Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-05-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mai 1874 23 mai 1874
Description : 1874/05/23 (Numéro 4166). 1874/05/23 (Numéro 4166).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592201q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
Le Petit Jora»nal
ble. Si ses tableaux gagnent à ce manque do
spontanéité, à ce je ne sais quoi d'uu peu
froid, ils présentent, en revanche, un caractère
de grandeur Deu commune, et de loin ils
font songer aux majestueux paysages du
Poussin. La Nive de cette année (salle 2,
n° 134) est vraiment impressionnante et ce
torrent précipitant ses aux blanches d'écume
au-dessous de ces arbres, qu'il emportera un
jour de colère, est jeté au milieu de ce
paysage avec une vigueur qui n'est point
banale.
Nous aimons moins les Emile Breton de
cette année que ceux des années précédentes.
L'Automne cependant (salle 2, no 254) a de
réelles qualités, malgré les tons un peu trop
ardentes que l'artiste a donnés à ses arbres.
Nous ne suivons pas l'ordre ni le classe-
ment bien rigoureux en cette excursion à
travers les paysages. Tout ici, en éfïet, est
affaire d'impression, de souvenir, de dispo-
sition. Tel paysage auquel on n'a point lait
attention d'abord, vous charme dans une au-
tre visite. L'infinie variété dans la façon de
juger n'a d'égale que l'infinie variété des
points de vue auxquels se placent les ar-
points
N'est-il point charmant, par exemple, ce
Quai de Bercy, de Guillemet (no 878) ? C'est le
paysage parisien, si l'on peut s'exprimer
ainsi, et il faut être Parisien pour jouir com-
plétement de ce tableau, d'une intensité
d'effet si profonde e; si voilée. Voilà bien sur
le fleuve ce grand brouillard gris de décem-
bre, ce brouillard clair et lourd qui semble
empêcher l'eau d'aller si vite. Au loin, Paris
qui dort sous ce ciel maussade, Paris avec
ses monuments, s*es palais, ses dômes. Il est
très heureux, encore une fois, ce tableau, où
le gris est en quelque façon translucide.
Le gris a réussi, d'ailleurs, aux paysagistes
cette année. M. Lepine, qui appartient aussi
h l'école du gris, a envoyé Jeux bonnes toi-
ies. le Quai d'Ivry etl'7/e Saint-Louis (nos 1187,
1188). L'effet est peut-être un peu exagéré,
mais l'impression est agréable, et la compo-
sition très originale. E. DRUMONT.
Par un arrêté de M. de Fourtou, pris à la
suite d'un rapport du directeur des Beaux-
Arts, le jury des récompenses désignera
parmi les exposants un jeune peintre (âgé de
moins de ? ans), « auquel il reconnaîtra les
qualités les plus propres à profiter d'un sé-
^Our de trois années à Rome. »
Cet artiste recevra une pension annuelle
dé quatre mille francs et devra envoyer un
tableau tous les ans.
Cette mesure, qui a pour but d'encourager
rta grande peinture, a pour le moment un
caractère d essai. t
Par un autre arrêté du ministre des Beaux-
Arts, une commission est nommée pour
procéder à la publication d'un inventaire des
triasses d'art de la France.
L'Incendie du faubourg Saint-Antoine, par
V. Morland L'Installation des bibliothèques
dans les Glave-
rie: Les Massacres de la Cochinchine sur les
bo>-ds du fleuve Sang-Koi, par Bertall; l'un des
grands succès du salon Les Premiers pas, de
Bonnat, avec le portrait de l'auteur, par Du»
tong Le Lancement, la marche d'un carzot de
sauvetage et tous les nouveaux moyens de se-
cours de la Société centrale, par de Crisenoy
et Louis Houssot; Le Lion dé Bédfort, d'après
la photographie de Pierre Petit, par E. Go-
dard, enfin de nombreuses illustrations dans
un texte attrayant et varié composent le nu-
méro du Journal illustré qui paraît. au-
;ourd'hui.
Prix du numéro quinze centimes.
INCENDIE D'UN CHANTIER DE CHARBONS
Un incendie considérable s'est déclaré
mercredi soir quai de J emmapes, dans un
thautier de charbons.
Les pompiers de la rue du Château-d'Eau,
sous les ordres du lieutenant Couturier,sont
arrivés avec quatre pompes ordinaires, puis
on a amené les pompes à vapeur.
Feuillet©! du 23 lai 1874
Troisième partie
«NE -ROYAUTÉ QUI TOMBE
[123] CHAPITRE XIV
Où s'accoiiïîpîît la prédiction
de l'abbé S^ominique
Suite
Mon oncle a tant besoin d un ami. Trahi
par Louis XV, exécré maintenant par la fa-
vorite, veuf d'une femme adorée, peu se-
condé, même par la plupart des patriotes
qui le voient d'un ceil jaloux,'il a toutes les
raisons de découragement possibles.
Ajoutez à cela lacertitude de la chute
plus ou moins prochaine de son trône et de
la liberté de la Corse, et dites-moi s'il n'y a
pas folie à vouloir tenir son serment.
Les grands coeurs et les grands génies,
répondit en souriant Frédéric de Lewen, sont
toujours un peu atteints de folie. Sans cela
ils ne résisteraient pas à la sottise et à lapeï-
versité des hommes..
