Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1875-05-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mai 1875 18 mai 1875
Description : 1875/05/18 (Numéro 4526). 1875/05/18 (Numéro 4526).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592561q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2008
'Le Petit Journal
M
minée de la deuxième pièce à gauche, oùfu-
reut enfermés les deux généraux; le coin en
avait été cassé par un coup de crosse qui
leur était destiné; quelques moellons pro-
venant de l'endroit du mur où ils furent
adossés, et quelques autres provenant de la
cave où turent enfermées les personnes ar-
rêtées en même temps que les généraux; en-
tendant la fusillade, les cris de mort, elles
supposèrent leur fin prochaine,- et quelques-
unes gravèrent rapidement leurs noms sur
les murs très-clairs, à cause d'un large sou-
pirail.
L'endroit du jardin où eût lieu la fusil-
lade a disparu; à sa place passe le mur d'en-
ceinte du poste d'infanterie, dont la cons-
truction vient d'être terminée; sept petits
bâtiments à un seul étage le composent. Ce
poste restera là définitivement.
Et le père la Lorgnette que devient il dans
toutes ces démolitions? Hélas! il est bien
malheurerix. Il n'a profité que bien peu de
temps de la réputation que lui avait donnée
son travail acharné sans compter les Pari-
siens, chaque jour de nombreux provinciaux
de passage venaient le visiter, ayant à la main
un des numéros du Petit Journal dans les-
quels nous avons parlé de lui.
Les barrièresvont enclaver son monticule,
qu i du reste sera démoli sous peu.
Il est vrai que l'archevêque lui a promis
un dédommagement pécunier; en outre.
M Abadie, l'architecte qui dirige les tra-
vaux d'ensemble lui a promis ne faire son
possible pour lui obtenir la place de gar-
dien, Ces dédommagements n'ont certes
pas de raison légale, mais ils ne seront
quejustes, étant donnés la persévérance et le
courage qu'il à fallu au père la Lorgnette
pour exciter la curiosité de tous les visiteurs
et devenir une personnalité originale. A. x.
PARIS
L'exposition des œuvres des artistes vivants
au palais des Champs-Elysées, sera fermée le
mercredi 26 mai jusqu'au vendredi 28 mai
inclusivement, pour travaux intérieurs.
La réouverture aura lieu le samedi 29 mai
et l'exposition sera définitivement close le
20 juin, à six heures du soir.
Le sieur D. accompagné d'une dame,
avait pris hier, vers dix heures du soir, une
voiture à l'heure, place de la Bastille. Après
quinze minutes de marche environ, le véhi-
cule s'arrête, le cocher descend de son siége,
ouvre la portière et contraint les voyageurs
à descendre, en disant que son cheval est fa-
tigué et qu'il ne peut aller plus loin. En
même temps il réclame 2 fr. pour son dépla-
cement.
LesieurD. proteste, une querelle s'engage.
Le cocher, voyant arriver un gardien de la
paix attiré par le bruit, remonte vivement
sur son siège, fait partir son cheval à fond
de train et renverse la dame, sur le corps de
laquelle passent les roues de la voiture.
On se met à la poursuite et on parvient à
l'arrêter à une distance de deux cents mè-
tres. Il a été conduit au poste de la rue de la
Roquette, et sa voiture à la fourriere.
Les blessures reçues par la dame ne met-
tent pas ses jours en danger.
Un enfant de huit ans, demeurant rue
Petit, chez ses parents, est tombé accidentel-
lement dans le canal.
Aux cris de ses camarades, un voiturier
le sieur Adolphe Ragache, rue de Thionville,
est accouru et s'est jeté tout habillé dans
l'au. Il a pu sauver le petit garçon, qu'il a
lui-même ramené à ses parents.
Samedi par suite de la chaleur, une jeune
dame étrangère écoutant la musique au Pa-
lais-Royal, s'est subitement évanouie.
Des secours lui ont été donnés, et on a dû la
mettre en voiture pour la reconduire à son
hôtel, heureusement peu éloigné.
Un charretier avait dételé hier, vers cinq
heures, les deux chevaux da sa charrette sur
le bas-port de la Seine, près de l'Entrepôt.
Pendant qu'il causait avec un camarade,
FEUILLETON DU 18 MAI 1875
LES [51]
PREMIÈRE PARTIE
LA LOUVE
VIII
Comment on profite des faiblesses d'un roi
Suite
A l'extérieur, tien n'était changé; l'im-
mense ruine sombre et grise curait toujours
au touriste ses murailles moussues et sa
tourelle à demi eflrondrée sous l'ellbrt du
temps. Du reste, il n'y avait point de route
an pied de la montagne, et le sentier presque
impraticable qui menait au vieux castel
était oublié depuis longtemps. La vallée,
resserrée entre la base du mont et d'autres
hauteurs à pic, n'était qu'un défilé étroit
encombré de broussailles, rempli de rochers,
de bois rabougris, à peu près impénétrable,
où quelques hommes embusqués eussent
pu défier une armée.
Cependant, malgré l'heure avancée du
jour, car le soleil était près de disparaître
derrière les monts, dont la masse noire pro-
jetait ombre dans les gorges et les
ses deux chevaux, sentant l'eau, ont voulu
aller se désaltérer; mais la pente étant rapide
a cet endroit, ils sont tombés dans le fleuve
et n'ont pas tardé à être 'entraînés par le
courant.
Les deux animaux se sont noyés.
Un avis du Journal officiel prévient les émi-
grants au Venezuela qu'ils acquièrent la na-
tionalité vénézuélienne par le seul fait de
leur arrivée sur le territoire de cette répu-
blique.
