Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1878-08-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 10 août 1878 10 août 1878
Description : 1878/08/10 (Numéro 5706). 1878/08/10 (Numéro 5706).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5937387
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2008
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AMMSI^\TIQN & REMGTION.
. -. J • à-Paris,rue Lafayette,61'
; "ANNONCES '.fessageMpr: JM
; 'iioiméiaeafe' /Péjârfc. :
> IROISMOIS....... ; :6 p..
- :12 ïR.i
•' USAIT...;.. 24TR.
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
Abonnements Paris
. 5,r&,
' 9 te,
18 FR.
TROIS MOIS
SIXMOI9.......
; I ON'Alf.
SAMEDI 10 AOXÎT 1878.
Numéro 5706 ;
SEIZIÈME À-NN$E '
„0f J
- VENDREDI 9 ÀOI|!Tj.$E8:7]
AU CIRQUE FEfêpMg
3rsistenMœ,^oA-
iiia on dcvajt s'y- attenqre, la réunion géné
rale aescochersétantanrioncéepour le soir.
Il ne s'est pas iffoddit d'incident^ '
La Compagnie 'générale des Petites-Voi
lures a-fait afficher hiermatin, sur lesmurs
de Paris, l'avis suivant :
« Toute personne capable de. conduire une
voiture et connaissant bien Paris peut se
présenter, munie d'un certiiicat d'identité et
d'une attestation.constatant qu'elle a con
duit,; pour être embauchée immédiatement,
dans l un des établissements suivants :
(Suivent lés adresses des 17 dépôts.)
Cet appel a été entendu, mais n'a pas
donné detrès bons résultats. Pour être co
cher il faut non-seulement savoir conduire,
niais encore savoir harnacher et désharna-
cher un cheval j mais encore et surtout bien
connaître Paris.
La chambre syndicale des cochers, qui
s'est réunie hier, à trois heures et demie,
en son local, rue de Rocroy, a fait afficher,
au cirque Fernando, l'avis suivant :
« Les assistants sont priés d'observer le
plus grand calme, qui est indispensable à
la libre fet prompte discussion.
» Aucun orateur ne pourra prendre la
parole avant son tour. •
» Les interruptions sont absolument in
terdites. ' • -
» Tout provocateur de tapage sera immé
diatement prié de sortir. »
C'est tout ce que la chambre syndicale a
fait pendant la journée ; ses membres n'ont
pu se mettre d^accord sur un programme
de discussion,
Au cirque Fernando, l'ouverture de la
séance, annoncée pour huit heures, a été
retardée de quart d'heure en quart d'heure
a'a eu lieu qu'à dix heures.
11 est juste dé dire cependant que ce re
tard ne provenait pas du défaut d'entente
de la chambre syndicale.
Celle-ci avait terminé son travail d'élabo
ration vers sept heures et demie. La vaste
salle du cirque Fernando étaitcomble; tout
le monde attendait sans impatience.
Au dehors la foule était énorme et très
calme également.
Chez tous, assistants et curieux, un mé
mo sentiment: le désir de voir terminer la
grève.
M. Moritz,frère du secrétaire de la cham
bre syndicale, - a été nommé président de
l'assemblée.
Il a prononcé un discours dans lequel,
après avoir remercié le préfet de police de
l'autorisation donnée à la réunion, il a an
noncé que la Chambre syndicale, tenant
compte des réclamations des diflérents dé
pôts de la Compagnie et des loueurs, avait
drossé nn programme général dont voici le
texte, programme qui n'est qu'un thème
nour les délégués dont il sera question tout,
a l'heure.
_ 1° Demander'ponr les chevaux une nour
riture et une litière convenables.
2° Que la caisse de la société de secours
mutùe'ls de la Compagnie soit remise aux
mains, dés sociétaires, qu'aucun employé
tjM soit forcé d'en faire partie et que chaque'
»sSciétaire qui quitte la, Compagnie' puisse
"Continuer d'en faire partie en. payant .sa co
tisation.
/p'3° Travail à la planche réglé par un jury
«composé de patrons et 4e .cochers ét'.bàsé
surlës livres dês 'pâtrônS' des'années pré
cédentes, la planche , faité pour chaque mois;
(on sait que le travaifà la çlarfche consiste
dans la fixation à l'avance ae la somme que
le cocher doit rapporter).
4° La durée de la journée'de travail, c'est-
à-dire tout le temps compris entre la sortie
et la rentrée au dépôt, fixée à 14 heures.
5° Chaque cocher aura droit à deux jours
de repos par mois.
, 6° Les délégués auront pouvoir de faire
toutes les démarches nécessaires pour les
intérêts de la corporation. '
Ce programme" a été voté sans discus
sion article par article.