Les deux amis.se promenaient en causant
au clair de lune en reflétant les -étoiles. Ils
.s'arrêtèrent simultanément, éri yatânî une
On a dû se borner à circonscrire le feu. Le
chantier était sacrifié. L'immense quantité de
charbon, près de 3,000 tonnes était embrasée
l'eau lancée sur cet immense brasier se dis-
sipait en vapeur.
La chaleur dégagée par ce brasier immense
était effroyable on aurait pu rôtir un bœuf
distance. ̃
On a dû un moment renoncer â jeter de
l'eau et attendre que les flammes bleuâtres
qui se dégageaient du brasier se fussent cal-
mées.
Ce n'est que sur les deux heures du matin
que l'on fut rassuré sur les bâtiments voi-
sins.
M. Ansart, elief de la police municipale, a
organisé un service qui a fonctionné toute
la nuit.
M. Aymard, commissaire de police, et plu-
sieurs de ses collègues, étaient également
sur les lieux.
Le régiment caserne îue^ctu. Temple a en-
voyé deux compagnies.
Hier soir à quatreheures, le fou n'était pas
encore entièrement éteint, mais tout danger
avait disparu.
Unservice de sûreté est organisé; les pom-
pes à vapeur continuent à fonctionner.
Les dégâts sont considérables, le bâtiment
est détruit, mais les pertes' consistent sur-
tout en marchandises.
On ne connaît pas exactement la cause du
feu. On croit cependant qu'il est dû à la fer-
mentation produite par l'eau des dernières
pluies; l'incendie couvait déjà depuis quel-
que temps.
On avait remarqué la fumée dans la mati-
née déjà, et le contre-maître, malgré ses ef-
forts, n'avait pu découvrir le foyer.
La circulation sur le quai Jemmapes était
restée interrompue jusqu'à hier soir à dix
heures.
On continue à inonder l'immense brasier
de charbon, qui ne sera pas complétement
éteint avant deux ou trois jours.
PARIS
La chaleur a augmenté rapidement. Hier,
a deux heures, le thermomètre marquait
29 degrés au-dessus de zéro. Dans l'après-
midi il est tombé un peu d'eau.
On vient de commencer, rues Choron et
Hippolyte-Lebas, près du marché des Mar-
tyrs, à déblayer les terrains où doivent s'éle-
ver un temple et des écoles de la religion
réformée, en remplacement de l'école de la
rue Bellefond, notoirement insuffisante.
C'est le docteur Maricand qui fait cons-
truire à ses frais les écoles; la ville fournit
le terrain.
La réunion ordinaire d'hier de l'Académie
française était très nombreuse. L'Académie
à entendu la lecture des rapports pour les
prixJtfonthyon à décerner cette année.
La réception des nouveaux titulaires
MM. Caro, Alexandre Dumas et Mézières,
n'auralieuqu'au mois de novembre prochain.
A la suite des dernières pluies, les locatai-
res des étages supérieurs de la maison por-
tant le no 59 de la rue de Charonne, se plai-
gnirent au propriétaire de ce qu'une grande
quantité d'eau filtrait à travers le toit.
On constata alors que tous les chéneaux en
plomb, d'un poids total de 600 kil., avaient
été volés.
La concierge, interrogée, répondit que
quelques jours auparavant, deux ouvriers
zingueurs, se disant envoyés par le proprié-
taire, étaient montés sur le toit, sous prétexte
de faire des réparations; qu'ils étaient redes-
cendus quelques heures après, mais sans
rien emporter.
L'enquête ouverte par lé commissaire du
quartierdeLaRoquette.aétabli que ces deux
audacieux voleurs avaient jeté le plomb
dans un terrain vague qui se trouve derrière
la maison. Ils ont déjà commis plusieurs vols
semblables, notamment sur une maison de
l'impasse Popincourt. La concierge a donné
leur signalement, et ils sont activement re-
cherchés.
grande ombre se dessiner sur l'eau et s'appro-
chèrentpour chercher d'oùelle pouvait venir.
Debout sur l'un des rochers qui bordent
le lac en plusieurs endroits, une femme, im-
mobile, regardait l'onde.
Les jeunes gens tressaillirent en recon-
naissan tBarbera d'Orezza.
La reine des vagues est-elle, venue là aussi
pour chercher des souvenirs? Se rappelle-
t-elle qu'un jour, alors qu'elle était encore
pure et droite, elle dit à Vittolo si je suis
jamais lasse de la vie, je viendrai chercher
la mort au Cieno?
Choisit-elle la place où elle doit se con-
damner à expier ses crimes? Non! sa ven-
geance n'est pas complète encore. Est-ce
qu'elle n'a point jeté la vendetta au roi de
Corse et à sa famille? est-ce qu'elle ne mour-
rait point déshonorée, si elle n'avait exter-
miné le dernier de ses ennemis?
La place qu'elle cherche, c'est peut-être
celle du dernier cadavre que fera sa haine.
Tout à coup, derrière elle, on vit se glis-
ser une ombre, doucement, entre les pierres,
comme un lézard qui cherche sa place pour
la nuit. Puis, cette ombre se redressa vive-
ment, mais sans bruit. Robert et Frédéric
frissonnaient sans savoir pourquoi.
Soit que sa robe, en effleurant la mousse,
eût lait entendre un léger frottement, soit
que l'ombre projetée sur le lac à côté de
celle deBarberaeûtattirél'attention de,celle-
ci, elle se retourna vers la nouvelle venue.
Les jeunes.. gens ne lui yirent.Das Mre un
On se rappelle du legs important fait aux
pauvres par la dame Lenoir. Dans ce legs
étaient compris des diamants, tableaux et
quantité d'objets d'art et mobiliers d'une
grande valeur.
