Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-12-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 décembre 1874 14 décembre 1874
Description : 1874/12/14 (Numéro 4371). 1874/12/14 (Numéro 4371).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5924067
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
lie Petit dcrarnal
pour rqriipfe avec le passé, elle irait pendant quel-
ques mois a Roanne, où il viendrait ensuite la cher-
cher mais, à Roanne, la femme Servet noua de
nouvelles intrigues avec un jeune ouvrier papetier
du nom de Bruyas.
Servet n'en fut pas instruit, et, le 10 août dernier,
fidèle à sa promesse. il ramena sa femme à Paris,
dans son logement de la rue du Petit-Carreau, 25.
Bruyas les suivit à Paris, le 29 août. et une corres-
pondance s'engagea bientôt entre la femme Servet
et lui, par l'intermédiaire de la demoiselle Richard,
ouvrière, employée chez Servet.
Les deux coupables se donnaient rendez-vous
tous les jours, matin et soir, dans la rue Thévenot.
La femme Servet soutient qu'elle ne voyait pas
Bruyas ailleurs que dans la rue et qu'elle n'a jamais
eu avec lui des rapports intimes. Les déclarations
de Bruyas et les termes de la correspondance sai-
sie ne permettent pas de s'attacher à cette décla-
ration.
Servet remarqua bientôt les fréquentes absences
de sa femme et conçut de nouveaux soupçons sur sa
-fidélité. Le 14 septembre, la demoiselle Richard lui
fit à cet égard des révélations complètes le 19, dans
la matinée, elle lui remit les fragments d'une lettre
écrite par Bruyas à sa femme, et que celle-ci avait
déchiree. Dès ce moment, l'accuse forma de sinis-
tres projets; pendant toute la journée il dissimula
avec soin son émotion, puis, vers cinq heures du
soir, il prit dans son secrétaire un revolver à six
coups, chargé depuis longtemps, et sortit sous le
prétexte d'aller faire quelques courses. Il alla en
effet chez deux de ses clients, rue de Nazareth et rue
Bouchardon puis il prit, boulevard Bonne-Nou-
elle, une voiture qu'il envoya stationner au coin
de la rue Thévenot.
Après vingt minutes d'attente, ayant aperçu
Bruyas et. sa femme qui causaient dans la rue, il
s'élança de la voiture, se précipita sur eux et tira
presque à bout portant un premier coup de feu sur
sa femme, qu'il atteignit au visage.
Aussitôt après, tournant sa fureur contre Bruyas,
qui s'enfuyait, il déchargea sur lui les cinq dermers
coups de son arme.
Bruyas fut atteint seulement par un des projec-
tiles, qui lui fit une simple contusion à la hanche.
La blessure de la femme Servet n'était pas mortelle.
La balle avait -été arrêtée dans son trajet par l'os
maxillaire, elle ne laissera pas d'autre trace qu'une
cicatrice irrégulière constituantune légère contusion.
La lecture du document qu'on vient de lire
est suivie d'une déclaration de la femme de
l'accusé, qui annonce qu'elle se porte partie
civile contre son mari.
Me Pitte dépose, en son nom, des conclu-
sions réclamant 2,000 francs de domnages-
intérêts et le payement des frais.
Résumons l'interrogatoire de Servet, qui,
du reste, reconnaît la matérialité des faits
dont la justice lui demande compte.
J'ai commencé à travailler à l'âge de six ans. J'ai
toujours été honnête et laborieux. En 1869, je me
suis marié à Roanne avec une jeune fille que je n'ai
malheureusement jamais'pu cesser d'aimer. Je m'é-
tais illusionné sur son compte. Elle menait une
conduite indigne. En dernier lieu, nous nous étions
réconciliés c'est à Rouanne qu'avait eu lieu le rap-
prochement. A ce moment même elle avait re-
commencé des relations avec un autre individu.
J'ignorais tout. Nous revenons à Paris au mois
d'août l'individu y arrive bientôt, Enfin je suis
averti de ce qui se passe.
Un jour. on me communique une lettre de Bravas
à ma femme, il lui donnait un rendez-vous; je ne
pouvais croire à choses pareilles. J'ai pris un re-
volver que j'avais depuis la guerre; il était chargé à
six coups. J'ai été rue Thévenot. Je les ai vus en-
semble. J'ai perdu la tète. J'avais tant souffert 1 J'ai
tiré un premier coup sur ma femme, puis les autres
coups sur Bruyas, qui fuyait. Tout s'est passé comme
un songe. On m'a arrêté.
Parmi les témoignages, ceux de l'épouse
indigne et de l'amant persécuté sont écoutés
avec une attention avide. Nous regrettons
le manque d'espace qui nous empêche de les
reproduire, car ils montrent avec une singu-
lière netteté de quelles lâchetés sont faites
ces liaisons interlopes qu'on profane du nom
d'amour.
M. l'avocat général Chevrier prononce un
réquisitoire plein de modération. Me Charles
Floquet fait entendre une excellente plai-
doirie.
L'acquittement de Servet est prononcé.
Statuant ensuite sur les conclusions de la
partie civile, la cour condamne le mari vengé
a paver à sa femme 500 francs de dommages-
intérêts, et le remboursement des dépens
du procès.