On remarquera qu'il est beaucoup moins
étendu que le manifeste de, la chambre
syndicale.
Il a été procédé à la nomination des délé
gués, un par dépôt de la Compagnie, soit
17, et 4 pour les cochers des loueurs.
Tous les candidats qui s,é sont refusés à
défendre le travail à la planche, — la
grpsse question, celle qui divise le plus la
corporation dos cochers, — ont,été écartés.
Les délégués sont, ponr les cochers de la
Compagnie : MM. Bàrronié, Mermet, Cuisi
nier, Dumas. Privât, Chazit, Lecoq, Lefeb-
vre, Pinart, Tronchet, Mazure, Minet, Jolly,
Simonin, Rousselot, Martin, Michel. (Les
noms des délégués des loueurs nous man
quent.) , ,
Combien de temps vont durer les négo
ciations des délégués ?
Nous l'ignorons ; mais il nous paraît pro
bable qùeles cochers reprendront leur tra
vail pour donner une preuve manifeste de
leur bonne volonté et de leur désir d'un
arrangement.
DERNIERES JOUVELLES
Notre correspondant particulier de Lyon
nous fait connaître, par le télégraphe, la
situation dans les centres industriels de la
région:
A Saint-Chamond, les teinturiers sont
rentrés sans conditions dans les ateliers;
les patrons allaient réorganiser leurs ser
vices avec des ouvriers étrangers.
A Firminy, la grève des aciéries Dorian et
Holtzer est inexacte; seulement des puddlers
ne pouvant obtenir une augmentation de
salaire sont allés travailler* à Lhorme et à
Terrenoire.
A Saint-Etienne, le syndicat des mineurs
les dissuade par une proclamation d'une
nouvelle grève ; il saisira le Parlement de
leurs griefs.
C'est par suite d'une erreur de copie que
le département du Puy-de-Dôme a été ou
blié dans rénumération des départements
auxquels s'adresse le manifeste des séna
teurs et des députés relatif! aux prochaines
élections sénatoriales.
Le Puy-de-Dôme aura, en efîet, un séna
teur à élire au mois de janvier 1879.
, t Rouen, 8 août.
M. de Freycinet, ministre des travaux pu
blics, accompagné des délégués de Rouen
ét dû "Havre, est "parti aujourd'hui à bord
de l'Elan, descendant la Seine jusqu'au
Pavre, où il arrivera à, six heures.
: j Le ministre des -travaux -publics s'est ar
rêté à Honfleur, où un lunch a été offert à
Tllôtel de Ville. ^ - ; ' " : ' ' -
-M. de Freycinet,, dans sa réponse au maire
t'exprimaient l'intérêt quHl porte aux tra
vàûtprojet«s4f intéressant là ville.
t ■ Le Havre, 8 août.
M. de Freycinet à été reçu à son arrivée
sur le débarcadère de l'avant-port par toutes
les autorités et au milieu d'un grand con
cours de population.
■Une réception chaleureuse lui a été faite.
M. de Freycinet s'est rendu à la sous-
préfecture, par la rue de Paris, qui est
toute pâvoisée. * ' <;
Le ministre ira ensuite au banquet qui
lui est oflert à huit heures à l'Hôtel-ae-
Ville, par la chambre du commerce.
La Volhszeitung , de Berlin, apprend que
le conseil desministres s'est prononcé pour
l'exécution de,l'arrêt du tribunal de Berlin,
qui condamne Hœdel à la peine de mort.
Elle constate que le prince de Bismark sur
tout, a fait dans ce sens des déclarations
catégoriques.. D'après ! le même journal, le
chancelier.de l'empire aurait même ,dit, à
cette occasion, qu'il était opposé en prin
cipe à la commutation des peines.
Une dépêche de Londres annonçait hier
après midi, d'après un télégramme publié
par le Daily Çhronicle, qu'un attentat avait
été dirigé, à kissingen, contre le prince de
Bismarck, et que le chancelier de l'empire
allemand avait été atteint.
Cette nouvelle a causé une vive émotion ;
jusqu'à présent elle n'est pas confirmée.
A l'ambassade allemande onn'a reçu au
cune dépêche ; l'agence Havas nous trans
met le télégramme s,u,iv.ant:
Kissingen, 8 août, 8 h. 54 soir.
La nouvelle relative à un attentat qui au
rait été commis sur la personne du prince
de Bismarck èst dénuée de tout fondement.
Le prince chancelier est en bonne santé.
aussi rares que pos.sible, et rappelle 6Ùr ce
point to,utpryotre.a,ttëntion.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
M. le ministre de l'intérieur a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 6 août 1878.
Monsieur le préfet,
Il arrive quelquefois que les conseils gé
néraux prennent des délibérations en oppo
sition avec les prescriptions de la loi, ou
sur des matières ne rentrant pas dans leurs
attributions.
