Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1880-03-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mars 1880 20 mars 1880
Description : 1880/03/20 (Numéro 6294). 1880/03/20 (Numéro 6294).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k594327j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
'Le Petit Journal
S*
quet, a été appelé à administrer des soins ifnmê-
- dikts, grâce auxquels le congestionné a pu rapi-
dsment recouvrer ses sens. L'installation d'un
service médical au palais répondait, nous l'avons
dvià dit, à un véritable besoin; ii est seulement
Tàeheux qu'aucune boîte de secours n'en fasse
encore partie, après deux mois bientôt do fonc
tionnement.
Boulevard Serrurier, le sieur Sylvain qui tra
vaillait à une fouille, a été atteint et grièvement
blessé à la tête par une pierre.
On a dû le transporter d'urgence à l'hôpital
Lariboisière.
•Par suite, d'une prolongation do séjour de M. de
•' Lesseps en Amérique, l'ordre des conférences de
l'association scientifique est modifié comme suit :
le jeudi i tr avril, le docteur Javal, la Lecture et
l'Hygiène de ta vue, le samedi -10, M. Stanislas
-Meunier, les Pierre s tombées du ciel, et le 17,
M. de Lesseps, lé Percement de l'isthme de
Panama.
La distribution gratuite des billets se fait tous
, ]es jours de midi à quatre heures, à la Sorbonne:
conférences ont lieu à huit heures et demie
soir, daus le grand amphithéâtre.
Voici les résultats des courses d'hier, à Maisons-
* l^affitte ■:
; Prix du Château : Titania II, à M. Blanc, 1";
Lodi, 2°; Sénateur, 3 e .
Prix Mansart : Brelant, à M. Stripp, 1"; Fi
gurine, 2"; Marjolaine, 3".
Prix de ia Prairie : Sonnia, à M. LeBlois, 1";
Ciseleur, 2 e ; Mélusinè II, 3°.
Prix de l'Eperon: Rob-Roy, àM.C. Blanc,!";
Du Barry, 2°; Caen, 3°.
Chronique Financière
jeudi 18 mars 1880
On a eu au début des velléités de dépasser les
eours de la veille; le 5 0/0 s'est inscrit à 117 30; le
3 0/0 à 82 47 1/2. Des réalisations de bénéfices se
sont produites, auxquelles sont venusse joindre des
bruits de départ du général Chanzy de Saint-Pé
tersbourg- ; les places allemandes nous ont envoyé
des cours uu peu plus faibles, et aussitôt le mou
vement s'est trouvé enrayé. Le 5 0/0 a reculé à
117-10, pour finir à 117 17 .1/2.
ISih somme, le S 0/0 reste à son cours d'hier, tan-
dis ' 1 ' ' " ~
pas yt regretter.
Les: valeurs sont presque sans variation, mais
feruiep.
_ Les lobligations du crédit mobilier espagnol ne
s écartent guère de leur cours de 282.
■ La efànque nationale est comme hier à GS0 et
635. On annonce que' l'assemblée générale dés ac
tionnaires de cette Société.se réunira le 10 avril ;
les détails qui seront fournis dans cette assemblée
sur les cinq premiers mois d'exercice^de cette ban
que sont- généralement considérés comme devant
amener une élévation sensible des prix.
Les parts du psytiT journal sont à 2,590.
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0. 117 25, 1S 3/4, 2Q 1/4. 25; Italien, 82 45,50;
Egyptienne, " 288; Banque ottomane, 535 75; Hon
grois, 88 1/1C; Russe, 90 3/10; Florins, 75 1/4.
-
On saitqu'il-est do tradition, au IPpiiateamps,
pour fêter le retour de la saison fleurie à laquelle
ces Magasins ont emprunté leur nom gracieux,
d'offrir à la clientèle la violette de Parme, si chère
à nos charmantes Parisiennes.
Nous pouvons donc annoncer cette grande dis
tribution pour Lundi 22 mars et nous sommes
certains qu'il y aura,- comme toujours, foule au
Printemps, boulevard Haussmann.
' mi i
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS
Popte-Saint-Martin. — Les Etrangleurs da
Paris , drame en cinq actes et douze tableaux,
par M. Adolphe Belot.
Ce titre rappellera aux lecteurs du Petit Jour
nal d'émouvants souvenirs.
Jagbn, Mathilde Simonnet, Lorenz de Ribas,
Blanchard, la grande Florine, dont ils ont suivi
les aventures pendant quatre mois, se présente
ront d'une façon si nette à leur esprit qu'il est
inutile d'analyser le drame que M. Adolphe Be
lot a tiré de son roman publié l'année dernière
dans nos colonnes.
Nous ne signalerons que les changements ré
sultant de la transformation du livre en pièce de
théâtre :
D'un côté M. Claude, l'habile'policier, s'est dé
doublé, et se trouve remplacé à ia Porte-Saint-
Martin par deux inspecteurs du service de la sû
reté, M. Antoine et, M. Octave, si amusants, si
réussis, qu'ils pourraient bien devenir légendaires
comme Potain et Victor, de l' ArticWil, du môme
auteur. . J '*
D'un autre côté, plusieurs aventures dissémi
nées dans le roman, sont réunies dans un même
lieu : le nouvel Opéra, un soir de bal masqué.
