Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1878-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 31 août 1878 31 août 1878
Description : 1878/08/31 (Numéro 5727). 1878/08/31 (Numéro 5727).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5937599
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2008
ADMINISTRAS!ON & REDACTION ,
. à Paris,rue Lafayette,Êl 4-,
■ ANNONCES'. Passage. Vei'deau,23 ;
Nous commencerons demain, samedi
dans le numéro portant la date du l er sep-
Iombre,- un' nouveau, roman de notre
collaborateur M. Xavier de Montépin.
C e médecin des foies
de l'auteur populaire du
F*a Majesté'l'Argent, est appété-'à'Un grand
retentissement. ; , ;. ' : ■ • "à
VENDREDI 30
. .-.Àbonneiaejits,. Déjparfc..
TROIS MOIS
SIX MOIS _i
ITJ AH
: 6FR. '
12 m.
24 Ht.
. QUOTIDIEN, '
UN NUMÉRO : 5" CE-NTIMES
Les mamiscrits flép osé sBe s£p.tp;tsT.eP(Ia s ;
'.Ai ornements
trois mois..;....
■' se Mois'.'.-!.
UN AK....
Paris
5 m.
■■ 9 rit # '
18 m.
. s* "
SAMEDI 31 AOUT '1873
Numéro 5727
SEIZIÈME ANNÈa
4 bilité des institutions et le fonctiomiemejïf iàvec dévofôppemeat.Ia carrière de M. Tiiiers
LE PARLEMEtîT EN
Nous arrivons de plus en plus aux mœurs
de la liberté. '
Les aonnri.es politiques saisissent toutes
les occasions de faire entendre des ventes
utiles ; pendant les vacances parlementai
res ces discours ont l'avantage de ne pas
Lasser le paye ,s'endormir dans le ; silence,
l'indifféreïice et l'oubli. • y ;. - ...
• Un grand acte politique sera accompli
lans quelques mois : leSj élections sénatOr
îialfeS. * * ' J
• Ge.dQit-être-la .préoccupation constante
âc la France, carde ces élections dépend sa
sécurité définitive.
Si, comme nous l'espérons, le Sénat ac
quiert une majorité lepubiicaine, les con-
llits cessent', l'accord: se. fait: et .nous en
trons dans, une phase nouvelle, toute d'a-
paîsemènt et de-confiance. : , . ,
Les partis hostiles, déjà convaincus ..de
leur-impuissance pai? favortemeiit d'une
seconde union conservatrice, n'auront plus
inèpiela possibilité d'agiter le pays et de
iinquiéter. 1 s. s
Ces idées, nous les avons exprimées, nous,
les avons, développées, nijus les avons pro
pagées • elles ont plus do force probante
juand elles sont soutenues car les hommes
jui sont at^ pouvoir et qui" ont reçu man-:
lut de: leurs concitoyens.
On nous saura gré, après le discours de
M. de Marcère, de publier les discours pro
noncés à Laon par les trois sénateurs de
l'Aisne, dans un banquet qui leur a été of
fert à l'Hôtel de Ville. , ! .
M. ; "VVaddington, ministre des affaires
étrangères, a dit 'ce t^ue. sera la France
spi'ès les élections sénatoriales. t , .
• • M: aîénri Martin a parlé' en -tèrmes"énius
de M.iTbiers dont l'exemple de modifica
tion moraje et- politique doit être ;suivi ;
enfin. Al, de Saint-Valiier notre ambassa
deur-^ Berlin* a montré là 'France rentrée
clajis le concert européen, précisément parce
que ses institutions se raffermissent.
Ces trois discours îorment un tout dont
la résultante est un excellent plaidoyer en
faveur des élections sénatoriales républi
caines.' - • ; t. g.
Discours de SI. Waddbiglon
'• Voici -la partie essentielle du discôurs du ministre
ics affaires étrangères : • ' . s
Il y ' a quelques jours, je vous parlais du
t'. aité de Berlin et'de la part que la France
V avait prise ; je ne reviendrai pas. aujour
d'hui sur ce sujet et je me bornerai àyous
répéter que, malgré quelques résistances
et quelques difficultés en Orient, je con
sidère la paix générale de l'Europe comme
absolument assurée. : ...
" Mais, que le pays ne s'y trompe pas ; pour
que, le -gouvernement. puissé exercer la\i
qu'il puisse afîermir .et , -rendre. '(ïùrâbt§ v la
confiance que Iui'témoigiïent d'autres, gou
vernements, il faut .qu'à l'intérieur la sta'-
1er de. M. Thiers, sinon avec toutes lesi
hautes conditions que réclamerait .un.. tel
sujet", du moins' avec le sentiment profond
,du rôle de M. Thiers dans notre existence
■nationale 1 et de.',la reconnaissariceque lui'
doit notre patrie'.',., . . , '
N,otre grand'.cçrp's .littéraire', messieurs,
m'a conféré uii 'bien périlleux nohneur. Ce
ferait une grande entrepris^ que d'éxposer
/In rr/i l'An « h n t Ya rî A HT 'Ph î a iifi
Régulier et sans secousses dp la Constit
lion soient absolument'gâraiitis. Faites-rn.
Se la bonne pûlitiqùe,* a-t-on dit souvent, et
|e vous ferai de bonnes finances ; faîtes de
■la bonne pdlitiqu'e à l'intérieur, vous dirai-
je à moû tôur, et la* honne politique exté
rieure vous viendra par surcroît. •
Ces considérations ont d'àutantplus d'Jm-
portanço que "bientôt les électeurs séftàtô-
ria'ux vbnV être appelés à renouveler'un
tiers du Sénat, et c'est d'eux que v-a dépen
dre l'établissement de l'harmonie entreTps
po,uvoirs.publîcs et lé fonctionnementhor-
' 4 mal de la Constitution qui nous régit.