Toute personne désirant recevoir franco dans les h.
i00 CARTES de visite bien faites, n'a qu'à adresser 3 FRANC
en mandat ou timsresposte (aveo bordure noire 3 fr. 50 c.,
à l'imprimerie V. Pillion et C*, 18, rue des Martyrs, Parjs.'
FEUILLETON DU 14 DÉCEMBRE 1874
MADAMEJ.AFARGE
QUATRIÈME PARTIE 106
B» sortie de prison
SA MISE EN LIBERTÉ
Suite
Ces diverses considérations firent que Ma-
rie Cappelle se décida à adresser au futur
empereur une seconde supplique, plus dé-
chirante encore que la première, supplique
qu'appuyèrent de concert, avec de nouvelles
et plus vives instancesMM. deGirardin et Ca-
vel. L'oncle Collard l'avait apportée deMont-
pellier.
Léurs démarches, cette fois, furent couron-
nées d'un prompt et définitif succès.
A la fin de mai 1852,les lettres de grâce tu-
rent signées.
Et, le le. juin, la graciée posait son pied
libre sur le seuil de la maison de son oncle,
directeur de l'hospice général de Montpellier.
Lettres de reconnaissdnce.
On a trouvé, dans les papiers saisis aux
Tuileries, après le 4 Septembre 1870,lalettre
écrite par MmeLafarge au prince-président,
à cette occasion. La voici
Monseigneur,
PARIS
Le temps continue à être pluvieux et fort
désagréable. Hier, à deux heures, le thermo-
mètre marquait 8 degrés au-dessus de zéro.
Tous les jours vers deux heures, un cer-
tain nombre de personnes, munies de cartes,
se présentaient à la porte du service des tra-
vaux pour visiter le Nouvel Opéra. Il arrivait
même assez souvent que des curieux non au-
torisés se glissaient avec les autres, de telle
sorte qu'il y avait foule dans l'intérieur du
Nouvel Opéra encore occupé par les ouvriers.
Hier, les visiteurs de toute catégorie ont
été arrêtés à la porte la consigne était gé-
nérale personne n'entrait.Un écriteau avait
été dressé, portant cette inscription en gros-
ses lettres Par ordre du ministre, les vi-
sites du Nouvel Opéra sont suspendues. »
On a adjugé hier, au tribunal de com-
merce, les travaux suivants
Restauration de deux pavillons de l'hôpi-
tal Saint-Louis, évaluée à 9,054 fr., adjugée à
M. Cancalon*
Démolition de plusieurs bâtiments appar-
tenant de la Ville et situés rues Saint-Do-
minique, du Bac-d'Asnières et- Tourlaque,
à MM. Méplot, Devening et Bonhomme.
Enlèvement des boues, adjugé à M. Du-
bief, avec un rabais de 44.90 0/0; la boue de
Paris vaut plus d'un demi-million; mais
lorsqu'elle est vendue comme engrais, son
produit s'élève à environ trois millibns de
francs; c'est ce qui explique le fort rabais de
44.90 0/0..
Construction des écoles pour garçons et
filles, rue Puebla, évaluée à 409,002*ir. à
M. Trimoulet (terrassements); MM. Roche et
Tellier (maçonnerie) M. Lorteille (char-
pente) M. Maldant (couverture et plomberie);
M. Urth (menuiserie); MM. Paraire et An-
glebert (serrurerie); M. Cassette (peinture et
vitrerie).
Une inondation d'huile d'olive a eu lieu
hier matin, rue Marcadet, devant le no 277.
Un tonneau contenant cinq cents litres
avait dégringoléd'un camion, s'était défoncé
et avait couvert d'huile la chaussée et les
ruisseaux. Nombre de curieux ont stationné
pendant la matinée sur le lieu de l'accident.
Une jeune fille de treize ans, demeurant
avenue Victoria, était assise, hier, au quai
de la Mégisserie, quand une femme bien
mise lui mit dans les bras une toute jeune
enfant, en disant
Gardez-la moi un instant, mademoiselle,
je reviens.
Comme elle ne reparut plus, la petite
abandonnée fut portée aux Enfants-Assistés.
Un habitant de la rue Riquet,le sieur C.
avaa demandé l'autorisation d'avoirun débit
de vin. Au bout de quelque temps on lui ré-
pondit par un refus, vu qu'il avait été con-
damné nombre de fois pour ivresse publique.
Grand fut son étonnement, car il n'avait
jamais paru devant aucun tribunal. Il y
avait évidemment erreur.
Sur ses réclamations, on fit des recherches,
et voici ce qu'on découvrit.
Dans la même maison que le sieur C.
demeurait son beau-frère, grand amateur de
la bouteille. Chaque fois qu'on le ramassait
ivre dans la rue pour le mettre au violon,il
donnait le nom de M. C. Le concierge,
prévenu, lui remettait les citations faites à
ce nom, et l'ivrogne comparaissait et était
condamné sous le nom de son beau-frère. Il
payait les amendes par le même procédé.
Cet homme a été arrêté.