On vend en ce moment à l'hôtel Drouot
cette importante collection; les quatre pre-
mières vacations, auxquelles il y avait foule,
ont produit plus de fr. Le produit
total de cette vente, qui durera jusqu'à la fin
du mois, dépassera certainement 1 million.
Un affreux accident est arrivé hier matin
rue Laborde. Deux ouvriers fumistes se trou-
vaient sur un échafaudage placé au cinquième
étage de cette maison, quand ils ont été pré-
,cipités par suite de la rupture d'une corde.
L'un d'eux est `tombé sur une grille et
a été traversé de part en part. Sa mort a été
instantanée.
L'autre est arrivé sur le sol où il s'est brisé
la jambe droité il a été transporté à son
domicile, rue des Cloîtres.
Le corps du malheureux, qui a été tué a
été transporté à la Morgue, son identité
n'ayant pu être constatée.
Beaucoup de personnes ignorent que, pour
la ville de Paris, les orangers de nos jardins
publics ne sont pas uniquement des arbustes
d'agrément, mais encore des arbustes de
Le climat pàrisien n'étant .pas assez tem-
péré pour la maturation des oranges, on re-
cueille la fleur, et c'est cette récolte qui est
à vendre tous les ans aux distilateurs et aux
parfumeurs.
La vente, qui se fait par adjudication, aura
lieu le 29 mai courant, au jardin des Tuile-
ries et au jardin du Luxembourg.
Nous recommandons aux familles un ex-
cellent professeur de langues, M. Isnard de
Brancion, 46, boulevard Rochechouart. Sa
méthode claire et pratique permet d'appren-
dre l'Anglais, l'Allemand, l'Italien et l'Espa-
gnol, en nuit ou dix mois.
Dimanche prochain 24 mai, grandes eaux
à Versailles.
Des billets d'aller et retour, de Paris à
Versailles, seront délivrés aux gares des che-
mins de fer de l'Ouest (rive droite et rive
Trains réguliers d'heure en heure et trains
supplémentaires suivant les besoins du ser-
vice.
On sait que l'Assemblée nationale» a décidé
qu'elle passerait à la seconde lecture de la
loi relative à la mise en adjudication des
Bureaux de t¢bacs. Rappelons, à cette occa-
sion, la brochure publiée a la librairie Fillion,
par un de nos collaborateurs.
CHEMINS DË=FER DE LA VENDÉE
Messieurs les souscripteurs aux 36,000
obligations de la Compagnie de la Vendée,
â atteint 108,000.
Un avis ultérieur fixera le nombre de ti-
tres revenant à chaque souscripteur.
Le Président de la Compagnie,
JENTY
..«. REVUE DES THEATRES
L'affiche de l'Opéra annonce de nouveau pour au-
jourd'hui la reprise des Huguenots. Espérons qu'au-
cune indisposition ne viendra cette fois faire mentir
l'affiche tant attendue. En tout cas, Mlle Marie Bel-
val est rétablie.
Hier, à l'Opéra-Comique, reprise d'ffaydêe,
d'Auber. A l'exception de M. Lhérie, artiste habile
et consciencieux, les interprètes sont restés au-des-
sous de la médiocrité. Espérons que l'Opéra-Comique
nous donnera prochainement quelque chose de plus
supportable.
Demain, à la Porte-Saint-Martin, dernière re-
présentation des Deux Orphelines. Le Pied de Mouton
doit passer le l"juin.
t On annonce pour jeudi une représentation ex-
traordinaire dans la salle de l'Opéra des Italiens,
au bénéfice de la Société des Amis de l'Enfance,
pour l'éducation et l'apprentissage des enfants pau-
vres de la ville de Paris.
Outre plusieurs fragments des œuvres apparte-
mouvement; et pourtant; à sa vue, la reine
des vagues ouvrit la bouche comme pour
dire un nom, tendit les bras, et roula du ro-
cher dans le lac avec un bruit lugubre.
Puis une voix jeune, claire, harmonieuse,
arriva jusqu'aux deux amis.
Où tu as frappé Marco, je t'ai frappé, di-
sait-elle.
Robert, qui n'avait pu se faire encore à ces
scènes d'horreur, voulut se précipiter dans.
le lac. Il oubliait la criminelle justement
punie, et'ne voyait plus là qu'une femme
qui se noyait. 1
C'est inutile, dit Frédéric; on ne peut
nager dans lé lac; c'est un entonnoir, il y a
tourbillon.
En effet, presque aussitôt, le éorps de Bar-
bera reparut, et au clair de lune, chose
horrible, on voyait le manche d'un poignard
sur sa poitrine que traversait la lame.
Cela n'eut qu'une très courte durée le ca-
davre fut entraîné en tournant sur lui-même
pendant quelques instants vers le milieu du
lac; puis il sembla descendre comme si les
eaux s'ouvraient pour lui livrer passage, et
disp arut à jamais dans le gouffre.
On entendit un éclat de rire argentin; puis
un battement de mains joyeux.
Marganta murmura Frédéric qui la re-
connut. Nous viendrons la chercher demain
avec son.frère Piétri..
Un homme avait été le témoin muet de
toute cette scène. C'était Dominique.
