Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1871-12-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 26 décembre 1871 26 décembre 1871
Description : 1871/12/26 (Numéro 3285). 1871/12/26 (Numéro 3285).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k591322t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Le Petit Journal
•"à
|a banlieue aussi la brigade de sùreté exerça
,la surveillance la plus active.
Plusieurs inspecteurs en observation, bou-
levard extérieur, près de La Villette, virent
plusieurs individu^, à mine suspecte, rôdant
a la tombée de la cuit, vers la caserne en
construction au haut du faubourg'Saint-De-
nis, monument abandonné depuis les der-
niers événements. ̃ ̃>
Ils redoublèrent de surveillance et acqui-
rent la certitude que ces malfaiteurs avaient
élu leur domicile dans les sous-sols' dudit
bâtiment.
Pendantlanuit, munis d'une lanterne sour-
de et d'un renfort, les agents de police péné-
trèrent sans bruit dans les caves.
lls y trouvèrent étendus sur quelques Doi-
gnées de paille, cinq hommes, trois enfants
et deux femmes, certaines places bien mar-
qués, mais vides, indiquaient que la 333i3.de
n'était pas au complet.
Ces individus ont été arrêtés.
Hier au soir, rue du Eaubourg-Saiiit-ÂnToiaa, 168
le sieur Victor C. ébéiîiste, sa femme « -a pe-
tite fille, âgée de neuf ans, s'étaient coùcnes dans
un lit placé près d'un poêle rempli de charbon de
terre en combustion. La chaleur et les vapeurs car-
boniques déterminèrent un commencement d'as-
phyxie qui fit perdre connaissance à ces malheur-
l'eux, qui auraient sans doute péri sans l'arrivée
des voisins, mis en éveil par l'odeur du charbon.
On eut beaucoup de peine à rappeler à la vie le
sieur G. et sa famille; la petite fille surtout pa-
raissait très gravement atteinte. Les malades ont
été transportés à l'hôpital Saint-Antoine; ils sont
en pleine convalescence.
Un voleur vient de remettre en pratique
le vol au paqjtet.
Porteur d'un paquet soigneusement ca-
cheté, il se présente, dit la Gazelle des Tribu-
naux, dans une maison et demande au con-
cierge ou aux domestiques s'ils n'ont pas été
prévenus qu'on devait leur remettre, contre
payement, une emplette de leur maître. Les
domestiques, qui n'en savent rien, ne croient
pas devoir refuser l'achat qu'on leur pré-
sente, de peur d'être blâmes au retour de
leur maître, car le filou choisit toujours le
moment où il le suppose absent; ils acquit-
tent généralement le montant de la facture,
qui varie de 12 à 25 fr.
Quand le maître revient, on ouvre ce pa-
quet si bien ficelé, qui ne contient que des
chiliens ou des vieux journaux.
La dame B. rue de la Victoire, a été vo-
lée avant-hier par ce procédé d'une somme
de 22 fr. 50 c.
Hier matin, un marchand fruitier du fau-
bourg du Temple, soutirant beaucoup d'un
cor au petit doigt du pied droit, a voulu
le couper. Mal lui en a prit, car ayant été
un peu trop près de l'épiderme. le sang a
jailli, une hémorrhagie s'est déclarée; il a
été impossible de l'arrêter, et le sieur G.
rendait le dernier soupir peu d'instants
après.
Le nouveau livre de Mme Crayon, Fleu-
ra-nge, est à peine en vente à la librairie aca-
démique Didier et Ce, et déjà la 2vHUtion est
écoulée. La même librairie ,a obtenu un égal
succès avec le dernier ouvrage de NI. de La-
prade, Pemeite cet émouvant et pur poëme,
qui reparaît avec de belles illustrations, est
tout à "fait de mise pour le jour de l'an. (Voir
aux annonces.)
La Caisse du Pelit Journal financier se
'harge:
Elle paye dès à présent le coupon échéant en
;anvier.
Les porteurs des départements qui adresseront
leurs titras, par Mires chargées, à M. le direc-
teur du Petit Journal financier, 61, rue de La
Fayette, recevront, par le retour du courrier,
le montant des intérêts de janvier.
MENUS PROPOS SUR LES SCIENCES
PAR FÉLIX HÉMENT
In-8' relié avecluxe. Prix fr. 50 c.
-1E VOL DE- L'HOTEL VIOLET
Un vol des plus hardis et des mieux combi-
nés vient d'être commis à l'hôtel Violet dans
les circonstances suivantes.
Samedi, un individu ayant l'air d'un An-
glais se présente chez M. Hirsch, changeur,
rue de Richelieu, et demande si on peut lui
donner, en échange de 25.000 fr. en guinées,
une pareille somme en billets de banque en
le faisant profiter du change.
Volontiers, lui répondit-on.
Eh bien! envoyiez chez moi demain ma-
tin, hôtel Violet voici ma carte.
Le lendemain, le changeur envoie un com-
mis àTliotel Violet avec les francs. Il
lui recommande tout particulièrement de ne
remettre les billets qu'en présence du maître
de l'hôtel, et dans son bureau même. Par
malheur l'Anglais est malade il fait dire
qu'il ne peut pas.descendre et prie l'employé
de monter..
Celui-ci monte en compagnie du maître de
l'hôtel. On trouve l'Anglais au lit, se tordant
dans des douleurs atroces. Il souffrait de vio-
lentes coliques et avait déjà absorbé toutes
sortes de remèdes.
Je regrette de vous avoir fait monter, dit
le malade, mais il m'estimpossible de sortir.
N'importe, dit l'employé. Avez-vousvos
guinées?