En effet, la Constitution a établi qu'à côte
de la Chambre des députés, issue directe
ment du suffrage universel, et composée én
génél'àï d'éfléments plus jeunes, plus àctifs, :
plus ardents, moins expérimentés,Id y au»
rait une seconde Assemblée formée d'h-om*
ines ^us âgés, ayant-une plus longue pra
tique .des.affairés, moins portés auX inno--
vations et aux réformes prématurées. Elle
à voulu que le. Sériat'eût auprès de laGhaSi-
bre toujours le rôle de frère aîné, de Con
seiller bienveillant et écouté, N afin de pou
voir quelquefois lui servîr de frein et la
faire revenir sur des décisions précipitées.
- Pour que le Sénat puisse remplir cette
fonction, si essentielle dans tout,gouverne
ment régulier, il faut qu'il "soit ! un trein
amical et non pas un-censeur hostile.
<: On 11e saurait dire qu'il en ait toujours'
été ainsi dans ces derniers temps ; la Gham^
bre a souvent accueilli avec impatience les
résistahceS du Sénat, pa'r.ce qu'eHe a pensé
qu'elles étaient dirigées plutôt contre:nps
institutions républicaines: que contre telle
ou telle, théorie .administrative.:,ou> finan-
cicre. Il faut que .cet éta t de clioses "Ç'esse, et
c'est aux électeurs , sénatoriaux à y mettre*
lin'en nommant des sénateurs bien résolus
à lafois à.soutenir ; la République'et à. con
sacrer à son affermissement et, à sa prospé;
ri té leurs lumières et leur expérience.
- C'est à ce prix, messieurs; que la France
pourra s'assurer la paix intérieure et la sta
bilité du régime républicain ; ce sera le
•rôle du Sénat, renouvelé et retrempé dans
le suffrage des électeurs, d'écarter . toutes
•lesexagératioûs de droite, et* de ga'uche et
•de maintenir'la République dans les voies
de la sagesse et de .la modération.
Une'fois ce résultat solidement acquis, la
politîc{u& extérieure: sera singulièrement
facilitée, elle" se ressentira bien vite de la
stabilité intérieure ; le.bon vouloir général
que nous rencontrons en Europe 11e fera
que s'affermir et la France reprendra rapi
dement sa position d'autrefois.
Ii> ïiiiers et la' XtéjraSiliquè
M. Henri Martin, de retour d'un voyage d'explo
rations en friande, où, dit-ïl, il a retrouvé la France
toujours aitaé« et estimée, trace de M. Thiers le ra
pide et saisissant, portrait .que voiGf: [,
Aux hommes qui continuent, devant l'Eu-
rope, la politique de M. Thiers, qui la met
tent sagement et fermement ën action, vous
associez celui qui ne peut qu'essayer de par-
dans une histoire de sa vie et de son temps.
Mais,, con^ment Concentrer dans quelques
pagës cêtte carrière qui est presqu'un siecle
n'hicîriira ' îi-hiTooc rjanHanl-.
ce qu'il terminât; trop, tôt encore, cette lon
gue série d'actions, et' dé' pensées en Se fai
sant, à ' sâ dernière heure, lé conséillôr de
l'avenir,, que l'avenir écoùtéra. * : ,\
" Ce'n'est niie "lieu,:. 4i l'heure d'abonder
cet océan de souvenirs ; il, m'est pourtant
impossible de rtô pas én rappeler quelques-
uns en quelques mots. * v • •
.Et d'abord, une observation qui rentre
dans lë seûs dés éxcèllehts conseils politi
ques que nous donnait; il'n'y a (ju'un mo-
men tj notice cher ministredës àffaires étran
gères; Avèc 'ùa caractère'
durable, en France, comme Washington
:l'a été;dé la République en Amérique.
Ni l'un ni l'autre, cependant, n'était né
'r'êpii'blïcàin'; Washington était , en prenant
le mot dans son meilleur sens, un aristo
crate. Il eût.été, dans une autre situation,
l'homme de là monarchie constitutionnelle
à l'anglaise ; eli bien ! il s'est fait le fonda
teur de 1^. première grande République vrai
ment démocratique quiiait- paru dans s le
monde. v Il y était venu, non par sentiment,
non par-entryînement, inais . par M ^raison
réfléahië qui mène àuxirésolutibnis sur les
quelles on ne revient jamais.
C'est là , messieurs ; c'est là aussi' l'Mstôïre
de M..Thiers.;avec une nuance toutefois :
M. Thiers , avait derrière lui les précédents
de laïllevotatiort; lirait l'enfant, dela. Ré-
vorûtfon ; il voulait l'être, et ne renia ja
mais sa mèrev l.ar,s. mème: , qu''il"était le plus
séparé dans les faits des partis avancés qui
voulaient continuer e t achever la Révolution.