Les jeunes gens le trouvèrent assis sur le
nant au répertoire du Théâtre-Italien, nous voyons
figurer au programme l'Acrobate, comédie de M. Oe->
tave Feuillet, qui sera jouée par les artistes de la
Comédie-Française.
f C'est aujourd'hui qu'aura lieu à la salle Herz
à midi, l'assemblée générale annuelle de la Société
des auteurs et compositeurs dramatiques. La com-
mission fera son rapport sur les travaux de l'ànmte,
puis il sera procédé à l'élection de cinq commissai-
res, en remplacement de MM. Edmond About, Mi-
chel Masson, H. de Saint-Georges, T. Sauvage et
Semet, membres sortants non rééligibles.
f On annonce pour lundi à l'Elysée Montmartre
un concert qug. doit signaler une bizarrerie tout à
fait nouvelle. Le Chinois Tin-Tun-Ling, bien connu
à Paris, y déclamera, en Chinois, une pièce de vers
de sa composition!
j- Le compositeur Litolff est, dit-on, assez grave.
ment malade en ce moment. On le croit atteint
d'une inflammation du poumon. chahlbs darcôurs.
A PMfPtiS DES TRé-WÀYS
Au moment où l'invention des Tramways,
c'est-à-dire des voitures contenant soixante-
dix voyageurs, se propage et fait son chemin
parmi nous.
Alors que la locomotion publiaue se démo-
cratise par le bon marché, il nous paraît in-
téressant de rappeler les progrès des voitu-
res depuis l'antiquité jusqu'à nos iours.
Le traîneau fut probablement voiture.
Quoique Delille en attribue l'inventien v.
Erichton, roi d'Athènes, le char semble avoir
été inventé réellement par Hiene- Yuene. em-
pereur.de la Chine environ trois mille ans
avantl'èrechrétienne. Gen'était encorequ'un
traîneau.
La Bible parle des chars des Pharaons,
mais jusqu'à Jacob il n'est point question de
voitures chez les Hébreux. Les rois ne voya-
geaient que sur des mules et les grands de
l'Etat avaient des ânes pour montures.
Salomon était un prince novateur; il eut
des chars, Il en avaitévidemment besoinpour
promener ses sept cents femmes.
Les Egyptiens firent de leurs chars un
moyen de combat en los armant de faulx
meurtrières: cela marchait et cela tuait à la;,
fois.
Hérodote dit quelque part que Sésostris
partit avec 27.000 chars armés de faulx pour
conquérir la terre.
Chez les Grecs, à l'époque de l'institution'
des chars, il n'était permis de s'en servir
qu'aux héros, aux femmes et pour les statues
des dieux.
Plustard lesfemmesromaines se servaient
d'un char sans coussins et sans ressorts qu'on
appelait le carpentum; c'est dans un carpen-
tum d'or qu'Heliogabale se faisait traîner par
des femmes nues; Tullia; fit passer son car-
pentum sur le corpsde son père qu'elleavait
fait assassiner.
Plus tard encore les citoyens de Rome qui
avaient porté leurs bijoux au Trésor public
obtinrent le droit de se servir d'un char cou-
vert appelé pilentrum
Le carruca attelé de mules pacifiques vint
en dernier; c'est sur le carruca que les ves-
tales franchissaient les distances.
C'est de ce mot que les etymologistes foat
dériver carroza en italien; carrosse en fran-
çais et carrieige en anglais, qui ont une même
signification.
Les cochers de nos jours ne se doutent
guère qu'ils ont eu pour aïeux et confrères
jusqu'à des empereurs.
A Rome, savoir conduire un char « dans la
carrière c'était mériter des honneurs tels
que les généraux d'armée seuls en recevaient.
Il n'y avait qu'un métier plus noble que ce.
lui de cocher, c'était celui d'empereur. Il y
eut de ces derniers qui cumulaient.
Les attelages de ces chars étaient divers,
aux mules, les chevaux succédèrent; on at-
tela aussi des éléphants. Des poëtes parlent
de lions, mais ce n'est qu'une image commq
celle qui fait atteler des colombes au char de
Vénus.
En France les chars de nos premiers l'OU'
étaient traînés' par des bœufs.
« Quatre bœufs attelés d'un pas tranquille et lento
« Promenaient dans Paris le monarque indolent
Nous sommes loin du sentencieux Joseph
rocher voisin de celui où s'était passé le
drama. La tête du mouflon endormireposait
sur ses genoux.
Allez-vous donc passer la nuit seul ici?
lui demanda Frédéric.
Mais, fit le prêtre avec son doux sourire
en montrant l'animal. Et cet ami?
Margarita, sur son rocher, toute jeune et
toute souriante au clair de lune, semblait être
une divinitéprotectrice 'des lacs.
La pauvre enfant est iolle, dit le prêtre.'
Frédéric lui dit son intention de l'emme-
ner le lendemain.
N'attendez pas, conseilla Dominiques*
L'eau attire les hallucinés.
Margarita, en effet, regardait le lac et' se
penchait follement.
Frédéric monta doucement près d'elle et
lui parla de Marco; elle l'écouta et le suivit.
Il fut d'autant plus facile de l'emmener que
Bernard et Tony, inquiets de l'absence pro-
longée de leursmaîtres, venaient à leur ren-
contre dans la montagne.
-Eh bien! dit FrédéricâBèrnard, la par-
tie commencée ici, vient de finir ici, mon
pauvre ami. Le diable a baissé pavillon, la
dernière manche reste à Dieu.
Oui, répondit le brave homme qui n'af
vait pas pris goût au jeu et trouvait que cel:
coûtait trop cher. Mais ils recommenceront,'
CAMILLE BIAS.