Il en résulte que les Français qui se ren-
dent dans ce pays, en qualité d'émigrants, ne
sauraient compter sur la protection de nos
agents consulaires pour obtenir des autori-
tés vénézuéliennes, le passeport dont ils au-
raient besoin dans le cas où ils voudraient
ensuite revenir en France.
Hier, le nommé Franzen, cocher, condui-
sant la voiture no 1241, était descendu de son
siège, rue Julien-Lacroix, pour recevoir de
voyageurs le montant d'une course.
Pendant ce temps le cheval, eflrayé par le
bruit que des enfants faisaienten jouantprès
de la voiture, est parti à fond de train, bri-
sant et renversant tout ce qui se trouvait de-
vant lui.
Le gardien Forest, de planton rue Julien-
Lacroix, s'est élancé à la s;_ite de l'animal,
au moment où il allait donner, tête baissée,
dans la boutique d'un marchand de fourra-
ges, et est parvenu à le maîtriser, non sans
avoir été entraîné sur un parcours d'environ
vingt mètres.
Nous avons entretenu nos lecteurs de la
méthode de M. Magnat, qui apprend à par-
ler aux sourds-muets.
M. le docteur Laubrieu nous écrit que dès
l8i7, M. le docteur Blancheta introduitdans
les écoles primaires de Paris une méthode
pour enseigner à ces déshérités à articuler
des mots et à parler, méthode qui a été re-
commandée à différentes reprises par les mi-
nistres de l'instruction publique.
Cette méthode est encore pratiquée au-
jourd'hui dans nombre d'écoles primaires
de Paris où se trouvent des enfants sourds-
muets. M. le docteur Blanchet est mort en
1867 il convient de rendre justice à la mé-
moire de cet homme de bien, et de rappeler
son dévouement à ces déshérités de la na-
ture.
CONCERTS MILITAIRES
Programme du lundi 17 mai
Dg 5 HEURES A 6 HEURES
TUILERIES.-76' de ligne, chef M.
1. belge, arrang ée par
2. Air varié pour tous les solistes. DuoT
3. Air du Chalet, pour basse. ADAM
4. Les grande fantaisie.
5. Les Bébés, polka.
PALAIS-ROYAL.-68=de ligne, chef M.
1. La Belle polonaise. MARIE
fantaisie. VERDI
fantaisie.
4. La de fantaisie. HALÉvY
5. mazurka.
de ligne, chef M.
i. L'Ecole Militaire. AUDOIR
2. ouverture. AUBER
3. La Sensitive, valse
4. quintette.
5.
REVUE DE S THÉÂTRES
On annonce, pour ce soir, à la Comédie-Française,
la première représentation de la Grand' Maman.
Deux comédies-vaudevilles de Scribe passe-
ront, transformées en comédies, du répertoire du
Gymnase au répertoire de l'Odéon. Ce* deux actes
sont Geneviève oit la Jalousie paternelle et la De-
moiselle à marier (cette dernière pièce en collabora-
tion avec Melesville).
Les couplets, bien entendu, seront supprimés. Un
ancien collaborateur de Scribe s'est chargé de ce
travail de coupures et de soudures.
Pour le magnifique festival organisé à l'Opéra
pour la fin de mai, au profit d'une grande œuvre de
bienfaisance éminemmentpopulaire, on espère réunir
dans un même programme le capitaine Voyer. la
célébre virtuose du piano, le fameux violoniste Ré-
minye, Mme Miolan- arvalho, Mlle Krauss, les prin-
vallons, deux femmes à cheval suivaient
lentement un guide qui écartait devant elles
les ronces, en leur frayant un chemin. La
nuit était presque complète autour d'elles,
mais le soleil empourprait de ses derniers
rayons le sommet de la montagne. La ruine
se détachait noire et superbe dans un fond
d'or; elle était majestueuse et triste, comme
une grandeur du passé.
Pendant que les trois voyageurs gravis-
sent le mont hérissé dedifficultés qui retar-
dent leur marche,nous pénétreronsdansl'in-
térieur de l'antique forteresse où, sans nul
doute, on ne les attend pas.
Dans une cour sombre, qu'entoure une
double muraille, on aperçoit, aux dernières
lueurs du jour, les préparatifs d'un travail
assez considérable de réparations. Ce qui fut
autrefois la cour d'honneur du château se
trouve transformé en chantier de construc-
tion il y a là des planches, du fer, des ou-
tils. Quelques hommes travaillent encore,
malgré l'approche du crépuscule.
Lamasse noiredelaruine géante se détache
toujours sur le fond clair du ciel, qui tend
cependant à s'assombrir. En traversant la
cour, on arrive à une porte basse, vermou-
lue, brisée, qui donne accès dans le château.
Les grandes salles du rez-de-chaussée suin-
tent l'humidité et concentrent une odeur in-
supportable de moisissure; on s'y dérobe en
prenant un petit escalier en spirale condui-
sant au premier étage. Le grand escalier
s'est ettondré. encombre le vestibule de ses
cipales étoiles, l'orchestre et les chœur3 de l'Aca-
démie nationale de musique.
On dit que M. Halanzier, accordant son concours
avec une grâce parfaite, aurait poussé le dévoue-
ment jusqu'à détacher, comme primeure, de l'opéra
de Faust, qui doit être joué prochainement, le qua-
trième acte, et, pour donner un éclat tout excep-
tionnel à cette solennité, Gounod, notre illustre
maestro aurait consenti à diriger lui-méme cet acte
en entier et Gallia. l'un de ses chefs-d'œuvre.
Enfin les entr'actes seraient remplis par la musi-
que de la garde républicaine dans le grand esca-
lier, etc. A bientôt les détails.