Je vais vous les donner. L'étranger s'a-
dresse ensuite au maître d'hôtel
Voulez-vous avoir l'obligeance de comp-
billets?
Il y a bien vingt-cinq mille francs, fit
celui-ci après avoir compté.
Serrez-les dans ce petit meuble., alors.
Et il désigna un secrétaire, adossé au mur.
Tout à coup il fait une allreuse grimace,
saute du lit en simple caleçon, comme pris
d'un besoin subit, passe ses pantouffles et
une redingote.
Je vais rentrer à l'instant, dit-il, et il
sortit rapidement.
Cinq minutes, dix minutes se passent. Per-
sonne. L'employé commence à avoir des
soupçons. On va dans la chambre voisine,
C'est étrange, fait l'employé; enfin, heu-
reusement que les billets sont là; je vais les
reprendre, voilà tout.
Et il va au meuble, il ouvre le tiroir.
Plus de billets!
On examine l'appartement l'étranger
avait fait placer le meuble devant une porte
donnant sur une seconde pièce, qu'il occu-
pait également il avait pratiqué, dans cette
parti.e, une ouverture donnant sur le meu-
jble qu'il avait également ouvert dans le
fond.
Il s'était habillé à la hâte dans cette secon-
de pièce et avais disparu après avoir retiré
les 25,000 fr.
Cet individu s'était fait inscrire à l'hôte,
sous le nom de Tcrrace Léon, né à Cologne.
THÉÂTRES
Théâtre Lyrique. Javolle, opéra-comique' en
trois actes, do AI. Thompson, musique de M. Emile
Il j a quelque trois à quatre mois, Gaiety-
Théâtre, à Londres, représentait un opéra-
comique de M. Emile Jolias. Les éloges una-
nimes de la presse anglaise décidèrent M.
Martinet à aller entendre l'œuvre de notre
compatriote. Le directeur du Théâtre-Lyri-
1 que revint avec un traité qui lui assurait la
Du libretto nous ne dirons pas grand chose,
c'est le charmant conte de Perrault, arrangé
ou plutôt dérangé par M. Thompsou et as-
saisonné de plaisanteries locales.
Javotte (Giuderella) n'est plus la naïve et
touchante enfant à la petite pantouile de
verre que nous avons connue. Le prince l'ai-
me, mais par le simple eu'et du hasard,
comme il eût aimé une autre; il lui offre une
bague, que la petite Cendrillon de Perrault
n'eut pas acceptée. et il la conduit au bal.
Dans cette adaptation anglaise, les deux
soeurs du petit souilre-douleurs n'occupent
que le second plan, etDandim est remplacé
par deux pick-pockets, fort adroits, idée as-
sez originale.
La partition se recommande par les qua-
lités que M. Emile. Jonas déploie dans tous
ses ouvrages et que, cette fois, il a dévelop-
pées tout à son aise le style, la clarté, la
distinction. Il est gai, mais pas boullon, bien
qu'il ait dû forcer la nature de son talent
cians plusieurs de ses productions, surtout
dans le Canard à trois Lecs. Avant tout il est
scénique.
Le public a écouté la pièce sans déplaisir,
et il a fait un très chaleureux accueil à la
musique vive, facile, bien tournée de M.
Elle ,louas. Citons, parmi les morceaux
applaudis, le chœur de la patrouille, sonore
et mélodique; le duo spirituel et original
des deux voleurs; le septuor de la chaise à
porteur, très bien traité et que la salle en-
tière a couvert de bravos. Au deuxième acte,
le duo des pâtissiers, chanté par Audran et
Aujac; la lettre de Javotte, qui se termine
par un joli mouvement de valse; l'air du
chambellan, très bien dit par Ptters; le duo
de la leçon de danse, et le final plein de sen-
timent dramatique. Au troisième acte, no-
tons le Brindisi, avec chœur; la romancé
de Javotte, le trio des buveurs, l'air de la
coupe, enlevé par Mme Ugalde. Cet air, fort
entraînant, a été acclamé.
Mme Ugalde joue bien le rôle du prince
Edward et elle le chante avec un entrain et
un brio extraordinaires. Mlle Douan est une
Javotte toute charmrnte.
Complimentons M. Martinet pour les soins
qu'il a donnés à la mise'en scène et que mé-
ritait bien, d'ailleurs, l'opéra comique de
M. Emile Jonas.
Le théâtre Cluny annonce pour jeudi la
première représentation de la Mère, dame
de H. Touroude. En attendant, trois petits
ouvrages, appelés a accompagner tour à tour
l'œuvre importante, ont été lancés hier.
Domino, comédie en vers, début de M. Paul
Sellière, contient d'agréables vers.
Dans le Loup muselé, Mme Charlotte Du-
puis, l'ancienne artiste du Palais-Royal, dit
sa façon de penser, assez dure, à ceux qui ne
croient pas à la fidélité à toute épreuve.
La soirée se termine par une comédie fort
gaie et remplie de détails amusants. Titre
Sous le même toit. Auteur, M. Jules Barbier.
EMILE ABRAHAM.
LA PETITE POSTE
m""1., F. à Vilhrs, par G.:illon (Etire). Si vous
connaissez le régiment auquel appartenait le jeune
soldat dont vous vous 'occupez, vous n'avez qu'à
vous adresser, soit au colonel du régiment, soit au
ministre de la guerre, soit à nous-mêmes.
mm. l., P., m., c, VEUVE nf., etc. L'affaire qui
vous intéresse a été faite, 10, bouleverd de Stras
bourg.
îira°N. rue Larrey, 4. Adressez-vous à la
justice militaire, à Versailles, en face du château.