-fin •
ble. Si ses tableaux gagnent à ce manque do
spontanéité, à ce je ne sais quoi d'uu peu
froid, ils présentent, en revanche, un caractère
de grandeur Deu commune, et de loin ils
font songer aux majestueux paysages du
Poussin. La Nive de cette année (salle 2,
n° 134) est vraiment impressionnante et ce
torrent précipitant ses aux blanches d'écume
au-dessous de ces arbres, qu'il emportera un
jour de colère, est jeté au milieu de ce
paysage avec une vigueur qui n'est point
banale.
Nous aimons moins les Emile Breton de
cette année que ceux des années précédentes.
L'Automne cependant (salle 2, no 254) a de
réelles qualités, malgré les tons un peu trop
ardentes que l'artiste a donnés à ses arbres.
Nous ne suivons pas l'ordre ni le classe-
ment bien rigoureux en cette excursion à
travers les paysages. Tout ici, en éfïet, est
affaire d'impression, de souvenir, de dispo-
sition. Tel paysage auquel on n'a point lait
attention d'abord, vous charme dans une au-
tre visite. L'infinie variété dans la façon de
juger n'a d'égale que l'infinie variété des
points de vue auxquels se placent les ar-
points
N'est-il point charmant, par exemple, ce
Quai de Bercy, de Guillemet (no 878) ? C'est le
paysage parisien, si l'on peut s'exprimer
ainsi, et il faut être Parisien pour jouir com-
plétement de ce tableau, d'une intensité
d'effet si profonde e; si voilée. Voilà bien sur
le fleuve ce grand brouillard gris de décem-
bre, ce brouillard clair et lourd qui semble
empêcher l'eau d'aller si vite. Au loin, Paris
qui dort sous ce ciel maussade, Paris avec
ses monuments, s*es palais, ses dômes. Il est
très heureux, encore une fois, ce tableau, où
le gris est en quelque façon translucide.
Le gris a réussi, d'ailleurs, aux paysagistes
cette année. M. Lepine, qui appartient aussi
h l'école du gris, a envoyé Jeux bonnes toi-
ies. le Quai d'Ivry etl'7/e Saint-Louis (nos 1187,
1188). L'effet est peut-être un peu exagéré,
mais l'impression est agréable, et la compo-
sition très originale. E. DRUMONT.
Par un arrêté de M. de Fourtou, pris à la
suite d'un rapport du directeur des Beaux-
Arts, le jury des récompenses désignera
parmi les exposants un jeune peintre (âgé de
moins de ? ans), « auquel il reconnaîtra les
qualités les plus propres à profiter d'un sé-
^Our de trois années à Rome. »
Cet artiste recevra une pension annuelle
dé quatre mille francs et devra envoyer un
tableau tous les ans.
Cette mesure, qui a pour but d'encourager
rta grande peinture, a pour le moment un
caractère d essai. t
Par un autre arrêté du ministre des Beaux-
Arts, une commission est nommée pour
procéder à la publication d'un inventaire des
triasses d'art de la France.
L'Incendie du faubourg Saint-Antoine, par
V. Morland L'Installation des bibliothèques
dans les Glave-
rie: Les Massacres de la Cochinchine sur les
bo>-ds du fleuve Sang-Koi, par Bertall; l'un des
grands succès du salon Les Premiers pas, de
Bonnat, avec le portrait de l'auteur, par Du»
tong Le Lancement, la marche d'un carzot de
sauvetage et tous les nouveaux moyens de se-
cours de la Société centrale, par de Crisenoy
et Louis Houssot; Le Lion dé Bédfort, d'après
la photographie de Pierre Petit, par E. Go-
dard, enfin de nombreuses illustrations dans
un texte attrayant et varié composent le nu-
méro du Journal illustré qui paraît. au-
;ourd'hui.
Prix du numéro quinze centimes.
INCENDIE D'UN CHANTIER DE CHARBONS
Un incendie considérable s'est déclaré
mercredi soir quai de J emmapes, dans un
thautier de charbons.
Les pompiers de la rue du Château-d'Eau,
sous les ordres du lieutenant Couturier,sont
arrivés avec quatre pompes ordinaires, puis
on a amené les pompes à vapeur.
Feuillet©! du 23 lai 1874
Troisième partie
«NE -ROYAUTÉ QUI TOMBE
[123] CHAPITRE XIV
Où s'accoiiïîpîît la prédiction
de l'abbé S^ominique
Suite
Mon oncle a tant besoin d un ami. Trahi
par Louis XV, exécré maintenant par la fa-
vorite, veuf d'une femme adorée, peu se-
condé, même par la plupart des patriotes
qui le voient d'un ceil jaloux,'il a toutes les
raisons de découragement possibles.
Ajoutez à cela lacertitude de la chute
plus ou moins prochaine de son trône et de
la liberté de la Corse, et dites-moi s'il n'y a
pas folie à vouloir tenir son serment.
Les grands coeurs et les grands génies,
répondit en souriant Frédéric de Lewen, sont
toujours un peu atteints de folie. Sans cela
ils ne résisteraient pas à la sottise et à lapeï-
versité des hommes..
Les deux amis.se promenaient en causant
au clair de lune en reflétant les -étoiles. Ils
.s'arrêtèrent simultanément, éri yatânî une
On a dû se borner à circonscrire le feu. Le
chantier était sacrifié. L'immense quantité de
charbon, près de 3,000 tonnes était embrasée
l'eau lancée sur cet immense brasier se dis-
sipait en vapeur.
