Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1875-05-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 mai 1875 21 mai 1875
Description : 1875/05/21 (Numéro 4529). 1875/05/21 (Numéro 4529).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592564v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2008
ïre -Petit «Tournai
Je l'église, respirait l'aisance. Ils avaient un maga-
iin d'épiceries, un bureau de tabac, un café qui
figeait un roulement de fonds. Ils passaient dans
(e public pour avoir beaucoup d'argent; leur probité
tt leur caractère obligeant leur avaient attiré l'es-
time et la sympathie générales.
Dans la nuit du 2 au 3 février dernier, ils étaient
touchés au premier étage dans deux chambres con-
îiguës, séparées par une porte. Vers minuit, la mère
fut réveillée par le bruit d'une vitre qui volait en
2elats; elle aperçut en même temps un homme qui
s'introduisait par la fenêtre et sautait dans sa cham-
bre. Encore sous l'influence du sommeil, elle s'é-
cria, s'adressant à son flls: « Est-ce toi, Eugène?
A ces mots, le malfaiteur se précipita sur elle, lui
saisit la tête entre ses mains et lui porta deux coups
do couteau, l'un à la tempe droite, l'autre à l'épaule
du même côté elle se leva ensanglantée, appelant
son iils à son secours.
L'assassin l'abandonna alors pour courir à son
fils qui allait survenir. Il l'attendit, le couteau à la
marn, derrière la porte lorsqu'elle s'ouvrit, une
lutte affreuse .s'engagea; le malheureux Eugène
Pins, en chemise, sans armes, essaya de se défen-
dre contre son agresseur: il reçut d'énormes bles-
sures au ventre, à la tête, au bras. Pendant ce
temps, la veuve Pins s'était enfuie dans le vil-
lago, appelant du secours; les voisins accourent.
Un spectacle navrant s'offrit à leurs yeux. Le
malheureux Eugène Pins était baigné dans une
mare de sang, une pluie sanglante avait rejailli sur
tes murs et les meubles de la chambre. Eugène
pins respirait encore, mais il ne put prononcer que
quelques paroles incohérentes, ses mains tailladées
de coups de couteau témoignaient des efforts qu'il
avait faits pour se soustraire à la mort.
L'assassin avait disparu sans avoir eu le temps
ie consommer le vol, et laissant à la fenêtre l'échelle
il l'aide de laquelle il s'était introduit.
Lajustice se transporta aussitôt à Aucamville; elle
ne recueillit d'abord aucun indice contre l'assassin,
mais seulement une vague rumeur de l'opinion pu-
blique qui désignait un seul homme dans la contrée
comme capable d'un tel forfait. Ces pressentiments
étaient d'accord avec ceux des magistrats, qui, à
propos des crimes antérieurs, avaient soupçonné le
même individu.
Rieubêrnet, dit Besse, originaire de Saint-Géniez,
s'était établi sur la fin de 1873 au petit Fonbeauzard,
à une légère distance d'Aucamville; mal famé et
d'une existence équivoque, Rieubernet avait été
condamné par défaut, le 13 novembrs 1875, à six
mois de prison pour vol.
Pour échapper aux poursuites, il s'était réfugié
en Espagne mais on assurait qu'il était rentré dans
le pays, et la justice donna l'ordre de le rechercher
tetivement. Le surlendemain du crime, il fut si-
;nalé dans la rue Lafayette à la gendarmerie et ar-
'été, grâce au concours de trois courageux citoyens
lont il est juste de proclamer les noms les sieurs
Lévy, Laborié et Gauthier.
Dès que Rieubernet fut conduit devant les magis-
trats, ils furent convaincus de sa culpabilité; ses
habits étaient couverts de sang, il portait à la main
une blessure récente. On découvrit sur lui un billet
de son écriture, dans lequel il annonçait à un com-
lilice qu'il n'avait pas complétement réussi dans l'af-
faire de Bouloc, mais qu'il préparait une opération
plus importante.
Le même jour; il fut conduit à Aucamville pour
être confronté avec la veuve Pins.
La scène qui eut lieu présenta un caractère aussi
émouvant que démonstratif. L'assassin fut montré à
la victime survivante, dans les conditions mêmes où
il était apparu dans la nuit du 2 au 3 février. Dans
l'obscurité, après avoir poussé la fenêtre, Rieuber-
net. sauta dans la chambre de la veuve Pins. Dès
qu'elle l'aperçut se diriger vers son lit, elle recon-
nut sinon.son visage qu'elle n'avait pu distinguer,
au moins sa tournure, son attitude, sa taille, ses
vêtements.
Affaiblie par ses blessures, la voix entrecoupée
de sanglots, elle lui cria cependant avec énergie
« Je te reconais, tu es l'assassin de mon fils! » Rieli-
jernet nia avec calme et resta impassible devant le
cadavre d'Eugène Pins.
Une perquisition qui était faite pendant ce temps
dans son domicile, à Toulouse, et chez une jeune
fille dont il sollicitait la main, quoiqu'il fût mari.),
amena la découverte d'une chemise ensanglantée
aux poignets et d'une partie des bijoux volés chez
Bordes à Bouloc.
Rieubernet, vaincu par l'évidence, fut forcé d'en-
trer dans la voie desaveux; mais poussant jusqu'au
bou la scélératesse, il ne craignit pas, pour essayer
iâ diminuer sa responsabilité, de dénoncer trois in-
aocents comme ses complices.
Heureusement, ces derniers purent se décharger
promptement de l'accusation capitale qu'il étendait
aur eux et prouver clairement leur innocence.
