Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1877-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1877 30 novembre 1877
Description : 1877/11/30 (Numéro 5453). 1877/11/30 (Numéro 5453).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k593485w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2008
Le Petit Journal
bien devenir populaire. C'est (pour chan
ger) un chœur de courtisans :
Tout cela nous est bien égal,
Faisons pourtant à Son Altessa
Un petit compliment banal :
Ainsi le veut la politesse !
Daubray est bien bouffon et très amusant
daus — ce roi bobèche. Jolly prête à l'am
bassadeur une froideur comique, et Scipion
s'est fait, comme toujours, une amusante
physionomie caricaturale.
M mes Paola-Marié, Stuart et Lu ce, les
étoiles de cette étoile, chantent gentiment
la musique agréable et souvent poétique de
M. Ghabrié. jules claretie.
LA BANDE A RAAB
COUR D'ASSISES DE LA SEINE (2° section)
Présidence de M. Mathieu de Vienne
Audiences du 21 au 23 novembre
Rien ne serait monotone comme un bul
letin détaillé des faciles victoires rempor
tées par le capitaine Raab et ses trente sol
dais sur les bourgeois sans défiance dont
ils dévalisaient les logis. Rien ne serait en
nuyeux comme le récit des faits et gestes
:1e chacun des affiliés qui composent la
troupe.
D'ailleurs, au point do vue des figures, des
attitudes, du langage, ces coquins se dis
tinguent à. peine des honnêtes gens dupés
par eux. Ils ont le rare talent de ressembler
à tout le monde et s'ils passaient inaperçus,
alô:s qu'ils complotaient leurs « coups »,
c'était probablement à force de banalité.
Leur manière d'opérer se signalait par
certains traits particuliers, pourtant. Le
plus saillant d'entre ces traits, c'était un
déploiement de personnel considérable,
ïuelque peu importante que fût l'entreprise
i réaliser.
Raab avait pour méthode de laisser aux
:hances contraires le moins de prise pos
sible. Il estimait qu'un bandit ne saurait
s'entourer de trop de précautions. Aussi,
lui impôrtait-ilpeu de Concentrer ses forces
5t de les immobiliser, pourvu que le succès
iùt.au bout de la tentative.
La moindre « affaire » était donc l'occa
sion de déplacements longuement calculés.
Des hommes inspectaient à l'avance le
cliamp de bataille, épiaient l'ennemi, s'ini
tiaient à ses habitudes, provoquaient des
sorties, au besoin, pour se former une opi-
uion plus nette de son importance numé
rique.
D'autres, postés aux aguets, faisaient sen
tinelle- à l'nèure décisive, rayonnaient en
éclaireurs dans les divers sens d'où pouvait
surgir un danger, exécutaient des signaux
convenus et se tenaient, à tout hasard, prêts
à sonner l'alarme.
D'autres, ènfin, s'occupaient de l'exécu
tion du complot ourdi et protégé avec tant
de prudence. Geux-ci agissaient, en .géné
ral, sous les ordres immédiats du chef.
Pour montrer les sacripants à l'œuvre,
:es explications générales sur l'association
îLaut comprises, il suffit, à présent, de re-
laler d'après l'accusation, quelques-unes
dus prouesses dont les premières remontent
à cinq ans, à six ans, et même au delà.
!. — Lè sieur Perrot. habitant du Jura, était,
pendant le siège, réfugié à Paris avec son cheval
et sa voiture, qui étaient remisés rue des Feuil-
lantiuês, dans un terrain fermé par une palissade,
où se trouvaient aussi d'autres cuevaux.
Sirou raconte que, rôdant souvent dans le quar
tier, il s'était aperçu que ces bètes étaient mal gar
dées la nuit. Accompagné de Bousquet et Vertuel,
Uni faisaient le guet, il a escaladé la palissade, arra-
;lié la couvèrture qui servait de porte à l'ecurie et
qui était attachée par deux clous, et pris le cheval
qu'il a enfourché et vendu à La Villette pour 701) fr.
'2. — La dame de Groot, demeurant alors rue des
Sèpl-Voies, n» 21, avait quitte Paris pendant le
siège. En y rentrant, dans les premiers jours de fé
vrier 1871, elle apprit par sa femme de ménage qu'à
la faveur du désordre produit dans ces quartiers par
!c bombardement, elle avait été dévalisée. La porte
l'entrée, le secrétaire, l'armoire à glace avaient été
iorcés. On avait pris tout son linge de corps, des
;)e 111 elles, iiii collier de perles, une parure d'aven-
turine, ira chapelet et une jumelle en écaille. Sirou
déclare avoir commis ce vol, il donne sur la nature
dss objets volés des renseignements identiques à
ceux que fournit la dame de Groot. Il habitait alors
la même maison. Il .dénonce comme co-auteur du
crime, Bousquet, dit Monaco, déjà condamné deux
fois pour vols, dont une à trois ans de prison par
la cour d'assises.
3.—Vers la même époque, un volavec effraction aété
commis dans une boutique rue de Turbigo, 56, alors
louée à la semaine par un marchand qui y vendait
des nouveautés à l'étalage, Ce marchand n'a pu être
retrouvé, mais le vol est attesté par Biron, crémier,
qui habitait déjà la maison. Sirou avoue avoir, avec
Embach, dit Mulier, commis ce vol.en forçant les
deux pitons qui maintenaient un petit cadenas au
bas de la porte de la devanture qu'Embach a ouverte
avec une fausse clef.
Ils ont pris trois sacs contenant soixante caracos
en lainages, des fichus de laine et plusieurs autres
étoffes.