La chaleur dégagée par ce brasier immense
était effroyable on aurait pu rôtir un bœuf
distance. ̃
On a dû un moment renoncer â jeter de
l'eau et attendre que les flammes bleuâtres
qui se dégageaient du brasier se fussent cal-
mées.
Ce n'est que sur les deux heures du matin
que l'on fut rassuré sur les bâtiments voi-
sins.
M. Ansart, elief de la police municipale, a
organisé un service qui a fonctionné toute
la nuit.
M. Aymard, commissaire de police, et plu-
sieurs de ses collègues, étaient également
sur les lieux.
Le régiment caserne îue^ctu. Temple a en-
voyé deux compagnies.
Hier soir à quatreheures, le fou n'était pas
encore entièrement éteint, mais tout danger
avait disparu.
Unservice de sûreté est organisé; les pom-
pes à vapeur continuent à fonctionner.
Les dégâts sont considérables, le bâtiment
est détruit, mais les pertes' consistent sur-
tout en marchandises.
On ne connaît pas exactement la cause du
feu. On croit cependant qu'il est dû à la fer-
mentation produite par l'eau des dernières
pluies; l'incendie couvait déjà depuis quel-
que temps.
On avait remarqué la fumée dans la mati-
née déjà, et le contre-maître, malgré ses ef-
forts, n'avait pu découvrir le foyer.
La circulation sur le quai Jemmapes était
restée interrompue jusqu'à hier soir à dix
heures.
On continue à inonder l'immense brasier
de charbon, qui ne sera pas complétement
éteint avant deux ou trois jours.
PARIS
La chaleur a augmenté rapidement. Hier,
a deux heures, le thermomètre marquait
29 degrés au-dessus de zéro. Dans l'après-
midi il est tombé un peu d'eau.
On vient de commencer, rues Choron et
Hippolyte-Lebas, près du marché des Mar-
tyrs, à déblayer les terrains où doivent s'éle-
ver un temple et des écoles de la religion
réformée, en remplacement de l'école de la
rue Bellefond, notoirement insuffisante.
C'est le docteur Maricand qui fait cons-
truire à ses frais les écoles; la ville fournit
le terrain.
La réunion ordinaire d'hier de l'Académie
française était très nombreuse. L'Académie
à entendu la lecture des rapports pour les
prixJtfonthyon à décerner cette année.
La réception des nouveaux titulaires
MM. Caro, Alexandre Dumas et Mézières,
n'auralieuqu'au mois de novembre prochain.
A la suite des dernières pluies, les locatai-
res des étages supérieurs de la maison por-
tant le no 59 de la rue de Charonne, se plai-
gnirent au propriétaire de ce qu'une grande
quantité d'eau filtrait à travers le toit.
On constata alors que tous les chéneaux en
plomb, d'un poids total de 600 kil., avaient
été volés.
La concierge, interrogée, répondit que
quelques jours auparavant, deux ouvriers
zingueurs, se disant envoyés par le proprié-
taire, étaient montés sur le toit, sous prétexte
de faire des réparations; qu'ils étaient redes-
cendus quelques heures après, mais sans
rien emporter.
L'enquête ouverte par lé commissaire du
quartierdeLaRoquette.aétabli que ces deux
audacieux voleurs avaient jeté le plomb
dans un terrain vague qui se trouve derrière
la maison. Ils ont déjà commis plusieurs vols
semblables, notamment sur une maison de
l'impasse Popincourt. La concierge a donné
leur signalement, et ils sont activement re-
cherchés.
grande ombre se dessiner sur l'eau et s'appro-
chèrentpour chercher d'oùelle pouvait venir.
Debout sur l'un des rochers qui bordent
le lac en plusieurs endroits, une femme, im-
mobile, regardait l'onde.
Les jeunes gens tressaillirent en recon-
naissan tBarbera d'Orezza.
La reine des vagues est-elle, venue là aussi
pour chercher des souvenirs? Se rappelle-
t-elle qu'un jour, alors qu'elle était encore
pure et droite, elle dit à Vittolo si je suis
jamais lasse de la vie, je viendrai chercher
la mort au Cieno?
Choisit-elle la place où elle doit se con-
damner à expier ses crimes? Non! sa ven-
geance n'est pas complète encore. Est-ce
qu'elle n'a point jeté la vendetta au roi de
Corse et à sa famille? est-ce qu'elle ne mour-
rait point déshonorée, si elle n'avait exter-
miné le dernier de ses ennemis?
La place qu'elle cherche, c'est peut-être
celle du dernier cadavre que fera sa haine.
Tout à coup, derrière elle, on vit se glis-
ser une ombre, doucement, entre les pierres,
comme un lézard qui cherche sa place pour
la nuit. Puis, cette ombre se redressa vive-
ment, mais sans bruit. Robert et Frédéric
frissonnaient sans savoir pourquoi.
Soit que sa robe, en effleurant la mousse,
eût lait entendre un léger frottement, soit
que l'ombre projetée sur le lac à côté de
celle deBarberaeûtattirél'attention de,celle-
ci, elle se retourna vers la nouvelle venue.
Les jeunes.. gens ne lui yirent.Das Mre un
On se rappelle du legs important fait aux
pauvres par la dame Lenoir. Dans ce legs
étaient compris des diamants, tableaux et
quantité d'objets d'art et mobiliers d'une
grande valeur.