M. Thiers avait cru possible de donner à
la Révolution la formé monarchique cons-
tituti'onnellé ; le jeune journaliste du Na
tional avait conçu et. exprimé la pensée qua
le député, que lê nriçis;tre essaya de-réali-
ser pendant le régné de Louis-Philippe ;
£§tte r peusée,î\lr l'avait ; résumée;,en 'deuix
mots rie roi règne et ne gouverne pas- çon-^
dition indispensable de IMrrésponsabiliiê
royale. • . . . ■
. Ce système, pratiqué avec succès .terrBeJ-
gique, a échçue en Frarjce. On sait com
ment s'écrpuia le régime do. Juillet/.et j
quelle jCrisé la, France eut ,à, traverser le '
lendemain.. On revit alors ce quîayaient vu
les jours terribles de la grande Révolution :
des hommes entre lesquels, on peut dire
qu'il n'y avait qiie des 'nûancés se séparè
rent comme s'il y avait ëu ; ëutre eux des
abîmes ; M.* Thiers et ses amis, d'un côté ;
le général Gavàignac et les siens, de l'au
tre. On ne s^ntr'extermina "point comme
ep 93 ; mais on rompitj^et les egnséquepees
furent lés mûmes pour le retour du despo-
tisme.-:- - ; ' ' : . , \
, Après dix-neuf ans, la - France retrouva,
dans une nouvelle cri se'bien plus formida
ble que celie. de 1848, avec la division des
partis comme en 1848, la guerre étrangère
'et Pinvasion en plus ; une. crise qui ;sém-
blait devoir : être l?ané.antissement de la
France. ..■■■ ■
- Ah.! .c'est ici qu'est, la. vraie, l'impérissa
ble gloire de M. Thiers. Savoir profiter da
sa propra expérience^ les circonstances i'u-
nesttfs se (renouvelant; n® pas rôpraiulre. .1»
route qui n'a pas mené au but ; savoûycLans
A a A ' ^ i'A« », rrt'i a
FEUILLETON DU 31 AOUT 1878
- 65 ■
VjN BOURREAU
DEUXIÈME PARTIE
' ' f II
' £ib ' : syst'èmé. des égouts de Pari? a prévu
♦îeux' 'cjftégorie^ parl'aitement, distinctes :
les ëgouts proprement dits et les collecteurs.
Les çgoUts passent sous nos. rues en re
cueillant les eaux souillées et les condui
sant dans les- collecteurs,, qui les, emportent
îu loin, i tes égouts, dit M. JUaxime Du
j:imp, sont des rivières qui se jettent'dans
es collecteurs, qui sont des fleuves. » On
1 5cut comparer l'ensemble à un squelette de
.' ;oisson : l'épine dorsale, c'est'le collecteur;
:cs arêtes qui s'y. emmanchent, "sont les
§,gouts v ... , ^
: Les collecteurs sont au nomb'ré'de trois :
ce sont les grandes artères souterraines de
ï\ar;s. On pourrait ' également comparer
Î'ensemble4u système à une immense pieu
vre, dont les innombrables : tentacules vont
recueillir tous jes d'étri tùfe dé la grande ville.
•*. Quand on-'se ^rappèlle; ce Vqu'étaienries
Çgouts de Paris d'aiitrëfôjs, oh reste fî-appè
d'admiration devant le travail'accompli.
; 'Naguère eneose^ c'est«à?dira avant iS?5^
ces souterrains étaient construits' en moel
lons, pierre molle facilement pénétrée par
l'hiimidité, qui la désagrégeait et néce^si-
.t%it!,dës réparations continuelles. Depuis,
on.'a substitué la picrre'meulîère,.qùioffre
"de roïnarquàblës quaiités.de résistance.;
C'est vers 1855 que les galeries furent
révStues d'ûiïparement' dè ciment hydrau-
cile par Vétiibiisscment de banquettes dont
là largeur est toujours,calculée de manière
& faciliter le néttoyago' permanent,'... 7 .
: Nos :dëui voyageurs s'étaie»t résolùment
engages sbu'sla vôù'té sombré'; le courant
de l l ea,u y entretenait un murmure continu,
etTôh'se' fut cru au; bord d'un véritable-ca-
nal coulànt sous un'tunnel. ! . . . .
" 'Au'surplus, l^>bs'cuiïtô n'était pas' préci
sément-complète,. et de loin en , loin on
voyait : filjti'er,quelques faibles "rayons tomT
bâtit du Mût' dés regàrds *ou phits, "que la
sollicitude administrative a* ménagés dé
"distance en distance, et qui.communiquent
avec-l'air extélïeiir ; par;,ces bouches dont
ntins.àvoris" parié- plus haut,
Selon quel'égout eit plus ou moins large;
que la.pente .çst jjlus ou moiiîsinciinéê, 011
a niûitiplié'ii^ J re5ar.ds-d^-cinqùaritë ën'cïn-
qunnte in^tres^.de cent en cent mètres." %e
nombre dé^céS'regards est.considérablë'iL
en existe aujourd'hui 6,730/ ' . -
.L'Américain np.se lassait)pas d'admirèr»
vqus'
et dé temps à âhtre^ il arrêtait son compa
gnon pour l'interroger sur, certains faits?
singuliers qui paraissaient particulière--
mèntl'intéressei%: " : ,• •■". :
; . A uii môdient, il avait.suspendu sa pià'r- :
chë, et s'était retourné vers l'égouttier.,
• —Et ceci?- démanda-t-il<• eh;désignaht
à la lueur incertaine du jour glissant d'un
regard,' quelques faisceâûx grisâtres' qui
avaient l'air de fagots de sarmedts.,.., ,
— Cal., répbndit:. l'egouttier... 5
voyez... c'est enveloppé de gutta-perç_
ce sonst les fils du télëgraphé'.electrïqùe..
—.Et" «'cette sifflem'éht que j'ëntèhdai?...»