Tableau merveilleux, qui fait le plus grand hon
neur à la direction du théâtre de la Porte-Saint-
Martin.
Voilà les seuls changements vraiment impor
tants. Car le spectateur retrouvera, comme le
lecteur, la maison du boulevard Bessières, où le
crime s'est commis, l'étude du notaire, le préau
de la grande Hoquette qui a produit hier soir un
effet immensej le bateau des blanchisseuses, le
Pont-Neuf, le navire qui transporte Jagon et
Blanchard en Nouvelle-Calédonie, la.cour d'assi
ses de la Seine.
C'est en un mot tout le feuilleton des Etran-
gleurs mis en action, avec de superbes décors, et
sous les traits des artistes les plus connus et les
plus aimés : Taillade, Vannoy, Alexandre, Go-
bin, Laray; Mme Lacressonnière, Mlle Angèle
Moreau.
Nous sommes obligés d'être réservés dans • nos
éloges, puisque M. Belot était dernièrement en
core notre collaborateur. Mais nous avons le droit
de dire que toute la presse constate, depuis hier,
le brillant succès qu'il vient d'obtenir, succès de
décors, de rire, d'émotion et de terreur.
,—
A vendre de suite, pour cause de départ, jour
nal artistique et littéraire, très connu, sept an
nées d'existence; convenant particulièrement à
un homme s'intéressant aux questions d'art et
de théâtre. S'adresser de 4 à 6 h, à M. Perrot,
23, passage Verdeau.
REVUE DES THEATRES
La répétition générale des Noces d'Attila, annon
cée depuis plusieurs jours, et qui devait avoir lieu
hier soir à l'Odéon, a été de nouveau ajournée; elle
est indiquée pour dimanche. La première représen
tation est fixée au mardi 23 mars.
Les quinze premières représentations de Da
niel Rochat au Théâtre-Français, ont produit 107,250
francs de recette.
On prépare, à l'Opéra-Comique, une reprise
à'Embrassons-nous, Foifeville, avec Mlle Thuillier.
Prochainement, aussi, reprise du Domino noir.
~~~ On remonte au Vaudeville pour finir la sai
son, la Vie de Bohême.
• On vient de représenter avec succès sur le
théâtre de Chàlons-sur-Marne un opéra-comique
inédit d'un Ghâlonnais. Moka, tel est le titre de cet
opéra eu trois actes, dont les paroles sont de 1IM.
Duboscet Vidal et la musique de M. Doessen.
Quand-les représentations wagnériennes de
Mme Judith Gauthier, chez Nadar, seront termi
nées, les organisateurs entreprendront une tournée
en Belgique et en Hollande.
Demain samedi aura lieu, aux Fantaisies-Pa-
risienuos de" Bruxelles, la première de la Nuit de
Saint-Germain, opéfa-comique en trois actes, de
MM. Herscii et Saint-Arromand, musique de M.
Serpette.
—Matinées du dimanche21 mars:
L'Odéon, avec le Voyage de monsieur Perri-
chon ;
Les Variétés, les Trois Epiciers et Un chapeau
de paille d'Italie ;
Le Gymnase, le Fils de Coralie; '■[
Le Vaudeville, l'Enfant prodigue; ..
La Beuaissance, la Marjolaine ; "
Les-Folies, la Fille du tambour-major ; -,
L'Ambigu, Turenne ;
Le Troisième-Théàtre-Françals, la Barbier dé
Sêvillè. '
Le Chàtelet, concert de l'Association artistique :
la Damnation de Faust (Berlioz), interprétée par
Mlle Vergin, MM. Lauwers, Lamarche et Luckx.
La Lice chansonnière donnera le-24 mars,
aux Vendanges de Bourgogne, 14. rue de Jessaint
à la Chapelle, une grande soirée goguette au pro
fit de la souscription pour élever une statue à Bé-
ranger.
Deux concours de chansons; ,1° sujets libres; 2'
sujets patriotiques. Six prix, dont un de 12 vol.,
seront décernés aux auteurs des pièces couronnées.
Envoyer, avant le 24 mars, les pièces au Journal
la Chanson, 18, rue Bonaparte, et chez le secré
taire de la Lice chansonnière , 'Charles Péan, 96,
faubourg du Temple.
On commencera à huit heures. — Prix d'entrée :
50 centimes. ■
Le JfoMB'nat if imst»'é de cette semaine
contient une magnifique gravure représentant
l'extérieur et l'intérieur du Théâtre -Italien, de
venu la Banque d'escompte de Paris.
Ce dessin, de dimension extraordinaire, est ac
compagné d'un supplément de deux pages ; la
Mi-Carême et le Percement du mont Saint"
Gothard.
ÉTRANGER'
On télégraphie de Varsovie au NouveauTemp&i
le 15 mars :
« Les craintes d'un débordement de la Vistule
se sont malheureusement réalisées. Hier soir,
l 'eau s'est élevée à 15 pieds, et ce matin, à sept
heures, elle était à 16 pieds. Toutes les rues de
Varsovie et du faubourg de Prague, attenant à la
Vistule, ainsi que l'es quais, sont submergés, et la
crue augmente encore. Toutes les mesures de
précaution ont été prises. »
c ommmicauqn s , AVI s divers et amomes
Maison de santé, 141 bis, avenue du Trocadéro;
méthode du D r G. von Sclïmitt; traitement sans
opération; suppression immédiate des douleurs^
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Crédit Lyonnais cpt.