On vend en ce moment à l'hôtel Drouot
cette importante collection; les quatre pre-
mières vacations, auxquelles il y avait foule,
ont produit plus de fr. Le produit
total de cette vente, qui durera jusqu'à la fin
du mois, dépassera certainement 1 million.
Un affreux accident est arrivé hier matin
rue Laborde. Deux ouvriers fumistes se trou-
vaient sur un échafaudage placé au cinquième
étage de cette maison, quand ils ont été pré-
,cipités par suite de la rupture d'une corde.
L'un d'eux est `tombé sur une grille et
a été traversé de part en part. Sa mort a été
instantanée.
L'autre est arrivé sur le sol où il s'est brisé
la jambe droité il a été transporté à son
domicile, rue des Cloîtres.
Le corps du malheureux, qui a été tué a
été transporté à la Morgue, son identité
n'ayant pu être constatée.
Beaucoup de personnes ignorent que, pour
la ville de Paris, les orangers de nos jardins
publics ne sont pas uniquement des arbustes
d'agrément, mais encore des arbustes de
Le climat pàrisien n'étant .pas assez tem-
péré pour la maturation des oranges, on re-
cueille la fleur, et c'est cette récolte qui est
à vendre tous les ans aux distilateurs et aux
parfumeurs.
La vente, qui se fait par adjudication, aura
lieu le 29 mai courant, au jardin des Tuile-
ries et au jardin du Luxembourg.
Nous recommandons aux familles un ex-
cellent professeur de langues, M. Isnard de
Brancion, 46, boulevard Rochechouart. Sa
méthode claire et pratique permet d'appren-
dre l'Anglais, l'Allemand, l'Italien et l'Espa-
gnol, en nuit ou dix mois.
Dimanche prochain 24 mai, grandes eaux
à Versailles.
Des billets d'aller et retour, de Paris à
Versailles, seront délivrés aux gares des che-
mins de fer de l'Ouest (rive droite et rive
Trains réguliers d'heure en heure et trains
supplémentaires suivant les besoins du ser-
vice.
On sait que l'Assemblée nationale» a décidé
qu'elle passerait à la seconde lecture de la
loi relative à la mise en adjudication des
Bureaux de t¢bacs. Rappelons, à cette occa-
sion, la brochure publiée a la librairie Fillion,
par un de nos collaborateurs.
CHEMINS DË=FER DE LA VENDÉE
Messieurs les souscripteurs aux 36,000
obligations de la Compagnie de la Vendée,
â atteint 108,000.
Un avis ultérieur fixera le nombre de ti-
tres revenant à chaque souscripteur.
Le Président de la Compagnie,
JENTY
..«. REVUE DES THEATRES
L'affiche de l'Opéra annonce de nouveau pour au-
jourd'hui la reprise des Huguenots. Espérons qu'au-
cune indisposition ne viendra cette fois faire mentir
l'affiche tant attendue. En tout cas, Mlle Marie Bel-
val est rétablie.
Hier, à l'Opéra-Comique, reprise d'ffaydêe,
d'Auber. A l'exception de M. Lhérie, artiste habile
et consciencieux, les interprètes sont restés au-des-
sous de la médiocrité. Espérons que l'Opéra-Comique
nous donnera prochainement quelque chose de plus
supportable.
Demain, à la Porte-Saint-Martin, dernière re-
présentation des Deux Orphelines. Le Pied de Mouton
doit passer le l"juin.
t On annonce pour jeudi une représentation ex-
traordinaire dans la salle de l'Opéra des Italiens,
au bénéfice de la Société des Amis de l'Enfance,
pour l'éducation et l'apprentissage des enfants pau-
vres de la ville de Paris.
Outre plusieurs fragments des œuvres apparte-
mouvement; et pourtant; à sa vue, la reine
des vagues ouvrit la bouche comme pour
dire un nom, tendit les bras, et roula du ro-
cher dans le lac avec un bruit lugubre.
Puis une voix jeune, claire, harmonieuse,
arriva jusqu'aux deux amis.
Où tu as frappé Marco, je t'ai frappé, di-
sait-elle.
Robert, qui n'avait pu se faire encore à ces
scènes d'horreur, voulut se précipiter dans.
le lac. Il oubliait la criminelle justement
punie, et'ne voyait plus là qu'une femme
qui se noyait. 1
C'est inutile, dit Frédéric; on ne peut
nager dans lé lac; c'est un entonnoir, il y a
tourbillon.
En effet, presque aussitôt, le éorps de Bar-
bera reparut, et au clair de lune, chose
horrible, on voyait le manche d'un poignard
sur sa poitrine que traversait la lame.
Cela n'eut qu'une très courte durée le ca-
davre fut entraîné en tournant sur lui-même
pendant quelques instants vers le milieu du
lac; puis il sembla descendre comme si les
eaux s'ouvraient pour lui livrer passage, et
disp arut à jamais dans le gouffre.
On entendit un éclat de rire argentin; puis
un battement de mains joyeux.
Marganta murmura Frédéric qui la re-
connut. Nous viendrons la chercher demain
avec son.frère Piétri..
Un homme avait été le témoin muet de
toute cette scène. C'était Dominique.