4. — En 1872, la dame Peccate tenait à Paris un
magasin de lingerie, rue de Rambuteau, n° 34, Sirou
et Embach avaieilt remarqué que chaque soir elle
avait l'habitude de le quitter après lafermeture, sans
y laisser personne. Dans la nuit du 1" au 2 décem
bre 1871, quand ils l'eurent vue partie, Embach est
entré, vers minuit, par la porte cochère ouverte, et,
une fois dans la maison, a pénétré dans la boutique
à l'aide de fausses clés. Sirou, resté dehors, a fait
de son mouchoir un iampon pour empêcher la porte
cochère de se clore ; mais un autre locataire est en
tre et l'a refermée. Sirou a alors essayé, mais sans
succès, d'enlever un des volets pour délivrer son ca
marade. Celui-ci est donc resté toute la nuit pri
sonnier, employant son temps à empiler dans trois
sacs toutes les marchandises.
La dame Peccate en arrivant le lendemain matin,
n'y a plus retrouvé qu'un foulard. Le jour venu il
est sorti par la porte cochère et, sous les yeux d'une
laitière qui y était déjà installée, il a eu l'audace
d'emporter en trois voyages les paquets dans une
voiture à bras que Sirou avilit été prendre dans une
impasse rue Beaubourg, à côté du bureau du com
missaire de police. L'importance de ce vol est de
4 à 5.0UJ francs. Les marchandises ont été vendues
dans une boutique du boulevard Saint-Michel par
Sirou, Embach, et une sœur de Sirou, aujourd'hui
décédée.
La bande fonctionnait avec un égal en
train à la ville et à la campagne. Boulogne
ou Chatou, Saint-Gloud du Vanves, Cha-
renton ou Creteil, l'endroit était indifférent,
pourvu que les profits fussent sérieux.
Dans Paris, le système consistait à recon
naître la place, à ne s'y aventurer qu'à bon
escient. Pour la banlieue, on usait d'un in
génieux stratagème : une cheville en bois
était glissée dans la serrure de la maison
dont les locataires étaient absents. Si lanuit,
après l'heure des derniers trains, la cheville
était encore en place, c'est que l'immeuble
était désert; on y pouvait pénétrer sans
crainte. Exemples :
5. — Pendant l'été de 1873, Raab s'est introduit la
nuit dans une propriété à Pontenay-aux-Roses,
appartenant à la veuve Biagioni. Entré à tâtons, il
est tombé par une trappe ouverte dans un caveau
plein de pots cassés. It a pris du linge.
Raab accuse ie nommé Dupuis d'avoir été son
complice pour ce vol et d'en avoir dépensé avec lui
le produit payé par la femme Farnot.
6. — Un soir de 1873, vers neuf heures, Raab est
entré, en descellant un barreau de la cave, dans la
propriété du sieur Théodon, 249, boulevard de Stras
bourg, à B llancourt, que les habitants venaient de
quitter pour aller en promenade. Il a volé des cou
verts, des draps, du linge appartenant soit au
sieur Théodon, soit au gardien Bérard.
Gonnaud n'est pas entré chez Théodon, mais il
a aidé Raab à emporter les objets volés, et a été les
vendre avec lui à la femme Farnot.
Grâce au même procédé, une villa, occu
pée, à Creteil, par M. de Rozambeau, l'un
des excellents interprètes du Bossu à la
Porte Saint-Martin, fut, en-août 1876, sac
cagée de fond en' comble. Le butin prove
nant do ce pillage, transporté en voiture à
bras jusqu'à la barrière d'Italie, fut vendu à
deux dee principaux recéleurs de l'associa
tion, les époux Wailly.
. Souvent, ces Wailly fournissaient à leur
précieuse clientèle die productives indica
tions. Le mari avait aux alentours des for
tifications des relations étendues. Comme il
passait pour un honnête brocanteur, on ja
sait devant lui volontiers.
Ge fut de la sorte qu'il apprit d'un sieur
Jeanney, fixé rue de, Romainville, aux Li-
las, la nouvelle d'un récent héritage.
Un soir, Jeanney reçut une dépêche si
gnée de son beau-frère et l'appelant en hâte
à Paris. Il partit à dix heures. A onze heures, i
quatre hommes se glissaient furtivement
chez lui. Une jeune personne, pourvue de
beaux et bons yeux, les aperçut de l'habita
tion d'en face, heureusement. Mlle Kissel
donna l'alarme ; les rôdeurs décampèrent.
Dès son arrivée chez son beau-frère, Jean
ney avait compris qu'on l'avait mystifié.
L'original du télégramme fut remis à la
justice et un expert, M. Bertin, attaché au
cabinet du ministre de l'instruction publi
que, fut chargé d'en comparer l'écriture
avec celle de Wailly.M. Bertin n'hésita pas
à affirmer que Wailly était le faussaire.
Mais nous n'en finirions point, si nous
suivions dans tous ses méandres le tortueux
sentier frayé à grand'peine par l'instruction
à travers ces malfaisantes broussailles.
Depuis hier au soir, la bande à Raab a
cessé de vivre. Ses membres vont être dis
persés au hasard des peines que leur a in
fligées la légitime sévérité du jury.
11 est plus de minuit quand le verdict est
rendu.
La cour prononce les condamnations sui
vantes: .
Raab, Sirou, vingt ans de travaux forces.
Wailly> quinze ans de la même peine.
■Chrétien, Gathelat, Cottu, dix ans de ré
clusion.
Embach, Gonnaud, six ans de la même
peine.
François, Turenne, Laroche,, femme Laf-
nat, cinq ans de prison.
Vertuel, Brussettc, trois ans de la même
peine.
Les autres : Bousquet, Depuis, Dupuch,
Legay fille Valzer, îemmo Wailly, fille Su-
zat, fille Boisseau, lille Bourgene,,Le Pri
vât, sont acquittés.
DÉPARTEMENTS
Le bateau dragueur Ma.rie-Fèlicilè est
amarré à Epinay-sur-Seine, le sieur Renaud
en a la garde.
Il venait de se coucher, lorsqu'un forteoup
de vent ébranla l'embarcation. Il se leva
aussitôt, ainsi que sa femme, et tous deux
se mirent en devoir d'aller visiter les amarrés.
A peine avaient-ils mis le pied sur le
pont, que des cris désespérés se firent eu-
tendre : c'était l'unique enfant des époux
Renaud qui appelait au Secours.