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4 0/0
SPECTACLES DU VENDREDI 19 MARS
73/40PEBA.—Muette do Portiei
8./.framoais —Daniel ïlochnt "
8./.0PÉEA-COMIQ.— Jean de Nivelie
../.odéon —!«e)ache
opér a.-popul aire (Gatté)—Relâche
8. /.vaudeville —Le Nabab
81/4variétés—la Petite mère
71/2GYMNASE— L'Indiscrète, le Fils da Coralia -
../. palais-Roy al -Une Victime, l'amiUePopiucourv
(îsivaut„ iviitiard ai O
.. /. pobte-saint-martin—relâche
71/2ciiatelet —FuS'UifS
71/2th.des nations —Représentation extraordin.
7 I/2 renaissance —La Marjolaine
71 /2 ambigu —Turenne
73/4folies-dramatiqdes —Fiile da Tambour-major
81/ i BOUF fes-parisiens —Mousquetaires au couvent
h./, fantaisies-parisiennes —La Girouette
81 /4 nouveautés —Paris en actions
S ./.chateau-d'bau —La Convention nationale
71/23" TH.FRANÇAis-Dettesducosur, uneObligation
S ./.cluny —La "i?ille des Chiffonniers
81/4athénée-comiqub —Bric-à-brac
73/4th.des-akts —Les Boussigneul
8 1/2folies-beegbre —Spectacle varié
skating de la rue Blanche—Spectaclas.variâ
71/2bocff.-du-nord—Lm Poissarde
S./.folies-marigny —V'iala revue qtii passa
81/2taitbout —Troupe espagnole andalouse
73/4th.de ^a viLLETTE -Bracoanierduniddel'aisla
71/2th. de belleville —Closerie des Genêts ' "
8, / .touu-d'auvergne —Spectacle varié
../.atiienjsum —Trois Troubadours
71/2gobelins —Les Bibelots du diable
71/2th.Montmartre —Le Vieux Caporal
73/4th.des batignolles —Notre-Dame de Paris
71/2th.montparnasse —Les Viveurs de Paris
cirque fernando —Exercices variés
81/4robebt-h:oudin —La Revue, M. Fiisier
LWuiMunmtifim
FEUILLETON DU 20 MARS 1880
LE CHARLATAN
II-A- Suite.
9
—4—
ÏLe docteur' Sïeleourt
— Décidément, mou petit docteur, reprit
Jolivet,vousen tenez dans l'aile... Allons!
allons! il n'y a pas de mal, puisque nous
sommes d'accord... C'est très cominc il faut
d'aimer celle qu'on d<4it épouser!
Pour le père Jolivet, tout ce qu'il y avait
au monde de beau, de juste et de bien, se
résumait dans ce mot de « comme il faut »,
et nous verrons qu'il en faisait un fréquent,
parfois un bizarre usage.
— Gomment ne l'aimerais-je pas?dit Bel-
court avec chaleur; elle, a autant d'esprit
que de beauté...
— Elle a de plus, répliqua Jolivet en cli
gnant des yeux, pas mal da billets de ban
que que vous remettra le notaire à la si
gnature du contrat... Mais, sacrebleu!
poursuivit-il avec un accent de rondeur, au
point où nous en sommes,qu'attendez-vous
donc pour en finir? Les «papiers delà mai
rie > sont prêts... A quand la corbeille et
les cadeaux de noces?
(I) Reproduction autorisée pour les journaux qui
ont un traité avec la Société des gerJb. de lettres.
Traduction ré.servée.
Le docteur tressaillit.
— La corbeille! répêta-t-il; j'attendais
votre autorisation... Et puis, je veux tout
ce qu'il y a de plus beau pour l'oflrir à ma
'charmante fiancée.
— Pas de folies pourtant, docteur! Vic
toire est toute simple... Contentez-vous de
faire les choses comme il faut. L'argent, je
le sais, ne vous coûte guère... vous n'avez
qu'à monter chez les gens, à leur dire quel
ques mots et à leur tâter le pouls ; on vous
paye cher pour cela... Dans la tannerie ce
n'était pas si commode, et il nous fallait
une autre mise de fonds!
— Bien, bien, reprit Belcourt; j'agirai
pour le mieux ; et puisque vous me per
mettez d'ofirir la corneille, je vais m'en oc
cuper. .. je m'en occuperai... dès demain.
Pendant qu'il parlait ainsi, on eût pu
voir des gouttes de sueur perler sur son
front, et sa voix avait un tremblement très-
sensible. !
Aubertinj qui venait de la salle voisine,
entra dans ia pièce où se tenaient les deux
fumeurs.
— Eh ! quoi, messieurs, dit-il noncha
lamment, ne voulez-vous pas risquer quel
ques écus? Le baccarat va un train d'enfer,
aujourd'hui!
Belcourt, ayant encore sur 3e cœur le re
fus que le banquier lui avait fait essuyer le
jour même, demeura silencieux.
