisait la lettre, il se serait élancé sur lui pour le
frapper d'une main, pendant que de l'autre il lui
enlevait sa montre et sa chaîne.
De son côté, Simonot présente une version dif
férente. Il affirme avoir eu des rapports avec
l'Anglais. Lui-même a, à la jambe, une blessure
qu'il explique en- prétondant avoir été attaqué
par.M. Parsson. Celui-ci, ajoute-t-il, lui devait
une somme et la lui refusait.
Il résulte de renseignements fournis par le ser
vice des mœurs que le nom de Lacorbine est un
mot de ralliement parmi les gens de l'espèce de
Simonot.
Le prévenu se présente avec assurance devant
le tribunal correctionnel.
Son avocat, M' Touchais, pose, avant tout dé
bat, des conclusions tendant à ce que Simonot
soit déféré â la cour d'assises, attendu que son
acte du 14 février n'est point un vol simple tom
bant sous l'application des articles 379 et 401 du
"code pénal, mais un vol avec violence et avec ar
me rentrant dans le cas'prévu par les articles 382
et suivants.
M. le substitut BoùniceaU-Gesmon s'associe à
ces conclusions et les juges, en effet, se déclarent
incompétents.
Louis Simonot'passera donc devant le jury.
%
■LOSANGE PURGATIF-Deux doses 1 f.20.Tt" les phi"
' REVUE DES THÉÂTRES
Les représentations d'Aî'da. interrompues cette
semaine par suite d'une indisposition de Mme
Krauss, seront reprises lundi.
M. Luckk, dont le public des conce'rts du Clià-
telet a pu apprécier la belle voix de basse, est en
gagé à l'Opéra.
L'allocation de 1,050,000 francs affectée cette an
née aux travaux du nouvel Opéra comprend une
somme de 107,722 francs, qui doit servir à l'instal
lation dans le pavillon, primitivement destiné au
chef de l'Etat, d'une bibliothèque et de collections
de maquettes, dessins, costumes et décors formant
en quelque sorte l'histoire de notre première scène
lyrique. Une partie de la galerie qui renfermera ces
intéressantes collections sera très prochainement
ouverte au public.
Sur l'avis des sociétaires de la Comédie-
Française, une action va être engagée contre Mlle
Sarah Bemhardt. . ~ .
L'Aventurière sera, reprise dans une douzaine
de jours, avec Mlle Croizette dans le rôle de Clo-
rinde.
~~~ M. de la Rounat inaugurera sans doute sa
direction à l'Odéon par Jack , drame de M. Pierre
Elzéar, tiré du roman ' de M. Alphonse Daudet. —
Mlle Stella Colas jouerait le rôle de la mère de Jack.
.MlleJeanneRegnard,tragédienne,est rengagèe
ainsi que Mlle Dehyart, qui s'est fait remarquer
aux matinées internationales.
Mme Patti chantera demain le Trovatore
pour la dernière fois de la saison.
Sa représentation à bénéfice qui aura lieu mardi
se composera du Barbiere, avec ittcolini pour Al-
maviva. A la leçon de chant, la diva nous fera en
tendre le trio pour voix et deux flûtes, de l'Etoile
du -Nord, et la valse de Mireille.
Le Vaudeville met en. répétition une pièce
de M. Paul Ferrier, intitulée : les Députés en va
cances.
. En attendant, ce théâtre fera une reprise de "Sêra-
phiné ou de l'Héritage de M. Plumet. .
Les Enfante, de M. Georges Richard, créés à
la Comédie-Française, vont être repris au Gymnase.
Michel Strogoff. de MM. d'Ennery et Jules
Verne, sera joué l'hiver prochain au Chàtelet.
Marais créera le principal rôle. •
VictorHugo vient d'autoriser MM. Paul Fou-
clier et Ernest Dubreuil à tirer de la légende du
Beau Pàcopin un livret d'opéra fantastique.
La musique de cet opéra est confiée à M. Emile
Pessard, prix de Rome, qui a déjà écrit la musique
de tant d'œuvres charmautes, entre autres du Ca
pitaine Fracasse, de Théophile Gautier.
—■ A la Porte-Saint-Martin on répète en double
les rôles des Etrangleurs de Paris et l'on s'occupe
d'une reprise de la Mendiante.
A l'acte des saltimbanques paraîtra la célèbre
gymnaste Léona Dare.
La Photographie Nouvelle , que dirige notre
FEUILLETON DU 24 AVBIL 1880
LECMRLÂTM
—32— X— Suite.
ILe mari et la femme.
— Vous êtes folle, madame, s'écria le
maître de forge avec violence ; qui songe à
dépouiller qui que ce soit ? Votre sœur pos
sède quatre cent mille francs, part égale à
ta vôtre ; votre père s'en est réservé envi
ron autant, et il ne saurait en avoir besoin
puisqu'il vit avec nous... Leur serait-il
donc impossible de garantir un prêt, dont
leremboursementauralieu dos que les opé
rations dont je m'occupe seront terminées ?