« Maman, criait-il, l'eau, l'eau ! a
Le bateau coulait.
térieur de la drague et jeta à son tour à sa
femme un cri d'appel. Mme Renaud saisit
un cable et l'envoya à son mari -, celui-ci,
déjà, aux trois quarts submergé, s'y cram
ponna, pendant qu'elle tenait l'autre ex
trémité.
Mais la situation de cette femme devint
horrible, car, d'un côté, elle sentait que, si
elle lâchait le câble, son mari était perdu,
et, de l'autre, elle entendait son fils qui la
suppliait de venir à son secours. Enfin,
éveillées par les cris, des personnes du voi
sinage purent voler au secours des naufra
gés. Il était temps. La malheureuse femme
était à bout de forces.
Renaud futpromptement frictionné et ré
chauffé ; il pourra en être quitte pour quel
ques jours de repos ; l'état de l'enfant, qui
a neuf ans, offre plus de gravité.
On lit dans l'Océan de Brest :
Vendredi, jour de foire à Ghâteaulin, il y
avait une grande émotion dans cette ville
et aux environs.
Un loup enragé venait d'être signalé
comme parcourant la campagne limitrophe,
et semant la terreur dans la commune de
Dinéault. Dans une ferme, en face du Mé-
nez-Braz, il a littéralement dévoré la tête
d'un enfant, déchiré ensuite un second en
fant d'une douzaine d'années, dans une fer
me sise un peu plus haut; quatre person
nes ont été horriblement abîmées, entr'au-
tres une jeune fille de vingt-deux ans et un
petit garçon qui est mort quelques heures
après.
Plus de dix personnes auraient été at
teintes.
Cette horrible bête a fait, en outre, unt
masse de victimes sur la race animale,
aussi la panique était-elle indescriptible à la
foire. Toutle monde rentra itle bétail en haïe.
Le terrible carnassier a été abattu par un
cultivateur de Dinéault, qui l'avait surpris
au moment où il était en train d'attaquer le
chien, à l'attache dans sa cour.
La police de Lyon est à-la recherche d'un
Italien, nommé Guillero, âgé de vingt-cinq
à vingt-six ans, qui s'est enfui de Saint-
Genest-Serpt, près Saint-Etienne, où il était
employé aux mines.
Il y a deux ans, il avait enlevé la jeune
femme de ce camarade et l'avait emmenée
en Italie. Il a osé revenir à Saint-Genes t.
cette année, et le mari lui a demandé rai
son de son indigne conduite. Une batterie
furieuse s'est engagée entre eux; Guillero,
se sentant le plus faible, a tiré son couteau
et a éventré son adversaire.
Le beau-frère do la victime, qui s 'était
opposé à ce que les témoins de cette lutte
sauvage intervinssent, a été arrêté etament
à Saint-Etienne.
LA PETITE POSTE
m. l.. .. à Paris. — La garantie due aux accusés
exige que l'article 243 du code d'instruction crimi
nelle soit appliqué rigoureusement. La cour de cas
sation a jugé, le 25 juillet 1867, que le président de la
cour d'assises pouvait se rendre dans la chambre de
délibération des jurés, îosrque ceux-ci lui en fai
saient la demande pour obtenir des éclaircisse
ments dont il avaient besoin. Nous ne crovons pa>
qu'il soit possible d'aller plus loin sans entraîner la
nullité du verdict.
m. a., r . .. à Paris. — Celui qui trouve un ob'ot
perdu et qui veut en faire le dépôt, a le droit d 'exi
ger un reçu descriptif et détaillé delà chose trou
vée. Si ce reçu lui est refusé, il est libre de ne pas
faire le dépôt de la chose, et de s'en tenir a ù ta
déclaration pure et simple. Si enfin récépissé de
cette déclaration lui est refusé, il fera biea, tout eu
conservant i objet trouvé, d'en donner avis détail te.
par lettre recommandée, à M'i le préfet de poli e.
COMffllMClTMMlS, AVIS DIVERS ET AVMNCS
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GRAND GYMNASE fflÈDICAL. Eug. PAZ, dir., rue des Mar
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Au Tapis-Rouge, 67, Fg St-Martin. Album franco
.—4.
SPECTAGLES DD JEUDI 29 NOVEMBRE
7 3 't français —Les Ennemis, Jean Daeier
7 3/4 opéra-comique —L'Eclair, la Surprise
7 3/4 odéon —Mme Dugazon, Blaekson père et ails
8 ./. lyrique — Paul et Virginie
8 ./. gymnase —Petites Marmites, les Mariage d'autrefois
8 ./. vaudeville —One Vendetta, le Club
7 .1. forte-saint-martin— Le bossu
ï 1/2 théâtre-historique .— Le Régiment de Chr.œpagne
7 3/4 chatelet —Rothomago
7 1/2 variétés— Le Bouquet, la Cigale
7 ! / ! palais-royal —Un Mari, l'Invité, Cagnotte
7 3/4 bouffes parisiens —L'Explosion, l'Etoile
7 1 /2 benaissance —Le Sabre, La Tzigane
7 3 /4 F olies «dramatiques —Boquillard, les Ctoclm
71/2 chateau d'eau —Lazare le Pâtre
7 1 l'i cluny— Les Mystères de Paris
7 3/4 3 c théatrefrançai 5— L'Amour,Maîtresse femma
8 ,/. athesée comique —Un Homme fort, Coucou
8 1/4 TAiTBotfr—Le Fiacre jaune
8 ./. athenj EUM —l'.l.s., Risette, Petits Péchés
8 •/ . Beaumarchais —La Jeunesse du roi Henri
8 ./. folies-bergère—t. 1. soirs, spectacle varié
8 1/2 délass . comique ?—Les Grocuets du Père Martin
7 3/4 p.-st-dénis —Paille d'Avoine, Gandolfo, Mannequii
8 ./. togr-d' A uvergne —Le Pied dans le Crime
8 ./. MONTHOLoit-Le Code, Ut dièze, Mon Cousin
8 .1. BF.i.LKvtLLE—Pierre Gendron
8 ./. bouffes dunord —Deux Merles blancs
8 1/2 conferences, b. Capucinçs, 39.—M. Sarcey
8 1/4 cirque d'hiver — Exercices équestres
8 fbascati —l'.l.soirs, bal. Vendredi,concert. Aroan
alcazar d'hiver —T. 1. soirs, à 7 h. 1/2, spectacle-concert
skating -concert , rue Blanche, 15.— Tous les soirs
kermesse des champs- ÉLYsiiss—Tous le? Jours grande fête
8 ./. valentino —Bal. Mercredi, samedi, fèts
élysée- M ontmartre —Bai 1.1. sam., dur), mur. et jeudis
L'Éditeur*Gérant :D. G assigneul.