— Vous savez, monsieur Aubertin, ré
pondit l'ancien tanneur, qu'il ne iaut ja
mais compter sur moi pour le jeu... Je
n'aimepasàperdreetjenetienspas â gagner.
— Vous, fort bien, papa Jolivet; mais le
docteur Belcourt ne saurait partager ces
goûts... Il doit tenir à gagner, lui, car on
a toujours besoin d'argent lorsque l'on va
se marier!
L'intention malveillante de ces paroles
n'échappa pas au docteur, qui retint avec
peine une réponse piguante. Jolivet reprit,
avec sa bonhomie habituelle :
— Aulait, Belcourt, pourquoi ne joueriez-
vous pas un peu? C'est très comme il faut
de jouer. Vous avez l'air de vous y en
tendre... L'autre jour, chez nous, quand
vous avez fait des tours do cartes pour amu
ser Joséphine, qui ralïole de vous, vous
tripotiez .les cartes avec une adresse mer
veilleuse.
— Bail!... des enfantillages... bons tout
au plus pour divertir des petites fillas com
me Mlle Joséphine.
— M. le docteur, reprit Aubertin, doit
connaître le baccarat, un jeu pi facile!.. .
Mais,ajouta-t-il avec ironie, peut-être a-t-il
oublié son porte-monnaie ?
— En ce cas, répliqua sèchement Be!-
court qui se leva, ce n'est pas à celui do_M.
Aubertin 4ue je devrais recourir.. Eh!
bien, Jolivet, poursuivit-il, puisque vous
y tenez, je vais risquer un louis;
— LTn'Iouis!... Allons donc! moiigarçon,
cent sous suffiront bien.
On Qiiss' 1 dans ia salle de jou. Comme
l'avait dit Aubertin, le baccarat allait déjà
« un train d'enfer. » Une douzaine de per
sonnes étaient assises autour d'une grande
table, sur laquelle le gaz versait des flots
de lumière. Deluzy tenait la banque, et de
vant lui, comme devant les autres, on
voyait non-seulement de petits tas d'or et
d'argent, mais encore des liasses de billets*
Belcourt prit une place vide à la table, tau*
dis que l'ancien tanneur allait s'asseoir
dans uu coin.
A la vue des sommes étalées sur le tapis,
un éclair avait brillé dans les yeux du jeûna
docteur. Peut-être songeait-il qu'il y avait
là de quoi le tirer d'embarras et que quel
ques cartes favorables pouvaient mettre
ces monceaux précieux en sa possession.
Néanmoins, cet éclair s'éteignit aussitôt;
et Belcourt, malgré la recommandation de
Jolivet, tira de sa poche une pièce de vingt
francs, — unique sans doute, — qu'il posa
tranquillement devant lui.
Le sort lui fut propice. Du premier coup
il doubla sa mise, et Deluzy lui envoya uns
seconde pièce d'or, non sans un sourire de
dédain.
Belcourt joua pendant une demi-heure
environ avec des alternatives de gain et do
porte ; toutefois le gain l'emportait, Car, au
bout de ce temps, le docteur avait deux ou
trois cents francs devant lui.
(La suite à demain ) ELIE BERTHET.
L'Editeur Gérant: D.CASSIGMEUl
S*
quet, a été appelé à administrer des soins ifnmê-
- dikts, grâce auxquels le congestionné a pu rapi-
dsment recouvrer ses sens. L'installation d'un
service médical au palais répondait, nous l'avons
dvià dit, à un véritable besoin; ii est seulement
Tàeheux qu'aucune boîte de secours n'en fasse
encore partie, après deux mois bientôt do fonc
tionnement.
Boulevard Serrurier, le sieur Sylvain qui tra
vaillait à une fouille, a été atteint et grièvement
blessé à la tête par une pierre.
On a dû le transporter d'urgence à l'hôpital
Lariboisière.
•Par suite, d'une prolongation do séjour de M. de
•' Lesseps en Amérique, l'ordre des conférences de
l'association scientifique est modifié comme suit :
le jeudi i tr avril, le docteur Javal, la Lecture et
l'Hygiène de ta vue, le samedi -10, M. Stanislas
-Meunier, les Pierre s tombées du ciel, et le 17,
M. de Lesseps, lé Percement de l'isthme de
Panama.
La distribution gratuite des billets se fait tous
, ]es jours de midi à quatre heures, à la Sorbonne:
conférences ont lieu à huit heures et demie
soir, daus le grand amphithéâtre.
Voici les résultats des courses d'hier, à Maisons-
* l^affitte ■:
; Prix du Château : Titania II, à M. Blanc, 1";
Lodi, 2°; Sénateur, 3 e .
Prix Mansart : Brelant, à M. Stripp, 1"; Fi
gurine, 2"; Marjolaine, 3".
Prix de ia Prairie : Sonnia, à M. LeBlois, 1";
Ciseleur, 2 e ; Mélusinè II, 3°.
Prix de l'Eperon: Rob-Roy, àM.C. Blanc,!";
Du Barry, 2°; Caen, 3°.