Mestépès, dont nous avons annoncé la mort
dans notre numéro d'hier, était depuisquelque temps
régisseur-général à l'Ambigu. C'estluiqui dirigea les
études des derniers drames de ce théatre et l'on se
souvient qu'ils étaient mis en scène avec beaucoup
d'entente.
Mestépès a collaboré il deux grands drames
Christophe Colowb et Un Coup de Jarnac, mais il
était surtout librettiste, et il fit jouer aux Bouffes
le Violonzux, Dragonette, Avant la noce, le Roi
boit, le Ducl de Benjamin, etc. aux Fantaisies-Pa-
risiennes les Deux arlequins; au théâtre Lyrique:
Monsieur Giffard, Ondine, la Demoiselle d'hon-
?leur, etc.
II a été emporté en huit jours, par une fluxion de
poitrine.
M. Octave Gastineau vient de lire aux artis-
tes du Vaudeville un acte intitulé Perfide comme
l'onde, dans lequel joueront Mlles Massin, Réjaneet
Derson,
Les artistes des Folies-Dramatiques, réunis
en société pendant le mois de juin, se proposent de
reprendre les Cinq francs d'un Gourgeois de Paris,
un amusant vândeville des Folies d'autrefois.
M. Dubief, directeur de Sainte-Barbe, a fait
louer jeudi dernier à ses élèves, à Fontenay-aux-
Roses, le premier acte du Dlisanthrope et l'Ours et
le Pacha, de Scribe. La représentation a été des
plus brillantes et sera suivie, paraît-il, de plu-
sieurs autres.
• Par les belles soirées dont nous jouissons de-
puis quelques jours, le'concert des Champs-Elysées
devient, comme les années précédentes, le rendez-
vous de la société élégante. C'est, comme on l'a dit
souvent, un magniflque salon d'été, dont M. Ch. de
Besselièvre fait au mieux les honneurs.
• Les Petites dames de Mctbille, se jouent chaque
soir devantun publicnombreux, composé.engrande
partie de jeunes gommeux. Les Folies-Marigny ré-
pètent les Bonnes filles de Béranger, fantaisie en
trois actes.
• Le théâtre Taitbout a fermé ses portes. Le
directeur, M. Mabille, a réuni son personnel et lui
a annoncé le triste résultat de son entreprise. Il a
néanmoins payé les appointements échus, et les en-
gagements ont été rompus d'un commun accord.
ADRIEN LAROQL'E*
DÉPARTEMENTS
Il y quelques jours, le nommé Lacroix,
marchand de chiffons, à La Neuville-Cop-
gneule (Somme), quittait la commune de
Brombos, avec un nommé Dubus, de Feu-
quières ils s'étaient trouvé la veille au soir
ensemble à l'auberge du sieur Maloigne, qui
n'avait plus de lit disponible Dubus avait
invité Lacroix à venir coucheràFeuquières.
Le lendemain matin, Dubus revint chez
Maloigne, il déclara qu'il s'était séparé en
route de Lacroix; le même matin, on trou-
vait le marchand de chiffons, assassiné dans
sa voiture, qu'on avait conduite dans un champ
d'avoine, près de la route.
Dubus fut arrêté; il avoua avoir assassiné
le marchand de chiffons pour le voler; La-
croix n'avait pas d'argent sur lui!
La gendarmerie d'Elbeuf a arrêté le sieur
Coldiffii, ancien marchand de boeufs, de-
meurant à Caudebec-lés-Elbeuf, rue de Lou-
viers, inculpé d'avoir approvisionné l'armée
allemande pendant la guerre de 1870-1871.
On nous écrit des Sables-d'Olonne
On prépare de brillantes fêtes dans notre
ville à Tours et à Chinon, pour l'ouverture
de la ligne ferrée de Tours aux Sables-d'O-
lorme, qui aura lieu le 1er juin prochain. Là
nouvelle ligne ne peut qu'augmenter encore
le nombre des baigneurs qui fréquentent no-
tre belle plage.
Elle va avoir prochainement un nouveau
motif d'attraction c'est le superbe casino,
avec salle de spectacle-concert, qu'on élève
en ce moment sur le terrain appelé la cité
Jenty; ce magnifique établissement se trouve
en face de la plage.
débris.
Après avoir monté une vingtaine de mar-
ches, on arrive dans une pièce assez bien
conservée, quoique les boiseries, dont on
devine encore les superbes sculptures, me-
nacent de tomber en poussière sous l'action
des vers et de l'humidité.
Des vitraux neufs ont remplacé les jours
des châssis brisés. Sur la dalle de marbre
s'étend un tapis qui ne serait pas dédaigné au
séjour d'Albret.
Quelques meubles confortables, un lit de
chêne orné de rideaux rouges à ramages
jaunes et blancs, n'enlèvent pas à cette salle
d'une autre époque sa froideur lugubre, sa
rigidité presque sépulcrale. Une grande ta-
ble, qui sert probablement à tous les emplois,
occupe le milieu de la pièce. Devant cette
table, une femme est assise, le coude appuyé
et le menton soutenu entre ses doigts blancs
comme l'albâtre, dont ils doivent avoir le
contact glacé. Son autre main tolnbe inerte
sur ses genoux. Elle rêve, car dans le vague
où erre son regard fixe, on devine la pensée
lointaine.
Devant elle, un jeune homme'se tient de-
bout et la regarde.