Lorsqu'il s'agira de décisions devant en
traîner une mesure d'exécution, je ne pour
rai nie dispenser de la déférer au conseil
d'Etat ; mais ces décisions, qui se rapportent
le plus souvent à des autorisations d'oc
trois ou à des sectionnements de communes
en vue des élections municipales, sont pres
que toujours le résultat d'erreurs involon
taires. Vous les préviendrez facilement en
présentant à l'assemblée départementale des
dossiers bien préparés et accompagnés de
renseignements précis sur la législation-.
- J'attache une grandeimportance au point
de vue de l'autorité et de la dignité des
conseils généraux, à ce que les suspensions
et annulations de leurs décisions soient
l 6 g
tràtièn 1 à tohjoursla iâculfâ de.lè^c^^'sidé-
rer comme non, avënues,',èt ce. serait :Çtièl-
quefois lêtir attribuer trop: d'importance
que:de recourir^. poto les' ànùtor,,à tin dé
cret rendu en cdnse.il d'|5tat; ;,
je nie réserve à'examihe£;!ë eas;é<3iéant, ;
le parti à prendre à cet égard ; mais'you? ''
devez toujours signaler a l'assemblée dé-
partementalèle caractère illégal des rlropô- :
sitions de cette naturequi lui seraient sou
mises, lui demander de les écarter par la
question préalable, et, dans le cas ou il ne
serait pas tenu compte de vos observations,
en réclamer l'insertion au procès-verbal., -
Recevez, Monsieur le prefet, -l'assurance
de ma considération distinguée.
Le ministre de l'intérieur,
E. DE MARCÈRE.
CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
Séance du 8 août 1878
M. Engelhard demande à M. le préfet de police
comment il envisage la situation faite en ce mo
ment aux habitants par. suite de la grève des
cochers.
M. le préfet de police répond qu'aujourd'hui le
monopole 'n'existant plus,, L'administration n'a
pas à intervenir dans cette grève il ne peut que :
1° assurer la liberté du travail, et pour cela il a
fait surveiller les abords des locaux fréquentés
par-les, cochers et- arrêter un certain nombre
d'individus qui paraissaient être des, meneurs ;
2° à faciliter aux intéressés la voie des arrange
ments, et pour cela M le préfet de police s'est
empressé de donner l'autorisation qui lui avait été
demandée pour une réunion qui doit avoir lieu es
soir au cirque Fernando.
M. Maillard voudraitque le nombre des stations
fût augmente ; il appelle notamment l'attention
du conseil, dans l'intérêt des cochers, sur l'ordon
nance de police du 26 mai 1866, qui oblige les co
chers à marcher à toute réquisition, quelle que
soit leur place dans la station. ,
M. le préfet de police dit que l'administration a
considéré comme indispensable l'obligation de
marcher à toute réquisition ; c'est le seul moyen
de protéger le public contre une tyrannie insup
portable.
Sur la demande de M. Engelhard, et dans le but
d'éviter de pareilles grèves, le conseil renvoie à
la 3* commission l'étude de la question de savoir
si le compteur kilométrique ou le compteur ho
raire peut être rendu obligatoire comme mode de
contrôle des voitures.
M. le préfet de police annonce ensuite que, se
conformant à une nouvelle étude de la question
faite par M. le ministre du commerce, il a pris un
nouvel arrêté qui sera affiché demain, et d'après
lequel l'obligation de museler les chiens ne sera
pas maintenue.
Une subvention de 2,000 fr. est votée en faveur
du comité d'organisation du congrès internatio
nal d'enseignement.
Est autorisé l'achat, moyennant la somme de
107,260 fr., de trois lots de terrains destinés à l'é
tablissement d'un gymnase au, collège Chaptâl.
M. F. Combes annonee que l'administration a
décidé que l'indemnité de 10 0/0 allouée, pour la
durée de l'Exposition, aux employés de la Ville
ayant moins de 2,400 fr. serait payée aux insti
tuteurs-adjoints et institutrices.
r FEUILLETON DU 10 AOUT 1878
— 44 —
UN BOURREAU
PREMIÈRE PARTIE
XV
— Suite —
La femme du bourreau savait peut-être
fa cause secrète du chagrin qui s'était em
paré de Karpol à la pensée d'une sépara
tion, et, dès ce moment, sans doute, elle
ivait son idée en agissant comme elle le fit.
Karpol n'y vit pas si loin!—Il restait
auprès de Jacques ; il allait continuer de
vivre eu compagnie de Roma ; on parlerait
quelquefois encore de l'ancienne profes
sion, et il ne chercha pas à analyser plus
profondément l'immense satisfaction qu'il
recueillit de ce résultat.