Chronique Financière
jeudi 18 mars 1880
On a eu au début des velléités de dépasser les
eours de la veille; le 5 0/0 s'est inscrit à 117 30; le
3 0/0 à 82 47 1/2. Des réalisations de bénéfices se
sont produites, auxquelles sont venusse joindre des
bruits de départ du général Chanzy de Saint-Pé
tersbourg- ; les places allemandes nous ont envoyé
des cours uu peu plus faibles, et aussitôt le mou
vement s'est trouvé enrayé. Le 5 0/0 a reculé à
117-10, pour finir à 117 17 .1/2.
ISih somme, le S 0/0 reste à son cours d'hier, tan-
dis ' 1 ' ' " ~
pas yt regretter.
Les: valeurs sont presque sans variation, mais
feruiep.
_ Les lobligations du crédit mobilier espagnol ne
s écartent guère de leur cours de 282.
■ La efànque nationale est comme hier à GS0 et
635. On annonce que' l'assemblée générale dés ac
tionnaires de cette Société.se réunira le 10 avril ;
les détails qui seront fournis dans cette assemblée
sur les cinq premiers mois d'exercice^de cette ban
que sont- généralement considérés comme devant
amener une élévation sensible des prix.
Les parts du psytiT journal sont à 2,590.
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0. 117 25, 1S 3/4, 2Q 1/4. 25; Italien, 82 45,50;
Egyptienne, " 288; Banque ottomane, 535 75; Hon
grois, 88 1/1C; Russe, 90 3/10; Florins, 75 1/4.
-
On saitqu'il-est do tradition, au IPpiiateamps,
pour fêter le retour de la saison fleurie à laquelle
ces Magasins ont emprunté leur nom gracieux,
d'offrir à la clientèle la violette de Parme, si chère
à nos charmantes Parisiennes.
Nous pouvons donc annoncer cette grande dis
tribution pour Lundi 22 mars et nous sommes
certains qu'il y aura,- comme toujours, foule au
Printemps, boulevard Haussmann.
' mi i
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS
Popte-Saint-Martin. — Les Etrangleurs da
Paris , drame en cinq actes et douze tableaux,
par M. Adolphe Belot.
Ce titre rappellera aux lecteurs du Petit Jour
nal d'émouvants souvenirs.
Jagbn, Mathilde Simonnet, Lorenz de Ribas,
Blanchard, la grande Florine, dont ils ont suivi
les aventures pendant quatre mois, se présente
ront d'une façon si nette à leur esprit qu'il est
inutile d'analyser le drame que M. Adolphe Be
lot a tiré de son roman publié l'année dernière
dans nos colonnes.
Nous ne signalerons que les changements ré
sultant de la transformation du livre en pièce de
théâtre :
D'un côté M. Claude, l'habile'policier, s'est dé
doublé, et se trouve remplacé à ia Porte-Saint-
Martin par deux inspecteurs du service de la sû
reté, M. Antoine et, M. Octave, si amusants, si
réussis, qu'ils pourraient bien devenir légendaires
comme Potain et Victor, de l' ArticWil, du môme
auteur. . J '*
D'un autre côté, plusieurs aventures dissémi
nées dans le roman, sont réunies dans un même
lieu : le nouvel Opéra, un soir de bal masqué.
Tableau merveilleux, qui fait le plus grand hon
neur à la direction du théâtre de la Porte-Saint-
Martin.
Voilà les seuls changements vraiment impor
tants. Car le spectateur retrouvera, comme le
lecteur, la maison du boulevard Bessières, où le
crime s'est commis, l'étude du notaire, le préau
de la grande Hoquette qui a produit hier soir un
effet immensej le bateau des blanchisseuses, le
Pont-Neuf, le navire qui transporte Jagon et
Blanchard en Nouvelle-Calédonie, la.cour d'assi
ses de la Seine.
C'est en un mot tout le feuilleton des Etran-
gleurs mis en action, avec de superbes décors, et
sous les traits des artistes les plus connus et les
plus aimés : Taillade, Vannoy, Alexandre, Go-
bin, Laray; Mme Lacressonnière, Mlle Angèle
Moreau.
Nous sommes obligés d'être réservés dans • nos
éloges, puisque M. Belot était dernièrement en
core notre collaborateur. Mais nous avons le droit
de dire que toute la presse constate, depuis hier,
le brillant succès qu'il vient d'obtenir, succès de
décors, de rire, d'émotion et de terreur.
,—
A vendre de suite, pour cause de départ, jour
nal artistique et littéraire, très connu, sept an
nées d'existence; convenant particulièrement à
un homme s'intéressant aux questions d'art et
de théâtre. S'adresser de 4 à 6 h, à M. Perrot,
23, passage Verdeau.
REVUE DES THEATRES
La répétition générale des Noces d'Attila, annon
cée depuis plusieurs jours, et qui devait avoir lieu
hier soir à l'Odéon, a été de nouveau ajournée; elle
est indiquée pour dimanche. La première représen
tation est fixée au mardi 23 mars.
Les quinze premières représentations de Da
niel Rochat au Théâtre-Français, ont produit 107,250
francs de recette.
On prépare, à l'Opéra-Comique, une reprise
à'Embrassons-nous, Foifeville, avec Mlle Thuillier.
Prochainement, aussi, reprise du Domino noir.
~~~ On remonte au Vaudeville pour finir la sai
son, la Vie de Bohême.