Il' serait difficile de rendre l'expression de
ce regard profond, extatique, dont la dou-
ceur semble être un voile jeté sur de mysté-
rieuses passions. La tête est l'idéal le plus
pur de la beauté asiatique, avec le teint blanc
mat des races méridionales d'occident. Un
sourire à peine dessiné plisse gracieusement
La correspondance préliminaire du procès
criminel qui vient de se terminer, à Rouen,
par la condamnation à mort de Jodon, avait
été mal reproduite dans un passage impor-i
tant. Une confusion s'est établie entre ¥lo<
rence, la victime, et Jodon l'assassin.
Il en est résulté que Florence a été dési-
gné comme enfant naturel d'une femme ré«
sidant au Havre, ce qui s'applique à Jodon.
Le compte-rendu du procès rétablit les'
rôles; Florence, nous l'avons dit et répété,
était originaire d'Alsace, et appartenait à une
famille honorable et régulière.
Son frère, principal clerc chez un notaire
de Bordeaux, nous prie néanmoins de dissi-
per tous les doutes. Ce sentiment est trop
respectable pour que nous ne nous rendions
pas à son désir.
LA PETITE POSTE
M. L. à Wassigny. L'autorité qui perme(
de conserver dans l'intérieur d'un village des ter<
rains ouverts sur le bord d'un chemin, n'a pas la
droit de s'en prendre aux propriétaires de ces ter*
rains, si quelqu'un, en s'y introduisant indûment, y
éprouve des accidents. La loi du 18 nivôse an XIII,
qui autorise l'autorité à faire enclore ces terrains,
laisse à cette dernière la responsabilité morale des
accidents arrivés par sa négligence.
M. L. v. à Paris. -Votre loyer n'excédant pa!
400 fr., le propriétaire a pu vous donner congé à
six semaines si votre appartement est le principal
objet de la'location et le jardin l'accessoire. Mais si
le jardin était au contraire l'objet principal, la loi
cation serait réputée faite pour l'année entière (dU
1" avril au 1" octobre) et le délai du congé devrail
être de six mois,
ELIXIR DEROUSSY,àla Coca, Pepsine et Dias'
tase. Tonique,digestif, goûtexquis,efficacité remar
quable. Recommandé aux personnes affaiblies par de î
digestions lentes, incomplètes ou difficiles. Guérit ra-
pidement les douleurs d'estomac, les gastrites, gas-
tralgies. Principales pharmacies 4 fr. labouteille»
REVUE DE LA BOURSE
A une semaine de baisse générale a suc-
cédé une des meilleures semaines que nous
ayons eues depuis longtemps.
Si la reprise n'a pas été générale, il s'en
est fallu de bien peu, et l'exception ne porte,
dans tous les cas, que sur un très petit nom-
bre de valeurs de spéculation.
Encore celles-ci se sont-elles arrêtées en*
fin dans là voie rétrograde où elles étaient
engagées la semaine dernière.
Quant aux fonds publics et aux prince
pales valeurs de placement, leur attitude a
été des plus satisfaisantes.
Le 3 0/0 a monté de 1 Ir. 40, à 64.55, et I«
5 0/0 de 1 fr. 60, à 102.85, au comptant.
C'est à l'entrevue de Berlin et à ses heu*
reuses conséquences que revient l'honneur
du changement subit qui s'est manifesté dans
les dispositions de la spéculation et dans la
cotation des principales valeurs de la Bourse
L'activité persistante du marché au comp<
tant, encouragée par la prochaine distribu-
tion du coupon trimestriel du 5 0/0, a contri-
bué également aux résultats que nous cons.
tations aujourd'hui.
La reprise paisible des travaux de l'As·
semblée nationale a été favorablement acf
cueillie aussi par le monde financier.
Enfin, les projets financiers de M. Léon
Say, en écartant la menace d'un emprunt,
ont rendu à la Bourse de Paris sa confiance
et son entrain des meilleurs jours.
Actions françaises
La Banque de France n'a pas varié.
Le bilan de jeudi dernier constate une aug«
mentation de 12 millions dans le portefeuille
commercial, de 4 millions et demi dans le
solde créditeur du Trésor, et de 3 millions
dans les comptes courants particuliers, con-
tre une diminution de 4 millions dans la cir-
crilation des billets.
L'encaisse a diminué de 13 millions et
demi la proportion de la réserve métallique
à la circulation fiducière n'est plus que de
61.85 0/0.
Les bénéfices bruts de la Banque ont été,
cette semaine, de 400,000 fr.
la lèvre que l'orgueil ou la volupté peuvent
relever a certaines heures; de même que
l'ascétisme, avec sa puissance de pétrification,
peut à jamais lui imprimer la ligne sévère
du marbre.
Il y a de tout dans ce regard et dans ce
sourire du respect, de la pitié, da l'amour,
toutes les tendresses réunies en un dévoue-
ment sans bornes, qui ne se raisonne point
et ne se connaît pas davantage.
Le corps est gracieux, les membres sou-
ples, les extrémités fines; mais à certains
mouvements, à certaines poses on ne devine
la force, que la grâce déguise sansla cacher.
La femme est tellement immobile qu'on la
croirait magnétisée par le regard noir qui
l'enveloppe de son rayonnement sombre.
Entre elle et le jeune homme, un grand
chien de montagne debout comme son maî-
tre, le regarde comme lui-même regarde sa
compagne. Tous les deux sont pleins de vie
malgré leur immobilité, tandis que celle
dont ils semblent attendre un mot ou un si-
gne, a le visage morne et froid comme l'im-
mense tombeau qui lui sert d'habitation.
Il serait difficile de lui assigner un âge. Ses
cheveux, blancs comme ceux des vieillards, dé-
mentent leur couleur par une abondance qui
atteste au contraire la jeunesse. L'œil, d'un
beau bleu saphir, semble terne à force de
fixité, le teint est uniformément pâle dans sa.
blancheur, où se perdent les lèvres.
Les traits sont beaux; il ne leur manque
que de la vie. Le costume en fait ressortir
M
minée de la deuxième pièce à gauche, oùfu-
reut enfermés les deux généraux; le coin en
avait été cassé par un coup de crosse qui
leur était destiné; quelques moellons pro-
venant de l'endroit du mur où ils furent
adossés, et quelques autres provenant de la
cave où turent enfermées les personnes ar-
rêtées en même temps que les généraux; en-
tendant la fusillade, les cris de mort, elles
supposèrent leur fin prochaine,- et quelques-
unes gravèrent rapidement leurs noms sur
les murs très-clairs, à cause d'un large sou-
pirail.
L'endroit du jardin où eût lieu la fusil-
lade a disparu; à sa place passe le mur d'en-
ceinte du poste d'infanterie, dont la cons-
truction vient d'être terminée; sept petits
bâtiments à un seul étage le composent. Ce
poste restera là définitivement.
Et le père la Lorgnette que devient il dans
toutes ces démolitions? Hélas! il est bien
malheurerix. Il n'a profité que bien peu de
temps de la réputation que lui avait donnée
son travail acharné sans compter les Pari-
siens, chaque jour de nombreux provinciaux
de passage venaient le visiter, ayant à la main
un des numéros du Petit Journal dans les-
quels nous avons parlé de lui.
Les barrièresvont enclaver son monticule,
qu i du reste sera démoli sous peu.
Il est vrai que l'archevêque lui a promis
un dédommagement pécunier; en outre.
M Abadie, l'architecte qui dirige les tra-
vaux d'ensemble lui a promis ne faire son
possible pour lui obtenir la place de gar-
dien, Ces dédommagements n'ont certes
pas de raison légale, mais ils ne seront
quejustes, étant donnés la persévérance et le
courage qu'il à fallu au père la Lorgnette
pour exciter la curiosité de tous les visiteurs
et devenir une personnalité originale. A. x.
PARIS
L'exposition des œuvres des artistes vivants
au palais des Champs-Elysées, sera fermée le
mercredi 26 mai jusqu'au vendredi 28 mai
inclusivement, pour travaux intérieurs.
La réouverture aura lieu le samedi 29 mai
et l'exposition sera définitivement close le
20 juin, à six heures du soir.
Le sieur D. accompagné d'une dame,
avait pris hier, vers dix heures du soir, une
voiture à l'heure, place de la Bastille. Après
quinze minutes de marche environ, le véhi-
cule s'arrête, le cocher descend de son siége,
ouvre la portière et contraint les voyageurs
à descendre, en disant que son cheval est fa-
tigué et qu'il ne peut aller plus loin. En
même temps il réclame 2 fr. pour son dépla-
cement.
LesieurD. proteste, une querelle s'engage.
Le cocher, voyant arriver un gardien de la
paix attiré par le bruit, remonte vivement
sur son siège, fait partir son cheval à fond
de train et renverse la dame, sur le corps de
laquelle passent les roues de la voiture.
On se met à la poursuite et on parvient à
l'arrêter à une distance de deux cents mè-
tres. Il a été conduit au poste de la rue de la
Roquette, et sa voiture à la fourriere.
Les blessures reçues par la dame ne met-
tent pas ses jours en danger.
Un enfant de huit ans, demeurant rue
Petit, chez ses parents, est tombé accidentel-
lement dans le canal.
Aux cris de ses camarades, un voiturier
le sieur Adolphe Ragache, rue de Thionville,
est accouru et s'est jeté tout habillé dans
l'au. Il a pu sauver le petit garçon, qu'il a
lui-même ramené à ses parents.
Samedi par suite de la chaleur, une jeune
dame étrangère écoutant la musique au Pa-
lais-Royal, s'est subitement évanouie.
Des secours lui ont été donnés, et on a dû la
mettre en voiture pour la reconduire à son
hôtel, heureusement peu éloigné.
Un charretier avait dételé hier, vers cinq
heures, les deux chevaux da sa charrette sur
le bas-port de la Seine, près de l'Entrepôt.
Pendant qu'il causait avec un camarade,
FEUILLETON DU 18 MAI 1875
LES [51]
PREMIÈRE PARTIE
LA LOUVE
VIII
Comment on profite des faiblesses d'un roi
Suite
A l'extérieur, tien n'était changé; l'im-
mense ruine sombre et grise curait toujours
au touriste ses murailles moussues et sa
tourelle à demi eflrondrée sous l'ellbrt du
temps. Du reste, il n'y avait point de route
an pied de la montagne, et le sentier presque
impraticable qui menait au vieux castel
était oublié depuis longtemps. La vallée,
resserrée entre la base du mont et d'autres
hauteurs à pic, n'était qu'un défilé étroit
encombré de broussailles, rempli de rochers,
de bois rabougris, à peu près impénétrable,
où quelques hommes embusqués eussent
pu défier une armée.
Cependant, malgré l'heure avancée du
jour, car le soleil était près de disparaître
derrière les monts, dont la masse noire pro-
jetait ombre dans les gorges et les
ses deux chevaux, sentant l'eau, ont voulu
aller se désaltérer; mais la pente étant rapide
a cet endroit, ils sont tombés dans le fleuve
et n'ont pas tardé à être 'entraînés par le
courant.
Les deux animaux se sont noyés.
Un avis du Journal officiel prévient les émi-
grants au Venezuela qu'ils acquièrent la na-
tionalité vénézuélienne par le seul fait de
leur arrivée sur le territoire de cette répu-
blique.
Il en résulte que les Français qui se ren-
dent dans ce pays, en qualité d'émigrants, ne
sauraient compter sur la protection de nos
agents consulaires pour obtenir des autori-
tés vénézuéliennes, le passeport dont ils au-
raient besoin dans le cas où ils voudraient
ensuite revenir en France.
Hier, le nommé Franzen, cocher, condui-
sant la voiture no 1241, était descendu de son
siège, rue Julien-Lacroix, pour recevoir de
voyageurs le montant d'une course.
Pendant ce temps le cheval, eflrayé par le
bruit que des enfants faisaienten jouantprès
de la voiture, est parti à fond de train, bri-
sant et renversant tout ce qui se trouvait de-
vant lui.
Le gardien Forest, de planton rue Julien-
Lacroix, s'est élancé à la s;_ite de l'animal,
au moment où il allait donner, tête baissée,
dans la boutique d'un marchand de fourra-
ges, et est parvenu à le maîtriser, non sans
avoir été entraîné sur un parcours d'environ
vingt mètres.
Nous avons entretenu nos lecteurs de la
méthode de M. Magnat, qui apprend à par-
ler aux sourds-muets.
M. le docteur Laubrieu nous écrit que dès
l8i7, M. le docteur Blancheta introduitdans
les écoles primaires de Paris une méthode
pour enseigner à ces déshérités à articuler
des mots et à parler, méthode qui a été re-
commandée à différentes reprises par les mi-
nistres de l'instruction publique.
Cette méthode est encore pratiquée au-
jourd'hui dans nombre d'écoles primaires
de Paris où se trouvent des enfants sourds-
muets. M. le docteur Blanchet est mort en
1867 il convient de rendre justice à la mé-
moire de cet homme de bien, et de rappeler
son dévouement à ces déshérités de la na-
ture.
CONCERTS MILITAIRES
Programme du lundi 17 mai
Dg 5 HEURES A 6 HEURES
TUILERIES.-76' de ligne, chef M.
1. belge, arrang ée par
2. Air varié pour tous les solistes. DuoT
3. Air du Chalet, pour basse. ADAM
4. Les grande fantaisie.
5. Les Bébés, polka.
PALAIS-ROYAL.-68=de ligne, chef M.
1. La Belle polonaise. MARIE
fantaisie. VERDI
fantaisie.
4. La de fantaisie. HALÉvY
5. mazurka.
de ligne, chef M.
i. L'Ecole Militaire. AUDOIR
2. ouverture. AUBER
3. La Sensitive, valse
4. quintette.
5.
REVUE DE S THÉÂTRES
On annonce, pour ce soir, à la Comédie-Française,
la première représentation de la Grand' Maman.
Deux comédies-vaudevilles de Scribe passe-
ront, transformées en comédies, du répertoire du
Gymnase au répertoire de l'Odéon. Ce* deux actes
sont Geneviève oit la Jalousie paternelle et la De-
moiselle à marier (cette dernière pièce en collabora-
tion avec Melesville).
Les couplets, bien entendu, seront supprimés. Un
ancien collaborateur de Scribe s'est chargé de ce
travail de coupures et de soudures.
Pour le magnifique festival organisé à l'Opéra
pour la fin de mai, au profit d'une grande œuvre de
bienfaisance éminemmentpopulaire, on espère réunir
dans un même programme le capitaine Voyer. la
célébre virtuose du piano, le fameux violoniste Ré-
minye, Mme Miolan- arvalho, Mlle Krauss, les prin-
vallons, deux femmes à cheval suivaient
lentement un guide qui écartait devant elles
les ronces, en leur frayant un chemin. La
nuit était presque complète autour d'elles,
mais le soleil empourprait de ses derniers
rayons le sommet de la montagne. La ruine
se détachait noire et superbe dans un fond
d'or; elle était majestueuse et triste, comme
une grandeur du passé.
Pendant que les trois voyageurs gravis-
sent le mont hérissé dedifficultés qui retar-
dent leur marche,nous pénétreronsdansl'in-
térieur de l'antique forteresse où, sans nul
doute, on ne les attend pas.
Dans une cour sombre, qu'entoure une
double muraille, on aperçoit, aux dernières
lueurs du jour, les préparatifs d'un travail
assez considérable de réparations. Ce qui fut
autrefois la cour d'honneur du château se
trouve transformé en chantier de construc-
tion il y a là des planches, du fer, des ou-
tils. Quelques hommes travaillent encore,
malgré l'approche du crépuscule.
Lamasse noiredelaruine géante se détache
toujours sur le fond clair du ciel, qui tend
cependant à s'assombrir. En traversant la
cour, on arrive à une porte basse, vermou-
lue, brisée, qui donne accès dans le château.
Les grandes salles du rez-de-chaussée suin-
tent l'humidité et concentrent une odeur in-
supportable de moisissure; on s'y dérobe en
prenant un petit escalier en spirale condui-
sant au premier étage. Le grand escalier
s'est ettondré. encombre le vestibule de ses
cipales étoiles, l'orchestre et les chœur3 de l'Aca-
démie nationale de musique.
On dit que M. Halanzier, accordant son concours
avec une grâce parfaite, aurait poussé le dévoue-
ment jusqu'à détacher, comme primeure, de l'opéra
de Faust, qui doit être joué prochainement, le qua-
trième acte, et, pour donner un éclat tout excep-
tionnel à cette solennité, Gounod, notre illustre
maestro aurait consenti à diriger lui-méme cet acte
en entier et Gallia. l'un de ses chefs-d'œuvre.
Enfin les entr'actes seraient remplis par la musi-
que de la garde républicaine dans le grand esca-
lier, etc. A bientôt les détails.