Faites une démarche personnelle si vous pouvez.
vous demanderez le commandant Collin.
reprise.
La Noël à l'Ile des Singes
LE LANCEMENT DE LA BOULE
Les vieux usages, les coutumes anciennes
disparaissent. tous les jours sous la puissante
action d'une civilisation sans égale dans
l'histoire des peuples. Autrefois chaque pro-
vince avait, on quelque sorte, ses habitudes
particulières, sa propre physionomie. L'im-
primerie d'abord, et la vapeur ensuite, ont
elllicé ces traits distinctifs, et, à part les tra-
ditions du costume, qui se sont conservées
presque intactes dans plusieurs coins du ter-
ritoire, il faut parcourir plusieurs départe-
ments pour retrouver les traces des mœurs
bizarres, singulières et parfois même un peu
1 barbares de la France du moyen-âge.
̃ Ça et là, cependant, on rencontre dans les
fêtes et réjouissances populaires l'empreinte
à demi-effacée des civilisations éteintes.
Ainsi pour citer un exemple pris dans une
région un peu inconnue, il est vrai, de laxa-
pitale, nous dirons qu'il existe, au fond
du quartier de Grenelle, une tribu de chif-
fonniers, espèce de république, touchant de
près la grande, que l'on nomme, dans le lan-
gage vulgaire des habitants de la rue Mouf-
ietard: la Lribu de flle des Singes, qui a importé
dans son centre un amusement assez cu-
rieux, dont l'origine remonte à des époques
très éloignées, et qui a lieu à peu près tous
les ans à jour fixe. Voici en quoi il consiste
Le jour de Noël, les individus mâles qui
se sont mariés dans le courant de l'année se
rendent, à une heure indiquée, à l'extrémité
du Champ-de-Mars et sur la berge du fleuve,
pour y procéder à ce qu'on appelle le lance-
ment de la boule. Le nombre des personnes
qui accourent de tous côtés pour jouir de ce
spectacle est toujours fort grand.
Chaque boule quand il y en a plus d'u-
ne représente une somme d'argent indé-
terminée, qui est, allouée comme prime à
celui qui parvient à s'en emparer. Cette ré-
compense varie de 1 à 5 francs, elle atteint
même quelquefois 10 francs, mais ce n'est
que lorsque dans le nombre des mariés il
s'en trouve un de fortuné, un mocq, comme
le nomment les indigènes de l'endroit.
Maintenant que nous avons fait connaître
i les conditions de cette course,
voici comment elle se pratique chez les no-
mades de l'lla des Singes.
Tous les jeunes gens qui sont dans l'inten-
j tion de courir, se rangent parallèlement et
à gauche du marié. Gelui-ci, à un signal
donné, lance la boule de toutes ses forces, et
i alors tous les concurrents se précipitent à sa
poursuite dans un désordre inexprimable,
se renversant, se heurtant, se bousculant.
Plus la rivière est haute, plus le'temps est
froid, plus il a gelé pendant la nuit, et plus
la fète offre d'at.tr ait; car si les coureurs, dans
ce cas, sont moins nombreux, le mérite de
ceux qui restent en lice est rehaussé par les
j dangers qu'ils affrontent. Et ne croyez-pas
que la boule soit bientôt saisie! il s'écoule
par fois près d'une demi-heure avant qu'elle
soit devenue la légitime propriété' d'un des j
1 Voyez-vous ce jeune homme, dont la jam-
be est si agile ? Il est près de la boule,'il se
baisse pour la ramasser, mais tout à coup il
reçoit unepoussée si violente, qu'il va rouler
barrasse de son adversaire, ne profite guère
de la bousculade qu'il a cru devoir adminis-
trei', car il est renversé son tour au mo-
ment où il croit triompher.
Un autre arrive près de la boule, mais se
sentant talonné de près, prévoit .qu'il ne
pourra pas la ramener, et, pour gagner du
temps, il la pousse plus loin d'un coup de
pied. 11 arrive très souvent que de coups de
pieds en coups de pieds, la boule va rouler
dans la Seine, et, alors, chose presque in-
croyable, les coureurs n'hésitent pas, quelle
que soit l'intensité du froid, àse jeter à l'eau,
d'où ils parviennent toujours à la retirer.
Elle est apportée triomphalement au marié,
qyi donne la prime, et le jeu recommence
de la même manière, autant de fois qu'il y
a de nouveaux mariés.
La fête promet aujourd'hui d'être réjouis-
sante. vingt-sept mariés sont inscrits et cent
onze coureurs se sont présentés.
LÉOPOLD LAURENS.
DEPARTEMENTS
Hier ont eu lieu en l'église Sainte-Marie,
au Havre, les obsèques des trois jeunes fil-
les tuées par l'écroulement de la filature
Courant.
Les trois chars funèbres étalent escortés
d'un cortège de jeunes filles en robes
blanches.
On remarquait, en tête du convoi, M. Brin-
deau, adjoint; un certain nombre de mem-
bres du conseilmunicipal; MM. Courant père
et flls; le commissaire central; et le com-
missaire de police de la section.
Tous les ouvriers de la fabrique assistaient
il cette triste cérémonie.
Sur tout le parcours du cortège funèbre
la foule était énorme.
Les trois jeunes filles ont été inhumées au
cimetière Sainte-Marie, dans la même allée.
L'état de la petite Clémence Larges s'est
beaucoup amélioré, on espère la sauver.
Le 23 janvier, jour anniversaire de l'assassinat du
commandant Arnaud, de Lyon, quelques membres
de sa famille ont fait célébrer en son honneur un
service religieux. Une foule d'amis du commandant,
qui n'avaient pas jugé à propos d'aller à l'église, se
sont rendus au cimetière.