Ricnbernet reconnut alors qu'il avait commis seul
le crime d'Aucamville; il en raconta tous les horri-
bles détails. La découverte des bijoux volés chez
Hourdes le contraignit aussi à se déclarer coupable
tu vol de Eouloc. Devant les preuves qui ont été
féurnes contre lui, Rieubernet a fait successivement
l'aveu de sa culpabilité pour le vol commis à 'Vac-
«tuiers, chez Lafîorgue, et pour le vol des bœufs à
Villariés, chez Timbal; il soutient qu'il n'a eu au-
FEUILLETON DU 21 MAI 1875
LES [54]
PREMIÈRE partie
VIII
Comment on profite des faiblesses d'un roi
(Suite)
Jeanne, tout entière à sa passion nouvelle,
ne vit pas avec quelle froideur était accueillie
sa promesse. Mme de Lisana, absorbée par
la vue de la fortune jetée sur ses genoux
avec tant d'insouciance, oubliait sa fille.
Samuel regarda l'Espagnole. Leurs yeux
se rencontrèrent. Isabelle se révolta, se sen-
tant subjuguée par cet aventurier inconnu,
et lui lança un défi.
Pourquoi me hait-elle ? se demanda le
jeune homme.
Il d .tourna les yeux et n'y pensa plus.
La couve, elle aussi, avait oublié ses visi-
teuses. La violence de son transport était
trop grande pour ne pas amener l'affaisse-
ment.. A genoüx, mamtenant, le front dans
ses mains, le corps courbé, elle priait et
pleurait.
C'était la première fois depuis
cun complice pour la perpétration de ces crimes
mais cette affirmation êstj invraisemblable et détruite
par les témoignages, en ce qui concerne tout an
moins les vols de yacquiers et de Villariés.
Rieubernet dénie être l'auteur de la tentative
d'assassinat commise sur la personne de Bordes;
mais les preuves relevées sont accablantes. La balle
qui a frappé Bordes, et qui était restée sous ses vê-
tements, a été comparée par des experts avec celles
qui ont été trouvées en la possession de l'accusé;
elles sont identiquement du même calibre et de la
même fabrique. Cette démonstration si puissante
est corroborée par les autres éléments de l'infor-
mation.
Rieubernet conteste également sa culpabilité re-
lativement à la tentative de vol commise chez Gary
mais il est inadmissible que d'autres malfaiteurs
aussi habiles que Rieubernet et connaissant parfaite-
ment les lieux se soient trouvés dans la même nuit
et au même moment il Vacquiers; d'ailleurs, un fait
particulier vient écarter toute incertitude.
La veille même de la tentative que la présence de
la dame Gary fit échouer, M. Gary, percepteur,
avait reçu une lettre signée de M. Thomé, fondé de
pouvoirs de la trésorerie générale, et dans laquelle
il était invité à se rendre le 14 novembre, à six
heures du matin à Castelginest avec son ver-
sement.
Cette lettre, datée de Toulouse, le 12, arrivait trop
tard pour que M. Gary pût setrouver au rendez-vous.
Elle était l'œuvre d'un faussaire, et c'était Rieuber-
net qui l'avait fait écrire et l'avait jetée à la poste. Il
reconnait qu'il n'avait d'autres intentions que d'ap-
peler M. Gary dans un guet-apens pour le dévaliser.
N'ayant pas réussi le 14 novembre, il fit une nou-
velle tentative le lendemain.
D'autres vols, très nombreux, mais moinsimpor-
tants, et dont les auteurs étaient restés inconnus,
avaient été commis dans les mêmes contrées durant
l'année 1874 et le commencement de l'année 1875.
Pour cette catégorie, une simple énumération sut-
fit. En février 1874, vol de huit volailles chez la
dame Florian, de Saint-Alban; vol de deux lapins chez
le sieur Borrel, de Castelginest vol de trois volail-
les chez Gaillard, d'Aucamville vol de onze volailles
chez la veuve Penavayre, de Vacquiers; en avril
1874, vol de viande chez Barré, -d'Aucamville. Tous
ces vols ont été commis avec les circonstances ag-
gravantes, la nuit, dans les dépendances des habi-
tations, avec escalade ou effraction.
Rieubernet s'en reconnait coupable, et il persiste
il soutenir qu'il a commis seul ses plus grands cri-
mes. Il dénonce Pelissier, qui habitait sous le même
toit que lui, comme complice dans ces derniers mé-
faits. Celui-ci, après avoir essayé d'un système de
dénégation, a confessé, de son côté, sa culpabilité.
Il est à présumer que toute la vérité n'est pas con-
nue en ce qui le concerne.
Pélissier, braconnier de profession, sans ressources
connues, était l'inséparable de Rieubernet. Il a fu-
cilité sa fuite en Espagne, il a soustrait aux perqui-
sitions de la justice les objets qui pourraient com-
promettre son compagnon, sa famille a fait supplier
Rieubernet dans sa prison de ne pas trop parler.
Ces deux hommes, dont l'un est sans doute un plus
grand criminel que l'autre, paraissent unis par des
liens plus étroits que ceux qu'ils ont laissé connaître
jusquà présent.
En conséquence, etc..
Toulouse. 19 mai, 8 h. 20 soir.
(Par dépêche télégraphique)
Par suite des aveux du principal accusé,
le compte rendu des débats ofire peu d'intérêt.
Ces débats se sont terminés ce soir, à sept
heures et demie.
Rieubernet a été condamné à la peine de
mort;
Pélissier, à cinq ans de réclusion.
PARIS
Après une matinée des plus fraîches, nous
avons eu hier une journee très variable; la
pluie et le soleil ont alterné. A deux heures,
le thermomètre ne marquait plus que 18
degrés.
Une voiture de bitume passait hier matin
dans la rue de Châteaudun lorsqu'à la hau-
teur du no 17, quelques charbons enflammés
tombèrent sur le sol, couvert à cet endroit,
sur toute la largeur de la rue, d'une épaisse
couche de paille posée à cause d'une per-
sonne malade.
La paille prit immédiatement feu, une
épaisse colonne de fumée, mêlée de flammes,
se répandit dans l'air, et pénétrant dans tous
les appartements voisins dont les fenêtres
étaient ouvertes, causa une grande frayeur
dans tout le quartier.
Les curieux arrivèrent de tous côtés; à dis-
tance la fumée empêchait de voir absolu-
IX
Où Cyprien semble prédestiné a la recon-
naissance des pères.