— C'est ua chariot ' de cuiVre, ; qui passe
daris ce lon^ tube, ét contient les dépêches
expédiées pat le -télégrapht: pneumatique.
— C'était vraiment-merveilleux !'
» —, J^'est-cé ,pas, 'miiord ? ; ,
; Ils continuèrent ainsi pendant deux heures^
observant tout, expliquant tout, franchis
sant des passerelles jetées, sur le canal, pas
sant du §rànd collecteur dans les êgquts,
s'aventuranl dans les rècoins.les plus té-
.nêbreux, sans éprouver la moindre lati
tude ni le moindre eprim. ' ' f \ •
Si l'Américain était infatigable, l'égoùt-
tier ne l'était pas moins: '
; Toutefois, J âii bout de là deuxième hehre,
l'Américain tira sa montre de,sa poche, et
âlluma une bougie pour voir.
Il fit un mouvement. : . ' 1
— Trois heures, murmura-t-il avec tm,
ixaut-le-cQrpa,,. ., • f . '
par l'obstination orgueilleuse du passp.
l'eStrémité f de la viè^ se refaire uu.hommo
nouveau ; voilà>ce qui est grand et rare er.^;
tre toutes choses ; voilà ce qu'a fai t M. Thiers.
La discorde était dans le-pays;il a prêché
l'union. Il avait été l'homme de la Monar
chie constitutionnelle; il démontra'à sas
; amis, aux vétéraps des libéraux de 1830,
l'absolue nécessité de la République ; il rfe
concilia les- hommes ou les héritiers do si
hommes qui s'étaient combattus de 1830 à
1848, de 1848 au fatal 2-décembre.,
Gomment s'est-il attaché ceux qui avaient
été, je ne dirai pas ses ennemis, mais ses
adversaires ? , •
Par l'évidence du profond patriotisme qui
remplissait son àme tout entière !
J Je l'ai'vu pleurer deux fois, cet hommj
gue tant d'événements et tant d'années sem
blaient avoir endurci contre tous lesi'coup;
du sort ; c'était quand il vint nous rappor
ter, à Bordeaux, le funeste et nécessaire
traité qu'il avait dû signer àVersailles.poui
sauver les débris de la France : et c'était
lorsque, pendant la .guerre civile, il crut,
un mat|n, qu.e le Louvre brûlait.
Je l'ai vu pleurer sur la grandeur politi
que,'et sur la grandeur intellectuelle "de la
Frailce, livrées toutes deux au fer et au feu.
» Voilà pourquoi je l'ai aimé! Voilà pour
quoi vous l'aimiez tous I Voilà pourquoi
nous soutenons et nous soutiendrons tant
qu'il sëra en nous l'honneur de sa mémoi
re ; et, en co qui regarde mes deux collè
gues et moi, eux, en marchant sur -ses. trp->
J0.es, en- y cpntinuant de réaliser sa pensée^
'dans l'active direction de nos intérêts" na
tionaux ; moi, en parlant de luile moins
indignement qu'il 'me sera possible, et,
dans la mesure de mes forces, en lui ren
dant témoignage dans l'histoire.
La France et l'Egraugrer "
* M. de Saint-Vallier, enfin, fait entendre les ras
surantes affirmations que voici : ,. ;
-' En nous parlant tout à l'heure de son ré
cent séjour en Irlande, M. Henri 1 Martin
disait qu'il, n'y a plus aujourd'hui, en ce
temps de rapides communications, de longs
voyages ni de longues distances entre les
nations, et Un instant auparavant, moh
cher ministre et ami, M. Waddington v ea
conseillant à. nos concitoyens la prudence
ët la sagesse- dans là politique ^intérieure,
ajoutait que c'est la première condition dos
bonnes relations extérieures et d'une situa
tion satisfaisante à l'étranger. Permettez-
moi d'unir "ces deux idées pour vous dir.j
qu'aujourd'hui chaque secousse, chaqûë
agitation, à l'intéiieur d'un grand pay.=j
comme le nôtre, a immédiatement son con-
tre-coup-à l'étranger où elle réagit sur, no,-
tro position,'sur, nos rapports, sur..la 80'i-,
di'té et la sécurité de nos relations. ; 1
Oui,, messieurs, il 11e faut pas nous U
dissimuler, l'harmonie, l'accord et lamo-
' Et il regarda l'égoutîier qui ?e-tenait de
vant lui et cherchait, de son côté, à distin
guer ses : traits.
L'échange, des doux regards fut rapuie
comm'c réclail 1 .,,et chacun dos deux hommes
garda son impaSsibilijté.'comme si rien ne
s'étàit passé. - *'• ' • ' ''• V.*'.
>. -t Aohtrois heures, répéta l'&mériçain
en remettant sa montre dans la poche do
sop gi'et, il devait être temps de rentrer/.
" — Vous trouvez, inïlord? \
; — Cette , petite promenade avait exciU
l'appétit à moa !., . •
. — Comme vous voudrez.
• îlry avait peut-être par ici{>une sortie ?
— Précisément. ' '
—.Ce était tout à fait favorable. 1
, — Alors, nous sortons ?...
— : Je: serai; Ai eftet, bien contenit, maii
auparavant, je désire vous laisserjune tê<
moignage de ma satisfaction.
r Et il, mit.la main à sa poche pour y .'cher
cher son porte-monnaie,
ii'égout'tier l'observait avéc intérêt.
\ous faisiez là une métier qui est bien
dur, dit encore l'Américain.
' —Oh! vous savez, répondit l'égouttier, il
faut vivre.