Beaucoup de couronnes d'immortelle sont été dé"
posées sur la tombe. L'une d'elles .portait cette "ins-
cription Souvenirs et regrets à un ami de la li-
berté! 1
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamna
iL 50 fr. d'amende un jeune homme qui s'était servi
d'un faux timbre-poste de dix centimes.
Un autre a été condantné à 25 fr. d'amende pour
être venu d'Aubagne à Marseille avec une feuille. do
route fausse.
Un grave accident est arrivé hier au palais
de l'exposition universelle Lyon. Deux ou-
vriers qui travaillaient sur un échafaudage
mal consolidé, sont tombés d'une hauteur
de cind à six mètres; tous deux sont sérieu-
sement blessés, ils ont été transportés l'iIô-
tel-Dieu.
On annonce que le caissier d'une impor-
tante maison de Lyon a disparu avec le con-
tenu de sa caisse.
Les bateaux-mouches ont repris leur ser-
vice sur la Saône.
Le Théâtre du Capitole, à Toulouse, a été en par-
tie submergé. Le réservoir plein d'eau destiné à
éteindre tout incendie, a ëc.ltfté par suite de la ge-
lée. Une véritable trombe d'eau s'est abattue sur la
scène.
Les trois dessous du théâtre ont été remplis d'eau,
les pompiers ont dû travailler pendant toute une
journée à l'épuisement de ces caveaux.
La femme d'un paysan fermait sa cave le diman
che pour empêcher qu'il ne s'enivrât pendant les
offices.
Hier. le mari n'y pouvant tenir démonte la sep
rure dès que sa femme est sortie pour se rendre
la messe, boit à franches lippées, et se présente
l'église légèrement ému.
Femme, dit-il à sa moitié, as-tu la clef de 1
cave
Oui, dit-elle.
Eh bien, voici la serrure, tu peux l'y mettre
tout de suite.
Une dépêche de la Pointe-de-la-Coubre (Gironde)
annonce la perte, sur la côte, du navire francais
ht oiere-d' Abord, venant de la côte de Coromandel il
Bordeauz.
Un pilote était à bord du navire dont tout l'équi-
page a péri, à l'exception d'un seul matelot.
On évalue à près de 800,000 fr. la valeur de la car-
gaison, du navire et du fret, assurée presque en to-
talité il Bordeaux.
Deux noyés ont été rejetés sur la côte; l'un était
le pilote du navire.
Lorsque des voyageurs sont trouvés dans
les wagons sans être munis de billets, l'ad-
ministration du chemin de fer ne comman-
de pas à ses agents de faire payer toute l'é-
tendue du trajet que le train a parcouru de-
puis son départ; les employés réclament
seulement le prix afférent à l'espace parcou-
ru depuis la ville où s'est fait le dernier con-
Dans tous les cas, pour que la contraven-
tion soit patente, il faut que le voyageur ait
refusé de sesoumettre aux injonctions préa-
lables des agents.
Ainsi, un voyageur, qui comparaissait hier
devant la police correctionnelle, sous lapré-'
vent.ion de ne s'être pas conformé aux règle-
ments, a été acquitté parce que le procès-ver-
bal dressé contre lui n'a pu établir qu'il avait
reçu préalablement des injonctions auxquels
es il aurait refusé de se soumettre.
(Service particulier du Petit Journal)
Calais, 24 décembre, 1 h. 45 m., matin
La cour d'assises du Pas-de-Calais,
séant à Saint-Omer, a rendu son arrêt
dans la grave affaire d'Audresselles, donf
le Petit Journal a donné le compte rendu.
A la suite d'une longue délibération, les
jurés ont'rapporté cette nuit, à onze heu-
res, un verdict qui déclare Lemettre cou-
pable sur toutes les questions.
Le verdict est muet sur les circonstances
atténuantes.
En conséquence Lemettre est condamné
à la peine de mort.
L'exécution aura lieu sur la place Maiy
quise.
En entendant la terrible sentence qui le
frappe, Lemettre a conservé son attitude*
impassible.
ÉTRANGER
Il est des enfants qui reçoivent de la nature de,.
instincts extraordinairement féroces.
A Rossburg, dans une iniirimerie nationale, deux
enfants, Philippe SheridanetAndy Stuart,ont attiré
un de leurs camarades, appelé Murphy, auprès d'una
fosse qu'ils avaient creusée dans un massif.
Quand le pauvre petit eut compris ce dont il s'a-«:
gissait, il poussa des cris et appela à l'aide mais,
trop éloignés pour être entendu, la petite victime
fut saisie par les deux bourreaux et précipitée sang
pitié dans le trou. Elle était maintenue au fond par
le plus fort l'autre, la frappant d'un fer de pelle à
la tète, la couvrait également de sable et de
cailloux.
Etouffant ses plaintes le mieux qu'ils le pou-
vaient, tous les deux le maintinrent ainsi jusqu^
ce que ce petit corps déformé et convulsé fut en
tombé dans l'éternel repos. La fosse fut alors com-
piétement remplie, sa surface égalisée, et les jeunet
assassins s'en retournèrent à l'asile, sans y informer
naturellement de ce qui venait de se passer.
Le drame, cependant avait eu pour témoin cacha
un jeune enfant qui raconta ce qu'il avait vu. JjOâ
deux précoces scélérats ont été immédiatement ar-
rêtés.
Le Directeur-Gérant ALPHONSE MlLlAUb
•"à
|a banlieue aussi la brigade de sùreté exerça
,la surveillance la plus active.