La ville de Calatayud, dont le nom signifie
château d'Ayoub, de son fondateur musul-
man, est, après Saragosse, une des premières
d'Aragon. Ses rues, habituellement tran-
quilles, sont remplies d'une population agitée
et bruyante la place surtout est encombrée
en face du palais du justicia ma^for la Nuza,
que le peuple soupçonne de le tromper pour
le service de l'inquisition.
Antonio Perez s'était réfugié à Galatayud,
où il avait trouvé un asile au couvent des
dominicains. Cette ville, comme toutes cel-
les d'Aragon, avait ses cortès, ses magistrats
qui ne dépendaient que d'elle seule. Elle ac-
cueillit l'ex-ministre avec d'autant plus d'em-
pressement qu'il se mit sous la protection
de ses privilèges, et demanda que le justi-
cier instruisît son procès.
Les fueros aragonais lui assuraient une
procédure publique, toute liberté pour se
défendre et produire des témoins, plus la
mise en liberté sous caution.
Pendant qu'il triomphait à Calatayucl,
Philippe II le faisait condamner, il Madrid,
aux peines les plus rigoureuses, et envoyait
le marquis d'Almenara en Aragon, pour les
faire exécuter.
L'alguazil IIerrera fut chargé d'enlever le
ministre du couvent des dominicains, d'em-
ployer la for- au be-
croyait à un grand sinistre. v;
Quelques agents, aidés desTvoiMhs, parvin-
rent à retirer une partie de la paille )du bra-
sier en plein air, et le feu put être éteint au
moyen de seaux d'eau.
Aujourd'hui jeudi, a une heure, courses à
Chantilly. Les prix suivants seront courus:
Prix de la ATorlaye, 3,000 fr.; dist., 2,000 m.
Prix de la Pelouse, 10,000 fr.; dist., 3,200 m.
Prix de distance,
Prix des Lions, 3,000 fr.; distance, 2,400 m.
Prix du Chemin de fer du lford, 2,000 ir.
distance, 2,100 mètres.
Les courses. promettent d'être fort intéres-
santes, i10 chevaux étant engagés.
Un incendie a éclaté, à deux heures du
matin, dans un logement du quatrième étage
d'une maison de la rue Saint-Martin.
lie feu a été causé par une bougie que le
locatairè avait oublié d'éteindre en se cou-
chant, et qui} étant tombée, a mis le feu à la
piaillasse
lia plupart des meubles ont été brûlés,
malgré les efforts des pompiers du quartier.
Les dommages sont estimés à plus de
mille francs.
Le délai pour les réclamations, à fin de
décharge ou de réduction des contributions
personnelle, mobilière et des patentes de la
ville de Paris, expire le 28 de ce mois. Cha-
que réclamant devra saigner sa réclamation,
y joindre sa feuille d avertissement et les
quittances des mois échus. Un iegistre est
ouvert dans chaque mairie. Les réclamations
pour les sommes de 30 fr. et au-dessus sont
seules assujetties au timbre.
Le nommé Desœuf, charpentier, âgé de
trente-cinq à quarante ans, célibataire, s'é-
tait établi, il y a plus d'un an, rue Brézin,
14, à Montrouge.
Ses affaires prospéraient, et il était géné-
ralement estimé de ses concitoyens.
Il y a dix jours, cet homme a disparu,
sans qu'on ait pu parvenir à trouver la moin-
dre trace de son passage.
En attendant, l'autorité judiciaire a mis
les scellés dans la maison.
CONCERTS MILITAIRES
'programme dn jeudi-20 mai
DE 5 HEURES A 6 HEURES
1. Mosaïque de la bluette. AUBER
2. La Favorite,fantaisie.
GIoRZA
4. La Dame fantaisie.
5. Orage du Coeur, valse.
PALAIS-ROYAL.-Il de chef M.
2. Ouverture espagnole.
3. Polka pour pistou. DÉPLACE
4. La VERDI
5. Grandc valse.
chef M.
t.Allegro militaire. X.
2. Les Aveugles de ouverture. ADAM
3. Le Trône (l'Ecosse, fantaisie
4. Solo varié pour clarinette
5. grande valse
PARC MONCEAUX. 72* de ligne, chef M. DAVEMNE.
1 Le l'etit quadrille.
2. Le Dieu et la ouverture.
3. Fantaisie sur
ADAM
5. polka. KLEIN
PLACE DES de ligne, chef M.
X.
2. et paysan. ouverture.
3. La Favorite,
4. Les A'oces de Jeannette, mosaïque. v. MASSÉ¡
5i' de ligne, chef RIVIÈRE.
1. Bourgogne, marche.
2. La cassée, fantaisie.
3. Grande valse
4. La Topaze, solo de clarinette.
5. Polka des X.
THEATRES
GYMNASE. Quête domicile, comédie en un acte, de
il. Verconsik.
Gontran, riche célibataire, ne sait refuser à au-
cune infortune, malgré les exhortations d'un vieux
soin, et de tirer Perez de tous les lieux d'a-
sile où il trouverait un refuge, pour le jeter
dans les cachots de l'inquisition. Ce mépris
des fueros exaspéra la population, qui s'em-
para de l'ex-ministre et le porta, comme en
triomphe, à la prison des Manifestados, où il
devait attendre l'issue de son procès.
-C'est alors que, devant l'intimidation, la
Nuza donna l'ordre de le tirer de là et de le
livrer au saint office. On hésitait à croira à
tant de lâcheté, et l'on attendait sur la place
le transfert du prisonnier, pour l'enlever
aux soldats de l'inquisition.
Tout à coup, venant d'une rue voisine, des
cris de femme dominèrent le tumulte po-
pulaire, et l'on vit accourir une jeune fille
que poursuivaientquelques étourdis en gaîté,
Elle n'arriva pas sur la place, un homme se
jeta au devant d'elle, la reçut dans ses bras
et fit face à ceux qui couraient derrière elle.
Quelques curieux arrivèrent presque aus-
sitôt.