— Encore une fois, monsieur, ne demau-
îez pas cela. Joséphine ne fera rien sans
l 'assentiment des personnes chargées de
tes intérêts. De son côté, mon père ne peut
iisposer de rien sans l'avis du conseil de
iamille...
— On s'entendra avec le notaire de José
phine, e£ nous sommes tous membres du
conseil de famille.
— N'insistez pas, répliqua Victoire avec
une fermeté dont son mari l'eût crue inca
pable; je vous ai abandonné, je crois, jus
qu'au dernier lambeau -de ma dot; je ne
veux pas. entraîner ma sœur et mon père
.dans notre ruine 1 ,. Si votre ami Aube.r-
tin vous est si dévoué, pourquoi ne se con
tenterait-il. pas de votre garantie?
— Je le connais ; à présent qu'il s'est pro
noncé, il n'en;démordra pas. Essayez seu
lement, mà.l'chère Victoire. Si vous en
parliez â Joséphine, peut-être.
' — Jamais, monsieur.
— Puisqu'il en est ainsi,répliqua Deluzy
.durement, puisque je ne trouve aucun ap-
-pui chez mes proches, qu'on prenne garde
de me poussier a bout!... Réduit aux abois,
je peux ne prendre conseil que de mon dé
sespoir, me jeter dans quelque spéculation
hasardeuse où nous risquons de périr tous...
Eh ! n'est-ce pas fait déjà, monsieur ?
dit Victoire.avec une sorte d'égarement;
je n'ose vous interroger sur les mystérieu
ses opérations-dans lesquelles vous , êtes
epgagë et où vous me faites peut-être jouer
un rôle dangereux. Je tremble de réfléchir,
de comprendre. .. ,
.— Si jamais ce que vous redoutez arrive,
madame, vous vous souviendrez que c'est
vous qui l'avez voulu!... Tenez, laissez-
moi... J'entends la voiture de Joséphine
qui revient de Saint-Siméon ; allez retrou
ver votre sœur..'. et veillez à ce que l'on
ne me dérange plus.
Victoire, avant de s'éloigner, dit timide
ment :
— Mon ami, j'ai peut-être été un peu
vive... Je croyais remplir, un devoir do
conscience. Cependant, je regretterais d'a
voir employé quel queexpressionblessante,..
— Laissez-moi donc! s'écria Deluzy en
frappant du pied.
La pauvre femme terrifiée sortit aussitôt.
Dans l'escalier, la forcé lui manqua et,
s'appuyant sur la rampe, elle donna libre
cours à ses sanglots.
Après le départ de Victoire, Deluzy ne
poursuivit pas le dépouillement de sa cor
respondance.
— Elle a raison, murmurait-il, je suis en
gagé dans une voie terrible.1. Qui m'eut dit
que cetteaïïairedeForstér tournerait si mal?
Pour tan t de dépenses, pour des risques aussi
considérables, obtenir des bénéfices presque
nuls ! Je m'étais bien aperçu que ce Forster
était un maladroit, mais je' n'aurais jamais
cru qu'il sp serait laissé pincer bêtement. Il
ne sait pas grand'chose sur mon compte, et
j'ai pris mes précautions avec lui; néan
moins, il faut se tourner d'un autre côté...
Dire que si le père Jolivet avait le bon es
prit do mourir, je pourrais encore rétablir
mes affaires! Avec les intérêts accumulés,
il doit lui rester plus de quatre cent mille
francs... On tâcherait d'obtenir.de José
phine qu'elle renonçât à ses droits, et avec
cette somme... Je vous demande un peu ce
que fait ce "vieil idiot dans le monde ! II. a
perdu la raison, il est à charge aux autres
et à lui-même', ne seraiUce pas lui rendre
service.
La physionomie de Deluzy avait prisune
expression sinisfere: Cependant-, il finit par
sç remettre à. son courrier et s'absorba de
confrère Gaston Escudier, a débuté partuii couij
de maitre. Le seul portrait de la diva Adelinà Patti,
qui n'avait pas, en France, posé depuis douze ans,
a été exécuté de main de maitre par M- Bscùdier.
f.mile abraham. '
/
Nous rappelons que le festival au bénéfice de la
petite fillerde Rameau aura lieu dimanche, à uns
heure et demie, au Trocadéro.
Matinées du dimanche 25: :
Odéon : les Noces d'Attila ; '
Chàtelet : les Pilules du Diable ;
Gymnase; le Grain de Beauté,. VAmiral ;
-Folies la Fille du Tambour-Major; i
Ambigu: Robert Macaire (dernière matinée, de
la saison); - '
Théâtre Buatier de Koltà: séance da haute pres
tidigitation.
—
DÉPARTEMENTS 1
Bordeaux, 22 avril.