Plusieurs inspecteurs en observation, bou-
levard extérieur, près de La Villette, virent
plusieurs individu^, à mine suspecte, rôdant
a la tombée de la cuit, vers la caserne en
construction au haut du faubourg'Saint-De-
nis, monument abandonné depuis les der-
niers événements. ̃ ̃>
Ils redoublèrent de surveillance et acqui-
rent la certitude que ces malfaiteurs avaient
élu leur domicile dans les sous-sols' dudit
bâtiment.
Pendantlanuit, munis d'une lanterne sour-
de et d'un renfort, les agents de police péné-
trèrent sans bruit dans les caves.
lls y trouvèrent étendus sur quelques Doi-
gnées de paille, cinq hommes, trois enfants
et deux femmes, certaines places bien mar-
qués, mais vides, indiquaient que la 333i3.de
n'était pas au complet.
Ces individus ont été arrêtés.
Hier au soir, rue du Eaubourg-Saiiit-ÂnToiaa, 168
le sieur Victor C. ébéiîiste, sa femme « -a pe-
tite fille, âgée de neuf ans, s'étaient coùcnes dans
un lit placé près d'un poêle rempli de charbon de
terre en combustion. La chaleur et les vapeurs car-
boniques déterminèrent un commencement d'as-
phyxie qui fit perdre connaissance à ces malheur-
l'eux, qui auraient sans doute péri sans l'arrivée
des voisins, mis en éveil par l'odeur du charbon.
On eut beaucoup de peine à rappeler à la vie le
sieur G. et sa famille; la petite fille surtout pa-
raissait très gravement atteinte. Les malades ont
été transportés à l'hôpital Saint-Antoine; ils sont
en pleine convalescence.
Un voleur vient de remettre en pratique
le vol au paqjtet.
Porteur d'un paquet soigneusement ca-
cheté, il se présente, dit la Gazelle des Tribu-
naux, dans une maison et demande au con-
cierge ou aux domestiques s'ils n'ont pas été
prévenus qu'on devait leur remettre, contre
payement, une emplette de leur maître. Les
domestiques, qui n'en savent rien, ne croient
pas devoir refuser l'achat qu'on leur pré-
sente, de peur d'être blâmes au retour de
leur maître, car le filou choisit toujours le
moment où il le suppose absent; ils acquit-
tent généralement le montant de la facture,
qui varie de 12 à 25 fr.
Quand le maître revient, on ouvre ce pa-
quet si bien ficelé, qui ne contient que des
chiliens ou des vieux journaux.
La dame B. rue de la Victoire, a été vo-
lée avant-hier par ce procédé d'une somme
de 22 fr. 50 c.
Hier matin, un marchand fruitier du fau-
bourg du Temple, soutirant beaucoup d'un
cor au petit doigt du pied droit, a voulu
le couper. Mal lui en a prit, car ayant été
un peu trop près de l'épiderme. le sang a
jailli, une hémorrhagie s'est déclarée; il a
été impossible de l'arrêter, et le sieur G.
rendait le dernier soupir peu d'instants
après.
Le nouveau livre de Mme Crayon, Fleu-
ra-nge, est à peine en vente à la librairie aca-
démique Didier et Ce, et déjà la 2vHUtion est
écoulée. La même librairie ,a obtenu un égal
succès avec le dernier ouvrage de NI. de La-
prade, Pemeite cet émouvant et pur poëme,
qui reparaît avec de belles illustrations, est
tout à "fait de mise pour le jour de l'an. (Voir
aux annonces.)
La Caisse du Pelit Journal financier se
'harge:
Elle paye dès à présent le coupon échéant en
;anvier.
Les porteurs des départements qui adresseront
leurs titras, par Mires chargées, à M. le direc-
teur du Petit Journal financier, 61, rue de La
Fayette, recevront, par le retour du courrier,
le montant des intérêts de janvier.
MENUS PROPOS SUR LES SCIENCES
PAR FÉLIX HÉMENT
In-8' relié avecluxe. Prix fr. 50 c.
-1E VOL DE- L'HOTEL VIOLET
Un vol des plus hardis et des mieux combi-
nés vient d'être commis à l'hôtel Violet dans
les circonstances suivantes.
Samedi, un individu ayant l'air d'un An-
glais se présente chez M. Hirsch, changeur,
rue de Richelieu, et demande si on peut lui
donner, en échange de 25.000 fr. en guinées,
une pareille somme en billets de banque en
le faisant profiter du change.
Volontiers, lui répondit-on.
Eh bien! envoyiez chez moi demain ma-
tin, hôtel Violet voici ma carte.
Le lendemain, le changeur envoie un com-
mis àTliotel Violet avec les francs. Il
lui recommande tout particulièrement de ne
remettre les billets qu'en présence du maître
de l'hôtel, et dans son bureau même. Par
malheur l'Anglais est malade il fait dire
qu'il ne peut pas.descendre et prie l'employé
de monter..
Celui-ci monte en compagnie du maître de
l'hôtel. On trouve l'Anglais au lit, se tordant
dans des douleurs atroces. Il souffrait de vio-
lentes coliques et avait déjà absorbé toutes
sortes de remèdes.
Je regrette de vous avoir fait monter, dit
le malade, mais il m'estimpossible de sortir.
N'importe, dit l'employé. Avez-vousvos
guinées?
Je vais vous les donner. L'étranger s'a-
dresse ensuite au maître d'hôtel
Voulez-vous avoir l'obligeance de comp-
billets?
Il y a bien vingt-cinq mille francs, fit
celui-ci après avoir compté.
Serrez-les dans ce petit meuble., alors.
Et il désigna un secrétaire, adossé au mur.
Tout à coup il fait une allreuse grimace,
saute du lit en simple caleçon, comme pris
d'un besoin subit, passe ses pantouffles et
une redingote.