Il vécut donc en tiers avec ses maîtres, il
orenait ses repas avec eux, et le plus sou
vent on lui attribuait un petit logement
ians quelque coin de la cour ou du jardin.
Toutefois il ne reprit pas tout de suite la
.ibre disposition de son esprit... Le mal
heureux avait la nostalgie de son ancien
métier, et plus , d'une fois Jacques le
surprit assis, sombre et pensif, dans un
t îgle de sa chambre, rêvant à la vie d'au-
ceiois entrevoyant dans le passé regretté
les émotions poignantes qu'il aimait, et
dont il était à j amais privé ! -
Mais à quelque temps de là son front se
rasséréna tout à coup, et le sourire reparut
sur sa face hideuse.
Il; avait trouvé l'exutoire qu'il cherchait
inconsciemment, et depuis lors il ne se
plaignit plus de son sort. .
Il ne sortit plus que rarement; on ne le
vit plus errer comme une âme en peine, et
Jacques Mayot ne connut que longtemps
après l'occupation nouvelle à laquelle il se
livrait.
Un jour, il pénétra dans sa chambre, et
il comprit !
La chambre était encombrée de pièces
de bois que Karpol travaillait avec tout le
goût, tout l'amour d'un véritable artiste...
Seul, avec une obstination, une volonté,
une énergie sans pareille,il avait reconsti
tué le fatal instrument, et il possédait
maintenant, chez lui, à deux pas de son lit,
une réduction de l'échafaud.
Jacques Mayot ne crut pas devoir élever
d'observation sur le genre de distraction
auquel s'exerçait son ancien aide ; ce der
nier fut laisse libre de vivre à sa guise et
selon sa fantaisie bizarre.
Cependant Karpol avait pénétré dans la
seconde pièce, et il s'était jeté sur une
chaise, à quelques pas de l'établi.
Contrairement à son habitude, c 'est à
peine s'il avait pris garde à l'outillage qui
eacombrait un des côtés de la chambre.
Quelque chose d'anormal se passait évi
demment en lui ; une pensée sombre pesait
sur son esprit et donnait à son regard,
d'ordinaire si mobile et si vif, une vague
expression de tristesse et de douleur.
Pendant quelques minutes il demeura
ainsi, ses longs doigts 'osseux enfoncés
sous son épaisse chevelure, remuant ses
grosses lèvres dans le vide, la lace pâle et
horriblement convulsée.
De temps à autre, il éprouvait comme un
soubresaut; sa poitrine* se soulevait près
d'éclater, et le sang affluait à la peau, injec
tant les yeux, gonflant les veines dù cou !
Alors ses ongles pénétraient dans lesàpin
de la table, et on entendait un rugissement
s'engager dans sa gorge, "
C'était effrayant !
Puis, tout d'un coup, presquesans transi
tion, une lividité cadavérique envahissait
ses traits ; une sueur abondante perlait aux
deux coins de sa bouche, et il laissait ses
deux bras inertes tomber le long de son
corps.
C'était navrant!
— Possible ! c'est possible! balbutia -t -il
bientôt, en remuant la tête... Et pourquoi
cola ne serait-il pas ?... Ah ! ce Serait à en
mourir !
Et il se tut .. une seconde à peine...
après quoi... il bondit de sa place comme
un tiîjre blessé, et se mit à parcourir la
chambre les dix doigts c&mme accrochés à
sa cravata au'lis décriraient.-
— J'étouffe !... de l'air! cria-t-il. Allons !
est-ce que je vais mourir, maintenant!
Mais jè veux vivre !... je veux.,. oui ! oui !
c'est cela .. c'est cela.
Il n'alla pas plus loin... la parole s'étei
gnit sur ses lèvres ; il tourna une ou deux
fois sur lui-même, et s'affaissa lourdement
sur le sol.
Il était évanoui.
Combien de temps resta-t-il dans cette
situation ?.. Il ne le sut jamais.
Quand il rouvrit les yeux, il était étendu
tout habillé sur le lit dans la première pièce
La lampe avait été placée près du lit. .
et à travers les derniers voiles de l'éva-
nouisseniént, il aperçut une- forme vague,
quelque éhose comme un fantôme, qui se
tenait à quelques pas, attentif et silencieux.
Il voulut se dresser sur son séant.
Le fantôme se pencha doucement vers lui.
Et alors seulement il le reconnut.
— Vous !.. vous !... dit-il avec une ex •
plosion de joie.
C'était Roma ! •
Roma mit un doigt sur ses lèvres.
— Ne bouge pas, dit-elle d'une voix ca
ressante, je t'ai trouvé tout à l'heure gisant
sur -le sol. . et je t'ai déposé sur ton lit .'.
tu me diras dans un instant ce qui t'est ar
rivé .. Ne parle pas encore; remets-toi :
puisque je suis là, 1 tu n'as plus rien à crain
dre.