D.G assigneijl Imprimeur 61 .rnc Lafayette,Paris
Imprimé sur les machines rotatives de Marinoni
<5ebc3e
FEUILLETON DU 30 NOVEMBRE 1877
- ae-
LA FILLE M COMMANDANT
Ï»KEIÎ3IÈS£E PAS&'OÏS
XÏII - (Suite)
» Qu'y à-t-il dans ee portefeuille ?
— Les dèux lettrés écrites par toi, qu'elle
& l'intention dè remettre à la justice.
^ Et si je verse autrement?
— Situ verses de telle sorte qu'elle soit
blessée»pas trop^ assez pour ne pas pouvoir
revenir avec nous, tu la relèveras égale
ment, sans oublier le portefeuille; j'arrive
rai, et ta voiture ou une autre nous serviraà
la conduire dans un hôtel où je me charge
rie la faire soigner. Quand la blessée ne sera
plus sous ta garde, tu ramèneras ta voiture,
tu quitteras le chapeau, la vareuse d'em
prunt .et tu reviendras me trouver. C'est
toi t. Tu peux partir.
— Je pars. Pais une saignée à la bourse
de ta mère, de peur qu'en versant, il n'y ait
des dégâts à payer.
A midi et defrti, le clerc quittait Canùés
m Aàl99 de deux jolis cheVàux,
XIV
. La grande route do Cannes à Nice court
à peu de distance de la mer, dans presque
toute sa longueur. Par la chaleur de trente-
cinq à quarante degrés, habituelle dans
l'après-midi, le paysage qu'elle traverse
éblouit, fatigue la vue. Sur la gauche, les
pins, les bruyères, les genêts, les oliviers,
les figuiers attendent, couverts de poussière,
immobiles, la brise marine qui ne soui
lle qu'à partir de quatre heures pour balan
cer leurs branches desséchées; sur la droite,
les eaux de la Méditerranée brillent au loin
en nappé bleue sans vagues, sans rides,
mais de plus èn plus chauflée par le soleil.
Accoudé dans-sa voiture, Jea yeux clos
et retenant du bout des lèvres le cigare
qu'il avait laissé s'éteindre, Pierre des Che
nets, tout Normand qu'il était, ne semblait
nullement incommodé par les rayons de
feu.tombant droit sur son chapeau noir que
les cahots avaient rejeté sur la nuque. Il
agitait en lui-même une question qui l'ab
sorbait. Il se demandait s'il devait remplir
consciencieusement, à la lettre, la mission
nuisible qu'il avait acceptée, sauf à risquer
de tuer Marie Ghanfleur, .ou s'il devait faire
à la dame de compagnie des ouvertures
dont l'idée lui était venue en écrivant les
deux lettres signées: Pierre du Brazier.
Le problème mental qu'il s'était posé avait
évidemment son côté ardu, car il né parve
nait pas à-le résoudre^Cejgenda'nt.japrès^
avoir traversé le Var, il se leva tout à coup
dans la voiture et, apercevant devant lui les
maisons blanches do Nice disséminées en
hémicycle, il jeta son cigare d'un air de
contrariété et marmotta entre ses dents:
« Qui sait comment elle prendrait la chose?
J'agirai selon l'impression qu'elle me pro
duira et le plus ou moins de facilités que
m offrira la chaussée. »
Avant deux heures, son automédon l'ame
nait sur la place Masséna. L'achat d'un cha
peau, d'une vareuse et la location d'un pa
nier lui prirent vingt-cinq minutes. A trois
heures moins un quart, il stationnait devant
la gare dé Nice.
L'express fut signalé et s'engouffra sous
le vaste dôme vitré. Parmiles premiers voya
geurs qui apparurent, Pierre des Chenets
reconnut Octave d : Eza. 11 guida aussitôt son
cheval vers lui;
— Es-tu sûr de pouvoir-verser sans trop
donner l'évôil?— lui demanda le "lils de la
comtesse^ à voix basse.
— En venant, j'ai choisi l'endroit où j'au
rai le portefeuille. 11 laudra ne pas trop at
tendre pour quitter ma voiture. J'ai besoin
do préparer l'accident.
— Bien. J'appelle un autre panier. Voici
mes compagnes qui arrivent.
Tandis que l'artiste appelait un second
cocher, l'ancien clerc cherchait de l'œil
Marie Chanfleur. Malgré le changeaient sub
venu en elle, il la reconnut immédiatement.
Afiar vue :de. cette belle jeune lemme en
deuil, à la figure pâle et triste, s'avançanl
lentement vers lui, en compagnie de Nâdie
Minne, il sentit remuer dans son être tout
ce qui lui restait de bon ; sa physionomie de
Roger Bontcmps s'assombrit tout à coup,
comme si le remords lui eût étreint le cœur
de sa griffe. "*
— Mademoiselle Mirine, mère — criait
au môme instant Octave d'Eza, — monte/,
dans ce panier; je prendrai celui-ci avec
Mme Chanfleur.
11 avait désigné la voiture de Pierre des
Chenêts.La dame de compagnie, voyant que
la comtesse, qui avait sa cônsigne, entraî
nait Nadie Mirine vers l'autre véhicule, prit
place dans lé panier du clerc, sans accepter
la main que lui tendait l'artiste.