Je vais rentrer à l'instant, dit-il, et il
sortit rapidement.
Cinq minutes, dix minutes se passent. Per-
sonne. L'employé commence à avoir des
soupçons. On va dans la chambre voisine,
C'est étrange, fait l'employé; enfin, heu-
reusement que les billets sont là; je vais les
reprendre, voilà tout.
Et il va au meuble, il ouvre le tiroir.
Plus de billets!
On examine l'appartement l'étranger
avait fait placer le meuble devant une porte
donnant sur une seconde pièce, qu'il occu-
pait également il avait pratiqué, dans cette
parti.e, une ouverture donnant sur le meu-
jble qu'il avait également ouvert dans le
fond.
Il s'était habillé à la hâte dans cette secon-
de pièce et avais disparu après avoir retiré
les 25,000 fr.
Cet individu s'était fait inscrire à l'hôte,
sous le nom de Tcrrace Léon, né à Cologne.
THÉÂTRES
Théâtre Lyrique. Javolle, opéra-comique' en
trois actes, do AI. Thompson, musique de M. Emile
Il j a quelque trois à quatre mois, Gaiety-
Théâtre, à Londres, représentait un opéra-
comique de M. Emile Jolias. Les éloges una-
nimes de la presse anglaise décidèrent M.
Martinet à aller entendre l'œuvre de notre
compatriote. Le directeur du Théâtre-Lyri-
1 que revint avec un traité qui lui assurait la
Du libretto nous ne dirons pas grand chose,
c'est le charmant conte de Perrault, arrangé
ou plutôt dérangé par M. Thompsou et as-
saisonné de plaisanteries locales.
Javotte (Giuderella) n'est plus la naïve et
touchante enfant à la petite pantouile de
verre que nous avons connue. Le prince l'ai-
me, mais par le simple eu'et du hasard,
comme il eût aimé une autre; il lui offre une
bague, que la petite Cendrillon de Perrault
n'eut pas acceptée. et il la conduit au bal.
Dans cette adaptation anglaise, les deux
soeurs du petit souilre-douleurs n'occupent
que le second plan, etDandim est remplacé
par deux pick-pockets, fort adroits, idée as-
sez originale.
La partition se recommande par les qua-
lités que M. Emile. Jonas déploie dans tous
ses ouvrages et que, cette fois, il a dévelop-
pées tout à son aise le style, la clarté, la
distinction. Il est gai, mais pas boullon, bien
qu'il ait dû forcer la nature de son talent
cians plusieurs de ses productions, surtout
dans le Canard à trois Lecs. Avant tout il est
scénique.
Le public a écouté la pièce sans déplaisir,
et il a fait un très chaleureux accueil à la
musique vive, facile, bien tournée de M.
Elle ,louas. Citons, parmi les morceaux
applaudis, le chœur de la patrouille, sonore
et mélodique; le duo spirituel et original
des deux voleurs; le septuor de la chaise à
porteur, très bien traité et que la salle en-
tière a couvert de bravos. Au deuxième acte,
le duo des pâtissiers, chanté par Audran et
Aujac; la lettre de Javotte, qui se termine
par un joli mouvement de valse; l'air du
chambellan, très bien dit par Ptters; le duo
de la leçon de danse, et le final plein de sen-
timent dramatique. Au troisième acte, no-
tons le Brindisi, avec chœur; la romancé
de Javotte, le trio des buveurs, l'air de la
coupe, enlevé par Mme Ugalde. Cet air, fort
entraînant, a été acclamé.
Mme Ugalde joue bien le rôle du prince
Edward et elle le chante avec un entrain et
un brio extraordinaires. Mlle Douan est une
Javotte toute charmrnte.
Complimentons M. Martinet pour les soins
qu'il a donnés à la mise'en scène et que mé-
ritait bien, d'ailleurs, l'opéra comique de
M. Emile Jonas.
Le théâtre Cluny annonce pour jeudi la
première représentation de la Mère, dame
de H. Touroude. En attendant, trois petits
ouvrages, appelés a accompagner tour à tour
l'œuvre importante, ont été lancés hier.
Domino, comédie en vers, début de M. Paul
Sellière, contient d'agréables vers.
Dans le Loup muselé, Mme Charlotte Du-
puis, l'ancienne artiste du Palais-Royal, dit
sa façon de penser, assez dure, à ceux qui ne
croient pas à la fidélité à toute épreuve.
La soirée se termine par une comédie fort
gaie et remplie de détails amusants. Titre
Sous le même toit. Auteur, M. Jules Barbier.
EMILE ABRAHAM.
LA PETITE POSTE
m""1., F. à Vilhrs, par G.:illon (Etire). Si vous
connaissez le régiment auquel appartenait le jeune
soldat dont vous vous 'occupez, vous n'avez qu'à
vous adresser, soit au colonel du régiment, soit au
ministre de la guerre, soit à nous-mêmes.
mm. l., P., m., c, VEUVE nf., etc. L'affaire qui
vous intéresse a été faite, 10, bouleverd de Stras
bourg.
îira°N. rue Larrey, 4. Adressez-vous à la
justice militaire, à Versailles, en face du château.
Faites une démarche personnelle si vous pouvez.
vous demanderez le commandant Collin.
reprise.