• On vient de représenter avec succès sur le
théâtre de Chàlons-sur-Marne un opéra-comique
inédit d'un Ghâlonnais. Moka, tel est le titre de cet
opéra eu trois actes, dont les paroles sont de 1IM.
Duboscet Vidal et la musique de M. Doessen.
Quand-les représentations wagnériennes de
Mme Judith Gauthier, chez Nadar, seront termi
nées, les organisateurs entreprendront une tournée
en Belgique et en Hollande.
Demain samedi aura lieu, aux Fantaisies-Pa-
risienuos de" Bruxelles, la première de la Nuit de
Saint-Germain, opéfa-comique en trois actes, de
MM. Herscii et Saint-Arromand, musique de M.
Serpette.
—Matinées du dimanche21 mars:
L'Odéon, avec le Voyage de monsieur Perri-
chon ;
Les Variétés, les Trois Epiciers et Un chapeau
de paille d'Italie ;
Le Gymnase, le Fils de Coralie; '■[
Le Vaudeville, l'Enfant prodigue; ..
La Beuaissance, la Marjolaine ; "
Les-Folies, la Fille du tambour-major ; -,
L'Ambigu, Turenne ;
Le Troisième-Théàtre-Françals, la Barbier dé
Sêvillè. '
Le Chàtelet, concert de l'Association artistique :
la Damnation de Faust (Berlioz), interprétée par
Mlle Vergin, MM. Lauwers, Lamarche et Luckx.
La Lice chansonnière donnera le-24 mars,
aux Vendanges de Bourgogne, 14. rue de Jessaint
à la Chapelle, une grande soirée goguette au pro
fit de la souscription pour élever une statue à Bé-
ranger.
Deux concours de chansons; ,1° sujets libres; 2'
sujets patriotiques. Six prix, dont un de 12 vol.,
seront décernés aux auteurs des pièces couronnées.
Envoyer, avant le 24 mars, les pièces au Journal
la Chanson, 18, rue Bonaparte, et chez le secré
taire de la Lice chansonnière , 'Charles Péan, 96,
faubourg du Temple.
On commencera à huit heures. — Prix d'entrée :
50 centimes. ■
Le JfoMB'nat if imst»'é de cette semaine
contient une magnifique gravure représentant
l'extérieur et l'intérieur du Théâtre -Italien, de
venu la Banque d'escompte de Paris.
Ce dessin, de dimension extraordinaire, est ac
compagné d'un supplément de deux pages ; la
Mi-Carême et le Percement du mont Saint"
Gothard.
ÉTRANGER'
On télégraphie de Varsovie au NouveauTemp&i
le 15 mars :
« Les craintes d'un débordement de la Vistule
se sont malheureusement réalisées. Hier soir,
l 'eau s'est élevée à 15 pieds, et ce matin, à sept
heures, elle était à 16 pieds. Toutes les rues de
Varsovie et du faubourg de Prague, attenant à la
Vistule, ainsi que l'es quais, sont submergés, et la
crue augmente encore. Toutes les mesures de
précaution ont été prises. »
c ommmicauqn s , AVI s divers et amomes
Maison de santé, 141 bis, avenue du Trocadéro;
méthode du D r G. von Sclïmitt; traitement sans
opération; suppression immédiate des douleurs^
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„ | BOURSE do PARIS, 18 MARS
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Dép. Seine 1857. 4 0/0 cpt.
iS/oblig. 1855-18(30... cpt.
1865 cpt.
1869 cpt.
1871 cpt.
1871 quarts cpt.
1875 cpt.
4S76... cpt.
M -
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j5.;Bons de liquidât.. cpt.
Mille de Marseille.... cpt.
Fpncière (Incendie)., cpt.
Banque de France... cpt.
Bainq. d'esc. de Paris, cpt.
Banque hypothécaire cpt.
Banque nationale.... cpt.
B.de Paris et Pays-Bas cpt.
Oonuptoii* d'escompte cpt.
Crédit foncier cpt.
Créait industriel cpt.
Crédit Lyonnais cpt.
Crédijt mobilier cpt.
Dép.e^ Comptes-cour. cpt.
Sociéoé financière.... cpt.
Société générale cpt.
Banq./ranco-égypt... cpt.
■— zfrajico-hoiland. cpt.
— iranco-italienn. cpt.
Comp. ^ranco-algér... cpt.
Rente lonc.parisienne cpt.
Soc. desîmm. de Paris cpt.
Union générale cpt.
BoneàGuelma cpt.
Charente!*, j.fév.1877. cpt.
Estalgérien, sept. 79. cpt.
list, j. ûov . JS79 cpt.
Lyon, j.nov. 1879 cpt.
Midi, j. janvier 1880.. cpt.
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'}40rléans-Châlons,aiiii. .cpt.
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7'lDocksde Marseille....cpt.
'^Allumettes chhniq....cpt.
. .[Compag.paris.du Gaz.cpt.
. .SMag-as. gêner. Paris.. .cpt.
!Corapag. Immobilière., cpt.
;Compag.transatlantiq.cpt.
50 Suez Actiono.
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Messageries maritim.. cpt.
Voitures à Paris cpt.
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475
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1200
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25 — Délégations...... .cpt.