Hier, un sieur B. demeurant rue du
Vert-Bois, traversait la place du Château-
d'Eau, lorsqu'il aperçut un lieutenant du
113e de ligne, qu'il attaqua sans motifs.
11 lui porta trois coups dans la poitrine.
Deux gardiens de la paix survinrent et.con-
duisirent au poste cet individu, qui n'a
cessé, dans son interrogatoire, d'être inso-
lent et d'injurier l'armée.
«ge-
IdÊOW, SDBKAKBDLE LUCIDE, raubg-Montmartre, 9j
dois la vie. Je pleure de reconnaissance à
vos pieds.
Il Quels mots* prince, seraient assez élo-
quents pour traduire dignement mon action
de grâces
Il Vous devoir la liberté, c'est vous devoir
l'honneur. Vous protégez et vous donnez en
roi.
D Ma vie tout entière sera l'écho passion-
né de ma reconnaissance.
» Mais, pour oser vous dire, Monseigneur,
combien je vous vénère et combien je vous
aime, je jette ma plume et j'emprunte lecœur
de la France.
J'ai l'honneur d'être, avec leplus profond
respect, Monseigneur, votre très humble et
très obéissante servante.
» MARIE CAPPELLE.
» Montpellier, le 12 juin 1852. »
Le même jour, elle écrivait à M. de Girar-
din, son sauveur « Jeudi, 4 heures du soir.
Ma liberté est officielle, palpable. Je vous
la dois, monsieur.
Il Ah Laissez-moi vous apporter ma pre-
mière larme de joie et mon premier sourire.
» .Laissez-moi serrer votre noble main dans
ma main.
» Laissez-moi vous dire quejevous admire,
que je n'ai qu'une ambition, celle de me si-
gner un jour votre amie, comme je me signe
ce soir votre ressuscitée.
LES MYSTÈRES D'ANTONY
PRÈS DE LIMOURS
Nos lecteurs se rappellent les mystérieux
crimes commis dans les environs de Li-
mours et les terreurs que ces faits avaient ré-
pandues dans le pays.
Deux crimes analogues viennent d'être dé-
couverts à Antony, dans le même pays, com-
mis tous deux dans les mêmes circonstances,
et sans doute par le ou les mêmes malfai-
teurs. Ils ont ranimé des souvenirs sanglants
et les craintes qui en ont été la conséquence.
Voici les faits connus jusqu'ici
Une veuve Plet vivait seule dans une petite
maison; il y a six ans déjà, un vol avec effrac-
tion fut commis chez elle. Le voleur fut dé-
couvert et condamné à cinq années de tra-
vaux forcés.
Il y a huit -jours, la laitière, arrivant le
matin chez Mme Plet, la trouva morte dans
son lit ce lit était défait et toute la chambre
en désordre.
Le médecin qu'on appela constata sur les
lèvres de la morte une écume sanglante il
conclut à une apoplexie foudroyante. Le
commissaire de police crut à un crime, et
constata sur le cou des traces rougeâtres,qui
devinrent bleues, puis noires. D'ailleurs,les
valeurs et l'argent avaient disparu.
L'autopsie du corps fut confiée à M. Ber-
geron il déclara qu'il y avait eu strangula-
tion, et put même constater la trace des
pouces de l'assassin sur le cou.
On s'imagine l'impression que causa cette
nouvelle à Antony et dans les environs. Ces
préoccupations rappelèrent à quelques es-
prits que, le 3 octobre dernier, une autre
ifemme d' Antony, Mme veuve Capelier, .de-
meurant également seule, avait été trouvée
morte chez elle en même temps, les valeurs
avaient disparu. Les mêmes traces au cou
avaient également fait croire à une apo-
plexie.
Les héritiers de la veuve Capelier commu-
niquèrent leurs soupçons à la justice. M.
Pauffin, juge d'instruction déjà chargé de la
première aflaire, fut désigné pour instruire
l'autre.
Le corps de Mme Capelier lut exhumé, et
l'autopsie établit qu'elle avait été étranglée
dans les mêmes conditions que Mme Plet.
Les recherches de la justice n'ont encore
amené aucun résultat; les agents les plus
habiles de M. Claude sont en campagne.
M. Pauffin, le juge d'instruction, se rend
depuis deux jours régulièrement à Antony,
où il recueille les dépositions et les indices
propres à jeter quelque lumière sur ces cri-
mes mystérieux.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant
des faits que l'instruction ne saura manquer
de révéler.
EMPRUNTS OTTOMANS. Les rentiers qui dé-
sirent profiter des bas cours actuels des obli-
gations Ottomanes et Égyptiennes, et des actions
de la Banque Ottomane, trouveront ces titres
au comptantou à terme au Sons-Comptoir
lyonnais à Paris, 339, rue Saint-Martin,
qui fera des avances sur ces valeurs à L'INTÉ-
UÊT LÉGAL.
THÉATRE S
Gymnase Les Deux Maniaques, comédie en un
acte, de MM. LETERRIER et Vanloo. Opésa-Co-
mique le Domino noir.
D'après un proverbe, qui se ressemble
s'assemble. Mais, prétend un autre, qui se
ressemble se gêne. Dans le cas présent, ce
dernier proverbe a raison.