■ — Et.puis, il y a du danger. y '•
—■ On peut tomber dans cette canal mah
propre..., . : ,
' — Boni on a le pied marin. .
- s « *
. à Paris,rue Lafayette,Êl 4-,
■ ANNONCES'. Passage. Vei'deau,23 ;
Nous commencerons demain, samedi
dans le numéro portant la date du l er sep-
Iombre,- un' nouveau, roman de notre
collaborateur M. Xavier de Montépin.
C e médecin des foies
de l'auteur populaire du
F*a Majesté'l'Argent, est appété-'à'Un grand
retentissement. ; , ;. ' : ■ • "à
VENDREDI 30
. .-.Àbonneiaejits,. Déjparfc..
TROIS MOIS
SIX MOIS _i
ITJ AH
: 6FR. '
12 m.
24 Ht.
. QUOTIDIEN, '
UN NUMÉRO : 5" CE-NTIMES
Les mamiscrits flép osé sBe s£p.tp;tsT.eP(Ia s ;
'.Ai ornements
trois mois..;....
■' se Mois'.'.-!.
UN AK....
Paris
5 m.
■■ 9 rit # '
18 m.
. s* "
SAMEDI 31 AOUT '1873
Numéro 5727
SEIZIÈME ANNÈa
4 bilité des institutions et le fonctiomiemejïf iàvec dévofôppemeat.Ia carrière de M. Tiiiers
LE PARLEMEtîT EN
Nous arrivons de plus en plus aux mœurs
de la liberté. '
Les aonnri.es politiques saisissent toutes
les occasions de faire entendre des ventes
utiles ; pendant les vacances parlementai
res ces discours ont l'avantage de ne pas
Lasser le paye ,s'endormir dans le ; silence,
l'indifféreïice et l'oubli. • y ;. - ...
• Un grand acte politique sera accompli
lans quelques mois : leSj élections sénatOr
îialfeS. * * ' J
• Ge.dQit-être-la .préoccupation constante
âc la France, carde ces élections dépend sa
sécurité définitive.
Si, comme nous l'espérons, le Sénat ac
quiert une majorité lepubiicaine, les con-
llits cessent', l'accord: se. fait: et .nous en
trons dans, une phase nouvelle, toute d'a-
paîsemènt et de-confiance. : , . ,
Les partis hostiles, déjà convaincus ..de
leur-impuissance pai? favortemeiit d'une
seconde union conservatrice, n'auront plus
inèpiela possibilité d'agiter le pays et de
iinquiéter. 1 s. s
Ces idées, nous les avons exprimées, nous,
les avons, développées, nijus les avons pro
pagées • elles ont plus do force probante
juand elles sont soutenues car les hommes
jui sont at^ pouvoir et qui" ont reçu man-:
lut de: leurs concitoyens.
On nous saura gré, après le discours de
M. de Marcère, de publier les discours pro
noncés à Laon par les trois sénateurs de
l'Aisne, dans un banquet qui leur a été of
fert à l'Hôtel de Ville. , ! .
M. ; "VVaddington, ministre des affaires
étrangères, a dit 'ce t^ue. sera la France
spi'ès les élections sénatoriales. t , .
• • M: aîénri Martin a parlé' en -tèrmes"énius
de M.iTbiers dont l'exemple de modifica
tion moraje et- politique doit être ;suivi ;
enfin. Al, de Saint-Valiier notre ambassa
deur-^ Berlin* a montré là 'France rentrée
clajis le concert européen, précisément parce
que ses institutions se raffermissent.
Ces trois discours îorment un tout dont
la résultante est un excellent plaidoyer en
faveur des élections sénatoriales républi
caines.' - • ; t. g.
Discours de SI. Waddbiglon
'• Voici -la partie essentielle du discôurs du ministre
ics affaires étrangères : • ' . s
Il y ' a quelques jours, je vous parlais du
t'. aité de Berlin et'de la part que la France
V avait prise ; je ne reviendrai pas. aujour
d'hui sur ce sujet et je me bornerai àyous
répéter que, malgré quelques résistances
et quelques difficultés en Orient, je con
sidère la paix générale de l'Europe comme
absolument assurée. : ...
" Mais, que le pays ne s'y trompe pas ; pour
que, le -gouvernement. puissé exercer la\i
qu'il puisse afîermir .et , -rendre. '(ïùrâbt§ v la
confiance que Iui'témoigiïent d'autres, gou
vernements, il faut .qu'à l'intérieur la sta'-
1er de. M. Thiers, sinon avec toutes lesi
hautes conditions que réclamerait .un.. tel
sujet", du moins' avec le sentiment profond
,du rôle de M. Thiers dans notre existence
■nationale 1 et de.',la reconnaissariceque lui'
doit notre patrie'.',., . . , '
N,otre grand'.cçrp's .littéraire', messieurs,
m'a conféré uii 'bien périlleux nohneur. Ce
ferait une grande entrepris^ que d'éxposer
/In rr/i l'An « h n t Ya rî A HT 'Ph î a iifi
Régulier et sans secousses dp la Constit
lion soient absolument'gâraiitis. Faites-rn.
Se la bonne pûlitiqùe,* a-t-on dit souvent, et
|e vous ferai de bonnes finances ; faîtes de
■la bonne pdlitiqu'e à l'intérieur, vous dirai-
je à moû tôur, et la* honne politique exté
rieure vous viendra par surcroît. •
Ces considérations ont d'àutantplus d'Jm-
portanço que "bientôt les électeurs séftàtô-
ria'ux vbnV être appelés à renouveler'un
tiers du Sénat, et c'est d'eux que v-a dépen
dre l'établissement de l'harmonie entreTps
po,uvoirs.publîcs et lé fonctionnementhor-
' 4 mal de la Constitution qui nous régit.