Les doux voitures roulaient bientôt vers
la ville, celle où étaient Mme d'Eza et ];;
pupille précédant l'autre. Au tournant cio
l'avenue de la gare, Octave dit tout haut à
Mme Chanfleur, en montrant un piéton :
—Pardon devous laisser seule. J'aperçois
une ancienne connaissance. Je vous rejoin
drai à la ville. a
Pierre des Chenets avait entendu. Il arrêta
son cheval et l'artiste mit pied à terre.
Marie Chanfleur avait pris la droite en
montant devant la gare. Le faux cocher
s'assura qu'elle ne .changeait pas do po
sition et fouetta vigoureusement son che
val.
HENRI JLEGAY
tfU suite à
bien devenir populaire. C'est (pour chan
ger) un chœur de courtisans :
Tout cela nous est bien égal,
Faisons pourtant à Son Altessa
Un petit compliment banal :
Ainsi le veut la politesse !
Daubray est bien bouffon et très amusant
daus — ce roi bobèche. Jolly prête à l'am
bassadeur une froideur comique, et Scipion
s'est fait, comme toujours, une amusante
physionomie caricaturale.
M mes Paola-Marié, Stuart et Lu ce, les
étoiles de cette étoile, chantent gentiment
la musique agréable et souvent poétique de
M. Ghabrié. jules claretie.
LA BANDE A RAAB
COUR D'ASSISES DE LA SEINE (2° section)
Présidence de M. Mathieu de Vienne
Audiences du 21 au 23 novembre
Rien ne serait monotone comme un bul
letin détaillé des faciles victoires rempor
tées par le capitaine Raab et ses trente sol
dais sur les bourgeois sans défiance dont
ils dévalisaient les logis. Rien ne serait en
nuyeux comme le récit des faits et gestes
:1e chacun des affiliés qui composent la
troupe.
D'ailleurs, au point do vue des figures, des
attitudes, du langage, ces coquins se dis
tinguent à. peine des honnêtes gens dupés
par eux. Ils ont le rare talent de ressembler
à tout le monde et s'ils passaient inaperçus,
alô:s qu'ils complotaient leurs « coups »,
c'était probablement à force de banalité.
Leur manière d'opérer se signalait par
certains traits particuliers, pourtant. Le
plus saillant d'entre ces traits, c'était un
déploiement de personnel considérable,
ïuelque peu importante que fût l'entreprise
i réaliser.
Raab avait pour méthode de laisser aux
:hances contraires le moins de prise pos
sible. Il estimait qu'un bandit ne saurait
s'entourer de trop de précautions. Aussi,
lui impôrtait-ilpeu de Concentrer ses forces
5t de les immobiliser, pourvu que le succès
iùt.au bout de la tentative.
La moindre « affaire » était donc l'occa
sion de déplacements longuement calculés.
Des hommes inspectaient à l'avance le
cliamp de bataille, épiaient l'ennemi, s'ini
tiaient à ses habitudes, provoquaient des
sorties, au besoin, pour se former une opi-
uion plus nette de son importance numé
rique.
D'autres, postés aux aguets, faisaient sen
tinelle- à l'nèure décisive, rayonnaient en
éclaireurs dans les divers sens d'où pouvait
surgir un danger, exécutaient des signaux
convenus et se tenaient, à tout hasard, prêts
à sonner l'alarme.
D'autres, ènfin, s'occupaient de l'exécu
tion du complot ourdi et protégé avec tant
de prudence. Geux-ci agissaient, en .géné
ral, sous les ordres immédiats du chef.
Pour montrer les sacripants à l'œuvre,
:es explications générales sur l'association
îLaut comprises, il suffit, à présent, de re-
laler d'après l'accusation, quelques-unes
dus prouesses dont les premières remontent
à cinq ans, à six ans, et même au delà.
!. — Lè sieur Perrot. habitant du Jura, était,
pendant le siège, réfugié à Paris avec son cheval
et sa voiture, qui étaient remisés rue des Feuil-
lantiuês, dans un terrain fermé par une palissade,
où se trouvaient aussi d'autres cuevaux.
Sirou raconte que, rôdant souvent dans le quar
tier, il s'était aperçu que ces bètes étaient mal gar
dées la nuit. Accompagné de Bousquet et Vertuel,
Uni faisaient le guet, il a escaladé la palissade, arra-
;lié la couvèrture qui servait de porte à l'ecurie et
qui était attachée par deux clous, et pris le cheval
qu'il a enfourché et vendu à La Villette pour 701) fr.
'2. — La dame de Groot, demeurant alors rue des
Sèpl-Voies, n» 21, avait quitte Paris pendant le
siège. En y rentrant, dans les premiers jours de fé
vrier 1871, elle apprit par sa femme de ménage qu'à
la faveur du désordre produit dans ces quartiers par
!c bombardement, elle avait été dévalisée. La porte
l'entrée, le secrétaire, l'armoire à glace avaient été
iorcés. On avait pris tout son linge de corps, des
;)e 111 elles, iiii collier de perles, une parure d'aven-
turine, ira chapelet et une jumelle en écaille. Sirou
déclare avoir commis ce vol, il donne sur la nature
dss objets volés des renseignements identiques à
ceux que fournit la dame de Groot. Il habitait alors
la même maison. Il .dénonce comme co-auteur du
crime, Bousquet, dit Monaco, déjà condamné deux
fois pour vols, dont une à trois ans de prison par
la cour d'assises.
3.—Vers la même époque, un volavec effraction aété
commis dans une boutique rue de Turbigo, 56, alors
louée à la semaine par un marchand qui y vendait
des nouveautés à l'étalage, Ce marchand n'a pu être
retrouvé, mais le vol est attesté par Biron, crémier,
qui habitait déjà la maison. Sirou avoue avoir, avec
Embach, dit Mulier, commis ce vol.en forçant les
deux pitons qui maintenaient un petit cadenas au
bas de la porte de la devanture qu'Embach a ouverte
avec une fausse clef.