50 — Bons trenten cpt.
Banque ottomane cpt
Foncier d'Autriche... .cpt.
'Foncier russe... (Obi.).cpt.
'Mobilier espagnol cpt.
.Chemins autrichiens, .cpt.
Sud-Autr .Lombards... cpt.
50 Nord-Espagne cpt.
Portugais cpt.
Romains cpt.
Saragosse cpt.
Tramways Paris Mord. cpt.
— Paris,Sud. .cpt.
>7 50 — <> franc.. .cpt.
Compagn. algérienne.. cpt.
50 Ann. Lerouv. à Sedan.cpt.
S.-Comptoir ISntrep.. .cpt.
Gaz central cpt.
— général cpt.
Cail et C° cpt.
Fives-Lillc cx>t.
Omnibus de Paris cpt.
50 Voitures,act. de jouis, cpt.
Etablissement Dûval. .cpt.
Lits militaires cpt.
[Vidanges, C c paris cpt.
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— 4 0/0 (or) cpt.
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Russe 40/0 18G7....
— 4 0/01869....
— 50/0 1 870....
— i 1/2 0/0' 1875
— 50/0 1877....
Portugais 3 0/0 77-78
iPontilical 1SG0-G4...
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'Dette Turque 5 0/0..
Oblig. Ottom. 1880..
— 1863..
— 1865..
— 1869..
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Dette Tunisienne....
Florence 5 0/0 1 875.
Naries.obl. 5 0/0 1875
500 l'r. 4 0/0
10° , —
500 fr. 3 0/0
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500 fr. 40/0 1863.
commun. 3 0/0...
5° —r ...
départ. 5 0/0 '1872
- 4 0/0 1875
foncier. 3 0/0 1877
comm. 30/0 1870
t foncièr. 30/0 1 879
Société algér. G 0/0..
1/8J _ — 5 0/0..
Charentes (ex 3° r.).
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2
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Omnibus
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Lombard 3 0/0
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480
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273 ..
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267 75
272 50
334 50
313 75
330 ..
327
329
476 50| BANQUE DE FRANCE
476 . JEscompte
143 ..{Avances
515 ..1 BONS DU TRÉSOR
33 . ,|A un an
3S 50 }Ueniboursable en 1885
i
3 0/0
4 o/ot
KW
4 0/0
SPECTACLES DU VENDREDI 19 MARS
73/40PEBA.—Muette do Portiei
8./.framoais —Daniel ïlochnt "
8./.0PÉEA-COMIQ.— Jean de Nivelie
../.odéon —!«e)ache
opér a.-popul aire (Gatté)—Relâche
8. /.vaudeville —Le Nabab
81/4variétés—la Petite mère
71/2GYMNASE— L'Indiscrète, le Fils da Coralia -
../. palais-Roy al -Une Victime, l'amiUePopiucourv
(îsivaut„ iviitiard ai O
.. /. pobte-saint-martin—relâche
71/2ciiatelet —FuS'UifS
71/2th.des nations —Représentation extraordin.
7 I/2 renaissance —La Marjolaine
71 /2 ambigu —Turenne
73/4folies-dramatiqdes —Fiile da Tambour-major
81/ i BOUF fes-parisiens —Mousquetaires au couvent
h./, fantaisies-parisiennes —La Girouette
81 /4 nouveautés —Paris en actions
S ./.chateau-d'bau —La Convention nationale
71/23" TH.FRANÇAis-Dettesducosur, uneObligation
S ./.cluny —La "i?ille des Chiffonniers
81/4athénée-comiqub —Bric-à-brac
73/4th.des-akts —Les Boussigneul
8 1/2folies-beegbre —Spectacle varié
skating de la rue Blanche—Spectaclas.variâ
71/2bocff.-du-nord—Lm Poissarde
S./.folies-marigny —V'iala revue qtii passa
81/2taitbout —Troupe espagnole andalouse
73/4th.de ^a viLLETTE -Bracoanierduniddel'aisla
71/2th. de belleville —Closerie des Genêts ' "
8, / .touu-d'auvergne —Spectacle varié
../.atiienjsum —Trois Troubadours
71/2gobelins —Les Bibelots du diable
71/2th.Montmartre —Le Vieux Caporal
73/4th.des batignolles —Notre-Dame de Paris
71/2th.montparnasse —Les Viveurs de Paris
cirque fernando —Exercices variés
81/4robebt-h:oudin —La Revue, M. Fiisier
LWuiMunmtifim
FEUILLETON DU 20 MARS 1880
LE CHARLATAN
II-A- Suite.
9
—4—
ÏLe docteur' Sïeleourt
— Décidément, mou petit docteur, reprit
Jolivet,vousen tenez dans l'aile... Allons!
allons! il n'y a pas de mal, puisque nous
sommes d'accord... C'est très cominc il faut
d'aimer celle qu'on d<4it épouser!
Pour le père Jolivet, tout ce qu'il y avait
au monde de beau, de juste et de bien, se
résumait dans ce mot de « comme il faut »,
et nous verrons qu'il en faisait un fréquent,
parfois un bizarre usage.
— Gomment ne l'aimerais-je pas?dit Bel-
court avec chaleur; elle, a autant d'esprit
que de beauté...