Les jeunes fous n'étaient autres que des
étudiants qui voulaient iaire les hommes
ils dégainèrent. Le défenseur improvisé de
la fugitive recula d'un pas et se mit en garde.
Puis, d'un bâton de voyage qu'il tenait à la
main, décrivit un cercle rapide, envoya à
vingt pas de là deux des épées qui se diri-
geaient suriui et força les autres à reculer.
Le chemin était libre il y entraîna la jeune
fille tremblante, en continuant de dessiner
au-dessus d'elle de menaçantes ellipses.
Quelcmes rires approbateurs, quelques au-
domestique, qui lui conseilla sans cesSe de mettre
,un freina ses générosités.
Une anecdote cjue lui raconta la baronne, sa
sœur, arrête pourtant ses élans, et, après s'être
laissé d'abord fasciner par l'élégance et les beaux
yeux d'une jeune et charmante inconnue qui vient
faire appel à ses sentiments charitables en faveur
de l'oeuvre des filles repenties, il se méfie, croyant
avoir affaire à une intrigante. Quelle n'est pas sa
confusion en apprenant qu'il accusait une dame du
meilleur monde, une veuve authentique, une amie
de la baronne II obtient son pardon et, mariés
bientôt, le généreux Gontran et la belle dame quê-
teuse pourront faire le bien en commun.
M. Verconsin excelle dans ce genre de petites
pièces bâties sur la pointe d'une aiguille et où les
détails et l'esprit remplacent l'intrigue.
Cette nouvelle bluette, écrite avec goût et pleine
de finesse, est une bonne fortune pour les comédiens
de salon.
Je défie l'avare le plus endurci de ne pas vider son
porte-monnaie dans faumônière de Mlle Legault,
dame quêteuse. Emile ABRA.HAM.
Demain aura lieu, au Conservatoire, l'audi-
tion des envois de Rome de M. Ch. Lefebvre, grand
prix de 1869 (envoi de quatrième année), et de M.
Henri Maréchal, grand prix de 1870 (troisième an-
née). Bosquin et Caron, de l'Opéra, et Mme Furscli-
Madier chanteront les soli. M. Deldevez, chef d'or-
chestre de l'Opéra et de la Société des concerts du
Conservatoire, dirigera l'orchestre et les chœurs.
A l'unanimité, les actionnaires de la Gaité ont
déclaré leur société dissoute. Offenbach reste seul
maître des destinées de ce théâtre. On pense qu'il
se décidera à se retirer pour se consacrer exclusi-
vement à la composition; sa santé, d'ailleurs, estas-
sez capricieuse; depuis quelques jours le maestro
souffrait d'un anthrax à la main il a été opéré, et
il va beaucoup mieux. ADRIEN LAROQUE.
THÉÂTRE LYRIQUE DRAMATIQUE
PLACE DU CHATELRT
Billet du PETIT JOURNAL
Avec ce coupon, il sera perçu moitié prix
à toutes places'
Ce billet est valable pour une ou plusieurs per-
sonnes, du jeudi 20 au lundi 3i mai. Les
dimanches exceptés.
LE DERAiLLEMENT DE MOUSSAC
Le train n° 15, express de nuit entre Paris
et Bordeaux, arrive à Ruffec, à trois heures
du matin, en repart une minute après, e!
traverse à toute vitesse la petite gare de
Moussac, située à environ huit kilomètre de
liuffec.
Pendant la nuit du 18 au 19, au moment
où ce train arrivait à Moussac, le bandage
de l'une des roues de la voiture de poste se
rompit tout à coup. Les employés n'eurent
même pas le temps de donner l'alarme. La
roue patina une seconde à peine sur le rail;
puis tout à coup la voiture de poste fut pro-
jetée en dehors de la voie avec une violence
extrême, entraînant à sa suite les trois voi-
tures qui formaient la queue du train et le
fourgon à bagages.
Les chaînes d'attache de la voiture de postf
volèrent en éclats, et toute la queue du train
fut lancée du haut du talus au fond d'ur
remblai qui ne mesure pas moins de quatro
mètres de hauteur à l'endroit où a eu lieu
l'accident.
Dire l'horrible confusion qui suivit cette
catastrophe serait impossible. On entendait
au fond du trou des cris de souffrance partis
du milieu des wagons écrasés.
L'avant du train stoppa et vint au secours
des blessés. Cependant, le chef de gare de
Moussac expédiait en tous sens des dépêches
télégraphiques pour demander du secours,
car le petit village témoin de l'accident
compte unecentaine d'habitants tout auplus.
Le sauvetage des blessés put cependant
être commencé tout de suite; on en trouva
treize,qui sontatteintsd'une manière plus ou
moins grave. Par un hasard providentiel,
aucun des voyageurs n'avait été tué sur le
Les blessés lurent transportés à la gare de
plaudissements accompagnèrent ce sauveur
inconnu, mais les préoccupations delà foule
étaient telles que l'incident fut oublié avant
que les deuxcoureurseussent complétement
disparu.
Du reste, la fille, quoique son costume ne
manauât pas d'une certaine élégance, était.
une fille du peuple, et l'homme paraissait
être un jeune paysan de la vallée d'Anço, av
en juger p-r son costume de drap brun et
par ses espadrilles rouges à larges cothurnes.
De si minces personnages n'occupent pas
longtemps les foules.
Où voulez-vous que je vous conduise?
demanda le montagnard, dont l'accent fit re,
connaître immédiatement par sa compagne
un habitant extra-Pyrénéen.
A l'Aljaféria, répondit la jeune fille,
si vous le voulez bien.
A l'Aliaiéria s'écria l'inconnu que la,
surprise arrêta.
-Oui, mon père est geôlier. Mais courons,
je vous en prie, voilà ceux qui me poursui-
vent.
Soyez sans inquiétude, ils n'approche-
ront point; seulement indiquez-moi la route:
je viens à C alatayudpour la première fois, et
j'arrive ce soir. CAMILLE BIA3.
(La suite à dcma2n.)
ESSENCE DE CAF£ TRABUT pour café l'eau, café
au lait, mazagran, crèmes, bonbons glaces.etc.