L'invitation de Roma devait trouver.Kar
pol docile. Il était encore sou? l'iwpr?s«
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. -. J • à-Paris,rue Lafayette,61'
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> IROISMOIS....... ; :6 p..
- :12 ïR.i
•' USAIT...;.. 24TR.
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
Abonnements Paris
. 5,r&,
' 9 te,
18 FR.
TROIS MOIS
SIXMOI9.......
; I ON'Alf.
SAMEDI 10 AOXÎT 1878.
Numéro 5706 ;
SEIZIÈME À-NN$E '
„0f J
- VENDREDI 9 ÀOI|!Tj.$E8:7]
AU CIRQUE FEfêpMg
3rsistenMœ,^oA-
iiia on dcvajt s'y- attenqre, la réunion géné
rale aescochersétantanrioncéepour le soir.
Il ne s'est pas iffoddit d'incident^ '
La Compagnie 'générale des Petites-Voi
lures a-fait afficher hiermatin, sur lesmurs
de Paris, l'avis suivant :
« Toute personne capable de. conduire une
voiture et connaissant bien Paris peut se
présenter, munie d'un certiiicat d'identité et
d'une attestation.constatant qu'elle a con
duit,; pour être embauchée immédiatement,
dans l un des établissements suivants :
(Suivent lés adresses des 17 dépôts.)
Cet appel a été entendu, mais n'a pas
donné detrès bons résultats. Pour être co
cher il faut non-seulement savoir conduire,
niais encore savoir harnacher et désharna-
cher un cheval j mais encore et surtout bien
connaître Paris.
La chambre syndicale des cochers, qui
s'est réunie hier, à trois heures et demie,
en son local, rue de Rocroy, a fait afficher,
au cirque Fernando, l'avis suivant :
« Les assistants sont priés d'observer le
plus grand calme, qui est indispensable à
la libre fet prompte discussion.
» Aucun orateur ne pourra prendre la
parole avant son tour. •
» Les interruptions sont absolument in
terdites. ' • -
» Tout provocateur de tapage sera immé
diatement prié de sortir. »
C'est tout ce que la chambre syndicale a
fait pendant la journée ; ses membres n'ont
pu se mettre d^accord sur un programme
de discussion,
Au cirque Fernando, l'ouverture de la
séance, annoncée pour huit heures, a été
retardée de quart d'heure en quart d'heure
a'a eu lieu qu'à dix heures.
11 est juste dé dire cependant que ce re
tard ne provenait pas du défaut d'entente
de la chambre syndicale.
Celle-ci avait terminé son travail d'élabo
ration vers sept heures et demie. La vaste
salle du cirque Fernando étaitcomble; tout
le monde attendait sans impatience.
Au dehors la foule était énorme et très
calme également.
Chez tous, assistants et curieux, un mé
mo sentiment: le désir de voir terminer la
grève.
M. Moritz,frère du secrétaire de la cham
bre syndicale, - a été nommé président de
l'assemblée.
Il a prononcé un discours dans lequel,
après avoir remercié le préfet de police de
l'autorisation donnée à la réunion, il a an
noncé que la Chambre syndicale, tenant
compte des réclamations des diflérents dé
pôts de la Compagnie et des loueurs, avait
drossé nn programme général dont voici le
texte, programme qui n'est qu'un thème
nour les délégués dont il sera question tout,
a l'heure.
_ 1° Demander'ponr les chevaux une nour
riture et une litière convenables.
2° Que la caisse de la société de secours
mutùe'ls de la Compagnie soit remise aux
mains, dés sociétaires, qu'aucun employé
tjM soit forcé d'en faire partie et que chaque'
»sSciétaire qui quitte la, Compagnie' puisse
"Continuer d'en faire partie en. payant .sa co
tisation.
/p'3° Travail à la planche réglé par un jury
«composé de patrons et 4e .cochers ét'.bàsé
surlës livres dês 'pâtrônS' des'années pré
cédentes, la planche , faité pour chaque mois;
(on sait que le travaifà la çlarfche consiste
dans la fixation à l'avance ae la somme que
le cocher doit rapporter).
4° La durée de la journée'de travail, c'est-
à-dire tout le temps compris entre la sortie
et la rentrée au dépôt, fixée à 14 heures.
5° Chaque cocher aura droit à deux jours
de repos par mois.
, 6° Les délégués auront pouvoir de faire
toutes les démarches nécessaires pour les
intérêts de la corporation. '
Ce programme" a été voté sans discus
sion article par article.
On remarquera qu'il est beaucoup moins
étendu que le manifeste de, la chambre
syndicale.
Il a été procédé à la nomination des délé
gués, un par dépôt de la Compagnie, soit
17, et 4 pour les cochers des loueurs.