— Elle a de plus, répliqua Jolivet en cli
gnant des yeux, pas mal da billets de ban
que que vous remettra le notaire à la si
gnature du contrat... Mais, sacrebleu!
poursuivit-il avec un accent de rondeur, au
point où nous en sommes,qu'attendez-vous
donc pour en finir? Les «papiers delà mai
rie > sont prêts... A quand la corbeille et
les cadeaux de noces?
(I) Reproduction autorisée pour les journaux qui
ont un traité avec la Société des gerJb. de lettres.
Traduction ré.servée.
Le docteur tressaillit.
— La corbeille! répêta-t-il; j'attendais
votre autorisation... Et puis, je veux tout
ce qu'il y a de plus beau pour l'oflrir à ma
'charmante fiancée.
— Pas de folies pourtant, docteur! Vic
toire est toute simple... Contentez-vous de
faire les choses comme il faut. L'argent, je
le sais, ne vous coûte guère... vous n'avez
qu'à monter chez les gens, à leur dire quel
ques mots et à leur tâter le pouls ; on vous
paye cher pour cela... Dans la tannerie ce
n'était pas si commode, et il nous fallait
une autre mise de fonds!
— Bien, bien, reprit Belcourt; j'agirai
pour le mieux ; et puisque vous me per
mettez d'ofirir la corneille, je vais m'en oc
cuper. .. je m'en occuperai... dès demain.
Pendant qu'il parlait ainsi, on eût pu
voir des gouttes de sueur perler sur son
front, et sa voix avait un tremblement très-
sensible. !
Aubertinj qui venait de la salle voisine,
entra dans ia pièce où se tenaient les deux
fumeurs.
— Eh ! quoi, messieurs, dit-il noncha
lamment, ne voulez-vous pas risquer quel
ques écus? Le baccarat va un train d'enfer,
aujourd'hui!
Belcourt, ayant encore sur 3e cœur le re
fus que le banquier lui avait fait essuyer le
jour même, demeura silencieux.
— Vous savez, monsieur Aubertin, ré
pondit l'ancien tanneur, qu'il ne iaut ja
mais compter sur moi pour le jeu... Je
n'aimepasàperdreetjenetienspas â gagner.
— Vous, fort bien, papa Jolivet; mais le
docteur Belcourt ne saurait partager ces
goûts... Il doit tenir à gagner, lui, car on
a toujours besoin d'argent lorsque l'on va
se marier!
L'intention malveillante de ces paroles
n'échappa pas au docteur, qui retint avec
peine une réponse piguante. Jolivet reprit,
avec sa bonhomie habituelle :
— Aulait, Belcourt, pourquoi ne joueriez-
vous pas un peu? C'est très comme il faut
de jouer. Vous avez l'air de vous y en
tendre... L'autre jour, chez nous, quand
vous avez fait des tours do cartes pour amu
ser Joséphine, qui ralïole de vous, vous
tripotiez .les cartes avec une adresse mer
veilleuse.
— Bail!... des enfantillages... bons tout
au plus pour divertir des petites fillas com
me Mlle Joséphine.
— M. le docteur, reprit Aubertin, doit
connaître le baccarat, un jeu pi facile!.. .
Mais,ajouta-t-il avec ironie, peut-être a-t-il
oublié son porte-monnaie ?
— En ce cas, répliqua sèchement Be!-
court qui se leva, ce n'est pas à celui do_M.
Aubertin 4ue je devrais recourir.. Eh!
bien, Jolivet, poursuivit-il, puisque vous
y tenez, je vais risquer un louis;
— LTn'Iouis!... Allons donc! moiigarçon,
cent sous suffiront bien.
On Qiiss' 1 dans ia salle de jou. Comme
l'avait dit Aubertin, le baccarat allait déjà
« un train d'enfer. » Une douzaine de per
sonnes étaient assises autour d'une grande
table, sur laquelle le gaz versait des flots
de lumière. Deluzy tenait la banque, et de
vant lui, comme devant les autres, on
voyait non-seulement de petits tas d'or et
d'argent, mais encore des liasses de billets*
Belcourt prit une place vide à la table, tau*
dis que l'ancien tanneur allait s'asseoir
dans uu coin.
A la vue des sommes étalées sur le tapis,
un éclair avait brillé dans les yeux du jeûna
docteur. Peut-être songeait-il qu'il y avait
là de quoi le tirer d'embarras et que quel
ques cartes favorables pouvaient mettre
ces monceaux précieux en sa possession.
Néanmoins, cet éclair s'éteignit aussitôt;
et Belcourt, malgré la recommandation de
Jolivet, tira de sa poche une pièce de vingt
francs, — unique sans doute, — qu'il posa
tranquillement devant lui.
Le sort lui fut propice. Du premier coup
il doubla sa mise, et Deluzy lui envoya uns
seconde pièce d'or, non sans un sourire de
dédain.
Belcourt joua pendant une demi-heure
environ avec des alternatives de gain et do
porte ; toutefois le gain l'emportait, Car, au
bout de ce temps, le docteur avait deux ou
trois cents francs devant lui.
(La suite à demain ) ELIE BERTHET.
L'Editeur Gérant: D.CASSIGMEUl
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