En effet, la Constitution a établi qu'à côte
de la Chambre des députés, issue directe
ment du suffrage universel, et composée én
génél'àï d'éfléments plus jeunes, plus àctifs, :
plus ardents, moins expérimentés,Id y au»
rait une seconde Assemblée formée d'h-om*
ines ^us âgés, ayant-une plus longue pra
tique .des.affairés, moins portés auX inno--
vations et aux réformes prématurées. Elle
à voulu que le. Sériat'eût auprès de laGhaSi-
bre toujours le rôle de frère aîné, de Con
seiller bienveillant et écouté, N afin de pou
voir quelquefois lui servîr de frein et la
faire revenir sur des décisions précipitées.
- Pour que le Sénat puisse remplir cette
fonction, si essentielle dans tout,gouverne
ment régulier, il faut qu'il "soit ! un trein
amical et non pas un-censeur hostile.
<: On 11e saurait dire qu'il en ait toujours'
été ainsi dans ces derniers temps ; la Gham^
bre a souvent accueilli avec impatience les
résistahceS du Sénat, pa'r.ce qu'eHe a pensé
qu'elles étaient dirigées plutôt contre:nps
institutions républicaines: que contre telle
ou telle, théorie .administrative.:,ou> finan-
cicre. Il faut que .cet éta t de clioses "Ç'esse, et
c'est aux électeurs , sénatoriaux à y mettre*
lin'en nommant des sénateurs bien résolus
à lafois à.soutenir ; la République'et à. con
sacrer à son affermissement et, à sa prospé;
ri té leurs lumières et leur expérience.
- C'est à ce prix, messieurs; que la France
pourra s'assurer la paix intérieure et la sta
bilité du régime républicain ; ce sera le
•rôle du Sénat, renouvelé et retrempé dans
le suffrage des électeurs, d'écarter . toutes
•lesexagératioûs de droite, et* de ga'uche et
•de maintenir'la République dans les voies
de la sagesse et de .la modération.
Une'fois ce résultat solidement acquis, la
politîc{u& extérieure: sera singulièrement
facilitée, elle" se ressentira bien vite de la
stabilité intérieure ; le.bon vouloir général
que nous rencontrons en Europe 11e fera
que s'affermir et la France reprendra rapi
dement sa position d'autrefois.
Ii> ïiiiers et la' XtéjraSiliquè
M. Henri Martin, de retour d'un voyage d'explo
rations en friande, où, dit-ïl, il a retrouvé la France
toujours aitaé« et estimée, trace de M. Thiers le ra
pide et saisissant, portrait .que voiGf: [,
Aux hommes qui continuent, devant l'Eu-
rope, la politique de M. Thiers, qui la met
tent sagement et fermement ën action, vous
associez celui qui ne peut qu'essayer de par-
dans une histoire de sa vie et de son temps.
Mais,, con^ment Concentrer dans quelques
pagës cêtte carrière qui est presqu'un siecle
n'hicîriira ' îi-hiTooc rjanHanl-.
ce qu'il terminât; trop, tôt encore, cette lon
gue série d'actions, et' dé' pensées en Se fai
sant, à ' sâ dernière heure, lé conséillôr de
l'avenir,, que l'avenir écoùtéra. * : ,\
" Ce'n'est niie "lieu,:. 4i l'heure d'abonder
cet océan de souvenirs ; il, m'est pourtant
impossible de rtô pas én rappeler quelques-
uns en quelques mots. * v • •
.Et d'abord, une observation qui rentre
dans lë seûs dés éxcèllehts conseils politi
ques que nous donnait; il'n'y a (ju'un mo-
men tj notice cher ministredës àffaires étran
gères; Avèc 'ùa caractère'
durable, en France, comme Washington
:l'a été;dé la République en Amérique.
Ni l'un ni l'autre, cependant, n'était né
'r'êpii'blïcàin'; Washington était , en prenant
le mot dans son meilleur sens, un aristo
crate. Il eût.été, dans une autre situation,
l'homme de là monarchie constitutionnelle
à l'anglaise ; eli bien ! il s'est fait le fonda
teur de 1^. première grande République vrai
ment démocratique quiiait- paru dans s le
monde. v Il y était venu, non par sentiment,
non par-entryînement, inais . par M ^raison
réfléahië qui mène àuxirésolutibnis sur les
quelles on ne revient jamais.
C'est là , messieurs ; c'est là aussi' l'Mstôïre
de M..Thiers.;avec une nuance toutefois :
M. Thiers , avait derrière lui les précédents
de laïllevotatiort; lirait l'enfant, dela. Ré-
vorûtfon ; il voulait l'être, et ne renia ja
mais sa mèrev l.ar,s. mème: , qu''il"était le plus
séparé dans les faits des partis avancés qui
voulaient continuer e t achever la Révolution.