Mestépès, dont nous avons annoncé la mort
dans notre numéro d'hier, était depuisquelque temps
régisseur-général à l'Ambigu. C'estluiqui dirigea les
études des derniers drames de ce théatre et l'on se
souvient qu'ils étaient mis en scène avec beaucoup
d'entente.
Mestépès a collaboré il deux grands drames
Christophe Colowb et Un Coup de Jarnac, mais il
était surtout librettiste, et il fit jouer aux Bouffes
le Violonzux, Dragonette, Avant la noce, le Roi
boit, le Ducl de Benjamin, etc. aux Fantaisies-Pa-
risiennes les Deux arlequins; au théâtre Lyrique:
Monsieur Giffard, Ondine, la Demoiselle d'hon-
?leur, etc.
II a été emporté en huit jours, par une fluxion de
poitrine.
M. Octave Gastineau vient de lire aux artis-
tes du Vaudeville un acte intitulé Perfide comme
l'onde, dans lequel joueront Mlles Massin, Réjaneet
Derson,
Les artistes des Folies-Dramatiques, réunis
en société pendant le mois de juin, se proposent de
reprendre les Cinq francs d'un Gourgeois de Paris,
un amusant vândeville des Folies d'autrefois.
M. Dubief, directeur de Sainte-Barbe, a fait
louer jeudi dernier à ses élèves, à Fontenay-aux-
Roses, le premier acte du Dlisanthrope et l'Ours et
le Pacha, de Scribe. La représentation a été des
plus brillantes et sera suivie, paraît-il, de plu-
sieurs autres.
• Par les belles soirées dont nous jouissons de-
puis quelques jours, le'concert des Champs-Elysées
devient, comme les années précédentes, le rendez-
vous de la société élégante. C'est, comme on l'a dit
souvent, un magniflque salon d'été, dont M. Ch. de
Besselièvre fait au mieux les honneurs.
• Les Petites dames de Mctbille, se jouent chaque
soir devantun publicnombreux, composé.engrande
partie de jeunes gommeux. Les Folies-Marigny ré-
pètent les Bonnes filles de Béranger, fantaisie en
trois actes.
• Le théâtre Taitbout a fermé ses portes. Le
directeur, M. Mabille, a réuni son personnel et lui
a annoncé le triste résultat de son entreprise. Il a
néanmoins payé les appointements échus, et les en-
gagements ont été rompus d'un commun accord.
ADRIEN LAROQL'E*
DÉPARTEMENTS
Il y quelques jours, le nommé Lacroix,
marchand de chiffons, à La Neuville-Cop-
gneule (Somme), quittait la commune de
Brombos, avec un nommé Dubus, de Feu-
quières ils s'étaient trouvé la veille au soir
ensemble à l'auberge du sieur Maloigne, qui
n'avait plus de lit disponible Dubus avait
invité Lacroix à venir coucheràFeuquières.
Le lendemain matin, Dubus revint chez
Maloigne, il déclara qu'il s'était séparé en
route de Lacroix; le même matin, on trou-
vait le marchand de chiffons, assassiné dans
sa voiture, qu'on avait conduite dans un champ
d'avoine, près de la route.
Dubus fut arrêté; il avoua avoir assassiné
le marchand de chiffons pour le voler; La-
croix n'avait pas d'argent sur lui!
La gendarmerie d'Elbeuf a arrêté le sieur
Coldiffii, ancien marchand de boeufs, de-
meurant à Caudebec-lés-Elbeuf, rue de Lou-
viers, inculpé d'avoir approvisionné l'armée
allemande pendant la guerre de 1870-1871.
On nous écrit des Sables-d'Olonne
On prépare de brillantes fêtes dans notre
ville à Tours et à Chinon, pour l'ouverture
de la ligne ferrée de Tours aux Sables-d'O-
lorme, qui aura lieu le 1er juin prochain. Là
nouvelle ligne ne peut qu'augmenter encore
le nombre des baigneurs qui fréquentent no-
tre belle plage.
Elle va avoir prochainement un nouveau
motif d'attraction c'est le superbe casino,
avec salle de spectacle-concert, qu'on élève
en ce moment sur le terrain appelé la cité
Jenty; ce magnifique établissement se trouve
en face de la plage.
débris.
Après avoir monté une vingtaine de mar-
ches, on arrive dans une pièce assez bien
conservée, quoique les boiseries, dont on
devine encore les superbes sculptures, me-
nacent de tomber en poussière sous l'action
des vers et de l'humidité.
Des vitraux neufs ont remplacé les jours
des châssis brisés. Sur la dalle de marbre
s'étend un tapis qui ne serait pas dédaigné au
séjour d'Albret.
Quelques meubles confortables, un lit de
chêne orné de rideaux rouges à ramages
jaunes et blancs, n'enlèvent pas à cette salle
d'une autre époque sa froideur lugubre, sa
rigidité presque sépulcrale. Une grande ta-
ble, qui sert probablement à tous les emplois,
occupe le milieu de la pièce. Devant cette
table, une femme est assise, le coude appuyé
et le menton soutenu entre ses doigts blancs
comme l'albâtre, dont ils doivent avoir le
contact glacé. Son autre main tolnbe inerte
sur ses genoux. Elle rêve, car dans le vague
où erre son regard fixe, on devine la pensée
lointaine.
Devant elle, un jeune homme'se tient de-
bout et la regarde.
Il' serait difficile de rendre l'expression de
ce regard profond, extatique, dont la dou-
ceur semble être un voile jeté sur de mysté-
rieuses passions. La tête est l'idéal le plus
pur de la beauté asiatique, avec le teint blanc
mat des races méridionales d'occident. Un
sourire à peine dessiné plisse gracieusement
La correspondance préliminaire du procès
criminel qui vient de se terminer, à Rouen,
par la condamnation à mort de Jodon, avait
été mal reproduite dans un passage impor-i
tant. Une confusion s'est établie entre ¥lo<
rence, la victime, et Jodon l'assassin.