La Noël à l'Ile des Singes
LE LANCEMENT DE LA BOULE
Les vieux usages, les coutumes anciennes
disparaissent. tous les jours sous la puissante
action d'une civilisation sans égale dans
l'histoire des peuples. Autrefois chaque pro-
vince avait, on quelque sorte, ses habitudes
particulières, sa propre physionomie. L'im-
primerie d'abord, et la vapeur ensuite, ont
elllicé ces traits distinctifs, et, à part les tra-
ditions du costume, qui se sont conservées
presque intactes dans plusieurs coins du ter-
ritoire, il faut parcourir plusieurs départe-
ments pour retrouver les traces des mœurs
bizarres, singulières et parfois même un peu
1 barbares de la France du moyen-âge.
̃ Ça et là, cependant, on rencontre dans les
fêtes et réjouissances populaires l'empreinte
à demi-effacée des civilisations éteintes.
Ainsi pour citer un exemple pris dans une
région un peu inconnue, il est vrai, de laxa-
pitale, nous dirons qu'il existe, au fond
du quartier de Grenelle, une tribu de chif-
fonniers, espèce de république, touchant de
près la grande, que l'on nomme, dans le lan-
gage vulgaire des habitants de la rue Mouf-
ietard: la Lribu de flle des Singes, qui a importé
dans son centre un amusement assez cu-
rieux, dont l'origine remonte à des époques
très éloignées, et qui a lieu à peu près tous
les ans à jour fixe. Voici en quoi il consiste
Le jour de Noël, les individus mâles qui
se sont mariés dans le courant de l'année se
rendent, à une heure indiquée, à l'extrémité
du Champ-de-Mars et sur la berge du fleuve,
pour y procéder à ce qu'on appelle le lance-
ment de la boule. Le nombre des personnes
qui accourent de tous côtés pour jouir de ce
spectacle est toujours fort grand.
Chaque boule quand il y en a plus d'u-
ne représente une somme d'argent indé-
terminée, qui est, allouée comme prime à
celui qui parvient à s'en emparer. Cette ré-
compense varie de 1 à 5 francs, elle atteint
même quelquefois 10 francs, mais ce n'est
que lorsque dans le nombre des mariés il
s'en trouve un de fortuné, un mocq, comme
le nomment les indigènes de l'endroit.
Maintenant que nous avons fait connaître
i les conditions de cette course,
voici comment elle se pratique chez les no-
mades de l'lla des Singes.
Tous les jeunes gens qui sont dans l'inten-
j tion de courir, se rangent parallèlement et
à gauche du marié. Gelui-ci, à un signal
donné, lance la boule de toutes ses forces, et
i alors tous les concurrents se précipitent à sa
poursuite dans un désordre inexprimable,
se renversant, se heurtant, se bousculant.
Plus la rivière est haute, plus le'temps est
froid, plus il a gelé pendant la nuit, et plus
la fète offre d'at.tr ait; car si les coureurs, dans
ce cas, sont moins nombreux, le mérite de
ceux qui restent en lice est rehaussé par les
j dangers qu'ils affrontent. Et ne croyez-pas
que la boule soit bientôt saisie! il s'écoule
par fois près d'une demi-heure avant qu'elle
soit devenue la légitime propriété' d'un des j
1 Voyez-vous ce jeune homme, dont la jam-
be est si agile ? Il est près de la boule,'il se
baisse pour la ramasser, mais tout à coup il
reçoit unepoussée si violente, qu'il va rouler
barrasse de son adversaire, ne profite guère
de la bousculade qu'il a cru devoir adminis-
trei', car il est renversé son tour au mo-
ment où il croit triompher.
Un autre arrive près de la boule, mais se
sentant talonné de près, prévoit .qu'il ne
pourra pas la ramener, et, pour gagner du
temps, il la pousse plus loin d'un coup de
pied. 11 arrive très souvent que de coups de
pieds en coups de pieds, la boule va rouler
dans la Seine, et, alors, chose presque in-
croyable, les coureurs n'hésitent pas, quelle
que soit l'intensité du froid, àse jeter à l'eau,
d'où ils parviennent toujours à la retirer.
Elle est apportée triomphalement au marié,
qyi donne la prime, et le jeu recommence
de la même manière, autant de fois qu'il y
a de nouveaux mariés.
La fête promet aujourd'hui d'être réjouis-
sante. vingt-sept mariés sont inscrits et cent
onze coureurs se sont présentés.
LÉOPOLD LAURENS.
DEPARTEMENTS
Hier ont eu lieu en l'église Sainte-Marie,
au Havre, les obsèques des trois jeunes fil-
les tuées par l'écroulement de la filature
Courant.
Les trois chars funèbres étalent escortés
d'un cortège de jeunes filles en robes
blanches.
On remarquait, en tête du convoi, M. Brin-
deau, adjoint; un certain nombre de mem-
bres du conseilmunicipal; MM. Courant père
et flls; le commissaire central; et le com-
missaire de police de la section.
Tous les ouvriers de la fabrique assistaient
il cette triste cérémonie.
Sur tout le parcours du cortège funèbre
la foule était énorme.
Les trois jeunes filles ont été inhumées au
cimetière Sainte-Marie, dans la même allée.
L'état de la petite Clémence Larges s'est
beaucoup amélioré, on espère la sauver.
Le 23 janvier, jour anniversaire de l'assassinat du
commandant Arnaud, de Lyon, quelques membres
de sa famille ont fait célébrer en son honneur un
service religieux. Une foule d'amis du commandant,
qui n'avaient pas jugé à propos d'aller à l'église, se
sont rendus au cimetière.
Beaucoup de couronnes d'immortelle sont été dé"
posées sur la tombe. L'une d'elles .portait cette "ins-
cription Souvenirs et regrets à un ami de la li-
berté! 1
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamna
iL 50 fr. d'amende un jeune homme qui s'était servi
d'un faux timbre-poste de dix centimes.