M. Thiers avait cru possible de donner à
la Révolution la formé monarchique cons-
tituti'onnellé ; le jeune journaliste du Na
tional avait conçu et. exprimé la pensée qua
le député, que lê nriçis;tre essaya de-réali-
ser pendant le régné de Louis-Philippe ;
£§tte r peusée,î\lr l'avait ; résumée;,en 'deuix
mots rie roi règne et ne gouverne pas- çon-^
dition indispensable de IMrrésponsabiliiê
royale. • . . . ■
. Ce système, pratiqué avec succès .terrBeJ-
gique, a échçue en Frarjce. On sait com
ment s'écrpuia le régime do. Juillet/.et j
quelle jCrisé la, France eut ,à, traverser le '
lendemain.. On revit alors ce quîayaient vu
les jours terribles de la grande Révolution :
des hommes entre lesquels, on peut dire
qu'il n'y avait qiie des 'nûancés se séparè
rent comme s'il y avait ëu ; ëutre eux des
abîmes ; M.* Thiers et ses amis, d'un côté ;
le général Gavàignac et les siens, de l'au
tre. On ne s^ntr'extermina "point comme
ep 93 ; mais on rompitj^et les egnséquepees
furent lés mûmes pour le retour du despo-
tisme.-:- - ; ' ' : . , \
, Après dix-neuf ans, la - France retrouva,
dans une nouvelle cri se'bien plus formida
ble que celie. de 1848, avec la division des
partis comme en 1848, la guerre étrangère
'et Pinvasion en plus ; une. crise qui ;sém-
blait devoir : être l?ané.antissement de la
France. ..■■■ ■
- Ah.! .c'est ici qu'est, la. vraie, l'impérissa
ble gloire de M. Thiers. Savoir profiter da
sa propra expérience^ les circonstances i'u-
nesttfs se (renouvelant; n® pas rôpraiulre. .1»
route qui n'a pas mené au but ; savoûycLans
A a A ' ^ i'A« », rrt'i a
FEUILLETON DU 31 AOUT 1878
- 65 ■
VjN BOURREAU
DEUXIÈME PARTIE
' ' f II
' £ib ' : syst'èmé. des égouts de Pari? a prévu
♦îeux' 'cjftégorie^ parl'aitement, distinctes :
les ëgouts proprement dits et les collecteurs.
Les çgoUts passent sous nos. rues en re
cueillant les eaux souillées et les condui
sant dans les- collecteurs,, qui les, emportent
îu loin, i tes égouts, dit M. JUaxime Du
j:imp, sont des rivières qui se jettent'dans
es collecteurs, qui sont des fleuves. » On
1 5cut comparer l'ensemble à un squelette de
.' ;oisson : l'épine dorsale, c'est'le collecteur;
:cs arêtes qui s'y. emmanchent, "sont les
§,gouts v ... , ^
: Les collecteurs sont au nomb'ré'de trois :
ce sont les grandes artères souterraines de
ï\ar;s. On pourrait ' également comparer
Î'ensemble4u système à une immense pieu
vre, dont les innombrables : tentacules vont
recueillir tous jes d'étri tùfe dé la grande ville.
•*. Quand on-'se ^rappèlle; ce Vqu'étaienries
Çgouts de Paris d'aiitrëfôjs, oh reste fî-appè
d'admiration devant le travail'accompli.
; 'Naguère eneose^ c'est«à?dira avant iS?5^
ces souterrains étaient construits' en moel
lons, pierre molle facilement pénétrée par
l'hiimidité, qui la désagrégeait et néce^si-
.t%it!,dës réparations continuelles. Depuis,
on.'a substitué la picrre'meulîère,.qùioffre
"de roïnarquàblës quaiités.de résistance.;
C'est vers 1855 que les galeries furent
révStues d'ûiïparement' dè ciment hydrau-
cile par Vétiibiisscment de banquettes dont
là largeur est toujours,calculée de manière
& faciliter le néttoyago' permanent,'... 7 .
: Nos :dëui voyageurs s'étaie»t résolùment
engages sbu'sla vôù'té sombré'; le courant
de l l ea,u y entretenait un murmure continu,
etTôh'se' fut cru au; bord d'un véritable-ca-
nal coulànt sous un'tunnel. ! . . . .
" 'Au'surplus, l^>bs'cuiïtô n'était pas' préci
sément-complète,. et de loin en , loin on
voyait : filjti'er,quelques faibles "rayons tomT
bâtit du Mût' dés regàrds *ou phits, "que la
sollicitude administrative a* ménagés dé
"distance en distance, et qui.communiquent
avec-l'air extélïeiir ; par;,ces bouches dont
ntins.àvoris" parié- plus haut,
Selon quel'égout eit plus ou moins large;
que la.pente .çst jjlus ou moiiîsinciinéê, 011
a niûitiplié'ii^ J re5ar.ds-d^-cinqùaritë ën'cïn-
qunnte in^tres^.de cent en cent mètres." %e
nombre dé^céS'regards est.considérablë'iL
en existe aujourd'hui 6,730/ ' . -
.L'Américain np.se lassait)pas d'admirèr»
vqus'
et dé temps à âhtre^ il arrêtait son compa
gnon pour l'interroger sur, certains faits?
singuliers qui paraissaient particulière--
mèntl'intéressei%: " : ,• •■". :
; . A uii môdient, il avait.suspendu sa pià'r- :
chë, et s'était retourné vers l'égouttier.,
• —Et ceci?- démanda-t-il<• eh;désignaht
à la lueur incertaine du jour glissant d'un
regard,' quelques faisceâûx grisâtres' qui
avaient l'air de fagots de sarmedts.,.., ,
— Cal., répbndit:. l'egouttier... 5
voyez... c'est enveloppé de gutta-perç_
ce sonst les fils du télëgraphé'.electrïqùe..
—.Et" «'cette sifflem'éht que j'ëntèhdai?...»
— C'est ua chariot ' de cuiVre, ; qui passe
daris ce lon^ tube, ét contient les dépêches
expédiées pat le -télégrapht: pneumatique.
— C'était vraiment-merveilleux !'
» —, J^'est-cé ,pas, 'miiord ? ; ,
; Ils continuèrent ainsi pendant deux heures^
observant tout, expliquant tout, franchis
sant des passerelles jetées, sur le canal, pas
sant du §rànd collecteur dans les êgquts,
s'aventuranl dans les rècoins.les plus té-
.nêbreux, sans éprouver la moindre lati
tude ni le moindre eprim. ' ' f \ •
Si l'Américain était infatigable, l'égoùt-
tier ne l'était pas moins: '
; Toutefois, J âii bout de là deuxième hehre,
l'Américain tira sa montre de,sa poche, et
âlluma une bougie pour voir.
Il fit un mouvement. : . ' 1
— Trois heures, murmura-t-il avec tm,
ixaut-le-cQrpa,,. ., • f . '
par l'obstination orgueilleuse du passp.
l'eStrémité f de la viè^ se refaire uu.hommo
nouveau ; voilà>ce qui est grand et rare er.^;
tre toutes choses ; voilà ce qu'a fai t M. Thiers.
La discorde était dans le-pays;il a prêché
l'union. Il avait été l'homme de la Monar
chie constitutionnelle; il démontra'à sas
; amis, aux vétéraps des libéraux de 1830,
l'absolue nécessité de la République ; il rfe
concilia les- hommes ou les héritiers do si
hommes qui s'étaient combattus de 1830 à
1848, de 1848 au fatal 2-décembre.,
Gomment s'est-il attaché ceux qui avaient
été, je ne dirai pas ses ennemis, mais ses
adversaires ? , •
Par l'évidence du profond patriotisme qui
remplissait son àme tout entière !
J Je l'ai'vu pleurer deux fois, cet hommj
gue tant d'événements et tant d'années sem
blaient avoir endurci contre tous lesi'coup;
du sort ; c'était quand il vint nous rappor
ter, à Bordeaux, le funeste et nécessaire
traité qu'il avait dû signer àVersailles.poui
sauver les débris de la France : et c'était
lorsque, pendant la .guerre civile, il crut,
un mat|n, qu.e le Louvre brûlait.
Je l'ai vu pleurer sur la grandeur politi
que,'et sur la grandeur intellectuelle "de la
Frailce, livrées toutes deux au fer et au feu.
» Voilà pourquoi je l'ai aimé! Voilà pour
quoi vous l'aimiez tous I Voilà pourquoi
nous soutenons et nous soutiendrons tant
qu'il sëra en nous l'honneur de sa mémoi
re ; et, en co qui regarde mes deux collè
gues et moi, eux, en marchant sur -ses. trp->
J0.es, en- y cpntinuant de réaliser sa pensée^
'dans l'active direction de nos intérêts" na
tionaux ; moi, en parlant de luile moins
indignement qu'il 'me sera possible, et,
dans la mesure de mes forces, en lui ren
dant témoignage dans l'histoire.
La France et l'Egraugrer "
* M. de Saint-Vallier, enfin, fait entendre les ras
surantes affirmations que voici : ,. ;
-' En nous parlant tout à l'heure de son ré
cent séjour en Irlande, M. Henri 1 Martin
disait qu'il, n'y a plus aujourd'hui, en ce
temps de rapides communications, de longs
voyages ni de longues distances entre les
nations, et Un instant auparavant, moh
cher ministre et ami, M. Waddington v ea
conseillant à. nos concitoyens la prudence
ët la sagesse- dans là politique ^intérieure,
ajoutait que c'est la première condition dos
bonnes relations extérieures et d'une situa
tion satisfaisante à l'étranger. Permettez-
moi d'unir "ces deux idées pour vous dir.j
qu'aujourd'hui chaque secousse, chaqûë
agitation, à l'intéiieur d'un grand pay.=j
comme le nôtre, a immédiatement son con-
tre-coup-à l'étranger où elle réagit sur, no,-
tro position,'sur, nos rapports, sur..la 80'i-,
di'té et la sécurité de nos relations. ; 1
Oui,, messieurs, il 11e faut pas nous U
dissimuler, l'harmonie, l'accord et lamo-
' Et il regarda l'égoutîier qui ?e-tenait de
vant lui et cherchait, de son côté, à distin
guer ses : traits.
L'échange, des doux regards fut rapuie
comm'c réclail 1 .,,et chacun dos deux hommes
garda son impaSsibilijté.'comme si rien ne
s'étàit passé. - *'• ' • ' ''• V.*'.
>. -t Aohtrois heures, répéta l'&mériçain
en remettant sa montre dans la poche do
sop gi'et, il devait être temps de rentrer/.
" — Vous trouvez, inïlord? \
; — Cette , petite promenade avait exciU
l'appétit à moa !., . •
. — Comme vous voudrez.
• îlry avait peut-être par ici{>une sortie ?
— Précisément. ' '
—.Ce était tout à fait favorable. 1
, — Alors, nous sortons ?...
— : Je: serai; Ai eftet, bien contenit, maii
auparavant, je désire vous laisserjune tê<
moignage de ma satisfaction.
r Et il, mit.la main à sa poche pour y .'cher
cher son porte-monnaie,
ii'égout'tier l'observait avéc intérêt.
\ous faisiez là une métier qui est bien
dur, dit encore l'Américain.
' —Oh! vous savez, répondit l'égouttier, il
faut vivre.
■ — Et.puis, il y a du danger. y '•
—■ On peut tomber dans cette canal mah
propre..., . : ,
' — Boni on a le pied marin. .
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