Lavardin déjeune à midi précis, et, pour
rien au monde, il ne se mettrait à table une
minute plus tôt. Son futur gendre déjeune,
lui, à onze heures et demie, et, dût son ma-
riage se rompre, il ne voudrait retarder son
repas d'une seconde. Lavardin tisonne; Isi-
dore tisonne aussi. Mais l'un arrange le feu
comme ceci, tandis que l'autre place les bû-
ches comme cela. Et pas de concessions pos-
sibles sur.des sujets aussi graves, et avec des
caractères comme ceux-là
Nous ne saurions dire quel est le plus ma-
M. Cavel (depuis consul à Cadix, je crois)
ne pouvait être oublié dans cette effusion de
reconnaissance. La lettre qu'il reçut, et qu'il
m'apporta comme devant en prendre ma part,
se termine par ce sublime adieu
Adieu, monsieur, mon passé a si peu de
jours de soleil, que vous me pardonnerez de
les saluer d'un sourire, avant de sceller d'un
dernier signe de croix la pierre brisée de
mon tombeau. D
Mais,, maintenant libre, que va-t-elle
Projets littéraires
Dans sa préoccupation des moyens'de vivre
que comportait pour sa protégée la liberté
qui lui était rendue, M. de Girardin crut de-
voir adresser à l'oncle Gollard plusieurs
questions à ce sujet, pleines de bienveillante
sollicitude, questions auxquelles la nièce
s'empressa de répondre, par une lettre où
s'épand toute sa richesse d'âme et de plume
« J'ouvre votre lettre à mon oncle, mon-
sieur, et je salue des yeux et du cœur ces
chers petits points d'interrogation qui me
donnent le droit devous confier ma joie, mes
appréhensions, mes projets et jusqu'à mes
rêves.
Mes projéts je n'en forme aucun. Je n'ai
qu'un but aujourd'hui, celui d'incarner ma
reconnaissance dans toutes les actions de ma
vie, pour changer un acte de clémence on un
acte de justice celui de prouver au monde
que j'étais digne des nobles et chères sym-
gui m'ont sauvée: çeluj da lui prou-
niaque du futur beau-père ou du futur gen-
dre, collectionneurs tous les deux toujours
est-il que leur entêtement réciproque amena
des froissements qui occasionnent des crue-
relies. qui amènent une rupture.
Tout s'arrange pourtant, grâce d'un pot à
tabac en vieux Rouen, dont l'histoire nous
rappelle une charmante nouvelle publiée
par le Bulletin francais et intitulée Deux
chiens de faïence.
Cet acte, plein de détails amusants, et qui
contient plusieurs situations d'un comique
très heureux, est très bien joué par Lesueur
(Lavardin), Andrieu (Isidore), Mlle Legault
et Ulric, qui remplit le rôle d'un professeur
d'accordéon, rival malheureux d'Isidore.
L'Opéra-Comique donne le Domino noM-
avec une nouvelle distribution des princi-
paux rôles. Mlle Chapuy joue le rôle d'An-
gèle avec une grande distinction; elle le
chante avec une grâce et un goût parfaits.
On lui a redemandé l'Aragonaise, et on l'a
beaucoup applaudie après les couplets de
la l'ee. Melchissédec chante bien les cou-
plets de Gil.Pérez; Duvernoy ne manque
pas d'élégance dans Juliano. Il est regretta-
ble que le rôle d'Horace ne soit pas favora-
ble à Lhérie. Emile ABRAHAM.
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trices élégantes et industrieuses les MODES
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vention qu'ils ont faite est plus terre-à-terre
que la direction des ballons, mais elle est
plus sûre et plus applicable. Ils ont décou-
vert le moyen de vendre au prix de dix-neuf
francs le fameux Alontagnac, pardessus d'hi-
ver élégant et confortable, taillé à la dernièr
mode par les premiers coupeurs de Paris.
Comment la Maison du Pont-Neuf est-elle
arrivée à ce bon marché? Moi, je n'y com-
prends rien. Il est vrai que je ne suis pas
tailleur, mais si je l'étais, je le comprendrais
encore moins.
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ver qu'à défaut de mérite, le malheur immé-
rité peut devenir une vertu.
» Peut-être est-ce là beaucoup espérer ou
beaucoup prétendre; mais, Dieu et la vérité
aidant, je ne saurais croire à l'impossible, et,
si je mourais à la tâche. eh bien, mon-
sieur, vous protégeriez la mémoire de la
pauvre morte, comme vous avez protégé le
désespoir de la pauvre captive.
» Quant à votre dernier petit point interro-
gateur, j'y réponds à la façon de Job Je n'ai
rien, absolument rien. Mais depuis douze
ans que la pauvreté est mon amie, j'ai appris
d'elle à estimer la valeur d'une vie laborieu-
sement gagnée, et je n'ai qu'un désir, celui
d'être enfin classée parmi ces intelligences
militantes et viriles qui acquièrent l'indé-
pendance à la sueur de leurs fronts.
» Depuis que je suis à Montpellier, c'est-
à-dire depuis de longues, de bien longues
années, l'adorable bonté de mon oncle s'est
ingéniée à trouver la part de la captive dans
l'humble revenu à peine suffisant ponr don-
ner le nécessaire à lui et à ses enfants.