Pr. lli-.OO. Cahan, 67. Pari*
Je l'église, respirait l'aisance. Ils avaient un maga-
iin d'épiceries, un bureau de tabac, un café qui
figeait un roulement de fonds. Ils passaient dans
(e public pour avoir beaucoup d'argent; leur probité
tt leur caractère obligeant leur avaient attiré l'es-
time et la sympathie générales.
Dans la nuit du 2 au 3 février dernier, ils étaient
touchés au premier étage dans deux chambres con-
îiguës, séparées par une porte. Vers minuit, la mère
fut réveillée par le bruit d'une vitre qui volait en
2elats; elle aperçut en même temps un homme qui
s'introduisait par la fenêtre et sautait dans sa cham-
bre. Encore sous l'influence du sommeil, elle s'é-
cria, s'adressant à son flls: « Est-ce toi, Eugène?
A ces mots, le malfaiteur se précipita sur elle, lui
saisit la tête entre ses mains et lui porta deux coups
do couteau, l'un à la tempe droite, l'autre à l'épaule
du même côté elle se leva ensanglantée, appelant
son iils à son secours.
L'assassin l'abandonna alors pour courir à son
fils qui allait survenir. Il l'attendit, le couteau à la
marn, derrière la porte lorsqu'elle s'ouvrit, une
lutte affreuse .s'engagea; le malheureux Eugène
Pins, en chemise, sans armes, essaya de se défen-
dre contre son agresseur: il reçut d'énormes bles-
sures au ventre, à la tête, au bras. Pendant ce
temps, la veuve Pins s'était enfuie dans le vil-
lago, appelant du secours; les voisins accourent.
Un spectacle navrant s'offrit à leurs yeux. Le
malheureux Eugène Pins était baigné dans une
mare de sang, une pluie sanglante avait rejailli sur
tes murs et les meubles de la chambre. Eugène
pins respirait encore, mais il ne put prononcer que
quelques paroles incohérentes, ses mains tailladées
de coups de couteau témoignaient des efforts qu'il
avait faits pour se soustraire à la mort.
L'assassin avait disparu sans avoir eu le temps
ie consommer le vol, et laissant à la fenêtre l'échelle
il l'aide de laquelle il s'était introduit.
Lajustice se transporta aussitôt à Aucamville; elle
ne recueillit d'abord aucun indice contre l'assassin,
mais seulement une vague rumeur de l'opinion pu-
blique qui désignait un seul homme dans la contrée
comme capable d'un tel forfait. Ces pressentiments
étaient d'accord avec ceux des magistrats, qui, à
propos des crimes antérieurs, avaient soupçonné le
même individu.
Rieubêrnet, dit Besse, originaire de Saint-Géniez,
s'était établi sur la fin de 1873 au petit Fonbeauzard,
à une légère distance d'Aucamville; mal famé et
d'une existence équivoque, Rieubernet avait été
condamné par défaut, le 13 novembrs 1875, à six
mois de prison pour vol.
Pour échapper aux poursuites, il s'était réfugié
en Espagne mais on assurait qu'il était rentré dans
le pays, et la justice donna l'ordre de le rechercher
tetivement. Le surlendemain du crime, il fut si-
;nalé dans la rue Lafayette à la gendarmerie et ar-
'été, grâce au concours de trois courageux citoyens
lont il est juste de proclamer les noms les sieurs
Lévy, Laborié et Gauthier.
Dès que Rieubernet fut conduit devant les magis-
trats, ils furent convaincus de sa culpabilité; ses
habits étaient couverts de sang, il portait à la main
une blessure récente. On découvrit sur lui un billet
de son écriture, dans lequel il annonçait à un com-
lilice qu'il n'avait pas complétement réussi dans l'af-
faire de Bouloc, mais qu'il préparait une opération
plus importante.
Le même jour; il fut conduit à Aucamville pour
être confronté avec la veuve Pins.
La scène qui eut lieu présenta un caractère aussi
émouvant que démonstratif. L'assassin fut montré à
la victime survivante, dans les conditions mêmes où
il était apparu dans la nuit du 2 au 3 février. Dans
l'obscurité, après avoir poussé la fenêtre, Rieuber-
net. sauta dans la chambre de la veuve Pins. Dès
qu'elle l'aperçut se diriger vers son lit, elle recon-
nut sinon.son visage qu'elle n'avait pu distinguer,
au moins sa tournure, son attitude, sa taille, ses
vêtements.
Affaiblie par ses blessures, la voix entrecoupée
de sanglots, elle lui cria cependant avec énergie
« Je te reconais, tu es l'assassin de mon fils! » Rieli-
jernet nia avec calme et resta impassible devant le
cadavre d'Eugène Pins.
Une perquisition qui était faite pendant ce temps
dans son domicile, à Toulouse, et chez une jeune
fille dont il sollicitait la main, quoiqu'il fût mari.),
amena la découverte d'une chemise ensanglantée
aux poignets et d'une partie des bijoux volés chez
Bordes à Bouloc.
Rieubernet, vaincu par l'évidence, fut forcé d'en-
trer dans la voie desaveux; mais poussant jusqu'au
bou la scélératesse, il ne craignit pas, pour essayer
iâ diminuer sa responsabilité, de dénoncer trois in-
aocents comme ses complices.
Heureusement, ces derniers purent se décharger
promptement de l'accusation capitale qu'il étendait
aur eux et prouver clairement leur innocence.
Ricnbernet reconnut alors qu'il avait commis seul
le crime d'Aucamville; il en raconta tous les horri-
bles détails. La découverte des bijoux volés chez
Hourdes le contraignit aussi à se déclarer coupable
tu vol de Eouloc. Devant les preuves qui ont été
féurnes contre lui, Rieubernet a fait successivement
l'aveu de sa culpabilité pour le vol commis à 'Vac-
«tuiers, chez Lafîorgue, et pour le vol des bœufs à
Villariés, chez Timbal; il soutient qu'il n'a eu au-
FEUILLETON DU 21 MAI 1875
LES [54]
PREMIÈRE partie
VIII
Comment on profite des faiblesses d'un roi
(Suite)
Jeanne, tout entière à sa passion nouvelle,
ne vit pas avec quelle froideur était accueillie
sa promesse. Mme de Lisana, absorbée par
la vue de la fortune jetée sur ses genoux
avec tant d'insouciance, oubliait sa fille.