Ils ont pris trois sacs contenant soixante caracos
en lainages, des fichus de laine et plusieurs autres
étoffes.
4. — En 1872, la dame Peccate tenait à Paris un
magasin de lingerie, rue de Rambuteau, n° 34, Sirou
et Embach avaieilt remarqué que chaque soir elle
avait l'habitude de le quitter après lafermeture, sans
y laisser personne. Dans la nuit du 1" au 2 décem
bre 1871, quand ils l'eurent vue partie, Embach est
entré, vers minuit, par la porte cochère ouverte, et,
une fois dans la maison, a pénétré dans la boutique
à l'aide de fausses clés. Sirou, resté dehors, a fait
de son mouchoir un iampon pour empêcher la porte
cochère de se clore ; mais un autre locataire est en
tre et l'a refermée. Sirou a alors essayé, mais sans
succès, d'enlever un des volets pour délivrer son ca
marade. Celui-ci est donc resté toute la nuit pri
sonnier, employant son temps à empiler dans trois
sacs toutes les marchandises.
La dame Peccate en arrivant le lendemain matin,
n'y a plus retrouvé qu'un foulard. Le jour venu il
est sorti par la porte cochère et, sous les yeux d'une
laitière qui y était déjà installée, il a eu l'audace
d'emporter en trois voyages les paquets dans une
voiture à bras que Sirou avilit été prendre dans une
impasse rue Beaubourg, à côté du bureau du com
missaire de police. L'importance de ce vol est de
4 à 5.0UJ francs. Les marchandises ont été vendues
dans une boutique du boulevard Saint-Michel par
Sirou, Embach, et une sœur de Sirou, aujourd'hui
décédée.
La bande fonctionnait avec un égal en
train à la ville et à la campagne. Boulogne
ou Chatou, Saint-Gloud du Vanves, Cha-
renton ou Creteil, l'endroit était indifférent,
pourvu que les profits fussent sérieux.
Dans Paris, le système consistait à recon
naître la place, à ne s'y aventurer qu'à bon
escient. Pour la banlieue, on usait d'un in
génieux stratagème : une cheville en bois
était glissée dans la serrure de la maison
dont les locataires étaient absents. Si lanuit,
après l'heure des derniers trains, la cheville
était encore en place, c'est que l'immeuble
était désert; on y pouvait pénétrer sans
crainte. Exemples :
5. — Pendant l'été de 1873, Raab s'est introduit la
nuit dans une propriété à Pontenay-aux-Roses,
appartenant à la veuve Biagioni. Entré à tâtons, il
est tombé par une trappe ouverte dans un caveau
plein de pots cassés. It a pris du linge.
Raab accuse ie nommé Dupuis d'avoir été son
complice pour ce vol et d'en avoir dépensé avec lui
le produit payé par la femme Farnot.
6. — Un soir de 1873, vers neuf heures, Raab est
entré, en descellant un barreau de la cave, dans la
propriété du sieur Théodon, 249, boulevard de Stras
bourg, à B llancourt, que les habitants venaient de
quitter pour aller en promenade. Il a volé des cou
verts, des draps, du linge appartenant soit au
sieur Théodon, soit au gardien Bérard.
Gonnaud n'est pas entré chez Théodon, mais il
a aidé Raab à emporter les objets volés, et a été les
vendre avec lui à la femme Farnot.
Grâce au même procédé, une villa, occu
pée, à Creteil, par M. de Rozambeau, l'un
des excellents interprètes du Bossu à la
Porte Saint-Martin, fut, en-août 1876, sac
cagée de fond en' comble. Le butin prove
nant do ce pillage, transporté en voiture à
bras jusqu'à la barrière d'Italie, fut vendu à
deux dee principaux recéleurs de l'associa
tion, les époux Wailly.
. Souvent, ces Wailly fournissaient à leur
précieuse clientèle die productives indica
tions. Le mari avait aux alentours des for
tifications des relations étendues. Comme il
passait pour un honnête brocanteur, on ja
sait devant lui volontiers.
Ge fut de la sorte qu'il apprit d'un sieur
Jeanney, fixé rue de, Romainville, aux Li-
las, la nouvelle d'un récent héritage.
Un soir, Jeanney reçut une dépêche si
gnée de son beau-frère et l'appelant en hâte
à Paris. Il partit à dix heures. A onze heures, i
quatre hommes se glissaient furtivement
chez lui. Une jeune personne, pourvue de
beaux et bons yeux, les aperçut de l'habita
tion d'en face, heureusement. Mlle Kissel
donna l'alarme ; les rôdeurs décampèrent.
Dès son arrivée chez son beau-frère, Jean
ney avait compris qu'on l'avait mystifié.
L'original du télégramme fut remis à la
justice et un expert, M. Bertin, attaché au
cabinet du ministre de l'instruction publi
que, fut chargé d'en comparer l'écriture
avec celle de Wailly.M. Bertin n'hésita pas
à affirmer que Wailly était le faussaire.
Mais nous n'en finirions point, si nous
suivions dans tous ses méandres le tortueux
sentier frayé à grand'peine par l'instruction
à travers ces malfaisantes broussailles.
Depuis hier au soir, la bande à Raab a
cessé de vivre. Ses membres vont être dis
persés au hasard des peines que leur a in
fligées la légitime sévérité du jury.
11 est plus de minuit quand le verdict est
rendu.
La cour prononce les condamnations sui
vantes: .
Raab, Sirou, vingt ans de travaux forces.
Wailly> quinze ans de la même peine.
■Chrétien, Gathelat, Cottu, dix ans de ré
clusion.
Embach, Gonnaud, six ans de la même
peine.
François, Turenne, Laroche,, femme Laf-
nat, cinq ans de prison.
Vertuel, Brussettc, trois ans de la même
peine.
Les autres : Bousquet, Depuis, Dupuch,
Legay fille Valzer, îemmo Wailly, fille Su-
zat, fille Boisseau, lille Bourgene,,Le Pri
vât, sont acquittés.
DÉPARTEMENTS
Le bateau dragueur Ma.rie-Fèlicilè est
amarré à Epinay-sur-Seine, le sieur Renaud
en a la garde.
Il venait de se coucher, lorsqu'un forteoup
de vent ébranla l'embarcation. Il se leva
aussitôt, ainsi que sa femme, et tous deux
se mirent en devoir d'aller visiter les amarrés.
A peine avaient-ils mis le pied sur le
pont, que des cris désespérés se firent eu-
tendre : c'était l'unique enfant des époux
Renaud qui appelait au Secours.
« Maman, criait-il, l'eau, l'eau ! a
Le bateau coulait.
térieur de la drague et jeta à son tour à sa
femme un cri d'appel. Mme Renaud saisit
un cable et l'envoya à son mari -, celui-ci,
déjà, aux trois quarts submergé, s'y cram
ponna, pendant qu'elle tenait l'autre ex
trémité.
Mais la situation de cette femme devint
horrible, car, d'un côté, elle sentait que, si
elle lâchait le câble, son mari était perdu,
et, de l'autre, elle entendait son fils qui la
suppliait de venir à son secours. Enfin,
éveillées par les cris, des personnes du voi
sinage purent voler au secours des naufra
gés. Il était temps. La malheureuse femme
était à bout de forces.
Renaud futpromptement frictionné et ré
chauffé ; il pourra en être quitte pour quel
ques jours de repos ; l'état de l'enfant, qui
a neuf ans, offre plus de gravité.
On lit dans l'Océan de Brest :
Vendredi, jour de foire à Ghâteaulin, il y
avait une grande émotion dans cette ville
et aux environs.
Un loup enragé venait d'être signalé
comme parcourant la campagne limitrophe,
et semant la terreur dans la commune de
Dinéault. Dans une ferme, en face du Mé-
nez-Braz, il a littéralement dévoré la tête
d'un enfant, déchiré ensuite un second en
fant d'une douzaine d'années, dans une fer
me sise un peu plus haut; quatre person
nes ont été horriblement abîmées, entr'au-
tres une jeune fille de vingt-deux ans et un
petit garçon qui est mort quelques heures
après.
Plus de dix personnes auraient été at
teintes.
Cette horrible bête a fait, en outre, unt
masse de victimes sur la race animale,
aussi la panique était-elle indescriptible à la
foire. Toutle monde rentra itle bétail en haïe.
Le terrible carnassier a été abattu par un
cultivateur de Dinéault, qui l'avait surpris
au moment où il était en train d'attaquer le
chien, à l'attache dans sa cour.
La police de Lyon est à-la recherche d'un
Italien, nommé Guillero, âgé de vingt-cinq
à vingt-six ans, qui s'est enfui de Saint-
Genest-Serpt, près Saint-Etienne, où il était
employé aux mines.
Il y a deux ans, il avait enlevé la jeune
femme de ce camarade et l'avait emmenée
en Italie. Il a osé revenir à Saint-Genes t.
cette année, et le mari lui a demandé rai
son de son indigne conduite. Une batterie
furieuse s'est engagée entre eux; Guillero,
se sentant le plus faible, a tiré son couteau
et a éventré son adversaire.
Le beau-frère do la victime, qui s 'était
opposé à ce que les témoins de cette lutte
sauvage intervinssent, a été arrêté etament
à Saint-Etienne.
LA PETITE POSTE
m. l.. .. à Paris. — La garantie due aux accusés
exige que l'article 243 du code d'instruction crimi
nelle soit appliqué rigoureusement. La cour de cas
sation a jugé, le 25 juillet 1867, que le président de la
cour d'assises pouvait se rendre dans la chambre de
délibération des jurés, îosrque ceux-ci lui en fai
saient la demande pour obtenir des éclaircisse
ments dont il avaient besoin. Nous ne crovons pa>
qu'il soit possible d'aller plus loin sans entraîner la
nullité du verdict.
m. a., r . .. à Paris. — Celui qui trouve un ob'ot
perdu et qui veut en faire le dépôt, a le droit d 'exi
ger un reçu descriptif et détaillé delà chose trou
vée. Si ce reçu lui est refusé, il est libre de ne pas
faire le dépôt de la chose, et de s'en tenir a ù ta
déclaration pure et simple. Si enfin récépissé de
cette déclaration lui est refusé, il fera biea, tout eu
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7 3/4 opéra-comique —L'Eclair, la Surprise
7 3/4 odéon —Mme Dugazon, Blaekson père et ails
8 ./. lyrique — Paul et Virginie
8 ./. gymnase —Petites Marmites, les Mariage d'autrefois
8 ./. vaudeville —One Vendetta, le Club
7 .1. forte-saint-martin— Le bossu
ï 1/2 théâtre-historique .— Le Régiment de Chr.œpagne
7 3/4 chatelet —Rothomago
7 1/2 variétés— Le Bouquet, la Cigale
7 ! / ! palais-royal —Un Mari, l'Invité, Cagnotte
7 3/4 bouffes parisiens —L'Explosion, l'Etoile
7 1 /2 benaissance —Le Sabre, La Tzigane
7 3 /4 F olies «dramatiques —Boquillard, les Ctoclm
71/2 chateau d'eau —Lazare le Pâtre
7 1 l'i cluny— Les Mystères de Paris
7 3/4 3 c théatrefrançai 5— L'Amour,Maîtresse femma
8 ,/. athesée comique —Un Homme fort, Coucou
8 1/4 TAiTBotfr—Le Fiacre jaune
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8 1/2 délass . comique ?—Les Grocuets du Père Martin
7 3/4 p.-st-dénis —Paille d'Avoine, Gandolfo, Mannequii
8 ./. togr-d' A uvergne —Le Pied dans le Crime
8 ./. MONTHOLoit-Le Code, Ut dièze, Mon Cousin
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8 ./. bouffes dunord —Deux Merles blancs
8 1/2 conferences, b. Capucinçs, 39.—M. Sarcey
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élysée- M ontmartre —Bai 1.1. sam., dur), mur. et jeudis
L'Éditeur*Gérant :D. G assigneul.
D.G assigneijl Imprimeur 61 .rnc Lafayette,Paris
Imprimé sur les machines rotatives de Marinoni
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FEUILLETON DU 30 NOVEMBRE 1877
- ae-
LA FILLE M COMMANDANT
Ï»KEIÎ3IÈS£E PAS&'OÏS
XÏII - (Suite)
» Qu'y à-t-il dans ee portefeuille ?
— Les dèux lettrés écrites par toi, qu'elle
& l'intention dè remettre à la justice.
^ Et si je verse autrement?
— Situ verses de telle sorte qu'elle soit
blessée»pas trop^ assez pour ne pas pouvoir
revenir avec nous, tu la relèveras égale
ment, sans oublier le portefeuille; j'arrive
rai, et ta voiture ou une autre nous serviraà
la conduire dans un hôtel où je me charge
rie la faire soigner. Quand la blessée ne sera
plus sous ta garde, tu ramèneras ta voiture,
tu quitteras le chapeau, la vareuse d'em
prunt .et tu reviendras me trouver. C'est
toi t. Tu peux partir.
— Je pars. Pais une saignée à la bourse
de ta mère, de peur qu'en versant, il n'y ait
des dégâts à payer.
A midi et defrti, le clerc quittait Canùés
m Aàl99 de deux jolis cheVàux,
XIV
. La grande route do Cannes à Nice court
à peu de distance de la mer, dans presque
toute sa longueur. Par la chaleur de trente-
cinq à quarante degrés, habituelle dans
l'après-midi, le paysage qu'elle traverse
éblouit, fatigue la vue. Sur la gauche, les
pins, les bruyères, les genêts, les oliviers,
les figuiers attendent, couverts de poussière,
immobiles, la brise marine qui ne soui
lle qu'à partir de quatre heures pour balan
cer leurs branches desséchées; sur la droite,
les eaux de la Méditerranée brillent au loin
en nappé bleue sans vagues, sans rides,
mais de plus èn plus chauflée par le soleil.
Accoudé dans-sa voiture, Jea yeux clos
et retenant du bout des lèvres le cigare
qu'il avait laissé s'éteindre, Pierre des Che
nets, tout Normand qu'il était, ne semblait
nullement incommodé par les rayons de
feu.tombant droit sur son chapeau noir que
les cahots avaient rejeté sur la nuque. Il
agitait en lui-même une question qui l'ab
sorbait. Il se demandait s'il devait remplir
consciencieusement, à la lettre, la mission
nuisible qu'il avait acceptée, sauf à risquer
de tuer Marie Ghanfleur, .ou s'il devait faire
à la dame de compagnie des ouvertures
dont l'idée lui était venue en écrivant les
deux lettres signées: Pierre du Brazier.
Le problème mental qu'il s'était posé avait
évidemment son côté ardu, car il né parve
nait pas à-le résoudre^Cejgenda'nt.japrès^
avoir traversé le Var, il se leva tout à coup
dans la voiture et, apercevant devant lui les
maisons blanches do Nice disséminées en
hémicycle, il jeta son cigare d'un air de
contrariété et marmotta entre ses dents:
« Qui sait comment elle prendrait la chose?
J'agirai selon l'impression qu'elle me pro
duira et le plus ou moins de facilités que
m offrira la chaussée. »
Avant deux heures, son automédon l'ame
nait sur la place Masséna. L'achat d'un cha
peau, d'une vareuse et la location d'un pa
nier lui prirent vingt-cinq minutes. A trois
heures moins un quart, il stationnait devant
la gare dé Nice.
L'express fut signalé et s'engouffra sous
le vaste dôme vitré. Parmiles premiers voya
geurs qui apparurent, Pierre des Chenets
reconnut Octave d : Eza. 11 guida aussitôt son
cheval vers lui;
— Es-tu sûr de pouvoir-verser sans trop
donner l'évôil?— lui demanda le "lils de la
comtesse^ à voix basse.
— En venant, j'ai choisi l'endroit où j'au
rai le portefeuille. 11 laudra ne pas trop at
tendre pour quitter ma voiture. J'ai besoin
do préparer l'accident.
— Bien. J'appelle un autre panier. Voici
mes compagnes qui arrivent.
Tandis que l'artiste appelait un second
cocher, l'ancien clerc cherchait de l'œil
Marie Chanfleur. Malgré le changeaient sub
venu en elle, il la reconnut immédiatement.
Afiar vue :de. cette belle jeune lemme en
deuil, à la figure pâle et triste, s'avançanl
lentement vers lui, en compagnie de Nâdie
Minne, il sentit remuer dans son être tout
ce qui lui restait de bon ; sa physionomie de
Roger Bontcmps s'assombrit tout à coup,
comme si le remords lui eût étreint le cœur
de sa griffe. "*
— Mademoiselle Mirine, mère — criait
au môme instant Octave d'Eza, — monte/,
dans ce panier; je prendrai celui-ci avec
Mme Chanfleur.
11 avait désigné la voiture de Pierre des
Chenêts.La dame de compagnie, voyant que
la comtesse, qui avait sa cônsigne, entraî
nait Nadie Mirine vers l'autre véhicule, prit
place dans lé panier du clerc, sans accepter
la main que lui tendait l'artiste.
Les doux voitures roulaient bientôt vers
la ville, celle où étaient Mme d'Eza et ];;
pupille précédant l'autre. Au tournant cio
l'avenue de la gare, Octave dit tout haut à
Mme Chanfleur, en montrant un piéton :
—Pardon devous laisser seule. J'aperçois
une ancienne connaissance. Je vous rejoin
drai à la ville. a
Pierre des Chenets avait entendu. Il arrêta
son cheval et l'artiste mit pied à terre.
Marie Chanfleur avait pris la droite en
montant devant la gare. Le faux cocher
s'assura qu'elle ne .changeait pas do po
sition et fouetta vigoureusement son che
val.
HENRI JLEGAY
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