» Sublime dans le pieux exercice de sa pa-
ternité d'emprunt, mon oncle n'a pas voulu
que mon malheur devînt une charge pour
aes cœurs indifiérents et oublieux. Il a re-
poussé loin de moi les mains qui menaçaient
S'offrir une aumône à qui méritait un anpui.
Grâce à lui, la pauvreté m'est apparue comme
un titre aux plus touchants respects, aux
plus absolus dévouements.
H« suite à demain,).
pour rqriipfe avec le passé, elle irait pendant quel-
ques mois a Roanne, où il viendrait ensuite la cher-
cher mais, à Roanne, la femme Servet noua de
nouvelles intrigues avec un jeune ouvrier papetier
du nom de Bruyas.
Servet n'en fut pas instruit, et, le 10 août dernier,
fidèle à sa promesse. il ramena sa femme à Paris,
dans son logement de la rue du Petit-Carreau, 25.
Bruyas les suivit à Paris, le 29 août. et une corres-
pondance s'engagea bientôt entre la femme Servet
et lui, par l'intermédiaire de la demoiselle Richard,
ouvrière, employée chez Servet.
Les deux coupables se donnaient rendez-vous
tous les jours, matin et soir, dans la rue Thévenot.
La femme Servet soutient qu'elle ne voyait pas
Bruyas ailleurs que dans la rue et qu'elle n'a jamais
eu avec lui des rapports intimes. Les déclarations
de Bruyas et les termes de la correspondance sai-
sie ne permettent pas de s'attacher à cette décla-
ration.
Servet remarqua bientôt les fréquentes absences
de sa femme et conçut de nouveaux soupçons sur sa
-fidélité. Le 14 septembre, la demoiselle Richard lui
fit à cet égard des révélations complètes le 19, dans
la matinée, elle lui remit les fragments d'une lettre
écrite par Bruyas à sa femme, et que celle-ci avait
déchiree. Dès ce moment, l'accuse forma de sinis-
tres projets; pendant toute la journée il dissimula
avec soin son émotion, puis, vers cinq heures du
soir, il prit dans son secrétaire un revolver à six
coups, chargé depuis longtemps, et sortit sous le
prétexte d'aller faire quelques courses. Il alla en
effet chez deux de ses clients, rue de Nazareth et rue
Bouchardon puis il prit, boulevard Bonne-Nou-
elle, une voiture qu'il envoya stationner au coin
de la rue Thévenot.
Après vingt minutes d'attente, ayant aperçu
Bruyas et. sa femme qui causaient dans la rue, il
s'élança de la voiture, se précipita sur eux et tira
presque à bout portant un premier coup de feu sur
sa femme, qu'il atteignit au visage.
Aussitôt après, tournant sa fureur contre Bruyas,
qui s'enfuyait, il déchargea sur lui les cinq dermers
coups de son arme.
Bruyas fut atteint seulement par un des projec-
tiles, qui lui fit une simple contusion à la hanche.
La blessure de la femme Servet n'était pas mortelle.
La balle avait -été arrêtée dans son trajet par l'os
maxillaire, elle ne laissera pas d'autre trace qu'une
cicatrice irrégulière constituantune légère contusion.
La lecture du document qu'on vient de lire
est suivie d'une déclaration de la femme de
l'accusé, qui annonce qu'elle se porte partie
civile contre son mari.
Me Pitte dépose, en son nom, des conclu-
sions réclamant 2,000 francs de domnages-
intérêts et le payement des frais.
Résumons l'interrogatoire de Servet, qui,
du reste, reconnaît la matérialité des faits
dont la justice lui demande compte.
J'ai commencé à travailler à l'âge de six ans. J'ai
toujours été honnête et laborieux. En 1869, je me
suis marié à Roanne avec une jeune fille que je n'ai
malheureusement jamais'pu cesser d'aimer. Je m'é-
tais illusionné sur son compte. Elle menait une
conduite indigne. En dernier lieu, nous nous étions
réconciliés c'est à Rouanne qu'avait eu lieu le rap-
prochement. A ce moment même elle avait re-
commencé des relations avec un autre individu.
J'ignorais tout. Nous revenons à Paris au mois
d'août l'individu y arrive bientôt, Enfin je suis
averti de ce qui se passe.
Un jour. on me communique une lettre de Bravas
à ma femme, il lui donnait un rendez-vous; je ne
pouvais croire à choses pareilles. J'ai pris un re-
volver que j'avais depuis la guerre; il était chargé à
six coups. J'ai été rue Thévenot. Je les ai vus en-
semble. J'ai perdu la tète. J'avais tant souffert 1 J'ai
tiré un premier coup sur ma femme, puis les autres
coups sur Bruyas, qui fuyait. Tout s'est passé comme
un songe. On m'a arrêté.
Parmi les témoignages, ceux de l'épouse
indigne et de l'amant persécuté sont écoutés
avec une attention avide. Nous regrettons
le manque d'espace qui nous empêche de les
reproduire, car ils montrent avec une singu-
lière netteté de quelles lâchetés sont faites
ces liaisons interlopes qu'on profane du nom
d'amour.
M. l'avocat général Chevrier prononce un
réquisitoire plein de modération. Me Charles
Floquet fait entendre une excellente plai-
doirie.
L'acquittement de Servet est prononcé.
Statuant ensuite sur les conclusions de la
partie civile, la cour condamne le mari vengé
a paver à sa femme 500 francs de dommages-
intérêts, et le remboursement des dépens
du procès.
Toute personne désirant recevoir franco dans les h.
i00 CARTES de visite bien faites, n'a qu'à adresser 3 FRANC
en mandat ou timsresposte (aveo bordure noire 3 fr. 50 c.,
à l'imprimerie V. Pillion et C*, 18, rue des Martyrs, Parjs.'
FEUILLETON DU 14 DÉCEMBRE 1874
MADAMEJ.AFARGE
QUATRIÈME PARTIE 106
B» sortie de prison
SA MISE EN LIBERTÉ
Suite
Ces diverses considérations firent que Ma-
rie Cappelle se décida à adresser au futur
empereur une seconde supplique, plus dé-
chirante encore que la première, supplique
qu'appuyèrent de concert, avec de nouvelles
et plus vives instancesMM. deGirardin et Ca-
vel. L'oncle Collard l'avait apportée deMont-
pellier.
Léurs démarches, cette fois, furent couron-
nées d'un prompt et définitif succès.
A la fin de mai 1852,les lettres de grâce tu-
rent signées.
Et, le le. juin, la graciée posait son pied
libre sur le seuil de la maison de son oncle,
directeur de l'hospice général de Montpellier.
Lettres de reconnaissdnce.
On a trouvé, dans les papiers saisis aux
Tuileries, après le 4 Septembre 1870,lalettre
écrite par MmeLafarge au prince-président,
à cette occasion. La voici
Monseigneur,
PARIS
Le temps continue à être pluvieux et fort
désagréable. Hier, à deux heures, le thermo-
mètre marquait 8 degrés au-dessus de zéro.
Tous les jours vers deux heures, un cer-
tain nombre de personnes, munies de cartes,
se présentaient à la porte du service des tra-
vaux pour visiter le Nouvel Opéra. Il arrivait
même assez souvent que des curieux non au-
torisés se glissaient avec les autres, de telle
sorte qu'il y avait foule dans l'intérieur du
Nouvel Opéra encore occupé par les ouvriers.
Hier, les visiteurs de toute catégorie ont
été arrêtés à la porte la consigne était gé-
nérale personne n'entrait.Un écriteau avait
été dressé, portant cette inscription en gros-
ses lettres Par ordre du ministre, les vi-
sites du Nouvel Opéra sont suspendues. »
On a adjugé hier, au tribunal de com-
merce, les travaux suivants
Restauration de deux pavillons de l'hôpi-
tal Saint-Louis, évaluée à 9,054 fr., adjugée à
M. Cancalon*
Démolition de plusieurs bâtiments appar-
tenant de la Ville et situés rues Saint-Do-
minique, du Bac-d'Asnières et- Tourlaque,
à MM. Méplot, Devening et Bonhomme.
Enlèvement des boues, adjugé à M. Du-
bief, avec un rabais de 44.90 0/0; la boue de
Paris vaut plus d'un demi-million; mais
lorsqu'elle est vendue comme engrais, son
produit s'élève à environ trois millibns de
francs; c'est ce qui explique le fort rabais de
44.90 0/0..
Construction des écoles pour garçons et
filles, rue Puebla, évaluée à 409,002*ir. à
M. Trimoulet (terrassements); MM. Roche et
Tellier (maçonnerie) M. Lorteille (char-
pente) M. Maldant (couverture et plomberie);
M. Urth (menuiserie); MM. Paraire et An-
glebert (serrurerie); M. Cassette (peinture et
vitrerie).
Une inondation d'huile d'olive a eu lieu
hier matin, rue Marcadet, devant le no 277.
Un tonneau contenant cinq cents litres
avait dégringoléd'un camion, s'était défoncé
et avait couvert d'huile la chaussée et les
ruisseaux. Nombre de curieux ont stationné
pendant la matinée sur le lieu de l'accident.
Une jeune fille de treize ans, demeurant
avenue Victoria, était assise, hier, au quai
de la Mégisserie, quand une femme bien
mise lui mit dans les bras une toute jeune
enfant, en disant
Gardez-la moi un instant, mademoiselle,
je reviens.
Comme elle ne reparut plus, la petite
abandonnée fut portée aux Enfants-Assistés.
Un habitant de la rue Riquet,le sieur C.
avaa demandé l'autorisation d'avoirun débit
de vin. Au bout de quelque temps on lui ré-
pondit par un refus, vu qu'il avait été con-
damné nombre de fois pour ivresse publique.
Grand fut son étonnement, car il n'avait
jamais paru devant aucun tribunal. Il y
avait évidemment erreur.
Sur ses réclamations, on fit des recherches,
et voici ce qu'on découvrit.