Samuel regarda l'Espagnole. Leurs yeux
se rencontrèrent. Isabelle se révolta, se sen-
tant subjuguée par cet aventurier inconnu,
et lui lança un défi.
Pourquoi me hait-elle ? se demanda le
jeune homme.
Il d .tourna les yeux et n'y pensa plus.
La couve, elle aussi, avait oublié ses visi-
teuses. La violence de son transport était
trop grande pour ne pas amener l'affaisse-
ment.. A genoüx, mamtenant, le front dans
ses mains, le corps courbé, elle priait et
pleurait.
C'était la première fois depuis
cun complice pour la perpétration de ces crimes
mais cette affirmation êstj invraisemblable et détruite
par les témoignages, en ce qui concerne tout an
moins les vols de yacquiers et de Villariés.
Rieubernet dénie être l'auteur de la tentative
d'assassinat commise sur la personne de Bordes;
mais les preuves relevées sont accablantes. La balle
qui a frappé Bordes, et qui était restée sous ses vê-
tements, a été comparée par des experts avec celles
qui ont été trouvées en la possession de l'accusé;
elles sont identiquement du même calibre et de la
même fabrique. Cette démonstration si puissante
est corroborée par les autres éléments de l'infor-
mation.
Rieubernet conteste également sa culpabilité re-
lativement à la tentative de vol commise chez Gary
mais il est inadmissible que d'autres malfaiteurs
aussi habiles que Rieubernet et connaissant parfaite-
ment les lieux se soient trouvés dans la même nuit
et au même moment il Vacquiers; d'ailleurs, un fait
particulier vient écarter toute incertitude.
La veille même de la tentative que la présence de
la dame Gary fit échouer, M. Gary, percepteur,
avait reçu une lettre signée de M. Thomé, fondé de
pouvoirs de la trésorerie générale, et dans laquelle
il était invité à se rendre le 14 novembre, à six
heures du matin à Castelginest avec son ver-
sement.
Cette lettre, datée de Toulouse, le 12, arrivait trop
tard pour que M. Gary pût setrouver au rendez-vous.
Elle était l'œuvre d'un faussaire, et c'était Rieuber-
net qui l'avait fait écrire et l'avait jetée à la poste. Il
reconnait qu'il n'avait d'autres intentions que d'ap-
peler M. Gary dans un guet-apens pour le dévaliser.
N'ayant pas réussi le 14 novembre, il fit une nou-
velle tentative le lendemain.
D'autres vols, très nombreux, mais moinsimpor-
tants, et dont les auteurs étaient restés inconnus,
avaient été commis dans les mêmes contrées durant
l'année 1874 et le commencement de l'année 1875.
Pour cette catégorie, une simple énumération sut-
fit. En février 1874, vol de huit volailles chez la
dame Florian, de Saint-Alban; vol de deux lapins chez
le sieur Borrel, de Castelginest vol de trois volail-
les chez Gaillard, d'Aucamville vol de onze volailles
chez la veuve Penavayre, de Vacquiers; en avril
1874, vol de viande chez Barré, -d'Aucamville. Tous
ces vols ont été commis avec les circonstances ag-
gravantes, la nuit, dans les dépendances des habi-
tations, avec escalade ou effraction.
Rieubernet s'en reconnait coupable, et il persiste
il soutenir qu'il a commis seul ses plus grands cri-
mes. Il dénonce Pelissier, qui habitait sous le même
toit que lui, comme complice dans ces derniers mé-
faits. Celui-ci, après avoir essayé d'un système de
dénégation, a confessé, de son côté, sa culpabilité.
Il est à présumer que toute la vérité n'est pas con-
nue en ce qui le concerne.
Pélissier, braconnier de profession, sans ressources
connues, était l'inséparable de Rieubernet. Il a fu-
cilité sa fuite en Espagne, il a soustrait aux perqui-
sitions de la justice les objets qui pourraient com-
promettre son compagnon, sa famille a fait supplier
Rieubernet dans sa prison de ne pas trop parler.
Ces deux hommes, dont l'un est sans doute un plus
grand criminel que l'autre, paraissent unis par des
liens plus étroits que ceux qu'ils ont laissé connaître
jusquà présent.
En conséquence, etc..
Toulouse. 19 mai, 8 h. 20 soir.
(Par dépêche télégraphique)
Par suite des aveux du principal accusé,
le compte rendu des débats ofire peu d'intérêt.
Ces débats se sont terminés ce soir, à sept
heures et demie.
Rieubernet a été condamné à la peine de
mort;
Pélissier, à cinq ans de réclusion.
PARIS
Après une matinée des plus fraîches, nous
avons eu hier une journee très variable; la
pluie et le soleil ont alterné. A deux heures,
le thermomètre ne marquait plus que 18
degrés.
Une voiture de bitume passait hier matin
dans la rue de Châteaudun lorsqu'à la hau-
teur du no 17, quelques charbons enflammés
tombèrent sur le sol, couvert à cet endroit,
sur toute la largeur de la rue, d'une épaisse
couche de paille posée à cause d'une per-
sonne malade.
La paille prit immédiatement feu, une
épaisse colonne de fumée, mêlée de flammes,
se répandit dans l'air, et pénétrant dans tous
les appartements voisins dont les fenêtres
étaient ouvertes, causa une grande frayeur
dans tout le quartier.
Les curieux arrivèrent de tous côtés; à dis-
tance la fumée empêchait de voir absolu-
IX
Où Cyprien semble prédestiné a la recon-
naissance des pères.