L'Espagnol, commissionnaire en bouchons, de
meurant à la Bastide, qui avait vendu à Arras la'
montre du docteur Eyfren, assassiné avec sa
femme à Saint-Laurent-du-Médoc, a été arrêté'à-
Bordeaux hier dans l'après-midi.. • > :
La confrontation a commencé peude temps après
entre lui, Arras et Lopez Rosas; elle n'est pas en?
core terminée, mais tout porte à croire qu'on
saura bientôt d'une manière certaine si l'on est
en présence d'un ou plusieurs des assassins du
docteur Eyfren.
La cour d'assises de la Charente vient de con--
damner aux travaux forcés à perpétuité un jeune
homme, Pierre Roux, qui a, moyennant une
somme de 10,000 fr., promise à un tiers, lait as
sassiner son père, vieillard de soixante-six ans. >
Le meurtrier, nommé Viollet, a été condamné
à la môme jieine.
Mardi, vers quatre heures et demi'q, un- cra
quement épouvantable se faisait enténdre, quai
de la Basse-Deule à Lille. C'était le plancher, du
troisième étage des magasins publics de grains
qui venait de s'écrouler par suite d'une trop forte
charge de blé et avait dans sa chute entraîné -le
deuxième étage;
On accourut aussitôt de toutes parts et on cons
tata l'absence du nommé Auguste Roger, qui, au
moment de l'accident, travaillait au deuxième
étage. ,
On s'empressa de lui porter secours , mais,
quand on parvint, après une demi-heure d'cilbrîs
à-le dégager, Roger avait cessé de vivre. Un som
mier lui avait brisé le crâne et les deux jambôs.
. . .
On trouvera dans le connecta fil iiiMS Si'i*
de cette semaine la physionomie des séances
du grand match de billard avec portraits, des
deux joueurs, MM. Vigneaux et Slosson: les por
traits de la princesse Stéphanie de Belgique et de
l'archiduc Rodolphe d'Autriche-; une trèscurieuje
vue à vol d'oiseau de la prison de Nanterre ; les
nouveaux bâtiments du Jardin des Plantes, etc...
Le tïïawB'SMet ilinestré se vend parfont
15 centimes.
Deux faits géologiques identiques viennent de
se produire, l'un en Turquie,-l'autre dans l'Amé
rique du sud : ■
La mosquée et une soixantaine de maisons du
village Iieîealdi, . situé dans le canton d'Aïdon, du
district Istifan, se sont déplacées en s'avancant
dans la direction de la mer, où mosq-oée'et mai
sons ont formé une sorte d'ilot.
Cette transformation géologique s'est opérée
sans compromettre la vie du moindre habitant.
Toute la population a été sauvée et transportée
en lien sûr. ' .
A la suite d'un tremblement de terre, à San
Salvador (Amérique du Sud), un lac, des environs
a été remplacé par une montagne à pic.
■ ■ ■ ■ ■ ■ —
LA PETITE POSÏE ; *
a..., à Bordeaux. — î° Sans avenir. 2° Cet E'at
est sans ressources.
e. g à Chamblatïc. — Il n'y aurait pas d'in
convénient à vendre aux cours actuels.
L' Éûiteui'Gérant : D. CASSIGKET j 'L
ÉTRANGER
D . C as sigmetji Imprimeur 6 l.rue Lafaye tte.Par îs
Imprimé sur lesinacltincs rotatives deMarinoni
nouveau dans cette occupation.
Une heureoncores'était écoulée. On
pa à la porte, maïs, cette fois, on n'atKnjlîj;
pas la réponse et le teneur de livres, entra,
— Ah! c'est vous, Blaisot? s'écria ï)e-
luzy; açseyez-vous donc.... Veae.2fvo.uS
m'annoucer que votre grand travail est
terminé? • • • •«
Blaisot s'était assis avant même d'y.aroiï
été invité et épongeait avec un mouclioi!' a-
carreaux son front baigné de sueur."*Se^
yeux, brillèrent de colère derrière ses ïulk
nettes. ....
— Terminé! répéta-t-il, â quoi pensez - -;
vous monsieur ? Croyez-vous si facile Ide
copier ces caractères russes, auxquels' je
ne comprends rien? Passe encore poûr les"
caractères anglais, dans lesquels on déchif-v
fre toujours quelque chose... Mais'du rus-'
se!... En travaillant toutes les nuitjs., j'en;
ai pour plus d'un mois avant que ma plaii»
che soit achevée!
— Un moi3! et encorenousaurons besôï^
de temps pour lancer l'affaire, pour établir^
des relations nouvelles!... Le succès, s'H.
vient, viendra trop tard... Savez-vous', Bli}i.-;
sot, ajouta Deluzy, en baissant la voix, q«a
tout est perdu avec l'Angleterre et que ito *-"
tre correspondant Forster est arrêté ? . - ,f
Le prétendu.teneur de livres se leva d'-uu.
bond. • ' " "
(La jsuife à demain J ELIE BBRTHETI
5WAÏSQN OU PONT-N £ÙFÇpst.ttW
Le sieur G... s'était enfui; il a été arrêté dans
la soirée et après l'interrogatoire que iui a fait
subir M. Guérin, commissaire de police, il a été
-écroué au dépôt.
Les dégâts de l'incendie de l'usine de la force
motrice la Lorraine, rue Saint-Maur, sont éva
lués à plus d'un million couverts par plusieurs
assurances. L'usine entière est devënue la. proie
des flammes. En dehors du coffre-fort, rien n'a
pu être sauvé.
Pendant toute la nuit et la journée d'hier, on
a continué à noyer les débris incendiés.
M . Siadoux, officier de paix, dont on n'est plus
à compter les actes de dévouement, s'est distin
gué par deux sauvetages pendant la durée du si
nistre. Aidé du pompier Laubertin, M. Siadoux,
après avoir pratiqué une ouverture au plafond,
s'est hissé jusqu'au premier étage où se trouvait
enfermé un malheureux ouvrier, déjà à moitié as
phyxié. 11-l'a saisi à bras le corps et l'a passe à M.
Laubertin. Cet homme, qui s'était évanoui, a été
transporté dans une pharmacie voisine, où il a
reçu des soins qui l'ont ranimé.
*M. Puget, cordonnier, âgé de dix-neuf ans, et
M. Legrand, menuisier, ayant été atteints, brû
lés et blessés sur différentes parties du corps par
l'écroulement des murs, M. Siadoux s'est aussi
tôt porté à leur secours avec deux gardiens de la
paix, qui les ont transportés dans la pharmacie.
Le premier, le moins grièvement blessé, a été,
sur sa .demande, transporté à son domicile et le
second à l'hôpital Saint-Antoine.
M. Jacques, tapissier, a eu les pieds brûlés par
une tourie d'acide.
Parmi les sauveteurs qui se sont particulière
ment signalés, on nous cite MM. Taunay, membre
de la Société des sauveteurs, Salvador Stiefel.
Tous les habitants du quartier ont rivalisé de
ïèleet de dévouement.
On ignore encore la cause de l'incendie.
L'enterrement de la femme Nicolas Lepetit, as
sassinée avant-hier soir par son mari, rue du
Cherche-Midi, aura lieu samedi, à midi. Le corps,
réclamé par les parents de la défunte, sera ra-
. mené à domicile.
L'enquête faite sur ce crime a fait découvrir un
détail terrible qui établit la féroce préméditation
du meurtrier.
Le couteau à longue lame avec lequel Nicolas
avait tué sa femme, et qu'il avait jeté loin de lui
après l'assassinat, a été ramassé par un gardien
de la paix. La lame du couteau est entourée au
hçiut du manche par une ficelle, pour qu'elle ne
puisse se refermer.
Lin nommé J..., demeurant rue d'Aubervilliers,
■ ijui avait eu une violente dispute avec son beau-
frère, M. D..., ouvrier mécanicien, l'a guetté avant-
hier soir à la, sortie de son atelier, rue du Mont-
Cenis, et l'a frappé dans la poitrine de plusieurs
coups de marteau. Ce malheureux a été trans
porté à l'hôpital Saint-Louis après avoir reçu les
soins d'un médecin qui a constaté qu'il avait deux
côtes enfoncées.
L'auteur, de cette odieuse agression a été ar
rêté par les camarades de D... et écroué,au poste
ii la disposition du commissaire de police du
quartier.
' Avant-hier soir vers six heures; M. L... et sa
femme péchaient à l'épervier, près du'pont de
Courbevoie, lorsqu'en retirant leur filet, qui leur
semblait pesamment chargé, ils aperçurent au
fond de l'épervier une cocotte en fonte 'soigneuse
ment ficelée àl'aide de cordons de tablier de cuisine.
La surprise de cette pèche extraordinaire se
changea bientôt en effroi, car, en cçupant les cor
dons qui retenaient le couvercle qu'ils enlevè
rent, ils constatèrent au fond de la marmite le
cadavre d'un enfant ayant été étranglé à l'aide
d'une corde qui avait pénétré profondément dans
les chairs.
Us s'empressèrent d'aller déposer leur sinistre
pêche au bureau de M. Guênin commissaire de
Ëolice de la localité, qui l'envoya à la Morgue.
lier matin 3 le docteur Brouardel a procédé à l'au
topsie du petit cadavre et a constaté qu'il était
du sexe féminin ef avait vécu quinze j ours env iron.
Une enquête est ouverte pour découvrir l'au
teur de ce crime.
M. Chauvigny, commissaire de police du quar
tier Saint-Avoye, a fait transporter à l'Hôtel-ûieu,
il y a quelque temps, un individu trouvé étendu
sur la chaussée, rue de Montmorency.
Cet individu, âgé de 55 ans, atteint de folie al
coolique, n'a jamais pu se rappeler, pendant son'
séjour à l'Hôtel-Dieu, où il est mort avant-hier,
,ni son nom ni son domicile, et île cadavrsi-a dû
'être transporté a la Morgue. •
Il était vêtu d'un paletot, gilet et pantalon drap
noir,. chemise sans marque, un porte-monnaie
contenant 21 fr., et une clef de chambre.
Il portait à l'annulaire de la main gauche une
bague en cuivre.
Nous apprenons la mort-de Mme Malot, femme
du romancier célèbre.
Mme Malot a succombé hier à la cruelle mala
die qui la tenait alitée depuis trois ans.
Nous adressons nos plus sympathiques regrets
à l'écrivain et à l'homme; M. Hector Malot a été
admirable de dévouement et d'attentions; il -s'était
consacré tout entier à sa famille et s'était retiré
avec elle à Fontenay-sous-Bois, en plein bois de
Vincennes.
On nous informe que la Compagnie des chemins
de fer de l'Est mettra en marche, le mercredi 5
mai, au départ de Nancy, un train spécial d'ex
cursion à prix très réduits, composé de. voitures
de 2° et de 3" classe, qui permettra aux voyageurs
de venir passer cinq jours à Paris.
Résultats des courses d'hier au Vésinet :
Prix de la. Malmaison : la Hire, à M. de
Borda, 1"; Queen's-County, 2°; Emeraude, 3'.
Prix de Louveciennes : Pantalon, à M. Hen-
nessy, 1"; Jeannette II, 2°; Légende III, 3'.
Prix du Grand-Veneur : Sonia, à M. le
Blois, l'"; Brelan, 2°; Figurine, 3*.
Prix de la Marguerite : Gredin, au comte de
Meëus, 1"; Restore, 2°; Pomme d'Api, 3°,
Chronique Financière
jeudi 22 avril 1880
Les marchés allemands, Berlin notamment, nous
ont envoyé des cotes faibles; on craint que l'ar
gent n'y soit cher en liquidation et que le crédit n'y
soit très discuté. Il a dû nous venir des ventes de
tous ces marchés.
Ces appréhensions ont donné de la lourdeur à nos
rentes ; le 5 0/0 finit à 118 87 1/2. - •
Sur le marché des valeurs, il y a des luttes très
vives, engagées entre de puissantes influences, et les
cours s'en ressentent. Ce n'est qu'en liquidation
que l'on verra qui l'emportera.
Ces batailles de la spéculation peuvent offrir aux
capitaux l'occasion d'entrer plus avantageusement,
dans les valeurs.
Les immeubles de paris clôturent avec fermeté
à 590. •
La société nouvelle s'est cotée à 600 et 605.
P. S. L'abondance des matières nous empêche de
donner aujourd'hui la suite de notre étude sur I' as-
surance financière.
PETITE-BOURSE DU SOIR
5 0/0, 118 92 1/2, 119, 118 97 1/2; Egyptienne.
311 25; Hongrois, 89 15/16, 7/8; Italien, 84 10; Flo
rins, 74 1/8; Banque ottomane, 531 25.
FOSGA, roman nouveau de M. Gustave Claudin,
est en vente dans toutes les librairies.
cïïeï I j F mglais
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE PARIS (11* ch.)
Audience du, 22 avril
On n'a pas tout à fait oublié un fait-divers qui
eut quelque notoriété, il y a deux mois.
Le 14 février, vers le milieu du jour, une con
cierge de la rue de Turin, Mme Délassé, et un cui
sinier servant dans la maison, M. Derly, enten
dant des cris désespérés, frappèrent vigoureuse
ment à la' porte de l'appartement d'où ces cla-r
meurs partaient.
Un homme vint ouvrir. Il était couvert du sang
qui s'échappait d'une blessure reçue à la tête.
Un autre homme s'enfuyait en sautant par une
fenêtre.
Le premier était le locataire, M. Parsson, vieil
Anglais résidant depuis longtemps à Paris. L'au
tre était un visiteur, Louis Simonot, garçon sans
profession régulière, réputé pour l'infabîo de ses
mœurs.
On'porta secours au blessé et on se mit à la re
cherche du fugitif. La concierge l'aperçut dans
une cour où il s'était glissé à l'aide du tuyau de
descente des eaux.
Avec beaucoup de présence d'esprit elle ferma
une porte donnant accès à la rue ; avec non moins
de courage elle se saisit de Simonot, lui arracha
un couteau qu'il brandissait encore et le tint en-,
rëspect jusqu'à l'arrivée de la police.
Simonot est né dans la Haute-Saône, à Chissey,
en 1860.11 avait, â Paris, les pires fréquentations.
$L Parsson assure ne l'avoir jamais vu antérieu
rement. Il l'aurait accueilli et fait entrer dans
son salon parce que Simonot était porteur d'une
lettre, de contenu d'ailleurs insignifiant, signée
de ce nom : Lacorbine. ;
Ce que voulait le jeune homme, c'était de l'ar
gent. Il lui fallait 400 francs». Comme le vieillard
lisait la lettre, il se serait élancé sur lui pour le
frapper d'une main, pendant que de l'autre il lui
enlevait sa montre et sa chaîne.
De son côté, Simonot présente une version dif
férente. Il affirme avoir eu des rapports avec
l'Anglais. Lui-même a, à la jambe, une blessure
qu'il explique en- prétondant avoir été attaqué
par.M. Parsson. Celui-ci, ajoute-t-il, lui devait
une somme et la lui refusait.
Il résulte de renseignements fournis par le ser
vice des mœurs que le nom de Lacorbine est un
mot de ralliement parmi les gens de l'espèce de
Simonot.
Le prévenu se présente avec assurance devant
le tribunal correctionnel.
Son avocat, M' Touchais, pose, avant tout dé
bat, des conclusions tendant à ce que Simonot
soit déféré â la cour d'assises, attendu que son
acte du 14 février n'est point un vol simple tom
bant sous l'application des articles 379 et 401 du
"code pénal, mais un vol avec violence et avec ar
me rentrant dans le cas'prévu par les articles 382
et suivants.
M. le substitut BoùniceaU-Gesmon s'associe à
ces conclusions et les juges, en effet, se déclarent
incompétents.
Louis Simonot'passera donc devant le jury.
%
■LOSANGE PURGATIF-Deux doses 1 f.20.Tt" les phi"
' REVUE DES THÉÂTRES
Les représentations d'Aî'da. interrompues cette
semaine par suite d'une indisposition de Mme
Krauss, seront reprises lundi.
M. Luckk, dont le public des conce'rts du Clià-
telet a pu apprécier la belle voix de basse, est en
gagé à l'Opéra.
L'allocation de 1,050,000 francs affectée cette an
née aux travaux du nouvel Opéra comprend une
somme de 107,722 francs, qui doit servir à l'instal
lation dans le pavillon, primitivement destiné au
chef de l'Etat, d'une bibliothèque et de collections
de maquettes, dessins, costumes et décors formant
en quelque sorte l'histoire de notre première scène
lyrique. Une partie de la galerie qui renfermera ces
intéressantes collections sera très prochainement
ouverte au public.
Sur l'avis des sociétaires de la Comédie-
Française, une action va être engagée contre Mlle
Sarah Bemhardt. . ~ .
L'Aventurière sera, reprise dans une douzaine
de jours, avec Mlle Croizette dans le rôle de Clo-
rinde.
~~~ M. de la Rounat inaugurera sans doute sa
direction à l'Odéon par Jack , drame de M. Pierre
Elzéar, tiré du roman ' de M. Alphonse Daudet. —
Mlle Stella Colas jouerait le rôle de la mère de Jack.
.MlleJeanneRegnard,tragédienne,est rengagèe
ainsi que Mlle Dehyart, qui s'est fait remarquer
aux matinées internationales.
Mme Patti chantera demain le Trovatore
pour la dernière fois de la saison.
Sa représentation à bénéfice qui aura lieu mardi
se composera du Barbiere, avec ittcolini pour Al-
maviva. A la leçon de chant, la diva nous fera en
tendre le trio pour voix et deux flûtes, de l'Etoile
du -Nord, et la valse de Mireille.
Le Vaudeville met en. répétition une pièce
de M. Paul Ferrier, intitulée : les Députés en va
cances.
. En attendant, ce théâtre fera une reprise de "Sêra-
phiné ou de l'Héritage de M. Plumet. .
Les Enfante, de M. Georges Richard, créés à
la Comédie-Française, vont être repris au Gymnase.
Michel Strogoff. de MM. d'Ennery et Jules
Verne, sera joué l'hiver prochain au Chàtelet.
Marais créera le principal rôle. •
VictorHugo vient d'autoriser MM. Paul Fou-
clier et Ernest Dubreuil à tirer de la légende du
Beau Pàcopin un livret d'opéra fantastique.
La musique de cet opéra est confiée à M. Emile
Pessard, prix de Rome, qui a déjà écrit la musique
de tant d'œuvres charmautes, entre autres du Ca
pitaine Fracasse, de Théophile Gautier.
—■ A la Porte-Saint-Martin on répète en double
les rôles des Etrangleurs de Paris et l'on s'occupe
d'une reprise de la Mendiante.
A l'acte des saltimbanques paraîtra la célèbre
gymnaste Léona Dare.
La Photographie Nouvelle , que dirige notre
FEUILLETON DU 24 AVBIL 1880
LECMRLÂTM
—32— X— Suite.
ILe mari et la femme.
— Vous êtes folle, madame, s'écria le
maître de forge avec violence ; qui songe à
dépouiller qui que ce soit ? Votre sœur pos
sède quatre cent mille francs, part égale à
ta vôtre ; votre père s'en est réservé envi
ron autant, et il ne saurait en avoir besoin
puisqu'il vit avec nous... Leur serait-il
donc impossible de garantir un prêt, dont
leremboursementauralieu dos que les opé
rations dont je m'occupe seront terminées ?
— Encore une fois, monsieur, ne demau-
îez pas cela. Joséphine ne fera rien sans
l 'assentiment des personnes chargées de
tes intérêts. De son côté, mon père ne peut
iisposer de rien sans l'avis du conseil de
iamille...
— On s'entendra avec le notaire de José
phine, e£ nous sommes tous membres du
conseil de famille.
— N'insistez pas, répliqua Victoire avec
une fermeté dont son mari l'eût crue inca
pable; je vous ai abandonné, je crois, jus
qu'au dernier lambeau -de ma dot; je ne
veux pas. entraîner ma sœur et mon père
.dans notre ruine 1 ,. Si votre ami Aube.r-
tin vous est si dévoué, pourquoi ne se con
tenterait-il. pas de votre garantie?
— Je le connais ; à présent qu'il s'est pro
noncé, il n'en;démordra pas. Essayez seu
lement, mà.l'chère Victoire. Si vous en
parliez â Joséphine, peut-être.
' — Jamais, monsieur.
— Puisqu'il en est ainsi,répliqua Deluzy
.durement, puisque je ne trouve aucun ap-
-pui chez mes proches, qu'on prenne garde
de me poussier a bout!... Réduit aux abois,
je peux ne prendre conseil que de mon dé
sespoir, me jeter dans quelque spéculation
hasardeuse où nous risquons de périr tous...
Eh ! n'est-ce pas fait déjà, monsieur ?
dit Victoire.avec une sorte d'égarement;
je n'ose vous interroger sur les mystérieu
ses opérations-dans lesquelles vous , êtes
epgagë et où vous me faites peut-être jouer
un rôle dangereux. Je tremble de réfléchir,
de comprendre. .. ,
.— Si jamais ce que vous redoutez arrive,
madame, vous vous souviendrez que c'est
vous qui l'avez voulu!... Tenez, laissez-
moi... J'entends la voiture de Joséphine
qui revient de Saint-Siméon ; allez retrou
ver votre sœur..'. et veillez à ce que l'on
ne me dérange plus.
Victoire, avant de s'éloigner, dit timide
ment :
— Mon ami, j'ai peut-être été un peu
vive... Je croyais remplir, un devoir do
conscience. Cependant, je regretterais d'a
voir employé quel queexpressionblessante,..
— Laissez-moi donc! s'écria Deluzy en
frappant du pied.
La pauvre femme terrifiée sortit aussitôt.
Dans l'escalier, la forcé lui manqua et,
s'appuyant sur la rampe, elle donna libre
cours à ses sanglots.
Après le départ de Victoire, Deluzy ne
poursuivit pas le dépouillement de sa cor
respondance.
— Elle a raison, murmurait-il, je suis en
gagé dans une voie terrible.1. Qui m'eut dit
que cetteaïïairedeForstér tournerait si mal?
Pour tan t de dépenses, pour des risques aussi
considérables, obtenir des bénéfices presque
nuls ! Je m'étais bien aperçu que ce Forster
était un maladroit, mais je' n'aurais jamais
cru qu'il sp serait laissé pincer bêtement. Il
ne sait pas grand'chose sur mon compte, et
j'ai pris mes précautions avec lui; néan
moins, il faut se tourner d'un autre côté...
Dire que si le père Jolivet avait le bon es
prit do mourir, je pourrais encore rétablir
mes affaires! Avec les intérêts accumulés,
il doit lui rester plus de quatre cent mille
francs... On tâcherait d'obtenir.de José
phine qu'elle renonçât à ses droits, et avec
cette somme... Je vous demande un peu ce
que fait ce "vieil idiot dans le monde ! II. a
perdu la raison, il est à charge aux autres
et à lui-même', ne seraiUce pas lui rendre
service.
La physionomie de Deluzy avait prisune
expression sinisfere: Cependant-, il finit par
sç remettre à. son courrier et s'absorba de
confrère Gaston Escudier, a débuté partuii couij
de maitre. Le seul portrait de la diva Adelinà Patti,
qui n'avait pas, en France, posé depuis douze ans,
a été exécuté de main de maitre par M- Bscùdier.
f.mile abraham. '
/
Nous rappelons que le festival au bénéfice de la
petite fillerde Rameau aura lieu dimanche, à uns
heure et demie, au Trocadéro.
Matinées du dimanche 25: :
Odéon : les Noces d'Attila ; '
Chàtelet : les Pilules du Diable ;
Gymnase; le Grain de Beauté,. VAmiral ;
-Folies la Fille du Tambour-Major; i
Ambigu: Robert Macaire (dernière matinée, de
la saison); - '
Théâtre Buatier de Koltà: séance da haute pres
tidigitation.
—
DÉPARTEMENTS 1
Bordeaux, 22 avril.