Tous les candidats qui s,é sont refusés à
défendre le travail à la planche, — la
grpsse question, celle qui divise le plus la
corporation dos cochers, — ont,été écartés.
Les délégués sont, ponr les cochers de la
Compagnie : MM. Bàrronié, Mermet, Cuisi
nier, Dumas. Privât, Chazit, Lecoq, Lefeb-
vre, Pinart, Tronchet, Mazure, Minet, Jolly,
Simonin, Rousselot, Martin, Michel. (Les
noms des délégués des loueurs nous man
quent.) , ,
Combien de temps vont durer les négo
ciations des délégués ?
Nous l'ignorons ; mais il nous paraît pro
bable qùeles cochers reprendront leur tra
vail pour donner une preuve manifeste de
leur bonne volonté et de leur désir d'un
arrangement.
DERNIERES JOUVELLES
Notre correspondant particulier de Lyon
nous fait connaître, par le télégraphe, la
situation dans les centres industriels de la
région:
A Saint-Chamond, les teinturiers sont
rentrés sans conditions dans les ateliers;
les patrons allaient réorganiser leurs ser
vices avec des ouvriers étrangers.
A Firminy, la grève des aciéries Dorian et
Holtzer est inexacte; seulement des puddlers
ne pouvant obtenir une augmentation de
salaire sont allés travailler* à Lhorme et à
Terrenoire.
A Saint-Etienne, le syndicat des mineurs
les dissuade par une proclamation d'une
nouvelle grève ; il saisira le Parlement de
leurs griefs.
C'est par suite d'une erreur de copie que
le département du Puy-de-Dôme a été ou
blié dans rénumération des départements
auxquels s'adresse le manifeste des séna
teurs et des députés relatif! aux prochaines
élections sénatoriales.
Le Puy-de-Dôme aura, en efîet, un séna
teur à élire au mois de janvier 1879.
, t Rouen, 8 août.
M. de Freycinet, ministre des travaux pu
blics, accompagné des délégués de Rouen
ét dû "Havre, est "parti aujourd'hui à bord
de l'Elan, descendant la Seine jusqu'au
Pavre, où il arrivera à, six heures.
: j Le ministre des -travaux -publics s'est ar
rêté à Honfleur, où un lunch a été offert à
Tllôtel de Ville. ^ - ; ' " : ' ' -
-M. de Freycinet,, dans sa réponse au maire
t'exprimaient l'intérêt quHl porte aux tra
vàûtprojet«s4f intéressant là ville.
t ■ Le Havre, 8 août.
M. de Freycinet à été reçu à son arrivée
sur le débarcadère de l'avant-port par toutes
les autorités et au milieu d'un grand con
cours de population.
■Une réception chaleureuse lui a été faite.
M. de Freycinet s'est rendu à la sous-
préfecture, par la rue de Paris, qui est
toute pâvoisée. * ' <;
Le ministre ira ensuite au banquet qui
lui est oflert à huit heures à l'Hôtel-ae-
Ville, par la chambre du commerce.
La Volhszeitung , de Berlin, apprend que
le conseil desministres s'est prononcé pour
l'exécution de,l'arrêt du tribunal de Berlin,
qui condamne Hœdel à la peine de mort.
Elle constate que le prince de Bismark sur
tout, a fait dans ce sens des déclarations
catégoriques.. D'après ! le même journal, le
chancelier.de l'empire aurait même ,dit, à
cette occasion, qu'il était opposé en prin
cipe à la commutation des peines.
Une dépêche de Londres annonçait hier
après midi, d'après un télégramme publié
par le Daily Çhronicle, qu'un attentat avait
été dirigé, à kissingen, contre le prince de
Bismarck, et que le chancelier de l'empire
allemand avait été atteint.
Cette nouvelle a causé une vive émotion ;
jusqu'à présent elle n'est pas confirmée.
A l'ambassade allemande onn'a reçu au
cune dépêche ; l'agence Havas nous trans
met le télégramme s,u,iv.ant:
Kissingen, 8 août, 8 h. 54 soir.
La nouvelle relative à un attentat qui au
rait été commis sur la personne du prince
de Bismarck èst dénuée de tout fondement.
Le prince chancelier est en bonne santé.
aussi rares que pos.sible, et rappelle 6Ùr ce
point to,utpryotre.a,ttëntion.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
M. le ministre de l'intérieur a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 6 août 1878.
Monsieur le préfet,
Il arrive quelquefois que les conseils gé
néraux prennent des délibérations en oppo
sition avec les prescriptions de la loi, ou
sur des matières ne rentrant pas dans leurs
attributions.
Lorsqu'il s'agira de décisions devant en
traîner une mesure d'exécution, je ne pour
rai nie dispenser de la déférer au conseil
d'Etat ; mais ces décisions, qui se rapportent
le plus souvent à des autorisations d'oc
trois ou à des sectionnements de communes
en vue des élections municipales, sont pres
que toujours le résultat d'erreurs involon
taires. Vous les préviendrez facilement en
présentant à l'assemblée départementale des
dossiers bien préparés et accompagnés de
renseignements précis sur la législation-.
- J'attache une grandeimportance au point
de vue de l'autorité et de la dignité des
conseils généraux, à ce que les suspensions
et annulations de leurs décisions soient
l 6 g
tràtièn 1 à tohjoursla iâculfâ de.lè^c^^'sidé-
rer comme non, avënues,',èt ce. serait :Çtièl-
quefois lêtir attribuer trop: d'importance
que:de recourir^. poto les' ànùtor,,à tin dé
cret rendu en cdnse.il d'|5tat; ;,
je nie réserve à'examihe£;!ë eas;é<3iéant, ;
le parti à prendre à cet égard ; mais'you? ''
devez toujours signaler a l'assemblée dé-
partementalèle caractère illégal des rlropô- :
sitions de cette naturequi lui seraient sou
mises, lui demander de les écarter par la
question préalable, et, dans le cas ou il ne
serait pas tenu compte de vos observations,
en réclamer l'insertion au procès-verbal., -
Recevez, Monsieur le prefet, -l'assurance
de ma considération distinguée.
Le ministre de l'intérieur,
E. DE MARCÈRE.
CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
Séance du 8 août 1878
M. Engelhard demande à M. le préfet de police
comment il envisage la situation faite en ce mo
ment aux habitants par. suite de la grève des
cochers.
M. le préfet de police répond qu'aujourd'hui le
monopole 'n'existant plus,, L'administration n'a
pas à intervenir dans cette grève il ne peut que :
1° assurer la liberté du travail, et pour cela il a
fait surveiller les abords des locaux fréquentés
par-les, cochers et- arrêter un certain nombre
d'individus qui paraissaient être des, meneurs ;
2° à faciliter aux intéressés la voie des arrange
ments, et pour cela M le préfet de police s'est
empressé de donner l'autorisation qui lui avait été
demandée pour une réunion qui doit avoir lieu es
soir au cirque Fernando.
M. Maillard voudraitque le nombre des stations
fût augmente ; il appelle notamment l'attention
du conseil, dans l'intérêt des cochers, sur l'ordon
nance de police du 26 mai 1866, qui oblige les co
chers à marcher à toute réquisition, quelle que
soit leur place dans la station. ,
M. le préfet de police dit que l'administration a
considéré comme indispensable l'obligation de
marcher à toute réquisition ; c'est le seul moyen
de protéger le public contre une tyrannie insup
portable.
Sur la demande de M. Engelhard, et dans le but
d'éviter de pareilles grèves, le conseil renvoie à
la 3* commission l'étude de la question de savoir
si le compteur kilométrique ou le compteur ho
raire peut être rendu obligatoire comme mode de
contrôle des voitures.
M. le préfet de police annonce ensuite que, se
conformant à une nouvelle étude de la question
faite par M. le ministre du commerce, il a pris un
nouvel arrêté qui sera affiché demain, et d'après
lequel l'obligation de museler les chiens ne sera
pas maintenue.
Une subvention de 2,000 fr. est votée en faveur
du comité d'organisation du congrès internatio
nal d'enseignement.
Est autorisé l'achat, moyennant la somme de
107,260 fr., de trois lots de terrains destinés à l'é
tablissement d'un gymnase au, collège Chaptâl.
M. F. Combes annonee que l'administration a
décidé que l'indemnité de 10 0/0 allouée, pour la
durée de l'Exposition, aux employés de la Ville
ayant moins de 2,400 fr. serait payée aux insti
tuteurs-adjoints et institutrices.
r FEUILLETON DU 10 AOUT 1878
— 44 —
UN BOURREAU
PREMIÈRE PARTIE
XV
— Suite —
La femme du bourreau savait peut-être
fa cause secrète du chagrin qui s'était em
paré de Karpol à la pensée d'une sépara
tion, et, dès ce moment, sans doute, elle
ivait son idée en agissant comme elle le fit.
Karpol n'y vit pas si loin!—Il restait
auprès de Jacques ; il allait continuer de
vivre eu compagnie de Roma ; on parlerait
quelquefois encore de l'ancienne profes
sion, et il ne chercha pas à analyser plus
profondément l'immense satisfaction qu'il
recueillit de ce résultat.
Il vécut donc en tiers avec ses maîtres, il
orenait ses repas avec eux, et le plus sou
vent on lui attribuait un petit logement
ians quelque coin de la cour ou du jardin.