La ville de Calatayud, dont le nom signifie
château d'Ayoub, de son fondateur musul-
man, est, après Saragosse, une des premières
d'Aragon. Ses rues, habituellement tran-
quilles, sont remplies d'une population agitée
et bruyante la place surtout est encombrée
en face du palais du justicia ma^for la Nuza,
que le peuple soupçonne de le tromper pour
le service de l'inquisition.
Antonio Perez s'était réfugié à Galatayud,
où il avait trouvé un asile au couvent des
dominicains. Cette ville, comme toutes cel-
les d'Aragon, avait ses cortès, ses magistrats
qui ne dépendaient que d'elle seule. Elle ac-
cueillit l'ex-ministre avec d'autant plus d'em-
pressement qu'il se mit sous la protection
de ses privilèges, et demanda que le justi-
cier instruisît son procès.
Les fueros aragonais lui assuraient une
procédure publique, toute liberté pour se
défendre et produire des témoins, plus la
mise en liberté sous caution.
Pendant qu'il triomphait à Calatayucl,
Philippe II le faisait condamner, il Madrid,
aux peines les plus rigoureuses, et envoyait
le marquis d'Almenara en Aragon, pour les
faire exécuter.
L'alguazil IIerrera fut chargé d'enlever le
ministre du couvent des dominicains, d'em-
ployer la for- au be-
croyait à un grand sinistre. v;
Quelques agents, aidés desTvoiMhs, parvin-
rent à retirer une partie de la paille )du bra-
sier en plein air, et le feu put être éteint au
moyen de seaux d'eau.
Aujourd'hui jeudi, a une heure, courses à
Chantilly. Les prix suivants seront courus:
Prix de la ATorlaye, 3,000 fr.; dist., 2,000 m.
Prix de la Pelouse, 10,000 fr.; dist., 3,200 m.
Prix de distance,
Prix des Lions, 3,000 fr.; distance, 2,400 m.
Prix du Chemin de fer du lford, 2,000 ir.
distance, 2,100 mètres.
Les courses. promettent d'être fort intéres-
santes, i10 chevaux étant engagés.
Un incendie a éclaté, à deux heures du
matin, dans un logement du quatrième étage
d'une maison de la rue Saint-Martin.
lie feu a été causé par une bougie que le
locatairè avait oublié d'éteindre en se cou-
chant, et qui} étant tombée, a mis le feu à la
piaillasse
lia plupart des meubles ont été brûlés,
malgré les efforts des pompiers du quartier.
Les dommages sont estimés à plus de
mille francs.
Le délai pour les réclamations, à fin de
décharge ou de réduction des contributions
personnelle, mobilière et des patentes de la
ville de Paris, expire le 28 de ce mois. Cha-
que réclamant devra saigner sa réclamation,
y joindre sa feuille d avertissement et les
quittances des mois échus. Un iegistre est
ouvert dans chaque mairie. Les réclamations
pour les sommes de 30 fr. et au-dessus sont
seules assujetties au timbre.
Le nommé Desœuf, charpentier, âgé de
trente-cinq à quarante ans, célibataire, s'é-
tait établi, il y a plus d'un an, rue Brézin,
14, à Montrouge.
Ses affaires prospéraient, et il était géné-
ralement estimé de ses concitoyens.
Il y a dix jours, cet homme a disparu,
sans qu'on ait pu parvenir à trouver la moin-
dre trace de son passage.
En attendant, l'autorité judiciaire a mis
les scellés dans la maison.
CONCERTS MILITAIRES
'programme dn jeudi-20 mai
DE 5 HEURES A 6 HEURES
1. Mosaïque de la bluette. AUBER
2. La Favorite,fantaisie.
GIoRZA
4. La Dame fantaisie.
5. Orage du Coeur, valse.
PALAIS-ROYAL.-Il de chef M.
2. Ouverture espagnole.
3. Polka pour pistou. DÉPLACE
4. La VERDI
5. Grandc valse.
chef M.
t.Allegro militaire. X.
2. Les Aveugles de ouverture. ADAM
3. Le Trône (l'Ecosse, fantaisie
4. Solo varié pour clarinette
5. grande valse
PARC MONCEAUX. 72* de ligne, chef M. DAVEMNE.
1 Le l'etit quadrille.
2. Le Dieu et la ouverture.
3. Fantaisie sur
ADAM
5. polka. KLEIN
PLACE DES de ligne, chef M.
X.
2. et paysan. ouverture.
3. La Favorite,
4. Les A'oces de Jeannette, mosaïque. v. MASSÉ¡
5i' de ligne, chef RIVIÈRE.
1. Bourgogne, marche.
2. La cassée, fantaisie.
3. Grande valse
4. La Topaze, solo de clarinette.
5. Polka des X.
THEATRES
GYMNASE. Quête domicile, comédie en un acte, de
il. Verconsik.
Gontran, riche célibataire, ne sait refuser à au-
cune infortune, malgré les exhortations d'un vieux
soin, et de tirer Perez de tous les lieux d'a-
sile où il trouverait un refuge, pour le jeter
dans les cachots de l'inquisition. Ce mépris
des fueros exaspéra la population, qui s'em-
para de l'ex-ministre et le porta, comme en
triomphe, à la prison des Manifestados, où il
devait attendre l'issue de son procès.
-C'est alors que, devant l'intimidation, la
Nuza donna l'ordre de le tirer de là et de le
livrer au saint office. On hésitait à croira à
tant de lâcheté, et l'on attendait sur la place
le transfert du prisonnier, pour l'enlever
aux soldats de l'inquisition.
Tout à coup, venant d'une rue voisine, des
cris de femme dominèrent le tumulte po-
pulaire, et l'on vit accourir une jeune fille
que poursuivaientquelques étourdis en gaîté,
Elle n'arriva pas sur la place, un homme se
jeta au devant d'elle, la reçut dans ses bras
et fit face à ceux qui couraient derrière elle.
Quelques curieux arrivèrent presque aus-
sitôt.
Les jeunes fous n'étaient autres que des
étudiants qui voulaient iaire les hommes
ils dégainèrent. Le défenseur improvisé de
la fugitive recula d'un pas et se mit en garde.