Dans la même maison que le sieur C.
demeurait son beau-frère, grand amateur de
la bouteille. Chaque fois qu'on le ramassait
ivre dans la rue pour le mettre au violon,il
donnait le nom de M. C. Le concierge,
prévenu, lui remettait les citations faites à
ce nom, et l'ivrogne comparaissait et était
condamné sous le nom de son beau-frère. Il
payait les amendes par le même procédé.
Cet homme a été arrêté.
Hier, un sieur B. demeurant rue du
Vert-Bois, traversait la place du Château-
d'Eau, lorsqu'il aperçut un lieutenant du
113e de ligne, qu'il attaqua sans motifs.
11 lui porta trois coups dans la poitrine.
Deux gardiens de la paix survinrent et.con-
duisirent au poste cet individu, qui n'a
cessé, dans son interrogatoire, d'être inso-
lent et d'injurier l'armée.
«ge-
IdÊOW, SDBKAKBDLE LUCIDE, raubg-Montmartre, 9j
dois la vie. Je pleure de reconnaissance à
vos pieds.
Il Quels mots* prince, seraient assez élo-
quents pour traduire dignement mon action
de grâces
Il Vous devoir la liberté, c'est vous devoir
l'honneur. Vous protégez et vous donnez en
roi.
D Ma vie tout entière sera l'écho passion-
né de ma reconnaissance.
» Mais, pour oser vous dire, Monseigneur,
combien je vous vénère et combien je vous
aime, je jette ma plume et j'emprunte lecœur
de la France.
J'ai l'honneur d'être, avec leplus profond
respect, Monseigneur, votre très humble et
très obéissante servante.
» MARIE CAPPELLE.
» Montpellier, le 12 juin 1852. »
Le même jour, elle écrivait à M. de Girar-
din, son sauveur « Jeudi, 4 heures du soir.
Ma liberté est officielle, palpable. Je vous
la dois, monsieur.
Il Ah Laissez-moi vous apporter ma pre-
mière larme de joie et mon premier sourire.
» .Laissez-moi serrer votre noble main dans
ma main.
» Laissez-moi vous dire quejevous admire,
que je n'ai qu'une ambition, celle de me si-
gner un jour votre amie, comme je me signe
ce soir votre ressuscitée.
LES MYSTÈRES D'ANTONY
PRÈS DE LIMOURS
Nos lecteurs se rappellent les mystérieux
crimes commis dans les environs de Li-
mours et les terreurs que ces faits avaient ré-
pandues dans le pays.
Deux crimes analogues viennent d'être dé-
couverts à Antony, dans le même pays, com-
mis tous deux dans les mêmes circonstances,
et sans doute par le ou les mêmes malfai-
teurs. Ils ont ranimé des souvenirs sanglants
et les craintes qui en ont été la conséquence.
Voici les faits connus jusqu'ici
Une veuve Plet vivait seule dans une petite
maison; il y a six ans déjà, un vol avec effrac-
tion fut commis chez elle. Le voleur fut dé-
couvert et condamné à cinq années de tra-
vaux forcés.
Il y a huit -jours, la laitière, arrivant le
matin chez Mme Plet, la trouva morte dans
son lit ce lit était défait et toute la chambre
en désordre.
Le médecin qu'on appela constata sur les
lèvres de la morte une écume sanglante il
conclut à une apoplexie foudroyante. Le
commissaire de police crut à un crime, et
constata sur le cou des traces rougeâtres,qui
devinrent bleues, puis noires. D'ailleurs,les
valeurs et l'argent avaient disparu.
L'autopsie du corps fut confiée à M. Ber-
geron il déclara qu'il y avait eu strangula-
tion, et put même constater la trace des
pouces de l'assassin sur le cou.
On s'imagine l'impression que causa cette
nouvelle à Antony et dans les environs. Ces
préoccupations rappelèrent à quelques es-
prits que, le 3 octobre dernier, une autre
ifemme d' Antony, Mme veuve Capelier, .de-
meurant également seule, avait été trouvée
morte chez elle en même temps, les valeurs
avaient disparu. Les mêmes traces au cou
avaient également fait croire à une apo-
plexie.
Les héritiers de la veuve Capelier commu-
niquèrent leurs soupçons à la justice. M.
Pauffin, juge d'instruction déjà chargé de la
première aflaire, fut désigné pour instruire
l'autre.
Le corps de Mme Capelier lut exhumé, et
l'autopsie établit qu'elle avait été étranglée
dans les mêmes conditions que Mme Plet.
Les recherches de la justice n'ont encore
amené aucun résultat; les agents les plus
habiles de M. Claude sont en campagne.
M. Pauffin, le juge d'instruction, se rend
depuis deux jours régulièrement à Antony,
où il recueille les dépositions et les indices
propres à jeter quelque lumière sur ces cri-
mes mystérieux.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant
des faits que l'instruction ne saura manquer
de révéler.
EMPRUNTS OTTOMANS. Les rentiers qui dé-
sirent profiter des bas cours actuels des obli-
gations Ottomanes et Égyptiennes, et des actions
de la Banque Ottomane, trouveront ces titres
au comptantou à terme au Sons-Comptoir
lyonnais à Paris, 339, rue Saint-Martin,
qui fera des avances sur ces valeurs à L'INTÉ-
UÊT LÉGAL.
THÉATRE S
Gymnase Les Deux Maniaques, comédie en un
acte, de MM. LETERRIER et Vanloo. Opésa-Co-
mique le Domino noir.
D'après un proverbe, qui se ressemble
s'assemble. Mais, prétend un autre, qui se
ressemble se gêne. Dans le cas présent, ce
dernier proverbe a raison.
Lavardin déjeune à midi précis, et, pour
rien au monde, il ne se mettrait à table une
minute plus tôt. Son futur gendre déjeune,
lui, à onze heures et demie, et, dût son ma-
riage se rompre, il ne voudrait retarder son
repas d'une seconde. Lavardin tisonne; Isi-
dore tisonne aussi. Mais l'un arrange le feu
comme ceci, tandis que l'autre place les bû-
ches comme cela. Et pas de concessions pos-
sibles sur.des sujets aussi graves, et avec des
caractères comme ceux-là
Nous ne saurions dire quel est le plus ma-
M. Cavel (depuis consul à Cadix, je crois)
ne pouvait être oublié dans cette effusion de
reconnaissance. La lettre qu'il reçut, et qu'il
m'apporta comme devant en prendre ma part,
se termine par ce sublime adieu
Adieu, monsieur, mon passé a si peu de
jours de soleil, que vous me pardonnerez de
les saluer d'un sourire, avant de sceller d'un
dernier signe de croix la pierre brisée de
mon tombeau. D
Mais,, maintenant libre, que va-t-elle
Projets littéraires
Dans sa préoccupation des moyens'de vivre
que comportait pour sa protégée la liberté
qui lui était rendue, M. de Girardin crut de-
voir adresser à l'oncle Gollard plusieurs
questions à ce sujet, pleines de bienveillante
sollicitude, questions auxquelles la nièce
s'empressa de répondre, par une lettre où
s'épand toute sa richesse d'âme et de plume
« J'ouvre votre lettre à mon oncle, mon-
sieur, et je salue des yeux et du cœur ces
chers petits points d'interrogation qui me
donnent le droit devous confier ma joie, mes
appréhensions, mes projets et jusqu'à mes
rêves.
Mes projéts je n'en forme aucun. Je n'ai
qu'un but aujourd'hui, celui d'incarner ma
reconnaissance dans toutes les actions de ma
vie, pour changer un acte de clémence on un
acte de justice celui de prouver au monde
que j'étais digne des nobles et chères sym-
gui m'ont sauvée: çeluj da lui prou-
niaque du futur beau-père ou du futur gen-
dre, collectionneurs tous les deux toujours
est-il que leur entêtement réciproque amena
des froissements qui occasionnent des crue-
relies. qui amènent une rupture.
Tout s'arrange pourtant, grâce d'un pot à
tabac en vieux Rouen, dont l'histoire nous
rappelle une charmante nouvelle publiée
par le Bulletin francais et intitulée Deux
chiens de faïence.
Cet acte, plein de détails amusants, et qui
contient plusieurs situations d'un comique
très heureux, est très bien joué par Lesueur
(Lavardin), Andrieu (Isidore), Mlle Legault
et Ulric, qui remplit le rôle d'un professeur
d'accordéon, rival malheureux d'Isidore.
L'Opéra-Comique donne le Domino noM-
avec une nouvelle distribution des princi-
paux rôles. Mlle Chapuy joue le rôle d'An-
gèle avec une grande distinction; elle le
chante avec une grâce et un goût parfaits.
On lui a redemandé l'Aragonaise, et on l'a
beaucoup applaudie après les couplets de
la l'ee. Melchissédec chante bien les cou-
plets de Gil.Pérez; Duvernoy ne manque
pas d'élégance dans Juliano. Il est regretta-
ble que le rôle d'Horace ne soit pas favora-
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beaucoup prétendre; mais, Dieu et la vérité
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si je mourais à la tâche. eh bien, mon-
sieur, vous protégeriez la mémoire de la
pauvre morte, comme vous avez protégé le
désespoir de la pauvre captive.
» Quant à votre dernier petit point interro-
gateur, j'y réponds à la façon de Job Je n'ai
rien, absolument rien. Mais depuis douze
ans que la pauvreté est mon amie, j'ai appris
d'elle à estimer la valeur d'une vie laborieu-
sement gagnée, et je n'ai qu'un désir, celui
d'être enfin classée parmi ces intelligences
militantes et viriles qui acquièrent l'indé-
pendance à la sueur de leurs fronts.
» Depuis que je suis à Montpellier, c'est-
à-dire depuis de longues, de bien longues
années, l'adorable bonté de mon oncle s'est
ingéniée à trouver la part de la captive dans
l'humble revenu à peine suffisant ponr don-
ner le nécessaire à lui et à ses enfants.
» Sublime dans le pieux exercice de sa pa-
ternité d'emprunt, mon oncle n'a pas voulu
que mon malheur devînt une charge pour
aes cœurs indifiérents et oublieux. Il a re-
poussé loin de moi les mains qui menaçaient
S'offrir une aumône à qui méritait un anpui.
Grâce à lui, la pauvreté m'est apparue comme
un titre aux plus touchants respects, aux
plus absolus dévouements.
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