Il en est résulté que Florence a été dési-
gné comme enfant naturel d'une femme ré«
sidant au Havre, ce qui s'applique à Jodon.
Le compte-rendu du procès rétablit les'
rôles; Florence, nous l'avons dit et répété,
était originaire d'Alsace, et appartenait à une
famille honorable et régulière.
Son frère, principal clerc chez un notaire
de Bordeaux, nous prie néanmoins de dissi-
per tous les doutes. Ce sentiment est trop
respectable pour que nous ne nous rendions
pas à son désir.
LA PETITE POSTE
M. L. à Wassigny. L'autorité qui perme(
de conserver dans l'intérieur d'un village des ter<
rains ouverts sur le bord d'un chemin, n'a pas la
droit de s'en prendre aux propriétaires de ces ter*
rains, si quelqu'un, en s'y introduisant indûment, y
éprouve des accidents. La loi du 18 nivôse an XIII,
qui autorise l'autorité à faire enclore ces terrains,
laisse à cette dernière la responsabilité morale des
accidents arrivés par sa négligence.
M. L. v. à Paris. -Votre loyer n'excédant pa!
400 fr., le propriétaire a pu vous donner congé à
six semaines si votre appartement est le principal
objet de la'location et le jardin l'accessoire. Mais si
le jardin était au contraire l'objet principal, la loi
cation serait réputée faite pour l'année entière (dU
1" avril au 1" octobre) et le délai du congé devrail
être de six mois,
ELIXIR DEROUSSY,àla Coca, Pepsine et Dias'
tase. Tonique,digestif, goûtexquis,efficacité remar
quable. Recommandé aux personnes affaiblies par de î
digestions lentes, incomplètes ou difficiles. Guérit ra-
pidement les douleurs d'estomac, les gastrites, gas-
tralgies. Principales pharmacies 4 fr. labouteille»
REVUE DE LA BOURSE
A une semaine de baisse générale a suc-
cédé une des meilleures semaines que nous
ayons eues depuis longtemps.
Si la reprise n'a pas été générale, il s'en
est fallu de bien peu, et l'exception ne porte,
dans tous les cas, que sur un très petit nom-
bre de valeurs de spéculation.
Encore celles-ci se sont-elles arrêtées en*
fin dans là voie rétrograde où elles étaient
engagées la semaine dernière.
Quant aux fonds publics et aux prince
pales valeurs de placement, leur attitude a
été des plus satisfaisantes.
Le 3 0/0 a monté de 1 Ir. 40, à 64.55, et I«
5 0/0 de 1 fr. 60, à 102.85, au comptant.
C'est à l'entrevue de Berlin et à ses heu*
reuses conséquences que revient l'honneur
du changement subit qui s'est manifesté dans
les dispositions de la spéculation et dans la
cotation des principales valeurs de la Bourse
L'activité persistante du marché au comp<
tant, encouragée par la prochaine distribu-
tion du coupon trimestriel du 5 0/0, a contri-
bué également aux résultats que nous cons.
tations aujourd'hui.
La reprise paisible des travaux de l'As·
semblée nationale a été favorablement acf
cueillie aussi par le monde financier.
Enfin, les projets financiers de M. Léon
Say, en écartant la menace d'un emprunt,
ont rendu à la Bourse de Paris sa confiance
et son entrain des meilleurs jours.
Actions françaises
La Banque de France n'a pas varié.
Le bilan de jeudi dernier constate une aug«
mentation de 12 millions dans le portefeuille
commercial, de 4 millions et demi dans le
solde créditeur du Trésor, et de 3 millions
dans les comptes courants particuliers, con-
tre une diminution de 4 millions dans la cir-
crilation des billets.
L'encaisse a diminué de 13 millions et
demi la proportion de la réserve métallique
à la circulation fiducière n'est plus que de
61.85 0/0.
Les bénéfices bruts de la Banque ont été,
cette semaine, de 400,000 fr.
la lèvre que l'orgueil ou la volupté peuvent
relever a certaines heures; de même que
l'ascétisme, avec sa puissance de pétrification,
peut à jamais lui imprimer la ligne sévère
du marbre.
Il y a de tout dans ce regard et dans ce
sourire du respect, de la pitié, da l'amour,
toutes les tendresses réunies en un dévoue-
ment sans bornes, qui ne se raisonne point
et ne se connaît pas davantage.
Le corps est gracieux, les membres sou-
ples, les extrémités fines; mais à certains
mouvements, à certaines poses on ne devine
la force, que la grâce déguise sansla cacher.
La femme est tellement immobile qu'on la
croirait magnétisée par le regard noir qui
l'enveloppe de son rayonnement sombre.
Entre elle et le jeune homme, un grand
chien de montagne debout comme son maî-
tre, le regarde comme lui-même regarde sa
compagne. Tous les deux sont pleins de vie
malgré leur immobilité, tandis que celle
dont ils semblent attendre un mot ou un si-
gne, a le visage morne et froid comme l'im-
mense tombeau qui lui sert d'habitation.
Il serait difficile de lui assigner un âge. Ses
cheveux, blancs comme ceux des vieillards, dé-
mentent leur couleur par une abondance qui
atteste au contraire la jeunesse. L'œil, d'un
beau bleu saphir, semble terne à force de
fixité, le teint est uniformément pâle dans sa.
blancheur, où se perdent les lèvres.
Les traits sont beaux; il ne leur manque
que de la vie. Le costume en fait ressortir
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