Puis, d'un bâton de voyage qu'il tenait à la
main, décrivit un cercle rapide, envoya à
vingt pas de là deux des épées qui se diri-
geaient suriui et força les autres à reculer.
Le chemin était libre il y entraîna la jeune
fille tremblante, en continuant de dessiner
au-dessus d'elle de menaçantes ellipses.
Quelcmes rires approbateurs, quelques au-
domestique, qui lui conseilla sans cesSe de mettre
,un freina ses générosités.
Une anecdote cjue lui raconta la baronne, sa
sœur, arrête pourtant ses élans, et, après s'être
laissé d'abord fasciner par l'élégance et les beaux
yeux d'une jeune et charmante inconnue qui vient
faire appel à ses sentiments charitables en faveur
de l'oeuvre des filles repenties, il se méfie, croyant
avoir affaire à une intrigante. Quelle n'est pas sa
confusion en apprenant qu'il accusait une dame du
meilleur monde, une veuve authentique, une amie
de la baronne II obtient son pardon et, mariés
bientôt, le généreux Gontran et la belle dame quê-
teuse pourront faire le bien en commun.
M. Verconsin excelle dans ce genre de petites
pièces bâties sur la pointe d'une aiguille et où les
détails et l'esprit remplacent l'intrigue.
Cette nouvelle bluette, écrite avec goût et pleine
de finesse, est une bonne fortune pour les comédiens
de salon.
Je défie l'avare le plus endurci de ne pas vider son
porte-monnaie dans faumônière de Mlle Legault,
dame quêteuse. Emile ABRA.HAM.
Demain aura lieu, au Conservatoire, l'audi-
tion des envois de Rome de M. Ch. Lefebvre, grand
prix de 1869 (envoi de quatrième année), et de M.
Henri Maréchal, grand prix de 1870 (troisième an-
née). Bosquin et Caron, de l'Opéra, et Mme Furscli-
Madier chanteront les soli. M. Deldevez, chef d'or-
chestre de l'Opéra et de la Société des concerts du
Conservatoire, dirigera l'orchestre et les chœurs.
A l'unanimité, les actionnaires de la Gaité ont
déclaré leur société dissoute. Offenbach reste seul
maître des destinées de ce théâtre. On pense qu'il
se décidera à se retirer pour se consacrer exclusi-
vement à la composition; sa santé, d'ailleurs, estas-
sez capricieuse; depuis quelques jours le maestro
souffrait d'un anthrax à la main il a été opéré, et
il va beaucoup mieux. ADRIEN LAROQUE.
THÉÂTRE LYRIQUE DRAMATIQUE
PLACE DU CHATELRT
Billet du PETIT JOURNAL
Avec ce coupon, il sera perçu moitié prix
à toutes places'
Ce billet est valable pour une ou plusieurs per-
sonnes, du jeudi 20 au lundi 3i mai. Les
dimanches exceptés.
LE DERAiLLEMENT DE MOUSSAC
Le train n° 15, express de nuit entre Paris
et Bordeaux, arrive à Ruffec, à trois heures
du matin, en repart une minute après, e!
traverse à toute vitesse la petite gare de
Moussac, située à environ huit kilomètre de
liuffec.
Pendant la nuit du 18 au 19, au moment
où ce train arrivait à Moussac, le bandage
de l'une des roues de la voiture de poste se
rompit tout à coup. Les employés n'eurent
même pas le temps de donner l'alarme. La
roue patina une seconde à peine sur le rail;
puis tout à coup la voiture de poste fut pro-
jetée en dehors de la voie avec une violence
extrême, entraînant à sa suite les trois voi-
tures qui formaient la queue du train et le
fourgon à bagages.
Les chaînes d'attache de la voiture de postf
volèrent en éclats, et toute la queue du train
fut lancée du haut du talus au fond d'ur
remblai qui ne mesure pas moins de quatro
mètres de hauteur à l'endroit où a eu lieu
l'accident.
Dire l'horrible confusion qui suivit cette
catastrophe serait impossible. On entendait
au fond du trou des cris de souffrance partis
du milieu des wagons écrasés.
L'avant du train stoppa et vint au secours
des blessés. Cependant, le chef de gare de
Moussac expédiait en tous sens des dépêches
télégraphiques pour demander du secours,
car le petit village témoin de l'accident
compte unecentaine d'habitants tout auplus.
Le sauvetage des blessés put cependant
être commencé tout de suite; on en trouva
treize,qui sontatteintsd'une manière plus ou
moins grave. Par un hasard providentiel,
aucun des voyageurs n'avait été tué sur le
Les blessés lurent transportés à la gare de
plaudissements accompagnèrent ce sauveur
inconnu, mais les préoccupations delà foule
étaient telles que l'incident fut oublié avant
que les deuxcoureurseussent complétement
disparu.
Du reste, la fille, quoique son costume ne
manauât pas d'une certaine élégance, était.
une fille du peuple, et l'homme paraissait
être un jeune paysan de la vallée d'Anço, av
en juger p-r son costume de drap brun et
par ses espadrilles rouges à larges cothurnes.
De si minces personnages n'occupent pas
longtemps les foules.
Où voulez-vous que je vous conduise?
demanda le montagnard, dont l'accent fit re,
connaître immédiatement par sa compagne
un habitant extra-Pyrénéen.
A l'Aljaféria, répondit la jeune fille,
si vous le voulez bien.
A l'Aliaiéria s'écria l'inconnu que la,
surprise arrêta.
-Oui, mon père est geôlier. Mais courons,
je vous en prie, voilà ceux qui me poursui-
vent.
Soyez sans inquiétude, ils n'approche-
ront point; seulement indiquez-moi la route:
je viens à C alatayudpour la première fois, et
j'arrive ce soir. CAMILLE BIA3.
(La suite à dcma2n.)
ESSENCE DE CAF£ TRABUT pour café l'eau, café
au lait, mazagran, crèmes, bonbons glaces.etc.
Pr. lli-.OO. Cahan, 67. Pari*
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