L'Espagnol, commissionnaire en bouchons, de
meurant à la Bastide, qui avait vendu à Arras la'
montre du docteur Eyfren, assassiné avec sa
femme à Saint-Laurent-du-Médoc, a été arrêté'à-
Bordeaux hier dans l'après-midi.. • > :
La confrontation a commencé peude temps après
entre lui, Arras et Lopez Rosas; elle n'est pas en?
core terminée, mais tout porte à croire qu'on
saura bientôt d'une manière certaine si l'on est
en présence d'un ou plusieurs des assassins du
docteur Eyfren.
La cour d'assises de la Charente vient de con--
damner aux travaux forcés à perpétuité un jeune
homme, Pierre Roux, qui a, moyennant une
somme de 10,000 fr., promise à un tiers, lait as
sassiner son père, vieillard de soixante-six ans. >
Le meurtrier, nommé Viollet, a été condamné
à la môme jieine.
Mardi, vers quatre heures et demi'q, un- cra
quement épouvantable se faisait enténdre, quai
de la Basse-Deule à Lille. C'était le plancher, du
troisième étage des magasins publics de grains
qui venait de s'écrouler par suite d'une trop forte
charge de blé et avait dans sa chute entraîné -le
deuxième étage;
On accourut aussitôt de toutes parts et on cons
tata l'absence du nommé Auguste Roger, qui, au
moment de l'accident, travaillait au deuxième
étage. ,
On s'empressa de lui porter secours , mais,
quand on parvint, après une demi-heure d'cilbrîs
à-le dégager, Roger avait cessé de vivre. Un som
mier lui avait brisé le crâne et les deux jambôs.
. . .
On trouvera dans le connecta fil iiiMS Si'i*
de cette semaine la physionomie des séances
du grand match de billard avec portraits, des
deux joueurs, MM. Vigneaux et Slosson: les por
traits de la princesse Stéphanie de Belgique et de
l'archiduc Rodolphe d'Autriche-; une trèscurieuje
vue à vol d'oiseau de la prison de Nanterre ; les
nouveaux bâtiments du Jardin des Plantes, etc...
Le tïïawB'SMet ilinestré se vend parfont
15 centimes.
Deux faits géologiques identiques viennent de
se produire, l'un en Turquie,-l'autre dans l'Amé
rique du sud : ■
La mosquée et une soixantaine de maisons du
village Iieîealdi, . situé dans le canton d'Aïdon, du
district Istifan, se sont déplacées en s'avancant
dans la direction de la mer, où mosq-oée'et mai
sons ont formé une sorte d'ilot.
Cette transformation géologique s'est opérée
sans compromettre la vie du moindre habitant.
Toute la population a été sauvée et transportée
en lien sûr. ' .
A la suite d'un tremblement de terre, à San
Salvador (Amérique du Sud), un lac, des environs
a été remplacé par une montagne à pic.
■ ■ ■ ■ ■ ■ —
LA PETITE POSÏE ; *
a..., à Bordeaux. — î° Sans avenir. 2° Cet E'at
est sans ressources.
e. g à Chamblatïc. — Il n'y aurait pas d'in
convénient à vendre aux cours actuels.
L' Éûiteui'Gérant : D. CASSIGKET j 'L
ÉTRANGER
D . C as sigmetji Imprimeur 6 l.rue Lafaye tte.Par îs
Imprimé sur lesinacltincs rotatives deMarinoni
nouveau dans cette occupation.
Une heureoncores'était écoulée. On
pa à la porte, maïs, cette fois, on n'atKnjlîj;
pas la réponse et le teneur de livres, entra,
— Ah! c'est vous, Blaisot? s'écria ï)e-
luzy; açseyez-vous donc.... Veae.2fvo.uS
m'annoucer que votre grand travail est
terminé? • • • •«
Blaisot s'était assis avant même d'y.aroiï
été invité et épongeait avec un mouclioi!' a-
carreaux son front baigné de sueur."*Se^
yeux, brillèrent de colère derrière ses ïulk
nettes. ....
— Terminé! répéta-t-il, â quoi pensez - -;
vous monsieur ? Croyez-vous si facile Ide
copier ces caractères russes, auxquels' je
ne comprends rien? Passe encore poûr les"
caractères anglais, dans lesquels on déchif-v
fre toujours quelque chose... Mais'du rus-'
se!... En travaillant toutes les nuitjs., j'en;
ai pour plus d'un mois avant que ma plaii»
che soit achevée!
— Un moi3! et encorenousaurons besôï^
de temps pour lancer l'affaire, pour établir^
des relations nouvelles!... Le succès, s'H.
vient, viendra trop tard... Savez-vous', Bli}i.-;
sot, ajouta Deluzy, en baissant la voix, q«a
tout est perdu avec l'Angleterre et que ito *-"
tre correspondant Forster est arrêté ? . - ,f
Le prétendu.teneur de livres se leva d'-uu.
bond. • ' " "
(La jsuife à demain J ELIE BBRTHETI
5WAÏSQN OU PONT-N £ÙFÇpst.ttW
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