Toutefois il ne reprit pas tout de suite la
.ibre disposition de son esprit... Le mal
heureux avait la nostalgie de son ancien
métier, et plus , d'une fois Jacques le
surprit assis, sombre et pensif, dans un
t îgle de sa chambre, rêvant à la vie d'au-
ceiois entrevoyant dans le passé regretté
les émotions poignantes qu'il aimait, et
dont il était à j amais privé ! -
Mais à quelque temps de là son front se
rasséréna tout à coup, et le sourire reparut
sur sa face hideuse.
Il; avait trouvé l'exutoire qu'il cherchait
inconsciemment, et depuis lors il ne se
plaignit plus de son sort. .
Il ne sortit plus que rarement; on ne le
vit plus errer comme une âme en peine, et
Jacques Mayot ne connut que longtemps
après l'occupation nouvelle à laquelle il se
livrait.
Un jour, il pénétra dans sa chambre, et
il comprit !
La chambre était encombrée de pièces
de bois que Karpol travaillait avec tout le
goût, tout l'amour d'un véritable artiste...
Seul, avec une obstination, une volonté,
une énergie sans pareille,il avait reconsti
tué le fatal instrument, et il possédait
maintenant, chez lui, à deux pas de son lit,
une réduction de l'échafaud.
Jacques Mayot ne crut pas devoir élever
d'observation sur le genre de distraction
auquel s'exerçait son ancien aide ; ce der
nier fut laisse libre de vivre à sa guise et
selon sa fantaisie bizarre.
Cependant Karpol avait pénétré dans la
seconde pièce, et il s'était jeté sur une
chaise, à quelques pas de l'établi.
Contrairement à son habitude, c 'est à
peine s'il avait pris garde à l'outillage qui
eacombrait un des côtés de la chambre.
Quelque chose d'anormal se passait évi
demment en lui ; une pensée sombre pesait
sur son esprit et donnait à son regard,
d'ordinaire si mobile et si vif, une vague
expression de tristesse et de douleur.
Pendant quelques minutes il demeura
ainsi, ses longs doigts 'osseux enfoncés
sous son épaisse chevelure, remuant ses
grosses lèvres dans le vide, la lace pâle et
horriblement convulsée.
De temps à autre, il éprouvait comme un
soubresaut; sa poitrine* se soulevait près
d'éclater, et le sang affluait à la peau, injec
tant les yeux, gonflant les veines dù cou !
Alors ses ongles pénétraient dans lesàpin
de la table, et on entendait un rugissement
s'engager dans sa gorge, "
C'était effrayant !
Puis, tout d'un coup, presquesans transi
tion, une lividité cadavérique envahissait
ses traits ; une sueur abondante perlait aux
deux coins de sa bouche, et il laissait ses
deux bras inertes tomber le long de son
corps.
C'était navrant!
— Possible ! c'est possible! balbutia -t -il
bientôt, en remuant la tête... Et pourquoi
cola ne serait-il pas ?... Ah ! ce Serait à en
mourir !
Et il se tut .. une seconde à peine...
après quoi... il bondit de sa place comme
un tiîjre blessé, et se mit à parcourir la
chambre les dix doigts c&mme accrochés à
sa cravata au'lis décriraient.-
— J'étouffe !... de l'air! cria-t-il. Allons !
est-ce que je vais mourir, maintenant!
Mais jè veux vivre !... je veux.,. oui ! oui !
c'est cela .. c'est cela.
Il n'alla pas plus loin... la parole s'étei
gnit sur ses lèvres ; il tourna une ou deux
fois sur lui-même, et s'affaissa lourdement
sur le sol.
Il était évanoui.
Combien de temps resta-t-il dans cette
situation ?.. Il ne le sut jamais.
Quand il rouvrit les yeux, il était étendu
tout habillé sur le lit dans la première pièce
La lampe avait été placée près du lit. .
et à travers les derniers voiles de l'éva-
nouisseniént, il aperçut une- forme vague,
quelque éhose comme un fantôme, qui se
tenait à quelques pas, attentif et silencieux.
Il voulut se dresser sur son séant.
Le fantôme se pencha doucement vers lui.
Et alors seulement il le reconnut.
— Vous !.. vous !... dit-il avec une ex •
plosion de joie.
C'était Roma ! •
Roma mit un doigt sur ses lèvres.
— Ne bouge pas, dit-elle d'une voix ca
ressante, je t'ai trouvé tout à l'heure gisant
sur -le sol. . et je t'ai déposé sur ton lit .'.
tu me diras dans un instant ce qui t'est ar
rivé .. Ne parle pas encore; remets-toi :
puisque je suis là, 1 tu n'as plus rien à crain
dre.
L'invitation de Roma devait trouver.Kar
pol docile. Il était encore sou? l'iwpr?s«
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