Les jeunes gens le trouvèrent assis sur le
nant au répertoire du Théâtre-Italien, nous voyons
figurer au programme l'Acrobate, comédie de M. Oe->
tave Feuillet, qui sera jouée par les artistes de la
Comédie-Française.
f C'est aujourd'hui qu'aura lieu à la salle Herz
à midi, l'assemblée générale annuelle de la Société
des auteurs et compositeurs dramatiques. La com-
mission fera son rapport sur les travaux de l'ànmte,
puis il sera procédé à l'élection de cinq commissai-
res, en remplacement de MM. Edmond About, Mi-
chel Masson, H. de Saint-Georges, T. Sauvage et
Semet, membres sortants non rééligibles.
f On annonce pour lundi à l'Elysée Montmartre
un concert qug. doit signaler une bizarrerie tout à
fait nouvelle. Le Chinois Tin-Tun-Ling, bien connu
à Paris, y déclamera, en Chinois, une pièce de vers
de sa composition!
j- Le compositeur Litolff est, dit-on, assez grave.
ment malade en ce moment. On le croit atteint
d'une inflammation du poumon. chahlbs darcôurs.
A PMfPtiS DES TRé-WÀYS
Au moment où l'invention des Tramways,
c'est-à-dire des voitures contenant soixante-
dix voyageurs, se propage et fait son chemin
parmi nous.
Alors que la locomotion publiaue se démo-
cratise par le bon marché, il nous paraît in-
téressant de rappeler les progrès des voitu-
res depuis l'antiquité jusqu'à nos iours.
Le traîneau fut probablement voiture.
Quoique Delille en attribue l'inventien v.
Erichton, roi d'Athènes, le char semble avoir
été inventé réellement par Hiene- Yuene. em-
pereur.de la Chine environ trois mille ans
avantl'èrechrétienne. Gen'était encorequ'un
traîneau.
La Bible parle des chars des Pharaons,
mais jusqu'à Jacob il n'est point question de
voitures chez les Hébreux. Les rois ne voya-
geaient que sur des mules et les grands de
l'Etat avaient des ânes pour montures.
Salomon était un prince novateur; il eut
des chars, Il en avaitévidemment besoinpour
promener ses sept cents femmes.
Les Egyptiens firent de leurs chars un
moyen de combat en los armant de faulx
meurtrières: cela marchait et cela tuait à la;,
fois.
Hérodote dit quelque part que Sésostris
partit avec 27.000 chars armés de faulx pour
conquérir la terre.
Chez les Grecs, à l'époque de l'institution'
des chars, il n'était permis de s'en servir
qu'aux héros, aux femmes et pour les statues
des dieux.
Plustard lesfemmesromaines se servaient
d'un char sans coussins et sans ressorts qu'on
appelait le carpentum; c'est dans un carpen-
tum d'or qu'Heliogabale se faisait traîner par
des femmes nues; Tullia; fit passer son car-
pentum sur le corpsde son père qu'elleavait
fait assassiner.
Plus tard encore les citoyens de Rome qui
avaient porté leurs bijoux au Trésor public
obtinrent le droit de se servir d'un char cou-
vert appelé pilentrum
Le carruca attelé de mules pacifiques vint
en dernier; c'est sur le carruca que les ves-
tales franchissaient les distances.
C'est de ce mot que les etymologistes foat
dériver carroza en italien; carrosse en fran-
çais et carrieige en anglais, qui ont une même
signification.
Les cochers de nos jours ne se doutent
guère qu'ils ont eu pour aïeux et confrères
jusqu'à des empereurs.
A Rome, savoir conduire un char « dans la
carrière c'était mériter des honneurs tels
que les généraux d'armée seuls en recevaient.
Il n'y avait qu'un métier plus noble que ce.
lui de cocher, c'était celui d'empereur. Il y
eut de ces derniers qui cumulaient.
Les attelages de ces chars étaient divers,
aux mules, les chevaux succédèrent; on at-
tela aussi des éléphants. Des poëtes parlent
de lions, mais ce n'est qu'une image commq
celle qui fait atteler des colombes au char de
Vénus.
En France les chars de nos premiers l'OU'
étaient traînés' par des bœufs.
« Quatre bœufs attelés d'un pas tranquille et lento
« Promenaient dans Paris le monarque indolent
Nous sommes loin du sentencieux Joseph
rocher voisin de celui où s'était passé le
drama. La tête du mouflon endormireposait
sur ses genoux.
Allez-vous donc passer la nuit seul ici?
lui demanda Frédéric.
Mais, fit le prêtre avec son doux sourire
en montrant l'animal. Et cet ami?
Margarita, sur son rocher, toute jeune et
toute souriante au clair de lune, semblait être
une divinitéprotectrice 'des lacs.
La pauvre enfant est iolle, dit le prêtre.'
Frédéric lui dit son intention de l'emme-
ner le lendemain.
N'attendez pas, conseilla Dominiques*
L'eau attire les hallucinés.
Margarita, en effet, regardait le lac et' se
penchait follement.
Frédéric monta doucement près d'elle et
lui parla de Marco; elle l'écouta et le suivit.
Il fut d'autant plus facile de l'emmener que
Bernard et Tony, inquiets de l'absence pro-
longée de leursmaîtres, venaient à leur ren-
contre dans la montagne.
-Eh bien! dit FrédéricâBèrnard, la par-
tie commencée ici, vient de finir ici, mon
pauvre ami. Le diable a baissé pavillon, la
dernière manche reste à Dieu.
Oui, répondit le brave homme qui n'af
vait pas pris goût au jeu et trouvait que cel:
coûtait trop cher. Mais ils recommenceront,'
CAMILLE BIAS.
-fin •
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