Un autre a été condantné à 25 fr. d'amende pour
être venu d'Aubagne à Marseille avec une feuille. do
route fausse.
Un grave accident est arrivé hier au palais
de l'exposition universelle Lyon. Deux ou-
vriers qui travaillaient sur un échafaudage
mal consolidé, sont tombés d'une hauteur
de cind à six mètres; tous deux sont sérieu-
sement blessés, ils ont été transportés l'iIô-
tel-Dieu.
On annonce que le caissier d'une impor-
tante maison de Lyon a disparu avec le con-
tenu de sa caisse.
Les bateaux-mouches ont repris leur ser-
vice sur la Saône.
Le Théâtre du Capitole, à Toulouse, a été en par-
tie submergé. Le réservoir plein d'eau destiné à
éteindre tout incendie, a ëc.ltfté par suite de la ge-
lée. Une véritable trombe d'eau s'est abattue sur la
scène.
Les trois dessous du théâtre ont été remplis d'eau,
les pompiers ont dû travailler pendant toute une
journée à l'épuisement de ces caveaux.
La femme d'un paysan fermait sa cave le diman
che pour empêcher qu'il ne s'enivrât pendant les
offices.
Hier. le mari n'y pouvant tenir démonte la sep
rure dès que sa femme est sortie pour se rendre
la messe, boit à franches lippées, et se présente
l'église légèrement ému.
Femme, dit-il à sa moitié, as-tu la clef de 1
cave
Oui, dit-elle.
Eh bien, voici la serrure, tu peux l'y mettre
tout de suite.
Une dépêche de la Pointe-de-la-Coubre (Gironde)
annonce la perte, sur la côte, du navire francais
ht oiere-d' Abord, venant de la côte de Coromandel il
Bordeauz.
Un pilote était à bord du navire dont tout l'équi-
page a péri, à l'exception d'un seul matelot.
On évalue à près de 800,000 fr. la valeur de la car-
gaison, du navire et du fret, assurée presque en to-
talité il Bordeaux.
Deux noyés ont été rejetés sur la côte; l'un était
le pilote du navire.
Lorsque des voyageurs sont trouvés dans
les wagons sans être munis de billets, l'ad-
ministration du chemin de fer ne comman-
de pas à ses agents de faire payer toute l'é-
tendue du trajet que le train a parcouru de-
puis son départ; les employés réclament
seulement le prix afférent à l'espace parcou-
ru depuis la ville où s'est fait le dernier con-
Dans tous les cas, pour que la contraven-
tion soit patente, il faut que le voyageur ait
refusé de sesoumettre aux injonctions préa-
lables des agents.
Ainsi, un voyageur, qui comparaissait hier
devant la police correctionnelle, sous lapré-'
vent.ion de ne s'être pas conformé aux règle-
ments, a été acquitté parce que le procès-ver-
bal dressé contre lui n'a pu établir qu'il avait
reçu préalablement des injonctions auxquels
es il aurait refusé de se soumettre.
(Service particulier du Petit Journal)
Calais, 24 décembre, 1 h. 45 m., matin
La cour d'assises du Pas-de-Calais,
séant à Saint-Omer, a rendu son arrêt
dans la grave affaire d'Audresselles, donf
le Petit Journal a donné le compte rendu.
A la suite d'une longue délibération, les
jurés ont'rapporté cette nuit, à onze heu-
res, un verdict qui déclare Lemettre cou-
pable sur toutes les questions.
Le verdict est muet sur les circonstances
atténuantes.
En conséquence Lemettre est condamné
à la peine de mort.
L'exécution aura lieu sur la place Maiy
quise.
En entendant la terrible sentence qui le
frappe, Lemettre a conservé son attitude*
impassible.
ÉTRANGER
Il est des enfants qui reçoivent de la nature de,.
instincts extraordinairement féroces.
A Rossburg, dans une iniirimerie nationale, deux
enfants, Philippe SheridanetAndy Stuart,ont attiré
un de leurs camarades, appelé Murphy, auprès d'una
fosse qu'ils avaient creusée dans un massif.
Quand le pauvre petit eut compris ce dont il s'a-«:
gissait, il poussa des cris et appela à l'aide mais,
trop éloignés pour être entendu, la petite victime
fut saisie par les deux bourreaux et précipitée sang
pitié dans le trou. Elle était maintenue au fond par
le plus fort l'autre, la frappant d'un fer de pelle à
la tète, la couvrait également de sable et de
cailloux.
Etouffant ses plaintes le mieux qu'ils le pou-
vaient, tous les deux le maintinrent ainsi jusqu^
ce que ce petit corps déformé et convulsé fut en
tombé dans l'éternel repos. La fosse fut alors com-
piétement remplie, sa surface égalisée, et les jeunet
assassins s'en retournèrent à l'asile, sans y informer
naturellement de ce qui venait de se passer.
Le drame, cependant avait eu pour témoin cacha
un jeune enfant qui raconta ce qu'il avait vu. JjOâ
deux précoces scélérats ont été immédiatement ar-
rêtés.
Le Directeur-Gérant ALPHONSE MlLlAUb
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
- Collections numériques similaires Bérat Frédéric Bérat Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bérat Frédéric" or dc.contributor adj "Bérat Frédéric")Guinot Eugène Guinot Eugène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Guinot Eugène" or dc.contributor adj "Guinot Eugène")
- Auteurs similaires Bérat Frédéric Bérat Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bérat Frédéric" or dc.contributor adj "Bérat Frédéric")Guinot Eugène Guinot Eugène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Guinot Eugène" or dc.contributor adj "Guinot Eugène")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k591322t/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k591322t/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k591322t/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k591322t/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k591322t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k591322t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k591322t/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest